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    Histoire de l'argot

     

     

    L'argot est à l’origine le langage codé des voleurs et des bas-fonds, une langue de gens qui ne veulent pas être compris de tout le monde pour des raisons de sécurité; c’est donc un système de mots de passe, un langage en code secret pour des milieux très divers.


       

     

     

    On relève plus de vingt formes d’argot, de celui des boxeurs, des camelots, du cirque, du “milieu”, i.e du monde de la pègre, à l’argot des truands. (Dictionnaire de l'argot moderne).

      

      

    L’usage de la langue argotique dans les milieux parallèles n’était pas nouveau.

      

    Dans l’édition de 1694, la première, du Dictionnaire de l’Académie française, on peut lire à l’entrée, Argot. :

      

      

    «On dit plus communément Ergot. Pointe dure qui vient au derrière du pied de quelques animaux. Les argots d'un coq, d'un chien ; il s'est rompu l'argot en courant».

    Ce qui ne nous apprend rien, sur le moment, mais il suffit de lire le second exemple : « On dit fig. Se lever sur ses argots, monter sur ses argots, pour dire, s'élever d'action et de parole, avec chaleur et audace. ». Parler l’argot, c’est donc parler avec audace.

      

      

      

    En 1762 la définition est plus explicite :

    « Certain langage des gueux et des filoux, qui n'est intelligible qu'entre eux ».

    Cette fois l’argot était officialisé.



    Avant l’argot, on parlait un autre jargon. Le compte rendu du « procès des Coquillards », en 1455, fournit le premier lexique argotique, avec soixante-dix « noms de jargon jobelin ». Un certain Olivier Chéreau, mercier de son état et membre de la Compagnie du Saint-Sacrement, donna, en 1628, à Oudot, à Troyes, Le Jargon de l’Argot Réformé.

      

    Cet ouvrage sera régulièrement réédité jusqu’en 1849. Il est à la source de plusieurs ouvrages du XIXe siècle, notamment la description de la « Cour des miracles » d’Henri Sauval (1623-1676) qui sera reprise par Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris.

      

    Rixe entre paysans - Bruegel le Jeune

      

      

    vieille comme le monde : on a trouvé des graffiti en argot latin gravés par des légionnaires.

    Plus près de nous :

      

    le poète François Villon au Moyen Âge employait l'argot des ribauds et autres malfrats et a écrit des poèmes qu'on n'a jamais pu déchiffrer.

     

    Argot, nom donné à un ensemble de mots ou d'expressions constituant un lexique à part de la langue normée, agencés de façon créative et imagée.
      
    Originellement, l'argot est né dans les couches sociales qui sont en marge de la société, dans le milieu de la pègre. Il était conçu comme une langue cryptée, indéchiffrable par les non-initiés.
      
    L'argot se distingue, en principe, de ce que l'on appelle un jargon, en l'occurrence la langue propre à certains milieux professionnels comme, par exemple, la police, le corps médical ou les informaticiens, mais la ligne de partage entre ces deux notions n'est pas toujours très nette, et certains auteurs utilisent indifféremment l'un ou l'autre de ces termes. 
     
    ORIGINES

    Les groupes sociaux qui sont à l'origine de la création d'un argot sont très divers et l'on peut citer, parmi eux, à la fois l'armée, les adolescents, les cibistes, les supporters, les toxicomanes, les criminels, les minorités raciales et les habitants des ghettos aux États-Unis ou de certaines banlieues en France.
      
    Les expressions argotiques reflètent les valeurs des membres d'un groupe à l'intérieur duquel elles ont pour effet de renforcer le sentiment d'appartenance. Avant de s'intégrer à l'argot, une expression doit toutefois être largement adoptée par les membres du groupe.
      
    Sur ce point, l'argot et le jargon ne se distinguent pas clairement.
      
    Les expressions argotiques sont souvent des expressions figurées et, si, à l'origine, elles constituaient un recueil de termes incompréhensibles pour le non-initié, elles ont depuis longtemps cessé de l'être et sont largement connues.
      
    Certains termes (clope, flingue, flic) toujours considérés comme argotiques font désormais partie de la langue populaire.
     
     
      
      
      
      
    Au XXe siècle, les médias et la multiplication des voyages ont accéléré à la fois la circulation et la disparition des termes argotiques.
      
    La télévision et les romans policiers nous ont familiarisés avec le vocabulaire de la pègre, et les mutations sociales ont également contribué à répandre l'usage de l'argot, donc à le faire connaître.
      
    Ainsi, dans les années 1940, des mots comme marijuana et hasch n'étaient pratiquement intelligibles que pour les initiés ; ils ont, par la suite, été adoptés par la jeunesse des années 1960, puis, dans les années 1970 et 1980, ils étaient connus de tous.
      
    Des mots comme meuf ou beur, qui à l'origine sont du verlan, c'est-à-dire des mots prononcés à l'envers, ont fait leur entrée dans les dictionnaires de langue.
     


     UTILISATION

    L'argot et les jargons professionnels peuvent répondre au besoin précis de désignation d'un objet ou d'une action (ainsi, talkie-walkie désigne un poste émetteur-récepteur portatif ; faire une queue de poisson désigne l'action de se rabattre brusquement après avoir doublé une voiture).
      
    L'argot est systématiquement imagé (un poulet, pour un policier ; le raisiné, pour le sang). Il constitue ainsi un véritable répertoire de synonymes pour les parties du corps (caillou, poire, gueule, pour la tête ; tarin, pif, pour le nez), pour l'argent (galette, pognon, oseille), pour la nourriture (bectance, frichti), ou pour l'ivresse (beurré, pinté, bourré).

      

      

      

    Sources : Encarta®

      
    ANECDOTE :
      

    UNE "PEDALE"

     

     

    colette 1.jpg

     

      

      

    Interviewée à la radio, le 9 décembre 1985, à propos de son livre

    sur COLETTE Amoureuse Colette (1984 ou 1985), GENEVIEVE DORMANN

    raconte l'histoire suivante :

      

    l'origine possible, selon elle, du mot « pédale » pour désigner les homosexuels :

      

    Cocteau avait un ami suisse qui raffolait des télégraphistes – qui allaient à vélo.

     

      

    Colette demandait à Cocteau :

      

    « Alors, comment va ta « pédale » ?

      

    Ça vaut ce que ça vaut. Ce n'est pas ce que disent le "Robert historique"

      

    et le "Larousse de l'argot", mais bon.

     

     

     

    cocteau 1.jpg

     

     

     

     

     

    SCENE CULTE - FRIC FRAC... ARLETTY, FERNANDEL

    et MICHEL SIMON ( 1939 )

     

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