• HISTOIRE DES BOULES EN SULFURE.... 

     Cet objet de collection, accessoire de bureau, vendu à l'origine à prix modeste, apparut sur le marché vers 1845 et a fait l'objet d'un succès remarquable.

     

    Tout commence par la découverte de la fabrication du cristal en Angleterre en 1751, et en France 20 ans plus tard.

     

    Ensuite émergea le Sulfure dont les premières fabrications remontent à 1790. Ce mot désigne exclusivement des incrustations de camées dans des formes en cristal ou en verre.

    Le camée est sculpté dans de la pâte céramique (stéatite).

     

    Au contact du cristal en fusion, le camée prend un éclat semblable à celui du sulfure d’argent.

     D’où sans doute l'origine du nom des objets. Par association on a probablement appliqué ce terme aux inclusions de motifs décoratifs dans du cristal ou du verre, inclusions qui n'ont absolument rien à voir avec le soufre ni aucun de ses composés.

      

      

     La haute température du cristal/verre détériorant le camée, la complexité des procédés de fabrication a pris de longues années de recherches et de mises en oeuvre.

     

      

    On utilisa d'abord du kaolin pour fabriquer la porcelaine, ensuite on lui a adjoignit du silicate de potasse de telle sorte que le mélange ait la même densité que celle du cristal.

     

      

      

    La stéatite, craie des tailleurs, s'est enfin avérée être la mieux adaptée à l'incrustation dans le cristal. Ensuite, bien sûr, on a cherché à colorer la composition obtenue.

     

    Des bijoutiers, artisans, des cristalleries en France,en Angleterre, aux Etats-Unis, en Bohême ont fabriqué des sulfures de haute qualité, mais les plus beaux exemplaires sont français.

     

     

    Sulfure Saint-Louis réalisé en 1953

    à l'occasion du couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre , avec couronne de bonbons.

     

     

    Les presses-papiers sont nés 50 ans plus tard (1845), ainsi que les boules d'escaliers, les boutons de porte et les cachets.

     Boules d'escalier.

     

    Le collectionneur s'appelle un scalaglobuphile.!HISTOIRE DES BOULES EN SULFURE....

     

     

    Les premières boules ont été des millefiori (mille-fleurs) : des boules de cristal enfermant des parcelles de cristal opaque coloré formant des motifs ressemblant à des fleurs. La tranche apparente ressemble à une gourmandise acidulée, on appelle ces boules des "bonbons".

     

    Le procédé est vénitien: je simplifie : des baguettes d'opaline multicolores, de formes différentes, étirées, moulées, refroidies, tronçonnées en bonbons. Ensuite on les pose sur un disque en fonte comportant autant de cavités que de bonbons à enfermer dans le presse-papiers.

     

    On applique sur ce disque une paraison de cristal clair pour coller les bonbons au cristal. On aplatit pour former la base puis on verse une autre quantité de cristal sur l'ensemble et on forme la boule.

     

    La pièce est ensuite recuite, polie, retaillée etc..., çà ne se fait pas avec une baguette magique!

    L’étincelle vint évidemment d'un verrier vénitien mais les Egyptiens connaissaient aussi les bonbons “millefiori”.

     

    Avec des émaux de couleur modelés à chaud, on forme des fleurs traitées à plat ou en bouquet, des fruits, des légumes, des insectes : les serpents, les lézards et les salamandres se disputent la vedette, le papillon arrive loin derrière.

     

    Ils sont souvent associés à des fonds de dentelles ou "mousseline", ou à des filigranes, des torsades, des marbrés, des sablés, des mouchetés, des sujets, des spirales...

     

    Les fleurs font partie du registre classique sauf si elles se présentent en bouquet. Certaines variétés: le dahlia unique de St Louis ou le Bouton d'Or de Baccarat sont les plus recherchées.

     

    Des milliers de boules ont été produites, du chef-d'oeuvre au bibelot médiocre.

    Seuls les motifs peu répandus intéresseront le collectionneur averti.

     

    L'autre critère de sélection réside en l'exécution : le cristal doit être limpide, sans failles ni bulles, aucune striure ni redent; ni jointure ni ressaut autour de la base. Le sujet bien central et les coloris raffinés.

     

    HISTOIRE DES BOULES EN SULFURE....Plus l'objet joue le mystère, plus il est convoité, c'est le cas des rares "overlays": la boule de cristal est recouverte d'une double ou triple couche de verre, et taillée, ce qui permet de voir par transparence le décor emprisonné.

     

     

    Overlay or, exceptionnel

    retaillé de fenêtres montrant sous différents angles un bouquet dressé tricolore entouré d'une torsade filigranée bleue et blanche.

    Musée des Cristalleries de Saint-Louis.

