• CHARLES DENNER... grand comédien..."l'homme qui aimait les femmes"

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    L'Homme qui aimait les femmes est un film de François Truffaut réalisé en 1977, avec pour acteur principal Charles Denner.

     

    Bertrand Morane (Charles Denner) est un homme qui aime les femmes, toutes les femmes. La vision d’un genou, d’un mollet ou d’un mouvement féminin est sa seule raison de vivre. Il décide d'y consacrer un livre en s'inspirant de ses expériences personnelles.

     

    Avant de confier le rôle principal de L'Homme qui aimait les femmes au comédien Charles Denner, François Truffaut l'a engagé pour des rôles secondaires dans La mariée était en noir en 1967 et Une belle fille comme moi en 1972. À partir d’un scénario original écrit par le cinéaste, François Truffaut exprimait en 1977 sa fervente admiration pour les femmes, qu’il a toujours aimées passionnément et placées au centre de son œuvre. L’homme qui aimait les femmes23466213.jpg n’est cependant pas l’histoire d’un séducteur. Le film raconte avec humour et gravité les tribulations d’un véritable esthète, qui a, certes, de nombreuses maîtresses, mais les aime toutes sincèrement, chacune pour une raison bien spécifique. Un simple geste, une image furtive d’un genou ou d’une épaule lui fait perdre la raison, et il n’a alors de cesse de rencontrer la dame et de la posséder. Double de François Truffaut dans le film, Charles Denner reprenait le nom de Bertrand Morane, qu’il portait déjà dans La mariée était en noir du même réalisateur. La personnalité très particulière de l’acteur et la pléiade de jolies actrices qui apparaissent à l’écran (Brigitte Fossey, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye, etc.) confère à cette tragi-comédie un charme fou (source: fnac).

    Certaines phrases de ce film sont savoureuses: "Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le monde en tout sens et qui lui donnent son équilibre et son harmonie" ou celle d'un docteur: "On ne peut pas faire l'amour du matin au soir, c'est pour cela qu'on a inventé le travail...". Comme souvent, Truffaut aime faire découvrir au spectateur une profession particulière, en l'occurrence celle d'écrivain et d'éditeur (on retrouve ce penchant dans plusieurs de ses films via la passion de Truffaut pour les maquettes). Il aime également développer un thème abordé dans d'autres films, à l'instar de sa passion pour les jambes, que Trintignant ne se lasse pas de regarder à travers un soupirail dans Vivement dimanche. Blake Edwards a fait un (mauvais) remake de ce film en 1983, qui fut traduit en français par le déplorable "L'homme à femmes" pour éviter la confusion avec le film de Truffaut.

    C'est n'avoir rien compris, car Denner campe l'inverse d'un "homme à femmes", d'un séducteur de supermarché dont le seul but serait de multiplier les conquêtes. C'est un homme "qui aime les femmes", jusque dans leurs petits défauts, qui aime leur présence ou au moins, leur vision.La différence est de taille. Savoureuse phrase de Denner: "Mais qu'est-ce qu'elles ont, toutes ces femmes? Qu'est-ce qu'elles ont de plus que toutes celles que je connais? Eh bien justement ce qu'elles ont de plus, c'est qu'elles sont des inconnues."

    Truffaut déclara: "Nous avons écrit, Suzanne Schiffman, Michel Fermaud et moi, le scénario de L'homme qui aimait les femmes, à l'intention de Charles Denner et par admiration pour lui. J'ai demandé à Brigitte Fossey, Leslie Caron, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye, Sabine Glaser, Valérie Bonnier et de nombreuses belles Montpelliéraines d'être celles qu'il a tenues dans ses bras. Si une phrase pouvait servir de dénominateur commun aux amours de Bertrand, ce serait celle-ci, de Bruno Bettelheim dans "La Forteresse Vide" : "Il apparut que Joey n'avait jamais eu de succès auprès de sa mère".

     

    L'excellent Charles Denner porte ce film grâce à son charisme et à sa voix délicieusement suave. Drôle et attendrissant dans son rapport aux femmes, inverse absolu de "l'homme à femmes". Le film ne contient aucune scène osée: l'instant érotique est, pour Morane, celui où ses yeux se fixent sur des jambes en mouvement.

    Après tumblr_krrwmuvIbn1qzbykto1_500.jpgavoir déclaré son amour à la littérature dans Fahrenheit 451 et son amour au cinéma dans La Nuit américaine, Truffaut s'attèle à son autre passion qui est celle des femmes. Grand séducteur, on peut trouver une analogie logique entre Bertrand Morane et François Truffaut. Celui-ci signe une réalisation de bonne facture, qui s'appuie en partie sur l'originalité de la construction narrative.

    Le film a déchaîné les foudres féministes à sa sortie en 1977. Une critique de Pariscope le qualifia même d'«inventaire de pièces détachées exhibant des veaux (les bonnes femmes) par pièces de quatorze». Critique imbécile, car si on cherche absolument à dégager un message on pourrait aussi bien y voir un hommage appuyé à la femme. Morane n'a rien d'un collectionneur de conquêtes, il aime les femmes -ou plutôt la femme- sous toutes ses formes. Davantage qu'un séducteur compulsif, c'est un grand enfant à la quête de l'éternel féminin, à travers le prisme de l'idéal maternel. Pour Morane/Truffaut, l'amour des femmes naît de la figure cruellement absente de la mère. Blessure profonde qui accorde une facette tragique et joyeuse à ce tourbillon de conquêtes.

    On retrouve sensiblement ce thème (inversé) dans La Promesse de l'aube de Romain Gary, dont le titre s'analyse comme la promesse que la vie fait parfois en offrant dès le plus jeune âge un amour maternel passionné et inconditionnel : promesse non tenue, puisqu'on ne rencontre jamais plus une femme capable d'un tel amour. Place à cet admirable auteur, qui lui aussi aurait pu incarner cet "homme qui aimait les femmes" : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants » (Romain Gary, La Promesse de l'aube).


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