• Histoire de l'ELYSEE

    La Palais de l'Elysée a été construit au début du XVIIIe siècle. Le bâtiment, qui s'appelait alors l'Hôtel d'Evreux, était la résidence  d'Henri-Louis de la Tour d'Auvergne, comte d'Evreux et courtisan prêt à toutes les manœuvres pour s'assurer un train de vie luxueux.

     

    l'HOTEL D'EVREUX : UN PARI.

    Henri-Louis de la Tour d'Auvergne
    Henri-Louis de la Tour d'Auvergne © DR

    Une boutade du Régent :

     

    En 1715, le comte d'Evreux demande au régent Philippe d'Orléans de lui attribuer la capitainerie des chasses de Monceaux. Le régent, qui aime se moquer de sa cour de courtisans désargentés, lui répond :"J'y consens Monsieur et vous en porterai le brevet dans votre hôtel." Le comte d'Evreux, qui n'a guère de demeure digne de ce nom, relève le défi : après avoir vendu l'un de ses fiefs, il acquiert un terrain d'une dizaine d'hectares au niveau de l'actuel faubourg Saint-Honoré. Il achète le terrain à l'architecte Armand-Claude Mollet, qui conçoit également le bâtiment. Deux ans plus tard, en 1720, l'hôtel d'Evreux est terminé : le Régent, comme il l'a promis apporte le brevet au comte d'Evreux, y rajoutant 140 toises (530 m²) de terrain pour le remercier d'avoir relevé le défi.

     

    Plan de l'hôtel d'Evreux par Pierre Convers
    © Timées-Editions

    Pour s'assurer le train de vie qu'il espère, le comte d'Evreux se mésallie en épousant la fille du financier Antoine Crozat. Celle-ci n'a que 12 ans (Evreux en a 32) mais lui apporte une dot de 15 000 livres.En 1720, le jour du bal inaugurant l'Hôtel d'Evreux, à l'issue des festivités, le comte congédie sa jeune épouse. La séparation est prononcée très rapidement. Dès lors, il peut tranquillement mener une vie de célibataire fortuné.

     

    Un édifice somptueux :

    L'architecte Armand Claude-Mollet élève un bâtiment entre cour (côté rue) et jardin (Champs Elysées). L'hôtel constitue l'un des meilleurs exemples de l'architecture classique : un vestibule dans l'axe de la Cour d'Honneur, un Appartement de Parade avec en son milieu un Grand Salon ouvert sur le jardin, un corps central à trois degrés et deux ailes de part et d'autre en simple rez-de-chaussée. La vaste Cour d'Honneur est bordée de deux murs à arcades et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques. Les décors intérieurs de style "régence" sont l'œuvre de Michel Ange, d'après Hardouin Mansart et sont caractérisés par des boiseries somptueuses.

     

     

    La FAVORITE : Madame de POMPADOUR

    A la mort du comte d'Evreux en 1753, Jeanne-Antoinette Poisson, récemment faite Madame de Pompadour, rachète l'hôtel. L'ancienne favorite toute puissante de Louis XV s'y livre à de nombreux travaux de transformation.

      

    Des travaux aux frais du royaume

    Madame de Pompadour
    Madame de Pompadour

    Présentée à Louis XV en 1745, Jeanne-Antoinette Poisson devient rapidement sa maîtresse. Ayant obtenu le marquisat de Pompadour, elle mène un grand train de vie, aménageant de nombreuses résidences, parmi lesquelles l'Hôtel d'Evreux qu'elle acquiert en 1753. "Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre" : telle est sa devise. Les travaux sont en réalité réalisés aux frais du royaume : la favorite ne cesse de tourmenter le roi pour obtenir ce qu'elle désire. Lassurance, son architecte favori, est chargé de modifier la Chambre de Parade et le premier étage tandis que le jardin est agrémenté de portiques, charmilles, cascades et d'un labyrinthe et d'une grotte dorée.

