• HISTOIRE du CORSET

      

    PARIS

    L'histoire du corset

      

    Le corset dit « baleiné » fait sa première apparition durant la période minéenne (vers 1700 av JC) pour se retirer virtuellement de la scène jusqu’à la Renaissance (XVème Siècle).

    Les premiers corsets s’affichent en France au XVème siècle et s’installent avec la propagation de la mode espagnole au milieu du XVème Siècle qui lance la première grande période du corset.

     

    Le corset, mot dérivé du latin « corpus » (corps), est un sous vêtement féminin composé de baleines, destiné à modeler le buste. Il a pour effets d’affiner la taille et de maintenir la poitrine. Aujourd’hui, le corset est plus souvent porté comme vêtement de dessus.

    Quasiment disparu depuis le début du XXe siècle, le corset dans son apparence la plus connue apparait à la Cour d’Espagne au XVIe siècle, modelant d’abord le corps de la noblesse, censé signifier la droiture, la fermeté d’âme et de mœurs. Après avoir été adopté par la bourgeoisie, il faut attendre le XVIIe et XVIIIe siècle pour qu’une grande partie de la population porte le corset, dans une version simplifiée, peu baleinée.

    Le corset au fil des siècles

    Le corset apparait au cours de la Renaissance, il a alors une silhouette conique, et a pour fonction une mise en forme. Jusqu’au XVIIIe siècle, il y a peu de réduction de la taille. Le corset est réservé à la haute société. Des petites parties décoratives et une « pièce d’estomac » apparaissent, pour orner le devant du corset.
    Suite à la révolution française, le corset disparait momentanément. Il revient dans les années 1810, mais la forme change. La mode est alors à la réduction de la taille. Les seins ne sont plus écrasés mais soutenus. La « pièce d’estomac » disparait. Dans les années 1840-1850, le corset abandonne les bretelles, la réduction de la taille s’accentue. Le baleinage métallique apparait avec une construction en « bandes » verticales.


    Les années 1860 sont celles du corset court, couvrant à peine les mamelons, bas sur la poitrine et sur les hanches. Les décennies suivantes voient le corset s’allonger, des pièces élastiques apparaissent sur les hanches. On utilise des pièces triangulaires (les goussets). Les années 1880/90 marque l’âge d’or du « busc cuillère », élément rigide placé devant le corset, suivant l’arrondi du ventre. PARIS


    La belle époque (1870-1914) voit le busc du corset, devenir très droit et très rigide. Les fesses sont portées en arrière, très cambrées. La poitrine se porte basse et les hanches sont larges. Ce corset dit « abdominal » fut inventé par Inès Gaches-Sarraute.
    Dans les années 1920, le corset voit la ligne de poitrine tomber pour évoluer vers la gaine. La taille n’est plus marquée.
    De 1930 à 1970, le corset disparait, au profit de la gaine. Les seuls corsets fabriqués sont destinés au cinéma, au théâtre ou pour des séances photos comme dans Newlook.

    Le corset est de retour depuis la fin du XXe siècle. S’il n’existe plus au quotidien, le corset devient une pièce de lingerie esthétique moins baleinée, prenant alors la forme d’une guêpière ou d’un bustier. Mais des marques de prêt-à-porter remettent le corset classique à la mode, séduisant aussi bien les nouvelles mariées que les gothiques.

    L’essor du bustier

    Le bustier, sous vêtement féminin, a pour but de soutenir et mettre la poitrine en valeur. Le bustier, contrairement au soutien gorge, couvre la poitrine et descend pour recouvrir l’abdomen. Le bustier est une déclinaison du corset mais s’en écarte, maintenant moins la taille.
    Composé de deux pièces lacées entre elles dans le dos, le bustier se distingue du corset car il vise principalement à mettre le buste (la poitrine) en valeur. Il est plus court que le corset, ce qui ne lui permet pas de maintenir un ventre plat comme le fait le corset.
    Le bustier est aujourd’hui une pièce de lingerie prisée par les femmes pour séduire sans avoir les inconvénients du corset.

     

    Le Corset

    Le corset a longtemps été synonyme d’élégance et sa forme s’est adaptée aux besoins des modes, aux types de robes et à la conception esthétique du corps de la femme à travers l’histoire.

    Le corset est l’instrument de séduction par excellence mis au service de la femme qui peut jouer à l’apprenti Dieu en redessinant à souhait ses propres formes.

