• Histoire - Alexandre Baranov

      

      

      

    Histoire - Alexandre Baranov

    En 1787, Aleksandr Andreïevitch Baranov fonde un poste de traite à Arkhangelsk où il implante des serfs russes et aléoutes ; de 1799 à 1804, il est le gouverneur et administrateur résidant de l'Amérique russe et décide de construire sa capitale à Arkhanguelsk (aujourd'hui Archangel). Le fort est détruit par les Tlingits en 1802. Baranov reprend les lieux deux ans plus tard : l'île est rebaptisée Sitka et la capitale prend le nom de Novo-Arkhanguelsk (Nouvel-Archange). En 1807, le gouverneur réside au château Baranov.

      

    En 1811, c'est lui qui établit le poste de fort Ross en Californie.

      

    Au total, on peut compter une quarantaine de forts russes en Amérique, dans la première moitié du XIXe siècle. La Russie déclare que l'Amérique russe s'étend jusqu'au détroit de la Reine-Charlotte (actuel Canada) et que les étrangers n'ont pas droit de passage. La Californie étant espagnole et l'Oregon ainsi que la Colombie-Britannique (comprenant encore l'actuel État de Washington) étant anglais, l'accès au Pacifique et à ses fourrures semble impossible aux États-Unis. Face à ce blocage, le président des États-Unis James Monroe rédige sa célèbre doctrine qui vise à éliminer les influences européennes du continent. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie finissent par s'entendre, et un traité est signé en 1824, par le biais duquel la frontière russe est déplacée du sud (Californie) vers le nord (actuel Alaska), tandis que les Anglais renoncent à l'Orégon et au sud de la Colombie britannique (désormais territoire de Washington).

      

    Par ce traité, l'établissement de nouveaux forts russes hors Alaska est prohibé et en 1825, le Royaume-Uni obtient un droit de passage le long de l'étroite bande côtière alaskane. Finalement, l'achat de l'Alaska par les Américains en 1867 met un terme à la présence russe en Amérique.

      

      

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    Le tsar Alexis Ier de Russie

    Alexis Ier Mikhaïlovitch dit « le Tsar très paisible » (19 mars 1629-8 février1676). Fils de Michel Romanov (1596-1645) et d'Eudoxie Lukianovna Strechnieff (1608-1645), est tsar de Russie de 1645 à 1676.

    1. Politique intérieure :

    Alexis Ier, second tsar Romanov, est cependant le premier à avoir été élevé au Kremlin. Plus que son père, c'est son grand-père, le métropolite Philarète (Fédor Romanov), qui s'est occupé de son éducation. Il lui a choisi son précepteur, un boyard ambitieux du nom de Boris Morozov, avec qui il s'est rapidement lié d'amitié.

    Lorsque MichelIerdécède, en 1645, Alexis n'a que seize ans. Trop jeune évidemment pour gouverner, il met Morozov à la tête de son gouvernement. Son premier objectif est de lui trouver une femme. Il lui fait épouser Maria Miloslavskaïa, la fille de son ministre des Finances, unanimement détesté par les Moscovites. Deux semaines plus tard, il devient le beau-frère du tsar en épousant sa sœur.

    Le début du règne est caractérisé par une grave crise financière que Morozov tente de régler en doublant le prix du sel et en accroissant les taxes. Déjà accablée d'impôts, la population moscovite se révolte en 1648. Les émeutiers parviennent à entrer au Kremlin et pillent la maison de Morozov. Ils sont repoussés et l'émeute est réprimée, mais la surtaxe sur le sel est supprimée et Morozov doit s'éloigner du pouvoir.

    La très lourde pression fiscale explique les nombreuses émeutes qui jalonnent le règne d'Alexis. Après larévolte du Sel, il y a la Révolte du Cuivre en1663. En 1656, le gouvernement décide de frapper un roublede cuivre calqué sur le cours du rouble-argent. Malheureusement, les roubles-cuivres, faciles à imiter, se multiplient, dépassant largement les émissions d'État. Plus que le gouvernement, ce sont les faux-monnayeurs qui font des affaires d'or. Le cours dégringole, les prix grimpent. On apprend bientôt qu'Ilya Miloslavski, ministre des Finances, a produit 120 000 roubles de fausse monnaie. Le 25 juillet 1663, la révolte éclate. Alexis, lors d'une sortie, est agressé par des émeutiers. La révolte est réprimée dans le sang, mais le rouble-cuivre doit finalement être supprimé en 1664.

    En 1648, la même année que la révolte du Sel, Alexis demande une révision des lois, afin de mettre de l'ordre dans le système gouvernemental et ainsi peut-être apaiser la population. L'Oulojénié, le nouveau code de lois, entre en vigueur en 1649, remplaçant leSoudiebnik d'Ivan le Terrible. Il le resta jusqu'en 1833. Il défend les intérêts des artisans, des marchands et des grands propriétaires terriens mais non ceux des paysans asservis. Désormais, le serf est rattaché à la terre de son maître et ne peut plus le quitter.

    2. Politique extérieure :

    Au début du règne, Alexis Ier, conseillé par le zemski sobor, veut éviter toute pomme de discorde avec les pays voisins, les finances de l'État ne le permettant pas. Pourtant les occasions de conflit ne manquent pas. La Suède est toujours en possession de la Livonie, bloquant ainsi l'accès de la Baltique à la Russie. En Pologne, les cosaques Zaporoguessont en révolte ouverte contre le roi Jean II Casimir Vasa. Ils l'accusent de brimer par tous les moyens la population orthodoxe de la région qui va un jour devenir l'Ukraine. Le chef des cosaques, Bogdan Khmelnitski, demande l'aide de la Russie, qui reste sourde à ses appels.

    En 1652, Bogdan Khmelnitski décide de s'y prendre d'une autre façon. Il se rend à Moscou, rencontre Alexis, et lui demande de rattacher l'Ukraine à la Russie, car le tsar se doit de défendre les fidèles orthodoxes. Alexis décide de convoquer un sobor, qui en vient à la conclusion que Jean Casimir persécute les orthodoxes et que Bogdan Khmelnitski et ses cosaques doivent être placés sous la protection du tsar.

