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    Premiers rudiments


     

    C'est dans le cadre familial et sous la houlette des femmes que l'enfant reçoit les premiers rudiments de son éducation : l'apprentissage de la parole, de la marche, des bonnes manières, de l'alphabet et de la foi. On connaît dans le détail toutes les techniques de ces apprentissages grâce aux traités d'éducation et aux chroniques privées. Les recommandations sont innombrables : savoir interpréter les pleurs du bébé, l'allaiter à la demande, ne pas tenter d'apprendre à marcher à un enfant avant l'âge de un an, le faire s'exercer sur des surfaces douces, mâcher sa nourriture avant de la lui donner, ne pas oublier d'ôter les arêtes de poisson dans ses plats, etc. À la nourrice, il est conseillé d'utiliser un langage aux syllabes redoublées (papa, mama, dodo, bobo, etc.) pour mieux apprendre à parler au bébé. La mère doit fabriquer des gâteaux en forme de lettres pour enseigner le nom de chacune aux enfants.

     

    Les bonnes manières



     

    La socialisation passe ensuite par l'apprentissage d'une longue série de règles de vie, parfois inculquées par la manière forte. Ce sont les "bonnes manières", dont il existe de nombreux traités, inspirés des règles de vie monastiques. Ces manuels, d'abord réservés aux habitants des châteaux, se diffusent dès le XIIIe siècle en milieu bourgeois, en ville ; en témoignent encore les mots urbain et urbanité, pointant la nature devenue spécifiquement citadine des bons usages. Ceux-ci sont alors opposés aux manières paysannes : les parents recommandent à leurs enfants de ne pas "faire le vilain", c'est-à-dire se comporter en paysan, et de ne pas se tenir, à table ou dans la rue, comme des "rustauds", autrement dit comme les rustiques, les habitants des campagnes.
    Nombreux sont les traités de "contenances" de table, surtout dans les villes où même des artisans en disposent. Se tenir droit, ne pas cracher par terre, s'essuyer la bouche avant de boire, ne pas se ruer sur la nourriture ni lorgner sur l'assiette d'autrui, ne pas mettre les coudes sur la table, toutes les obligations dont s'inspirera encore la bourgeoisie du XIXe siècle sont déjà énoncées au siècle de Saint Louis. Si les enfants ordinaires apprennent ces règles à la maison, ceux des monastères et des châteaux les reçoivent dans un cadre plus institutionnel : savoir comment se comporter en toutes circonstances fait aussi partie de leur formation professionnelle.

    Le catéchisme


     

    La religion n'est pas absente de cette éducation, puisque le bénédicité du repas ou les formules de politesse des salutations ne sont rien d'autre que des bénédictions. S'y ajoutent les premiers rudiments d'enseignement religieux. Le minimum exigé par l'Église est l'apprentissage des trois prières majeures : le Notre-Père, le Credo et, à partir du XIIIe siècle, l'Ave Maria. La mère enseigne les articles de la foi, la liste des péchés capitaux et des vertus chrétiennes, et se rend avec ses enfants aux sermons dominicaux et aux grandes prédications. Les filles devront se contenter de cet enseignement, moins limité qu'il n'y paraît. Certains garçons iront parfaire leur instruction religieuse au presbytère, auprès du prêtre, souvent avec l'intention de devenir curé. Cette profession est très recherchée dans les milieux modestes au XIVe et surtout au XVe siècle, car elle offre des perspectives d'évolution dans l'échelle sociale.

      

    sources / http://www.lefaiseurderipailles.fr/pages/enfance-au-moyen-age/la-famille/l-education.html

      

      

     

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  • LE FILS ERRANT

      

      

      

      

    article de  PERRIGNON Judith

    Il est le fils de la lumière et de l'ombre. La lumière, sa mère, s'est éteinte à Ibiza il y a treize ans, tombée de bicyclette. L'ombre est restée dans l'ombre. Depuis, Ari est dans le noir. Il voudrait partir au soleil. Il a 38 ans, pas d'argent, et la gueule de l'ombre. La même belle gueule, mais plus pauvre et plus marquée. Il a posé un cendrier au coin du lit. Tout se superpose dans ce petit appartement lézardé derrière la gare du Nord, qui abrite quelques-uns de ses paquetages, mais qui n'est pas le sien. Il vient d'écrire un livre, dont il espère qu'il assurera la pension complète à l'auberge de la fuite. Ça commence par l'unique nuit d'amour de l'ombre et de la lumière.

    C'est ainsi qu'il voit ses parents. Ce n'est pas toujours ainsi qu'ils vivaient. Lumineuse Nico, superbe top-model devenue chanteuse, fille en blanc parmi les gars en noir du Velvet Underground, égérie d'Andy Warhol... Elle n'élèvera pas son fils, sera l'éclipse de son enfance, mère soumise aux noirs commandements de la drogue. Obscur Alain Delon, étoile du cinéma, père maintes fois raconté et qui, toujours, a nié. Tout le monde l'a désigné ce père, jusqu'à sa propre mère, remariée Boulogne, qui fit d'Ari son petit-fils, le coucha dans le lit de ce fils qu'elle ne voyait plus qu'à la télé, et le fit même adopter par son mari.

    Au chauffeur de taxi, comme au client du troquet qui régulièrement ne peut s'empêcher d'affirmer sans même l'interroger, «Vous, vous êtes le fils d'Alain Delon», Ari Boulogne répond toujours: «oui.» Il ne formule dans son livre (1) ni reproches ni ultimatum, il les laisse à d'autres, et dit simplement «mon père». Il reconnaît avoir adouci quelques passages, à la demande de l'éditeur qui sait que les avocats de l'acteur sont prêts à mordre: «Le livre ne lui est pas adressé. Moi, je ne revendique rien, je ne demande rien. Mais qu'il ne m'accuse pas d'être un imposteur. Car dans ce cas-là qu'il prouve que je ne suis pas son fils, qu'il fasse un test sanguin.»

      

     

    Il est l'enfant de l'underground. Il en reste des photos et des souvenirs capturés au gré des passages de sa mère. Le petit blondinet qui sautait sur les genoux d'Andy Warhol ou de Lou Reed. Le gamin qui adoucissait le regard de la police, lorsqu'elle faisait ses descentes à la recherche de la drogue. Celui encore qui s'est promené au jardin du Luxembourg en jouant avec les boucles de Bob Dylan qui l'avait pris sur ses épaules. Celui aussi qui traverse les films de Philippe Garrel. «J'ai choisi le camp de ma mère», dit-il. Ce n'est qu'à l'adolescence qu'il la retrouve vraiment, durablement. «Ambiance mortifère.» Vie faussement bohème, arrimée à la drogue. Ari plonge. Nico chante, Nico voyage, Nico sombre et puis Ari suit, enfile sa veste pour trouver rapidement de quoi la soulager. Ari dort tantôt chez les uns tantôt chez les autres, tantôt piaule glauque tantôt grand hôtel, laisse faire les aiguilles du tatouage au coin de ses yeux bleus, s'initie à la photo avec de grands noms.

      

    Tout l'argent part en poudre. La mort de sa mère en 1988 l'emmène jusqu'au fond. Nuits de SDF new-yorkais, crack, hôpitaux service psychiatrie, électrochocs, neuroleptiques. «J'ai fait ma dernière cure de désintoxication en 1993, c'était la bonne», dit-il. Ses nerfs semblent toujours à vif. Animal blessé, qui dilue son anxiété dans l'agressivité. A côté du lit, sous la soie noire, un coffre renferme l'orgue de Nico, «Elle nous écoute. La boîte est vivante. Ça tape parfois comme un coeur qui bat». Sa mère était son rêve impossible, son père un mur, ils fabriquèrent un gamin en état de manque.

      

    Il eut de brèves rencontres avec Alain Delon. Forcément, puisqu'il est de la famille. Il a grandi à Bourg-la-Reine, passant et repassant derrière le comptoir du magasin de cadeaux de la grand-mère Boulogne, tout en rêvant de la planète pop de sa mère. Le plus important de leurs rares échanges se passe en 1986. Tombé par hasard l'un sur l'autre chez la grand-mère malade, Alain Delon emmène Ari à la station de métro la plus proche. Intérieur de la BMW: «Alain Delon, une main sur le volant, l'autre me tapotant l'épaule, me tient ce discours: "T'es mon pote, toi, t'es mon pote. Mais je vais te dire un truc, tu n'as pas mes yeux, tu n'as pas mes cheveux. Tu n'es pas mon fils, tu ne seras jamais mon fils. Je n'ai couché avec ta mère qu'une seule fois."»