    Très rigide au départ, le corset devient plus ample, avant de se resserrer et de ne ressembler qu’à une large ceinture ; parfois utilisé pour rehausser la poitrine, il est également utilisé pour la comprimer.

    La plupart du temps le corset est porté pour affiner la taille et amplifier les hanches. S’adaptant à toutes les silhouettes toutes les femmes peuvent le porter. Déjà dans l’Antiquité les femmes s’évertuent à affiner leur taille aux moyens de larges ceintures de cuir.

    Au départ, le corset se porte par-dessus les chemises de corps et se laçer dans le dos .

    Le corset est un accessoire réservé à la noblesse, qui soutient le corps autant qu’il le torture.

    Le corset offre aux femmes la possibilité de repousser les limites de dame nature en se modelant un corps plus sexy.

    De forme rigide, le corset s'avère indispensable pour accompagner la crinoline (robe à cerceaux), en donnant une longue et fine taille.

     PARIS

    Les corsets du premier tiers du XVIème S étaient de rigides cages à charnières de fer tiennent plus de l’armures perforée de trous que du corset.
    Fort heureusement pour les dames qui ont le courage de les porter ils sont rapidement remplacés par de l’acier flexible moins rigide.

     

    Durant la dernière partie du XVIème s, les corsets sont baleinés, allongés et fermement maintenus par le centre du busc en métal, en os ou en bois.
    Les femmes confinées dans leur crinoline et leur corset, se déplacent de manière très majestueuse d’un pas plutôt glissant que naturel.

     

    Il faut attendre le début du XVIIème S pour que les décolletés soient une fois encore réintroduits sous l’influence de la mode française.

     

    Le corsage serré est baleiné pour donner une forme concave sous la poitrine et est ouvert sur le devant.

     

    Le corset fortement baleiné fermé avec un laçage dans le dos et devant est coupé et formé pour remonter la poitrine.

     

    L’extrême décolleté du corsage interdit les bretelles.

     

    C’est la fameuse forme « sablier » (avec l’age d’or du busc cuillère qui allonge le buste) des corsets de la seconde moitié du XIXe siècle qui sont restés imprégnés dans l'imaginaire collectif.PARIS

     

    Les deux guerres mondiales et l’avènement du féminisme mettent le corset en éxil pour un siècle.

    Les femmes s’habillent à la garçonne par souci d’efficacité au travail , boudant leur cage dorée au profit de vêtements bien plus amples et légers qui cachent voire écrasent leurs formes.

     

    Le corset ainsi oublié réapparaît à la fin des années 80. De grands couturiers s’y intéressent en mettant l’accent sur l’aspect esthétique et sensuel de ce dernier.

     

    Aujourd’hui, le corset se porte dessus comme dessous, il met les formes en valeur et symbolise l’archétype de la femme fatale, érotique, un tantinet impertinente de sensualité pour afficher une image résolument féminine.

     

    Le corset est devenu une arme redoutable de séduction.

     

    Le corset, comme les chaussures, fut l’un des premiers objets à être traité comme fétichiste, et reste l’un des plus importants parmi ces modes-Voir le "teight" avec la pionnière amricaine en la matière Joan Collins-

     

    La vogue du corset au XIXème siècle

    Si vous vous souvenez bien, je m’étais arrêtée en 1810 avec le corset à la Ninon dans mon premier article sur les origines du corset. Il est grand temps de faire un bond dans le temps et de retrouver nos chères coquettes…

     

    PARIS

     

     

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    La Révolution industrielle

    Ce n’est que vers 1819 que la taille, demeurée pendant une vingtaine d’années très haute, redescend petit à petit et commence à se marquer par le serrement d’une ceinture. A partir de 1825 la taille a repris la place qui lui est propre. Avec la vogue du Romantisme les femmes de la haute société et de la bourgeoisie veulent se dématérialiser, n’être plus qu’un corps léger et fin, pour cela elles se lacent de plus en plus fortement pour se créer une taille de guêpe.

    Les modifications de la taille de 1810 à 1825

    Les modifications de la place de la taille de 1810 à 1825

     

    On peut penser que seule une minorité de femmes portaient des corsets si fortement serrés. Cet aspect est vrai jusqu’au XIXème siècle. A partir de de cette période la Révolution industrielle touche tous les niveaux, notamment le secteur du textile. Ce boom économique va précipiter l’ampleur du corset et de son utilisation.

