• Musées Insolites en France...

     

     

    LES MUSEES INSOLITES EN FRANCE

    Eclairés ou illuminés ?

     

     
     


    Nombreux sont les villages, traversés pendant les vacances, dans lesquels on a découvert un musée insolite. De ceux dont la thématique semble improbable, comme des légendes, des objets du quotidien ou des animaux. Loin d'être des cas isolés, l'immense majorité des musées français entrent dans cette catégorie indéfinissable, mais qui vaut le détour.


     

    Musée de l'Escargot, de la Cafetière, du Bizarre, de la Vaisselle cassée, de la Tanière enchantée ou des Vampires… voici quelques exemples parmi les centaines de musées insolites qu'abrite la France. Nos voisins ne sont pas en reste non plus : le musée de la Rupture en Croatie, des Parasites humains au Japon ou du Slip en Belgique. Pourtant, la noble étymologie du mot musée - du grec "museion", qui signifie "le temple des muses", "les divinités des arts" - devrait le placer au rang de sanctuaire, dans lequel on célèbre chaque jour et surtout le dimanche, la grand-messe de la beauté, du génie, ou tout au moins du geste créateur. On est loin de la réalité : au fil des siècles et malgré de vives et incessantes critiques, le succès de l'institution a prouvé sa nécessité et ce faisant, les champs de l'activité humaine sont tous devenus éligibles au panthéon des arts, précisant ainsi la typologie du musée : d'art, d'histoire, de science, technique ou ethnologique. Chacun remplissant les mêmes missions dans leur domaine : la conservation, la recherche et la diffusion, dans un encadrement législatif strict. C'est du moins le cas pour les musées de France qui ne représentent que 1.207 institutions (incluant les musées nationaux) sur les quelque 10.000 musées français. (1) Et pour les autres ? Tout est permis ! De la niche historique à la technique d'artisanat rarissime, en passant par les animaux, les légendes et la "collectionnite" aiguë jusqu'au grand n'importe quoi, bienvenue au pays des musées inclassables.


    Rien ne doit disparaître

    Musée de la Foudre, (c) DR');">
    Musée de la Foudre, (c) DR');">Zoom

    Dès le début du XIXe siècle, et à mesure que les systèmes de production se perfectionnent et s'intensifient, un patrimoine se constitue presque simultanément, qu'il faut montrer pour prouver à une population encore sceptique et rurale les bienfaits du progrès. Par exemple, l'histoire de la fabrication du plastique présente certainement un intérêt industriel, social et culturel, spécifique à une région. Mais est-ce le cas du musée du Peigne ? Entre musée et collection, la limite reste floue. Sans doute parce que le terme de musée reste difficile à définir : "Le musée est une institution permanente, à but non lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, communique et expose, à des fins de recherche, d'éducation ou d'agrément, des témoins matériels de l'activité humaine et de l'environnement." (2) On peut donc y ranger absolument n'importe quoi. Il reste un vieux moulin à l'orée d'une commune ? On ouvre un musée de la Meunerie (Métabief). Des objets foudroyés ? Un musée de la Foudre (Marcenat). De vieux objets disparates ? Un musée des Oubliés. On peut pourtant s'interroger sur l'utilité de telles collections. Le fait que notre conception du musée soit si large, qu'elle puisse tout admettre, ne constitue pas une raison pour le faire. Ces musées insolites posent ainsi la question de la hiérarchie des valeurs que nous voulons bien attribuer à ce qui fait notre quotidien.


    La passion de l'objet

    Dans la plupart des cas et même ceux qui semblent être les plus obscurs, l'objet thématique du lieu correspond à une spécificité locale. Le musée de la Pince, situé à Montécheroux, trouve son origine dans l'histoire de la région et permet de recycler la présence des usines proches, dont certaines fonctionnent encore. Mais d'autres espaces n'ont de fonction que celle d'accueillir une accumulation d'objets semblables ou non : des landaus (Saint-Aubun-de-Scellons), des boîtes en fer blanc (Francescas) ou des oeufs peints (Soyans) pour n'en citer que quelques-uns. Il faut croire que la passion préside toujours à la création de ces mausolées, car d'une curiosité historique à un engouement total pour un objet, il faut bien ce sentiment pour les animer. Mine de rien, un musée demande un certain investissement, physique et financier, même si beaucoup sont subventionnés par la commune ou le département. Michel Bonnet, du musée de la Pince précise : "On a vivoté pendant vingt ans, en faisant un événement dès que l'on avait 3 sous, jusqu'à une subvention européenne en 2000 qui nous a permis d'avoir un musée digne de ce nom." (3) Souvent l'affaire d'une association locale, voire à l'initiative d'un féru d'histoire, ces lieux ont des horaires fantomatiques, des tarifs dérisoires et les visites tiennent plus de la sympathique discussion au coin d'une table que du cours magistral. Lire la suite de Eclairés ou illuminés ? »

    (1) Liste des musées de France : http://www.culture.gouv.fr/culture/min/index-dmf.htm
    (2) Définition par l'I.C.O.M. (International Council of Museum) en 1974.
    (3) Propos recueillis lors d'une interview.

     

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