• HISTOIRE de la CHAUSSURE

      

    Au IVe millénaire avant J.C., les premières grandes civilisations se développent en Mésopotamie et en Egypte. Là se forment les trois types essentiels de chaussures : souliers, bottes, sandales.

    - Les premières sandales apparaissent dans l’Antiquité égyptienne. Ce type de chaussure plate à lanières s’explique par les conditions climatiques et géographiques de l’Egypte. Confectionnées en cuir, en paille tressée, en lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, en jonc ou en roseaux des marécages, en or pour les notables et les pharaons, la sandale reste un objet de luxe.

    - Chez les coptes, les sandales en fibre de papyrus ou en cuir sont encore en usage, mais la mode des chaussures fermées prédomine. Comme dans toute l’Antiquité égyptienne, le talon est inconnu des coptes : chaussures bottes et sandales sont toujours à semelles plates.

    - Comme en Egypte, la sandale est la chaussure la plus courante dans la Grèce antique. Portée par les hommes et par les femmes, la sandale grecque se compose d’une semelle de cuir ou de liège, pouvant varier en épaisseur, différente pour le pied droit et pour le pied gauche. Des courroies la maintienne au pied.

    - Rome, héritière directe de la civilisation grecque, subit son influence. Aussi les chaussures romaines diffèrent-elles peu des chaussures grecques. A Rome, la chaussure est l’indice du rang et de la fortune. Certains patriciens portent des semelles en argent ou en or massif mais les plébéiens se contentent de sabots ou de rustiques souliers à semelles de bois. Les esclaves n’ont pas le droit de porter des chaussures. Ils marchent les pieds nus enduits de craie ou de plâtre.
     

    La Caliga, chaussure militaire des Romains, est une sorte de sandale. Maintenue au pied par des lanières, elle comprend une épaisse semelle de cuir ferrée de clous pointus.
    La Gallica, ancêtre de la galoche, est un soulier gallo-romain, fermé à semelle de bois.


    - Au Moyen-Age, la Gallique ou galoche à semelle de bois est toujours en usage.
    Au IXe siècle, la Heuse, chaussure montante en cuir souple annonce la Botte.
    A partir du XIe siècle, l’usage du soulier se répand.
     

    Les chausses semelées, espèces de bottes en toile renforcées par des semelles en cuir, se portent avec des patins en bois pour aller dehors.
    C’est seulement au XVe siècle que la chaussure en cuir l’emporte sur la chaussure en bois.

    - Les chaussures de l’époque Renaissance, maintenues au pied par des rubans, présentent des socles d’une hauteur exagérée pouvant atteindre cinquante-deux centimètres. Ceux-ci sont en bois ou en liège gainés de velours ou de cuir souvent richement orné.
    La pantoufle, mode importée d’Italie, est adoptée en France dès le début du XVIe siècle. Composée d’une épaisse semelle de liège sans quartiers, sa légèreté en fait une chaussure d’appartement surtout utilisée par les femmes.
     

    Dans la seconde moitié du XVI siècle, les hommes comme les femmes portent de fins souliers toujours sans talons, fermés sur le cou-de-pied et largement tailladés. La fragilité de ces souliers impose, pour sortir, le port de patins de bois, afin de protéger les cuirs et les tissus délicats des souillures de la rue. Les paysans, eux, portent des heuses de toile et des souliers grossiers. Les heuses ou houseaux, jambières sans pied ou bottes dans certains cas, formaient avec les brogues, semelles de cuir lacées autour de la jambe, un élément essentiel du costume paysan.


    - Au XVIIe siècle, dès les premières années du règne d’Henri IV, les fragiles « eschappins » de la Renaissance disparaissent. Ils sont remplacés par de solides souliers dont le dessus dépasse légèrement la semelle. La grande nouveauté de ce soulier réside dans l’apport du talon qui fit incliner le pied et qui, jusque là, était strictement réservé à la botte de cheval.

    - Au XVIIIe siècle, les hommes n’osent plus porter de souliers fins à boucle, de peur d’être catalogués d’aristocrates. Les gens du peuple portent en général des sabots.
    Si la chaussure campagnarde reste et restera encore longtemps le sabot, la chaussure portée par le peuple des villes est, pour les hommes, une chaussure de gros cuir noir dont la forme s’inspire des chaussures élégantes.

     

    Au XIXe siècle, sous le second Empire, la bottine triomphe. Elle est de cuir ou de tissu ; des broderies ou des galons l’ornent quelquefois. Le talon refait son apparition, mais son aspect est très différent de ce qu’il était sous l’Ancien Régime. Il a la forme d’une demi-bobine et se place tout à fait à l’extrémité postérieure de la semelle. On introduira maintenant sous la voûte plantaire une pièce métallique qui soutient le pied et rend inutile l’implantation ancienne du talon (sous la voûte plantaire). Quant à la tige de la bottine, elle se hausse jusqu’à la naissance du mollet.

     

     

    - Durant la seconde guerre mondiale, des types de chaussures jugées particulièrement gaspilleuses de matière première ont été interdites de la fabrication : les chaussures à double semelle ou à tige montante comme bottes ou boots. Pour le reste, des bons sont distribués aux civils regroupant des catégories :
    . usage travail : brodequin semelle cuir ou caoutchouc
    . usage fatigue : chaussures basses à semelle cuir ou caoutchouc, dessus en peausserie forte.
    . usage ville : chausserie basse semelle cuir ou caoutchouc
    . fantaisie : toute chaussure à semelle basse
    Les femmes adoptent le pantalon pour avoir moins froid, et puisqu’il n’y a plus de cuir, vive la semelle de bois !
       Et là, on peut dire qu’une très riche et très paradoxale époque de création s’ouvre.
    Les femmes auront des patins en bois et créent de superbes modèles inventifs, aux coloris chatoyants et pleins d’esprits.
     Au fur et à mesure, les techniques s’affinent, et sur les chaussures d’hommes, comme sur les modèles de sport pour femmes, on crée des semelles de bois articulées qui donnent l’illusion de la souplesse du cuir.

    Aujourd’hui, toutes sortes de matières sont utilisées pour la fabrication des semelles de chaussures : matières plastiques, caoutchouc, fibre vulcanisée, bois métal, semelles à plusieurs couches de matériaux différents.

    Sources :
    - 4 000 ans d'histoire de la chaussure : exposition au château de Blois du 17 décembre 1983 - 22 janvier 1984
    - Musée international de la chaussure, Romans
    - 5000 ans de chaussures
     
     
     
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