    La guerre est donc déclarée. Les Russes entrent en Pologne, s'emparent de Smolensk,Vilnius, Korno,Grodno. De son côté, Khmelnitski, pour faire diversion, envahit la Podolie et laVolhynie. En janvier 1654, la rada (assemblée) des Zaporogues décide officiellement de reconnaitre le tsar comme suzerain.

    Désirant profiter de la situation, la Suède entre à son tour en guerre et pénètre en territoire polonais. Craignant une collusion entre la Pologne et la Suède, Alexis préfère signer une trêve avec la première en 1656. Selon les termes de la trêve de Vilnius, la Russie rend tous ses territoires conquis, à condition qu'Alexis succède à Jean Casimir comme roi de Pologne. L'Ukraine est reconnu territoire autonome mais reste dans le giron polonais.

    Une guerre larvée de trois ans contre la Suède suit la trêve de Vilnius. Elle est inutile car la paix de Kardis de 1659 confirme la perte de la Livonie. La guerre reprend alors contre la Pologne. Elle est moins brillante que la première car les Polonais se défendent becs et ongles. En Ukraine, lescosaques ne sont plus unanimes à vouloir se placer sous le joug du tsar. L'Ukraine occidentale (à l'ouest du Dniepr) est pro-polonaise, l'Ukraine orientale se prononce ouvertement pour son rattachement à la Russie.

    Le traité d'Androussovo met fin à la guerre en 1667 et se traduit par de nets gains pour Moscou, qui obtient Smolensk, la Sévérie, l'Ukraine orientale etKiev (bien que cette ville soit située à l'ouest du Dniepr).

    3. Le Raskol :

    (Article détaillé : Raskol)

    En 1652, Alexis nommeNikita Nikon au patriarcat de Moscou. Ce prélat, qui a su gagner la confiance du souverain, entreprend bientôt la révision des livres sacrés afin d'éliminer les usages qui, au cours des derniers siècles, avaient éloigné l'Église russe de l'Église grecque. Le tsar lui donne d'ailleurs carte blanche. Une bonne partie de la population s'oppose violemment à la réforme, y voyant une négation de la tradition et de la spécificité russes. Conduite par l'archiprêtre Avvakoum, elle forme le schisme (Raskol) des vieux-croyants qui se nomment eux-mêmes les raskolnikis. Ceux-ci tiennent à garder le vieux rituel russe et s'opposent de toutes les façons possibles à la réforme de Nikone. La répression s'installe. Des familles entières, refusant de renier leurs valeurs, sont envoyées au bûcher. Rien n'y fait. Le Raskol s'installe durablement et existe toujours de nos jours. En 1666, le concile démet Nikone pour avoir mis en doute les principes de l'autocratie mais approuve cependant sa réforme.

    L'opéraLa Khovantchina deModeste Moussorgski, achevé par Dmitri Chostakovitch, se déroule en 1682 lors de la révolte des streltsy et met en scène des vieux-croyants.

    4. La fin du règne :

    En 1669, la tsarine Maria Miloslavskaïa décède, laissant à son époux ses enfants, les futurs Fédor III et Ivan V, ainsi que celle qui va un jour devenir la régente Sophie. Un an plus tard, il se marie avec Natalia Narychkina, une fille de petite noblesse, qui fut la mère dePierre le Grand. Elle fait entrer au Kremlin une atmosphère de jeunesse et de gaieté qu'il avait rarement connue. Alexis autorise même la tenue de pièces de théâtre dans son palais, chose qu'il avait interdite jusqu'à maintenant.

    La famille Narychkine, elle, entre en force au Kremlin, s'emparant des postes clés et reléguant les Miloslavski à l'arrière-plan. Le conflit entre les deux clans ternit les dernières années du règne.

    La fin du règne est également assombrie par la révolte de Stenka Razine. S'insurgeant, en 1667, contre les trop lourdes charges de l'impôt, le chef cosaque parvient à transformer sa révolte en une véritable guerre paysanne. En1670, il est maître d'un territoire englobant Tsaritsyne, Astrakhan et Saratov. Battu en octobre par l'armée du tsar, commandée par Youri Bariatinski, il est capturé peu après et emmené à Moscou où il est écartelé. Alexis est victorieux mais il a eu chaud.

    5. Bilan du règne :

    Le règne d'Alexis se caractérise par l'instauration d'un État qui devient de plus en plus policier. En politique extérieure, le territoire russe s'est agrandi de Smolensk et de l'Ukraine orientale. En Sibérie, la colonisation se poursuit et le Pacifique est atteint en 1645.

    6. Famille :

    Alexis Ier eu deux épouses, qui lui donnèrent en tout quinze enfants.

    1. Dmitri Alexeïevitch (octobre 1649 - octobre 1651)
    2. Eudoxia Alexeïevna (février 1650 - mars 1712)
    3. Martha Alexeïevna (août 1652 - juillet 1707)
    4. Alexis Alexeïevitch (février 1654 - janvier 1670)
    5. Anna Alexeïevna (janvier 1655 - mai 1659)
    6. (septembre 1657 - juillet 1704)Sophia Alexeïevna
    7. Catherine Alexeïevna (novembre 1658 - mai 1718)
    8. Maria Alexeïevna (janvier 1660 - mai 1723)
    9. (mai 1661 - avril 1682)Fédor III
    10. Féodossia Alexeïevna (mai 1662 - décembre 1713)
    11. Simeon Alexeïevitch (avril 1665 - juin 1669)
    12. (août 1666 - janvier 1696)Ivan V
    13. Evdokia Alexeïevna (février 1669 - février 1669)
    1. (1672-1725)Pierre le Grand
    2. Natalia Alexievna (1674-1716).

    7. Sources

    • Wijipedia et du diplomate et espion , est un témoignage contemporain important sur la Russie de cette période.La Russie au temps d'Alexis MikhaïlovitchGrigori Kotochikhine

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Bien que le mécontentement social ait été l’une des principales caractéristiques du Temps des troubles, aucune réforme importante n’est entreprise. Au lendemain de cette période de chaos, les premiers Romanov trouvent un pays en ruine, complètement désorganisé, amputé d’une partie de son territoire et de 50 % de sa population. Leur règne est celui du lent redressement de la Russie.

