•  Cordonnier d'hier et d'aujourd'hui

    A la préhistoire

    Dans la période se situant entre 70 000 et 10 000 avant J.C., l’homme de Néandertal possédait des armes et des outils de pierre. D’après les chercheurs, son corps étant couvert de poils dès sa naissance, il n’avait pas besoin de vêtements. Selon d’autres spécialistes, le déluge se produisit vers l’an 8000 avant J.C., entraînant un véritable chambardement climatique.

    Le soleil brillait avant d’une façon quasi continue ; il fut remplacé par des alternances de plus en plus fréquentes de pluies puis de soleil. Le froid s’intensifiant, l’homme prit l’habitude de se couvrir pour dormir. A cela s’ajouta l’évolution génétique de l’homme : commençant à perdre son importante pilosité, il fut obligé de se couvrir pendant les périodes froides.

    Ses besoins en peaux augmentèrent, puisqu’il les utilisait à la fois comme toit mais aussi pour se protéger de la pluie et du vent. C’est la raison pour laquelle il chassa de plus en plus et chercha le moyen de prolonger la vie des peaux qu’il utilisait.

    Le début de la conservation des cuirs se situe vers 5000 avant J.C. L’homme les dégraissait avec de l’argile puis les salait ; il pouvait ainsi les conserver beaucoup plus longtemps, surtout lorsqu’il les utilisait sous un abri ou une hutte, ou tendues à l’entrée des grottes pour empêcher les bêtes de pénétrer. En combinant sel et fumée, leur durée de vie devenait encore plus longue. A la même époque, dans les pays froids, l’homme enduisait les peaux brutes avec des huiles et des matières grasses additionnées d’urine. HOMÈRE l’évoquait dans ses poèmes.

    L’histoire de la chaussure remonte, quant à elle, à la naissance de l’homme. Avant d’éprouver le besoin de se couvrir, soit par pudeur, soit pour se défendre du froid, il chercha à protéger son pied du contact fort rude de la terre : l’homme préhistorique l’enveloppait d’une peau de bête et y ajustait une semelle faite d’écorce ou de bois. La peau était percée de quelques trous dans lesquels passaient de solides lanières qui tenaient le coup de pied et la cheville. Ainsi la chaussure at-elle accompagné, au fil des siècles, l’évolution historique et sociologique de l’Humanité.

     

    Dans l’antiquité

    Le cuir

    C’est vers 2200 avant notre ère, que NEMRAMUS, un savant du peuple des Hittites (marchands du Sinaï) réussit un procédé de tannage en utilisant des bains d’alun avec de la poudre de roche venant d’un petit village de Syrie (Rocca). Pendant près de 1 000 ans, ce peuple fut le seul à savoir tanner le cuir et sa prospérité fut en grande partie basée sur ce secret. Plusieurs peuplades Sémites se mirent à fabriquer des sandales en cuir pour protéger leurs pieds et enterrer leurs morts dans des peaux cousues, comme des momies.

    Puis vers l’an 1000 avant J.C., les Carthaginois percèrent le secret du tannage, et l’adaptèrent aux peaux de moutons : ils devinrent ainsi les premiers mégissiers et installèrent un grand centre de production de cuirs d’ovins dans le delta du Rhône, à proximité de Marseille.

    Puis les Étrusques, descendants directs des Hittites, s’installant en 700 avant J.C. dans le centre de l’Italie, développèrent la qualité de leurs cuirs de façon telle que pratiquement tous les autres producteurs durent cesser leur activité.

    En raison de l’écroulement de l’empire romain, les grands centres installés par les Étrusques,

    Carthaginois et Hittites disparurent. Les Sumériens furent parmi les premiers à équiper leurs armées de protections de cuir, suivis des Babyloniens et des Assyriens. Les tanneurs pratiquaient un travail peu respecté à l’époque (premiers Romains...). Il fallut attendre 300 avant J.C. pour qu’ils acquièrent renom et célébrité, grâce à l’amélioration du procédé rendant les cuirs plus souples et sans odeurs, et à la rareté du cuir tanné qui en fit dès cette époque un produit recherché.

    Avec les guerres gallo-romaines, les échanges furent de plus en plus limités entre les différentes régions et progressivement le travail du cuir régressa. La pénurie en matière première était telle à Rome que les Romains exigeaient de leurs vaincus des tributs en cuirs et en fourrures. Le déclin du cuir s’installa pour 1 000 ans.

    La chaussure

    Dans l’Egypte pharaonique, on portait des sandales : chaussures plates à lanières, adaptées aux conditions climatiques et géographiques. Confectionnées en paille tressée, en lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, en jonc ou en roseaux des marécages, en or pour les notables et les pharaons, elles étaient des objets de luxe.

    Les Grecs, quant à eux, portaient des spartiates. En Grèce antique, la sandale était la chaussure la plus courante, portée par hommes et femmes, avec une semelle de cuir ou de liège d’épaisseur variable et des courroies permettant son maintien au pied. Elle possédait des cordonniers de renom : le général ALCIBIADE exerça l’art de la cordonnerie.

    IPHICRATE né en 415 avant J.C., fils de cordonnier, se tourna vers l’art de la guerre à 20 ans et créa un modèle de chaussures pour ses soldats : les iphicratides. Le cordonnier courroyeur Simon D’ATHÈNES refusa de suivre PÉRICLES à la tête de la République Grecque.

