• Les frères de Montgolfier, Joseph.

    Les frères de Montgolfier

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    Joseph

    Joseph de Montgolfier né à Vidalon-les-Annonay en Ardèche en 1740, mort à Balaruc-les-Bains dans l’Hérault en 1810 et Etienne de Montgolfier né à Vidalon-les-Annonay en 1745, mort à Serrières en 1799, sont issus d’une famille de papetiers installée depuis quatre siècles dans la région ardéchoise.

    Douzième d’une famille de seize enfants, Joseph Montgolfier, exploite les manufactures de papier familiales de Rives et de Voiron, en Dauphiné. Il sera aussi à l’origine de nombreuses invention dont le bélier hydraulique.

    Etienne étudie d’abord l’architecture à Paris, puis revient à Vidalon en 1773, où, en collaboration avec Joseph, il développe la manufacture familiale et transforme l’industrie papetière d’alors en introduisant des techniques nouvelles, telle la fabrication du papier vélin.

    Leur entreprise prospère reçoit le titre de « manufacture royale » : cette distinction leur vaut un revenu supplémentaire qui leur permet de consacrer une partie de leur temps à des expériences personnelles.

    C’est à partir de novembre 1782, à Avignon que Joseph commence à étudier la question du plus léger que l’air. C’est en jetant un papier dans la cheminée qu’il s’aperçoit que ce dernier est aspiré. Il pense tout d’abord que c’est la fumée qui est responsable de cet effet, mais, il va très vite se rendre compte que c’est le fait de la dilatation de l’air sous l’effet de la chaleur.

    Joseph de Montgolfier se livre à un nouvel essai en brûlant un mélange de paille humide et de laine cardée hachée : avec l’âcre fumée qui s’en dégage, il remplit un globe de papier et le regarde s’envoler. C’est la première « montgolfière ». Immédiatement il en parle à Etienne et les deux frères conçoivent et lancent un ballon plus gros, puis, fascinés, s’emploient à le perfectionner.

    Le 14 décembre 1782, dans leur usine d’Annonay, ils gonflent avec de l’air chaud une sphère de trois mètres cubes. Le 5 juin 1783, une démonstration est effectuée à Annonay, devant les membres des états du Vivarais. Le ballon fait 11,70 m de diamètre pour un poids de 245 kg. Il se compose de pièces de toile doublées de papier, assemblées par 1 800 boutons et cousues sur un réseau de ficelles.

    L’ensemble est fixé, à la base, autour d’un châssis circulaire. L’enveloppe, contenant 800 mètres cubes d’air chaud, est gonflée au-dessus d’un feu de paille et de laine, tandis que huit hommes la maintiennent par des cordes. La machine s’élèvera jusqu’à 2 000 mètres, évoluant une dizaine de minutes, et se posera, parmi les vignes, à 2,5 km d’Annonay.

    Pour les persévérants inventeurs, c’est la consécration. Les spectateurs sont ébahis, et la nouvelle de cet exploit se répand comme une traînée de poudre jusqu’à Paris. L’Académie des Sciences est vivement intéressée, et Louis XVI demande à voir un ballon s’envoler.

    La présentation au roi a lieu le 19 septembre 1783 à Versailles. Devant une foule de curieux, Etienne prépare un ballon de toile bleu et jaune, orné du chiffre de Sa Majesté et grand comme une maison de six étages. La forme est très étrange, la partie moyenne est prismatique ; son sommet est une pyramide et la partie inférieure en forme de cône tronqué.

    Pendant que la famille royale visite cette sorte de tente à la Turque, Louis XVI se fait expliquer le dispositif : un immense réchaud alimenté par un feu de paille produit l’air chaud destiné à propulser le ballon.

    Sous l’enveloppe de toile est arrimé un panier d’osier, où ont été installés un mouton, un coq et un canard ! En quatre minutes, la machine est remplie, tout le monde lâche prise en même temps et la machine s’élève majestueusement.

    A peine a-t-elle quitté le sol qu’une bourrasque la couche sur le côté, mais le ballon se redresse et vole pendant huit minutes, avant de se poser en douceur trois kilomètres plus loin, dans le bois de Vaucresson.

    Le roi et la Cour sont enchantés, les animaux sont retrouvés sains et saufs. En souvenir de ce premier vol « habité », Louis XVI décide d’honorer les trois valeureux « pionniers » de l’aérostation en les accueillant à la Ménagerie royale.

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    Démonstration de 19 janvier 1784

    Après la démonstration de septembre 1783 à Versailles, Joseph de Montgolfier fabrique le Flesselles, un ballon géant de quarante­deux mètres de hauteur et trente-quatre mètres de diamètre, équipé d’une galerie pour accueillir des passagers. C’est à bord de cet engin, piloté par Pilâtre de Rozier, qu’il embarque avec cinq autres personnes le 19 janvier 1784 à Lyon, et expérimente lui-même son invention au cours de ce qui restera son seul vol.

    Les deux frères, qui partagent les idées réformatrices de 1789, tout en restant modérés, traversent la Révolution sans être inquiétés. Joseph Montgolfier n’obtient pas des différents gouvernements les moyens nécessaires à la poursuite de ses travaux. Napoléon Bonaparte lui confère cependant la Légion d’honneur et le nomme administrateur du Conservatoire des arts et métiers. Il est reçu à l’Académie des sciences en 1807 (son frère Étienne l’avait été en 1796).

    Etienne Montgolfier meurt le 2 août 1799 à Serrières, dans l’Ardèche ; son frère Joseph, le 26 juin 1810 à Balaruc-les-Bains, dans l’Hérault.

    par Webmaster
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