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Par Dona Rodrigue le 22 Octobre 2011 à 11:03
L'Arche de Noé serait peut-être située sur le mont Ararat en Turquie.
L’Arche de Noé serait selon le livre de la Genèse un grand navire construit sur ordre de Yahvé afin de sauver Noé (patriarche biblique), sa famille et toutes les espèces animales peuplant la terre d’un déluge menaçant de se produire. Curieusement, un récit très similaire existe avec un mythe antérieur Sumérien, l’Epopée de Gilgamesh. (Un sage se voit ordonner par le dieu Enki de construire un navire sur lequel il pourrait survivre d’un déluge. (Noé sur son Arche. Représentation du 15e s.)
La bible nous dit : « Faites vous une arche en forme de grand navire que vous diviserez en trois étages. Sa longueur sera de 300 coudées, sa largeur de 50 et sa hauteur de 30. Vous y ferez entrer un couple de tous les animaux et vous prendrez avec vous les provisions nécessaires ». Ces mesures correspondent approximativement à 157 mètres de long, 15,7 mètres de haut et 26,2 mètres de largeur. Le déluge ne vint que 120 ans après que l’arche fut commencée ce qui laissait aux hommes un long délai pour se convertir. Pendant ce long intervalle, Noé eut ordre de prêcher la pénitence. Hélas, les coupables se plongeaient au contraire dans les plus effroyables excès. C’est alors que la colère du Seigneur éclata et le déluge survint.
Pendant que les hommes continuaient à se livrer à tous les vices, Yahvé ordonna à Noé d’entrer dans l’arche avec sa femme, ses fils et leurs femmes, ainsi qu’un couple de tous les animaux impurs. Il faut savoir que les animaux impurs étaient ceux que l’on ne pouvait ni manger, ni offrir en sacrifice). Quand aux animaux purs, Noé reçut l’ordre d’en prendre non pas un couple mais sept.
Le déluge :
« Le ciel se couvrit de nuages sombres. Pendant 40 jours et 40 nuits tombe une pluie torrentielle, les fleuves débordent, les mers franchissent les rivages, des vagues déchaînées se mettent à recouvrir la terre. L’arche s’élève jusqu’à 15 coudées au dessus des plus hautes montagnes et tout ce qui a vie en dehors d’elle périt irrémédiablement. Tandis que les hommes, les plantes et les animaux périssaient, l’arche flottait en surface. Au bout de 150 jours, Dieu fit souffler un vent fort, les eaux commencèrent à diminuer et l’arche s’arrêta au sommet du mont Ararat en Turquie. Noé ouvrit alors la fenêtre de l’arche et laissa s’envoler un corbeau qui ne revint pas. Sept jours plus tard, Noé lâcha une colombe. N’ayant pas trouvé ou se poser, elle revint à Noé. Au bout de 7 autres jours, Noé lâcha à nouveau la colombe qui revint cette fois portant dans son bec un rameau d’olivier dont les feuilles étaient vertes, signe évident que les eaux s’étaient retirées.
Noé relâcha une troisième fois la colombe qui ne revint pas. Noé sortit de l’arche avec sa famille et tous les animaux. Lorsqu’il vit la terre sans autres habitants que les membres de sa propre famille, Noé ressentit une profonde gratitude et s’empressa d’élever un autel et d’offrir un sacrifice. A ce moment, Yahvé fit apparaître un arc en ciel et dit à Noé « Voici le signe de mon alliance avec vous et vos descendants. Il n’y aura plus de déluge pour détruire le genre humain ». Selon la bible, Noé était devenu cultivateur et mourût quelques années après le déluge.
Localisation possible de l’Arche de Noé :
Au cours du vingtième siècle, des centaines d’expéditions ont gravi le mont Ararat (montagne volcanique en Turquie) et les monts environnants à la recherche de la mythique arche de Noé. Un fait marquant, le 16 juin 1987, Ron Wyatt et son équipe sont invités par le gouverneur de la province d’Agri à se rendre à une cérémonie à l’est de la Turquie, au pied du mont Ararat (la montagne du jugement dernier). 4 jours plus tard, le gouverneur déclare devant les caméras que les autorités archéologiques turques accréditent en partie les résultats des recherches menées par R. Wyatt et son équipe. C’est à cet endroit selon eux que se serait échoué l’arche de Noé.
De nombreuses photos aériennes ont été prises proche du mont Ararat (une autre montagne à 27 kilomètres au nord) et montrent effectivement une forme de bateau. Le problème est que cette structure d’environs 150 mètres de long se trouve sur les flancs de la montagne à 2130 mètres au dessus du niveau de la mer. Elément curieux, les 150 mètres de long correspondent précisément (à 7 mètres près) aux 300 coudées (= 157 mètres) de longueur décrites dans la Genèse. En fait, il n’y aurait rien de si particulier dans le fait de trouver les restes d’une épave très ancienne sur les flancs d’une montagne. Des études géologiques ont rendu de plus en plus évidente la réalité du déluge (biblique). On a mis au jour au sommet de hautes montagnes quantité de coquillages et de poissons fossilisés.
