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      Les Origines du papier peint ( II )

      Une petite histoire du papier peint

      

     

    Voici résumé en deux pages un texte de huit pages publié sur le site du Musée du papier peint de Rixheim. Les photos viennent d'un autre site de ce Musée de Rixheim.

     

    L'histoire du papier peintLe recours au papier peint, en tant qu'élément de décoration, est très ancien : à la fin du 14è siècle, les premiers bois gravés ont été utilisés pour reproduire des dessins sur des papiers, ensuite coloriés à la main ou au pochoir.

    Mais les conditions imparfaites de l'encrage et du coloriage, la rareté et la petitesse des feuilles de papier, tout comme l'état de la société et de son économie, ne permettent pas encore l'essor du papier peint.

    À cette époque, le papier décoré est une image pour orner ou préserver, à coller sur l'auvent de la cheminée ou dans un meuble. Quand on a les moyens de décorer ses murs, on préfère des matériaux plus précieux et plus solides (tapisserie, cuir, bois).

     

    L'histoire du papier peintAu 16è siècle, les "dominotiers" fabriquent des images (cartes à jouer) et des papiers peints mais n'ont pas le droit d'imprimer. Leurs papiers sont peints uniformément, ou dessinés et peints au pochoir, ou avec des motifs gravés sur bois et coloriés. Ils servaient aux gens des campagnes et au petit peuple de Paris pour orner ou tapisser des parties de leurs cabanes, boutiques, chambres.

    Sur la fin du 17è siècle, toute maison a du papier peint dans sa garde-robe ou son cabinet de toilette. À cette époque, Louis XIV interdit l'importation et la fabrication d'Indiennes (tissus de coton, de lin ou de chanvre, décorés d'ornements esquissés au pochoir puis dessinés et peints au pinceau, ou imprimés) qui servaient, entre autres, de tentures murales. Les fabricants d'Indiennes se tournent vers la fabrication des papiers peints, appelés dominos.

     


    papier peint

    Des progrès techniques permettent alors une extension de cette production. Les dominos traditionnels sont supplantés par des papiers dont les couleurs sont imprimées à la planche. Les dessins sont conçus "à raccord" (ils peuvent se poursuivre sur un ensemble de feuilles qui, jointes, forment un décor ornemental continu). Ces innovations sont dues aux Papillon père et fils, qui perfectionnent aussi les techniques de pose du papier de tenture. Les tentures de papier peint entrent dans les demeures mais restent onéreuses et de mauvaise qualité par rapport aux peintures, étoffes, cuirs ou boiseries.

     

     


    papier peint
    En même temps, des papiers décorés provenant du Japon ou de Chine sont importés en France. Ces papiers imprimés, peints ou gaufrés, aux riches motifs, sont fragiles et coûteux mais comme ils plaisent beaucoup, ils sont rapidement contrefaits.

    Dans le courant du 18è siècle, les Chinois et les Indiens améliorent les techniques et sacrifient la qualité pour produire à meilleur marché. L'Angleterre exporte la mode d'utiliser des papiers veloutés (tontisses) qui imitent la tapisserie par la fixation d'étoffes hachées.

     

      

      

    À cette époque, les papiers décorés venant de l'étranger sont en vogue chez les "grands" et les parvenus pour leurs châteaux et manoirs : châssis de cheminée, écrans, paravents, dessus de porte, fonds d'armoire, murs des garde-robes, entresols, cabinets, passages, salles de bains. Ils ne sont pas utilisés dans les pièces d'apparat ni dans les chambres principales.
    papier peint Musée RixheimEn 1759, Louis XV autorise de nouveau la fabrication et le commerce des Indiennes. Les papiers peints profitent du renouveau de cette industrie dont les techniques sont très proches et s'exercent parfois dans les mêmes ateliers. Ils ont aussi les mêmes motifs : fleurs, animaux, arbres, aux couleurs vives. En même temps, on importe d'Angleterre de nouveaux papiers peints aux fonds uniformément coloriés à la brosse, l'impression étant réalisée avec des couleurs épaisses, à la détrempe et non plus à l'huile.

    Réveillon fait fortune en tirant parti des innovations de l'époque : fabrication du papier vélin, collage des feuilles en rouleaux de neuf aunes (10,70 m), impression à la frappe de feuilles placées sous la planche (et non plus sur la planche). Il organise et divise le travail en fonction des compétences des ouvriers, et perfectionne les techniques de pose. Il produisait trois sortes de papiers, destinés à trois clientèles différentes : les papiers de grand luxe nécessitaient 80 planches et coûtaient aussi cher qu'une tapisserie des Gobelins, les papiers "communs" pour les bourgeois, à sept ou huit planches, et les feuilles ordinaires à une seule couleur pour le menu peuple.

