• Les Armées de l'Anjou et du Poitou ( VENDEE )



     

    L’Armée du Poitou ou Grande Armée ou Armée Catholique Royale d’Anjou et du Haut-Poitou :

     

    Elle se compose en fait grosso modo de deux armées, l’Armée du Poitou et celle D’Anjou :

     

    L’armée du Poitou comprend les poitevins des environs de Bressuire, de Châtillon, les angevins de Cholet, Beaupréau, de Chemillé, de Coron, de Maulévrier et de Saint-Lambert-du-Latay. Elle compte selon les occasions entre 20 000 et 40 000 combattants et elle est commandée par Lescure, Marigny et La Rochejaquelein.

     

    L’armée d’Anjou Commandée par Cathelineau, Bonchamps, d’Elbée, elle sera commandée au retour de la Loire par Stofflet puis d’Autichamps. Elle comprend entre 10 000 et 15 000 hommes rassemblés de Montrevault aux rives de la Loire.

     

    Armée d’Anjou :

     

    Charles-Marie-Auguste-Joseph de Beaumont Comte d’Autichamps né Angers en 1770. Soldat au régiment de Condé en 1789, il est Adjudant-major dans la Garde Constitutionnelle du Roi au 10 août 1792. Il manqua d’être tué, mais pu se réfugier en Anjou. Il rejoint les armées vendéennes à Saumur le 15 juin 1793 et il s’attache à Bonchamps son cousin dont il devient un des lieutenants. Le 5 septembre 1793, il attaque le camp de Nantes avec succès et repousse Turreau aux Ponts-de-Cé. Après la défaite du 17 octobre à Cholet, il assure et protège le passage de la Loire et prend part à la Virée de Galerne sous les ordres de Stofflet. Il avait assisté à la mort de son chef Bonchamps. Au retour de Granville, il échoue devant Angers. Il est blessé et fait prisonnier à la bataille du Mans, mais avec des papiers pris sur un soldat mort, réussit à s’engager dans un bataillon républicain et fut envoyé sur les frontières. Il rentre en Anjou après la pacification de 1795.

    Il est nommé à la tête de l’Armée d’Anjou et du Haut-Poitou sur le tard en janvier 1796, grâce à l’appui de l’abbé Bernier. Il reprend les armes avec Stofflet et lui succède après sa mort le 1er mars 1796. En 1797, il doit traiter avec Hoche qui lui offre des conditions honorables de capitulation. En 1815, au retour de Napoléon, il tente de soulever la Vendée, mais il fut peu soutenu par les paysans.

    Il combat à Cholet et il est battu à Rocheservière, sans grand enthousiasme. A la seconde restauration, il est nommé Pair de France, il meurt en octobre 1859 dans son château de Rochefaton près de Parthenay dans les Deux-Sèvres.

     

    Division de Saint-Florent-le-Vieil environ 12 000 hommes

    Général de division Charles Artus de Bonchamps

    Général de division Jacques Cathelineau

    Trésorier et Commissaire-Général Ordonnateur Mathurin-Joseph Martin

    Bonchamps

     

    Charles-Melchior-Artus Marquis de Bonchamps né en 1760 à Juvardeil. Cadet au régiment d’Aquitaine en 1776, il fait campagne aux Indes avec le marquis de Bussy. Capitaine en 1787, au 35ème régiment d’infanterie en mars 1790. En 1789, il avait épousé Marie-Marguerite de Scépeaux. Son régiment s’étant révolté à Landau, il démissionne le 8 juillet 1791 et se retire à Saint-Florent-le-Vieil dans sa terre de la Baronnière. Il ne se montre pas hostile à la Révolution mais en réprouve les excès au fil du temps. En mars 1793, ses paysans viennent le chercher et il organise à ses frais deux compagnies de chasseurs qui forme le noyau de son Armée.

    Stratège, probablement le meilleur officier sur ce point de toute l’Armée Vendéenne, il pressent qu’il faut étendre la révolte sur la rive droite de la Loire, mais il est peu écouté malgré la pertinence de ses avis. Habile, courageux, entraîneur d’hommes, il fut aussi très souvent blessé, payant de sa personne.

    Il est de tous les combats, et il est mortellement blessé à la bataille de Cholet le 17 octobre 1793. Transporté par ses hommes au-delà de la Loire au début de la Virée de Galerne, il obtient avant de mourir la grâce des prisonniers bleus, sa gloire devenant dès lors éternelle. Il meurt le 18 octobre à Meilleraie en Loire-Inférieure. Il fut enterré à Varades, sa femme a écrit des mémoires. En 1817, le Comte Arthus de Bouillé gendre de Bonchamps fit exhumer les restes du général qui furent transportés dans l’Eglise de Saint-Florent-le-Vieil où ils furent déposés provisoirement puis renfermé dans le monument élevé à sa mémoire dans le chœur de l’Eglise dû à David d’Angers dont le père fut sauver ainsi que 5 000 prisonniers après la défaite de Cholet par Bonchamps.