      

    Une bergère au palais :

    A cette période, la mode est au retour à la nature (influence des théories de Rousseau) et à un cadre champêtre. La marquise aime jouer les bergères dans son hôtel parisien : dans les jardins, paît un troupeau de moutons dont les cornes ont été dorées et qui portent un ruban autour du cou. Un jour, Madame de Pompadour a la fantaisie de les mener jusqu'à son boudoir. Les bêtes, effrayées de se retrouver aussi nombreuses dans cet espace inhabituel, saccagent les lieux.

     

     

    La Folle vie de Madame la Comtesse du BERRY

    Dix ans après la mort de Mme de Pompadour, l'hôtel échoue aux mains du banquier Nicolas Beaujon, qui agrandit le domaine et remanie la décoration intérieure. En 1787, la duchesse de Bourbon s'installe dans l'hôtel. Elle sera la dernière occupante des lieux sous l'Ancien Régime.

      

    L'illuminée de l'Elysée :

    Louise Marie Bathilde d'Orléans
    Louise Marie Bathilde d'Orléans ©Musée national du château de Versailles et des Trianons

    En 1787, Louise Marie Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, achète à Louis XVI, son cousin, l'hôtel d'Evreux. De naissance illustre, fille du duc d'Orléans, la duchesse est la sœur de Philippe Egalité, la tante de Louis-Philippe (rois des Français de 1830 à 1848) et la mère du duc d'Enghien, qui sera exécuté sur l'ordre de Napoléon en 1804. Abandonnée par son mari, le duc de Bourbon, très rapidement après leur mariage, elle se sépare officiellement de lui en 1778. Dès lors, elle n'est guère reçue à la Cour. A l'hôtel d'Evreux, rebaptisé Palais de l'Elysée en raison de sa proximité avec les Champs-Elysées, elle vit aux côté de sa fille adultérine, née d'une aventure avec un officier de marine. Connue pour son extravagance, elle s'adonne aux sciences occultes, à la chiromancie, à l'astrologie et est entourée, dans ses salons, par des personnages hauts en couleur : le magnétiseur Mesmer, Catherine Thiot qui aime émettre d'obscures oracles, Suzette Labrousse qui, voulant à tout prix s'enlaidir, s'applique de la chaux sur le visage et se gargarise à "l'eau de fiel de bœuf"...

     

    Citoyenne Vérité

    Le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais,  en 1793

    A la Révolution, Bathilde d'Orléans se découvre un esprit républicain, se fait appeler "citoyenne Vérité" et offre ses biens au gouvernement, notamment l'Elysée. En avril 1793, son neveu Louis-Philippe d'Orléans part en Autriche : en représailles, la Convention fait emprisonner tous les Bourbons restés en France. La duchesse survit pendant un an et demi dans une cellule sinistre à la prison du Fort Saint-Jean à Marseille. Son frère, Philippe Egalité, est guillotiné. Elle réchappe miraculeuseument de la Terreur : libérée en 1795, elle retrouve en janvier 1797 sa résidence parisienne. En son absence, l'Elysée a connu de nombreuses fonctions : le bâtiment a accueilli l'Imprimerie nationale et la Commission de l'Envoi des Lois avant de devenir le dépôt national de meubles provenant des saisies d'emigrés ou de condamnés. A son retour, la duchesse n'a plus les moyens d'entretenir la demeure : pour subvenir à ses besoins, elle met en location le rez-de-chaussée de l'hôtel et permet à son locataire, un négociant flamand du nom d'Hovyn, d'organiser des bals populaires.

     

     

    Pendant le Directoire (1795-1799), l'Elysée se transforme en café-concert : au lendemain de la Terreur, les Parisiens sont avides d'amusements et d'insouciance. Partout dans Paris s'ouvrent des établissements où l'on vient s'étourdir et chercher une partenaire.

