• Les Orléans de Monsieur à Henri VII ( I ) Ferdinand-Philippe d'Orléans

    Les Orléans de Monsieur à Henri VII

     
     

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    Ferdinand - Philippe Louis Charles Éric Rosalino d'Orléans, est né le 3 septembre 1810 à Palerme, duc de  Chartres puis duc d'Orléans et prince royal de France, il était le fils aîné de Louis-Philippe Ier, roi des Français et de Marie Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles.

     

    Né pendant l'exil de ses parents, il est prénommé Ferdinand, prénom inusité dans la maison d'Orléans, en hommage au roi de Sicile, Ferdinand Ier, son grand-père, et po rte à sa naissance le titre de duc de Chartres. Le jeune prince, qui a 3 ans au moment de la chute de Napoléon Ier, vient en France pour la première fois en 1814 et s'y installe définitivement en 1817. Son père le confie d’abord aux soins d'un précepteur, M. de Boismilon, puis il le place au collège Henri-IV en 1819, voulant qu’il reçoive une éducation libérale, sur le pied de la plus complète égalité avec les autres élèves. Parmi eux, Alfred de Musset, avec qui il se lie d'am itié. Il fait de brillantes études et suit les cours de l’École polytechnique.Après un voyage en Angleterre et en Écosse en 1819, il va rejoindre à Lunéville le 1er régiment de hussards, dont il vient d’être nommé colonel par Charles X et qui prend pour l'occasion la dénomination de Hussards de Chartres.

     

    Un prince libéral et populaire

    En 1830, il est en garnison à Joigny pendant les Trois Glorieuses. Il fait arborer la cocarde tricolore à son régiment, le 1er régiment de hussards et l’amène en toute hâte au secours des Parisiens insurgés. Arrêté provisoirement à Montrouge, et bientôt relâché, il entre le 3 août dans Paris à la tête de ses hussards de Chartres.
     
     Avec l'avènement de la monarchie de Juillet, il prend le titre de duc d’Orléans  et devient Prince royal. Son père le fait entrer au Conseil. De tempérament bouillant, le duc d'Orléans critique vertement le temps perdu à écouter palabrer les ministres et a de fréquents accrochages avec les doctrinaires, qu'il n'aime pas et vis-à-vis de qui il se veut l'interprète des sentiments de la jeunesse révo lutionnaire. C'est pourquoi Casimir Perier exige, lorsqu'il accède à la présidence du Conseil en mars 1831, que le duc d'Orléans soit exclu du Conseil, auquel il cesse dès lors de participer.

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    En novembre 1831, le prince royal est envoyé, aux côtés du maréchal Soult, pour réprimer l’insurrection ouvrière de Lyon. Il s'acquitte de cette tâche difficile sans violence et parvient à apaiser rapidement les oppositions. Il y gagne une popularité certaine, que renforce son attitude lors de l'épidémie de choléra de 1832. Il n'hésite pas à se rendre auprès des malades les plus contagieux à l'Hôtel-Dieu, prenant des risques réels puisque Casimir Perier, qui l'accompagne, contracte quant à lui la maladie et en meurt. Aux yeux du peuple et de la presse, il passe dès lors pour un prince généreux, sincèrement préoccupé du sort des plus démunis, et devient une sorte d'icone pour l'opposition dynastique d'Odilon Barrot, qui voit en lui le seul prince capable de concilier les aspirations démocratiques de la France moderne et l'héritage du passé monarchique.

    Une brillante carrière militaire

    En 1831, le duc d'Orléans part avec son jeune frère le duc de Nemours, pour aller faire ses premières armes sous le maréchal Gérard ; cette campagne ne fait guère qu’une promenade militaire. Entrés en Belgique en 1831, les princes s’empressent de visiter la plaine de Jemmapes, où leur père a combattu en 1792. L'année suivante, le duc d’Orléans rentre en Belgique avec le commandement de la brigade d’avant-garde de l’armée du Nord. Le 20 novembre 1832, il est devant la citadelle d’Anvers ; il commande la tranchée dans la nuit du 29 au 30 novembre. À l’attaque meurtrière de la lunette Saint-Laurent, il s’élance sur le parapet au milieu d’une grêle de projectiles de toute espèce pour diriger l’action et stimuler le courage des soldats.