    Ari a mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'il y avait d'étouffant dans le souci de sa grand-mère à vouloir tout redresser de son enfance tordue. A vouloir effacer Nico, «la mauvaise mère». Elle vivait dans le souvenir de l'attention qu'elle n'avait pas eue pour son propre fils, gamin solitaire qu'elle regardait désormais à la télé en s'écriant: «Mon dieu, il a de ces valoches sous les yeux.» Alain Delon n'a pas connu son père, parti refaire sa vie à deux pas dans la même banlieue, alors qu'il avait 4 ans. «Je l'ai vu, moi, attendre son bus devant le magasin de cadeaux, on m'a dit que c'était lui», se souvient Ari. Comme Delon, Ari a connu, de longues années, la discipline coupante du pensionnat catholique. Comme Ari, Delon connaît la recherche intérieure en paternité. «J'ai même appris récemment qu'il avait vécu dans une famille d'accueil, des gardiens de la prison de Fresnes, et qu'il jouait dans l'enceinte de la prison, je l'ai lu sur le site Internet Alain Delon», dit Ari.

    Mais les gosses perdus ne se recherchent pas forcément. Une fois, Serge Gainsbourg, qui avait pris Ari sous son aile, le présenta à Antony, le fils d'Alain Delon, plus jeune de deux ans. Conclusion: «Mentalement, Antony ne semblait pas moins largué que moi, mais sa version du film filial était celle d'un gosse de riche. Il ne pouvait se rendre compte à quel point ses ressentiments à l'égard de son père, ou leurs déboires, ont pu m'apparaître comme un luxe.»

    Le téléphone sonne, c'est sa tante, autre actrice du film filial, demi-soeur de Delon, un peu mère d'Ari, «le livre est sorti», lui dit-il. Sa compagne, Véronique, qui l'a aidé à écrire et avec laquelle il veut partir, est allée déposer leur enfant à la crèche. Charles est né au mois de mars 1999. «Je n'allais pas lui léguer une histoire sans nom. J'allais immédiatement le reconnaître à la mairie du xie arrondissement», écrit Ari. Il lui a donné son nom, celui du gosse adoptif, Boulogne, il n'avait pas le choix. Mais Ari ne désespère pas de faire aboutir ses démarches, lui qui voudrait retrouver le patronyme de sa naissance, sa part allemande, sa part maternelle, le camp qu'il s'est choisi. Il voudrait s'appeler Päffgen. Effacer ce que les avocats d'Alain Delon appelèrent «les coïncidences morphologiques». En attendant, Ari, c'est tout ce qu'il revendique. Nico a choisi ce prénom parce que c'était celui de Paul Newman dans Exodus. «Dans l'esprit de ma mère, ce nom devait avoir le pouvoir d'effacer le péché de l'Allemagne.» Le prédestinait-il à l'errance?

    Dehors, l'underground est remonté en surface, exposé dans les palais chic et officiels de l'art moderne. Plus au nord de la capitale, sa mascotte, Ari, est fauchée, vend de temps en temps à des particuliers quelques-unes de ses anciennes photos qu'il retouche à l'encre de chine. Dans son discman, il écoute les chansons de sa mère, unique mélodie de sa vie.

      

    Photo ROBERTO FRANKENBERG

    Ari BOULOGNE en 6 dates

    Août 1962: Naissance à Neuilly-sur-Seine d'Ari Päffgen.

    1977: Adoption par Paul Boulogne, le beau-père d'Alain Delon, il devient Ari Boulogne.

    1988: Mort de sa mère, Nico.

    1995: Mort de sa grand-mère, Edith Boulogne, mère d'Alain Delon.

    1999: Naissance de son fils, Charles.

    2001: Sortie de son livre, «L'amour n'oublie jamais», chez Pauvert.

      

      

      

     

    Le secret de famille est levé. Ari Boulogne a été élevé par la mère d'Alain Delon. L'acteur n'a jamais voulu le reconnaître.

     

    Un père, et manque. Quelle infortune... Ari est né de mère célèbre, la chanteuse Nico, et de père inconnu. Mais ce père inconnu qui ne l'a pas reconnu est très connu: ce serait Alain Delon. Alain, de loin: « A Berlin, un chauffeur de taxi m'a demandé si j'étais son fils, j'ai répondu oui ».

    Comme Aurore Drossard ressemblait terriblement à Montand, Ari Boulogne est le portrait d'Alain Delon. On l'a vu, mardi soir, sur le divan télévisé de Mireille Dumas. Ari a les yeux bleus. Même regard que l'acteur. Le sourire? Ravageur chez Delon, ravagé chez Ari. Passé chargé. Très chargé. Drogue, squats, désespoir, dépression. A 38 ans, Ari Boulogne est photographe, et jeune père de famille. Il n'a pas d'argent, pas trop de boulot. Riche de ses seuls malheurs.

    Coïncidence? La confession d'Ari arrive au moment où Alain Delon fait la une des magazines télévisés.

    La star Delon tourne actuellement pour TF1 une série inspirée de l'oeuvre de Jean-Claude Izzo.

    Delon interprète le rôle d'un flic marseillais. Ari lui dispute la vedette en révélant sur France 2 le secret de famille (1).

    Ce secret avait déjà été éventé par Bernard Violet, dans sa biographie (2) non autorisée d'Alain Delon. Ari a été élevé par la mère d'Alain Delon. Edith Delon-Boulogne était sa grand-mère. Donc, Alain Delon devait être son père. Sauf que l'acteur a toujours rejeté ce rejeton: « Sa ressemblance avec moi doit être une coïncidence ». Coïncidence, encore.

      
      
    Nico et Delon à Las Vegas

    L'histoire d'Ari est un véritable « puzzle », et lui-même, d'ailleurs, présente dans son livre son destin éclaté, en mille morceaux... Déchiré entre plusieurs familles. Perdu entre plusieurs générations. En quête d'amour, d'identité.

    Il y a l'état civil. Le 11 août 1962, à la clinique du Belvédère de Neuilly, naît Christian Aaron Päffgen. La maman est le célèbre mannequin Christa Päffgen, Nico, 24 ans. L'entourage de la vedette lui cherche un père. Nico tente de contacter Alain Delon, avec qui elle a eu une brève aventure, neuf mois plus tôt, à New York. Delon ne répond pas.

    Les magazines s'entichent de ce bébé. C'est par la presse qu'Edith Delon-Boulogne apprend la nouvelle. Voici ce que la grand-mère sait de la romance entre son acteur de fils et la chanteuse Nico: « Après leur rencontre à Iscia, sur le tournage du film ''Plein soleil'', Alain et Nico se sont retrouvés aux Etats-Unis, à Las Vegas, où travaillait Nico. Peu avant son départ aux USA, Alain avait confié... qu'il avait son casse- croûte qui l'attendait là-bas. Le casse-croûte, c'était Nico ». La chanteuse était amoureuse de Delon. Mais la réciproque, sans doute, n'était pas vraie.

    La mère d'Alain Delon le disait: « j'ai toujours senti qu'Ari était mon petit-fils »

    Le bébé est recueilli par la mère allemande de Nico. Cette femme vit à Ibiza. Elle tombe malade. Nico, entre deux tournées, vient prendre Ari dans ses bras. Puis contacte la famille d'Alain Delon. Edith Boulogne décide d'élever l'enfant: « Par instinct, j'ai toujours senti qu'Ari était mon petit-fils ».

    Ari Päffgen grandit dans le magasin de cadeaux de sa grand-mère, à Bourg-la-Reine. Son grand-père, Paul Boulogne, l'amène à la pêche. Pendant l'année scolaire, Ari mène une existence rangée de petit écolier. Pour les vacances, il rejoint sa mère dans les tournées qu'elle donne à New York, Ibiza, Berlin. Ari saute sur les genoux d'Andy Warhol. La très belle Nico est la superstar de Warhol. L'égérie du Velvet Underground. Jeune femme fragile, toujours en manque d'héroïne.

