• Le CHARBONNIER

    Métiers d'autrefois - Charbonnier -

     

    La hutte des charbonniers qui était leur habitat pendant tout le temps qu'ils passaient dans la forêt.
    Passé maître dans l'art de dominer le feu, le charbonnier produit du charbon de bois. Sa matière première, le bois, donnera, au terme de plusieurs jours de travail et de surveillance, ce charbon de bois qui servait jadis au chauffage.
    Régions Autrefois, dans certaines régions, le charbonnier était aussi appelé boisserier
    La hutte Durant des décennies, dans nos forêts, les coups de cognée bien ajustés des bûcherons ont retenti à longueur de journée et les ételles sautaient à bonne cadence.. L'entaille assez profonde permet le travail du passe-partout aidé dans sa progression par l'enfoncement de coins en bois dans le trait de sciage lorsque l'arbre est de bon diamètre. Au moment de la chute de l'arbre, le fracas des branches sur le sol semble être le premier et dernier cri du végétal terrassé par l'homme.

    Ici, se termine le travail du bûcheron, il laisse sa place au rolleux qui transporte les bûches sciées en bois d'un mètre jusqu'à l'aire à faude où le bois est rollé (rangé). Pour accomplir sa tâche, le rolleux utilise le plus souvent une brouette ou une schlitte (baya) qui n'est autre qu'une luge de grande dimension qui peut glisser sur un chemin de bois aménagé jusqu'au emplacement des charbonniers.

    La brouette, quant à elle , longue de 1,80 m, large de 0,75 m, peut emporter environ un ¼ de stère soit environ 100 kgs. Les deux pieds sont équipés de supports métalliques pour les protéger contre l'usure due au freinage. Elle est très robuste, mais elle exige du rolleux beaucoup de force et d'adresse pour la retenir et l'empêcher de verser dans les descentes, c'est pourquoi, il la soutient grâce à une lanière de cuir attachée aux brancards.
    Le Charbonnier Appelé faudeux dans les Ardennes françaises, fauldeus ou faudreus en Belgique, le fabricant de charbon de bois est un homme de la fôret. C'est lui qui cuit le bois. Entre les deux guerres, le charbonnier connaît une grande prospérité grâce au gazogène, au fer à repasser, aux chaufferettes, au chauffage domestique, aux chaudronniers, aux ferblantiers, aux maréchaux, aux pharmaciens qui utilisent les propriétés filtrantes et chimiques du charbon de bois. C'est un personnage de la forêt, attifé de vieux vêtements, coiffé d'un chapeau déformé par le temps et chaussé de sabots. La poussière du charbon lui offre un teint sombre, éclairé par le seul blanc de l'oeil et des dents que l'on entrevoit dans sa barbe hirsute. Le travail du charbonnier demande une présence constante, qui oblige le faudeux à s'installer dans les bois. Souvent celui-ci construit une hutte avec les moyens mis à sa disposition par la forêt.

    Faite de branches, branchages, mousses, fougère , elle est couverte de gadoue. Elle s'intègre si parfaitement au milieu forestier qu'il est difficile de la découvrir. Au fil du temps, cette cabane rudimentaire, se couvre de papier goudronné, puis de tôle et se transforme progressivement en une baraque en planches à toiture de tôles ondulées.

    La fabrication du charbon de bois est auréolé d'un mystère, d'un secret que protège le faudreus. Ce secret, il l'a hérité de son père et le transmet seulement à ses enfants.

    En merveilleux artisan, le faudreus est un homme heureux, dur et très attachant. Pour ses repas, il se contente de pommes de terre, de haricots secs, etc... Le gros problème du charbonnier est celui de l'eau potable. les sources ne sont pas toujours près du chantier. L'eau croupit rapidement et devient impropre à la consommation. Lors de la cuisson de la meule, il lui faut surveiller jour et nuit. La nuit, il veille au loup qui vient rendre visite en faisant un trou dans la meule qui embrasse ainsi le travail de plusieurs jours.
    Les outils du charbonnier L'aire à faude est une surface circulaire horizontale aménagée par le charbonnier. Avec une pioche qui coupe comme un rasoir; il élimine la végétation rampante et les jeunes pousses pour dégager le sol et mettre la terre à nu.
    a. les pelles à pic qui permettent d'enfoncer les braises dans la cheminée de la meule pour mettre le feu.

    b. le râteau à longues dents en bois qui permet de peigner la meule après la cuisson, avant de tirer le charbon

    c. l'arcot qui sert à trier le charbon tiré

    d. le râteau racleur se compose d'une planche fixée perpendiculairement au manche avec lequel, le charbonnier enlève la terre

    e. le panier en osier que le charbonnier utilise pour mettre le charbon en sac.

    L'aire à faude
    Il s'agit d'un emplacement de horizontal et circulaire de 4 à 6 mètres de diamètre sur lequel le charbonnier construit la meule. L'emplacement est de préférence choisi sur une pente près d'un chemin. Pour des raisons de bonne pyrogénation, il ne faut pas construire une meule au soleil, celui-ci desséchant rapidement la couverture de la meule ce qui favorise le risque de fuite et d'incendie. En général, le charbonnier nivelle trois aires à faude et travaille en série.
    Construction de la meule L'aire à faude préparée, commence la construction de la meule. Une cheminée centrale est indispensable pour la mise à feu, elle est conçue de manière très simple : - un piquet d'environ 15 cm de diamètre et de 2,50 m de hauteur est planté à faible profondeur au centre de l'aire . On édifie une cage triangulaire autour en croisant morceaux de bois bien droits d'environ 50 cm., la meule terminée on enlève le piquet et la cheminée est ouverte.

