Jacques Perrin
Interprète, Producteur, Producteur délégué, Collaborateur scénaristique, Réalisateur, Scénariste.
Biographie :
Baignant dans le milieu du théâtre depuis sa plus tendre enfance puisqu'il est le fils d'un régisseur à la Comédie-Française et d'une comédienne, Jacques Perrin entre au Conservatoire d'art dramatique dans la classe de Jean Yonnel, qu'il quitte rapidement pour monter sur les planches[3].
Il obtient son premier rôle important au cinéma dans La Fille à la valise de Valerio Zurlini (1960). Il enchaîne ensuite des rôles variés dans des films de Constantin Costa-Gavras, Pierre Schoendoerffer. Il est également connu pour ses intérprétations dans les films de Jacques Demy : Les demoiselles de Rochefort et Peau d'Âne.
Il fonde en 1968 sa propre société de production, Reggane Films qui deviendra par la suite Galatée Films, et produit des films engagés comme ceux de Costa-Gavras. On peut citer Z en 1968 et État de siège en 1972 et Section spéciale en 1974[3].
Il continue de jouer, en obtenant de beaux succès comme Le Crabe-tambour de Schoendoerffer en 1977 ou Cinéma Paradiso en 1989 mais c'est vers la production qu'il dirige ses forces : il produit ainsi de jolis succès tels que Microcosmos : le peuple de l'herbe (1995) qui lui vaut le César du meilleur producteur en 1997, Himalaya, l'enfance d'un chef (1999) ou Le Peuple migrateur (2001), où il participe également à la réalisation.
Il a trois fils : Mathieu Simonet, Maxence Perrin, tous deux acteurs et le jeune Lancelot Perrin que l'on peut voir à ses côtés dans Ωcéans, pour lequel il obtient le César du meilleur film documentaire le 25 février 2011.
Il prête sa voix à de nombreux documentaire dont celui Diana, La princesse du peuple
En 2011, il soutient officiellement le Chef Raoni dans sa lutte contre le Barrage de Belo Monte.
Formation
Baignant dans le monde du théâtre depuis sa prime jeunesse, Jacques Perrin entre au Conservatoire d'art dramatique dans la classe de Jean Yonnel. Il débute au théâtre dans L'Année du bac mis en scène par Yves Boisset avant d'apparaître furtivement dans plusieurs films.
Carrière au cinéma
C'est le réalisateur italien Valerio Zurlini qui, le premier, utilise le visage de jeune adolescent romantique de Jacques Perrin dans des mélodrames : La fille à la valise (1960) puis Journal intime (1962). En 1964, Jacques Perrin joue de nouveau de son apparente juvénilité dans La 317e Section de Pierre Schoendoerffer, un film qui le mène dans la brousse cambodgienne. La même année, il tourne sous la direction de Costa-Gavras Compartiments tueurs avant d'être mis en scène par Claude Chabrol dans La ligne de démarcation (1966). Jacques Demy l'utilise ensuite en militaire romantique dans la comédie musicale Les demoiselles de Rochefort (id.) et plus tard dans Peau d'âne (1970). Ses débuts de carrière sont récompensés à Venise en 1965 où il reçoit le prix d'interprétation pour Un homme à moitié de Vittorio De Seta. Jacques Perrin sait se montrer un brillant homme d'affaires : à peine âgé d'une trentaine d'années, il fonde en 1966 sa maison de production, "Reggane", et fait ses preuves en finançant la mise en scène de Z (1968) de Costa-Gavras, un des premiers films politiques. Le succès de ce film lui permet de produire d'autres réalisations, et notamment celles de Costa-Gavras (Etat de siège, 1972 et Section spéciale, 1974) dans lequel il joue également. En 1977, Pierre Schoendoerffer fait de nouveau appel à lui pour Le Crabe-Tambour, un rôle atypique qui le sort des personnages romantiques qu'il a l'habitude d'interpréter. Les deux hommes collaborent ensuite avec L'honneur d'un capitaine (1982). Homme de cinéma accompli et curieux, Jacques Perrin mène de front ses deux carrières, produisant et interprétant par exemple le film de Christian de Chalonge, Les Quarantièmes Rugissants (1981), évocation de la course des navigateurs autour du monde. Au cours des années 1980, il apparaît dans plusieurs films (Cinéma Paradiso, 1988, de Guiseppe Tornatore ; Vanille-fraise, 1989, de Gérard Oury) et produit des oeuvres à risques (Le peuple singe, 1984, de Gérard Vienne ; Microcosmos, 1995, célèbre voyage à travers la vie des insectes signé Claude Nuridsany et Marie Pérennou, pour lequel il reçoit en 1997 le césar du meilleur producteur).