    A Rome, héritière directe de la civilisation grecque dont elle subit l’influence, les chaussures romaines différaient peu des chaussures grecques. Elles y étaient néanmoins un indice de rang et de fortune. Certains Patriciens portaient des semelles en argent ou en or massif, les Plébéiens se contentant de sabots ou de rustiques souliers à semelles de bois, alors que les esclaves n’avaient pas le droit de porter des chaussures, marchant les pieds nus enduits de craie ou de plâtre. L’empereur CALIGULA fit chausser son armée avec la « caliga » : chaussure militaire qui était une sorte de sandale avec une épaisse semelle de cuir ferrée de clous pointus, maintenue au pied par des lanières.

     La « galica », ancêtre de la galoche, était un soulier gallo-romain fermé à semelle de bois.

    Les Romains portaient également des sandales appelées solae ou calcei. Dans les régions froides de l’empire, ils étaient chaussés de bottes (caligae) ou de chaussures fermées. Pour se délasser, ils portaient des pantoufles (socci).

    Les cordonniers fabriquaient également de superbes mules en cuir brodé et des sandales.

    Les Coptes préféraient les chaussures fermées. Comme dans l’antiquité égyptienne, le talon était inconnu des Coptes, où chaussures, bottes et sandales étaient toujours à semelles plates.

    Les documents abondent, montrant des êtres de la mythologie grecque ou étrusque nus mais chaussés pourtant de la crépide, sorte de sandale aux lanières artistiquement enroulées autour de la jambe, tant pour retenir la semelle que pour décorer l’individu : c’était le début de la botte, élégante et pratique à la fois.

    Au moyen âge et à la renaissance

    Après une période faste sous l’époque galloromaine et jusqu’à CHARLEMAGNE, les invasions barbares et les querelles internes dans le royaume avaient affaibli l’économie du pays. Les artisans s’approvisionnaient en cuir à l’étranger, du cheval « hongre » en Hongrie et des chèvres de Cordoue en Espagne. Les utilisateurs de ce cuir furent appelés « Cordouannier »ou « Cordouennier ».

    Au Moyen Âge, la gallique ou galloche à semelle de bois était toujours en usage. Pendant trois siècles, la chaussure varia peu. Dans les appartements des châteaux et des palais, on remplaçait le cuir par des étoffes, velours ou soie brillante serrant bien le pied. La jambe maintenue donnait au corps une robustesse, une sécurité.

    On était « solide sur sa base ». Les gens du peuple, quant à eux (qui vivaient au dehors), avaient des chaussures de cuir sombre mieux appropriées à la boue des chemins.

    A cette époque, on connaissait déjà le cirage pour l’entretien des cuirs et les guerriers portaient la jambière avec un soulier de fer, véritable « botte silencieuse ».

    Au 9e siècle, dans les logis, on portait une sorte de pantoufle à quartier bas : les escarpins. Puis apparaît la heuse, première chaussure montante en cuir mou pour les hommes qui annonçait la botte.

    A partir du 11e siècle, l’usage du soulier s’est répandu. Les chaussures semellées, espèces de bottes en toile renforcées par des semelles en cuir, se portaient avec des patins en bois pour aller à l’extérieur. Les raffinés, désoeuvrés, se mirent à lancer la mode des bouts pointus.

    Mais c’est seulement quatre siècles plus tard (au 15e siècle) que la chaussure en cuir détrônera la chaussure en bois.

    Au 12e siècle sous Louis VII, la lanière et la courroie s’effacent devant la tige de cuir.

    Au milieu du 13e siècle, le dictionnaire Jean de Garlande nous apprend que les chaussures de cette époque étaient les souliers à lacets, à boucles, à liripipe, les estivaux, les heuses. Le livre des métiers nous apprend que les artisans du cuir payaient la dîme en marchandises qui servaient à la confection des bottes royales.

    Les souliers étaient variés si l’on en croit le « Roman de la Rose » de DE LORRIS et de MEUNG. Ils étaient souvent de couleurs différentes (noirs, blancs, rouges), fourrés, de cuir bouilli, de vache. L’élégance était d’avoir un cuir moulant bien le pied.

    On peut lire en vers dans le« Roman de la Rose » que les dames se retroussaient pour faire voir leurs jolies chaussures.

    Au 14e siècle, en France, les paysans portaient de gros souliers à fortes semelles et à bouts pointus appelés poulaines, car cette mode venait de Pologne. Les Anglais appelèrent ces souliers des cracows (faisant référence à Cracovie, capitale de la Pologne).

    La poulaine dura plus de cent ans, malgré l’hostilité du clergé, du Vatican (pape Urbain V), et du roi Charles V qui interdirent de porter ou fabriquer la poulaine (ordonnance royale de 1368). Ces mesures échouèrent, se brisant contre la mode.

    Au 15e siècle, il a fallu attendre 1470 pour voir disparaître la poulaine. A cette époque la pantoufle (grâce aux patins) et l’escarpin étaient à la mode.

    Quant aux cordonniers, leurs statuts et règlements remontant au temps de Charles VIII (1491) étaient assez compliqués et furent souvent, depuis lors, l’objet de notables modifications.

    Les différentes invasions et les chocs culturels marquèrent l’apparition de bottes (pour les cavaliers) et de bottines. Les chaussures devinrent un signe d’appartenance sociale. Les femmes commencèrent à orner leurs chaussures de bijoux.

    A cette époque, les artisans s’étaient regroupés en corporation. Les règles régissant cette ration étaient strictes (interdiction du travail à la lumière artificielle, obligation de fournir un travail sans défaut, effectué dans les règles de l’art). Sans quoi les manquements étaient punis d’emprisonnement, d’amende ou de supplice en place publique.

    En Bretagne, les cordonniers d’une même confrérie étaient tenus de réparer gratuitement les souliers des clients du collègue malade afin de lui assurer un revenu.