    Le petit Ari est fou d'amour pour sa mère. Qu'il veut sans cesse rejoindre. Mais Edith Boulogne veille « à son éducation ». Lorsqu'éclate l'affaire Markovic (le garde du corps d'Alain Delon assassiné), Edith Boulogne met le petit Ari en pension. « Pour le protéger des photographes. »

    Pendant neuf ans, il ne verra sa mère qu'une seule fois. A l'âge de 16 ans, Ari arrête l'école, et devient apprenti cuisinier. L'apprentissage est de courte durée. Edith Boulogne décide alors de faire adopter Ari par son mari. Elle aurait pu l'adopter elle-même, mais alors Ari serait devenu le frère d'Alain Delon, son supposé père... Ari Päffgen devient Ari Boulogne. « A partir du moment où je vins à changer de nom, tout bascula ». Ari sent que ses grands-parents veulent l'éloigner de sa mère, qu'ils détestent.

    Ari part rejoindre Nico. Il va partager sa vie de bohémienne. « Nous formions un couple féerique et palpitant. » La fée, c'est l'héroïne. Ari se shoote avec sa mère, l'accompagne partout, de suites en fuites. La mère et le fils dérivent...

    A Paris, dans une boîte de nuit, Ari croise Gainsbourg. D'un regard, Gainsbarre comprend. Il invite Ari à rencontrer Antony Delon, le fils légitime. « Mentalement, Antony ne semblait pas moins largué que moi, mais sa version du film filial était celle d'un gosse de riche. »

    Delon: « Tu ne seras jamais mon fils »

    Et Delon? Ari finit par le croiser. Lors de l'enterrement de Paul Boulogne. Delon tape sur l'épaule d'Ari: « T'es mon pote, toi, t'es mon pote. Mais je vais te dire un truc: tu n'as pas mes yeux, tu n'as pas mes cheveux. Tu n'es pas mon fils, tu ne seras jamais mon fils. Je n'ai couché avec ta mère qu'une seule fois ».

    Drogue, squats. A New York, Ari dort sur les trottoirs. Un noir le traite de nègre. La déchéance. Tentative de suicide, coma. Nico accourt à son chevet: « A partir de ce moment là, ma mère me protégea, comme une vraie maman ». Ari survit.

    Sa mère aussi. Pour Ari, Nico arrête de se droguer. Mais la chanteuse est arrivée au bout du rouleau. Elle meurt en 1988, à Ibiza. Ari replonge dans la drogue, le désespoir, la dépression. On l'enferme. Il s'échappe. On le reprend. Un psychanalyste lui dit: « Ta famille est une usine à fous ».

      

      

    Alain Delon et Ari Boulogne

      

    Puis Ari rencontre Véronique. Elle lui donne un fils, Charles, né le 9 mars 1999. Ari va reconnaître cet enfant à la mairie de Paris. Cette naissance est une renaissance pour lui. Au nom du fils, Ari entreprend d'écrire son histoire.

    Ari vient de s'adresser au tribunal pour retrouver son identité. Il veut s'appeler Päffgen. Va-t-il demander un test de paternité? Non. D'Alain Delon, Ari affirme qu'il n'attend rien: « Le livre ne lui est pas adressé ».

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    (1) « L'amour n'oublie jamais », d'Ari. Editions Pauvert. Paraît aussi chez le même éditeur un livre sur Nico, « Cible mouvante ».

    (2) La biographie d'Alain Delon, de Bernard Violet. Chez Flammarion.

    Sabine BERNEDE

      

    SOURCES /

     
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    Les femmes dans la Résistance

      
      
      
      

      

      

    Moins nombreuses que les hommes, les femmes représentent 15 à 20 % des résistants et environ 15 % des déportés politiques.

      

    Elles sont généralement cantonnées à des rôles subalternes. Lucie Aubrac,

    résistante emblématique, n'a en fait jamais eu de rôle défini dans la hiérarchie du mouvement

      

      

    Libération-Sud. Hélène Viannay, encore plus diplômée que son mari Philippe Viannay, le fondateur de Défense de la France, n'écrit jamais un seul article pour le journal clandestin du même nom, pas plus que les autres compagnes des chefs de DF, alors qu'elles assistent à toutes les réunions de rédaction.

      

    En revanche, Suzanne Buisson, cofondatrice du Comité d'action socialiste (CAS) en est la trésorière jusqu’à son arrestation.

     

    Suzanne Buisson, née Lévy est une femme politique et une résistante française, née le 19 septembre 1883 à Paris et morte à une date inconnue en Allemagne.

    La militante

    Peu après sa naissance, sa famille rejoint Dijon, où la jeune Suzanne grandit jusqu'à l'âge de seize ans. Elle doit ensuite revenir à Paris pour gagner sa vie, comme employée de magasin. Elle se rend à des réunions de René Viviani et Albert Thomas. Elle devient militante socialiste dès 1899. Dès lors, elle milite pour l'égalité complète entre hommes et femmes, égalité qui ne peut passer, selon elles, que par une transformation profonde des structures économique, c'est-à-dire par l'instauration du socialisme. Elle est membre de la SFIO dès 1905.

    Elle perd son premier mari, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale, et doit élever seule leur enfant. Elle se remarie, le 23 mars 1926, avec Georges Buisson, membre de la CGT.

    Elle prend une place importante au sein de la SFIO après la guerre. Elle devient responsable de la rubrique « La fe
    mme, la militante », au Populaire et secrétaire du Comité national des femmes socialistes. Elle est élue en 1924 à la commission de contrôle du parti, poste qu'elle occupe jusqu'en 1932, puis de 1935 à 1936. De 1933 à 1934, puis de 1938 à 1939, elle est membre de la commission administrative permanente, principal organe décisionnaire de la SFIO à l'époque. Elle est élue la première fois comme membre de la motion présentée par Vincent Auriol, la seconde comme membre de la motion de Léon Blum. En 1931, elle fait partie de la délégation SFIO au congrès de l'Internationale socialiste, tenu à Vienne.

    La résistante

    Dès 1938, Suzanne Buisson se range parmi les partisans de la fermeté face à Hitler. En mars 1941, elle est confondatrice du Comité d'action socialiste et en devient la trésorière. Elle fait de nombreux voyages dans le pays, pour diffuser la presse résistante, et participer aux actions de soutien en faveur des militants socialistes arrêtés par le Régime de Vichy ou les autorités allemandes. Elle déménage à Lyon. En mars 1943, lorsque le CAS devient la SFIO reconstituée et clandestine, Suzanne Buisson devient membre de son bureau politique. Deux mois plus tard, elle devient responsable des relations avec le Parti communiste.

    Le sacrifice

    Peu après, la Gestapo découvre le lieu de réunion des dirigeants de la SFIO clandestine. Informée de cette découverte, Suzanne Buisson fait les cent pas au pied de l'immeuble pour alerter ses camarades. Ceux-ci comprennent, mais les agents de la Gestapo aussi, et arrêtent Suzanne Buisson.

    Torturée, elle ne livre aucun secret. Juive et résistante, elle est déportée. Son corps n'a pas été retrouvé, et aucun document ne permet à ce jour de connaître le camp où elle a été assassinée.

    Léon Blum lui a rendu hommage dans Le Populaire du 2 février 1946 :

    « Elle était la militante accomplie, exemplaire, à qui le parti peut tout demander, qui ne recule jamais devant aucune charge, qui, d'ailleurs, est apte à les remplir toutes par le caractère vraiment absolu du dévouement et du désintéressement. [...] Dans la vie normale du parti, elle n'avait hésité devant aucune charge ; dans la lutte clandestine, elle n'a reculé devant aucun danger. »

      

      

      

    Une seule femme, Marie-Madeleine Fourcade,

    est chef de réseau (en faisant croire aux Britanniques que le vrai chef d'Alliance est un homme).

      

      

      

            

    Aucune n'est chef d'un mouvement, d'un maquis ou d'un Comité de Libération, ni commissaire de la République ou ministre à la Libération.