    Michel Fedorovitch (1613-1645) et son fils Alexis Ier (1645-1676) accomplissent une œuvre législative importante. Le premier fait dresser un cadastre et recenser la population dans le but de répartir plus équitablement l’impôt, tout en luttant contre les abus de pouvoir des fonctionnaires provinciaux ; il fait du zemski sobor un conseil national plus ou moins permanent qui donna à la Russie de vagues allures de monarchie parlementaire.

     

      

    Naissance de la Dynastie des ROMANOV

    Son fils et successeur multiplie les impôts, promulgue de nouvelles lois destinées à renforcer les pouvoirs des propriétaires terriens sur leurs serfs et doit, dans un climat de crise sociale aiguë, réprimer de nombreuses émeutes, dont l’une très violente à Moscou en 1648.

    Le code adopté en 1649, qui attache définitivement les paysans à la terre, ne fait qu’augmenter le nombre de serfs en fuite, qui rejoignent pour la plupart les établissements cosaques des basses vallées de la Volga, du Dniepr et du Don. Dès 1667, une grande révolte éclate dans le sud-est de la Russie sous la direction d’un hetman des cosaques du Don, Stenka Razine. Elle est réprimée l’année suivante avec grande difficulté par les forces du tsar conduites par les princes Dolgorouki et Bariatinski. Cette première grande révolte paysanne est l’archétype des soulèvements paysans qui suivront et qui seront toujours dirigés plutôt contre la noblesse terrienne que contre le tsar.

    Parallèlement, la Russie progresse en tant que puissance européenne et, dans les centres urbains, l’influence de l’Europe occidentale dissipe enfin l’isolement provoqué par la période d’occupation mongole. En 1654, les cosaques zaporogues d’Ukraine, conduits par l’hetman Bogdan Khmelnitski, se rebellent contre le gouvernement de la Pologne et offrent leur allégeance au tsar Alexis Ier.

    La Russie est victorieuse dans la guerre qui s’ensuit avec la Pologne. La signature du traité d’Androussovo en 1667, lui fait recouvrer Smolensk (perdue en 1611) et l’Ukraine orientale, y compris Kiev.

    Le retour de l’Ukraine hâte les réformes du rituel de l’Église russe. L’Ukraine est un district métropolitain du patriarche de Constantinople et, pour mieux s’intégrer au reste de la Russie, l’Église ukrainienne est amenée à accepter l’autorité du patriarche de Moscou. Dans le but de rapprocher l’Église russe des traditions grecques, Nikon, patriarche de Moscou de 1652 à 1658, introduit des réformes du rituel et commande de nouvelles traductions des Livres saints. Ces initiatives provoquent une véritable rupture au sein de la communauté des fidèles. Lors d’un concile de l’Église en 1666, les dissidents traditionalistes, ou raskolniki, sont déclarés schismatiques. Des millions de ceux que l’on appelle les « vieux-croyants », conduits par l’archiprêtre Avvakoum, se trouvent ainsi exclus d’une participation complète à la vie russe et sont souvent déportés en Sibérie.

      
     
    Alexis Ier Mikhaïlovitch
    C’est sous le règne de Fedor III (1676-1682), fils et successeur d’Alexis Ier, que la Russie remporte sa première guerre contre l’Empire ottoman : le traité de Bakhtchisaraï, signé en 1681, fait de la région située entre le Don et le Dniestr une sorte de zone de transit, destinée à rester inoccupée.  Fedor III meurt sans héritier, et son demi-frère, Pierre, futur Pierre Ier le Grand, est désigné tsar. Mais la demi-sœur aînée de Pierre, Sophie Alexeïevna, réussit à faire nommer co-tsar son frère, le faible d’esprit Ivan V, tandis qu’elle prend le titre de régente. Après l’échec de ses tentatives pour priver Pierre Ier de son droit au trône puis de le faire assassiner avec sa mère Nathalie Narychkine, Sophie est contrainte d’abandonner tous ses pouvoirs en 1689. "Russie" Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2009
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    Le fils d’Ivan le Terrible, Fedor Ier, malade et simple d’esprit, est dominé pendant son règne (1584-1598) par son oncle Nikita Romanov puis par son beau-frère, le boyard Boris Godounov, deux anciens conseillers de son père.

    Boris Godounov poursuit la politique d’expansion qu’a menée Ivan IV et prend notamment aux Suédois une partie de la Carélie, ce qui donne à la Russie un débouché sur le golfe de Finlande. Cependant, le mécontentement des paysans s’accroît en 1597, après la promulgation d’une loi destinée à favoriser le développement de l’agriculture, qui les lie à la terre qu’ils cultivent, créant ainsi un nouveau type de servage.

    Fedor Ier, dernier membre de la dynastie riourikide, meurt sans descendance en 1598 et Boris Godounov est élu tsar par le zemski sobor. Bien qu’il ait gouverné avec habileté, son pouvoir se trouve fragilisé par la mort en 1591, dans des circonstances demeurées inexpliquées, du jeune Dimitri, fils d’Ivan le Terrible et de Maria Nagaïa, et dernier héritier légal, mort dont la rumeur le rend responsable. Bientôt, l’apparition de nombreux imposteurs se faisant passer pour Dimitri inaugure une période d’anarchie complète, le Temps des troubles.

     Boris GODOUNOV ( VIII )

      

    Boris GODOUNOV ( VIII )

    Le temps des troubles en Russie

      

      

      

      

    En 1604, Grégoire Otrepiev, un moine défroqué qui se présente comme Dimitri ayant miraculeusement échappé à ses assassins, obtient l’appui de nobles polonais et lituaniens. Trois mois après la mort de Boris Godounov en 1605, il entre dans Moscou, déposa Fedor II, le fils de Boris, et se proclame tsar. Prenant immédiatement des mesures en faveur des paysans, il mécontente les boyards qui l’assassinent et mettent sur le trône le prince Vassili Chouïski, le « tsar des boyards ». Leur action rencontre l’opposition des cosaques et des paysans, révoltés contre les lois de servage et craignant la sévérité du gouvernement des boyards. Ils se soulèvent en Russie du Sud et se joignent à un deuxième « Faux Dimitri », qui avance déjà sur Moscou.

    Dans le même temps, le roi de Pologne Sigismond III, espérant lui aussi s’emparer du trône russe, envahit le pays par l’ouest tandis que la Suède envoie une armée en réponse à la demande d’aide de Vassili Chouïski.