Des échantillons ont été prélevés en 1979 et 1984. Il semblerait que le sol contienne par endroits de fortes concentrations de métal et de bois en décomposition. En 1985, plusieurs détecteurs de métaux différents utilisés lors de fouilles montrent tous une structure étonnamment régulière sous forme de lignes parallèles et transversales et qui convergent aux deux extrémités.
Informations supplémentaires: position GPS du mont Ararat:
Longitude: 44°21'24''
Latitude: 39°40'52''
sources : http://www.etrange.org/index.php/arche-de-noe.html
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Par Dona Rodrigue le 8 Septembre 2011 à 20:29
De la soie de mer aux tissus d'or
Dans l'Antiquité, les élégants tissus d'or réalisés en soie de mer étaient répandus. Ils sont progressivement devenus des étoffes de luxe. Aujourd'hui, seul un atelier de Sardaigne fabrique ce tissu d'exception, à partir des filaments
produits par un grand coquillage.www.50bars.com
La grande nacre ou Pinna nobilis est un mollusque bivalve géant qui vit dans les champs de posidonies en Méditerranée. Son byssus – un ensemble de filaments – permet de créer des fils de soie de mer.
L'auteur
Louise MARQUEZ, journaliste, est spécialiste du monde maritime.
À voir aussi
E. Jacquot / Unité d’archéologie de la Ville de Saint-Denis
Ce bonnet en byssus du XIVe siècle a été mis au jour lors des fouilles archéologiques de Saint-Denis ; il provient d’un dépotoir domestique situé une cinquantaine de mètres au nord de la basilique. Il est tricoté au point jersey. L’analyse de la matière textile a montré qu’il avait été fabriqué en « soie de mer ».
La soie de mer, brune aux reflets dorés, est fabriquée à partir du byssus d’un grand coquillage (un mollusque bivalve), nommé la grande nacre (voir la figure 1). Le byssus est formé de nombreux filaments qui permettent au coquillage de s’accrocher à un support. La soie de mer était jadis renommée et précieuse et, dans l’Antiquité et au Moyen Âge, elle était le constituant des « tissus d’or », des étoffes à l’aspect doré. La découverte récente de différents vêtements en tissu d’or révèle l’histoire de cette soie de mer.
Pour réaliser des tissus d’or, les Anciens pêchaient les grandes nacres, ou « jambonneaux de mer », Pinna nobilis. Les grandes nacres comptent parmi les plus grandes coquilles du monde ; elles peuvent atteindre 1,2 mètre – plus souvent de 0,8 à 1 mètre. La coquille a une forme triangulaire avec une pointe effilée et un bord antérieur arrondi ; elle est lisse chez les adultes. Les grandes nacres ne vivent qu’en Méditerranée, par 3 à 30 mètres de fond ; elles sont enfouies par la pointe en position verticale dans des champs de posidonies, des plantes aquatiques à l’aspect de grandes herbes. Elles résistent bien aux courants, et elles filtrent et « nettoient » jusqu’à 2 000 litres d’eau par jour.
1 000 grandes nacres : 250 grammes de fil
Les pêcheurs utilisaient des techniques rudimentaires pour ramasser ces coquillages. Installés sur de petites...
SOURCES : Louise MARQUEZ
Louise MARQUEZ, journaliste, est spécialiste du monde maritime.
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-de-la-soie-de-mer-aux-tissus-d-or-25343.php
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Par Dona Rodrigue le 31 Août 2011 à 21:31
L'abbaye royale du VIIIe siècle à 869
Un programme architectural voulu par les carolingiens :Dès l'avènement des premiers Carolingiens, l'importance politique de Saint-Denis s'accroît. En 741, les funérailles de Charles Martel inaugurent une nouvelle série d'inhumations royales et, en 754, c'est dans la basilique que le pape Étienne II sacre Pépin le Bref.