    Le commerce crée une demande nouvelle, l’ouverture des magasins de nouveautés vers 1830-1840 qui deviendront les Grands Magasins à partir de 1860, permet aux femmes de toutes les classes, de pouvoir se vêtir à un prix moins élevé et d’avoir une garde-robe plus importante en comparaison des générations précédentes. La mode et le corset se démocratisent durant la Monarchie de Juillet sous le règne de Louis-Philippe de 1830 à 1848. Le commerce prend de l’ampleur et les marchands textiles utilisent ce progrès pour mettre en place une mode vestimentaire en perpétuelle évolution. Les femmes souhaitent suivre ces tendances, on voit fleurir les journaux féminins qui décrivent chaque tenue dessinée. S’échafaude ici le système que l’on connaît bien à notre époque, à savoir l’accroissement de la demande sous l’effet de la publicité qui crée l’envie.

    Tous ces facteurs permettent de voir un pic de fabrication des corsets durant la seconde moitié du XIXème siècle. En 1860 on ne vend pas moins d’un million de corsets à Paris. Qu’il soit fait sur mesure par les corsetières, ou sur des tailles standardisées par la confection, chaque femme veut son corset.

    Léon Riotor, La couturière et son buste, 1900

    Léon Riotor, La couturière et son buste, 1900

    Le corset cambré 1850-1870

    Corset Léoty, 1867

    Corset Léoty, 1867

    Ce corset est assez court, il pince fortement la taille et met en valeur la poitrine et les hanches. Les seins sont à moitié dénudés et la gorge surélevée. Quant aux hanches elles ont un aspect beaucoup plus rebondies en comparaison avec la finesse extrême de la taille. Au corset cambré est associé le port de la crinoline-cage à cette époque. Les crinolines étaient composées d’un jupon à cerceaux en acier qui permettait de créer un volume extrême aux jupes des femmes. (Ces crinolines que nous pourrons admirer au musée Galliera dès le 29 novembre :-)

    Crinoline, 1865, Collection du Kyoto Costume Institute

    Crinoline, 1865, Collection du Kyoto Costume Institute

    Cette silhouette a été mise à la mode par l’impératrice Eugénie qui trouvait dans ce corset le moyen de mettre en valeur sa fine taille et son décolleté.

    L'impératrice Eugénie

    L'impératrice Eugénie

    Le buste de la femme n’est pas du tout allongé, il est pincé entre la poitrine et les hanches, comme si son tronc avait diminué. Cette silhouette diminue la longueur du buste pour accroître l’effet créé de la crinoline. On peut y voir comme une opposition des formes et des volumes dans l’élaboration même du corps. Le haut de la silhouette doit être étroit et fin, tandis que les jambes sont cachées derrière une multitude de tissus et de cerceaux.

    Le corset cuirasse 1873-1885

    La circonférence exagérée de la crinoline lasse. A partir de la IIIème République le volume de la jupe s’exporte vers l’arrière de la silhouette. Le devant quant à lui devient plat. Un nouvel accessoire est créé en conséquence pour créer ce volume, il s’agit de la tournure. C’est un coussinet rigide rembourré, placé sur le postérieur. Elle accentue ainsi la cambrure des reins. La silhouette de la femme est différente si on la regarde de face ou de profil. De côté on voit apparaître comme un faux-cul.

    Tournure, 1870, Collection Kyoto Costume Institute

    Tournure, 1870, Collection Kyoto Costume Institute

    Pour ce qui est du buste un changement s’opère dû à la nouvelle mode. les femmes utilisèrent alors le corset cuirasse. Celui-ci est conçu pour amplifier, comme la tournure, la chute des reins, de ce fait il est très cambré à la taille. Pour obtenir un nouveau maintien du corps on change la forme du corset. Les seins sont plus vêtus, la taille est allongée, et le ventre amplifié par l’utilisation d’un busc, en forme de poire, qui est inséré entre la doublure et le tissu du corset. Ce busc est placé verticalement au centre, entre la taille et les hanches, il donne une forme rebondie au ventre. Les hanches enfin sont enveloppées davantage. Pour obtenir une plus forte cambrure au niveau des reins, à l’endroit même où commence la tournure, on lace très fortement la taille.

    Corset 1883, Victoria and Albert Museum

    Corset 1883, Victoria and Albert Museum

    Busc en poire et poulies

    Busc en poire et buscs droits

    Un changement progressif s’opère, le buste est allongé tout en gardant l’amplification du volume des seins et des hanches. Toute la silhouette est conçue autour de l’amplification à outrance de la cambrure des reins.