    Seule une minorité très restreinte prend part à la lutte armée. Alors que les femmes sont des figures typiques, redoutées et assez nombreuses dans les mouvements de partisans en Italie, en Grèce, en Yougoslavie et en URSS occupées, elles sont la portion congrue dans les maquis de France - peut-être - parce qu'elles ne sont pas soumises au STO et n'ont pas besoin de le fuir.

    Les femmes organisent des manifestations de ménagères dès 1940, sont actives dans les comités populaires du PCF clandestin, omniprésentes dans les encouragements et l'aide matérielle aux grévistes (ainsi dans le Nord-Pas-de-Calais en mai 1941) ainsi qu'aux réfractaires des maquis.

      

    Elles sont indispensables comme dactylos, et surtout comme agents de liaison - en partie parce que les Allemands se méfiaient moins des femmes, et que les innombrables contrôles d'identité dirigés contre les réfractaires au STO ne les concernent pas. Olivier Wieviorka souligne que la stratégie des mouvements était souvent, en fait, de mettre en avant les femmes parce qu'elles sont moins exposées à la répression: Vichy et les Allemands ne peuvent quand même pas tirer sur des ménagères réclamant à manger pour leurs enfants

    Si le CNR néglige de mentionner le vote des femmes dans son programme de renouveau en mars 1944, le général de Gaulle signe toutefois à Alger, le 21 avril 1944, l'ordonnance déclarant les femmes électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes : le rôle émancipateur des résistantes est ainsi reconnu.

    Il faut aussi mentionner que d'innombrables combattants de l'ombre vivent toute la guerre en couple, et que leur résistance serait impossible et invivable sans la présence de leur compagne à leur côté : Cécile et Henri Rol-Tanguy, Raymond et Lucie Aubrac, Paulette et Maurice Kriegel-Valrimont, Hélène et Philippe Viannay, Marie-Hélène et Pierre Lefaucheux, Cletta et Daniel Mayer, etc. forment des couples indissociables.

    Nombreuses sont les résistantes qui se marient et qui ont des enfants en pleine clandestinité, sans interrompre pour autant leur combat. Certaines sauvent la vie à leur mari comme Lucie Aubrac ou Marie-Hélène Lefaucheux. D'autres partagent leur sort jusqu’à la torture, à la déportation et à la mort. Le célèbre convoi du 24 janvier 1943 emporte à Auschwitz des résistantes françaises (non-juives et en majorité communistes) parmi lesquelles de nombreuses veuves de fusillés, ainsi Maï Politzer, épouse de Georges Politzer, ou encore Hélène Solomon, fille du grand savant Paul Langevin et femme de l'écrivain Jacques Solomon

     

      

     

    Marie-Claude Vaillant-Couturier

     
     
    Elle s'engage dans la Résistance et participe à des publications clandestines : tracts, l'Université Libre (1er numéro en novembre 1940) ; pamphlet de Georges Politzer contre "Sang et Or", qui présente les thèses du théoricien nazi Alfred Rosenberg (novembre 41) ; édition de l'Humanité clandestine aux côtés de Pierre Ginsburger dit Villon (qu'elle épousera en seconde noce en 1949). Elle assure la liaison entre résistance civile (Comité des Intellectuels du Front National de lutte pour l'Indépendance de la France) et militaire (OS, plus tard FTPF), et transporte même des explosifs.

    Cette activité résistante lui vaut d'être arrêtée dans une souricière par la police de Pétain le 9 février 1942, avec plusieurs de ses compagnons, parmi lesquels Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon, Arthur Dallidet : ces derniers, remis aux autorités allemandes, sont fusillés par les nazis [1]. Elle est internée jusqu'au 15 février au Dépôt de la Préfecture, et le 20 mars, placée au secret à la Santé : elle y reste jusqu'au mois d'août puis est transférée au Fort de Romainville, camp d'internement sous autorité allemande.
     
    Comme ses compagnes, parmi lesquelles Danielle Casanova et Heidi Hautval, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau via le camp d'internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des "31 000" (voir le Mémorial des déportés de France au titre de la répression, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, 2004 et Le Convoi du 24 janvier, de Chartotte Delbo, Editions de Minuit, 1965). Singulier par sa composition, ce convoi de 230 femmes, résistantes, communistes, gaullistes épouses de résistants, s'illustre en entonnant La Marseillaise en franchissant l'entrée du camp de Birkenau ; 49 de ces 230 femmes seulement reviendront des camps après-guerre.
     
    Elle reste 18 mois à Auschwitz, où elle est témoin oculaire du génocide des Juifs et des Tsiganes et participe au comité clandestin international de résistance du camp. Puis elle est transférée au camp de concentration de Ravensbrück au mois d'août 1944 : tout d'abord affectée à des travaux de terrassement, elle est mutée au Revier (infirmerie du camp) en raison de sa connaissance de la langue allemande.
     
    Ravenbrück est libéré le 30 avril 1945 par l'Armée rouge ; cependant, elle ne revient en France que le 25 juin 1945. Pendant ces semaines, elle se consacre aux malades en attente de rapatriement. Sous la plume de Rémy Roure, dans Le Monde du 16 juin 1945, on lit : "Chaque jour, cette magnifique française parcourt les blocs, relève les courages, donne de l'espoir qui n'est souvent que de l'illusion. Le mot de sainteté vient à l'esprit quand on voit cette grande sœur de charité auprès de ces hommes et ces femmes qui meurent chaque jour".

     

      

      

    Sophie scholl

     

    Comme le reste des jeunes allemands, elle est embrigadée dans les mouvements de jeunesse allemande. Elle y ressent très tôt les restrictions de libertés, en particulier de pensée et de religion. Après le bac en 1940, elle devient garde d'enfants. Dans les « services du travail » et « service auxiliaire » qu'elle effectue en 1940-41, elle parvient à garder, malgré l'interdiction de posséder des livres, les Pensées de saint Augustin; elle garde en mémoire cette phrase : « Tu nous as créés pour que nous allions à Toi, et notre cœur est inquiet, jusqu'à ce qu'il repose en Toi » [1]. Elle entame ensuite des études de biologie et de philosophie en mai 1942 à Munich.

    Du fait de son éducation protestante, de l'opposition déclarée de son père au nazisme, et de l'expérience vécue par son frère, militaire étudiant en médecine à Munich, puis infirmier dans les hôpitaux du front de l'Est, qui est témoin de la barbarie nazie à l'encontre des juifs et des populations russes, elle ouvre les yeux sur la situation de l'Allemagne. À partir de juin 1942, elle tient des réunions avec son frère Hans et Carl Muth. Elle les aide à imprimer et à diffuser les tracts hostiles au régime nazi et à la guerre.

    Après avoir lancé des tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich, elle est dénoncée à la Gestapo par le concierge de l'université et est arrêtée avec son frère Hans le 18 février 1943. Conduite devant le « Volksgerichtshof » (« Tribunal du peuple »), elle est condamnée à mort après un procès mené en trois heures seulement. C'est Roland Freisler lui-même, le chef du Tribunal du peuple, venu spécialement de Berlin, qui annonce la sentence pour faits de « haute trahison, propagande subversive, complicité avec l'ennemi et démoralisation des forces militaires ». Elle sera guillotinée[2] le jour même le 22 février 1943 à Munich, et cela malgré la législation allemande qui imposait un délai de 99 jours avant l'exécution d'un condamné. Elle fait preuve de beaucoup de courage lors de son exécution, selon le témoignage des gardiens de la prison.

    Elle est ensuite enterrée dans le cimetière proche de la forêt de Perlach, aux côtés de son frère Hans et de Christoph Probst, exécutés le même jour.

    Quelques jours après sa mort, Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC.

     

      

     

    LES FEMMES dans la RESISTANCE  

    Gisèle Decamps.

     

    Anatife, c’est son nom de code. « Dans le réseau Alliance surnommé l’Arche de Noé dirigé par Marie-Madeleine Fourcade, nous avions tous un nom d’animal. Ils m’ont fichu celui d’un crustacé ! », raconte Gisèle Decamps.

     Sur son vélo Peugeot, qu’elle conserve encore dans son grenier (« Peut-être que je pourrais l’offrir au musée Peugeot de Sochaux ! »), Gisèle « fait la route », parfois « jusqu’à 800 km par semaine de Couthenans à Épinal, Verdun et ailleurs ».