     


    papier peint Musée Rixheim
    L'utilisation de couleurs à la détrempe, de dessins nouveaux et le concours de peintres renommés (Cietti, Lavallée-Poussin, Huet et Boucher fils) lui permirent de donner au papier de tenture son originalité et assurèrent son succès et sa gloire. Les papiers peints proposent alors des ramages, des verdures, des paysages, des marines, des tableaux d'histoire. Les couleurs sont brillantes, les nuances fines, les dessins agréables et variés.

      

    Les assortiments suivent les destinations des pièces de la demeure et les coûts sont corrects. Les papiers peints sont moins solides que les étoffes mais moins monotones, moins beaux que les tapisseries mais moins chers, moins fins mais de couleurs plus gaies.


    papier peint Musée Rixheim

      

      

    Après la Révolution française, Jacquemart et Bénard, successeurs de Réveillon, parviennent à rendre l'apparence et l'éclat des tissus les plus variés. Les arabesques sont passées de mode, et sont remplacées par le pastiche d'étoffes plissées. Leur succès est tel qu'on les utilise pour parer les murs des salles à manger et des salons dans les riches appartements où se développeront les panoramiques de Dufour et Zuber.

     

      

      

    Entre 1810 et 1860, une révolution des techniques va modifier profondément le papier peint, qui devient le revêtement de mur le plus utilisé et conquiert la clientèle des petites gens, dans les villes. Zuber utilise le cylindre gravé en creux qui permet l'impression en continu avec du papier continu, fait à la machine et débité en rouleaux de 9 m de long. De nouvelles couleurs sont fabriquées et employées : jaune de chrome, bleu minéral, vert de Schweinfurt, outremer. Zuber utilise aussi le procédé des teintes fondues, l'appareil à faire des rayures, ainsi que le fonçage et le satinage mécanique. Leroy commence à imprimer des dessins et des rayures avec des cylindres gravés en relief, à encrage constant. Il invente une brosse permettant de fabriquer des papiers peints à rayures parfaitement régulières de deux ou trois couleurs, puis quatre, six et huit couleurs.

     


    papier peint Musée Rixheim
    Vers 1860, Paris compte 130 fabriques employant 4 500 ouvriers, la prédominance de la machine s'affirme et prend des proportions croissantes : production accrue, prix en baisse, diminution sensible du nombre de fabriques et de la main d'oeuvre. La machine et les perfectionnements dans la fabrication des pâtes à papier et des couleurs permettent d'étendre la gamme des imitations, de réaliser de grandes compositions.

     

    Ces progrès conduisent à la vulgarisation de l'usage du papier de tenture : dans les années 1830, on le trouve dans les logements les plus modestes. Sous le Second Empire, le vieux Paris est presque entièrement démoli et rebâti, comme dans nombre d'autres cités. Les murs de ces nouveaux logements réclament protection et ornement, la décoration intérieure devient importante, à chaque pièce correspond un papier qui souligne l'originalité de cette pièce.

     

      

      

    Alors qu'ils pourraient produire un matériau abondant, varié, solide, bon marché et des motifs nouveaux, les fabricants font étalage de chefs d'oeuvre compliqués et coûteux, ils étendent la gamme des imitations (tissus d'Orient, velours de Gênes, tapisseries de Beauvais et de Flandres, cuirs de Cordoue, tarlatanes, organdis et mousselines). Leur clientèle provient essentiellement de la petite bourgeoisie, exigeant l'ombre du luxe qu'elle ne peut s'offrir.
    papier peint Musée Rixheim
    Vers 1880, le renouveau vient d'Angleterre avec les papiers de Crane et Morris, et des artistes comme Eugène Grasset et Hector Guimard qui proposent des dessins modernes affranchis de la figuration des styles du passé, aux teintes pâles. Mais ils ne sont pas pris au sérieux par les fabricants et les utilisateurs.

    Dans les années 1920, on invente un style nouveau, complexe : magie orientale, cubisme, composition basée sur la raison, grâce des roses et des feuillages. Mais aussi simplicité avec les rayures et les taches géométriques, nombre de couleurs limitées... Mais cette production, importante sur le plan de l'art, est inadaptée au temps et ne touche qu'une faible part de la clientèle.
    papier peint Musée Rixheim
    Pendant un quart de siècle, les papiers de teintes unies et claires, à plat ou en relief, prennent la place des ramages et des teintes sombres, dans les pièces que l'on veut inonder de lumière. Puis le papier peint est concurrencé par la peinture à l'eau ou à l'huile, ou les murs laissés bruts.