    Au 16e siècle, Henri IV imagina les longues bottes molles en cuir de Russie. Ces bottes étaient connues depuis longtemps, mais on se mit à en abuser, on les porta dans les appartements, jusqu’au bal. Les bottes dont l’usage se généralisa lorsque l’armure fut abandonnée, prirent les formes et les noms les plus divers : bottes à chaudron, à la hussarde, à l’anglaise. Elles allaient aussi haut que possible, et collaient exactement à la cuisse.

    Cette mode de vivre botté fut pittoresquement rapportée dans une lettre d’un noble espagnol venu à Paris et qui écrivait à son roi : « Paris bientôt va être vide, tout le monde va partir, car ils sont tous bottés ». Son usage étant des plus répandus, la botte devint un des termes de comparaison les plus fréquents et mentionné dans plusieurs locutions (y laisser ses bottes, mettre du foin dans ses bottes).

    Les cavaliers ajoutaient à la botte une sorte de socque retenue par des soulettes ou sous-pieds qui dissimulait une pièce de cuir nommée surpieds. Les galoches protégeaient de la boue. Même à Venise, il y eut à cette époque un « Ordre de la botte ».

     

      

    Au XVIIe siècle

    A partir de 1650, les hommes comme les femmes portaient de fins souliers sans talons, fermés sur le coup de pied mais dont la fragilité imposait le port de patins de bois, les protégeant ainsi des souillures de la rue. Les paysans quant à eux portaient des heuses de toile et des souliers grossiers. Les heuses, jambières sans pied ou bottes dans certains cas, formaient avec les brogues, semelles de cuir lacées autour de la jambe, un élément essentiel du costume paysan.

    La botte, souci particulier des élégants, avait des formes gracieuses, comme en rapportaient des anecdotes piquantes. Par ailleurs elle a inspiré des vers, des contes, comme en témoignent les souvenirs attendris de notre enfance où l’on nous contait cette histoire du Petit Poucet avec celle du Chat Botté et de Cendrillon.

    Nous pourrions ainsi, montrer la place capitale du pied et de sa parure dans la légende, l’histoire, la littérature, les proverbes et multiplier à l’infini les citations où il était question de bottes, souliers, chaussures (vivre sur un grand pied, mettre sur un piédestal, trouver chaussure à son pied, va-nu-pieds, marcher à grands pas, ogre aux bottes de sept lieux...).

    Des poètes comme VILLON n’avaient-ils pas chanté la botte ? Le pied ne fut-il pas longtemps le système de mesure ?

    Dès les premières années du règne d’Henri IV, les fragiles « eschappins » de la Renaissance disparaissent. Ils sont remplacés par de solides souliers dont le dessus dépasse légèrement la semelle. La grande nouveauté de ce soulier résidait dans l’apport du talon qui fit incliner le pied et qui, jusque-là, était strictement réservé à la botte de cheval.

    L’absolutisme royal parut même un jour s’incarner dans une paire de bottes, car ce fut en bottes de chasse et le fouet à la main que Louis XIV vint signifier ses volontés au Parlement de Paris. Les souliers, quant à eux, eurent toujours une apparence plus pacifique et plus mondaine.

    Ceux qui étaient portés à la Cour de France sous l’ancienne monarchie étaient de véritables chefs-d’oeuvre. Louis XIV honora-t-il ainsi le mérite de la corporation des cordonniers en nommant l’un d’entre eux, le sieur LESTAGE établi à Bordeaux à l’enseigne du loup botté, au rang de cordonnier royal et lui donna des armes parlantes : d’azur à la botte d’or couronnée avec une fleur de lys de chaque côté.

    Les cordonniers étaient placés sous les confréries des glorieux Saint Crespin et Saint Crespinie, dont les statuts et règlements remontaient au 15e siècle, et firent l’objet de notables modifications. Ainsi, pour être reçu à la maîtrise, on devait avoir été apprenti chez les maîtres de ville et avoir fait publiquement le « chef-d’oeuvre » (à l’exception des fils de maître qui n’étaient pas tenus à des obligations aussi strictes).

    Le compagnon étranger qui épousait la fille ou la veuve d’un maître gagnait la franchise par cinq années de service et pouvait être admis à l’épreuve du chef-d’oeuvre, chaque maître ne pouvait avoir plus d’une boutique et un apprenti dans la ville et ses faubourgs. Telles étaient les principales clauses des statuts applicables à tous les cordonniers de la capitale, sauf pour une compagnie religieuse de frères cordonniers venus s’établir à Paris vers le milieu du siècle et placée sous la protection spéciale du clergé...

    Suite à ces dispositions, au sein même de la corporation des cordonniers, comme celles d’autres métiers, il se forma peu à peu une sorte d’aristocratie à Paris comme en Province.

     

     

      

    Cordonnier d'hier et d'aujourd'hui

    Au XVIIIe siècle

    A cette époque, les hommes n’osent plus porter de souliers fins à boucle, de peur d’être catalogués d’aristocrates. Les gens du peuple portent en général des sabots.

    Si la chaussure campagnarde reste et restera encore longtemps le sabot, la chaussure portée par le peuple des villes est, pour les hommes unechaussure de gros cuir noir dont la forme s’inspire des chaussures élégantes. Les femmes élégantes, sous Louis XVI, voient leur marche devenir parfois impossible, ayant besoin de se caler avec une haute canne. « Sans cet effort pour reporter le corps en arrière, la poupée serait tombée sur le nez » dit l’irrévérencieux comte de VAUBLAN dans ses mémoires.