    Sous des partitions musicales, elle planque des documents secrets à l’attention des Alliés. Dans un cageot sous des patates, des pains de plastic pour faire sauter un dépôt allemand à Aillevillers. Jamais peur, « Anatife » ? « Disons que j’ai eu beaucoup de pot dans ma carrière d’espionne ! Des chagrins aussi ».

    Tabassée par la Gestapo :

    Elle a pleuré des camarades du réseau, fusillés à Luze. Pleuré son radio, Edmond, d’Héricourt, déporté et tué à Dachau. Dénoncée, et arrêtée en novembre 1944 par la Gestapo à Héricourt, Gisèle Decamps est « tabassée et frappée à coups de chaise », puis chargée dans un wagon à bestiaux à destination la forêt de la Hardt pour y être fusillée. « Le sort expéditif réservé aux résistants à la fin de la guerre ». Un pont ferroviaire saute à Danjoutin. Le train est cloué sur place. Gisèle se retrouve détenue à la caserne Friedrich à Belfort, puis rue des Orfèvres à Mulhouse : « On dormait sur le ciment, on buvait l’eau dans les toilettes, on tuait les puces dans nos couvertures. Je n’ai jamais désespéré au fond de mon cachot. Je suis d’un naturel résolument optimiste, pas du genre à voir les choses en noir. Ça aide à rester en vie. Au cachot, je chantais « quoiqu’il arrive j’ai toujours le sourire ». Pendant les interrogatoires, je jouais la demeurée ».

    Le 22 novembre 1944, Mulhouse est libérée. Gisèle aussi. Comme elle se l’était promis, elle saute au cou du premier soldat français pour lui coller une bise. De joie. Rejoint en stop Couthenans. Femme parmi les résistants, jamais elle n’a porté une arme. « Qu’en aurais-je fait ? J’aurais été bien incapable de tirer sur quelqu’un. Faire du renseignement pour aider les Alliés à gagner la guerre, me suffisait largement ».

    Jacques, son Parisien de grand amour, partageait les mêmes idéaux. Mobilisé, il se retrouve dans le sud de la France. La collaboration de Pétain avec l’occupant lui déplaît fortement. Il déserte, rejoint l’Afrique puis la France dans les rangs du 8 e régiment de chasseurs d’Afrique, fait la campagne d’Italie, le débarquement dans le Midi. Son régiment fut bloqué pendant les fêtes de Noël à Couthenans, là où il a croisé le regard de la belle Gisèle. Le coup de foudre. Il lui écrivait tous les deux jours. L’appelait « mon petit chou ».

    F.J.

    SOURCES :

    WIKIPEDIA

    PHOTOS GOOGLE

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  • image de la monnaie du 10 louis d'or 1640 de Louis XIII Les Capétiens directs
     

     

     

    Les médailles des rois
    Capétiens directs (987-1328)

     

     

     

     

     

     
     

    Hugues Capet (né vers 941 à Paris-mort en 996 à Orléans). Epouse Adélaïde, fille de Guillaume III d'Aquitaine.

    Fils aîné de Hugues le Grand, comte de Paris et d'Edwige, soeur de l'empereur Otton I. Roi de France (987-996).

     

    Robert II le Pieux (né vers 970 à Orléans-mort en 1031 à Melun). Epouses Rosala de Provence, Berthe de Bourgogne, Constance d'Arles (mère d'Henri I).

    Fils de Hugues Capet et d'Adelaïde d'Aquitaine. Roi de France (996-1031).

     

    Henri I (né 1008 et mort en 1060 à Vitry-aux-Loges). Epouses: Mathilde, Anne de Kiev.

    Deuxième fils de Robert le Pieux et de Constance d'Arles. Roi de France (1031-1060).

     

    Philippe I (né en 1052- mort en 1108 à Melun). Epouses: Berthe de Hollande (mère de Louis VI le Gros), Bertrade de Montfort.

    Fils aîné de Henri I et d'Anne de Kiev. Roi de France (1060-1108).

     

    Louis VI le Gros (né vers 1081 et mort en 1137 à Paris). Epouses: Lucienne de Rochefort, Adélaïde de Savoie (mère de Louis VI le Jeune).

    Fils de Philippe I et de Berthe de Hollande. Roi de France (1108-1137).

     
     
     

    Louis VII le Jeune (né en 1120 et mort en 1180 à Paris). Epouses: Aliénor d'Aquitaine, Constance de Castille, Adèle de Champagne.

    Deuxième fils de Louis VI le Gros et d'Adélaïde de Savoie. Roi de France (1137-1180).

     
     

    Philippe II Auguste (né en 1165 à Gonesse-mort en 1223 à Mantes. Epouses: Isabelle de Hainaut, Ingeburge de Danemark, Agnès de Méranie.

    Fils unique de Louis VII le Jeune et d'Adèle de Champagne. Roi de France (1180-1223).

     

    Louis VIII le Lion (né en 1187 à Paris-mort en 1226 à Montpensier en Auvergne). Epouse Blanche de Castille.

    Fils aîné de Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut. Roi de France (1223-1226).

     

    Louis IX Saint-Louis (né en 1214 à Poissy-mort en 1270 à Tunis). Epouse: Marguerite de Provence.

    Fils de Louis VIII le Lion et de Bastille. Roi de France (1226-1270).

     

    Philippe III le Hardi (né en 1245 à Poissy- mort en 1285 à Perpignana). Epouses: Isabelle d'Aragon, Marie de Brabant.

    Deuxième fils de Louis IX et de Marguerite de Provence. Roi de France (1270-1285), à mort de son frère Louis.

     
     
     

    Philippe IV le Bel (né en 1268 et mort en 1314 à Fontainebleau lors d'une chasse au sanglier). Epouse Jeanne de Navarre.

    Fils aîné de Philippe III le Hardi et d'Isabelle d'Aragon. Roi de France (1285-1314).

     

    Louis X le Hutin (né en 1289 à Paris-mort en 1316 à Vincennes). Epouses: Marguerite de Bourgogne, Clémence de Hongrie.

    Fils aîné de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Roi de France (1314-1316). A sa mort, son frère Philippe V lui succède.

     

    Philippe V le Long (né en 1293 à Paris-mort en 1322 à Longchamp). Epouse: Jeanne de Bourgogne.

    Deuxième fils de Philippe IV le Bel et de Jeanne de Navarre. Roi de France (1316-1322). Il meurt san héritier mâle. Son frère Charles IV lui succède.

     

    Charles IV le Bel (né en 1294 à Clermont-mort en 1328 à Vincennes). Epouses Blanche de Bourgogne, Marie de Luxembourg, Jeanne d'Evreux.

    Troisième fils de Philippe IV le Bel et de Jeanne de Navarre. Roi de France (1322-1328). Le denier des Capétiens directs. Sans héritier mâle, son cousin Philippe de Valois lui succède.

     
     

     

     

        Françoise Page-Divo  



    sources  http://www.fapage.com/medailles_rois_cap%C3%A9tiens.htm




     


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    Le mystère des origines de la Franc-Maçonnerie

    Jean-Michel Mathonière

    Des bâtisseurs de cathédrales aux Rosicruciens, un vaste champ d'hypothèses

    C'est un lieu commun de la plupart des ouvrages consacrés à la franc-maçonnerie que d'affirmer qu'elle provient directement des « bâtisseurs de cathédrales ». Les légendes, quant à elles, renvoient jusqu'à la construction du temple de Jérusalem sous le règne de Salomon, voire à l'époque antédiluvienne.

    Les bâtisseurs de cathédrales ? Une simple hypothèse…

    En fait, l'hypothèse d'une filiation directe avec les loges médiévales flatte le sentiment d'enracinement dans une tradition multiséculaire et sert merveilleusement bien l'obsession de « régularité » des obédiences maçonniques.

    Mais cette théorie émane d'une école d'historiens aujourd'hui très critiquée, dont l'origine remonte au XVIIIe s. Telle qu'elle est complaisamment véhiculée et amplifiée aujourd'hui encore, elle a pour grave défaut d'ignorer les travaux menés depuis plusieurs décennies par d'autres écoles. Cela ne signifie pas qu'elle soit sans fondement et totalement contraire à la vérité : les travaux récents énoncent davantage de nouvelles hypothèses qu'ils n'exposent de découvertes venant radicalement infirmer cette théorie.

