• Le torche-cul au Moyen âge, ancêtre du papier toilette…

    Le torche-cul au Moyen âge, ancêtre du papier toilette…

      

    Aujourd’hui, le papier toilette ou papier hygiénique, est rentré dans tous les foyers des pays industrialisés. Comme on dit familièrement en France, le PQ a des origines très lointaines mais sa commercialisation industrielle est par contre beaucoup plus récente. Les premiers papiers toilettes ont été fabriqués en Chine au XIVe siècle mais leur usage était strictement réservé à l’empereur.

    Le premier papier-toilette moderne est né en Angleterre en 1850. Son histoire industrielle remonte à 1857 aux Etats-Unis. Il faut bien reconnaître que l’homme est le seul animal qui se salisse l’anus en déféquant. Cette constatation a poussé nos ancêtres à développer des techniques afin de se nettoyer cette partie du corps.

    Définitions – Historique –

    Latrines creusées. Ce avec quoi on s'essuie le derrière après être allé à la selle. « C'est dans le divin chapitre des torche-culs de Gargantua [que l'arrêt du parlement sur la loi naturelle devrait avoir sa place] ; la besogne de ces messieurs ne mérite guère qu'on en fasse un autre usage ». De François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. au roi de Pr. 2 mai 1758.

    XVème siècle : « Lesquelz seigneurs si s'esbatoient à recueillir les torches culs Des seigneurs qui estoyent venus Aux chambres [latrines], et bien se pensoient Que à quelque chose servoyent » de François de Montcorbier, dit VILLON dans 2e repue franche

    Techniques de l’Antiquité au Moyen Âge

    Si l'origine des torche-culs se perd dans la nuit des temps, on connaît malgré tout les pratiques de la plupart des peuples de l'antiquité.

    Les Grecs s’essuyaient rarement. Quand ils le faisaient, c’était avec les doigts ou avec des cailloux lisses. Aristophane, qui était un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C, nous a laissé un témoignage dans l’une de ses satires sociales qui précise le nombre de cailloux utilisés : « Trois pierres peuvent suffire pour se torcher le cul si elles sont raboteuses. Polies, il en faut quatre. »

    Il précise également que la classe riche utilise volontiers des poireaux. Cependant, la technique la plus courante consiste à s’essuyer avec ses vêtements.

    A cet égard, on peut lire dans Homère que Nausicaa demande son char et ses chevaux à son père pour aller laver les chemises de ses frères Latrines du château de Miolans.
    car ils « ne peuvent briller aux assemblées avec des chemises merdeuses. »

    L'historien Salluste au 1er siècle avant J.C nous dit qu'on ignore depuis longtemps à Rome l'usage des torche-culs,et il voit dans le retour de cet usage une preuve de dégénérescence. A la même époque, le poète satirique Catulle précise que dans la classe patricienne, il semblerait qu'on ce serve déjà de serviettes de tissu (...)

    A la fin du 1er siècle, selon Martial, on adopte la laine pour cet usage, et il devient courant de la parfumer(...)

    Au Moyen âge, on note l'apparition d'un bâton courbe dont on achève le « travail » avec une poignée de foin, de feuille ou de terre(...)

    Au Xème siècle, l'emploi des torche-culs a gagné une partie de la population, notamment certains ordres monastiques. On lit dans les Annales bénédictines de 996 : « Les religieux de l'ordre de St Benoit ne peuvent plus s'en passer (...).Ils vivent et voyagent avec un précieux nécessaire appelé anitergia ». Torche-cul que l'on retrouve au XIème siècle dans le « nécessaire des frères » comme nous le précise Mabillon dans la vie de Léon abbé de Nonontula.

    Dans les siècles qui suivent, l'usage des torche-culs, si répandu soit-il, n'est pas le fait du plus grand nombre. Un auteur du XIIème siècle écrit : « Nous voyons des gens élevés avec soin et versés dans les sciences et répandus dans le monde, en qui néanmoins la nature laisse encore éclater un goût décidé pour la merde. Qui ont ce goût pour la merde si puissant qu'ils ne sont jamais sans en porter un peu avec eux. Non pas, va s'en dire, dans des vases mais du moins après la chemise et dans les vêtements ».

    Au XIVème siècle, le papier est rare, cher et épais et on est encore loin de s'en servir pour s'essuyer le derrière.

    Un extrait des comptes de dépenses de Charles VI datant de 1398, nous fixe sur ce point délicat. On y lit qu'on a acheté pour les augustes fesses du duc de Berry « du coton et quatre livres d'étoupe ». Celle-ci, partie la plus grossière de la filasse, et ordinairement issue du chanvre ou du lin. Chacun a ses préférences mais en général, dans les demeures des riches et des grands, on penche pour le lin. C'est le cas du roi lui-même qui « n'acquiert pour son usage particulier que d'estoupes de lin ».

    Le petit peuple, lui et encore pour longtemps, reste fidèle au culte de la nature qui pourvoit à ses besoins. La chose est possible, au moins durant l'été, et l'on se transmet de génération en génération des refrains qui subliment l'emploi des feuilles de marronnier comme torche-cul. Mais l'hiver comment font les pauvres gens ? Selon la formule du temps, « ils sortent souvent chemises dorées ».

    Au XVème siècle, une certaine égalité commence à naître dans le domaine du torche-cul entre nobles et roturiers fortunés. L'usage du papier se répand peu à peu partout, en partie lié à l'accroissement du nombre des clercs et des copistes. François Villon témoigne d'une estime particulière pour le papier et ne semble pas envisager que l'on puisse se servir d'autre chose.

      

    source : http://lartdesmets.e-monsite.com/rubrique,le-papier-toilette,304160.html

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