    En 1786, les souliers étaient luxueux à l’excès, brodés de diamants : c’était un écrin.

    Le Directoire avec les Incroyables et les Merveilleuses apporta un instant l’excentrique mode des souliers à cothurnes dont les lacets enroulés symétriquement sur la jambe découverte de la femme, rappelaient les chaussons du Moyen Age. L’homme préférait l’élégante botte Anglaise. En effet, la botte devenait de plus en plus la chaussure générale, civile ou militaire, chaussurede tout homme ayant un rang dans la société.

    C’est à ce moment que commença un demisiècle de triomphe pour la botte. Grande et robuste, ou petite et souple, de toutes formes, décorée ou simple, noire ou de couleur, on la fêta, on la chanta. L’expression du désir de porter des souliers à l’égard de l’homme élégamment botté fut la revanche populaire, signe de jalousie, donc d’envie. On inventa des formes variées et des noms spéciaux : bottes à la hussarde, à la prussienne, à l’écuyère, à la gendarme, à la cavalière, des pages, des postillons, de chasse...

    Seuls les « sans culotte » et les « va-nu-pieds »avaient conservé l’usage du soulier grossier et lourd.

     

    Au XIXe siècle

    Durant l’empire, la botte triomphe, la botte de NAPOLÉON foule le monde, son talon écrase les résistances, frappe les sols conquis, s’incruste dans la neige glacée de la campagne de Russie. Tout le monde est botté, éperonne du matin au soir, du soir au matin. Puis l’ Empereur est exilé, la Paix revient mais la botte reste. Elle s’assouplit, elle diminue en proportion, mais elle persiste.

    Sous le second Empire, c’est la bottine qui triomphe, de cuir ou de tissu, ornée quelquefois de broderies ou de galons. Le talon refait alors son apparition avec un aspect différent de celui de l’Ancien Régime. Celui-ci a alors la forme d’une demi bobine se plaçant à l’extrémité postérieure de la semelle.

    Par ailleurs, une pièce métallique soutenant le pied est introduite sous la voûte plantaire (lieu d’implantation de l’ancien talon). La tige de la bottine, quant à elle, se hisse jusqu’à la naissance du mollet.

    Être cordonnier, à cette époque, c’était non seulement réparer les chaussures, mais aussi fabriquer des souliers neufs. C’était dans une échoppe souvent étroite que cet artisan exerçait son métier.

    Là y foisonnaient des outils parfois curieux comme : une grosse pierre lisse servant à battre le cuir, un « pied de fer », une petite enclume à pied en bois serrée entre les genoux et une grande pince à monter, un pied à coulisse gradué en points, un marteau avec aspect bossu...

    A partir de 1850, dans certaines villes comme Romans (Drôme), pendant plus d’un siècle, la production de chaussures fut l’activité quasi exclusive. De nombreuses tanneries et mégisseries y étaient implantées depuis quatre siècles. D’artisanale, la production de chaussures se développa pour devenir industrielle avec la généralisation de l’électricité. 

      

    Cordonnier d’aujourd’hui

    La profession s’est considérablement transformée depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui on ne trouve quasiment plus de cordonnier exclusif : ceux-ci se sont diversifiés pour devenir« opérateurs en cordonnerie et multiservices » ; et la fabrication de chaussures ne relève plus du cordonnier mais du bottier ou de la fabrication industrielle.

    A l’échelle nationale, on recensait 3 825 cordonneries traditionnelles en 2005.

    Ces dernières années, les activités qui relèvent de la réparation sont toujours en recul. Entre 2003 et 2005, les 339 cordonneries parisiennes ont vu leur nombre baisser de 3 % par an et de 6,5 % pour les boutiques de réparation minute.

    Le métier de l’opérateur en cordonnerie et multiservices consiste à ajouter à son activité principale centrée sur la chaussure, des activités annexes dites de multiservices, telle que la vente d’accessoires (lacets, cirages, chausse-pied, formes, chaussons, chaussures...), la reproduction de clés, l’affûtage, la gravure (plaques minéralogiques, plaques professionnelles, cartes, gravures, tampons...), la photocopie...

    Pour être cordonnier, les qualités requises sont :

    • le sens commercial et un bon contact avec la clientèle ainsi qu’une bonne adaptation aux exigences de celle-ci,
    • une bonne évaluation des réparations ou transformations à réaliser,
    • une bonne habileté manuelle, de l’adresse pour les différents travaux,
    • une bonne connaissance des matériaux souples divers (synthétiques, textiles...),
    • une bonne coordination des séquences de travail,
    • un bon développement de réseaux de fournisseurs et de clients.
     

    Conclusion

     

    Exposé aux effets de la mondialisation et à l’arrivée de chaussures bon marché sur lesquelles les réparations s’avèrent souvent inutiles et coûteuses, le métier de cordonnier s’oriente de plus en plus vers la polyvalence. L’activité se répartit aujourd’hui entre la cordonnerie (70 %), la fabrication de clés (20 %) et la vente de fournitures (10 %).

    Ce nouveau métier d’opérateur en cordonnerie et multiservice s’expose à de nombreux produits chimiques dont les dangers sont encore mal connus des utilisateurs.

    Sollicité, le médecin du travail pourra suggérer des aménagements améliorant les conditions de travail et pourra prévenir ainsi la survenue des pathologies et des accidents.

    Le travail reste néanmoins très manuel et diversifié nécessitant de la patience et de la dextérité. Compte tenu dans les prochaines années, du volume des départs en retraite des chefs d’entreprise artisanale, la profession garde encore un potentiel.

