• Déportation des Acadiens (1755)
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    Destinée de trois familles déportées (Carte animée)

     

     

    Illustration de la lecture de l'ordre de déportation des Acadiens par le colonel Winslow dans l'église de Grand-Pré. Source : DOUGHTY, Arthur G. Chronicles of Canada, vol. 9, Toronto, Glasgow, Brook & Company, 1916, p. iv.
    En 1713, le traité d'Utrecht a donné à l'Angleterre toute l'Acadie. Toutefois, la majorité de Français qui y habitent refuse de prêter serment d’allégeance au roi d'Angleterre. Les Anglais craignent que les Acadiens puissent leur être déloyaux en temps de guerre. C'est pourquoi, en 1755, l'Angleterre envoie une armée en Acadie. Sur ordre du gouverneur anglais Monkton, les soldats détruisent 6 000 maisons, enferment des Acadiens dans des églises qui sont brûlées et embarquent la population pêle-mêle sur des bateaux en destination des colonies anglaises (situées aux États-Unis).C’est le début de la déportation, connue sous le nom de « Grand Dérangement ». Parmi les 14 000 Acadiens déportés plus de 8 000 meurent d’épidémie ou de privations pendant l'exode. Cette émigration forcée la population acadienne s’apparente à une épuration ethnique pour des raisons discriminatoires, stratégiques, religieuses et idéologiques.

     

     

    Sujets d'étude

     

    1. Qu'est-ce que l'Acadie?
    2. Pourquoi l'Angleterre envoie-t-elle une armée en Acadie en 1755?
    3. Où sont situées les colonies anglaises? (cf. la carte ci-dessus)?
    4. Quel événement a-t-on appelé "le Grand Dérangement?"

     

     

     

     

     

     

     


      
    Grand Pré, 1994
    Paroles et musiques : Angèle Arsenaut

      I
    On porte toujours en soi un peu de son pays

    Et moi je n'oublie pas que je suis d'Acadie
    Si mon histoire est triste, ce n'est pas votre faute
    Mais soyons des artistes, écrivons-en une autre
    Qui sera bien plus belle, beaucoup moins dramatique
    Avec des arcs-en-ciel, d'la danse et d'la musique
    À partir d'aujourd'hui, bâtissons l'avenir
    En gardant du passé nos plus beaux souvenirs

    II
    Grand Pré, c'est là que tout a commencé
    Grand Pré, c'est là que nous avions rêvé
    Grand Pré, de bâtir un monde nouveau
    À l'abri des tempêtes, au bord de l'eau
    Grand Pré, c'était un peu le paradis
    Grand Pré, les Indiens, c'étaient nos amis
    Grand Pré, à l'abri des arbres géants
    Dans le Bassin des Mines, à l'origine
    Du nouveau continent
    III
    Non, ils sont pas venus, les soldats, c'est pas vrai

    Car dans la petite église, tous les hommes priaient
    Les femmes à la maison préparaient le fricot
    Les enfants dans les champs surveillaient les troupeaux
    Non, elle n'est pas venue, la si terrible guerre
    Qui déchire les familles et crée tant de frontières
    Si c'est ça mon histoire, je refuse d'y croire
    Je préfère oublier ce qui est arrivé

    IV
    Grand Pré, tout un peuple qu'on a déporté
    Grand Pré, une page d'histoire qu'on a déchirée
    Grand Pré, les maisons, les fermes, brûlées
    Tout c'qu'on avait bâti s'est effondré
    Grand Pré, où sont les Leblanc, les Légères
    Sont-ils en Louisiane ou à Belle-Ile-en-Mer
    Grand Pré, comment faire pour garder l'espoir
    Allons-nous nous revoir, comment savoir
    Où se trouve l'Acadie

    V
    Dans les prisons de Londres et dans le port de Nantes
    Pendant de longues années, ils vécurent dans l'attente
    De pouvoir retourner chez eux en Amérique
    On les a bien nommés, les piétons de l'Atlantique
    Ces braves paysans qui venaient du Poitou
    Du Berri, d'la Touraine, d'la Bretagne, de l'Anjou
    Ils avaient tout quitté pour un peu d'liberté
    On les a condamnés à vivre en exilés
     
