• Le Datura : Gare à cette solanacée aux fleurs en forme de trompette, elle entre dans la composition d'onguents destinés à provoquer des transes, des hallucinations et des sensations de lévitation (la scopolamine contenue dans cette plante toxique, comme on le sait aujourd'huit, fait perdre la volonté et la mémoire des faits postérieurs à la prise) ! Également considéré comme aphrodisaique, la datura pourrait être à l'origine des visions fantastiques grouillant de boucs et de démons lubriques dont les procès de sorcellerie font grand cas.
Millepertuis |
• La Sauge : Salvia (je sauve). Son nom latin en dit long sur le crédit dont elle jouit depuis les temps les plus reculés. Dans la pharmacopée médiévale, la sauge est la plante reine des convalescents. Elle combat les sueurs, le manque d'appétit, la dépression physique et morale... Trés en vogue à l'École de Salerne (l'école de médecine la plus importante du Moyen Âge) on dit de cette labiacée que "si son usage ne rend pas l'homme immortel, c'est qu'il n'y a point de remède contre la mort".
Mandragore |
• La Jusquiame : Une multitude de légendes et de croyances s'attachent à cette cousine velue, visqueuse, narcotique et calmante de la mystèrieuse mandragore. "Ceux qui en mangent sortent hors du sens, pensent qu'on les fouette par tout le corps, bégayant de la voix, bramant comme des ânes et hennissant ainsi que des chevaux", commente au XIe siècle le médecin et philosophe perse Avicenne. Maléfique, la jusquiame fait partie des plantes entrant dans la préparation des breuvages et pommades qui emmènent les sorcières au sabbat. Bien que dangereuse, les "chirurgiens" utilisent toutefois ses graines pour calmer les rages de dents.
Angélique |
• L'Hellébore : "Ma commère, il faut vous purger avec quatre grains d'héllébores", dit le lièvre à l'insensée tortue qui prétend se mesurer à lui dans la Fable de La Fontaine. Qualifué de fétide en raison de l'odeur repoussante qu'elle dégage quand on la touche, l'hellébore, alias "herbe aux fous", passe pour soigner les dérangements cérébraux. Cet usage perdurera jusqu'au XIXe siècle.
Armoise |
Les Cahiers de Science & Vie n°105, 2008.