    Si la question des origines de la franc-maçonnerie est en réalité particulièrement complexe, c'est qu'elle souffre non seulement de lacunes documentaires, mais aussi d'un flou conceptuel et lexicologique quant à la nature même de la tradition ancienne.

    Car le problème initial que posent les origines de la franc-maçonnerie moderne n'est pas tant celui de son lien avec les loges médiévales que, en supposant ce lien réel, celui des modalités ayant permis la mutation des loges « opératives » – terme consacré pour désigner ce qui est relatif à la pratique réelle du métier – en loges « spéculatives » – c'est-à-dire se servant du métier comme d'un support allégorique et ne le pratiquant plus.

    Speculative or not speculative ?

    En 1717, quatre loges londoniennes établies de « temps immémorial » et « quelques frères anciens » s'associent pour créer la première Grande Loge de Londres et jeter ainsi les bases d'un centralisme qui aboutira, après plusieurs décennies et bien des péripéties, à la franc-maçonnerie moderne.

    Si l'on peut s'accorder à voir dans cet événement la naissance de la franc-maçonnerie moderne, s'agit-il pour autant de celle de la Maçonnerie spéculative ? Il est évident que non : l'initiative de ces loges vient sanctionner un état de fait – leur caractère spéculatif – et non le créer. Sont-elles spéculatives depuis longtemps et comment le sont-elles devenues (en admettant qu'elles aient jamais été opératives) ? L'interrogation demeure car aucun document ne permet d'attester de leur existence avant ce coup d'éclat…

    Cependant, le « spéculatif » possède des exemples plus anciens. Des acceptations par les loges opératives (ou supposées telles) de personnes étrangères au métier sont attestées tout au long du XVIIe s., tel l'érudit et hermétiste Elias Ashmole en 1646. De semblables exemples sont également connus en Écosse, dès le début du XVIIe s.

    Mais le problème reste finalement entier : d'où venaient ces loges du XVIIe et quelle est la cause de cette mutation ?

    LES DÉBUTS DE L'ORGANISATION DU MÉTIER EN GRANDE-BRETAGNE

    En Angleterre…

    Le plus ancien témoignage concernant l'organisation du métier de maçon en Angleterre remonte à 1356, à Londres. Un conflit opposait les « maçons de taille » aux « maçons de pose ». Les autorités municipales édictèrent un règlement qui précise que jusqu'alors, le métier n'en avait pas eu.

    Un nouveau règlement est édicté en 1481. L'organisation est déjà relativement élaborée : la Compagnie des Maçons exerce le contrôle du métier à Londres ; elle enregistre notamment les apprentis, lesquels, au terme de leur apprentissage, peuvent comparaître devant une commission de la Compagnie et, après avoir prêté serment de fidélité et de loyauté envers le métier, la ville et la couronne, devenir « hommes libres du métier ».

    Cependant, le cas de la Compagnie des Maçons de Londres reste unique en Angleterre. On ne trouve dans le royaume aucune autre organisation exerçant une autorité équivalente sur le métier. Par ailleurs, aucun document de cette époque ne mentionne l'existence de « secrets » ou de grades. Plus encore, le mot « loge » n'est pas employé.

    … et en Écosse

    Ce mot caractéristique est attesté à partir du XIIIe s. pour désigner la bâtisse édifiée sur le chantier où les ouvriers rangent leurs outils, travaillent, prennent leurs repas et se reposent. A partir du début du XVe, il désigne l'ensemble des maçons d'un chantier, mais sans qu'il soit fait mention d'un contrôle du métier par cette communauté. C'est seulement au XVIe s., en Écosse, que le mot est attesté comme désignant une juridiction permanente réglant l'organisation du métier.

    Cet aspect juridique se situe dans le cadre du système des « Incorporations » qui apparaissent en Écosse au début du XVe siècle pour assurer l'organisation des métiers dans les cités. Les maçons écossais obtiennent leur charte d'Incorporation en 1475, mais elle ne mentionne pas le mot « loge ».

    C'est en 1598, que William Shaw, Maître des ouvrages du Roi et Surveillant général de l'Incorporation des Maçons, publie de nouveaux Statuts. Ceux-ci traduisent une évolution sensible : désormais c'est une « loge » qui contrôle l'entrée des apprentis et leur accès au rang de Compagnon, règle les différents et punit les manquements au règlement.

    Mais la différence fondamentale, c'est que les maçons écossais de 1598 partagent des « secrets », notamment le « mot du Maçon », qui leur sont communiqués au cours d'une cérémonie après qu'ils aient prêté serment de discrétion.

    Les « Olds Charges » en Angleterre

    Parmi les autres témoignages nous permettant d'étudier le substrat légendaire et historique de la Maçonnerie, les Olds Charges occupent une position privilégiée.

    Environ 120 textes de ces « Anciens Devoirs » sont actuellement connus. S'échelonnant de la fin du XIVe s. au premier tiers du XVIIIe, ils sont tous d'origine anglaise. Les plus anciens sont les manuscrits Regius (vers 1390) et Cooke (vers 1420).

    Ces textes sont structurés en deux parties : d'une part, une histoire légendaire du métier ; d'autre part, un code réglementant la conduite des maçons et leurs relations avec les apprentis et les maîtres – ce terme désignant alors les employeurs.

    Ces règlements diffèrent sensiblement de ceux de l'Écosse ; en particulier, ils ne prévoient pas de dispositions laissant présager d'une coexistence avec un autre système réglementant le métier (cas de la loge vis-à-vis de l'Incorporation) et ils donnent une large part à des prescriptions à caractère moral et religieux, n'ayant aucun rapport direct avec le métier.

    DE L'OPÉRATIF AU SPÉCULATIF, MAIS COMMENT ?

    Sur la base de ces données historiques – dont n'est donné ici qu'un très bref aperçu – diverses théories s'affrontent.

    La théorie de la transition

    La première partie du Livre des Constitutions (1723), « l'Histoire » compilée par Anderson à partir des « Anciens Devoirs » qu'il avait pu réunir – en modifiant sensiblement leur contenu à l'occasion – ne vise en réalité d'autre but que de prouver que la première Grande Loge de Londres, qui souhaite imposer son autorité sur toutes les loges, procède d'une tradition « immémoriale » et ininterrompue, c'est-à-dire qu'elle est parfaitement légitime.

    C'est là l'origine de la théorie d'une parfaite continuité entre les loges opératives et les loges spéculatives, théorie dite de la transition qui, au XXe siècle, trouva dans l'historien anglais Harry Carr son meilleur défenseur. Rassemblant toutes les données historiques et les envisageant comme autant de fragments successifs d'une longue histoire, il s'efforça d'en restituer l'évolution continue.

    Selon cette théorie, c'est l'acceptation de membres étrangers au métier qui amena graduellement la transformation des loges opératives en loges spéculatives, sans hiatus.

    La théorie de l'emprunt

    Cette théorie est actuellement battue en brèche par plusieurs chercheurs. Ainsi, Eric Ward formula en 1977 une contre-théorie : celle d'un « emprunt » par les spéculatifs de textes (les Olds Charges) et de pratiques appartenant ou ayant appartenu aux opératifs, mais sans filiation directe (et donc sans légitimité !).

    Selon lui, l'on doit considérer les attestations documentaires discontinues non comme des « étapes », ainsi que le fait la théorie de la transition, mais comme autant de témoignages d'organisations plus ou moins distinctes, n'ayant pas nécessairement de liens entre elles – ce que tend effectivement à démontrer leur analyse et leurs origines géographiques. De fait, le lien de la Maçonnerie moderne avec les loges opératives serait purement nominal et allégorique.

    La politique, la religion et la sociabilité

    D'autres hypothèses ont été formulées, offrant des alternatives à ces deux théories ou en affinant les modalités. Ces hypothèses peuvent se résumer en trois tendances :

    – une théorie politique, centrée sur les troubles que connut la Grande-Bretagne sous Cromwell entre 1648 et 1660. La constitution de loges aurait permis aux royalistes et aux républicains modérés de travailler discrètement à la restauration de la paix civile.
    – une théorie religieuse, centrée sur les conflits religieux au XVIe s. Les loges auraient constitué un abri aux persécutions.
    – une théorie sociale, qui voit dans les loges pré-spéculatives une « Friendly Society », c'est-à-dire une société d'entraide fraternelle et charitable. De telles sociétés, empruntant des couverts très variés et parfois pittoresques, sont en effet largement attestées au XVIIIe s. et sont, aujourd'hui encore, typiques de la sociabilité anglaise.
    Toutes ces théories considèrent la forme maçonnique des loges spéculatives comme étant peu ou prou un emprunt fait par nécessité ou commodité. De plus, elles n'envisagent qu'une origine anglaise.