     

    Les boules presse-papiers sont divisées en 3 groupes : entre 3 et 6 cm, entre 6 et 9 cm et un magnum de + de 9 cm.

    Les plus célèbres objets venaient de France : Saint-Louis, Baccarat, Clichy;

    d'Angleterre: Wedgwood et Bristol;

    d'Autriche : Murano(Venise) puisque Venise faisait encore partie de l’empire austro-hongrois;

    USA, Massachusetts: Boston et Sandwich Glass C°, New England Glass C° .

     

     

    Actuellement les boules se négocient surtout à l'étranger.

    Les grandes ventes ont lieu à Londres chez Sotheby’s et chez Christies, à N.Y. chez Parke-Bennett et en France à l’hôtel Drouot. Une boule Clichy a été vendue en 1970 pour 110.500,-FRF, une autre en 1983 à New York adjugée par P. Jokelson pour 143.000 US$ représentant des "vers à soie sur feuille de mûrier"

     

     

    Grands collectionneurs :

    Le Roi Farouk d’Egypte, Colette, Eva Perron en Argentine, Jeanne Lanvin, Mme Evangeline Bergstrom en Usa, Truman Capote, Colette*, Mr. Arthur Rubloff dont la collection était évaluée à env. 1 milliard de USD!

    Les premières collectionneuses furent curieusement des femmes anglaises, américaines et françaises.

     

     

     

     

    Les boules presse-papiers

     

     

     

     

     

     

    Nées au XIXe siècle, elles n'ont cessé d'évoluer et sont aujourd'hui plus éclatante que jamais.

     

     

     

    Les presse-papiers apparaissent dans les années 1840 alors que se développe le courrier postal.

     

     

     

    Lourds et compacts ils servent d'abord à l'impression des timbres puis sont utilisés pour presser er serrer les lettres sur les bureaux: on parle alors de serre-papiers.

     

     

     

    Très vite, ils vont être davantage appréciés pour leurs qualités décoratives que pour leur fonction utilitaire.

     

     

     

    La découverte de la technique du millefiori (ou mille fleurs) utilisée à Venise dès le XVe siècle va donner ses lettres de noblesse aux press-papiers.

     

     

     

    Au milieu du XIXe siècle les Français portent cet art au sommet.

     

     

     

     

     

     

    Saint Louis et Baccarat (Lorraine) et Clichy (près de Paris) monopolisent le marché.A elles seules ces trois manufactures vont réaliser près d'un demi-million de presse-papiers en 15 ans.

     

     

     

    Les fabricants recherchent sans cesse de nouvelles techniques et de nouveaux motifs : millifiori, sulfures, overlay se multiplient,le succés est tel que de nombreuses imitations en verre ordinaire seront réalisées dans de nombreux pays européens.

     

     

     

    Vers la fin des années 1860 la mode évolue,la production des grandes cristalleries s'essouffle et s'arrête progressivement,ils tombent peu à peu dans l'oubli.

     

     

     

    En 1950,ils connaissent une renaissance grâce à une forte demande des Etats-Unies,les techniques sont redécouvertes chaque année. Baccarat et Saint Louis éditent de nouveaux modèles en séries limitées.

     

     

     

    Entre les modèles anciens et les presse-papiers modernes il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.

      

      

    Musées

    * Musée des Cristalleries Saint-Louis, 30.rue du Paradis, Paris (F)

    * Collection des Cristalleries St Louis à Saint-Louis-lès-Bitche, Moselle (F)

    * Le musée du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris (F),

    * The Corning (introduire "Paperweights") Museum of Glass, à Corning, N.Y state, à 300 km au N-E de N.Y. vers Buffalo (Usa.)

    * New York Historical Society (coll. Sinclair), N.Y.(Usa)

     

    * COLETTE : "Voyage égoïste", chap. "Presse-Papiers"

     

     

    * * *

     

    Louis LELOUP, belge, le plus grand de nos maîtres verriers contemporains. A appris son métier à la célèbre Cristallerie du Val St Lambert.

    Musée Louis Leloup à Kyoto, Japon.

    liege.be/expoleloup

     Millefiori daté de 1853. On y retrouve la date, des silhouettes de coq, de chien, de daim, d'une rose et d'un papillon, dispersées entre des bonbons typiques avec étoiles pointées. Musée de Baccarat à Paris.Sulfure Saint-Louis réalisé en 1953 à l'occasion du couronnement de la reine Elisabeth II d'Angleterre , avec couronne de bonbons.

     

     

      

    Sources :

    E.MANNONI, “Sulfures et boules presse-papiers “), Ed. Ch.Massin, Paris, s.d.

    Laurence MOUILLEFARINE "Le destin des Boules de Cristal" dans Madame Figaro.

    The Journal of Glass Studies.

    Association Internationale des Collectionneurs de Presse-Papiers

     

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