     

      

    SOURCES : merveilleux BLOG -

    Cordonnier d'hier et d'aujourd'hui

    http://www.camip.info/Au-XVIIIe-siecle.html 

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  • Les BEE GEES

      

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  • AVOCAT  AUX  CRABE



    Ingrédients (Pour 2) :
    1 Petite boite de Crabe "Chatka"
    1 Gros Avocat bien mûr
    1 Tomate
    2 Oeufs
    Mayonnaise
    **************************************
    Préparation :
    - Couper l'avocat en deux et enlever le noyau central
    - Ouvrir la boite de crabe, séparer les beaux morceaux longs des morceaux en miettes. Réserver
    - Faire cuire les oeufs selon la recette : Oeuf dur puis les écaler
    - Préparer la sauce Mayonnaise, et mélanger un peu de Mayonnaise avec les morceaux de crabe en miettes
    - Remplir chaque demi-avocat avec le mélange mayonnaise / crabe, et servir dans les assiettes avec les morceaux de crabe longs, des morceaux de tomate et un oeuf coupé en deux.


    Le Conseil du Chef :


    Ne pas mettre trop de mayonnaise dans le demi avocat.

    Il est préférable de présenter sur la table une coupelle de mayonnaise supplémentaire, au gré des invités.








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  • Carte fleurs

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  • Image du Blog mamilady.centerblog.netCarte fleurs

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  • "la fermeture" d'Alphonse BOUDARD

     

    Livre à lire absolument....

     

    Résumé :

    Ce jour-là : 13 avril 1946. Il en va de certaines dates historiques comme des cailloux lancés dans un étang : l'impact est mince, apparemment, mais les ondes, tout autour, se déploient avec une ampleur surprenante. Le 13 avril 1946, jour où l'Assemblée nationale abolissait les maisons de tolérance, le sang n'a certes pas coulé et on n'a pas vu de foules indignées mettre le Palais-Bourbon à sac. Cependant, Pierre Mac Orlan pouvait à juste titre déclarer : C'est la base d'une civilisation millénaire qui s'écroule.


    A travers cet ouvrage, Alphonse Boudard, précisément, se penche sur cette civilisation, non seulement en historien des moeurs éprouvé, mais aussi, et surtout, en écrivain, avec la truculence, la gouaille et la verve qu'on lui connaît. Derrière l'inamovible attelage du maquereau, de la pute et du flic, pierre angulaire du système, il nous entraîne de l'âge de pierre à la IIIe République, ère de la bourgeoisie triomphante. Nous poussons, avec lui, les portes glorieuses du One Two Two, du Chabanais et du Sphinx ; mais nous piétinons également devant les lugubres façades du Fourey et du Panier Fleury, ces assommoirs du sexe où les filles faisaient plus de soixante-dix passes par jour. Guide avisé enfin, Alphonse Boudard ne nous laisse rien ignorer, par-delà les salons décorés où régnaient maquerelles et sous-maquerelles, des pièces étranges où les pervers assouvissaient leurs vices.

    A cet univers à la fois éclatant et sordide a succédé, inévitablement, celui de la prostitution généralisée en plein air, sur les trottoirs ou à l'orée des bois. Il ne semble pas que les filles aient gagné à l'affaire. Marthe Richard y avait-elle songé, dans sa croisade de moralité ? Mais quelles étaient ses motivations véritables ? Et qui était-elle au juste, cette personne aussi trouble que célèbre ? Alphonse Boudard a rassemblé son dossier. Et ce qu'il découvre n'est pas triste...


    Sommaire :

    • En guise de préliminaires à une date d'Histoire pas comme les autres
    • Quand messieurs les tauliers et mesdames les taulières s'endimanchent pour assister à une séance du Conseil municipal
    • Histoire succincte de la galanterie et de ses maisons d'accueil depuis l'âge de pierre jusqu'à l'ère de la bourgeoise absolue
    • Bel Armand, Mme Paquita et l'épopée des harengs bien de chez nous aux Amériques
    • Guide rose et conseils à un jeune homme désireux de faire carrière dans le pain de fesses
    • Tenanciers, tenancières, sous-maques et filles de joie en leur domaine réservé comme si vous y étiez
    • Lorsque le micheton prenait son pied, ces demoiselles n'étaient pas toujours à la fête
    • Carrière d'une femme de tête
    • de cheval ! Comment une humble péripatéticienne de Nancy devint une espionne au service de la France à l'époque des casques à pointe
    • Veuve joyeuse d'un richissime anglais, Mme Marthe Richard résiste à l'Occupant et détruit les temps de l'Amour Vénal
    • Elle était fortiche, cette salope ! Conséquences morales, policières et prophylactiques de la fermeture des maisons de tolérance
    • Petite promenade sentimentalo-putassière sur les lieux où s'élevaient les lupanars
    • Que sont nos putes devenues
    • et leurs souteneurs ?

      

      

      

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    "la fermeture" d'Alphonse BOUDARD

      

    Livre à lire absolument....

      

    Résumé :

    Ce jour-là : 13 avril 1946. Il en va de certaines dates historiques comme des cailloux lancés dans un étang : l'impact est mince, apparemment, mais les ondes, tout autour, se déploient avec une ampleur surprenante. Le 13 avril 1946, jour où l'Assemblée nationale abolissait les maisons de tolérance, le sang n'a certes pas coulé et on n'a pas vu de foules indignées mettre le Palais-Bourbon à sac. Cependant, Pierre Mac Orlan pouvait à juste titre déclarer : C'est la base d'une civilisation millénaire qui s'écroule.


