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    Résultat de recherche d'images pour "Madame Elizabeth comtesse de Sutherland" 

     

    En 1792, un an après le fiasco de Varennes et l'échec de la fuite à l'étranger, Marie-Antoinette et son époux Louis XVI sont assignés aux Tuileries.

    La reine ne recevra alors qu'une visite: celle de sa fidèle amie, la comtesse Elizabeth de Sutherland, épouse de l'ambassadrice d'Angleterre qui aurait aidé, dit-on, à la tentative de Varennes. Cette dernière partagera les ultimes moments de la famille royale avant "le dernier assaut" du 10 août 1792 et l'incarcération dans le donjon du Temple.

    Voulant encore croire à son salut, en dépit des "Marseillais" amassés face aux grilles, "l'Autrichienne" confie à "Mme Elizabeth" la seule fortune qui lui reste, son dernier trésor: une bourse de diamants et de perles.

    La reine en sursis sait qu'elle peut compter sur son amie et, surtout, que la comtesse a en sa possession un édit qui ordonne "au nom de la Nation" de "laisser passer

    Madame Elizabeth comtesse de Sutherland.., taille de cinq pieds, nez bien fait, bouche petite...".

      

    Marie Antoinette. Versailles

     

     

     

    Tout cela est fort intéressant... Mais les biographies de Marie Antoinette ne mentionnent pas l'assistance de cette si fidèle amie... Si ? 

    Pas même de Sutherland dans l'index à la bio faite par Lady Fraser...

    Cela dit, c'est vrai que, quand on creuse un peu, on se rend compte que Marie Antoinette était entourée d'une infinité de gens qui nous sont inconnus, ou presque.
     
    La tradition s'est focalisée autour du même sempiternel trio (Fersen, Lamballe, Polignac).
     
    Or, certains livres, je pense surtout à de plus anciens, trop oubliés, mentionnent d'autres noms.

    C'est d'ailleurs une des qualités de la biographie d'Antonia Fraser. Etant Britannique, elle nous fait parfois découvrir d'autres relations de Marie Antoinette.

     

    A la lecture du Journal de Gouverneur Morris, il ne lui a pas été si facile de sortir de France... 
    Il fréquente assidûment le couple Gower / Sutherland ; voici ce qu'il note au jour le jour, entre deux commentaires météorologiques  :

    5 août
    Je vais à la cour ce matin.
    Rien de remarquable, sinon que personne ne s'est couché dans l'attente d'être assassiné.
    (...)
    Après le dîner, je fais une visite à lady Sutherland, et je m'entretiens quelque temps avec Lord Gower.
    Il fait encore très chaud.
    (...)

    8 août
    Après l'avoir reconduite chez elle (Mme de Flahaut), je me rends chez lady Sutherland, à qui je fais une assez longue visite. Elle ira demain à la cour.
    Il fait encore très chaud.
    (...)

    9 août
    Paris est très agité ce matin. M. de Monciel vient m'apporter de l'argent. Je m'habille et me rends à la cour.
    (...)
    A firescreen embroidered by Marie Antoinette, circa 1788. From the Metropolitan Museum of Art.    When the World is falling about your ears ……..  Marie Antoinette was convicted of treason and sentenced to be guillotined. On October 16, 1793 she was taken through the streets of Paris in an open tumbril to be beheaded …
    10 août
    (...)
    Le château défendu par les seuls Suisses, est emporté, et les Suisses sont massacrés partout où on les trouve. Le roi et la reine sont à l'Assemblée Nationale, qui a décrété la suspension du pouvoir royal. (...)
    Il continue de faire très chaud, ou, pour le moins brûlant.
    (...)

    11 août
    Le roi et la reine restent à l'Assemblée, qui obéit de plus en plus aux ordres des tribunes. Nous sommes tranquilles ici. (...) Il continue de faire très chaud. M. de Saint Pardon vient dans la soirée et semble rongé de chagrin. Je lui demande de faire savoir à la famille royale, au cas où il la verrait, que des secours vont lui arriver. 

    12 août
    (...)
    J'ai été chez lady Sutherland qui est un peu abattue.  
    (...) Le temps est encore très chaud et lourd.
    (...)

    17 août
    (...)
    Ensuite je fais une visite à lady Sutherland, et après que son monde est parti nous prenons le thé. Il pleut ce soir et il fait un peu plus frais.
    M. de Sainte Foy qui est venu ce matin dit que le roi, la reine et la famille royale sont traités de la façon la plus honteuse. Il donne de pénibles détails. Lord Gower est prudent à l'extrême.
    (...)

    20 août
    Je fais une visite l'après-midi à lady Sutherland.
    L'ambassadeur a reçu l'ordre de rentrer en Angleterre ; à la fin de la dépêche sont des menaces au cas où le roi et sa famille seraient insultés, parce que cela exciterait l'indignation de toute l'Europe.
    Cette dépêche signifie simplement en bon français que la cour d'Angleterre est irritée de ce qui est déjà fait, et qu'elle fera immédiatement la guerre, si la façon dont est traité le roi autorise ou justifie les mesures extrêmes. 

    21 août
    (...)Je fais ma visite d'adieu à lady Sutherland. Elle n'a pas encore pu avoir ses passeports. L'ambassadeur de Venise a été ramené et traité de la façon la plus indigne ; ses papiers mêmes ont été examinés. Ceci est fort, er je me pose la question de savoir si je devrais pas exprimer mon mécontentement en quittant le pays.
    (...) le soir je vais souper chez lady Sutherland. Elle ne peut obtenir ses passeports et l'ambassadeur est dans une rage folle. Il a brûlé ses papiers, ce que je ne veux pas faire.
    (...) Le temps est agréable et je suis très gai, ce que Sutherland supporte avec peine. 