      
      VI
    Grand Pré, je ne veux pas vous faire pleurer

    Grand Pré, mais je ne peux pas oublier
    Grand Pré, que mes ancêtres étaient Français
    Et tout ce qu'ils voulaient c'est vivre en paix
    Grand Pré, nous n'étions que quelques milliers
    Grand Pré, nous n'avons pas abandonné
    Grand Pré, aujourd'hui nous pouvons rêver
    Trois millions d'Acadiens et d'Acadiennes continuent à chanter
     
    VII
    Nous avons survécu

    Nous sommes les invaincus
    Nous nous sommes relevés
    Nous avons triomphé
    Nous connaissons la guerre
    La faim et la misère
    Mais nous n'avons ni frontière
    Ni haine, ni regard en-arrière
    Nous marchons droit devant
    Vers le soleil levant
    Fiers de notre héritage
    Parlant notre langage
    Marchant à notre pas
    Chantant Alléluia
    Enfants de l'Acadie
    Notre histoire nous a grandis
    Notre histoire n'est pas finie

     

    Début de la guerre de Sept Ans (1756)

     

     

     

    Depuis plusieures années, les Français et les Anglais sont en désaccord sur plusieurs points dont les territoires que chacun possède en Amérique du Nord. En effet, les colonies anglaises aimeraient bien s'étendre vers l'ouest, sur les terres de l'Ohio. Cependant, les Français occupent déjà ces territoires et y pratiquent la traite des fourrures. Pour pouvoir se défendre, les Français construisent des donc des forts. L'un de ces forts, la forteresse de Louisbourg, est particulièrement puissant et permet aux marchands français de s'enrichir grâce à la prospérité de cet endroit. C'est pourquoi, aux yeux de plusieurs personnes, la Nouvelle-France empêche les colonies anglaises de se développer.

     

    À partir de 1756, la France et l'Angleterre entrent officiellement en guerre. Les enjeux du conflit sont les territoires d'Amérique. Chacune des métropoles envoie des troupes de soldats en renfort. Les Anglais s'allient avec les Iroquois alors que les Français s’allient avec les Algonquins. Au début de la guerre, les Français remportent des batailles en s’emparant de plusieurs forts anglais. Mais en 1758, l'Angleterre qui est déterminée à gagner la guerre, envoie d'autres renforts. La France, pour sa part, préfère garder ses hommes en métropole où sévit aussi la guerre. C'est ainsi qu'en 1759, les anglais comptent 26740 hommes (26080 soldats et 660 combattants américains et iroquois) alors que les Français en compte 15670 (4060 soldats et 11610 Canadiens et Amérindiens). Les Anglais sont alors beaucoup plus nombreux et mieux armés pour remporter la bataille. C'est pourquoi, en 1758 et 1759, plusieurs forts tombent aux mains des Anglais dont la puissante forteresse de Louisbourg.

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  • Le XVIe siècle

     

     (I) Début de l'exploration française (1524-1607)  - Les premières tentatives

     
     

    Première époque

    Notre Histoire
    Ô notre Histoire! - écrin de perles ignorées!
    Je baise avec amour tes pages vénérées.

    Ô registre immortel, poème éblouissant
    Que la France écrivit du plus pur de son sang!
    (...)
    Les gloires d'autrefois, comme elles sont sereines
    Et pures devant vous, vertus contemporaines!...

    Salut d'abord à toi, Cartier, hardi marin
    Qui le premier foula de ton pas souverain
    Les bords inexplorés de notre immense fleuve!
    Salut à toi, Champlain! à toi, de Maisonneuve!
    Illustres fondateurs des deux fières cités
    Qui mirent dans nos flots leurs rivales beautés!...

      

      

    Et puis, domptant les flots des grands lacs orageux,
    Franchissant la savane et ses marais fangeux,
    Pénétrant jusqu'au fond des forêts centenaires,
    Voici nos découvreurs et nos missionnaires!
    Apôtres de la France et pionniers de Dieu,
    Après avoir aux bruits du monde dit adieu...
    (...)
    Le soleil souriait à la Nouvelle-France!
    Ce jour est déjà loin; mais gloire à toi, Cartier!
    Gloire à vous, ses vaillants compagnons, groupe altier
    De fiers Bretons taillés dans le bronze et le chêne!
    Vous fûtes les premiers de cette longue chaîne
    D'immortels découvreurs, de héros canadiens,
    Qui, de l'honneur français inflexibles gardiens,
    Sur ce vaste hémisphère où l'avenir se fonde,
    Ont reculé si loin les frontières du monde!