    A travers cet ouvrage, Alphonse Boudard, précisément, se penche sur cette civilisation, non seulement en historien des moeurs éprouvé, mais aussi, et surtout, en écrivain, avec la truculence, la gouaille et la verve qu'on lui connaît. Derrière l'inamovible attelage du maquereau, de la pute et du flic, pierre angulaire du système, il nous entraîne de l'âge de pierre à la IIIe République, ère de la bourgeoisie triomphante. Nous poussons, avec lui, les portes glorieuses du One Two Two, du Chabanais et du Sphinx ; mais nous piétinons également devant les lugubres façades du Fourey et du Panier Fleury, ces assommoirs du sexe où les filles faisaient plus de soixante-dix passes par jour. Guide avisé enfin, Alphonse Boudard ne nous laisse rien ignorer, par-delà les salons décorés où régnaient maquerelles et sous-maquerelles, des pièces étranges où les pervers assouvissaient leurs vices.

    A cet univers à la fois éclatant et sordide a succédé, inévitablement, celui de la prostitution généralisée en plein air, sur les trottoirs ou à l'orée des bois. Il ne semble pas que les filles aient gagné à l'affaire. Marthe Richard y avait-elle songé, dans sa croisade de moralité ? Mais quelles étaient ses motivations véritables ? Et qui était-elle au juste, cette personne aussi trouble que célèbre ? Alphonse Boudard a rassemblé son dossier. Et ce qu'il découvre n'est pas triste...


    Sommaire :

    • En guise de préliminaires à une date d'Histoire pas comme les autres
    • Quand messieurs les tauliers et mesdames les taulières s'endimanchent pour assister à une séance du Conseil municipal
    • Histoire succincte de la galanterie et de ses maisons d'accueil depuis l'âge de pierre jusqu'à l'ère de la bourgeoise absolue
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  • Les frères de Montgolfier

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    Joseph

    Joseph de Montgolfier né à Vidalon-les-Annonay en Ardèche en 1740, mort à Balaruc-les-Bains dans l’Hérault en 1810 et Etienne de Montgolfier né à Vidalon-les-Annonay en 1745, mort à Serrières en 1799, sont issus d’une famille de papetiers installée depuis quatre siècles dans la région ardéchoise.

    Douzième d’une famille de seize enfants, Joseph Montgolfier, exploite les manufactures de papier familiales de Rives et de Voiron, en Dauphiné. Il sera aussi à l’origine de nombreuses invention dont le bélier hydraulique.

    Etienne étudie d’abord l’architecture à Paris, puis revient à Vidalon en 1773, où, en collaboration avec Joseph, il développe la manufacture familiale et transforme l’industrie papetière d’alors en introduisant des techniques nouvelles, telle la fabrication du papier vélin.

    Leur entreprise prospère reçoit le titre de « manufacture royale » : cette distinction leur vaut un revenu supplémentaire qui leur permet de consacrer une partie de leur temps à des expériences personnelles.

    C’est à partir de novembre 1782, à Avignon que Joseph commence à étudier la question du plus léger que l’air. C’est en jetant un papier dans la cheminée qu’il s’aperçoit que ce dernier est aspiré. Il pense tout d’abord que c’est la fumée qui est responsable de cet effet, mais, il va très vite se rendre compte que c’est le fait de la dilatation de l’air sous l’effet de la chaleur.

    Joseph de Montgolfier se livre à un nouvel essai en brûlant un mélange de paille humide et de laine cardée hachée : avec l’âcre fumée qui s’en dégage, il remplit un globe de papier et le regarde s’envoler. C’est la première « montgolfière ». Immédiatement il en parle à Etienne et les deux frères conçoivent et lancent un ballon plus gros, puis, fascinés, s’emploient à le perfectionner.

    Le 14 décembre 1782, dans leur usine d’Annonay, ils gonflent avec de l’air chaud une sphère de trois mètres cubes. Le 5 juin 1783, une démonstration est effectuée à Annonay, devant les membres des états du Vivarais. Le ballon fait 11,70 m de diamètre pour un poids de 245 kg. Il se compose de pièces de toile doublées de papier, assemblées par 1 800 boutons et cousues sur un réseau de ficelles.

    L’ensemble est fixé, à la base, autour d’un châssis circulaire. L’enveloppe, contenant 800 mètres cubes d’air chaud, est gonflée au-dessus d’un feu de paille et de laine, tandis que huit hommes la maintiennent par des cordes. La machine s’élèvera jusqu’à 2 000 mètres, évoluant une dizaine de minutes, et se posera, parmi les vignes, à 2,5 km d’Annonay.

    Pour les persévérants inventeurs, c’est la consécration. Les spectateurs sont ébahis, et la nouvelle de cet exploit se répand comme une traînée de poudre jusqu’à Paris. L’Académie des Sciences est vivement intéressée, et Louis XVI demande à voir un ballon s’envoler.

    La présentation au roi a lieu le 19 septembre 1783 à Versailles. Devant une foule de curieux, Etienne prépare un ballon de toile bleu et jaune, orné du chiffre de Sa Majesté et grand comme une maison de six étages. La forme est très étrange, la partie moyenne est prismatique ; son sommet est une pyramide et la partie inférieure en forme de cône tronqué.

    Pendant que la famille royale visite cette sorte de tente à la Turque, Louis XVI se fait expliquer le dispositif : un immense réchaud alimenté par un feu de paille produit l’air chaud destiné à propulser le ballon.

    Sous l’enveloppe de toile est arrimé un panier d’osier, où ont été installés un mouton, un coq et un canard ! En quatre minutes, la machine est remplie, tout le monde lâche prise en même temps et la machine s’élève majestueusement.