    22 août
    Nouvelle visite aujourd'hui à lady Sutherland.
    Elle a reçu de M. Lebrun une lettre polie et elle espère obtenir des passeports rapidement. Son mari est tellement prudent que si ce n'est pas de la timidité comme on l'en accuse, c'est du moins quelque chose de très approchant.

    23 août
    (...)
    Je dîne chez l'ambassadeur d'Angleterre, et après le dîner l'ambassadeur de Venise arrive avec M. Tronchin. Ce dernier dit que l'Assemblée a permis au corps diplomatique de partir, mais non aux particuliers.

    25 août
    (...)
    Je fais une visite à lady Sutherland. On termine hâtivement chez elle les préparatifs du départ. Peu de monde à dîner ; je lui dis adieu, pour longtemps peut-être.


    Pour sûr, si la comtesse de Sutherland voyageait avec ces quelques pierres et perles de Marie-Antoinette, son mari n'était certainement pas au courant !

    En tout cas, pierres ou pas, ça concorde :
      
    Lady Sutherland est allée à la cour aux alentour du 10 août.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    marie antoinette's monogram
     
     
     
     
     
     
     
     
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    Marie Antoinette avait un grand amour pour les enfants.

    Nombreuses biographies, dont le plus récent par Lady Antonia Fraser, tout en divergeant sur d'autres points, n'acceptez que Marie-Antoinette aimait vraiment la compagnie des petits garçons et des filles.

      

    Comme une jeune fille, elle a demandé à ses dames et les fonctionnaires emmener leurs enfants avec eux en cas de présence ; la scène dans ses appartements était donc un peu chaotique avec tous les petits courraient partout , sans parler de tous les chiens.

    Plus tard, elle a adopté l'enfant de paysan, Armand.

      

      

    La biographie Marie-Antoinette Marguerite Jallut et Philippe Huisman, (Viking Press, 1971) donne beaucoup d'informations sur Armand ainsi que les autres enfants de la Reine a adopté. Elle a élevé Armand comme son propre fils et a fourni pour toute sa famille, y compris les leçons de musique pour l'un de ses frères. Elle montre un intérêt pour eux toujours et a quelle aide elle pouvait jusqu'à son incarcération, quand elle ne puisse les aider.

    Il était difficile pour Armand lorsque la Reine avait ses propres enfants, ainsi que l'adoption d'autres, car il n'était plus le Centre de toute son attention.

    Adolescent, il se rebelle, s'est joint à la révolution et a été tué dans les guerres. Pendant ce temps, vers 1787, Marie Antoinette a adopté la fille de fonctionnaires nommés Ernestine pour être un compagnon de sa fille Madame Royale. Elle l'a habillé comme une princesse et lui a donné tous les jouets de mêmes que sa propre fille.

    Vers 1790, elle a adopté trois filles orphelines. Les deux plus âgées  ont été envoyées à un couvent de la Visitation de s'instruire, mais le plus jeune, Zoé, qui a le même âge que le petit dauphin, vivait dans les appartements royaux aux Tuileries. Marie Antoinette aurait adopté beaucoup plus d'enfants qu'elle a pu. Ceux qu'elle ne pouvait pas réellement apporter à vivre dans le palais, elle les a aimers comme une mère, avec générosité et gentilesses.

    Au moment du vol désastreux de la famille royale de Montmédy en juin 1791, Marie Antoinette a envoyé Ernestine et Zoé en sécurité. Ernestine a été confiée à son père de naissance. Zoé a rejoint ses sœurs de sang dans le monastère de la Visitation, où elle devenue nonne et meurt au moment de la restauration finalement.

    Dans la prison du Temple, Marie Antoinette était soucieuse des nouvelles sur ses enfants adoptés et a tenté de découvrir où ils se trouvaient.

    Elle a réussi à trouver que Zoé et ses deux sœurs, qui ont été reprises pour leurs proches dans le pays. De Ernestine, elle n'a pu rien découvrir , sauf que son père avait été guillotiné. Ernestine avait effectivement été emmenée hors de France par un emigré famille et mourut en exil.

      

      

    SOURCES : traduction de l'anglais...

    blog..http://-antoinettes-adopted-children.html

      

      

    AFFAIRE de substitution de Madame ROYALE et Mademoiselle ERNESTINE LAMBRIQUET....

     

    J’en reviens à l’affaire Madame Royale, la Duchesse d’Angoulême, Lambriquet.

    Le départ de cette affaire Lambriquet a été donné par Frédéric de Saxe-Altembourg dans son livre « l’énigme de Madame Royale » en 1954. Cet écrivain a découvert l’histoire de Philippine Lambriquet surnommée Ernestine par Marie Antoinette dans le livre de Montjoye publié en 1797 dont je donne ci dessous un passage :

    «Comme l’avoit voulu la reine, les sous gouvernantes la (la=Ernestine) reçurent et son éducation fut soignée comme dans le palais même du roi. Mais, après la mort de la généreuse princesse ( Pourquoi Montjoye emploie t il le mot princesse pour désigner le reine ?) qui vouloit être appelée sa mère, elle quitta cet asile. Elle fut réclamée, m’a-t-on dit, par sa mère à qui en effet on ne pouvoit guère la refuser. Elle entra dans la boutique d’une lingère de la rue Saint-Denis, où je la crois encore aujourd’hui. »

    Ici encore cet écrivain n’a pas fait de vérification. On lui a dit qu’elle fut réclamée par sa mère or la mère de Philippine Lambriquet , Marie Philippine Noirot épouse de Jacques Lambriquet est décédée le 30 avril 1788 à Versailles bien avant le décès de Marie Antoinette.
    D’ailleurs un inventaire après décès est établi le 26/6/1788 et le 9/11/1788 une pension de 1200 livres est octroyée à Marie Philippine alias Ernestine avec effet du 1er avril en considération des services rendues par sa mère femme de chambre de Madame Royale.