    En 1835, lorsque le
      maréchal Clauzel est renvoyé en Algérie comme gouverneur général, le duc d'Orléans demande à son père comme une faveur de l'accompagner pour combattre l'émir Abd El-Kader. Il participe au combat de l’Habrah, où il est blessé, à la prise de Mascara, puis de Tlemcen en janvier 1836. Il rentre à Paris tout auréolé de gloire militaire.


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    À l'automne 1839, le duc d'Orléans repart pour l'Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays, entre Constantine et Alger. Partie de Constantine le 16 octobre, trois jours après le deuxième anniversaire de la prise de la ville, la fameuse chevauchée gagne Alger le 2 novembre en passant par Sétif et le défilé des Portes de Fer. Abd-el-Kader y voit une violation du traité de Tafna et déclenche la guerre sainte contre les Français. S'enclenche ainsi une escalade qui aboutira à l'occupation totale de l'Algérie par la France. En mars 1840, le duc d’Orléans part encore une fois pour l’Algérie, emmenant avec lui le duc d’Aumale, son jeune frère, dont il dirige les premiers travaux militaires. Aux combats de l’Affroun, de l'Oued'Ger, du bois des Oliviers, il est chargé de diriger les dispositions d’attaque à la prise du Teniah de Mouzaïa. Il est rappelé en France après cette campagne.
     

    Ce passé militaire brillant ne fait qu'accroître la popularité et le prestige du duc d'Orléans, qui consacre également ses soins à l’agrandissement des forces militaires du pays et à l’amélioration physique et morale des soldats. Il organise à Saint-Omer les chasseurs de Vincennes, devenus chasseurs d’Orléans en 1836, et redevenus chasseurs de Vincennes à pied. Il jette les bases d’une Histoire des Régiments, entreprise par ordre du ministre de la guerre, et écrit lui-même en partie celle de deux régiments qui s’étaient trouvés sous ses ordres : Le 1er régiment de hussards (Hussards de Chartres) et le Bataillon des chasseurs de Vincennes.

     

    Le mariage du duc d'Orléans

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    Le mariage du duc d'Orléans avait été l'une des grandes affaires politiques de la monarchie de Juillet. Sans la révolution de 1830, il aurait épousé la sœur du duc de Bordeaux, Mademoiselle (1819-1864). Ce projet ayant naturellement échoué en raison de la chute de la branche aînée et de l'« usurpation » (aux yeux de celle-ci) de la branche cadette, Louis-Philippe est littéralement obsédé, à partir de 1835, singulièrement après l'attentat de Fieschi, par l'établissement matrimonial de son fils aîné, alors dans sa vingt-cinquième année.

    C'est aussi le moment où la monarchie de Juillet se cherche de nouveaux alliés en Europe, qui lui permettraient de ne pas dépendre trop exclusivement de l'Angleterre. Talleyrand, qui vient de renoncer à son ambassade de Londres brouillé avec le ministre bri
    tannique des Affaires étrangères, Palmerston, pousse en ce sens. Il envisage d'abord un rapprochement avec la Russie par l'intermédiaire du Wurtemberg. En effet, le roi Guillaume Ier de Wurtemberg, veuf de la grande-duchesse Katarina Pavlovna de Russie, a deux filles à marier. Mais Guillaume Ier décline la proposition.

    Louis-Philippe envisage ensuite une alliance avec l'Autriche qui pourrait offrir l'archiduchesse Marie-Thérèse. La reine Marie-Amélie est très favorable à ce mariage car elle est elle-même fille d'une archiduchesse d'Autriche, la reine Marie-Caroline de Naples. L'archiduc Charles n'est pas opposé à un tel mariage, mais celui-ci se heurte en revanche à deux adversaires déterminés : le prince de Metternich, qui ne veut pas rééditer l'erreur qu'il a faite en négociant le mariage de l'archiduchesse Marie-Louise avec Napoléon Ier, et l'archiduchesse Sophie, princesse bavaroise, belle-sœur du nouvel empereur Ferdinand Ier, qui domine la cour de Vienne de sa forte personnalité en attendant que son fils, le futur François-Joseph, monte sur le trône impérial.