    Fréchette, Louis (1887): La légende d'un peuple, Première époque: Notre histoire, p. 18-94.

    Ce ne fut tout d'abord qu'un groupe, une poignée
    De Bretons brandissant le sabre et la cognée,
    Vieux loups de mer bronzés au vent de Saint-Malo.
    (...)
    Cherchant, dans les secrets de l'océan brumeux,
    Non pas les bords dorés d'eldorados fameux,
    Mais un sol où planter, signes de délivrance,
    À côté de la croix le drapeau de la France.

    Sur leurs traces, bientôt, de robustes colons,
    Poitevins à l'oeil noir, Normands aux cheveux blonds,
    Austères travailleurs de la sainte corvée,
    Viennent offrir leurs bras à l'oeuvre inachevée...
    (...)
    En vain d'affreux périls naissent-ils sous leurs pas,
    Vainement autour d'eux chaque élément conspire:
    Ces enfants du sillon fonderont un empire!

      

      

     

     
     


     Le parcours de l’implantation française en Nouvelle-France est retracé à partir de l’époque des explorations au début du 16ème siècle jusqu’à la fin du Régime français en 1763. Chacune de ces périodes est l’occasion d’explorer des aspects originaux de ce peuplement : l’identité des migrants, les conditions de leur départ, la manière dont ils s’adaptent et s’établissent, la formation des couples et des familles, leurs relations avec les Amérindiens, les métissages, le contexte commercial, militaire, missionaire... (Dechêne, Louise (2008) : Le Peuple, l'État et la guerre au Canada sous le régime français. Montréal : Boréal.)

     

    Champlain et Brulé


      
      
      
      
      
      
    Avant l'arrivée des Français, le Québec était habité par des tribus amérindiennes. Actuellement le gouvernement québécois reconnaît onze nations autochtones sur son territoire : les Inuits, les Mohawks, les Innus, les Cris, les Algonquins, les Atikamekw, les Micmacs, les Hurons-Wendat, les Abénaquis, les Malécites et les Naskapis.

     

     

     

     

     

     A la recherche d’une „mer de l’Ouest“ imaginaire, navigateurs, puis coureurs de bois, missionnaires, militaires, et scientifiques explorent l’Amérique du Nord. Ils sillonnent les rivières, franchissent les portages et parviennent jusqu’au centre et au sud du continent rejoignant alors leurs concurrents espagnols bien implantés au Mexique ainsi que les Anglais à l’est du Mississippi. Ils dessinent et cartographient le territoire en même temps qu’ils décrivent ses habitants. C’est un navigateur normand, Guillaume Levasseur, qui présente pour la première fois le toponyme de « Québec » sur une carte de 1601.

     


    Ce sont très probablement les Vikings, hommes du Nord qui ne redoutent pas les tempêtes de l'Atlantique, qui ont exploré les premiers l'Amérique du Nord et certaines parties du Québec.
      
    « Au début du IXe siècle, les pays nordiques de l’Europe connaissent le surpeuplement. Les hommes du Nord, appelés aussi Norsemen, Normands ou Vikings, commencent à envahir les pays voisins, puis les terres du sud. La France et l’Angleterre sont mises à sac. À cette époque, les Vikings sont certainement les plus habiles navigateurs. (...) De récentes découvertes archéologiques nous fournissent des preuves supplémentaires d’une colonisation normande en Amérique du Nord, au Canada et au Québec, en particulier. » (Lacoursière 1995, t 1 : 10-11) On peut alors faire débuter l'histoire de l'exploration française bien avant 1524, date d'un voyage officiel, commandité par des marchands et par François 1er, Roi de France.

     

     

     

    En mars 1493, Christophe Colomb rentre d’un long voyage, persuadé d’avoir touché les Indes. Pour atteindre l’Orient et ses trésors, il avait fait le pari de traverser l’Atlantique. En réalité, il se heurte à un obstacle de taille, une barrière continentale lui barre la route de la soie et des épices.  