    La cheminée peut aussi être constitué de trois piquets de faible diamètre plantés en triangle et reliés en eux par des liens en noisetier.

    A ce moment, le charbonnier et le rolleux peuvent camper les bûches en tournant et en mettant de côté au fur et à mesure, celles qui sont plus fines et droites pour la finition. Lorsqu'ils ont utilisé environ la moitié du bois, ils commencent un deuxième lit. (25 stères pour 4 m de diamètre, 28 stères pour 6 mètres). Le troisième lit est très incliné et donne à la meule une forme hémisphérique. Pour la finition, ils disposent les bûches réservées et comblent le maximum de trous avec des morceaux de bois. A ce moment le coffrage de la cheminée est enlevé et l'orifice est bouché avec du gazon ou une tôle.L'ensemble est alors recouvert de feuilles, d'herbes, de gazon pour empêcher la terre de s'infiltrer à travers les morceaux de bois. Il s'agit d'une terre légère, préparée lors du nivellement de l'aire à faude. Cette terre est répandue en une couche de 2 à 3 cm, sur la meule, pour la recouvrir entièrement en empêchant tout prise d'air.
    La cuisson
    Le charbonnier verse dans la cheminée quelques pelletées de braises rouges, qu'il complète avec des piétons et arcias et du petit charbon de bois. Les piétons et arcias sont des charbons mal cuits. Très rapidement, la fumée s'élève de la meule et à ce moment, notre charbonnier couvre l'orifice d'une tôle qu'il recouvre de terre. Avec la pelle à pic, il perce une dizaine de trous à la base de la meule. Ces trous lui serviront à contrôler la cuisson en l'activant ou la ralentissant. Une meule qui cuit trop vite brûle beaucoup de bois et donne donc peu de charbon. Pour que le feu gagne l'ensemble de la meule, il faut recharger la cheminée trois heures après l'allumage, puis encore trois heures après, et ensuite de six heures en six heures jusqu'à l'allumage complet qui se caractérise par le dégagement d'une fumée blanchâtre qui enveloppe entièrement la meule. A 23 heures et à trois heures, le faudreus se méfie du loup qui vient rendre visite en faisant un trou dans la meule pour la faire brûler. Il s'agit d'une légende qui s'explique par une activité plus intense à ces heures du soir et du matin où l'oxygène afflue et active la cuisson.

    Après une journée de cuisson, le faudreus monte sur la meule avec son échelle pour la piétiner. Il détecte les zones cuites, les zones restées en bois et tasse la couverture. Il déplace le feu en ouvrant de nouveaux trous de pied et en bouchant les autres. Si par contre un zone est en avance, elle risque de prendre feu et de créer une cavité embrasée. Cette cavité appelée chapelle présente un danger pour le charbonnier imprudent qui s'aventure sans échelle sur la meule et risque de tomber dans ce cratère en fusion et risque d'y périr carbonisé.

    Après deux jours de cuisson, le charbonnier forme la tête du fourneau en dessinant un col autour de la cheminée. Cette préparation oblige le charbon à s'affaisser régulièrement et les restant du bois à prendre la même inclinaison. Deux jours plus tard, la meule est cuite. Son volume est réduit, sa forme aplatie.

    Si une bosse reste apparente, c'est la preuve qu'une partie du bois n'est pas cuit. Cette anomalie peut être due à une aire à faude dont la surface est irrégulière ou à un point plus humide ou encore au vent qui active un point plus qu'un autre. Pour y remédier, il perce des trous à la base de la meule, du côté de cette anomalie pour activer la cuisson.
    Etouffer, tirer et mettre en sac
    Avec son échelle, le charbonnier à l'aide du râteau à longues dents bat et peigne la surface de la meule en commençant par le sommet. La terre comble alors les moindres interstices et étouffe le feu. Il tire ainsi le maximum de terre au pied et met la meule à nu. Il trie rapidement cette terre enlevant les morceaux de gazon restants puis de nouveau recouvre la meule de façon uniforme. Il entame la meule par le nord pour tirer un quartier. Le charbon sorti est roulé dans la terre fine pour étouffer les derniers points de combustion. Ainsi, il va tirer progressivement tout le charbon qui doit sonner pour être de bonne qualité. Quand le charbon est tiré et bien froid, on le trie et le met en sac. Les arcias et piétons sont mis de côté pour la mise à feu de la prochaine meule.

    La mise en sac (toile de jute grossière) se déroule de la façon suivante, trois piquets dressés en croisettes servent de potence. Le sac suspendu est maintenu ouvert par un cercle de noisetier. Le remplissage s'effectue par le panier en osier (la respe). Le sac est rempli jusqu'à la gueule et terminé par deux couches de charbon longs et croisées qui lui donnent une forme cylindrique jusqu'au dessus.

      

    sources : http://acoeuretacris.centerblog.net/rub-Metiers-d-autrefois.html

      

    « LOUIS de FRANCE (1264-1276) APOTHICAIRE »
    Delicious Yahoo!

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter