• La fabuleuse histoire.... L'alphabet Phénicien -

     

      

    Polémique
     

    LA QUESTION de l’attribution de l’invention de l’alphabet aux Phéniciens est un point d’histoire qui a toujours été discuté.

      

    Tous les Anciens ne partageaient pas l’avis de Pline ou d’Hérodote, certains, comme Diodore de Sicile, rappelant l’opinion des Crétois sur la question, «eux [les Crétois] disent que les Phéniciens n’inventèrent pas, à l’origine, les lettres, mais qu’ils changèrent la forme des signes».

      

    Il semble toutefois évident de dire que les Phéniciens jouèrent un rôle décisif dans l’histoire de l’alphabet, même si leur rôle effectif reste controversé.

      

    L’objet de ce bref essai est de mettre en lumière l’apport décisif attribué à cette peuplade sémitique de la côte méditerranéenne, à ce qui reste une des principales inventions de l’humanité: l’alphabet.
    Le peuple phénicien a l’insigne honneur d’avoir inventé les lettres de l’alphabet. Pline l’Ancien

      


    Ces Phéniciens arrivés [en Grèce] avec Cadmos [...] introduisirent [...] l’alphabet que les Grecs, à ce que je crois, ne possédaient pas auparavant. Hérodote


    Inscription mortuaire de Tabnit, roi de Sidon (Vème siècle av. J-C.).

     

    Qui étaient les Phéniciens ?
     

    LA PHENICIE n’existe pas à proprement parler. On entend généralement par ce terme une région côtière s’étendant de Akko (Acre, Israël), au sud, jusqu’au delà d’Ugarit (Ras Shamra, Syrie), au nord.

      

    Les Phéniciens, dont le nom grec (phénix) signifierait le «peuple des palmiers», sont des Sémites apparentés aux Cananéens. Peuple venu vraisemblablement d’Arabie via la Mésopotamie, il s’est installé sur la côte méditerranéenne dès le IIIe millénaire.

     

    Carrefour de civilisations

    Ils sont soumis très tôt à de multiples influences: celle de l’Égypte, sensible à Byblos dès l’Ancien Empire et très forte au milieu du IIe millénaire, celle des Sémites de Mésopotamie (Araméens, Babyloniens), celle des États asiatiques du Nord (Hourrites, Mitanniens, Hittites) et enfin celle des peuples de la mer Égée (Crétois, Mycéniens).

      

    Pendant le IIe millénaire, Ugarit a été la seule grande cité indépendante phénicienne tandis que ses consœurs faisaient l’objet de la convoitise des Égyptiens et des Hittites, la mer étant dominée par les peuples grecs.

      

    Ses rois ont entretenu une abondante correspondance diplomatique, notamment avec l’Égyptien Aménophis IV (Akhenaton), le Babylonien Soupilouliouma et le Hittite Hattousil III.

     

      

      

    L’apogée

     

    Lorsque les grands empires orientaux commencèrent à tomber en décadence, menacés par les invasions des Peuples de la mer (les Philistins, qui donneront leur nom aux Palestiniens), les cités indépendantes phéniciennes prospérèrent et ce malgré la destruction d’Ugarit vers 1200 avant notre ère.

      

    L’apogée est comprise entre le Xe et le VIIIe siècle; la Phénicie comprenait alors trois groupes de villes, celui d’Arwad-Simrya (Syrie) au nord, celui de Byblos (Jbeil, Liban) - Bérytos (Beyrouth) Sidon (Saïda, Liban) au centre et celui de Tyr (Sour, Liban) au sud.

      

    Sous l’autorité de dynasties locales et en l’absence de péril extérieur, les métropoles se combattaient entre elles; c’est l’époque de la splendeur de Tyr et de Sidon, qui entretenaient des relations étroites avec leurs voisins.

     

      

    La société phénicienne

    Avant d’être des navigateurs et des commerçants, les Phéniciens furent des paysans soigneux et d’habiles artisans.

      

    Leur science de l’agriculture se transmit jusqu’aux Romains qui traduisirent leurs traités.

      

    L’exploitation des forêts fut la ressource principale et l’exportation de bois de cèdre, dura fort longtemps. Les artisans brodaient des étoffes magnifiques et étaient réputés pour la qualité de leur teinture pourpre.

      

    Commerçant avec les royaumes araméens de Syrie (Hama, Damas), les Phéniciens se tournèrent très tôt vers la mer. Avec une belle audace, ils firent le tour de la Méditerranée et fondèrent de nombreuses colonies dont la plus célèbre fut Carthage (814 av. J.-C.).