Entre 769 et 775, l'abbé Fulrad Fulrad (vers 710 - 784)
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prêtre d'origine aristocratique ; il devient abbé de Saint-Denis en 749 ou 750 ; principal maître d'œuvre de l'accession de Pépin le Bref au titre de roi des Francs, il est l'homme de confiance des Carolingiens qui l'élèvent à la dignité de chapelain. reconstruit l'abbatiale abbatiale
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église principale d'une abbaye sur le plan d'une basilique à colonnes dont le transept transept
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nef transversale d'une église formant, avec la nef principale, une croix. ouvre, à l'est, sur une abside semi-circulaire. À l'ouest, l'édifice est précédé d'un massif d'entrée considéré comme l'agrandissement que Charlemagne aurait fait édifier sur la tombe de son père Pépin, mis en terre en 768 devant la porte de la basilique. Dans le monastère, les sources écrites distinguent un dortoir, un réfectoire, une salle chauffée, une cuisine, des bains, une boulangerie, un cellier et des ateliers. À l'entrée de l'établissement est implanté l'hospice qui permet aux moines d'accomplir leur devoir d'hospitalité et d'assistance aux malades et aux pauvres. En 832, l'abbé Hilduin Hilduin (vers 775 - 855/859)
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moine nommé abbé de Saint-Denis en 814 il est promu archichapelain en 822 ; il instaure, en 832, le partage des biens de l'abbaye entre la mense abbatiale et la mense conventuelle affectant à cette dernière quantité de redevances en nature ; il a également signé une Vie de saint Denis qui fut d'une grande influence sur le culte et la liturgie à Saint-Denis. agrandit la basilique en ajoutant une chapelle au chevet. Selon la volonté de l'abbé, huit religieux y célèbrent la messe, jour et nuit. La chapelle devait jouxter le dortoir des moines.
Dans la nécropole, devenue « grand cimetière » ou « aître » de l'abbaye, l'aire funéraire en arrive à une telle densité d'occupation que de nombreux sarcophages sont réutilisés.
Construction d'une résidence royale...Promue au rang d'abbaye royale, Saint-Denis attire des hôtes de marque dont la présence est attestée par les textes. Aussi est-il fort probable que des logements appropriés à leur rang leurs soient destinés. Une zone résidentielle, mise au jour au nord de la basilique, peut avoir fait partie d'un palais. En effet, parmi les constructions à l'architecture de pierre, émerge un bâtiment à étage qui mesure au moins 30 m de long sur 14 m de large. Il est établi dans le prolongement des églises funéraires, il est doté, à l'angle sud-est, d'un porche élevé auquel on accédait par un escalier extérieur dont les fondations ont, semble-t-il, été retrouvées. La construction comptait donc au moins un étage.
... qu'un aqueduc alimente en eau couranteÀ une cinquantaine de mètres au nord de l'ensemble monumental est construit un aqueduc souterrain alimentant trois bassins. L'utilisation de cet ouvrage, taillé dans un calcaire tendre, fut brève. Le nombre considérable d'éléments architecturaux mis au jour dans les couches d'abandon des bassins, confirme la proximité d'un environnement à fort caractère monumental. Les toits à faible pente sont encore couverts avec des tuiles de tradition antique. L'emploi de tubuli tubuli
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(pluriel du nom latin tubulus) désigne les canalisations en terre cuite qui, placées dans les parois, faisaient remonter l'air chaud provenant de l'hypocauste (fourneau souterrain) des termes de tradition romaine. de chauffage est également attesté. Des plaquettes de marbre et de pierres de couleur proviennent de pavages et de revêtements de murs en opus sectile opus sectile
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mode de revêtement de sol ou de mur, réalisé avec des plaquettes de marbre ou de pierres de couleur découpées et assemblées de façon à constituer un motif souvent géométrique.. La découverte d'objets de luxe importés, tels que verres à boire au décor réticulé décor réticulé
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Réticulé : qui imite un réseau, un filet. Terme employé pour désigner des décors formés de baguettes de verre de couleur torsadées. et poteries dites "de Tating", témoigne du haut niveau de vie des habitants. Une épreuve de coins monétaires en plomb atteste la présence d'un atelier royal sous le règne de Pépin (752-768).Développement économique et architectureÀ partir de l'an Mil, l'abbaye pratique une politique favorable au développement du bourg. Elle exempte certains fours de boulangers des droits coutumiers droit coutumier
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usage oral qui s'exerce dans la France du Nord par opposition aux pays méridionaux de droit écrit. et affranchit les habitants de la mainmorte mainmorte
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droit pour le seigneur de disposer des biens d'un serf à sa mort. . En 1112, le roi Louis VI le Gros autorise cinq Juifs et leurs familles à s'établir dans le bourg fortifié. Le début du XIIe siècle voit également se développer la foire royale du Lendit. En 1124, le souverain accorde à l'abbaye l'ensemble des ressources liées aux activités de cette foire (droit de justice, taxes, location des étals,...).
Cette période d'essor économique coïncide avec une importante activité de construction. Entre 1135 environ et 1144, l'abbé Suger agrandit l'abbatiale abbatiale
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église principale d'une abbaye., à l'ouest, par une nouvelle façade (ou massif occidental massif occidental
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partie d'une église placée à l'extrémité opposée du chœur et comprenant habituellement un porche ou narthex, des chapelles à l'étage et des tours.) et, à l'est, par un chœur à chapelles rayonnantes. L'abbé avait projeté de doubler la nef carolingienne par des collatéraux doubles, mais cette dernière campagne de construction ne fut jamais achevée. Dans le monastère, Suger construit une nouvelle hôtellerie et met en chantier les galeries d'un somptueux cloître.