    Et puis cet écrivain ne s’est même pas assuré d’aller voir Rue St Denis si ce qu’on luit a dit était vrai.. Donc méfions nous de certains témoignages.

    Maintenant suivons ensemble à partir de 1788 d’après les actes officiels les enfants du couple Lambriquet-Noirot :

    Le 26/6/1788 par acte notarié chez Maître Fourchy notaire à Paris et par Maître Poiret huissier est établi l’inventaire après décès de Marie Philippine Noirot épouse Lambriquet. Dans cet acte les héritiers mineurs sont Marie Philippine et Augustin Louis Lambriquet. Pourquoi le père aurait il caché un autre enfant pour hériter de sa mère ? Lui ou d’autres auraient ils eu des dons de voyance (la Révolution n’ayant pas encore eu lieu) pour savoir qu’un échange aurait été effectué après pour qu’une substitution ait lieu entre Madame Royale et un enfant du couple?. Cela relève du roman .

    En 1790 a lieu à Versailles un recensement( d’ailleurs c’est le premier plus ancien recensement nominatif que je connaisse pour la France) Eh bien au 90 de la Rue Royale paroisse St Louis habitent Mr Lambriquet garçon de Chambre de Monsieur avec 2 enfants encore à sa charge et 2 domestiques.

    En 1792 a lieu un autre recensement plus complet à Versailles et voici ce qu’on voit pour le N° 90 de la rue Royale sur la paroisse St Louis : Jacques Lambriquet 52 ans natif d’Alquines habitant Versailles depuis 25 ans garçon de la Chambre de frère du roi, Auguste Louis son fils âgé de 10 ans, sa fille Marie Philippine âgée de 13 ans, Marie Jeanne Cauville âgée de 76 ans d’Alquines depuis 4 ans à Versailles et Gallet Elisabeth Marie 20 ans de Vernaux depuis 2 ans ½.<o:p></o:p>

    Donc le père étant veuf en 1788 (étant trop pris par ses fonctions à la Cour)a fait appel à sa tante d’Alquines dans le Pas de Calais pour élever ses 2 enfants. Puis sa tante étant trop âgée il demande l’aide d’une cuisinière de 20 ans (Vernaux près de Luzenac se trouve dans l’Ariège)

    Puis les barbares sanguinaires sans cœur ne croyant pas à Dieu guillotinent le père le 27 Messidor an II(15/7/1794) comme ils l’ont fait avec Louis XVI et Marie Antoinette rendant ainsi maintenant les deux enfants totalement orphelins comme Louis XVII et Marie Thérèse Charlotte

    Suite à la mort de leur père a lieu le 26 thermidor an II (16/8/1794) à Versailles devant Antoine Louis Rauté juge de paix un conseil de famille et là aussi on ne voit figurer que Auguste et Marie Philippine

    Le 7 décembre 1810 Marie Philippine se marie par contrat passé chez Maîtres Maisne et Robin à Paris avec Jean Charles Germain Prenpain

    Le 29 décembre 1813 Marie Philippine Lambriquet alias Ernestine la compagne d’enfance de Madame Royale décède à Passy.


    Parmi les enfants Lambriquet il n’y avait que Marie Philippine qui avait été élevée à la cour avec Madame Royale et les autres enfants comme Monsieur Crépin en a fait part au Cercle Louis XVII sont décédés avant .

    Mme de Rasky avait aussi repris cette hypothèse de substitution.

    Donc merci d’enterrer une fois pour toute cette affaire de substitution avec une fille Lambriquet.

    La vérité, que la vérité rien que la vérité et surtout pas de roman.

     

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    La gentillesse de Marie-Antoinette

     

    Le site Vive la reine (par l'intermédiaire de thé à Trianon) des rapports sur un compte de témoin oculaire de la compassion de Marie-Antoinette vers le moins de chance. Même si c'est un côté de la Reine presque jamais signalé dans les comptes de son modernes, bienveillance et l'empathie de Marie-Antoinette a été considéré pour être l'une de ses caractéristiques plus dominantes (et sympathiques) par ses proches amis et serviteurs.
      
    L'un des biographes modernes de Marie-Antoinette écrit, « Marie Antoinette en outre établi sa réputation pour la douceur et la miséricorde en arrêtant son chariot pour plus d'une heure à l'aide un postillon blessé. Elle ne continuerait pas jusqu'à ce qu'elle avait établi la présence d'un chirurgien. Ensuite, elle a insisté sur une civière pour l'homme blessé... Ce comportement a été très acclamé...
      
    Quand un paysan viticulteur a été encorné par un cerf durant la chasse royale, [Marie Antoinette] transmis le malheureux dans son propre entraîneur, tout en faisant des arrangements pour la famille, qu'il laissa derrière et pour ses cultures de ruines. Publicité a été donnée à cette scène [et]...
      
    Pour une fois publicité n'a pas menti. L'élan de compassion était assez authentique et a été profondément enraciné dans le personnage de Marie Antoinette.
      
    « Elle était tellement heureuse de faire le bien et détesté de manquer une occasion de le faire, » a écrit à Madame Campan, d'une occasion plus tard lorsque certaines personnes de pays adressée à elle une pétition au sujet d'un jeu-oiseau prédateur, réservés pour le sport du roi, qui était de détruire leurs récoltes. Marie Antoinette a ordonné à l'oiseau d'être détruit.
      