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    L'ambassadeur de France à Vienne, le comte de Sainte-Aulaire, qui a été spécialement chargé de préparer le terrain pour le mariage autrichien, ne dissimule pas la difficulté de l'affaire, sans la juger cependant tout à fait impossible. Le nouveau président du Conseil, Thiers, rêve de la conclure et d'apparaître, tel un nouveau Choiseul, comme l'artisan d'un spectaculaire renversement d'alliances en Europe. Après le refus de la maison d'Autriche, il ne reste plus que deux partis envisageables parmi les princesses catholiques : la princesse Janvière de Bragance, fille de l'empereur Pierre Ier du Brésil, et l'infante Isabelle d'Espagne, fille du frère cadet de Ferdinand VII. Toutes deux, nées en 1821, sont fort jeunes. La première est écartée en raison de l'éloignement, et la seconde en raison de son physique disgracié.

    Parmi les princesses allemandes protestantes, quelques partis sont envisagés. Talleyrand, a repéré la princesse Louise de Hesse-Cassel. La reine Louise suggère la princesse Marie-Alexandrine de Saxe-Altenbourg et la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha. En définitive, le choix se porte sur la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fille de feu le prince héréditaire Frédéric de Mecklembourg-Schwerin. Pour le duc d'Orléans, c'est une alliance convenable, mais sans éclat, même si la princesse est la nièce du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III. Le mariage sera célébré en grande pompe le 30 mai 1837 au château de Fontainebleau, par l'archevêque de Paris.

     

    Un prince éclairé et mécène

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    Le duc d'Orléans est un amateur éclairé de littérature, de musique et de beaux-arts. Il montre un goût prononcé pour la collection, « faisant son choix lentement, en véritable amateur », et fait preuve d'une rare érudition. Chaque année, il consacre 100 000 à 150 000 francs de sa liste civile à des achats d'œuvres d'art ou à du mécénat culturel. Dans ses vastes appartements du palais des Tuileries, il rassemble des objets du Moyen Âge et de la Renaissance, des céramiques de Bernard Palissy, des majoliques et des céramiques hispano-mauresques, des porcelaines chinoises ou japonaises, des meubles de Caffieri, Oeben, Riesener ou Jacob.

      

    Il se passionne également pour les peintres de sa génération et achète de nombreux tableaux à Ary Scheffer et à Newton Fielding. Il possède des œuvres d'Eugène Delacroix, d'Alexandre-Gabriel Decamps, Eugène Lami, Ernest Meissonnier et Paul Delaroche. Il aime également les paysages des peintres de l'école de Barbizon, notamment Camille Corot, Paul Huet et Théodore Rousseau. Il commande à Dominique Ingres Antiochus et Stratonice, achète en 1839 Œdipe et le sphinx et lui commande son portrait en 1840.

    Lui-même doué de talents de dessinateur, il fait œuvre de graveur amateur. On connaît de lui une douzaine d'eaux-fortes et de lithographies. Parmi ces dernières se trouve une pièce satirique représentant le personnage de Gulliver endormi ; des Lilliputiens arrivent de tous côtés, à pied, à cheval, en bateau, en diligence. Une pancarte évoque la proclamation alarmiste faite le 11 juillet 1792 par l'Assemblée législative, qui déclarait la patrie en danger

    Une mort prématurée

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    De retour de Plombières, où il venait de conduire la duchesse d’Orléans, le prince royal se disposait à partir pour Saint-Omer, où il devait passer en revue une partie de l’armée d’opération sur la Marne, dont il venait de recevoir le commandement en chef, quand il se rendit le 13 juillet 1842 à Neuilly-sur-Seine pour faire ses adieux à sa famille. Les chevaux de sa calèche s’étant emportés, le prince voulut s’élancer de la voiture et se brisa la tête sur le pavé ; quelques heures après, il rendait le dernier soupir. Alfred de Musset évoque cet accident dans son poème Le Treize Juillet (dans le recueil Poésies nouvelles). Sa mort accidentelle prive Louis-Philippe d'un soutien qui lui manqua en 1848.

     

    Les Orléans de Monsieur à Henri VII

     

     

     

     

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