Autres activités
Egalement acteur et producteur pour la télévision, Jacques Perrin joue dans Médecins des hommes, dans Le Biafra et dans Mer de Chine, dont il est aussi le réalisateur. Parmi ses autres participations, on note Manon Roland (1989) d'Edouard Molinaro, Le Château des oliviers (1992) de Nicolas Gessner ou Groupe nuit (1995) de Patrick Jarmain. En 1995, il produit et assure le commentaire du film dédié au septième art, Les Enfants de Lumière.
Prix
- Coupe Volpi du meilleur acteur, 1966 au Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica (Venezia) pour le film : Un uomo a metà
Avec : Jean Rochefort,Jacques Perrin, Claude Rich
Réalisateur : Pierre Schoendoerffer
Année : 1976
A bord d'un escorteur de la marine nationale chargé de veiller sur des chalutiers en haute mer près de Terre-Neuve, Pierre, médecin militaire, se souvient d'un ami connu durant la guerre d'Indochine et dont il a perdu la trace. Le commandant lui-même l'a rencontré jadis dans le golfe du Bengale, puis en Algérie à l'époque du putsch. Surnommé le "Crabe-Tambour", il est aujourd'hui le capitaine d'un des chalutiers escortés. Le commandant et le médecin espèrent le rencontrer une dernière fois.
Jacques Perrin, le dernier titan du cinéma : "L'empire du Milieu du sud" .
Il semble fatigué. Épaule endolorie, démarche lasse, Jacques Perrin admet qu'il a fallu émerger d'Océans. La pression financière, "la pire", avoue-t-il, l'avait miné. À chaque film, Perrin remet tout en jeu. Car, chaque fois, il voit grand, très grand. Et loin, très loin. Si Besson est le tycoon du cinéma français, Perrin, à 70 ans, en demeure le titan, le vieux loup de mer, increvable. Derrière sa douceur, une ténacité, une énergie, une vision uniques dans le cinéma français. En voilà un, comme chantait Goldman, qui ira au bout de ses rêves.
À présent que la déferlante Océans est passée (2,9 millions de spectateurs chez nous, 6,5 dans le monde, ce qui en fait le film français le plus vu à l'étranger), Perrin recharge les accus pour d'autres projets hors norme, gigantesques. Le plus excitant, sans doute : une fiction très documentée sur la piraterie dans la corne de l'Afrique, au large de la Somalie, inspirée par la prise d'otages du Ponant en avril 2008. Après la vie sous les mers, les combats au ras des flots. Mais sa veine "verte" bat toujours aussi fort : "Je vais également raconter la transformation de la nature par l'homme vue à partir des animaux. Comment ils ont vécu le défrichement, la moissonneuse-batteuse, les maisons, les usines, les autoroutes..." Tout cela suffirait à occuper plusieurs hommes, mais Perrin a encore un autre fer au feu : en réalisant avec Éric Deroo le documentaire L'empire du Milieu du sud, ode enfiévrée à la terre indochinoise, qu'il connaît bien, il a découvert l'histoire méconnue des Chiens jaunes, ces légionnaires pourchassés durant des mois par les Japonais au printemps 1945. À l'évocation de tous ces projets, on le sent délesté de sa fatigue. Comme requinqué par l'appel du large.