    Six semaines plus tard, quand l'arrivée d'une deuxième pétition a fait sa conscience que ses ordres n'avaient pas été effectuées, elle était bouleversée et en colère... [mais] Insistance de Marie Antoinette sur l'implication personnelle dans les exercices de l'humanitaires - une tradition dans laquelle elle avait été amenée à Vienne - privé pensait plutôt inutile à Versailles. »
     
    L'illustration ci-dessus montre Marie-Antoinette avec la famille de Bellegarde, après que elle a obtenu la libération de Monsieur de Bellegarde de prison après qu'il a été emprisonné sur des accusations injustes.
    « Marie Antoinette règne non seulement par sa grâce, mais aussi par sa bonté. … Elle a obtenu une nouvelle audience dans le cas de Messieurs de Bellagarde et de Moustiers, qui avait été poursuivi par la malgré la d'aiguillon le Duc ; et quand leur innocence a été établie, les deux détenus, mis en liberté, sont venus avec leurs épouses et leurs enfants pour remercier leur mécène, elle répondit modestement que seule la justice avait été faite, et qu'on devrait féliciter lui seulement sur le plus grand bonheur découlant de sa position - que d'être capable de porter devant le roi juste prétend.
      
      
    En signe de gratitude, Madame de Bellegarde a un tableau peint dans lequel elle était représentée avec son mari à genoux devant la Reine … la Reine a été grandement touchée et placé l'image dans son appartement. »
    -La vie de Marie Antoinette, Volume 1, par Maxime de la Rocherterie
     
     
     
    Sources : traduit de l'anglais...
     
    http://www.microsofttranslator.com/BV.aspx?ref=IE8Activity&a=http%3A%2F%2Fgarethrussellcidevant.blogspot.fr%2F2011%2F11%2Fkindness-of-marie-antoinette.html
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  •  Fichier:Marie Antoinette Adult4.jpg

    Marie-Antoinette

    Reine (02/11/1755 - 16/10/1793)

     

    Epouse de Louis XVI, Marie-Antoinette reste l’une des plus célèbres reines de France.

    Par son comportement léger et irréfléchi, par son indifférence à la souffrance du peuple, elle a suscité la haine et l’a sans cesse alimentée. Contre-révolutionnaire convaincue, elle n’a cédé en rien aux insurgés, avec une force et un courage qu’on ne lui soupçonnait pas. Celle que le peuple appelait "l’Autrichienne" ou "Madame Déficit" semble avoir elle-même tracé son chemin vers l’échafaud.

      

      

     

    Marie-Antoinette, l’archiduchesse d’Autriche

    Née de François de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche, Marie-Antoinette passe une enfance encadrée par les diverses gouvernantes chargées de son éducation. Sa voie est déjà toute tracée par sa mère, qui envisage de la marier au petit-fils de Louis XV.

    Toutefois, son éducation se base plus particulièrement sur l’apparence que sur la connaissance. Elle apprend à se maintenir correctement, à danser et à jouer de la musique mais les lettres, les langues et l’histoire restent longtemps pour elle des domaines inexplorés. Elle grandit ainsi dans une atmosphère moins rigoureuse qu’à Versailles, loin des contraintes et proche de la nature.

    Fichier:Marie Antoinette, new Queen of France.jpg

      

    Grand mariage et mauvais présage

    Les efforts de Marie-Thérèse d’Autriche finissent par être récompensés : pour renforcer les relations entre la monarchie française et les Habsbourg, le duc de Choiseul entame les négociations du mariage entre Marie-Antoinette et Louis XVI. Dès sa quinzième année, la jeune autrichienne est conduite à Versailles pour épouser le dauphin.

    Les festivités qui suivent la cérémonie sont monumentales mais tournent au cauchemar pour le peuple parisien. Alors qu’un feu d’artifice fabuleux et coûteux est lancé au dessus de la capitale, la foule se bouscule et plus de cent personnes périssent étouffées.

    Délaissée par son époux et peu habituée aux usages de la cour française, Marie-Antoinette se laisse rapidement entraîner dans une vie festive et futile, n’accordant que peu d’attention à l’étiquette et dépensant des fortunes en broutilles. Elle s’entoure d’une coterie de jeunes aristocrates impopulaires, avides et libertins. Les recommandations et conseils maternels n’ont pas beaucoup de poids et Marie-Thérèse noie l’ambassadeur d’Autriche, Mercy d’Argenteau, et sa fille sous une pile de lettres inquiètes.

    Fichier:Louise Elisabeth Vigée-Lebrun - Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg, reine de France et ses enfants - Google Art Project.jpg

      

    Une reine calomniée et détestée

    Lorsque son époux accède au trône, le 10 mai 1774, elle n’envisage pas de changer son comportement, si ce n’est qu’elle s’appuie de plus en plus sur sa nouvelle influence pour chasser certains courtisans ou ministres, selon son humeur. Son impopularité enfle parmi le peuple parisien, d’autant plus que sept ans après son mariage, elle n’a toujours pas donné de descendance au roi. De nombreuses calomnies courent sur ses présupposées infidélités, notamment avec le jeune officier suédois, Axel de Fersen.

    Ce n’est qu’en 1778 qu’elle met au monde son premier enfant, une fille nommée Marie-Thérèse-Charlotte. Trois ans plus tard, elle donne enfin le jour au dauphin, Louis-Joseph, ce qui n’apaise pas pour autant les hostilités du peuple. De plus, son origine autrichienne, qu’elle revendique sans discrétion, ne joue guère en sa faveur. On lui attribue même de manière péjorative le surnom d’"Autrichienne". En 1785, l’affaire du collier éclate et, malgré son innocence, finit de lui faire perdre tout crédit aux yeux du peuple. Dès lors, on l’accuse de tous les maux du royaume, aussi bien des mauvaises récoltes que des failles budgétaires.