     

    En effet, en 1508, soit seulement 16 ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Thomas Aubert qui participe vraisemblablement à une expédition de pêche dans la région de Terre-Neuve, ramène quelques amérindiens en France. Cela nous indique que dès le début du 16e siècle, des navigateurs français s’aventurent dans le golfe du Saint-Laurent, sans compter les  morutiers basques, espagnols et français qui y travaillent le printemps et l'été, le temps de compléter la cargaison de morue qu'ils rapportent en Europe. Comme plusieurs autres nations européennes, les Français font confiance à la filière italienne. En effet, l'Espagne a engagé Colombo, Vespucci et Balboa, l'Angleterre Cobotto, et la France fait appel à Giovanni da Verrazano.

    Pourquoi la France se lance t-elle dans l'aventure du Nouveau Monde bien après l'Espagne et le Portugal (dès 1490) et pourquoi fait-elle appel à un italien?
    Au début du 16e siècle la France compte quatre fois plus d'habitants (15 millions) que sa rivale, l'Angleterre, mais tous les rois qui se succèdent jusqu'à cette époque essayent d'affirmer leur prédominance sur l'Italie car la Médiderranée conduit vers le Moyen-Orient. La France s'intéressant particulièrement à cette région, l'Angleterre, le Portugal et l'Espagne, pour survivre, comptent plutôt sur l'extérieur, c'est-à-dire l'Atlantique. Les grands financiers italiens vivant à Lyon fournissent des fonds à la couronne de France et proposent en même temps un des leurs pour tenter l'aventure du côté de l'Atlantique: Giovanni Verrazano, déjà connu comme grand explorateur (Champagne, André,1996: « Entretien avec Denis Vaugeois. Les vaines tentatives 1524-1603 ». Dans: Idem, Histoire du régime français: 9-30, p. 13).

    C'est en 1524 qu'il longe minutieusement la côte atlantique de l'Amérique du Nord entre la Floride et le Cap Breton en Nouvelle-Écosse, cherchant le passage tant convité vers la mer de l'Ouest / de Chine qui, pensait-t-on, donnait accès à l'Asie. Il attribue à ce territoire intérieur indéterminé le nom de Francesca en l’honneur du roi de France François Ier et en 1529 Verrazano inscrit sur sa carte du monde Nova Gallia : la Nouvelle-France est née. (Lacoursière 1995, t 1 :14) Verrazano rentre de son voyage non sans avoir été émerveillé par la beauté du paysage qu'il compare à une région de la Grèce qu'il connaissait probablement, l'Arcadie. Plus tard, on désigne sous le nom d'Acadie cette partie de la Nouvelle-France qui se trouve dans la Nouvelle-Écosse actuelle. Le voyage de Verrazano est resté sans résultats tangibles, mais a préparé ceux de Jacques Cartier, dix ans plus tard. 

     
    Sujets d'étude:

     

    1. Combien de tribus amérindiennes y a-t-il actuellement au Québec ?
    2. A quelle date le premier voyage officiel commandité par un Roi de France a-t-il lieu ?
    3. Quels ont été les autres explorateurs dans cette région ?
    4. Pourquoi la France s'est-elle lancée dans l'aventure du Nouveau Monde bien après l'Espagne et le Portugal (dès 1490) ?
    5. Pourquoi la France a-t-elle fait appel à un Italien ?
    6. Quel passage recherchait-on ?
    7. L'expédition menée par da Verrazano a-t-elle été un succès ?

     

             
    Jacques Cartier fait élever une croix à Gaspé en 1534. C. W. Simpson, Archives nationales du Canada. Source: Société du Musée canadien des civilisations (SMCC)Jaloux des richesses que l'Espagne et le Portugal retirent de leurs colonies, François 1er, roi de France, nomme le malouin Jacques Cartier à la tête d'une première expédition en 1534 pour continuer l'oeuvre de Verrazano et pour découvrir des îles et pays où l'on pense trouver de l'or, qui à cette époque est la principale unité monétaire. Mais l'or se fait de plus en plus rare en Europe à cause de la chute de Constantinople. Ainsi la Porte d'Or passe aux mains des musulmans et le commerce de la soie et des épices se complique.