Le Point : Pourquoi, aujourd'hui, ce film, L'empire du Milieu du sud, composé d'images d'archives et de textes écrits par d'autres que vous ?
Jacques Perrin : Je n'aime pas le documentaire informatif, le récit chronologique, qui raconte l'inéluctable. Je préfère un documentaire plus poétique, qui essaie de comprendre les forces en présence. Les Occidentaux comme les Indochinois ont subi le sortilège de cette terre, c'est pourquoi je voulais citer tous ces gens qui parlent si bien des brumes du matin, des ciels plus bas que l'horizon, qui se reflètent sur les rizières, des petites congaïs... D'où ce drame de la guerre, déchirant pour tous. Je ne suis pas du côté de la repentance, mais du côté de la souffrance de cette terre de nostalgie, de tranquillité, qui, malgré les conflits, a su perdurer. En tournant là-bas La 317e section en 1964, j'étais tombé amoureux de l'Indochine. J'y avais connu des gens du corps expéditionnaire, partis à 20 ans en 1945, pour qui l'Indochine avait été l'aventure d'une vie. Pour moi, le grand conflit du XXe siècle est la guerre du Vietnam, qui clôt l'histoire ravagée de cet empire du Sud.
Schoendoerffer, que vous a-t-il expliqué de la guerre lors du tournage de La 317e section ?
Presque rien. Il voulait juste qu'on porte le matériel, qu'on couche sous la mousson, qu'on soit crevé pour comprendre comment les soldats résistent à la solitude, à la jungle, où tout devient invisible, hostile. Pour lui, l'Indochine était un prétexte pour aller chercher au fond de soi quelque chose de plus profond. C'était son destin, c'est devenu le mien : un voyage vers les autres, où l'on finit par se rencontrer soi-même, dans des zones de mystère. Car l'Indochine est un pays qui vous ouvre aux dimensions oniriques.
Pour L'empire du Milieu du sud, vous avez fouillé dans les archives du monde entier ; quelle a été votre trouvaille ?
On a désormais la plus grande vidéothèque au monde sur l'Indochine. Deux mille heures d'images : Le peuple migrateur, ce n'était que quatre cents heures. Si l'Indochine est quasi absente du cinéma français (hormis L'amant et Indochine), les reportages dans les années 30 et 40 sont nombreux. L'état-major, contrairement à ce qui s'est passé pour l'Algérie, a laissé les Coutardou, Schoendoerffer libres de filmer ce qu'ils voulaient. Mais la vraie trouvaille, ce sont ces bobines du Russe Roman Karmen, qui met en scène pour les Viets les prisonniers français après Dien Bien Phu. Ce sont aussi les images de la colonne Alessandri, qui, après l'attaque surprise du Japon le 9 mars 1945, marche sur des centaines de kilomètres jusqu'à la Chine. Les Chiens jaunes, mon prochain film, racontera l'histoire de ces bras cassés qui se redressent, trouvent une dignité dans la fuite. Ce sera un peu une 317e section à l'envers.
Après l'Asie, vous allez filmer au large de l'Afrique...
En effet, j'ai acquis les droits chez Michel Lafon du témoignage de Patrick Marchesseau, le capitaine du Ponant, pris en otage en avril 2008. Avec Patrick Forestier, un expert des opérations spéciales (Pirates et commandos, Éd. du Rocher), je vais rédiger un scénario sur les actes de piraterie symbolisant le point d'achoppement entre des pays du tiers-monde à la dérive et des puissances industrielles qui ont besoin de transiter par ces zones. Nous rassemblons une documentation sur la Somalie et sur les trafics de ces bandits, nouveaux "seigneurs de la guerre".
sources : wikipedia -
photos google et http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=33536