Au nord de la basilique, deux nouvelles églises paroissiales se fixent dans le cimetière : Saint-Michel-du-Degré et Saint-Jean-Baptiste. De même, les chanoines chanoines
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religieux vivant en communauté, selon la « règle de saint Augustin » et formant un chapitre rattaché à une église collégiale. de Saint-Paul font reconstruire leur église sur un plan basilical avec une nef à colonnes, flanquée de collatéraux. Comme bienfaiteurs de cette communauté, les abbés leur lèguent Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste, une église du cimetière qu'on ne peut localiser avec plus de précision.
Un paysage urbain en gestation :Progressivement l'habitat civil s'étend sur toute la surface du castellum Castellum sancti Dionysii
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fortification que Charles le Chauve fit ériger en 869 autour de l'abbaye de Saint-Denis ; zone délimitée par les remparts de ce castellum.. Malgré l'importance des surfaces fouillées, il est difficile d'avoir une idée précise de l'organisation du bourg monastique. Le réseau radio-concentrique des rues, avec ses itinéraires convergeant vers le noyau monumental, structure l'agglomération et se fixe dès l'an Mil. En revanche, le tracé des voies secondaires reste fluctuant jusqu'au XIIIe siècle, car l'habitat n'est pas encore stabilisé. Les structures archéologiques correspondent à des maisons à l'architecture de bois. La pierre n'est mise en œuvre que pour la construction des puits collectifs. Les plans des maisons sont malheureusement trop lacunaires pour que l'on puisse en proposer une reconstitution. Plusieurs annexes accompagnent cet habitat. Des ateliers de tissage à demi enterrés ont gardé les empreintes laissées par les bâtis des métiers à tisser. Une fosse de tannage est à mettre en rapport avec l'activité d'un pelletier. La présence de nombreux silos, destinés au stockage des grains, indique que la population conserve une certaine activité agricole.
L'un des acquis majeurs de la vaste opération d'archéologie préventive en centre-ville, est la miseLes projets de recherche
en évidence, en bordure de la nécropole médiévale, d'un ensemble monumental dont l'évolution
a fortement déterminé la formation du site urbain.
Cette opération archéologique, qui devait uniquement concerner la ville, découvre, au fur et à mesure de sa progression, des vestiges relevant de la basilique et de l'abbaye, cœur de l'agglomération, qui n'étaient, bien évidemment, pas incluses dans le projet de rénovation urbaine. Aussi est-il clairement apparu que pour publier les données de cette fouille il était nécessaire, au préalable, de mener une étude globale du site. Il fut alors décidé de rassembler un échantillonnage représentatif des données historiques relatives à la topographie du site et de le mettre en perspective avec les premiers résultats de ces fouilles. Cette enquête croisant données archéologiques, sources écrites et iconographiques, a conduit à l'édition, en 1996, du volume introductif à la série des publications scientifiques du site, l'Atlas historique de Saint-Denis.
Déchets de taille de bois de cerf liés à la fabrication de peignes.
© UASD / J. Mangin.
Cette première publication a permis de mettre en évidence les principales phases historiques de Saint-Denis ; elles sont corrélées avec les données issues de la fouille et déduites du mobilier archéologique. Ce travail, qui prend appui sur les observations chronologiques provenant de la stratigraphie du site, constitue ce que l'on appelle le phasage. La phasage permet de dégager les axes principaux des publications à venir dans lesquelles les données archéologiques seront utilisées dans deux perspectives : apport de l'archéologie à la connaissance fine des grandes phases d'évolution et de fonctionnement du site ; approche de la culture matérielle au Moyen Âge à partir de la masse documentaire que constitue le mobilier archéologique découvert et les collections de référence qui sont constituées.
Microspectromètre Raman Jobin-Yvon Horiba. L. Lemoigne.
Etude non destructive des grains de pigments sur un fragment d'enduit antique. L. Lemoigne.
Parallèlement à ce travail qui s'inscrit dans la durée, l'actualité de la recherche sur Saint-Denis est régulièrement portée à la connaissance de la communauté scientifique et d'un public plus élargi, sous forme de communications à des colloques, d'articles et d'expositions.Qui dit publication archéologique dit importance des collaborations avec des chercheurs d'autres disciplines (historiens, géologues, historiens de l'art,...), des laboratoires d'analyse (anthropologie physique, archéozoologie, dendrochronologie, paléométallurgie,...) et ce sur le plan national et international.
La tombe de Saint Denis
Crypte archéologique de la basilique.
Au premier plan, un sarcophage de la nécropole du IVe siècle côtoie la fosse creusée à l'emplacement de la tombe de Denis ; au second plan, les blocs sculptés en remploi dans les fondations de la première basilique.