    Sur son lit de mort il demande en effet la grâce des prisonniers dont on ne savait que faire. Ils furent relâchés.

    Perdriau Capitaine de la paroisse La Poitevinière au tout début de l’insurrection, il se soulève en même temps que Cathelineau dont il était l’ami. Il avait longtemps servi comme Caporal dans un régiment d’infanterie de ligne, apportant ses connaissances aux insurgés qui furent utiles au début de l’insurrection. Il fut tué le 11 avril 1793, au « Grand choc de Chemillé ».

    Mathurin-Joseph Martin né le 13 avril 1764 à Montrevault. Attaché à l’Armée de Bonchamps, en qualité de Trésorier et de commissaire-général ordonnateur, il suit Bonchamps jusqu’à sa mort. Il survit au désastre et devient Curé de Montrevault en 1802. Il prononce l’éloge funèbre de son général le 18 octobre 1817 et celui de Jacques Cathelineau lors de l’érection du monument à sa gloire en 1827.

     

    Division de Cholet et de Beaupréau environ 9 000 hommes

    Général de division Maurice Gigost d'Elbée

     

    Division de Maulévrier 3 000 hommes

    Général de division: Jean-Nicolas Stofflet

    Stofflet
     

    Jean-Nicolas Stofflet né à Bathelémont-lez-Bauzemont en Lorraine en 1753. Soldat dans la Gendarmerie de Lorraine puis Garde-Chasse des bois du Marquis de Maulévrier dans le Maine-et-Loire. Compromis dans les séditions et révoltes de 1792 dans l’Anjou, il se réfugie dans les bois et il est l’un des premiers à prendre les armes en mars 1793. Le 14 mars à la tête d’une troupe importante, il se joint à Cathelineau et s’empare avec lui de Cholet. Major-général de la Grande Armée Catholique Royale, il prend le commandement après la mort de La Rochejaquelein de l’Armée d’Anjou et du Haut-Poitou.

    Il refuse la paix signer par Charrette à la Jaunaye, le 17 février 1796 et continue la lutte, par trop inégale, et presque seul jusqu’au 2 mai. Il se résout à contre cœur à signer la paix de Saint-Florent-le-Vieil. Il était dans ses derniers moments sous l’influence de l’abbé Bernier qui fut à l’origine de quelques-unes de ses décisions bonnes ou mauvaises, notamment dans l’exécution de Marigny.

    Il se refuse à reprendre les armes, alors que Charrette a repris le combat. Il reprend le combat sur un ordre exprès du Comte d’Artois le 26 janvier 1796, sans espoir. Il est pris probablement par trahison dans la métairie de la Sangrenière près de Jallais dans le Maine-et-Loire dans la nuit du 23 au 24 février suivant. Il est fusillé à Angers, le 25 février 1796.

     

    Division de Châtillon-sur-Sèvre 7 000 hommes

    Général de division Henri du Vergier de La Rochejaquelein

     

    Richard de La Bréchartière dit Richard de Cerizay né en 1755, solide gaillard exerçant le métier de marchand de vaches. Il combat sous les ordres de La Rochejaquelein, et après la mort de ce dernier regroupe les rescapés de la division de Cerizay et entre en campagne contre les colonnes infernales qui ravageaient le pays et massacraient les habitants. En février 1794, il s’empare d’un convoi républicain puis du Bourg de Cerizay.

    Il mène une guérilla très active en appoint de celle de Stofflet. Il s’empare d’Argenton-le-Château, puis de Mortagne le 25 mars 1794. Il tue de nombreux bleus qui cantonnaient près du Château de Clisson près de Bressuire, propriété de la famille de Lescure. Après la mort de Marigny, Richard rompt les ponts avec Stofflet qui tente de la faire enlever, mais il élude le piège et poursuit les hostilités le plus longtemps possible.

    Le 20 avril 1795, il fut contraint d’adhérer à la paix de Mabilais. Il commandait alors une division d’environ 5 000 hommes. Il reprend les armes avec Vasselot dont la famille possédait une seigneurie près de Cerizay. Il fut pris et fusillé le 23 février 1796.