    Depuis, le papier a évolué sur le plan des techniques, mais peu sur celui des décors. Les échantillons présentés par le Musée de Rixheim et son centre de documentation, la Bibliothèque Forney et le Musée des Arts Décoratifs témoignent des efforts d'imagination et de création du passé, ils sont une invitation à s'inspirer de la volonté de novation de leurs époques.

     

     

     

     

    L'histoire du papier peint

      

    Dans l'histoire du papier peint, Joseph Dufour (1754-1827) a joué un rôle primordial dans la première moitié du XIX ème siècle.
    Or, curieusement, il n'a pas donné lieu à une monographie : rares et anciennes sont les publications où il est présent. Le présent volume rassemble les communications des Journées d'études qui ont regroupé les 8, 9 et 10 mai 2009, à l'initiative du Centre de documentation Joseph Dufour à Tramayes, son bourg natal en Saône-et-Loire, les meilleurs spécialistes de la question dans une approche pluridisciplinaire : universitaires, conservateurs de musée, restaurateurs, imprimeur de papier peint...

    L'ouvrage analyse l'homme Dufour dont l'activité politique à Lyon puis à Mâcon au cours de la période révolutionnaire était restée dans l'ombre du manufacturier. Puis sont abordées les sources qui permettent de mieux préciser l'activité de l'industriel. Les papiers peints (motifs répétitifs mais aussi prestigieux panoramiques) permettent ensuite de préciser l'originalité de la démarche de l'entrepreneur .
    Enfin, les problèmes liés à la conservation, à la restauration mais aussi à la réimpression de la production du manufacturier concluent le volume."


    Joseph Dufour et Jean-Gabriel Charvet

     


    Au 18ème siècle, Joseph Dufour fut l’un des grands acteurs de l’histoire méconnue et pourtant fabuleuse du papier peint, une histoire que Valérie vous racontera dans cette nouvelle Fugue. Orphelin à l’âge de 4 ans, il est recueilli par son oncle à Tramayes. Joseph Dufour est un enfant du pays, mais son parcours le mènera à Lyon, Mâcon, puis Paris.

      

      Le panoramique du château de Champlitte a été exécuté par Jean-Gabriel Charvet, peintre et dessinateur, formé à l'école de dessin de Lyon, collaborateur et ami de Dufour, inspiré par les voyages du Capitaine Cook dans le Pacifique. Plusieurs îles sont présentées : Tahiti, Nouvelle Calédonie, l'Ile des Amis, Nouvelle Zélande... Ces papiers à paysage historié proposent une conception nouvelle de la décoration intérieure. Utilisant tout le déroulé des murs, ponctué par des ouvertures verticales (fenêtres et portes), il crée un décor continu : le premier lé se raccordant au dernier accentue ainsi la vision panoramique.


    Jean-Gabriel Charvet

     

    sources : http://www.museepapierpeint.org/collections4_fr.html

      

      

    L'histoire du papier peint

    Il y a très longtemps, Paris s'appelait encore Lutèce, des moines savants écrivaient sur des manuscrits en parchemin qu'ils décoraient de magnifiques dessins vivement coloriés. On les appelait les enlumineurs.

    Plus tard, mais avant l'invention de l'imprimerie, des imagiers eurent l'idée de sculpter des plaques de bois afin de reproduire des motifs et des dessins à l'identique. On les appela les dominotiers. Parfois, on utilisait les papiers qu'ils imprimaient pour tapisser les coffres et les malles, seuls meubles décoratifs connus de l'époque.

    Histoire du papier et de son invention en Chine du IIe siècle av. J.-C à aujourd'hui, en passant par son introduction en Europe au XIe siècle, l'industrialisation de sa production à partir du XVIIIe siècle

    Les Origines du papier peint ( II )

    Sous le règne de LOUIS XI, le roi encouragea les arts dans une france réunifiée et fut le premier à reconnaître cette corporation en lui attribuant une banière spécifique : un nouveau métier est né.

    A la fin du XVI° siècle, un dominotier de ROUEN,

    Monsieur Lefrançois devint maître en la matière en créant des modèles dont les motifs se raccordaient, ces dessins étant spécialement conçus pour le décor des murs de grandes dimensions. La décoration voit ainsi le jour.