    Ce dernier est déposé en 1610, malgré le soutien des Suédois, et le trône devient vacant. Un groupe de boyards propose la candidature de Ladislas Vasa, fils de Sigismond III, qui se fait élire tsar et entre dans Moscou accompagné par une armée polonaise. Le pays tout entier est alors en proie à la guerre civile.

    Un véritable sursaut patriotique se produit : Kouzma Minine, un boucher de Nijni-Novgorod, réussit à lever au nord-est de la Russie une armée populaire, dont le prince Pojarski prend le commandement. Soutenue par les cosaques, cette armée marche sur Moscou et en expulse les Polonais en 1612.

    En 1613, le zemski sobor élit tsar Michel Romanov, petit-neveu d’Anastasia Romanovna, la veuve d’Ivan le Terrible. Michel fonde ainsi la dynastie des Romanov qui va régner jusqu’en 1917.

    Boris Godounov
    Boris Godounov

     

      

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    Ivan IV , futur Ivan le Terrible, succède à son père Vassili III en 1533 et devient le nouveau grand-prince de Moscou à l’âge de 3 ans. La régence est d’abord assurée par sa mère, Hélène Glinskaïa. Celle-ci meurt en 1538, laissant l’État aux mains des boyards qui se déchirent en luttes intestines et cherchent à accaparer le pouvoir. Ivan IV atteint sa majorité en 1547 et il est le premier grand-prince moscovite à être officiellement couronné tsar. Il épouse la même année Anastasia Romanovna, de la famille des Romanov.

    S’entourant de fidèles conseillers et tenant à l’écart la noblesse en raison des conflits qui ont marqué son enfance, il réunit en 1550 le premier zemski sobor de l’histoire russe, une assemblée représentative, sorte d’états généraux, convoquée de façon irrégulière. Son œuvre réformatrice s’attache à réorganiser le pays et à renforcer sa position autocratique en affaiblissant le pouvoir des boyards et de l’Église.

    En 1550, il lance une réforme du système administratif et judiciaire : des directions unifiées sont créées pour les finances, les affaires étrangères et la guerre ; les pouvoirs des voïvodes, les gouverneurs de provinces, sont limités. En 1560, c’est l’administration locale et le système fiscal qui sont réorganisés, notamment au détriment des boyards qui se voient privés des taxes qu’ils ont toujours eu le droit de prélever sur les impôts collectés par eux pour le tsar.

     

      

    IVAN IV, le TERRIBLE ( VII )

    En novembre-décembre 1564, se déroule la « comédie des abdications » : Ivan IV annonce qu’il a abdiqué et quitte Moscou avec une partie de la cour ; mais quelques semaines plus tard, sous la pression populaire, il accepte de remonter sur le trône après s’être assuré un pouvoir absolu. En 1565, il s’attribue la moitié de la Moscovie comme propriété personnelle. Cette réserve de terres, appelée l’opritchnina, devient une entité administrative séparée, gouvernée directement par le tsar, qui la redistribue à ses partisans en récompense de services rendus à titre personnel ou militaire, établissant ainsi un nouveau corps de fonctionnaires, les opritchniki, sorte de « noblesse de service » qui lui est toute dévouée. Lorsque les boyards, mécontents de la diminution de leur puissance, complotent contre lui, Ivan IV n’hésite pas à les mater dans une répression sanglante, ce qui lui vaut le surnom d’Ivan le Terrible.

    En 1552, les armées moscovites conquièrent et annexent le royaume tatar de Kazan, et Astrakhan devient un territoire russe en 1556 : la pacification des frontières méridionales et orientales ouvre l’est à la colonisation russe.

    Les marches de la Moscovie sont alors de plus en plus occupées par des cosaques, pour la plupart des paysans en fuite, dirigés par un hetman, qui se concentrent tout particulièrement dans les bassins du Don et du Dniepr. En 1581, Iermak, l’hetman des cosaques du Don, organise une expédition contre le khan Koutchoum, dans les régions situées à l’est de l’Oural, pour le compte de la riche famille Stroganov, et bientôt la plus grande partie du bassin de l’Ob est sous domination russe, ce qui marque le début de la conquête de la Sibérie.

    À l’ouest, Ivan le Terrible mène son armée jusqu’à la mer Baltique, se trouve en guerre contre la Pologne et la Suède à plusieurs reprises et conquiert pour un temps la Livonie. Il conclut plusieurs traités commerciaux avec l’Angleterre, autorisant en 1555 la fondation d’une compagnie commerciale anglaise à Moscou. Il fait également venir auprès de lui de nombreux experts et techniciens étrangers, une pratique qui va devenir courante chez tous les monarques russes. Souvent excessif et cruel, Ivan IV fonde une Russie forte et crée un modèle de pouvoir suprême pour les tsars.

    Ivan le Terrible
    Ivan le Terrible

     

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  • Faisant partie de la principauté de Vladimir, la ville de Moscou occupe une position stratégique au carrefour des principales routes commerciales. En 1263, Alexandre Nevski donne Moscou à son plus jeune fils, Daniel. Les ducs de Moscovie se montrent astucieux et travaillent en association étroite avec les khans. Favoris des Mongols, ils peuvent étendre graduellement leurs terres en annexant les territoires voisins. En 1328, l’un des fils de Daniel, Ivan Ier Kalita, obtient des Mongols le titre de grand-prince de Moscovie. Il semble qu’il soit à l’origine de la décision du métropolite de Kiev, Pierre, de s’installer à Moscou en 1326. Ayant ainsi reçu l’approbation de l’Église, les grands-princes de Moscovie commencent à organiser un nouvel État russe.

    Au milieu du XIVe siècle, des conflits internes affaiblissent la Horde d’Or. Le grand-prince Dimitri en profite pour mener une révolte contre les Mongols, la première qui réussit. La grande victoire qu’il remporte à Koulikovo, sur les rives du Don, en 1380 et qui lui vaut le surnom de Donskoï, c’est-à-dire « du Don », marque le déclin de la puissance mongole et l’ascension de la Moscovie.

    Ivan III
    La prise de Constantinople par les Turcs ottomans, en 1453, amène l’Église russe orthodoxe à considérer Moscou comme « la troisième Rome », héritière de Constantinople en tant que centre de l’orthodoxie chrétienne. L’aigle à deux têtes de Byzance est incorporé aux armes de la Moscovie et considéré comme le symbole de la sainte Russie.
     