    A peine a-t-elle quitté le sol qu’une bourrasque la couche sur le côté, mais le ballon se redresse et vole pendant huit minutes, avant de se poser en douceur trois kilomètres plus loin, dans le bois de Vaucresson.

    Le roi et la Cour sont enchantés, les animaux sont retrouvés sains et saufs. En souvenir de ce premier vol « habité », Louis XVI décide d’honorer les trois valeureux « pionniers » de l’aérostation en les accueillant à la Ménagerie royale.

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    Démonstration de 19 janvier 1784

    Après la démonstration de septembre 1783 à Versailles, Joseph de Montgolfier fabrique le Flesselles, un ballon géant de quarante­deux mètres de hauteur et trente-quatre mètres de diamètre, équipé d’une galerie pour accueillir des passagers. C’est à bord de cet engin, piloté par Pilâtre de Rozier, qu’il embarque avec cinq autres personnes le 19 janvier 1784 à Lyon, et expérimente lui-même son invention au cours de ce qui restera son seul vol.

    Les deux frères, qui partagent les idées réformatrices de 1789, tout en restant modérés, traversent la Révolution sans être inquiétés. Joseph Montgolfier n’obtient pas des différents gouvernements les moyens nécessaires à la poursuite de ses travaux. Napoléon Bonaparte lui confère cependant la Légion d’honneur et le nomme administrateur du Conservatoire des arts et métiers. Il est reçu à l’Académie des sciences en 1807 (son frère Étienne l’avait été en 1796).

    Etienne Montgolfier meurt le 2 août 1799 à Serrières, dans l’Ardèche ; son frère Joseph, le 26 juin 1810 à Balaruc-les-Bains, dans l’Hérault.

    par Webmaster
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  • Les hiéroglyphes

    L'écriture hiéroglyphique

    Le mystère qui entoure l'écriture hiéroglyphique et la fascination qu'elle exerce tiennent à deux caractéristiques qu'il importe de bien distinguer: la nature des éléments, les hiéroglyphes, qui sont des images: et la structure de son système qui combine trois catégories de signes.

    Une écriture figurative

    Les éléments de notre écriture, les lettres, ne représentent qu'elles-mêmes. Au contraire, les éléments de l'écriture égyptienne, les hiéroglyphes, sont figuratifs, c'est-à-dire qu'ils représentent des êtres ou des objets de l'univers pharaonique. Au demeurant, même un profane peut identifier du premier coup d'œil, par exemple, un soleil, un oiseau ou bien une barque. Les hiéroglyphes constituent donc des images. traitées comme les autres images de l'art pictural égyptien, selon les conventions propres à l'art égyptien: ainsi. le signe de l'homme assis a-t-il la tête vue de profil, le torse de face, les jambes et les bras de profil, etc. .

    NéfertaryPlus encore, il arrive que, dans une même scène, un objet soit présent à la fois en tant que partie du tableau et en tant que signe d'écriture. C'est le cas dans l'image de gauche ; sur un guéridon entre la reine Néfertary et le dieu Ptah, est posée une bandelette avec cinq filets de frange entre lesquels se trouvent quatre fils dont les extrémités se croisent (en projection verticale). Or, dans la colonne médiane des trois colonnes d'inscriptions qui surmontent la bandelette. un hiéroglyphe (en cadré de rouge) reproduit cette bandelette à l'identique (bien qu'elle ne comporte plus que deux filets et un seul fil).

    Mais alors, qu'est-ce qui permet de distinguer le signe d'écriture de la simple représentation, puisqu'il est image, lui aussi ? Ce sont trois contraintes spécifiques

    Le calibrage: les proportions respectives des hiéroglyphes ne correspondent nullement aux proportions réelles des êtres et objets dont ils sont les images.

    La densité de l'agencement : alors que les représentations se détachent au milieu de larges blancs. les hiéroglyphes sont disposés de manière à occuper le plus possible l'espace alloué. Ils y sont répartis en " quadrats ", unités idéales divisant cet espace, et dont ils occupent le quart, le tiers, la moitié ou la totalité. selon leur morphologie et leur entourage. Il n'y a pas de séparation entre les mots et les phrases.

    L'orientation : dans une même ligne ou dans une même colonne, les signes représentant des êtres animés et, plus généralement, les signes dissymétriques sont tous orientés dans la même direction, qui est celle du point de départ de la lecture.

    Cette lecture peut se faire de droite à gauche ou de gauche à droite, horizontalement, et aussi verticalement de haut en bas, chaque groupe se lisant de droite à gauche ou de gauche à droite. I1 y a donc quatre types majeurs d'agencement des signes.

    Trois éléments de base

    Le système hiéroglyphique se fonde sur la combinaison de trois catégories de signes les phonogrammes, les idéogrammes et les déterminatifs.

    Les phonogrammes.

    Contrairement à ce qu'on imagine souvent, le système hiéroglyphique est en partie phonétique. Nombre de signes fonctionnent comme phonogrammes, c'est-à-dire qu'ils écrivent un son fondamental (phonème) ou une séquence de sons fondamentaux.

    Cette fonction résulte d'un processus d'abstraction, analogue au rébus, et par lequel on utilise une image non pour signifier ce qu'elle représente, mais seulement pour la valeur phonétique de ce qu'elle représente; ainsi le hiéroglyphe de la hase (femelle du lièvre) sur la figure 3 n'est pas utilisé le plus souvent pour écrire "hase ". mais pour écrire les deux sons fondamentaux qui entrent dans le nom égyptien de la hase, W et N.