© UASD / J. Mangin.L'existence de tombes dans le sous-sol de la basilique est connue depuis longtemps. Dès le milieu du XIXe siècle l'architecte Eugène Viollet-le-Duc Eugène Viollet-le-Duc (1814 - 1879)
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architecte ; Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, lui confie la restauration des églises de Vézelay, Notre-Dame, Amiens, Reims ; en 1846, il est nommé architecte de la basilique de Saint-Denis. Il est également l'auteur de deux dictionnaires raisonnés sur l'architecture et le mobilier médiéval. entreprend les premières fouilles.
Près d'un siècle plus tard, ces recherches reprennent dans une perspective plus scientifique. Entre 1953 et 1973, les archéologues Édouard Salin Édouard Salin (1889 - 1970)
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archéologue issu d'une famille de maîtres de forges lorrains. Bon connaisseur des techniques de la métallurgie, il s'est spécialisé dans l'archéologie funéraire du haut Moyen Âge. De 1952 à 1957, il a dirigé l'exploration archéologique de la nécropole de la basilique de Saint-Denis. et Michel Fleury Michel Fleury (1923 - 2002)
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archiviste-paléographe, vice-président de la Commission du Vieux Paris ; de 1965 à 1982, directeur des Antiquités historiques de l'Île-de-France. Il a assumé la direction des fouilles du parvis de Notre-Dame, de la nécropole de la basilique de Saint-Denis et de la Cour carrée du Louvre. étudient plus d'une soixantaine de tombes de la nécropole.
Sous le maître-autel maître-autel
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autel principal d'une église qui est dotée de plusieurs autels., là où, d'après la tradition, le corps du martyr est censé reposer, ils mettent au jour une vaste fosse considérée aussitôt comme l'emplacement de la tombe de saint Denis.
Mais cette fosse ne contenait plus de corps et, dans le remblai de comblement, ils ne recueillent que quelques fragments de sarcophages, de tuiles, d'os humains et animaux, associés à des tessons de céramique antique.
L'interprétation de cette fosse demeure controversée : pour Édouard Salin, le creusement témoignerait d'une exhumation de la tombe vénérée, mais Michel Fleury y voit la fondation du tombeau élevé à l'emplacement du lieu de sépulture.
Une colonne de la basilique carolingienne
Fragment de la colonne antique en marbre de Synnada. © UASD.Plusieurs fosses dépotoirs fouillées dans le quartier d'habitation au nord de la basilique ont livré trois fragments provenant d'une colonne en marbre ornée de vingt-cinq cannelures torsadées. Cette découverte est à relier à une description de la basilique carolingienne par l'abbé Suger (1122-1151) selon laquelle ses colonnades comportaient une grande variété de marbre. De plus, la restitution du demi-diamètre du fût correspond très exactement aux rayons des trous d'encastrement pratiqués dans plusieurs bases cubiques que l'archéologue Sumner McKnight Crosby Sumner McKnight Crosby
(1909 - 1982)
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historien de l'art et de l'architecture médiévale de l'université de Yale (USA), élève de Marcel Aubert et d'Henri Focillon ; à partir de 1938 il entreprend des campagnes de fouille dans la basilique de Saint-Denis. a mis au jour dans la nef de cette église, entre 1946 et 1948.
Or, ce fût de colonne est taillé dans du marbre de Synnada, carrière située près d'Afyon en Turquie, dont l'activité a cessé à la fin de l'Antiquité mais dont les produits avaient été expédiés dans tout le pourtour méditerranéen. Il a donc été prélevé dans un monument antique pour être remployé dans la basilique.
L'histoire de l'architecture carolingienne abonde d'exemples montrant à quel point les monuments antiques d'Italie furent convoités pour leurs marbres. Fulrad Fulrad (vers 710 - 784)
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prêtre d'origine aristocratique ; il devient abbé de Saint-Denis en 749 ou 750 ; principal maître d'œuvre de l'accession de Pépin le Bref au titre de roi des Francs, il est l'homme de confiance des Carolingiens qui l'élèvent à la dignité de chapelain., abbé de Saint-Denis, effectua entre 750 et 757 plusieurs voyages à Rome en sa qualité de représentant du roi Pépin auprès du pape. On sait également que l'abbé conçut sa nouvelle église sur le plan des basiliques romaines. Mais eut-il les moyens de faire venir d'Italie des pièces telles que ce fût de colonne ?
350 ans plus tard, Suger dut restaurer la nef de l'église carolingienne. C'est peut-être à cette occasion que l'on remplaça cette colonne de marbre par un fût moderne.L'aqueduc
Fouille de l'aqueduc en amont
du premier bassin. © UASD / O. Meyer.L'ensemble monumental était approvisionné en eau courante par trois bassins qu'alimentait un aqueduc. Le conduit, établi au fond d'une tranchée de plus de 2 m de profondeur et couvert de dalles horizontales, a été reconnu sur une longueur de 240 m. Avec une pente moyenne de 4,30 m par kilomètre, l'aqueduc semble avoir capté une source localisée à environ 700 m à l'est de l'abbaye, près de l'église Saint-Remi.