    Fichier:QueenMarie-AntoinetteRevolutionaryTribunal.jpg

      

    La reine face à la Révolution

    Lorsque la Révolution éclate, Marie-Antoinette, affectée par la mort du dauphin, Louis-Joseph, ne scille pas une seconde et pousse le roi à résister. Mue par son orgueil, la reine s’oppose à tous les compromis qui lui sont présentés par les plus modérés, tels que La Fayette, Mirabeau ou Barnave. L’idée même d’une monarchie constitutionnelle la répugne. Elle préfère se tourner vers ses frères, Joseph II et Léopold II, en leur demandant de l’aide.

    Digne et inébranlable, Marie-Antoinette affronte la situation avec un courage qui en étonne plus d’un. Depuis les journées du 5 et 6 octobre 1789, la famille royale est retenue aux Tuileries. Toujours dans un état d’esprit combatif, elle convainc son époux de s’enfuir et le 20 juin 1791, le couple et les enfants s’évadent de Paris. Mais ils sont finalement interceptés à Varennes et ramenés vers la capitale dans une atmosphère particulièrement tendue.

    Sous la pression, Louis XVI approuve la Constitution le 14 septembre 1791, mais les rumeurs d’une éventuelle guerre conduite par Léopold II, empereur du Saint Empire romain germanique, contre la France ravivent la haine du peuple à l’égard de la reine. Le manifeste de Brunswick, paru en France le 1er août 1792 attise encore les tensions et mène finalement à l’émeute du 10 août. Les Tuileries sont envahies par la foule furieuse et la famille est enfermée à la prison du Temple.

     Fichier:Kucharski's Marie Antoinette.jpg

     

     

    Un procès couru d’avance

    Marie-Antoinette espère encore pouvoir échapper à la mort mais les massacres de septembre 1792 prouvent déjà le contraire. La plupart de ses amis sont tués et la tête sanglante de sa chère princesse de Lamballe est agitée devant sa fenêtre. Quant à son époux, il est finalement jugé puis exécuté le 21 janvier 1793.
    Peu de temps après, le dauphin, second fils de Marie-Antoinette, né en 1781, lui est enlevé avant d’être monté contre elle. Le mois suivant, elle est arrachée à sa fille et conduite à la Conciergerie. Son procès est imminent. Noyée sous de monstrueuses accusations, elle garde la tête haute, espérant secrètement qu’on l’épargne. Mais tout est décidé d’avance et les plaidoyers de ses avocats sonnent creux.

      

    Le 16 octobre, aux alentours de quatre heures du matin, Marie-Antoinette est condamnée à mort pour trahison. C’est encore avec toute la dignité qui lui reste qu’elle gravit les marches de l’échafaud.

    Par son destin tragique, par la haine qu’on lui a vouée des années durant, Marie-Antoinette a profondément marqué l’Histoire de France. Accusée d’avoir été "le fléau et la sangsue des Français" et d’être celle qui a poussé le roi à la trahison, Marie-Antoinette, en cristallisant la fureur du peuple, a considérablement terni l’image de la monarchie avant que la Révolution n’éclate.

      

    Fichier:Exécution de Marie Antoinette le 16 octobre 1793.jpg  

    sources /

    http://www.linternaute.com/biographie/marie-antoinette-1/biographie/

      wikipedia photos

      

     

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  • Harold Cobert : Mirabeau ce géant

     

    Dans l’Entrevue de Saint-Cloud qui paraitra le 26 août, Harold Cobert évoque avec élégance et brio la rencontre secrète qui eut lieu le 3 juillet 1790 entre Mirabeau, grande figure de la révolution, et Marie Antoinette, souveraine insouciante et impopulaire. Étonnante rencontre qui aurait pu changer l’Histoire …
     

    Nous nous sommes retrouvés un soir de Juillet, Boulevard Saint-Germain, au pied de la statue de Danton. Rencontre avec le brillant auteur d’Un Hiver avec Baudelaire qui nous fait partager sa passion pour Mirabeau et cette période unique de l’Histoire de France..

    Harold Cobert

    Harold Cobert
    Photo: Sandrine Roudeix

     

    L’Entrevue de Saint-Cloud relate l’entrevue secrète de Mirabeau et Marie Antoinette qui a lieu le 3 juillet 1790. Quel est dans ce récit la part de réalité historique et la part de romanesque ?

    Cette rencontre a réellement eu lieu. C’est attesté. Il y a juste un doute pour savoir s’ils se sont vus tous les deux dans les jardins du Château de Saint-Cloud, ou si c’était en présence du roi dans leurs appartements de Saint-Cloud. Plusieurs spécialistes débattent encore du sujet, mais la majorité pense que Mirabeau et Marie Antoinette étaient seuls dans les jardins. Je suis de leur avis car Mirabeau était convaincu qu’il fallait qu’il parle à la reine et que c’est elle qui allait ensuite pouvoir convaincre Louis XVI.
    Mais il n’existe aucun témoignage sur la teneur de cette rencontre. Tous les dialogues de L’Entrevue de Saint-Cloud sont donc du domaine du romanesque.
     

    Rien ne nous dit que c’est ce qu’ils se sont dits, mais rien ne nous dit le contraire : si ce n’est pas vrai, ça reste vraisemblable.