     

    Le Palais des plaisirs

    Une Merveilleuse

    Une Merveilleuse ©

     

    Les Hovyn, grands prêtres de l'amusement

    Les négociants belges, locataires de l'Elysée, installent au rez-de-chaussée de l'hôtel, un café-concert, qu'ils inaugurent en grande pompe : dans les jardins de l'Elysées, un ballon vient chercher un mouton qui redescend sur terre en parachute. Pendant deux ans, l'établissement connaît un grand succès. On y rencontre régulièrement les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine Beauharnais qui brisent les cœurs de tous ceux qui les rencontrent. On trouve de tout dans ce palais des plaisirs : expositions concerts, lectures, bals mais aussi "chambres privées", où se retrouvent les amants d'une nuit

     

    Les Incroyables et Merveilleuses : libertinage

    Promenade d'Incroyables et de Merveilleuses
    Promenade d'Incroyables et de Merveilleuses

    Une fureur du divertissement s'empare de la société sous le Directoire. Les femmes portent des tuniques très légères, rappelant les déesses antiques : tulle, gaze, les tissus laissent tout voir. Mais les Merveilleuses ne se contentent pas de promener légères et court vêtues : elles portent des perruques extravagantes, n'hésitant pas à arborer des coiffures noires, bleues ou vertes.

    Accompagnées par les Incroyables, ces hommes qui arborent également des accoutrements excentriques (bicornes, habits verts à grands godets, cravates immenses, coiffures en "pattes de chiens"), elles dépensent sans compter pour se divertir dans les théâtres, tripots ou encore glaciers. A cette époque, cafés-concerts et bals publics pullulent. Tous se vantent de fréquenter les plus renommées des "Merveilleuses" : Mlle Lange, Mme Récamier, ou encore les créoles Joséphine de Beauharnais et Fortunée Hamelin. Barras, leur protecteur, donne des fêtes d'un luxe sans égal, où se presse une société disparate et aux mœurs libérées.

    En 1799, le Premier Consul Napoléon Bonaparte met le holà à ces "années folles" avant l'heure. C'est la fin d'une époque insousciante pour le Palais de l'Elysée. En 1805, Murat, maréchal de France et beau-fère de Napoléon, achète l'hôtel et entame de grands travaux.

    Joachim Murat
    Joachim Murat, Portrait de François Gérard © Museo di San Martinot

     

    Le temps des grandes transformations :

    Joachim et Caroline Murat : à la recherche du prestige

    En 1805, Joachim Murat et son épouse Caroline, achètent le Palais de l'Elysée à la fille d'Hovyn, constrainte de vendre l'Elysée pour éponger ses dettes. Murat, enfant d'un aubergiste de Labastide -Fortunière (au nord de Cahors), a fait bien du chemin : cavalier émérite, héros de la Seconde Bataille d'Aboukir, il a été fait maréchal de France et a épousé la plus jeune sœur de l'empereur Napoléon, jeune femme tout aussi ambitieuse qui rêve d'une couronne pour son mari (il sera fait roi de Naples en 1808). Le grand soldat aime parader dans des tenues d'apparat, possède de nombreuses propriétés plus luxueuses les unes que les autres et des tableaux de maîtres (Raphaël, Véronèse, Vinci) qu'il n'a pas toujours acquis honnêtement. Rapidement, il choisit de faire de l'Elysée une demeure à son image et entame des travaux spectaculaires.

    Soucieux de redonner tout son lustre à l'ancien hôtel d'Evreux, Murat confie les travaux L'actuel Salon Murat à l'Elysée

    de restauration et de réaménagement aux architectes Barthélémy Vignon et Barthélémy Thibault. Le Grand Escalier, à la rampe faite de palmes d'or, le Vestibule d'Honneur, garni de portes vitrées, une grande salle de bal (l'actuel Salon Murat, où se tient aujourd'hui le Conseil des ministres), une Salle des Banquets : dans ce cadre entièrement refait, le couple donne des réceptions princières. Le premier étage du bâtiment est affecté au Prince Murat, comme les convenances le prescrivent, le second étage va aux enfants, tandis que Caroline occupe l'aile est : dans ses appartements, elle aménage notamment un boudoir somptueux, le "Salon d'argent". Boiseries précieuses, mobilier de Jacob-Desmalter, murs tendus d'argent : rien n'est trop beau pour satisfaire les désirs de la princesse.