    Ces phonogrammes sont toujours consonantiques, c'est-à-dire qu'ils n'écrivent que les consonnes ou les semi-consonnes comme W et Y.

    Donc, l'écriture hiéroglyphique ne note pas les voyelles. Aussi, pour le lecteur moderne, recourt-on à la pratique suivante : entre les consonnes de la transcription d'un texte hiéroglyphique, on intercale des e (ou des o) purement conventionnels (ils seront ici toujours écrits en minuscules).

    Il y a trois catégories de phonogrammes, les phonogrammes à un seul son ou signes alphabétiques, les phonogrammes à deux sons et les phonogrammes à trois sons.

    Les phonogrammes à un son, qui n'écrivent qu'une seule consonne, sont appelés signes alphabétiques. L'écriture égyptienne comporte 24 consonnes fondamentales (voir le premier tableau à droite). Ces consonnes fondamentales sont toujours transcrites ici en majuscules. A noter que certaines consonnes, inconnues du français, ont été rendues conventionnellement par A et par Â.

    A P H K
    Â F KH G
    I M Z T
    Y N S Tch
    W
    Ou
    R Sh D
    B H Q Dj
       

    Traduisez votre nom en hiéroglyphes

    Les phonogrammes à deux sons : ce sont les signes qui écrivent une séquence de deux consonnes. Puisqu'il y a 24 consonnes, 576 combinaisons sont théoriquement possibles. En fait. seules 90 sont représentées par un phonogramme à deux sons (ou plusieurs pour une même combinaison).

    Les phonogrammes à trois sons écrivent une séquence de trois consonnes. On en compte environ une soixantaine.

    Les idéogrammes.

    Alors que les phonogrammes écrivent un mot en le décomposant en sons fondamentaux, les idéogrammes saisissent un mot, ou une notion. de manière globale. Par exemple, je peux écrire "dollar" phonétiquement ou bien idéographiquement en utilisant le sigle $ qui fonctionne comme un idéogramme. Les signes employés ram comme idéogrammes représentent ce qu'ils signifient (ce qui n'est pas le cas du sigle $ qui ne représente que lui-même). Toutefois, la relation entre représentation et signification peut être plus ou moins immédiate. Elle est directe, dans le cas de l'enceinte avec un bâtiment dans l'angle, idéogramme pour " enclos, manoir". Elle est indirecte dans le cas du nom du dieu Horus, qui est écrit avec son attribut animalier, le faucon.

    Les déterminatifs.

    Ce sont des signes qui, placés à la fin d'un mot, ont pour fonction d'indiquer dans quelle classe sémantique se range le mot qu'ils déterminent. Ce sont donc des classificateurs, purement graphiques, et sans correspondant isolable dans la langue. Par exemple, tout ce qui implique l'idée de violence est déterminé par le bras armé, souvent combiné avec la croix, si s'adjoint l'idée de cassure.

    Les termes désignant des êtres prestigieux se terminent par l'homme barbu assis. Le déterminatif de l'eau s'emploie avec les mots désignant les étendues d'eau, lés liquides et même avec ceux signifiant " avoir soif " ou " éteindre ".

    L'emploi du déterminatif n'est pas obligatoire, mais il joue un rôle important de discriminant. Ainsi, il permet de distinguer deux homophones. Par exemple, les mots " être établi" et " souffrir " s'écrivent tous deux MeN; ce qui les distingue, c'est le déterminatif de l'abstrait (un papyrus scellé), dans le premier cas, le déterminatif du mal (un moineau), dans le second (figure 8).

    De plus, le déterminatif a l'avantage de délimiter les mots dans la succession continue des signes d'écriture, puisqu'il n'y a pas de blanc d'espacement.

    Telles sont les trois fonctions que les hiéroglyphes sont susceptibles de remplir. Si certains demeurent confinés dans une seule de ces trois fonctions, d'autres peuvent en assumer tour à tour deux, voire trois.

     

    Combinaison des signes

     

    La combinaison des trois catégories de signes dépend d'usages et de traditions variables, mais non de règles fixes. Néanmoins, les principes majeurs sont les suivants

    Les graphies purement idéographiques sont essentiellement limitées aux noms de divinités ou aux termes du vocabulaire fondamental. Très souvent. l'idéogramme est marqué comme tel par un trait qui l'accompagne: ainsi, le signe de la bouche avec le trait écrit idéographiquement Ro. " bouche, formule" alors que le même signe sans le trait est le signe alphabétique pour R.

    Très fréquemment, les mots sont écrits à l'aide de phonogrammes. généralement suivis d"un ou plusieurs déterminatifs. Ainsi, SeKheR, "plan, directive ", s'écrit avec les signes alphabétiques S, Kh. R, suivis du déterminatif de l'abstrait (le papyrus scellé).

    Les phonogrammes sont couramment utilisés de manière redondante, pour expliciter partiellement ou totalement un idéogramme ou un autre phonogramme.

    Le scarabée peut écrire à lui seul KhePeR, " venir à l'existence, devenir ". Toutefois, on le combine souvent à un signe alphabétique R; l'ensemble ne se lit donc pas KhePeR+R, mais simplement KhePeR, le R étant redondant (" complément phonétique ").

    Les compléments phonétiques peuvent fonctionner à plusieurs degrés: un idéogramme ou un phonogramme à deux sons ou trois sons peuvent être explicités par d'autres phonogrammes. Ainsi, le mur, idéogramme pour JeNeB. " mur ". peut être explicité par JeN (le poisson) et le signe alphabétique B; mais ce JeN est lui-même explicité par les signes alphabétiques J et N.

     

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