    Peu après, Jean Papillon, tenta avec succès de reproduire les fresques des tentures murales des châteaux et autres belles demeures. Il repoussa alors, les limites de la fabrication du papier peint à la perfection.

      

    La naissance du papier peint avec Fournier :

    Mais c'est en alsace, qu'un dénomé Fournier eu l'ingénieuse idée de coller les feuilles de papier peint entre elles pour former des rouleaux de huit mètres de long, alors qu'auparavant on les imprimait feuille par feuille, c'est une prouesse technique qui ouvrit de nouveaux horizons.

    A cette même époque, des navigateurs au long court ramenaient de leurs voyages des trésors de beauté. La France découvre des tentures de Chine merveilleusement décorées à l'encre. Ce produit encore inconnu de nous va permettre de faire évoluer la fabrication du papier peint. On enduisait de couleurs les planches gravées et on les appliquait sur le papier en faisant pression. C'est encore un moyen utilisé de nos jours pour fabriquer des articles de luxe.

    louis 16 lance la mode du papier peintLe papier peint c'est la révolution en 1789

    Les papiers peints eurent tellement de succès, que Princes et Marquis se ruaient, en carosse, jusque dans les faubourgs devant les manufactures des dominotiers pour choisir leurs modèles. On assiste alors à un véritable phénomène de mode.

    Sous LOUIS XVI, monsieur Réveillon reçu des mains même de Turgot la médaille d'or de l'industrie du papier peint. Il devint ainsi le fournisseur atitré du roi et de sa cour. Il fut malheureusement l'innocente victime des premières émeutes de la révolution et c'est en ce jour du 28 avril 1789 que le peuple mis son usine à sac. Dure rançon du succès.

    Pourtant l'industrie et la fabrication du papier peint continuèrent à se développer. On fait même appel à de nombreux artistes de cette période pour contribuer à l'élaboration des motifs, ce sont les prémices des premières collections. Prieur, Huet, Fragonard, Malaine, Muller participèrent à la création de celles -ci.

    Les Origines du papier peint ( II )

    Cest à Jouy en Josas près de Versailles, que

    monsieur Oberkampf a créé, vers 1760, un magnifique atelier de papiers peints imprimés relatant des scènes de chasse et des sujets de la cour Ce génial créateur encouragé et décoré par Napoléon en personne, fit connaître et rayonner le bon goût français dans le monde entier.

    Perfide Albion et l'industrie du papier peint :

    Encore deux français sont à l'origine du progrès dans ce domaine, Messieurs Bissonnet et Leroy qui inventent l'impression mécanique, mais nos concurents Anglais pensèrent à utiliser la vapeur et deviennent leader dans ce marché encore tout récent !
     

    Le principe des puissantes machines modernes était trouvé. Elles furent perfectionnées très rapidement afin d'améliorer la cadence de production...

    Aujourd'hui, l'industrie du papier peint est capable d'imprimer plus de 26 couleurs en même temps ! Chacune peut produire jusqu'a 40 kilomètres de papier peint en une seule journée pour constituer des bobines de 850 mètres linéaires.
     

    Les Origines du papier peint ( I )Issu d'une famille de teinturiers, Christophe Philippe Oberkampf (1738-1815) est né à Wiesenbach (Allemagne) le 11 juin 1738. En 1769, il achète pour son frère Frédéric, avenue de Chantemerle à Essonnes, un terrain et des locaux dans lesquels celui-ci crée une usine appelée « L'Indienne ». L'entreprise existe depuis 1760 sous le nom de « Fabrique d'Indiennes des Bordes », mais Oberkampf lui donne une dimension industrielle. Frédéric l'exploite pendant vingt-sept ans, puis la cède à son frère. Elle devient une annexe de la manufacture de Jouy. En 1797, Oberkampf acquiert une partie de la prairie Saint-Jean, à Essonnes, et y ajoute en 1804 le domaine de Chantemerle avec les usines à tan. Il en fait une filature de coton. La mise en activité de la filature, en pleine crise de la fin de l'Empire, entraîne le doublement de la population textile d'Essonnes. La population de Corbeil est quant à elle multipliée par six. L'usine de L'Indienne ferme ses portes en 1813.                        

    Ces bobines sont ensuite étuvées et séchées sur d'immenses accrocheuses et puis elles sont débitées en rouleaux de 10 m linéaires par 0m53 de large pour la plupart d'entre eux.
    Cette dimension est devenue la cote standard en France compte tenu de nos constructions actuelles dont les hauteurs sous plafond se limitent à 2m50.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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