    Le 24 juillet 1534, Cartier prend possession du Canada au nom du Roi de France en élevant sur la péninsule de Gaspé, habitée depuis des millénaires par les Amérindiens et les Inuits, une gigantesque croix ornée de trois fleurs de lys et d'un écriteau portant l'inscription "Vive le roi de France". "Après qu'elle fut élevée en l'air, lit on dans le récit du premier voyage de Cartier, nous nous mîmes tous à genoux, les mains jointes, en adorant celle-ci." Les autochtones ne se rendent pas compte qu'ils viennent d'assister à "une prise officielle de leur territoire au nom du roi de France. Ils ignorent que, pour les Européens, toute portion de terre qui n'appartient pas à un souverain chrétien peut devenir leur possession par ce simple geste." (Lacoursière, Jacques, 2002, Une histoire du Québec. Québec: Septentrion: 11). Lorsque le chef de la tribu iroquoise, Donnacona, se rend au navire français pour demander des explications, Cartier lui fait comprendre que la balise n'indique que l'entrée du port.

    Lors d'un deuxième voyage (1535-1536) Cartier remonte le cours du fleuve Saint-Laurent jusqu'à Hochelaga (futur site de Montréal). Les deux autochtones dont il s'était emparé en 1534 pour les montrer à la cour et comme preuve qu'il s'était rendu dans un nouveau coin du monde, lui servent de guides. Il espère toujours trouver le chemin le conduisant en Chine, pays d'ou viennent les épices, un produit dont le prix a considérablement augmenté avec la prise de Constantinople par les Turcs, au milieu du XVème siècle.

    Lors de son troisième voyage (1541-1542), Cartier fonde à l’embouchure de la rivière de Cap-Rouge, près de Québec, une habitation qu'il nomme Charlesbourg Royal, premier établissement français en sol américain. Mais Cartier est un marin et ne s'intéresse pas vraiment à la colonisation. Son rôle est d'amener d'abord un groupe de colons en attendant que Jean-François de la Roque de Roberval vienne s'installer et devienne lieutenant de la Nouvelle-France. Roverbal est ensuite chargé d'établir une colonie en Amérique.

     

    Entre ces voyages Cartier essaie de persuader la France de fonder un établissement au Canada (cf. Trudel, Pierre,1963: Histoire de la Nouvelle-France. Les vaines tentatives 1524-1603. Montréal: Fides), mais la France, déçue, ne veut plus investir de sommes importantes dans une aventure si incertaine. Les Français ensuite supportent mal les rigueurs de l'hiver, ils périssent du scorbut et les relations avec les Amérindiens deviennent de plus en plus tendues. Les diamants et l'or rapportés de Québec lors de son voyage en 1542 s'avèrent n'être que mica et pyrite de fer , d'où l'expression "faux comme les diamants du Québec". Cependant Cartier a eu le mérite d'avoir établi les bases de la cartographie canadienne et d'avoir découvert le grand axe fluvial grâce auquel la Nouvelle-France peut recouvrir, un siècle plus tard, les trois quarts du continent nord-américain.

     

    Au sens strict, Jacques Cartier n'est pas le découvreur du Canada actuel, puisqu'il n'a pas parcouru le Nouveau-Brunswick, ni la Nouvelle-Écosse, ni l'île du Prince-Édouard. En fait, Cartier est le découvreur de la vallée du Saint-Laurent. Il appelle le fleuve "rivière du Canada" et c'est lui qui donne le nom de Canada au pays: en entendant le mot iroquois kana-ta, que les deux autochtones énoncent en revoyant leur village, Cartier croit que le terme désigne le pays tout entier.

    Sujets d'étude:

     

    1. De quelle ville Jacques Cartier est-il parti en 1534?
    2. Dans quelle région de France et dans quel département se trouve-t-elle?
    3. Que cherchait Jacques Cartier lors de sa première expédition en 1534?
    4. Que signifiait, à l’époque, l’implantation d’une croix sur un « nouveau » territoire ?
    5. Expliquez l'expression « faux comme les diamants du Québec ».
    6. Comment s'appelait le premier établissement français en sol américain?
    7. Quels problèmes les Français devaient-ils affronter?
    8. Quellesont été les conséquences de la chute de Constantinople (1453) pour les Européens ?