Axonométrie du deuxième bassin. © UASD / M. Wyss.Les trois bassins se ressemblaient : comme l'aqueduc, ils étaient formés de dalles posées de chant et jointoyées avec un mortier de tuileau. Un escalier, large de 1,40 m, permettait d'accéder au bord de chaque bassin, à environ 1,80 m sous le niveau de circulation. La faible différence de niveau entre le seuil du canal d'arrivée et le trop-plein, indique que la surface de l'eau se trouvait à 30 cm sous le rebord. Ainsi les bassins, dont la profondeur oscillait entre 60 cm et 1,20 m, avaient une capacité allant de 1 300 à 1 500 litres. La construction de l'aqueduc a nécessité l'acheminement de près de 10 000 dalles de pierre. Au cours de l'utilisation du système on rehaussa le fond de l'exutoire, créant ainsi une contre-pente qui provoqua rapidement l'envasement du dispositif.Une épreuve de coins monétaires
Plaque d'épreuve de coins monétaires en plomb, deuxième moitié du VIIIe siècle. © UASD / E. Jacquot.L'histoire monétaire de Saint-Denis débute au VIIe siècle, lorsque la production de tremisses tremisses
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monnaie d'or de l'époque mérovingienne, valant 1/3 de sou. en or compte encore deux émissions ; l'une, destinée au monastère de Saint-Denis, l'autre, au vicus Catolacus, le bourg associé au monastère. Les monnaies sont signées par Ébrégisèle, monétaire sous le règne de Clovis II (639-657) et contemporain d'Éloi, autre célèbre monétaire, qui travailla, notamment, en tant qu'orfèvre à la décoration du tombeau de saint Denis.
Denier de Pépin frappé à Saint-Denis.
© UASD / M. Wyss.Vers 675, les monnaies d'or sont remplacées par un numéraire de plus faible valeur, le denier denier
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monnaie d'argent et unité de base du système monétaire jusqu'à la Révolution. d'argent. Les premiers Carolingiens se sont efforcés de rétablir le monopole étatique du monnayage et de réduire le nombre d'ateliers. Pendant le règne de Pépin (751-768), un atelier monétaire fonctionnait toujours dans le monastère comme en témoigne l'épreuve de coins monétaires retrouvée dans le comblement de la tranchée de l'aqueduc. La plaque de plomb, de forme irrégulière, porte l'empreinte en relief des deux coins qu'un "tailleur" testait avant de passer à la frappe des pièces. Les coins correspondent à un denier qui porte au droit le monogramme RP (rex Pippinus) et, au revers sur trois lignes, la légende AVT/TRA/NO, dont le développement, en antistitio regio Dionusiaco ("par le fait de l'abbatiat royal de Saint-Denis"), reste controversé.Un pilier du chancel qui clôturait le tombeau
Reconstitution de la polychromie du pilier de chancel attribué au VIe siècle.
© UASD / M. Wyss.La tombe du saint martyr dut attirer beaucoup de fidèles.
D'après le récit de Grégoire de Tours Grégoire de Tours (538 - 594)
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Évêque de Tours, il est l'auteur des « Dix Livres d'Histoire », popularisés sous le titre d'"Histoire des Francs", qui sont une source majeure pour l'histoire de la Gaule mérovingienne., le tombeau se présentait sous la forme d'un sarcophage surélevé dont le couvercle, à double versant, était drapé d'un tissu serti d'or, de pierres précieuses et de perles.
Un pilier de chancel paraît provenir d'un aménagement protégeant ce tombeau de l'afflux des pèlerins. Il fut découvert en 1947, remployé dans la fondation d'un agrandissement de la basilique mérovingienne. Le pilier, de section carrée, est entaillé de larges feuillures destinées à encastrer des panneaux d'une clôture haute de 90 cm. Deux de ses faces sont sculptées en faible relief et peintes en ocre jaune et rouge. Le répertoire décoratif, de tradition antique, inclut le rare motif d'un entrelacs proche du décor de certaines fibules fibules
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broche munie au revers d'une épingle qui servait à fermer un vêtement. découvertes dans la nécropole du VIe siècle.
Proposition d'assemblage du pilier avec le fragment d'un deuxième pilier et celui d'un panneau de chancel également découverts à Saint-Denis ; VIe siècle. © UASD / J.-P Marie,M. Wyss.Mort entre 838 et 845
Texte de la pageUn sarcophage du vestibule de l'église funéraire Saint-Barthélemy abritait deux corps superposés.
Sur les parois internes de la cuve en plâtre étaient gravées deux inscriptions. La première rapporte que "le moine inhumé en second s'appelait Hunus et qu'il était dans sa seizième année" (qui secundus fuit sepultus Hunus nomit monacus et etate in an XVI). La seconde précise que le "jeune religieux était d'origine noble" (qui superior est Hunus iuvenis nobilis monacus).