     

      

    La fin de la civilisation phénicienne

    Les Assyriens détruisirent ce fragile équilibre et asservirent les cités phéniciennes qui payaient tribu dès le VIIe siècle. En 678, Sidon est détruite et Tyr plusieurs fois assiégée.

      

    La Phénicie est ensuite disputée entre les Babyloniens de Nabuchodonosor et les Égyptiens, avant de devenir une satrapie de l’empire perse.

      

    Finalement, en 332, Alexandre le Grand s’emparait de Tyr, et depuis cette date, l’histoire phénicienne se confondait avec celle du monde hellénistique.

      


     
     

    Maison Phénicienne

     

     

     

     

     

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    différents alphabets

     

    L’ancêtre des alphabets occidentaux
    La révolution alphabétique

    La véritable révolution que représente la création d’un alphabet en Canaan et en Phénicie, tient à ce que désormais les signes renvoient à des sons émis par la voix humaine dans un langage donné. Il ne s’agit plus de désignations conventionnelles, mais un travail phonétique progressif, scientifiquement établi, qui représente un effort d’abstraction remarquable. L’action de marcher, n’était ainsi plus exprimée par l’image ou la valeur symbolique de la marche, mais par l’écriture des lettres, qui une fois lues, donnaient le mot «marcher». 

      

      

    Comme précisé, l’alphabet phénicien ne comporte que des consonnes. C’est aux Grecs que l’on doit l’introduction dans l’alphabet des voyelles, lettres qui existaient pourtant dans la langue phénicienne. Mais dans la langue phénicienne, comme dans toutes les langues sémitiques, cette absence n’était pas rédhibitoire dans la mesure où les syllabes ne connaissaient pas de diphtongues. Surtout, les racines des mots avaient pour caractéristique de ne se composer que de consonnes. Ainsi la racine trilitère spr était utilisée pour décliner le concept d’écrire ou de conter.

      

      

    Selon la vocalisation, on savait si on devait lire écrivain, écrire, écrit, etc. Ainsi et plus généralement, tout Sémite qui entend prononcer un mot le décompose, par une gymnastique mentale instantanée, en une racine consonnantique et en une flexion vocalique. Considérée du point de vue sémitique, l’écriture phénicienne n’apparait donc pas si imparfaite.

      

      

    Avec son consonnatisme intégral, elle dégageait admirablement le squelette consonnantique du mot, les traits et points de séparation aidant encore à isoler chaque racine.
    Le déchiffrement des écritures phéniciennes

      

    Le déchiffrement d’une écriture alphabétique est toujours délicate. Alors qu’il est relativement aisé de découvrir le sens d’une écriture idéographique, il n’en est rien pour l’écriture alphabétique dans la mesure où on ignore la langue qu’il recouvre.
    C’est à l’abbé Barthélémy, français de son état, que l’on doit le premier déchiffrement correct d’une inscription phénicienne; il s’agissait d’une petite inscription bilingue grecque et phénicienne provenant de Malte, dont le moulage, offert à Louis XVI qui le plaça à la Bibliothèque Mazarine, est actuellement conservée au musée du Louvre.

      

      

      

      

    Le déchiffrement de l’alphabet ugaritique a été un travail collectif qui remonte à la fin des années 1920. Tout commence avec la découverte au nord de Lattaquié en Syrie des ruines de la cité phéncienne d’Ugarit sur le site de Ras Shamra. Les découvertes qui vont y furent faites bouleversèrent profondément l’histoire de la civilisation phénicienne et plus encore l’histoire de l’écriture.
    La mission archéologique Schæffer et Chenet (1929) mit à jour une importante nécropole, découvrant de nombreuses tablettes couvertes de caractères cunéiformes d’un type jusqu’alors inconnu. Le nombre réduit de signe semblait laisser penser que cette écriture était de type alphabétique.

      

      

    En 1930, le savant allemand Hans Bauer réussit à établire la valeur phonétique d’une quinzaine de lettres. La même année, quelques mois plus tard, le français E.Dhorme complétait l’étude de Bauer, soulignait le caractère sémitique de la langue ougaritique et en 1931 publiait une première traduction des tablettes découvertes à Ras Shamra. Parallèlement, l’autre français Virolleaud complétait le travail de Dhorme. Ainsi, de lettre en lettre, on a fini par identifier les trente lettres de l’alphabet primitif d’Ugarit.
    Les premiers travaux sur l’écriture pseudo-hiéroglyphique de Byblos sont quant à eux, l’œuvre de Maurice Dunand, rédigés en 1945.
     

    Alphabetphenicien

     

     

     

     

     

      
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