     

    *Formez des équipes et travaillez sur le reportage consacré à Jacques Cartier (Vidéo Radio Canada, 2006, 13'37)

    Une des plus importantes découvertes archéologiques de notre histoire vient de confirmer la présence de Jacques Cartier près de Québec, entre 1541 et 1543. Elle permettra de mieux comprendre les raisons de l’établissement de cette première colonie française en Amérique, son quotidien, les relations avec le peuple iroquois et les raisons qui ont poussé Cartier et Roberval à la délaisser.

    [Le reportage de Michel Rochon et Pierre Tonietto]

    Visionnez l'extrait du film et expliquez l'origine et la signification du mot "Kana-ta"
    (cf. aussi l'Abécédiare, lettre C)
    http://www.youtube.com/watch?v=ZAtOCH189oc
     

     

     
    En suit donc une longue période de désintéressement de la part des autorités françaises. Il faut attendre la toute fin du 16e siècle pour que renaisse un intérêt certain pour ces lointaines contrées nordiques. Si la France n'envoie plus d'explorateurs et de découvreurs, cela ne veut pas dire que les Français ne se rendent plus dans la région de Terre-Neuve et dans le golfe Saint-Laurent. Les pêcheurs Bretons et Basques continuent de venir s'approvisionner en morues et en huile de baleine. A l'époque le poisson est d'une grande importance pour les catholiques qui doivent vivre 150 jours par an dans l'abstinence et rénoncer à toute autre chair que celle du poisson, sous peine de péché mortel (Lacoursière, 2002: 12). Comme les pêcheurs doivent passer un certain temps dans ces lieux, ils commencent à échanger leurs objets en métal contre les fourrures des autochtones. Peu à peu, ce commerce devient de plus en plus rentable et l'intérêt renaît pour cette «terre de Caïn».

    Le commerce des fourrures nécessite cependant, selon certaines sources, un établissement permanent et un bon réseau d'alliances avec les fournisseurs si cette activité se veut régulière et rentable. Il n'est alors plus possible de se contenter de présences saisonnières et irrégulières. Pour d'autres, ce commerce peut très bien continuer à se faire à la façon des pêcheurs. Les intérêts divergent donc concernant cette activité. Des compagnies de marchands se forment et tentent d'intéresser la couronne à une entreprise de colonisation en Amérique française. Les marchands veulent s'impliquer mais ils voudraient que les autorités accordent le monopole à une compagnie qui, elle, en retour, s'emploierait à peupler la colonie. Le roi aurait donc une colonie sans que cela ne lui coûte beaucoup. En même temps, les partisans du commerce libre font aussi pression auprès des autorités pour que le commerce ne soit pas entravé. Au tournant du 17e siècle, c'est le grand débat.

     

    Les voyages d'exploration, assortis d'objectifs coloniaux, reprennent sous le règne d'Henri IV en 1598 avec le retour de la paix civile et religieuse. Le 15 janvier 1598, Henri IV, Roi de France, nomme Troilus de La Roche de Mesgouez lieutenant de la Nouvelle-France et en mars celui-ci débarque à l'Ile de Sable avec 60 colons.

     

    En 1600, un comptoir de traite est construit par Chauvin de Tonnetuit à Tadoussac, à l'embouchure de l'actuelle rivière Saguenay, suivant aussitôt les voyages de Jacques Cartier. Il est à noter que ce comptoir n'appartient à aucun empire colonial. Les Anglais comme les Français et même les Portugais y ont des affaires avec les Amérindiens et n'ont pas encore conclu d'entente particulière avec aucune nation européenne. Durant cette période, quelques colons Français, les premiers, s'établissent au Canada.

     

    Sujets d'étude:
    1. Quel rôle les pêcheurs bretons et basques ont-ils joué dans le contexte historique de Terre-Neuve?
    2. Quel autre commerce s'installe en Terre-Neuve?
    3. Que veut dire le terme "Terre de Caïn"?
    4. Qu'offrent les marchands au roi en contrepartie d'un monopole de commerce?
    5. Quels sont les deux points de vue divergents qui s'affrontent au tournant du 17e siècle?

      

    SOURCES : http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf4/quebec/histoire/index.html#Les_Am

      

      

    suite.....

      

    Un grand Bonjour à nos Cousins du QUEBEC... vous êtes tous les Bienvenus !! Amitiés. Dona

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