    L'hypothèse écossaise

    En 1988, David Stevenson, un historien non Maçon (le fait est assez rare pour être souligné), exposa une théorie nouvelle, celle de l'origine écossaise de la Maçonnerie spéculative.

    Selon lui, la première phase du mouvement spéculatif remonte aux Statuts Shaw de 1598. Ce que décrivent ces statuts, c'est en effet un système nouveau qui ne résulte pas d'une simple transformation des anciennes institutions du métier. Ces loges sont orientées vers une organisation globale de celui-ci, mais elles possèdent également des fondements spirituels et religieux.

    Ce point essentiel s'expliquerait par le contexte intellectuel très particulier de la Renaissance : l'architecte et les spéculations liées à l'architecture y occupent une place prépondérante, celle-ci n'étant pas simplement une technique répondant aux nécessités matérielles mais, au travers de la Géométrie (et les techniques de l'Ars memorandi), un Art libéral, c'est-à-dire une discipline intellectuelle susceptible de donner à l'homme une explication du monde et, par là même, de Dieu.

    L'intégration à ces loges de personnes étrangères au métier, phénomène au demeurant marginal, serait de ce fait logique : le maçon n'est plus seulement un habile ouvrier, il peut être un « artiste » voire un gentleman davantage préoccupé par la dimension intellective de l'architecture que par sa pratique et venant enrichir la loge de ses connaissances.

    La phase suivante se serait produite en Angleterre à la fin du XVIIe s. et durant le XVIIIe, parallèlement à la constitution de la Maçonnerie moderne. Selon Stevenson, la presque totalité de ce qui caractérise la Maçonnerie spéculative anglaise à ses débuts provient de la Maçonnerie « opérative » écossaise ; peu d'éléments proviennent en fait des Olds Charges – la forêt de textes qui cache l'arbre. Il s'agirait donc d'un emprunt qui pourrait s'expliquer par la proximité de certains des premiers spéculatifs anglais d'avec l'Écosse ainsi que par l'émigration de gentlemen-masons écossais en Angleterre.

    Cette hypothèse est d'autant plus crédible qu'elle est pratiquement la seule à fournir une explication rationnelle à certains aspects de la tradition maçonnique qui, malgré leur dimension spéculative, appartiennent nettement à un substrat opératif.

    Mais, que l'on admette ou non son hypothèse, ce que Stevenson met en réalité en évidence, c'est la nécessité de sortir de la dualité simpliste entre « opératif » et « spéculatif », à peine modérée par la notion de « pré-spéculatif ». L'exemple écossais illustre l'existence d'une notion intermédiaire fondamentale : « opératif non opératif » ou, plus exactement, « opératif spéculant ».

    LES ORIGINES CONTINENTALES DE LA MAÇONNERIE SPÉCULATIVE

    Le miroir de l'Architecture

    Si l'on peut admettre que le mouvement spéculatif britannique tire son origine du système institué par William Shaw, cela ne signifie pas qu'il l'ait inventé de toutes pièces.

    L'intérêt pour l'architecture et pour l'Antiquité, caractéristique fondamentale de la Renaissance, trouve son symbole dans la redécouverte, en 1486, du De Architectura, le traité de Vitruve, architecte romain du Ier s. av. J.-C. Très rapidement, de nombreuses traductions voient le jour dans toute l'Europe.

    Le portrait de l'architecte idéal selon Vitruve est celui d'un homme universel, connaissant non seulement la géométrie, les mathématiques et le bon usage des matériaux, mais possédant également une connaissance aussi vaste que possible de la météorologie, de l'astronomie, de la musique, de la médecine, de l'optique, de la philosophie, de l'histoire, de la jurisprudence, etc.

    Nous avons là un programme d'études qui est à peu près celui que doit, symboliquement, parcourir l'Apprenti franc-maçon lors de son passage au grade de Compagnon. C'est en fait la base même du caractère spéculatif de la Maçonnerie. Cette évidence mérite d'être soulignée : car ce n'est pas tant l'absence de pratique du métier qui rend la Maçonnerie moderne « spéculative » que son symbolisme « opératif » lui-même.

    Les Compagnonnages français et germaniques

    Mais l'Angleterre et l'Écosse n'ont pas le monopole des organisations initiatiques de tailleurs de pierre et maçons. Pour ne citer que les deux exemples dont on connaît le mieux l'existence, il existe aujourd'hui encore en France un Compagnonnage de tailleurs de pierre (une autre branche s'est éteinte) et il existait jusqu'au siècle dernier dans les pays germaniques une semblable organisation, la Bauhütte dont le siège suprême était la loge (Hütte) de la cathédrale de Strasbourg.

    Si, pour la France, rien ne permet actuellement de prouver l'existence de ce Compagnonnage avant le début du XVIIe s., il n'en est pas de même pour la Bauhütte germanique : ses plus anciens règlements généraux remontent à 1459 et ils évoquent, comme les Statuts Shaw, l'existence de pratiques secrètes, à caractère initiatique.

    A défaut d'autres preuves documentaires, divers indices laissent cependant présager de l'existence de ces Compagnonnages de tailleurs de pierre en France et en Allemagne dès le XIIIe, voire avant. Or, dans les deux cas, il existe des similitudes avec la tradition maçonnique britannique – ce qui n'exclut d'ailleurs pas des différences importantes. Au stade actuel des recherches, ce serait aller trop vite en besogne que d'affirmer que toutes ces organisations initiatiques de tailleurs de pierre procèdent d'un tronc commun datant de l'époque médiévale, voire plus ancien (pour ne pas dire biblique). Néanmoins, cette piste de recherche ne doit pas être rejetée.

    Une origine française ?

    En effet, pour ne prendre qu'un seul exemple, elle trouve un écho troublant dans les légendaires des Olds Charges : ceux-ci présentent souvent la transmission de la Maçonnerie à l'Angleterre depuis l'Antiquité comme s'étant opéré via la France, du temps de Charles Martel. Or, c'est du même personnage que se revendiquent au XIIIe s. les tailleurs de pierre parisiens pour faire enregistrer leur exemption du guet lors de la rédaction du Livre des métiers. Le fait n'est peut-être pas strictement historique, mais cela démontre néanmoins l'existence de racines légendaires communes.

    D'autres indices d'une possible origine française ou, en tous les cas, continentale, existent dans les Olds Charges. Cela n'a au fond rien d'étonnant si l'on tient compte de l'influence qu'exerça la France sur le développement de l'architecture gothique en Europe, influence due, entre autres facteurs, à l'exportation d'équipes entières de bâtisseurs et aux voyages des architectes (par exemple Villard de Honnecourt). Une semblable exportation, notamment de tailleurs de pierre, s'est répétée dans les décennies qui précèdent la naissance de la Grande Loge de Londres, suite au grand incendie qui ravagea la cité en 1666. Rien n'interdit de penser que des échanges autres que technologiques se seraient produits à ces occasions.

    Par ailleurs, il apparaît au travers des recherches les plus récentes que les Compagnons Passants tailleurs de pierre français sous l'Ancien Régime formaient un milieu possédant une culture « vitruvienne ». Il serait d'autant moins étonnant de constater que ces opératifs « spéculaient » qu'ils côtoyaient assidûment non seulement la noblesse et le clergé – leurs commanditaires – mais semble-t-il également les graveurs, imprimeurs et autres gens du Livre, un milieu passionné d'architecture (plusieurs la pratiquent) dont on sait qu'il joua, à l'échelle européenne, un rôle considérable dans l'épanouissement de l'hermétisme aux XVIe et XVIIe siècles.