     

    Division de Bressuire 6 000 hommes

    Général de division: Louis de Salgues de Lescure

    Lescure

    Louis-Marie de Salgues Marquis de Lescure né le 16 octobre 1766, à Paris et issu de la vieille Noblesse du Poitou. Capitaine au régiment de Cavalerie Royal-Piémont. Il se marie en 1791 à Victoire de Donnissan, qui devient plus tard la Marquise de la Rochejaquelein. Son père, bon vivant et libertin, lui laisse beaucoup de dettes en mourant à Ermonville. Il s’en acquitte avec honneur puis émigre un court moment et revient au Château de Clisson près de Bressuire. La Reine Marie-Antoinette lui demande de rester à Paris, ce qu’il fit et participa courageusement à la défense du palais des Tuileries le 10 août 1792. Revenu avec sa jeune femme à Bressuire, il fut arrêté avec toute sa famille et détenu jusqu’au 1er mai 1793, date à laquelle il est délivré par les bandes de son cousin Henri de La Rochejaquelein. Il devînt vite l’un des chefs les plus importants de l’Armée Catholique Royale. Il est à la prise de Thouars, de Fontenay-le-Comte et de Saumur en mai et juin 1793.

    Il avait été blessé au bras dans cette dernière bataille. Chef d’une division Poitevine, il ne put empêcher Westermann de s’emparer de Châtillon-sur-Sèvre et par une faute de manœuvre il est donné comme responsable d’une des défaites devant Luçon. Il échoue devant Thouars au début de septembre face à la division du général Rey.

    Il participe avec vaillance à la victoire de Luçon où l’Avant-Garde de l’Armée de Mayence manque d’être écrasée, le 19 septembre 1793. Il laisse échapper une occasion d’écraser complètement les mayençais et l’Armée de Brest à Clisson ayant été entrainé par l’inconsistant Charrette dans l’attaque de Montaigu où ils battent à plate de couture la division du général Beysser. Il participe encore à la bataille de Saint-Fulgent.

    Il est blessé mortellement à la tempe au combat de la Tremblaie, près de Cholet le 15 octobre 1793. Transporté par ses hommes durant la Virée de Galerne, il expire à la Pelerine sur la route entre Laval et Fougères au matin du 3 novembre. Sa femme l’accompagnait avec ses enfants, grosse. Il était surnommé le Saint du Poitou, pour sa grande piété et sa probité. Il fut regretté.

    Victoire de Donnissan né le 25 octobre 1772 à Orléans. Elle épouse en premières noces le Marquis de Lescure et après la mort du général épouse en seconde noces le frère d’Henri de la Rochejaquelein, Louis. Elle assiste aux guerres de Vendée et écrit ses mémoires en Espagne avec le concours de Monsieur de Barante qui les publie après y avoir mis sa touche. Le manuscrit original est toutefois publié par son petit-fils en 1889 à Paris.

     

    Division d'Argenton-les-Vallées 2 000 hommes

    Général de division: de Laugrenière

     

    Dominique-Alexandre Jaudonnet Chevalier Seigneur de Laugrenière né en 1743 dans la paroisse de Boismé, près de Bressuire, dans les Deux-Sèvres. Mousquetaire de la Garde du Roi en 1762, retiré en 1767, l’un des chefs de la Cavalerie vendéenne, il contribue avec Piron à la déroute totale de Santerre à la bataille de Coron, le 18 septembre 1793. Il fait toute la campagne de la Virée de Galerne, mais il est fait prisonnier à la bataille de Savenay le 23 décembre 1793 et guillotiné à Nantes le 14 janvier 1794.

    Pour tenter de sauver sa tête il adresse deux mémoires aux représentants Prieur de la Marne dans lesquels il fournit tous les détails qu’il pouvait avoir sur les restes de l’Armée Vendéenne et s’offre à guider les troupes républicaines contre Charrette et à les aider à s’en emparer.

     

    Division du Loroux 3 000 hommes

    Général de division: François de Lyrot de La Patouillère

     

    François-Jean-Hervé Lyrot Chevalier de la Patouillère né à Nantes le 26 août 1732 à Nantes. Tué à Savenay, le 23 décembre 1793 lors de l’anéantissement de l’Armée Catholique Royale.

     

    Autres officiers de ces deux armées :

    Charles-Marie-Michel Chevalier Des Essarts né à Boismé en Poitou vers 1769, il était né dans la maison de Lescure dont il fut l’ami intime et élevé avec lui. Il fut fait prisonnier à Montrelais près d’Ingrandes et condamné à mort et exécuté à Angers le 8 janvier 1794.

    Guy-Joseph Donnissan et de Citran né à Bordeaux le 7 février 1737. Officier, il fait campagne lors de la guerre de 7 ans, et devînt Aide de camp du général d’Estrées. Il prend sa retraite comme Maréchal de Camp. Il était aussi d’après Charles Boutillier de Saint-André, Colonel des grenadiers de France, Grand Sénéchal de Guyenne et Chevalier de Saint-Louis. Mais cet auteur est sujet à l’erreur et le fait reste à vérifier. En 1791, il quitte Paris et se réfugie au château de Clisson près de Bressuire. Il y fut arrêté en mars 1793, avec sa femme, sa fille et son gendre, le Marquis de Lescure. Il fut emprisonné à Bressuire.