    Le mariage du grand-prince Ivan III et de Sophie (Zoé) Paléologue, la nièce de Constantin XI, le dernier empereur byzantin, contribue à investir Moscou du rôle de cité sainte impériale, puisque la principauté hérite par cette alliance des droits impériaux.

    Le grand-prince, souverain autocratique plutôt que chef de la noblesse, commence à être appelé tsar. Il agrandit la Moscovie en annexant les États de Novgorod (1478) et de Tver (1485). En 1480, il s’allie au khan de Crimée contre le Grand Khan et profite des conflits internes de la Horde d’Or, désormais divisée en plusieurs khanats, pour refuser de payer le tribut annuel. Trop désorganisés, les Mongols ne peuvent le contraindre à s’exécuter et la domination tatare prend fin à cette date.

    Une fois débarrassé des Tatars, Ivan III porte son attention sur la partie occidentale de l’ancienne Russie kiévienne, alors sous domination lituanienne et polonaise. Profitant des troubles occasionnés par la difficile succession de Casimir IV, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, il envahit le territoire lituanien à deux reprises (1492, 1500), avec l’aide du khan de Crimée.

    À la fin des hostilités en 1503, Moscou contrôle une grande partie de la zone-frontière, et a pris possession de l’État de Viatka et de la principauté de Tver dont l’infortuné prince Michel a jadis conclu une alliance avec Casimir IV.

    Le fils d’Ivan III, Vassili III, qui lui succède en 1505, poursuit la même politique d’expansion vers l’ouest. Il annexe Pskov en 1510, prend Smolensk au grand-duc de Lituanie en 1514 et absorbe la principauté de Riazan en 1521. Sur le plan extérieur, les souverains de Moscovie s’attachent donc à l’agrandissement territorial continu de leur principauté tandis qu’ils s’efforcent de formaliser leur pouvoir autocratique sur le plan interne.

    Ivan III
    Ivan III

     

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  • Gengis Khan

    L'invasion mongole aurait permis de supprimer près de 700 millions de tonnes de carbone de l'atmosphère, selon une récente étude surprenante.

    L'invasion mongole dirigée par Gengis Khan aux 13ème et 14ème siècles a été si vaste qu'elle peut avoir été l'exemple unique dans l'histoire d'une civilisation responsable du changement climatique par l'homme, selon de nouvelles recherches du Département de l'Écologie Globale de la Carnegie Institution.

    Contrairement aux changements climatiques que l'on peut observer aujourd'hui, l'invasion mongole a refroidi la planète de manière efficace en épurant environ 700 millions de tonnes de carbone de l'atmosphère.

    L'explication est toute aussi surprenante que ces chiffres...

    Vers la moitié de l'empire mongol, environ 22% de la superficie mondiale des terres avaient été conquis et environ 40 millions de personnes avaient été massacrées. Ce dépeuplement massif implique que de nombreuses terres sont revenues à la nature.

    En d'autres termes, l'un des effets de l'invasion de Gengis Khan a été un reboisement généralisé provoquant une absorption plus importante de carbone par l'atmosphère.

    "C'est une idée fausse et très répandue que l'impact humain sur le climat a commencé par la combustion à grande échelle du charbon et du pétrole. En fait, les humains ont commencé à influencer depuis des milliers d'années l'environnement en modifiant la couverture végétale des paysages de la Terre par le défrichage des forêts pour l'agriculture", explique Julia Pongratz, qui a dirigé le projet de recherche de la Carnegie Institution.

    L'étude de Pongratz a permis de mesurer l'impact carbone d'un certain nombre d'événements historiques dont l'invasion mongole, la Peste Noire en Europe, la chute de la dynastie Ming en Chine et la conquête des Amériques.

    Ce que tous ces événements ont en commun, c'est le retour généralisé des forêts après une période de dépeuplement massif, mais la longévité de l'invasion mongole a permis de se démarquer comme l'évènement ayant eu l'impact positif le plus important sur le climat de toute l'histoire de l'humanité.

    "Nous avons constaté que pendant les événements courts comme la Peste Noire et l'effondrement de la dynastie Ming, la re-croissance des forêts n'a pas suffi à surmonter les émissions provenant de la décomposition des matières dans le sol, mais pendant les plus durables, comme l'invasion mongole, il s'est passé suffisamment de temps pour que les forêts puissent repousser et absorber des quantités importantes de carbone", ajoute Julia Pongratz.

    Les 700 millions de tonnes de carbone absorbés à la suite des invasions mongoles équivaut à peu près la quantité produite chaque année à cause de l'essence aujourd'hui.

      

    sources :

    http://www.chine-informations.com/actualite/gengis-khan-envahisseur-le-plus-ecolo-de-histoire_26739.html

      

     

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  • L'invasion mongole ( IV )Au début du XIIIe siècle, un danger bien plus grave vient menacer la Russie. Venues d’Asie, les armées mongoles de Gengis Khan font leur apparition. Les Polovtses appellent les princes russes à leur aide et ceux-ci viennent les secourir contre cet ennemi commun. La coalition russo-polovtsienne subit une déroute totale sur la Kalka, près de la mer d’Azov (aujourd’hui la Kalmious), en 1223. Cependant, les Mongols sont rappelés en Asie par le khan après leur victoire et se retirent aussi vite qu’ils étaient venus. En 1237, Batu Khan, petit-fils de Gengis Khan, ramène vers la Russie orientale ses troupes qui, dans leur marche vers le nord, prennent et détruisent la plupart des villes de la région de Vladimir et Souzdal.

    Les armées mongoles sont arrêtées par le terrain difficile de forêts et de marécages situé au sud de Novgorod et Batu Khan est forcé de changer de direction. En 1240, il se dirige vers le sud-ouest et prend Kiev en dépit de la défense désespérée que lui opposent les habitants de la cité. Les Mongols ravagent la Pologne, la Hongrie et s’avancent jusqu’en Moravie.