    Les rosicruciens du XVIIe siècle

    Il apparaît donc une nouvelle fois que la distinction entre « spéculatif » et « opératif » est certes commode pour les nécessités de l'analyse et de l'exposé, mais sans fondement solide dès lors que l'on s'écarte d'une vision « ouvriériste » des organisations opératives.

    En 1992, Joy Hancox publiait une étude sur une étonnante collection de 516 dessins géométriques, architecturaux et symboliques, datant du XVIIe et du tout début du XVIIIe s. et réunie vers 1725 par John Byrom (1691-1763), membre de la Royal Society et Maçon. Ces dessins, très « spéculatifs », renvoient explicitement à des thèmes et à des personnages qui appartiennent précisément au milieu que je viens d'évoquer, celui des gens du Livre, des architectes et des hermétistes européens, tels Johann Theodore de Bry (graveur et éditeur de la plupart des grands textes hermétiques du début du XVIIe), Michel le Blon, Salomon de Caus (architecte et ami intime d'Inigo Jones, revendiqué en 1738 par Anderson dans ses Constitutions comme ayant été un Grand Maître de la Maçonnerie), Athanasius Kircher, Heinrich Khunrath, Michaël Maïer, Robert Fludd, Isaac Newton, etc.

    Ce milieu s'ordonne autour des idées de l'Alchimie et de la Kabbale chrétienne (où les spéculations arithmo-géométriques et cosmologiques occupent une place de choix) et il culmine, au tout début du XVIIe s., avec le courant rosicrucien, se manifestant dans les contrées germaniques mais possédant de fortes racines et répercussions en Angleterre, notamment au travers du mariage, en 1613, de la princesse Élisabeth avec Frédéric V, l'Électeur palatin, et la fondation, parachevée en 1662, de la Royal Society.

    Parmi les références à la franc-maçonnerie datant du XVIIe s., plusieurs font le rapprochement entre celle-ci et les mystérieux Rose-Croix. Ainsi, la plus ancienne mention connue du « mot du Maçon » apparaît-elle dans un poème publié à Édimbourg en 1638 :

    « Ce que nous présageons n'est pas à négliger
    Car nous sommes Frères de la Rose-Croix
    Nous avons le mot maçonnique et la seconde vue
    Et nous pouvons prédire à l'avance les choses à venir. »

    Elias Ashmole, l'un des premiers spéculatifs anglais attesté, et Robert Moray, l'un des « spéculatifs » écossais, se sont tous les deux beaucoup intéressés à l'hermétisme et aux Rose-Croix. Cet intérêt est au demeurant caractéristique de la majorité de ces spéculatifs de la première heure.

    Cette hypothèse d'un rapport étroit avec le rosicrucianisme n'a pas seulement pour mérite d'expliquer en profondeur le caractère spéculatif de la Maçonnerie : ce courant possède une dimension méta-politique considérable, dont l'alliance entre l'Angleterre et le Palatinat fut une tentative de réalisation. En effet, le thème central des textes rosicruciens, c'est la description d'une société harmonieuse, dirigée par un cénacle d'initiés – thème qui sera exposé en Angleterre par Francis Bacon (1561-1626) dans sa Nova Atlantis. C'est précisément là, on le lui a souvent reproché, l'un des autres aspects caractéristiques de la Maçonnerie moderne…

    Un retour aux sources ?

    Au terme de ce rapide (et incomplet) tour d'horizon des hypothèses, il apparaît comme probable que la franc-maçonnerie moderne est née non pas dans le sillage direct des bâtisseurs de cathédrales gothiques, mais dans celui de ces hermétistes, rosicruciens et kabbalistes, passionnés d'architecture et presque tous impliqués dans la fondation de la Royal Society. C'est d'ailleurs le substrat intellectuel et mystique sur lequel proliféreront, dans la seconde partie du XVIIIe s. et tout particulièrement en France et en Allemagne, les Hauts Grades maçonniques.


    Le rapide développement de la Maçonnerie spéculative sur le continent pourrait d'ailleurs s'expliquer par le fait qu'il ne s'agissait pas d'une nouveauté anglaise « à la mode », mais d'un retour aux sources. Car, outre la naissance des Hauts Grades, ce développement s'est accompagné d'une profonde mutation du contenu des grades « opératifs » – mutation à caractère essentiellement… opératif. La Maçonnerie britannique aurait-elle rencontré sur son chemin des survivances d'une Maçonnerie « opérative » continentale ou les Compagnonnages de tailleurs de pierre ? C'est, avec la question de l'articulation entre les loges médiévales et celles de la Renaissance, l'un des nombreux mystères qui restent encore à éclaircir.

     

    Jean-Michel Mathonière

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  • trucs et astuces de nos grands -méres .

      

      

      

    Les fougéres , ces jolies plantes , demandent une température de 10 à 20 ° ,

    un arrosage quotidien hiver comme été , de la lumiére ( mais pas de soleil )

    en outre , elles n aiment pas prendre l'air , sauf si elles sont plantées sous un feuillage ombragé...

      

      

      

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  • Petites histoires de l'Histoire - L'empoisonnement de...

    L'empoisonnement de Louis de France

     

    En 1262, le futur Philippe III épouse Isabelle d’Aragon, belle et jeune princesse de 15 ans. Celle-ci lui donne quatre fils dont l’un mourra en bas âge. Alors que Philippe et son épouse suivent Louis IX à la croisade, le roi meurt laissant son trône à Philippe. Sur le chemin de retour alors de Philippe III traverse l’Italie, Isabelle qui est enceinte, tombe de cheval en traversant un gué. Elle meurt en mettant au monde un fils qui ne vivra pas.

      

    En 1274, Philippe III se remarie avec Marie de Brabant. Amoureux de son épouse, le roi se laisse facilement influencer par cette dernière qui lui donnera un fils puis deux filles.

      

    Pierre de la Brosse, premier ministre de Philippe III, prend ombrage de cette influence. S’ouvre alors une guerre privée entre la reine qui n’aime guère Pierre de la Brosse et ce dernier.

      

    Un soir de 1276, Louis de France, fils aîné de Philippe III et d’Isabelle d’Aragon –et donc futur roi- meurt après avoir bu un verre d’eau, empoisonné. Le ministre fait alors savoir au roi que c’est Marie de Brabant qui est l’auteur de ce meurtre car elle a l’intention de mettre son fils sur le trône de France.

    La reine repousse ces accusations et affirme que Pierre de la Brosse a assassiné le prince pour la perdre et la faire passer pour coupable aux yeux du roi. Indécis et ne sachant qui croire, Philippe III fait appel à une béguine-prophète originaire du Brabant qui dit que le roi ne devait « rien croire de ce que l’on voulait insinuer contre sa femme ; qu’elle était bonne et fidèle, et qu’elle l’aimait de tout son cœur, lui et les siens ».

     

    Cela suffit à convaincre le roi de l’innocence de la reine. Celle-ci demanda alors l’exécution de celui qui l’avait accusé de la mort du prince Louis et était responsable de ce meurtre.

      

    Ainsi, Pierre de la Brosse fut pendu le 30 juin 1278 sans preuve de culpabilité sur simple parole d’une prophète et sur demande de la reine. Mais très vite, le peuple murmura que le roi avait fait pendre un innocent.

    Certains diront que c’est bien Marie de Brabant qui a fait tuer Louis de France et pourtant répondra-t-on, le second fils d’Isabelle d’Aragon est bien monté sur le trône sous le nom de Philippe IV alors que le fils de Marie de Brabant fut « simple » comte d’Evreux.

      

    Si la reine voulait que son fils devienne roi, n’aurait-elle pas fait assassiner les deux autres fils d’Isabelle ? Non dira-t-on car après ce scandale, elle y renonça. Et pourquoi donc Pierre de la Brosse aurait-il fait tuer ce prince de 12 ans ?

    Quel avantage tirait-il vraiment de cette mort ?

    A moins que, comme le dit Marie de Brabant, il est fait empoisonné l’héritier du trône pour l’en accuser elle ?

      

    Ce qui est certain, c’est que Louis de France (1264-1276) à bien était empoisonné par un verre d’eau. Mais qui est à l’origine de ce meurtre ?

      

    Depuis plus de 700 ans, le mystère reste entier et si cela se trouve, ce n’est ni la reine, ni le premier ministre...

      

      

      

    Sources Histoire et mystères

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