• Les Orléans de Monsieur à Henri VII ( VI ) Le Régent, Philippe d'Orléans (1674-1723)

    Le Régent, Philippe d'Orléans (1674-1723)

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    Philippe d’Orléans, est né le 2 août 1674 au château de Saint-Cloud . Petit-fils de Louis XIII, il est à la mort de son oncle le roi soleil, l'adulte de la famille royale le plus proche du roi, il devient ainsi le régent du royaume de france, pendant la minorité de Louis XV .

     

    Les jeunes années

    Fils de Philippe de France (Monsieur), et de sa seconde épouse, la princesse palatine Charlotte-Élisabeth de Bavière, Philippe d’Orléans est d’abord titré duc de Chartres. Il reçoit une éducation soignée, principalement tournée vers la fonction militaire et diplomatique, comme il sied à un petit-fils de France. Il s’intéresse particulièrement à l’histoire, la géographie, la philosophie et aux sciences. Contrairement à son oncle et à son père, il monte mal, se montre mauvais danseur et n’aime pas la chasse. En revanche, il a la prodigieuse mémoire de son oncle : très tôt, il connaît sur le bout des doigts les mémoires et généalogies des grandes familles de la cour. Il a aussi une grande capacité de travail et de l'intelligence.

     

    Le mariage

    FrancoiseMarieofOrleans1.jpgNéanmoins, avec la naissance des trois fils du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, le duc de Chartres se retrouve sixième dans la ligne de succession au trône, ce qui ne lui laisse que bien peu d’espérances de régner et ne le place pas dans la meilleure situation pour faire un mariage avantageux. De plus, la France est en guerre avec la presque totalité de l’Europe, ce qui rend impossible un mariage étranger. Aussi, dès 1688, le roi fait allusion à Mademoiselle de Blois, bâtarde légitimée. Ce mariage parachèverait la politique d’abaissement des branches cadettes de la maison de Bourbon voulue par le Roi Soleil. Mais Monsieur et sa femme, la Princesse Palatine, jugent une telle union tout simplement scandaleuse, indigne et pour tout dire inimaginable.


    Le duc de Chartres est plus hésitant, d’autant que l’idée est soutenue par son précepteur, l’abbé Dubois. Au début de 1692, Louis XIV convoque son neveu et lui déclare qu’il ne peut mieux lui témoigner son affection qu’en lui donnant sa propre fille en mariage, ce à quoi le jeune homme ne sait répondre qu’en balbutiant un remerciement embarrassé. La Palatine, apprenant l’issue de l’entrevue, jette de hauts cris mais ne peut affronter le roi, d’autant qu’elle sait ne pouvoir compter sur le soutien de son mari (qui ne se révolta que peu de temps avant sa mort, lançant à son frère que : « Sans tirer aucun profit de ce mariage, Chartres n’en gardera que la honte et le déshonneur »). Elle borne l’expression de son mécontentement à tourner le dos au Roi après qu'il lui a fait une profonde révérence ; mais ensuite, comme seul le prétend le duc de Saint-Simon, elle donne à son fils une énorme gifle devant toute la Cour. Le mariage n’en a pas moins lieu, le 9 janvier 1692. Ce mariage arrangé, non désiré, ne fut guère heureux. Philippe, devenu duc d’Orléans en 1701 à la mort de son père, appelait sa femme « Madame Lucifer ». Ils eurent huit enfants dont un seul fils : le futur Louis Ier d’Orléans, surnommé « le Pieux »

     

    Le militaire

    200px-Regent_Rigaud.jpgL’année précédente, Chartres avait commencé la carrière des armes aux Pays-Bas, aux côtés du roi. Très vite, il s’avère un bon officier, aimé de ses soldats, enchaînant les campagnes. En 1693, il se distingue par une brillante conduite à Mons, à Steinkerque et à la Bataille de Neerwinden. Il se montre également très critique vis-à-vis de la stratégie de l’armée de Flandre. Ses quelques initiatives, de portée certes modeste, s’avèrent en revanche des succès. À la cour, les comparaisons fusent avec le Grand Condé, ce qui lui attire la jalousie des autres princes du sang.