    Sous le règne de Napoléon, l'Elysée change plusieurs fois de mains : après le départ de Murat pour Naples, c'est Napoléon qui l'occupe. Puis à la défaite de l'Empereur, la demeure revient au Tsar Alexandre Ier de Russie, avant d'être occupée pendant les "Cents jours" par l'exilé de l'Ile d'Elbe.

    Le divorce
    Le divorce de Napoléon Ier et de Joséphine Tascher de la Pagerie. Gravure d’après Charles Abraham Chasselat © Bibliothèque nationale de France/Bridgeman Art Library

    "L'Elysée-Napoléon"

    L'amour passionné entre Joséphine de Beauharnais et le général Louis-Napoléon Bonaparte est resté dans la légende. Son caractère tumultueux également. Napoléon reproche surtout à l'Impératrice de ne pas lui donner un héritier. A l'Impératrice qui tente de le convaincre de son "incapacité à procréer", il répond par ses aventures, souvent "fructueuses" avec des demoiselles du Palais de l'Elysée. Il a notamment un fils, le comte Léon, avec Eléonore Denuelle, lectrice de sa sœur Caroline. Après le départ de Murat pour Naples, Napoléon s'installe à l'Elysée. Après son divorce avec Joséphine, il lui donne la demeure. Mais l'ancienne impératrice a compris que sa place n'était plus à Paris. Napoléon reprend vite possession des lieux, où il passe les dernières années de son règne.

    Portrait d'Alexandre Ier
    Portrait d'Alexandre Ier par George Daw © Musée de l'Ermitage

     

    En 1814, Napoléon est déchu, Paris est occupé : l'Elysée devient la demeure du grand adversaire militaire de l'Empereur, le tsar de Russie Alexandre Ier. Ce dernier ne souhaite pas arriver à Paris en conquérant, allant jusqu'à refuser de porter sa tenue de cérémonie en entrant dans la capitale. A l'Elysée, il reçoit Chateaubriand qui lui rappelle sa haine pour l'Empereur des Français, organise des dîners où il essaye de réconcilier noblesse de robe et noblesse d'Empire.

    En vérité, le tsar a beaucoup d'admiration pour l'Aigle, son adversaire de toujours, et a du mal à cacher son mépris pour les Bourbons. Ainsi, il va jusqu'à rendre visite à Joséphine à Malmaison, où elle s'est établie. A la Bathilde d'Orléans, qui, oubliant ses lettres d'amitiés envoyées à Napoléon, vient réclamer l'Elysée, Alexandre répond en lui offrant à la place... l'hôtel Matignon. En 1815, l'exilé de l'Ile d'Elbe retrouve le pouvoir et s'installe à l'Elysée pour les "Cent Jours". Au retour de la défaite de Waterloo (18 juin 1815), bien que soutenu par la population, l'Empereur est contraint d'abdiquer. Dans le boudoir d'argent de l'Elysée, il dicte à son frère, avant de se rendre aux Anglais : "Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Ma vie politique est terminée et je proclame mon fils, sous le nom de Napoléon II, Empereur des Français." L'Aiglon ne régnera que 15 jours, scellant la fin du Ier Empire.

    Après l'abdication de Napoléon, les Bourbon retrouvent le trône : Louis XVIII récupère tous les biens de la Couronne et fait de l'Elysée la demeure de son neveu le duc de Berry, également héritier du trône.