    En 1242, Batu Khan établit sa capitale à Saraï sur la basse Volga (près de l’actuelle Volgograd) et fonde la Horde d’Or ou khanat de Kiptchak, jouissant d’une grande indépendance vis-à-vis de l’Empire mongol.
     L'invasion mongole ( IV )L’invasion mongole (ou tartare) de 1241 fut pour les hongrois ce qu’avait été l’invasion des Huns, puis ce que fut l’invasion hongroise pour les autres pays d’Occident. (“Que Dieu nous protège des flèches hongroises” fut une prière habituelle dans les monastères occidentaux pendant au moins deux générations). L’invasion tartare faillit être fatale au peuple hongrois; heureusement, il fut sauvé in extremis par la retraite soudaine des troupes mongoles emmenées par Batu-Khan.mis par la retraite soudaine des troupes mongoles emmenées par Batu-Khan.

    L’invasion mongole ravage la Russie et est déterminante pour la suite de l’histoire du pays. La domination des Tatars, les descendants des Mongols de la Horde d’Or, détruit les éléments de gouvernement autonome par assemblée représentative qui sont apparus dans quelques cités russes, met un frein aux progrès économiques et fait prendre à la Russie deux siècles de retard par rapport aux pays d’Europe occidentale. Les coutumes, les lois et le gouvernement des Tatars sont partout imposés.

    La région de Kiev est presque complètement dépeuplée en raison des massacres et de la fuite vers l’ouest des survivants. Un groupe, influencé culturellement par les Polonais et les Lituaniens, devient les Biélorusses ou Russes Blancs.

    Un deuxième groupe, formé par la population slave de Kiev et des régions environnantes, devient les Petits-Russes ou Malorusses. La région de la Kiévie, influencée par des langues et coutumes étrangères qui se superposent aux traditions initiales, est appelée Ukraine. Les habitants de la Russie du Nord deviennent le principal groupe de Russes slaves, les Grands-Russes, influencé par les diverses branches de la population finno-ougrienne.
    Le tribut payé au khanat

    Le nord-ouest de la Russie, épargné par les Mongols, se trouve menacé à la même époque par des envahisseurs venus de l’ouest. Les Suédois traversent la mer Baltique et cherchent à pénétrer dans les territoires de Novgorod. Une armée suédoise débarque sur les rives de la Neva en 1240 et le prince Alexandre prend la tête d’une armée russe pour les repousser. Il défait les Suédois si totalement qu’il est dès lors appelé Alexandre Nevski, c’est-à-dire « de la Neva ». Deux années plus tard, les chevaliers Teutoniques s’avancent à leur tour en provenance de l’ouest. Alexandre Nevski fait traverser à son armée les eaux gelées du lac Peïpous et met les envahisseurs en déroute.

    Continuellement sur ses gardes à l’ouest, Alexandre Nevski préfère éviter le risque d’une invasion venant du sud et adopte une politique de soumission envers la Horde d’Or et de conciliation avec le khan. En 1246, il succède à son père André II comme grand-prince de Novgorod et, en 1252, il est investi par le khan comme grand-prince de Vladimir et Souzdal. La plupart des grands-princes russes suivent son exemple, paient un tribut et se considèrent comme vassaux des Tatars.

    Gengis Khan
    Gengis Khan
     
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  • Saint VLADIMIR, grand-prince de KIEV,

    Égal-aux-Apôtres et illuminateur du peuple russe.

     

    Saint-VLADIMIR--grand-prince-de-KIEV--Egal-aux-Apotres-et.jpgA la suite du siège manqué de Constantinople (864), le Patriarche Saint Photios envoya à Kiev un Evêque accompagné de Prêtres, afin d'y semer les premières semences du Christianisme (1). Mais cette mission fut bientôt interrompue lors de la prise de la ville par les princes varègues (Vikings) Oleg et Igor (880-883), qui favorisèrent l'implantation de leur congénères idolâtres. Par la suite, les trois attaques tentées par les Russes contre la capitale byzantine (911, 944 et 971) conduisirent à l'installation de marchands qui embrassèrent le Christianisme et devinrent missionnaires en rentrant dans leur patrie, si bien qu'en 945 Kiev possédait une assez grande Communauté Chrétienne, qui se rassemblait dans l'église du Prophète-Elie.

    La veuve du prince Igor, Sainte Olga, se fit baptiser alors qu'elle était régente (cf. 11 juil.), mais cette conversion resta personnelle et n'eut pas de répercussion notable dans son peuple. Bien au contraire, dès que son fils Sviatoslav prit le pouvoir, restant sourd aux exhortations d'Olga, il encouragea le paganisme, car la conversion au Christianisme était considérée comme une transgression de la tradition de son peuple et une honte.

    À la mort de Sviatoslav, son fils laropolk, qui était plus favorable aux Chrétiens, devint prince de Kiev, alors que son frère cadet, Vladimir, s'installait à Novgorod. Chassé de là par laropolk, il alla se réfugier en Scandinavie, d'où il revint peu après avec un fort contingent de Varègues.

    Il expulsa son frère, qui mourut au cours du combat, et s'installa à Kiev (980). Les instructions de sa grand-mère, Sainte Olga, et de sa mère, Malousa, n'avaient pu décider Vladimir à renoncer à l'idolâtrie et animé d'un zèle ardent pour les dieux des Vikings, dès son intronisation, il fit édifier sur les hauteurs de la cité un temple dédié au dieu du tonnerre, Péroun, où l'on faisait même des sacrifices humains. Et, conséquence de cette impiété, le prince menait une vie excessivement débauchée, qui le rendit tristement célèbre. Monarque belliqueux et soucieux d'étendre son territoire, il avait déclaré une guerre sans merci aux peuples voisins : Bulgares et Lituaniens. Au retour d'une campagne victorieuse contre les Jatvagues (983), il décida de rendre grâces aux dieux par un sacrifice humain. Le sort tomba sur un marchand varègue, Théodore, et son fils Jean, qui étaient Chrétiens et qui devinrent ainsi les premiers-Martyrs du sol russe (cf. 12 juil.). bougie10-copie-1

    Cet ignoble sacrifice fit cependant une forte impression sur l'âme de Vladimir. Il se mit alors à méditer sur la religion et à nourrir des doutes à propos de l'idolâtrie. Ces préoccupations vinrent à la connaissance des peuples qui vénéraient un seul Dieu: les Bulgares musulmans de Kama, les Juifs Khazars, les Germains, Chrétiens latins, et les Grecs Orthodoxes. Ils envoyèrent des émissaires à Kiev, qui essayèrent d'influencer le prince en présentant leurs arguments; mais seul l'envoyé de Byzance parvint à capter son attention en réfutant toutes les autres religions et en lui exposant l'oeuvre salvatrice de Notre Seigneur Jésus-Christ.