Ce même Hunus figure dans les obituaires obituaires
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registre donnant la liste des morts pour lesquels on prie. et les listes de confraternité qui, à différents moments de la vie du monastère, indiquent au jour de leur mort les noms des abbés et frères de la communauté. En recoupant ces témoignages on peut déterminer la date du décès d'Hunus : il serait mort un 20 décembre entre 838 et 845.
Sarcophages du vestibule de l'église Saint-Barthélemy.
La deuxième cuve, en commençant par le bas de l'image, renferme le corps du moine Hunus.
© UASD / O. Meyer.Localisation de l'une des deux inscriptions dans le sarcophage en plâtre. © UASD / M. Wyss.L'inscription est riche d'enseignements sur le haut niveau culturel qui a cours au monastère à l'époque carolingienne. Elle nous apprend que le défunt est né de parents nobles. Ces derniers ont dû offrir leur jeune enfant, dès l'âge de 7 ans, à l'abbaye, moyennant quelques donations d'argent ou de terre, afin que les moines lui dispensent un enseignement.
En effet, la réputation de l'école monastique n'était plus à faire depuis que Charles Martel y avait fait éduquer son fils Pépin. Mais à la différence de ce dernier, Hunus n'est pas "retourné dans le siècle".
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Par Dona Rodrigue le 31 Août 2011 à 21:22
Avant Saint-Denis
du Néolithique ancien à l'Antiquité
sources : http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/saint-denis/fr/1_1_origines.htm
Texte de la pageLe cadre naturel : relief et hydrographie
À l'est d'un vaste méandre de la Seine, la topographie ancienne du territoire de Saint-Denis est formée d'un plateau (la Plaine) entrecoupé par des paléochenaux paléochenaux
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ancien bras d'un fleuve et des tourbières. Au sud, ce plateau est délimité par la butte Montmartre, alors qu'au nord le terrain est traversé par la vallée du Rouillon, un affluent de la Seine. En bordure de cette zone marécageuse, le relief est principalement formé par deux élévations : La plus importante, d'orientation nord-sud, domine la rive droite du fleuve ; elle forme un plateau emprunté par l'Estrée, la voie d'origine antique qui, venant de Paris, suit le cours de la Seine jusqu'à Rouen. La seconde, site où sera implantée la basilique, est un promontoire qui se dresse plus à l'est. Entre ces deux élévations, coule le ru de Montfort, un cours d'eau à faible débit.
La géologie
Les terrains calcaires sont propices à l'agriculture tandis que les collines, sableuses, sont couvertes de massifs forestiers. Dans le sous-sol, les couches géologiques renferment du gypse, la "pierre à plâtre" qui sera exploitée depuis l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle.
Les carrières se trouvent au sud, sur les flancs de la butte Montmartre, et, au nord, sur ceux de la butte Pinson. La pierre de taille, extraite du calcaire grossier des environs de Carrières-sur-Seine (anciennement Carrière Saint-Denis) sera abondamment utilisée dans la construction locale, tout au long du Moyen Âge ; son acheminement s'effectuait par bateaux sur la Seine. La rive droite du fleuve est, en effet, longée par un chemin de halage. D'après les sources écrites, les bateaux accostent soit en aval de l'embouchure du Rouillon, au port de la Briche, soit en amont, aux lieux-dits Vieux Port et Port aux Poireaux. Entre ces deux sites un haut fond barrant le cours du fleuve s'étend de l'Île Saint-Denis à la Maison de Seine.
État des connaissances sur l'habitat protohistorique
Carte géologique simplifiées de la région de Saint-Denis. 1. alluvions (sables, graviers et argiles) : Quaternaire ; 2. terrains glissés : Quaternaire ; 3. meulière de Montmorençy : Stampien moyen ; 5. calcaires, argiles vertes et marnes supragypseuses : Stampien inférieur - Ludien supérieur ; 6. série du gypse : Ludien ; 7. marnes, calcaires de Saint-Ouen : Marinésien ; 8. sables de Beauchamp : Auversien ; 9. calcaire grossier : Lutétien : 10. calcaires, argiles et sables : Yprésien-Montien ; 11. craie : Campanien. Dessin J. Prim d'après C. Lorenz
Les premières traces d'occupation humaine remontent au néolithique ancien néolithique ancien
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période entre 4700 et 4000 avant J.-C. Près de la basilique, une sépulture isolée, quelques fosses de stockage liées à un habitat et des aires de débitage de silex attestent une occupation plus sporadique. La Plaine est peut-être la première zone défrichée ; l'avènement de l'agriculture y est particulièrement bien illustré par la découverte d'un dépôt de meules associé à des céramiques. L'Âge du fer Âge du fer
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désigne, à l'origine, une période de la protohistoire européenne caractérisée par l'usage de la métallurgie du fer. On doit cette appellation au chercheur danois C. J. Thomsen. Aujourd'hui, il est admis que cette période succède à l'Àge du bronze. Dans le nord de l'Europe, l'Àge du fer débute vers 750 avant J.-C. et se termine en 52 avant J.-C. est documenté par plusieurs fosses de stockage renfermant des poteries. Sur le flanc nord de la vallée du Rouillon on a pu étudier un établissement rural de la Tène finale la Tène finale
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site fouillé en Suisse, sur le lac de Neuchâtel désignant la période qui débute vers 450 avant J.-C. et s'achève en 52 avant J.-C. Elle se décompose en trois phases : La Tène ancienne, La Tène moyenne, La Tène finale entouré d'un fossé.
