• Le roman des maisons closes.. l'esclavage des femmes.

    Le roman des maisons closes

      

    Si vous êtes en quête de témoignagnes indiscrets, coquins, ou de détails à caractère pornographiques, je vous le dis tout de go : ce livre n’est pas celui qu’il vous faut.

    Raconté par une narratrice omnisciente (en fait la flamme vascillante d’une lanterne rouge, symbole des maisons closes), le romans des maisons closes, dont la 4ème de couverture nous promet d’ »entrer à pas feutrés » dans les coulisses, n’a de roman que le titre et le procédé narratif.

      

    En l’occurence, il s’agit plus d’une succession de chapitres passant en revue, de façon chronologique et néanmoins anecdotique, l’histoire des maisons closes, depuis la Grèce Antique, la Rome Antique (sous le nom de lupanar du latin lupa = louve), en passant par l’âge d’or des établissements dans la France de l’entre-deux guerres (certains établissements comme Le Sphinx ou le One Two Two sont le rendez-vous du tout-Paris mondain et artistique, femmes y compris), jusqu’à leur fermeture en 1946, suite au combat de Marthe Richard, ancienne prostituée.

      

    Au passage, on vous donne une idée des tarifs pratiqués et une liste en fin de livre vous apprend tous les termes servant à désigner les maisons closes, leurs tenancières et les filles.

      

    Bref, cet ouvrage qui se voulait indiscret, témoignage d’une réalité plus ou moins sordide, ne va pas au bout de ses intentions, il en dit trop ou pas assez. Sans tomber dans un voyeurisme malsain, la pudibonderie des auteurs se refusant à traiter de l’aspect sexuel, à appeler un chat un chat (sans mauvais jeu de mots) me semble totalement antinomique avec le sujet de l’ouvrage et son but proclamé de nous « dire tout ». On peut déplorer notamment que la parole n’ait pas été assez donnée aux premières concernées : les « filles » elles-même.

      

    Quant au style (mauvais), trop froid, trop factuel, trop journalistique, il ne laisse place à aucune empathie. De fait, et contrairement au titre de l’ouvrage, le lecteur reste en retrait, sans saisir l’ambiance des lieux et de l’esprit des acteurs.

    De même, le distinguo entre les sordides bordels de Province, où les filles font des passes à la chaîne (jusqu’à une cinquantaine par jour!) dans des conditions innomables, et les maisons « select » des grandes villes n’est pas assez prononcé.

      

    Si les premiers nous renseignent sur la situation plus que précaire de la femme non mariée issue des basses couches de la société, au point de n’avoir pas d’autre issue que de marchander leur corps dans des conditions psychologiques, sanitaires et financières misérables (des filles enlevées puis revendues aux mères maquerelles se retrouvant prisonnières de ces affreux bordels où elle enchaineront les passes pour rembourser la tenancière), on ne saura rien de ce qui motive celles qui « officient » dans les maisons plus raffinées.

    Nonobstant ces quelques points négatifs, cet ouvrage remplit son but purement informatif et, même s’il ne se positionne pas, ne peut empêcher le lecteur de se poser lui-même la question du bienfondé de la fermeture des maisons de tolérance.

    Le Roman des Maisons Closes, Nicolas Charbonneau et Laurent Guimier, Editions du Rocher, 2010.

    Pour aller plus loin :

    Maisons closes parisiennes – Architectures immorales des années 1930, de Paul Teyssier, Editions Parigramme, 2010.

    Exposition permanente au Musée de l’érotisme de Paris.

      

      

    source : http://retroactivefr.wordpress.com/2010/11/30/le-roman-des-maisons-closes/

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