    Après avoir consulté ses boïars, le prince décida d'envoyer ses propres ambassadeurs dans ces différents pays, afin de se rendre compte par eux-mêmes de la manière dont on y vivait la religion. Quand les émissaires envoyés dans la capitale byzantine assistèrent à la Divine Liturgie et aux diverses cérémonies qui avaient lieu à Sainte-Sophie, leur impression fut si forte qu'ils en restèrent stupéfaits et rapportèrent ensuite à leur souverain : « Nous ne savions plus si nous étions au ciel ou sur la terre.

    Car il n'y a pas sur terre un tel spectacle, ni une telle beauté, et nous sommes incapables de l'exprimer. Nous savons seulement que c'est là que Dieu demeure avec les hommes, et que leur culte dépasse celui de tous les pays. Cette beauté nous ne pouvons l'oublier, et nous savons qu'il nous sera désormais impossible de vivre en Russie d'une manière différente! » Convaincu que cette gloire manifestée dans la Liturgie ne pouvait être que le respIendissement de la Vérité, Vladimir se décida donc à devenir chrétien.

    Entre-temps, l'empereur de Byzance, Basile II, affaibli par la guerre contre le tsar des Bulgares, Samuel, et menacé d'être expulsé de Constantinople par la révolte de Bardas Phocas (987), fit appel au grand-prince de Kiev. Vladimir proposa de lui envoyer six mille Varègues, mais demanda en échange la main de sa soeur, Anne Porphyrogénète, en promettant de se convertir au Christianisme avec tout son peuple. Grâce à l'intervention des Varègues la révolte de Bardas fut réprimée, mais l'empereur tarda à tenir sa promesse et à envoyer à Kiev sa soeur qui répugnait à s'unir à un païen. Jamais, en effet, une princesse de rang impérial n'avait été mariée à un barbare.

    Vladimir marcha alors vers la Crimée et s'empara de la ville de Cherson, menaçant de poursuivre vers Constantinople si l'empereur ne tenait pas sa promesse(2). Effrayé, Basile envoya sans retard sa soeur, accompagnée de l'Evêque Saint Michel (cf. 30 sept.) et des Prêtres qui avaient été assignés pour la mission en Russie. Le grand-prince fut baptisé, sous le nom de Basile, le jour de la Théophanie(3) avec les officiers de sa suite, puis on célébra les noces(4).

    En cadeau Vladimir rendit la ville de Cherson aux Byzantins, puis il repartit pour Kiev, avec la princesse et les Clercs qui avaient pris à Cherson un fragment des Reliques de Saint Clément de Rome ainsi que d'autres glorieux trophées, Icônes et objets de culte.

    Aussitôt arrivé dans sa capitale, le prince libéra de leurs obligations ses épouses païennes, déclarant qu'il ne pouvait désormais avoir qu'une seule épouse, et il commença à purifier la ville de tout culte idolâtre. Avec le même zèle qu'il avait auparavant pour le culte des faux dieux, il fit renverser leurs idoles et ordonna d'attacher la statue de Péroun à la queue de chevaux, qui lui firent dévaler la colline et allèrent la précipiter dans le Dniepr aux yeux de tout le peuple. Saint Michel commença alors à prêcher la parole de Dieu, aidé par Vladimir en personne.

     Le jour de la Pentecôte, une multitude d'habitants de Kiev fut baptisée dans le fleuve: jeunes et vieux entrèrent ensemble dans le bain de la nouvelle Naissance, les uns plongés dans l'eau jusqu'au cou, d'autres jusqu'à la taille, les enfants groupés au bord et les nourrissons dans les bras de leurs mères. L'Evêque célébra le Baptême et demanda au prince Vladimir de servir de parrain à tout son peuple.

    Changeant complètement son caractère et adoptant la douceur des moeurs évangéliques, Vladimir supprima la peine de mort et mena dès lors une vie agréable à Dieu, qui le fit surnommer par son peuple: le "Soleil radieux". Il fit édifier des églises à la place des temples païens, et en particulier une splendide église, dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu, fut érigée à l'endroit même du Martyre de Saint Théodore et de son fils, à laquelle le prince affecta un dixième de ses revenus(5). Il fonda aussi des écoles pour l'instruction du peuple et la formation des Prêtres.

     Des missionnaires furent envoyés dans les autres principautés, afin d'y proclamer la Bonne Nouvelle en langue slave(6). La ville de Kiev devint ainsi le siège de l'Evêque métropolitain, dépendant du Patriarcat de Constantinople, ayant juridiction sur cet immense territoire. Du fait de la résistance des prêtres païens, seule la principauté de Novgorod resta rétive, et c'est par la force que Vladimir y imposa le Christianisme.

    Vers la fin de sa vie, après la mort de sa femme, le Saint prince eut à endurer de cruelles afflictions de la part de ses deux fils aînés, Sviatopolk et Iaroslav. Sous l'influence de son beau-père, le roi de Pologne, qui l'avait convaincu de se convertir au catholicisme, Sviatopolk s'insurgea contre Vladimir, qui fut mis en prison, et une guerre de courte durée éclata entre la Pologne et la Russie (1013). L'année suivante, Iaroslav, profitant de la haine que nourrissait la principauté de Novgorod à l'égard de Kiev qui lui avait retiré l'hégémonie au temps d'Oleg, fomenta une révolte. Mais avant que la guerre ne soit déclarée, saint Vladimir tomba gravement malade.

    Il envoya son fils Boris combattre contre les Petchénègues, païens endurcis et de moeurs sauvages, qui attaquaient son territoire, et relâcha Sviatopolk avant de rendre son âme à Dieu, le 15 juillet 1015. Sviatopolk essaya de cacher au peuple la mort de son père(7); mais au matin la cathédrale, dans laquelle le corps avait été transporté, se trouva entourée de milliers de personnes de toutes qualités, qui versaient d'abondantes larmes et élevaient vers Dieu leurs lamentations, car ils venaient de perdre leur père et le nouvel-Apôtre qui leur avait apporté la lumière de la foi et qui, tel un autre Constantin, avait élevé leur peuple au rang des grandes nations chrétiennes.