    Ayant beaucoup travaillé sur Mirabeau, je me suis inspiré de ses nombreux écrits et des lettres antérieures ou postérieures à cette rencontre. J’ai également beaucoup lu sur Marie-Antoinette, notamment l’excellente biographie de Stephen Zweig, qui m’a permis de mieux cerner la psychologie de cette souveraine et l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait à cette époque.

     

    Harold Cobert

    L'Entrevue de Saint-Cloud - Harold Cobert ( Editions Héloïse d'Ormesson)

     

    Comment est née l’idée de ce livre ?

    Mirabeau, j’ai commencé à le pratiquer à l’âge de 22 ans et je l’ai toujours gardé avec moi. Je le connais tellement bien que je parle avec lui, et que parfois, dans certaines situations, je me demande comment il aurait réagi. Il y a aussi son côté visionnaire qui me fascine. J’ai également éprouvé le besoin d’aller visiter sa prison à Pontarlier. Il a une vie qui me parle et que je comprends très bien…
     

    L’idée de son face à face avec Marie-Antoinette m’a fasciné. Une entrevue dont on sait si peu de choses. Ça m’a plu d’explorer ces zones d’ombres et d’incertitudes de l’histoire. Ça permet au romancier de donner vie à des personnages hors du commun, de se glisser dans leur corps, dans leur esprit et par le biais de la fiction, de révéler leur vérité intime; ou du moins ce que j’en crois !

    Mirabeau justement, comment s’est faite cette rencontre ?

    Ma rencontre avec Mirabeau remonte à ma Maitrise (il n’y avait pas encore les masters). En fin de licence de lettres, je souhaitais travailler sur le 18ème siècle. Danton, le film de Wajda, m’avait beaucoup marqué et j’étais fasciné par la Révolution française.
    J’ai écrit une lettre aux deux professeurs qui dirigeaient ce département-là leur indiquant que je souhaitais faire un mémoire sur tous les discours de Danton et de Robespierre. Je voulais faire apparaitre une opposition intellectuelle entre les deux, comme celle qui existe entre Rousseau et Montesquieu ou Rousseau et Voltaire
     

    Ils m’ont dit : « Jeune homme vous êtes complètement fou ! Vous n’aurez pas assez de toute une vie pour faire ça. En revanche nous vous donnons le Tome 1 des Orateurs de la Constituante (publié dans la Pléiade). Lisez le et voyez s’il y a un orateur qui vous plait ».
    C’est ainsi que j’ai découvert les discours de Mirabeau et surtout sa notice biographique rédigée par François Furet. Elle ne fait qu’une page et demie. Mais quel destin ! Je me suis dit : cet homme a eu une vie fabuleuse, il me plait. C’est comme ça que je l’ai choisi. J’ai ensuite fait ma maitrise et ma thèse sur lui.

     

    Mirabeau

    Mirabeau

    Pouvez-vous nous présenter Mirabeau ? Qui est-il ?

    Mirabeau est un être inclassable qui a une vie absolument rocambolesque. C’est une sorte de Cyrano du 18ème siècle mais un Cyrano qui « consomme ». Il adore ça.
     

    C’est un libertin au sens noble du terme. Aujourd’hui quand on parle de libertin, on pense aux Chandelles et aux clubs échangistes. Or, les premiers vrais libertins au 16ème et 17ème siècle étaient avant tout des libres-penseurs qui s’opposaient à l’obscurantisme religieux et aux dogmes. Ensuite, le concept s’est étendu à la liberté intellectuelle et à la liberté des mœurs. Mirabeau lui, était à la fois pour la liberté de penser et pour la liberté sexuelle.
     

    Comte libertin, journaliste, agent secret, diplomate, conseiller secret du roi, brillant orateur : toutes les facettes de Mirabeau n’en forment en réalité qu’une seule. Il se bat pour une seule et même idée : la monarchie constitutionnelle. Il existe une édition (publiée par Guy Chaussinand-Nogaret) qui compare les discours que Mirabeau a prononcés à L’Assemblée et les lettres secrètes qu’il écrivait en même temps au roi. Il voulait vérifier si Mirabeau avait ou non un double discours. Et en fait on se rend compte qu’à l’Assemblée, Mirabeau est l’avocat du roi et face au roi il est le procureur de la révolution. C’est le même discours. Il n’y a pas un iota qui change. Il ne ment à personne. C’est sa conduite qui peut sembler trouble parce qu’étant conseiller secret du roi, il ne peut pas agir en plein jour.
     

    A cette période, il n’y a pas encore de parti politique, mais il y a des groupes : les montagnards, les Girondins, le groupe du Clergé, l’Aristocratie, les Feuillants… Lui reste un homme libre et change d’alliance en fonction des enjeux : il est capable de s’associer un jour aux monarchistes, puis un autre aux jacobins. Ce qui compte pour lui c’est de faire triompher ses idées.

    Pourquoi Mirabeau est-il beaucoup moins populaire que Robespierre ou Danton ?

    Ce qui jette le discrédit sur Mirabeau, c’est la vie dissolue qu’il a eue avant la Révolution. Sans doute est-ce à cause de sa réputation sulfureuse et de ses nombreux séjours en prison (dettes, ouvrages pornographiques, conflit avec son père …) qu’il est devenu injustement un des grands oubliés de l‘Histoire de France.
     

    Tout s’est joué, selon moi, à la fin du 19e siècle. Après la Révolution, la France a connu le Directoire, l’Empire, la Restauration, Charles X, la Deuxième République, Napoléon III… Quand la République revient enfin, en 1880, l’école devient laïque, libre et obligatoire. On se dit : il va falloir élever les jeunes pousses dans le culte de la Révolution française.
    La Révolution fait table rase du passé. Elle est son propre événement fondateur. Elle crée sa propre mythologie avec ses propres figures, ses valeurs, ses grands combats (Le serment du Jeu de Paume, la Bastille, la nuit du 4 août, …) Pour élever les jeunes pousses dans le culte de la République, il a fallu trouver des figures emblématiques. On a choisi Robespierre. Certes il avait coupé beaucoup de têtes mais c’était un homme droit. Et on a insisté sur son opposition avec Danton qui, lui, était plus corrompu que Mirabeau. Il faut quand même reconnaître à Danton, qu’il est mort avec panache.