    Seurat, Un bras levé, 1884-85

    Seurat, Un bras levé, 1884-85

    Le corset droit devant 1890-1910

    Ce n’est qu’à la toute fin du XIXème siècle qu’apparaît une mode totalement nouvelle qui crée un maintien différent au corps de la femme, la silhouette en S. Celle-ci peut être résumée en ces termes, une poitrine généreuse, une taille ultra fine et une croupe saillante: on obtient un S vu de profil.

    Où se trouve la nouveauté dans cette silhouette? Elle réside dans la disparition du volume artificiel du bas du costume. La silhouette est beaucoup plus fluide.

    Corset "sans ventre", vers 1890

    Corset "sans ventre", vers 1890

    Pour arriver à une silhouette longue et gracile, on met en place un corset droit devant ou corset sans ventre. il a pour but, comme l’indique son nom, de faire disparaître toute rondeur au niveau abdominal. Le corset est allongé, il descend très bas, il emboîte complètement les hanches et descend jusqu’à la région du pubis. En revanche ce qu’il gagne en longueur en bas, il le perd en haut, la poitrine n’est plus comprimée comme avant, les seins ont plus de liberté. Les courbes du buste sont sublimés en contorsionnant de manière très stricte cette partie du corps. Le corps doit se cambrer énormément pour obtenir cette silhouette en S. Le corset est serré abusivement au niveau de la taille pour amplifier la chute des reins, comme c’était le cas pour le corset cuirasse. Mais ici la mode bannit le ventre. La femme est vraiment prise dans un étau, entre son dos cambré et son ventre rentré, le thorax et le bassin sont comme isolés l’un de l’autre par l’évidement artificiel de la taille.

    Corset droit devant, 1900, musée Galliera

    Corset droit devant, 1900, musée Galliera

    Chaque silhouette créait un maintien différent, une posture du corps qui évoluait par rapport à la précédente ou changeait radicalement. Le costume à cette époque se compose de plusieurs strates avant d’arriver à la robe elle-même. Le corset constitue une étape décisive dans la toilette de la femme. Cet artifice n’est possible et réussi que pour une seule raison: la zone du ventre est malléable. C’est l’unique section de la colonne vertébrale qui ne soit pas protégée par les os. Ainsi les femmes peuvent transformer leur corps, car sa texture accepte toute sorte de déformations.

    En revanche le port du corset ne renseigne pas tout de suite sur les effets secondaires et dangereux d’une utilisation quotidienne. Le corps souple et transformable semble en bonne santé, même s’il cache des conséquences néfastes pour le corps et l’organisme des utilisatrices…

    A suivre

      

    La guêpière

    Sous vêtement féminin, objet de séduction par excellence, la guêpière a la particularité d’être « deux en un ». En effet, la guêpière est un corset auquel sont accrochées des jarretelles, servant à fixer les bas sur les hanches. Mais contrairement au porte-jarretelles, la guêpière ne s’appuie pas sur les hanches.

    Rendue célèbre par toutes les pin-up qui posaient pour New Look dans les années 1950, la guêpière n’est pourtant pas devenue incontournable dans la garde robe féminine.

     

    Du Corset à la guêpière

    A la fin du XIXe siècle, le corset vit des heures difficiles. Il s’accommode mal, en effet, de la mode très masculine de l’époque (les années folles), et la pratique du vélo par les femmes dans les années 1910… La première guerre mondiale sonnera le glas du corset, les femmes lui préférant la gaine, plus souple et plus pratique.

    La guêpière apparait au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. En 1946, l’atelier d’un couturier créé une guêpière très papillonnante, sensée incarner la frivolité. Elle avait alors pour objectif d’allier le confort et le glamour, être facile à porter, magnifiant la taille et la poitrine des femmes.
    Mais, même si la guêpière est devenue un accessoire de séduction, d’érotisme ou de coquetterie sous une robe de mariée, pour pimenter la nuit de noce, la guêpière ne s’est jamais imposée comme un sous-vêtement de tous les jours. Le soutien gorge et le collant lui ayant volé la vedette.

    En effet, le soutien gorge était moins contraignant à porter et le collant ayant remplacé les bas dans les années 1960, avec la mode de la mini-jupe, le porte-jarretelle avait perdu de son utilité…

     PARIS

      

     

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