    Désireux de calmer le jeu, Louis XIV rappelle tous les princes. Le duc de Chartres vit cette décision comme un camouflet personnel : on ne lui accorde aucun grand gouvernement, à la différence des bâtards, et on le prive de grand commandement. Il sait que son oncle désapprouve sa conduite : depuis l’adolescence, il fréquente les milieux libertins et mène une vie dissolue. Rappelé à l’armée lors des campagnes difficiles de la guerre de Succession d'Espagne, il prouve sa bravoure à Turin en 1706. Après avoir été écarté des successions possibles, en France comme en Espagne, il intrigue. Son ambition mal déguisée et son goût pour la chimie le font soupçonner d’avoir contribué aux morts du dauphin et de sa famille. Louis XIV lui témoigne froideur et défiance et lui impose, par son testament secret, la présence des princes légitimés dans le Conseil de régence.

     

    Le Régent

    1008870.jpgÀ la mort de Louis XIV, le duc d’Orléans, adulte de la famille royale le plus proche du roi, devient le régent du royaume. Louis XIV tente de limiter ses pouvoirs dans son testament, lequel indique la composition du conseil de régence, véritable conseil de gouvernement, et laisse au duc du Maine, l’un de ses enfants hors mariage, l’éducation du jeune Louis XV. Philippe fait casser le testament par le Parlement qui le reconnaît comme seul régent, ce qui lui permet de réorganiser le Conseil à son gré et d’évincer le duc du Maine, bientôt exclu de la succession au trône que son père lui avait accordée. Toutefois, le Régent doit, pour rallier le Parlement de Paris à sa cause, lui restituer le droit de remontrance supprimé par Louis XIV, ce qui n'est pas sans conséquence au XVIIIe siècle.


    Il tente de séduire les Français par une politique nouvelle : la paix est rétablie. Il soutient les jansénistes, abandonne la cause des Stuarts, tente de rétablir les finances et l’économie avec les audaces de Law. En entamant sa régence, il adresse, le 4 octobre 1715, une « Lettre à Mrs les intendans commissaires départis dans les provinces », dans laquelle il déclare que sa préoccupation majeure est le poids excessif des différentes taxes et annonce son intention d’établir un système d’imposition plus juste et plus égalitaire. Sur le plan de l’organisation du gouvernement, le Régent entame la politique de polysynodie, sans doute sous l’influence de son ami Saint-Simon : le remplacement des ministres par des conseils rassemblant des grands seigneurs et des techniciens. Mais il s’impose aux parlements et aux légitimés, prend les armes contre l’Espagne dans une alliance avec Londres et Vienne. La personnalité de l’abbé Dubois, son ancien précepteur, devenu archevêque, cardinal et ministre, s’impose de plus en plus auprès de Philippe, le fonctionnement de la polysynodie devenant de plus en plus difficile. Sur le plan personnel, le régent n’a rien changé à sa vie frivole. Le Palais-Royal est le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués », « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie.

     

    Le sacre de Louis XV et la mort de Philippe d’Orléans

    mort philippe orleans guizotMais quand les calamités fondent sur le royaume : incendies, peste de Marseille, effondrement du système de Law, le pays souffre et gémit, on accuse l’irreligion du Régent. La sagacité et la finesse du cardinal Dubois dans les affaires, l’énergie intermittente du Régent et l’absence de toute opposition organisée font que la monarchie reste debout. Louis XV est sacré le 25 octobre 1722 et confirme le cardinal Dubois comme principal ministre, mais celui-ci meurt le 10 août 1723. Philippe d’Orléans lui demande alors la place de principal ministre que Louis XV, qui a pour lui la plus vive affection, lui accorde sans hésiter. C’est la première fois dans l’histoire de la monarchie qu’un petit-fils de France est investi de telles fonctions. Le duc d’Orléans se plonge dans les affaires avec ardeur. Mais il n’est pas en bonne santé, ayant beaucoup grossi et étant sujet à de fréquentes somnolences. Il meurt peu de temps après, le 2 décembre 1723.

      

      

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