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Par Dona Rodrigue le 31 Août 2011 à 21:17
Bonnet tricoté au point jersey en byssus ou soie marin
© UASD / J. Mangin ; J. Boulanger ; Th. Sagory
Référence de l'objet : 11.218.163
Datation : début du XIVe siècle
Matériau : byssus tricoté
Lieu de découverte : dépotoir, ZAC-RU du quartier Basilique.
Dimensions : Ø = 18 cmBonnet en byssus
Description : Lors de la fouille d'un dépotoir fut mis au jour un fragment de textile informe. Compte tenu de la rareté des textiles découverts en fouille, on tenta de le conserver. Afin d'éliminer la gangue terreuse qui le recouvrait, il fut plongé dans de l'eau minéralisée, très fréquemment renouvelée. Au bout de quatre mois, les dernières traces de sédiment ayant disparu, la pièce fut délicatement dépliée. C'est alors qu'apparut un bonnet tricoté au point jersey. Le fragment de textile prit alors un intérêt scientifique supplémentaire car les ouvrages de tricot médiévaux sont extrêmement rares. Une modiste fixa le bonnet sur de la tarlatane, qu'elle avait préalablement mise en forme, et le disposa sur un support d'exposition.
Ce bonnet réservait encore des surprises, car restait à identifier sa matière... une matière qui s'avéra extraordinaire... : du byssus, ou "soie marine" ou "laine de poisson". Il s'agit d'une une fibre sécrétée par une sorte de grande moule de méditerranée, un mollusque bivalve du nom de "Pinna nobilis". Cette soie brune aux reflets dorés était connue des Phéniciens, mentionnée dans les sources écrites médiévales et récoltée jusqu'au milieu du XXe siècle dans le golfe de Tarente et en Sardaigne. On utilise notamment le byssus pour confectionner des gants, des bonnets, mais toujours des objets luxueux. Il semble que le bonnet découvert à Saint-Denis soit le plus ancien témoignage conservé de cette production aujourd'hui disparue.
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Par Dona Rodrigue le 28 Août 2011 à 17:10
Une équipe de l'Inrap dégage actuellement un quartier antique au cœur de la ville de Metz. Prescrit par l'État (DRAC de Lorraine), ce vaste chantier de 15 000 m2, est réalisé en amont de la construction d'un parking sous le parvis du futur Centre Pompidou-Metz. Cette opération mobilise une quinzaine d'archéologues jusqu'en février 2007, et totalisera 5 300 jours de travail en incluant les études postérieures.
Un quartier gallo-romain aux abords de l'amphithéâtre
Céramique (gobelet) gallo-romaine dans le comblement d'un puits. © Inrap
A quelques mètres de l'amphithéâtre antique dégagé en 1902, les archéologues exhument un quartier urbain gallo-romain insoupçonné jusqu'à ce jour. Jamais auparavant une fouille d'une telle ampleur n'avait permis d'explorer le passé antique de Metz, permettant de comprendre l'évolution de la cité sur cinq siècles. Sur le terrain, des édifices s'organisent de part et d'autre d'une rue bordée de trottoirs.
Ces bâtiments datés des Ier-IIIe siècles de notre ère, comprennent des pièces chauffées par le sol (hypocaustes), d'autres garnies de stucs, de marbre et d'enduits peints. Certaines bases de colonnes sont toujours en place. De profondes mutations sont perceptibles au cours du IVe siècle, tandis qu'aux Ve-VIe siècles de nombreuses activités artisanales (métallurgie, etc.) s'implantent.
La vie d'un quartier au microscope
Semelle de chaussure gallo-romaine. © Inrap
Céramiques, fragments de verre, peignes en os, outils de tissage permettent de comprendre la vie quotidienne des habitants de ce quartier de la fin du Ier au IIIe siècle. De nombreux restes d'animaux (bœuf, porc, veau, volaille) découverts dans de grandes fosses, nous renseignent sur l'alimentation de l'époque mais aussi sur d'importantes activités artisanales.
Cave gallo-romaine en cours de dégagement. © Inrap
Les conditions naturelles du site, et notamment la remontée de la nappe phréatique depuis l'époque romaine, ont conservé les matériaux organiques comme le bois du cuvelage d'un puits, des semelles de chaussure mais aussi des graines.
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