    Marie-Caroline de Bourbon-Sicile
    Portrait de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile par Thomas Lawrence © Musée National du château de Versailles

    La Dernière BOURBON : Un couple insouciant

    En 1815, le duc de Berry et sa jeune épouse Marie-Caroline emménagent dans le Palais de l'Elysée. Il sont entourés d'une jeune société pleine de joie et d'insouciance. L'héritier du trône et la future reine de France sont bien loin de la du protocole de la Cour, auxTuileries. Il arrive au jeune couple de se promener sur les Champs-Elysées et de s'installer pour écouter de la musique. Mais n'ayant pas un sou sur eux, le jeune couple est souvent forcé de s'enfuir sous les injures des chaisiers qui n'ont pas reconnu les futurs monarques. Le duc et la duchesse de Berry sont également conscient de leur devoir et entendent bien donner un héritier à la Couronne. Mais Marie-Caroline accouche d'abord de deux enfants morts-nés. A la deuxième naissance, on accuse le médecin d'incompétence. Le duc dissipe vite les doutes en expliquant que cela est certainement dû à lui, et à une chose qu'il avait faite "qui n'était pas de saison, sur un canapé, en habit de cour, en revenant d'une réception." A la troisième tentative, la duchesse parvient enfin à accoucher d'une fille.

     

    La MORT TRAGIQUE du DUC DE BERRY 


     

    Les derniers moments du duc de Berry
    Les derniers moments du duc de Berry par Alexandre Menjaud © Musée de l'Ermitage

    En 1820, la duchesse est enceinte pour la quatrième fois. Tous espèrent un héritier : la jeune femme abandonne toutes les festivités, sorties, réceptions... Le 13 février, le couple s'accorde une entorse dans le programme en choisissant de passer la soirée à l'Opéra. Mal leur en prend : ce soir-là, le duc de Berry est assassiné. La jeune femme bouleversée rentre le lendemain au Palais. Dans sa robe tachée du sang de son mari, elle semble complètement perdue : on craint pour sa vie et pour celle de l'enfant qu'elle porte. Mais elle se ressaisit bientôt, coupe une mèche de cheveux qui accompagnera le duc dans la tombe. Quelques jours plus tard, elle quitte le Palais de l'Elysée pour s'installer aux Tuileries : dans cette Cour, où règne une étiquette très stricte, elle ne s'entend guère avec la famille de son mari, et notamment avec la duchesse d'Angoulême. Elle accouche bientôt d'un fils, Henri d'Artois, futur comte de Chambord. L'enfant est surnommé "l'enfant du miracle".

    Premier président de la République élu au suffrage universel, en 1848, Louis-Napoléon Bonaparte renoue bientôt avec la tradition familiale. Trois ans après les élections, le 2 décembre 1851, le prince-président tente un coup d'Etat et devient l'Empereur Napoléon III.

    Le prince-président

    Louis-Napoléon Bonaparte
    Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République

    Une fois élu président, Louis-Napoléon Bonaparte s'installe au Palais de l'Elysée. L'Assemblée n'a pas choisi les Tuileries comme résidence présidentielle, afin de ne pas donner des idées de grandeur et d'Empire au neveu de Napoléon Ier. Le président s'installe dans un hôtel particulier un peu délabré, qu'il réaménage bientôt à son goût et à la mode londonienne, où il a passé ses années d'exil. L'Elysée est agrandi, remeublé et on y organise bientôt de somptueuses réceptions, où il n'est pas rare de rencontrer Hugo, Lamartine, Musset ou encore Delacroix. Louis-Napoléon Bonaparte a été élu pour 4 ans : fin 1851, il redoute de perdre le pouvoir. Pour lui, une seule issue : le coup d'Etat. Le 1er décembre 1848, à la suite d'une réception organisée en l'honneur du préfet Haussman, il réunit son demi-frère, le duc de Morny, et les autres conjurés dans le salon d'argent. Dans la nuit, soit 47 ans jour pour jour après le sacre de Napoléon Ier et 46 ans après la bataille d'Austerlitz, un décret dissout l'Assemblée nationale et rétablit le suffrage universel qui a été aboli deux ans auparavant. Quelques soulèvements sont réprimés, mais dans l'ensemble le coup d'Etat se déroule dans le calme. En janvier 1852, une nouvelle constitution étend le mandat du président à 10 ans.