    Cette ville fut prise d’assaut par les vendéens qui le délivre. Il se retire au château de la Boulaye, mais bientôt rejoint l’Armée Catholique Royale. Ayant de l’expérience, il entre au Conseil de guerre et fut très écouté par ce dernier. C’est sur sa recommandation que l’Armée attaque Saumur en passant par Montreuil-Bellay, ce qui permit de mettre en déroute la division du général Salomon. Il fut un partisan de l’entente avec Charrette et prépare avec lui l’attaque de Nantes du 28 juin 1793. Après cet échec son influence au Conseil s’écroule.

     Il participe à la bataille de Cholet le 17 octobre 1793, puis sert durant la Virée de Galerne, suivi par sa femme et sa fille. Il a le malheur de perdre son gendre, Lescure, transporté blessé depuis le 15 octobre. Il assiste aux batailles du Mans et de Savenay en décembre 1793, mais échappe au massacre tout en perdant le contact avec sa fille et sa femme. Il cherche à traverser la Loire, mais il est pris près de Montrelais et emmené à Angers où il fut condamné à mort et exécuté, le 8 janvier 1794.

    Piron de la Varenne gentilhomme des environs d’Ancenis. Emigré, il aurait servi dans les Chevau-légers puis à l’Armée des Princes avant de rentrer chez lui. Au début de l’insurrection vendéenne, il marche à la tête des paysans d’Oudon et prend Ancenis sur la rive droite de la Loire, mais il ne peut tenir ses positions. Il passe ensuite sous le commandement de Bonchamps et fut l’un des chefs secondaires de la Vendée.

    Le 18 septembre 1793, il mit en déroute à Coron dans le Maine-et-Loire, les forces de Santerre et de Ronsin. Il fait la Virée de Galerne et il est pris à la bataille de Savenay le 23 décembre 1793. Il est fusillé quelques jours après à Blain.

    Prosper Chevalier de Turpin de Crissé émigré, il rentre en Anjou et il se trouvait à la prison d’Angers comme suspect au moment où il fut délivré par l’Armée vendéenne lors de la prise d’Angers le 23 juin 1793. Il s’attache à Bonchamps, qu’il suit, facilité le passage de la Loire en s’emparant de Varades le 17 octobre 1793, alors que l’Armée Catholique Royale était battue le même jour à Cholet.

    Il continue la guerre en 1794, sur la rive droite et contribue à la pacification de 1795. La prise d’armes de 1796 n’avait pas son aval mais il reprend tout de même le chemin de la rébellion en mars 1799. Il signe la soumission de Candé le 29 janvier 1800. Il était le beau-frère de la célèbre Vicomtesse de Turpin de Crissé.

    Léonard de Marsanges né le 12 mars 1766 à Bellac en Limousin. Sous-lieutenant au régiment d’Auvergne en 1782. Il fait partie des chefs qui dirigent les bandes vendéennes avec Piron à la bataille de Martigné où le général Santerre est totalement mis en déroute. Il est tué au siège d’Angers à la fin de la Virée de Galerne.

    François-René Soyer né le 5 septembre 1764, frères des trois suivants. Il survit à la fournaise et devînt évêque de Luçon en 1821, il meurt le 5 mai 1845. Il ne fut peut-être pas officier au vu de sa carrière, mais tout est possible, Forestier était bien décidé à devenir prêtre avant de devenir général de la Cavalerie vendéenne.

    Jean-Aimé Soyer frère du précédent, né à Thouarcé en 1770 près d’Angers. Officier de l’Armée d’Anjou, Chevalier de Saint-Louis, Il commande la cavalerie à la bataille de Martigné où il se couvre de gloire avec ses frères et reçut une belle dans le corps lors du combat. Il reçut en 1816, le brevet de Maréchal de camp pour ses services. Il meurt le 17 octobre 1823.

    François Soyer né en 1775, frères des deux précédents. Il fut breveté Colonel probablement à la Restauration et meurt Chevalier de Saint-Louis en 1855.

    Louis-Pierre Soyer né en 1777, frères des trois précédents. Lui aussi breveté Colonel probablement également à la Restauration, il meurt en 1860, il était lui aussi Chevalier de Saint-Louis.

      

    SOURCES : http://lesbataillonsdevolontaires.wifeo.com/armees-danjou-et-du-poitou.php

     Articles rédigés par Laurent Brayard dans le cadre de l'association SEHRI :
     

      

     

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