    Il a fait une grande plaidoirie devant le tribunal révolutionnaire et a eu cette dernière phrase avant de mourir : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine »
     

    Mirabeau, un homme à femmes, emprisonné de nombreuses fois, qui a écrit des ouvrages pornographiques, qui a été conseiller secret du roi, donnant ainsi l’impression de jouer un double jeu, n’est pas un véritable exemple de vertu pour les jeunes citoyens. L’objectif est de leur apprendre à aimer la République et à obéir. Mirabeau n’a jamais obéi. Il s’est rebellé tout le temps. On ne forme pas de bons citoyens avec un tel exemple : trop trouble, trop sulfureux, trop libre. On en a parlé de moins en moins. Les programmes pédagogiques se sont construits sans lui. De temps en temps, nous sommes quelques hérétiques pour essayer de ressortir Mirabeau de l’oubli. Mon rêve serait qu’avec L’Entrevue on puisse reparler un peu de lui.
     

    Ce qui est étonnant c’est qu’il fut le premier à entrer au Panthéon avec les honneurs de la nation (son corps y fut transporté en grande pompe 2 jours après sa mort). Puis après l’exécution de Louis XVI, on a ouvert la célèbre armoire de fer qui contenait tous les papiers secrets du roi. On a découvert toutes les lettres que Mirabeau avait écrites au monarque. On l’a déclaré traitre à la nation pour avoir joué double jeu.

     La Convention décida d'exclure sa dépouille du Panthéon, ce qui fut fait le 21 septembre 1794. Elle y fut remplacée par celle de Marat. Les restes de Mirabeau furent alors inhumés de manière anonyme au cimetière de Clamart. Ironie de l’Histoire, Marat subira le même sort l’année suivante. A ma connaissance, ce sont les deux seuls à qui ce soit arrivé.

    Pourquoi Mirabeau est-il un des plus grands orateurs de son époque ?

    A cette époque là, c’était surtout une question de physique et d’organe. Il était grand, il avait du coffre, il parlait fort, sa voix portait énormément. C’est un grand avantage qu’il avait sur beaucoup d’orateurs et qui lui permettait de prendre l’ascendant sur eux. A l’inverse, Robespierre avait un tout petit filet de voix. La stratégie pour Robespierre était donc inverse. Il obligeait ses auditeurs à se taire afin de pouvoir l’écouter.
     

    Mais dans la thèse que j’ai faite sur lui, j’ai également développé un autre argument. Si Mirabeau est un si grand orateur, c’est parce qu’il a écrit des livres pornographiques.
     

    La littérature pornographique, en effet, a pour but de créer un effet physique sur ses lectrices et ses lecteurs. En lisant de tels ouvrages, les femmes se pâment et les hommes ont des réactions physiques qu’ils peuvent difficilement contrôler.
    La littérature pornographique ne veut pas juste influer sur le comportement du lecteur, elle veut aussi créer chez lui un effet physique immédiat. Il existe des stratégies narratives, des stratégies d’écriture, et de mise en scène… pour créer ça.
    Un orateur qui, à l’Assemblée, est capable de créer un effet physique sur son auditoire peut l’influencer à son avantage. Sans doute Mirabeau n’était-il pas conscient de ce pouvoir, mais le fait d’avoir écrit beaucoup d’ouvrages pornographiques l’a aidé à captiver l’Assemblée.

     Il maitrisait, inconsciemment, les messages subliminaux, les codes oratoires…
     

    Ce qui est fascinant chez Mirabeau, c’est qu’il n’écrivait pas tous ses discours, mais il y ajoutait toujours sa griffe avant de les lire. Il y ajoutait du rythme, du souffle... Quand on lit des discours qu’il a écrits ou retravaillés, on entend le son. Mirabeau avait déjà tout compris. C’est en cela qu’il est très moderne.

     

    Marie-Antoinette

    Marie Antoinette : Portrait d'Elisabeth Vigée-Lebrun

    Dans L’Entrevue de Saint-Cloud, Mirabeau se retrouve face à Marie-Antoinette. Quel portrait feriez-vous d’elle ?

    Pour ce livre, j’ai beaucoup lu sur Marie-Antoinette, mais mon ouvrage de référence reste la biographie que Stephen Zweig lui a consacrée. Il a magnifiquement cerné sa psychologie.
     

    Il y évoque d’ailleurs brièvement cette entrevue, en précisant qu’on ne peut pas se fier au témoignage de sa première dame de compagnie lorsqu’elle mentionne les premières phrases qu’ils auraient échangées en début d’entretien.
    Pour moi, Marie-Antoinette, c’est une Lady Di qui serait née noble. Elle est de sang royal, et à la différence de la princesse anglaise, elle n’a donc pas eu à se battre sur ce front-là.
     

    Ce qui me fascine chez elle, c’est qu’elle est tout le temps à contre temps. Au moment où il faudrait qu’elle se soit reine, elle se comporte comme une gamine, elle joue, elle va dans les bals. Elle n’a cure de creuser le déficit de l’Etat. Il y a eu beaucoup de pamphlets contre elle (Chantal Thomas, Marie Antoinette et les pamphlets, Points, 2003). Elle y apparaît comme une « reine scélérate », une « archi-tigresse d'Autriche » ; ces pamphlets la firent passer pour une prostituée, une nymphomane, un monstre ; ce qui est injuste. Ce n’est pas la reine dévergondée qu’on a voulu faire croire, car je pense, comme Stephen Zweig, qu’elle n’a eu qu’un seul amant : Axel de Fersen.
     