    Ses précieuses Reliques furent cachées pendant l'invasion mongole, et on ne les retrouva, dans les ruines de l'église, qu'en 1631. Son crâne est conservé dans l'église principale du Monastère des Grottes de Kiev, sa mâchoire dans la Cathédrale de la Dormition à Moscou, et d'autres fragments dans divers Sanctuaires de Russie.

    1). Selon d'autres, ils furent envoyés par le Patriarche Saint Ignace.
    2). Selon certains historiens, la prise de Cherson ne fut pas un acte de menace. Au contraire Vladimir serait venu alors en aide à Basile en prenant cette ville qui s'était insurgée et avait pris parti pour Bardas Phocas.
    3). En 989 à Cherson ou selon d'autres en 988 à Kiev. La Chronique russe rapporte que Vladimir étant devenu aveugle peu avant son baptême, recouvra la vue en sortant des eaux baptismales.
    4). Il semble que le mariage ait plutôt eu lieu à Kiev, après le Baptême du peuple.
    5). Lors du grand incendie de 1070, 700 églises furent détruites à Kiev. Ce qui montre l'importance de la christianisation. En ce temps-là Kiev était considérée comme une des principales capitales d'Europe en ce qui concerne les arts et les lettres.
    6). C'est de Bulgarie, où l'oeuvre des Sts Cyrille et Méthode avait été poursuivie par leurs disciples, que furent importées les traductions indispensables à la formation de la culture ecclésiastique de la Russie de Kiev. Ce fut surtout Iaroslav le Sage, successeur de St Vladimir (1019-1054), qui favorisa cette activité de traduction des livres grecs.
    7). C'est lui qui fit assassiner peu après les deux fils préférés de Vladimir, qu'il avait eu de la princesse Anne: Saints Boris et Gleb(cf 24 juil.).

      

    sources : http://www.religion-orthodoxe.com/article-saint-vladimir-grand-prince-de-kiev-egal-aux-apotres-et-illuminateur-du-peuple-russe-53399602.html

      

     

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    Vladimir le grand ( III )

     

    Pourtant, dès ses débuts, l’Église orthodoxe russe diffère de son modèle byzantin. Le culte et l’instruction religieuse y sont pratiqués en slavon, à partir de l’écriture cyrillique introduite par les évangélisateurs des Slaves, Cyrille et Méthode. Bien que placés sous l’autorité canonique du patriarche de Constantinople, le métropolite de Kiev et l’ensemble de l’Église dépendent en fait du grand-prince. Très influencée par la culture byzantine, la Kiévie trouve dans la religion le facteur d’unité politique et culturelle qui lui manque.

     

      

      

    Vladimir le grand ( III )

    Vladimir meurt en 1015 et le partage de ses possessions entre ses fils donne immédiatement lieu aux habituels conflits de succession. Son fils aîné, Sviatopolk le Maudit (1015-1019), obtient le pouvoir suprême et, pour affermir sa position, fait assassiner ses demi-frères Boris et Gleb, qui deviennent rapidement des martyrs importants de la religion orthodoxe. Il est à son tour déposé par son frère Iaroslav le Sage, prince de Novgorod. Ce dernier entreprend de reconstituer l’empire de son grand-père Sviatoslav et en 1036, après la mort de son frère Mstislav le Brave qui règne sur Tchernigov et toute la région située à l’est du Dniepr, il devient maître de toute la Russie. Son règne constitue l’âge d’or de la Kiévie. Il dote sa capitale d’édifices magnifiques, dont la fameuse cathédrale Sainte-Sophie, fait ouvrir de nombreuses écoles et édicte le premier code de lois russe, la Rousskaïa Pravda (« la Vérité russe »). Il noue des liens avec l’Occident et marie sa fille, la princesse Anne, au roi de France Henri Ier, en 1051.

    Le déclin de Kiev
    Bien que Iaroslav ait essayé de fixer des règles de succession, sa mort en 1054 marque la division de la principauté entre ses fils et le début du déclin de la Kiévie. De partage en partage, la Russie devient une mosaïque d’États insignifiants, presque continuellement en guerre les uns contre les autres.

    Vladimir II Monomaque, le petit-fils de Iaroslav, essaie une dernière fois d’unifier le pays mais sa mort en 1125 met fin à ses tentatives d’alliances. Ses fils doivent faire face à de nouvelles oppositions. Des principautés défient alors la suprématie de Kiev : la Galicie et la Volhynie au sud-ouest, Tver et Vladimir-Souzdal au nord-est, Smolensk au nord et Novgorod, de loin la plus puissante, située sur un territoire limité par le golfe de Finlande, le lac Peïpous, le cours supérieur de la Volga, la mer Noire et la Dvina septentrionale.

    Le déclin de la Kiévie est également accéléré par la rupture des liens commerciaux avec Constantinople à la suite du sac de la ville par les croisés en 1204, ce qui a pour conséquence la migration d’une partie des habitants de Kiev vers le nord. Novgorod, ainsi renforcée, devient une principauté au commerce florissant tourné vers la mer Baltique, siège au XIIIe siècle d’un grand comptoir de la Ligue hanséatique. Kiev perdit bientôt son rôle de centre culturel, une place qui fut reprise par les cités de Souzdal, Vladimir et enfin Moscou, fondée vers 1147 par Iouri Dolgorouki, prince de Rostov-Souzdal. En 1169, André Bogolioubski, le fils de ce dernier, s’empare de Kiev et du titre de grand-prince qui est désormais affecté à sa principauté de Vladimir. L’épisode sonne le glas de la principauté de Kiev.

    Vladimir le Grand
    Vladimir le Grand

    La Russie devient une fédération de cités-États dispersées, liées par une langue, une religion, des traditions et des coutumes communes, et dirigées par les membres de la vaste maison riourikide, généralement en guerre les uns contre les autres. La menace se trouve également aux frontières : à l’ouest, les Polonais, les Lituaniens et les chevaliers Teutoniques font des incursions régulières sur le territoire russe, constamment soumis au sud aux expéditions des Polovtses, nom donné par les Russes aux Coumans, peuple de nomades turcs. L’un de ces raids est le sujet du poème épique russe le Dit d’Igor et inspirera à Borodine son opéra le Prince Igor. "Russie"

      

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