      

    Le DERNIER EMPEREUR

    Portrait de Napoléon III
    Portrait de Napoléon III, par Franz Xaver Winterhalter © Museo Napoleonico

    En 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III : le premier président de la République française devient le dernier Empereur de la France. Célibataire, sans héritier légitime, il désire donner une Impératrice au pays. Mais les grandes Cours d'Europe sont frileuses : qui donnerait sa fille au neveu de l'ennemi d'hier ? Napoléon III finit par choisir, contrairement à l'habitude des mariages arrangés, une femme qu'il admire et courtise depuis quelques temps déjà, la belle Eugénie de Montijo qui lui a bien signifié qu'il lui faudrait "passer par la chapelle" pour entrer dans sa chambre. Un vrai mariage d'amour. C'est dans le palais de l'Elysée que la belle passa sa dernière nuit de jeune fille avant d'être sacrée Impératrice des Français.

    Un passage secret sous l'Elysée


    Sous le Second Empire, l'Elysée est entièrement restauré : on reconstruit les ailes latérales, on place des portraits des grands souverains européens (Pie IX, la Reine Victoria, François-Joseph) dans le salon de l'Est, on bâtit une nouvelle salle à manger dans le prolongement du Salon Murat... Mais l'Empereur ne s'arrête pas là : il fait bâtir un entrée triomphale devant le Palais (que les hôtes du Président de la République empruntent encore aujourd'hui) et surtout... un souterrain secret qui relie la sacristie de la chapelle du palais à l'un des hôtels bordant la rue (le n°18). Ce dernier est loué à Louise de Mercy-Argenteau, ravissante personne et maîtresse de Napoléon III. La vie monarchique de l'Elysée s'achève avec le départ précipité de Napoléon III en 1871. Les présidents de la République, qui l'occuperont bientôt, sauront à leur tour faire de l'Elysée plus qu'un simple lieu de pouvoir.

      

    Le Général de Gaulle, Un Homme providentiel

      

    L'armée : une vocation précoce

    Charles De Gaulle enfant
    Charles De Gaulle enfant © DR

    Né à Lille en 1890, dans une famille catholique conservatrice, Charles De Gaulle fait ses études chez les Jésuites et opte très tôt pour une carrière dans l'armée. Il est reçu en 1908 à Saint-Cyr : pendant sa formation, il est élève officier au 33e régiment d'infanterie d'Arras, alors commandé par le colonel Pétain. En 1914, le lieutenant De Gaulle rejoint les armées du Nord-Est. Blessé trois fois au combat, il est laissé pour mort lors de la bataille de Douaumont (près de Verdun) en 1916. En réalité emprisonné par les Allemands, il tente plusieurs fois de s'évader en vain, et n'est libéré qu'à l'armistice, le 11 novembre 1918.

     

    Inspection avec le président Lebrun
    En octobre 1939, le colonel Charles De Gaulle et le président de la République Albert Lebrun, en inspection au 19èm BCC à Gotzenbruck © DR

    Du champ de bataille aux affaires de l'Etat

    De retour de Pologne, où il a participé à la formation de la nouvelle armée chargée de lutter contre l'Armée rouge, il épouse Yvonne Vendroux. Le capitaine De Gaulle poursuit sa carrière militaire mais s'initie également aux affaires de l'Etat. En 1931, il est affecté au secrétariat général de la Défense nationale à Paris. Pendant cette période, il réfléchit à une réforme de l'armée. Selon lui, deux changements sont nécessaires : l'armée doit être soumise aux décisions des hommes politiques et elle doit constituer un corps de blindés. Nommé colonel en 1937, De Gaulle se voit d'ailleurs confier le commandement du 507e régiment de chars à Metz. Lors de la déclaration de guerre de la France et l'Angleterre à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939, il est nommé commandant par intérim des chars de la 5e Armée.

     

     

     

     

     

     

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