    Mais cette vie à contretemps lui sera fatale : quand arrive la Révolution, elle se décide enfin à agir en reine, mais c’est trop tard. Elle devient reine de France à une époque où il aurait fallu qu’elle soit reine des français.
     

    C’était l’un des conseils que lui répétait Mirabeau : Faites du cheval, montrez vous, rapprochez vous du peuple, allez visiter les hospices, les hôpitaux et les lépreux … Mais Marie Antoinette détestait tout ça et ne suivra jamais ses conseils.
    Elle garde cependant une place particulière dans la mémoire collective des français, car elle s’est montrée très digne lors de son procès et de son exécution.
     

    Les succès du livre de Stephen Zweig et du film de Sofia Coppola montrent qu’on a un rapport très ambigu avec Marie Antoinette. Quand Robert Hossein avait crée le spectacle «Je m’appelle Marie-Antoinette » en 1993, il demandait chaque soir au public de voter. Et je crois bien que, chaque soir, elle était acquittée.

    Ces deux personnages ont leur mystère, leurs secrets, leur complexité. Comment avez vous bâti cette alchimie entre eux deux ?

    C’est tout le bonheur de l’écriture. Mon premier objectif était de permettre à tous, qu’ils soient passionnés par la Révolution ou qu’ils la connaissent peu, de pouvoir découvrir ce récit. J’ai voulu faire de Mirabeau et de Marie-Antoinette deux personnages de roman. Je suis resté très proche d’eux et j’ai souhaité donner les principales clés au lecteur, au travers de quelques flashbacks, pour lui permettre de comprendre leurs comportements et réactions.
    Il y aussi l’horloge qui a un rôle important, car Mirabeau sait qu’il est en danger…
    Enfin il y a ce que disent les personnages et leur attitude. Il suffit parfois d’un mot ou d’un geste pour tout faire basculer …

     

    Exécution de Marie-Antoinette

    Exécution de Marie-Antoinette le le 16 octobre 1793

     

    Ce qui est très émouvant, à la fin du livre, ce sont les dernières pensées de vos deux personnages (Mirabeau sur son lit de mort et Marie-Antoinette guillotinée le 16 octobre 1793). Cette entrevue aurait-elle pu changer l’Histoire ?

    De mon point de vue totalement. Mais Mirabeau est mort neuf mois plus tard (le 2 avril 1791). François Furet disait que si Mirabeau n’était pas mort si jeune, l’Histoire se serait sans doute déroulée autrement. Il était le seul à pouvoir faire barrage à Robespierre. Sa mort a ouvert un boulevard à ses adversaires. Je pense aussi que si Marie-Antoinette avait appliqué les conseils de Mirabeau, nous serions peut-être encore aujourd’hui sous une Monarchie comme en Angleterre.
    Pendant les neuf mois qui se sont écoulés entre cette rencontre et sa mort, Mirabeau a continué à donner des conseils au roi et à la reine. Mais hélas il était peu suivi. Au mieux le roi ne l’écoutait pas, au pire il faisait le contraire de ce qu’il lui conseillait de faire. Mirabeau a pourtant continué de se battre et a fait adopter des lois favorables à la vision qu’il avait de la monarchie.
    Sur la fin de sa vie, il fait penser à Don Quichotte, ou même à Cyrano qui se bat contre ses vieux ennemis. Il n’a plus aucune illusion et se dit : « c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ». Mirabeau est resté fidèle à ses convictions jusqu’au bout.
    Avant de mourir, il pense au roi et a cette phrase : « J'emporte dans mon cœur le deuil de la monarchie dont les débris vont devenir la proie des factieux ».
     

    A la mort de Mirabeau certains ont voulu faire une autopsie car il y avait des soupçons d’empoisonnement. Mais le tribun avait exigé que, quelque soit le résultat, on ne dise rien. Il savait que s’il avait été empoisonné on allait accuser la cour et il ne voulait pas nuire au roi.

     

    Puis il a fait ce vœu, en pensant au roi et à la reine : « Pourvu qu’ils viennent à mon enterrement et que ça leur serve». Ils n’en firent rien.

     

    On a retrouvé dans une de ses lettres le plan de fuite qu’il avait imaginé pour le couple royal, Il leur conseillait de fuir vers l’Ouest, dans une région favorable à la monarchie, en plein jour devant tout le monde. Il avait également prévu un plan pour influencer la presse et imaginé que l’Assemblée puisse demander au roi de revenir à Paris. Son idée était de créer une guerre civile pour que le roi rétablisse l’ordre. Il avait tout imaginé pour sauver la monarchie.

     

    Le roi n’a pas suivi son conseil. Le 21 juin 1991, moins de trois mois après la mort de Mirabeau, Louis XVI a fui en secret vers l’Est. Il a été arrêté à Varennes

     

    C’est Fersen (l’amant de Marie-Antoinette) qui avait organisé cette fuite et il a pêché par excès d’amour en voulant que la reine voyage dans de bonnes conditions. Il a accumulé les erreurs et a entrainé la chute de celle qu’il voulait sauver. Le retour de Varennes a duré 3 jours. Il a été humiliant. Puis ce fut une spirale fatale jusqu’à la condamnation à mort du roi et de la reine.

      

    sources : http://www.alalettre.com/actualite-harold-cobert-entrevue.php

      

     

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