• PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

     

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

    Petit résumé de l'Affaire de Glozel

     

     

     

    Le 1er mars 1924, en défrichant un champ de la Montagne bourbonnaise avec son grand-père, le jeune Émile Fradin (âgé de 17 ans), du hameau de Glozel, près de Vichy (département de l'Allier en Auvergne), mettait au jour des objets apparemment préhistoriques et des tablettes d'argile recouvertes d'inscriptions ressemblant à une écriture.

    Le grand-père Fradin et Emile Fradin devant des objets glozéliens

     

     

    Les premiers objets ont été retrouvés accidentellement dans une fosse où la vache d'Émile s'est enfoncée le 1er mars. Le lendemain cette fosse ovale est mise au jour par Émile et son grand-père. Les parois de la fosse sont revêtues de briques à cupules, le sol recouvert de dalles d'argile. Une première tablette est découverte sans que l'on sache qu'elle est épigraphe (les signes étaient recouverts; après avoir séché et avoir été nettoyée, elle livrera ces signes), des vases sont cassés en étant sortis de terre. Les Fradin sont paysans, pas archéologues et leurs méthodes de fouilles n'épargnent pas les premiers objets.

    Les premières découvertes comprennent des empreintes de main sur des briques, une brique avec des signes, une petite hache cassée en pierre, des galets inscrits ou gravés d'animaux, des fragments de poterie, des aiguilles en os et même un crâne. Tous les voisins fouillent ou viennent voir les trouvailles, beaucoup ramènent des morceaux d'objets chez eux.

     

    Deux ou trois semaines après, l'institutrice du village (Mlle Picandet de Ferrières sur Sichon) se rend à Glozel après avoir écouté parler de la trouvaille dans un café. L'inspection d'Académie ayant fait passer une note à tous les enseignants leur demandant de signaler toute découverte archéologique dans leur commune, la jeune institutrice s'intéresse immédiatement à Glozel.

     

    Le rapport de l'institutrice est envoyé à l'inspecteur d'Académie; la société d'Émulation du Bourbonnais et le société bourbonnaise des études locales sont prévenues au mois de juin 1924.

      

    Début juillet, la société d'Émulation du Bourbonnais dépêche sur place l'instituteur de La Guillermie (commune voisine).

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Ce M. Clément commence à fouiller, de manière peu orthodoxe (certaines fois à la pioche, détruisant cette première fosse), accompagné du procureur de Cusset, Viple, les deux hommes emmènent nombre d'objets avec eux. Tout cela dura quelques semaines; puis finalement Viple fit part à Fradin que les objets étaient sans intérêt et qu'il valait mieux remettre en culture le champ.

      

    Les Fradin s'exécutèrent. Il faut bien comprendre que ce jeune paysan et sa famille n'ont pas eu la possibilité d'étudier et ne peuvent pas mettre un nom sur les objets trouvés; ils se rangent donc derrière l'avis de gens censés être plus instruits qu'eux.

     

    Janvier 1925. M. Clément, s'attribue la découverte de la brique d'Émile avec les signes en envoyant une lettre à la Société d'Émulation du Bourbonnais, demandant une subvention pour des fouilles plus organisées à Glozel. La subvention est refusée et ce refus est publié dans le Bulletin de la Société de janvier/février 1925. C'est à la lecture de cet article que le plus grand défenseur de Glozel (avec Émile Fradin) prend connaissance de la découverte.

      

    En effet le docteur Morlet, médecin féru d'archéologie et exerçant à Vichy, s'empresse de se rendre chez M. Clément. Il y voit des objets fascinant et qui vont changer le cours de sa vie.

      

    Désormais son nom sera indissociable de celui de Glozel. Les deux hommes visitent, en avril 1925 le champ Duranthon où ont été trouvés les objets. Morlet, spécialisé dans le gallo romain des villes thermales, signale à Clément que les objets ne sont pas de cette époque et que pour lui, ils sont beaucoup plus anciens. Étonnés de l'absence de tranchées de fouilles (les trous ont été creusés au hasard), il décide de financer lui même ces recherches. Fradin séduit par la proposition loue alors avec sa famille le champ à Morlet. Morlet aura le droit de fouiller mais tous les objets appartiendront à M. Fradin.

     

             PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL                                  

      

      

    Les fouilles de Morlet commencent en cette année 1925 et se poursuivront jusqu'en 1936. De grands noms de l'archéologie viennent fouiller à Glozel à l'invitation de Morlet; Capitan sera le premier en juin 1925. Morlet publie en septembre le premier fascicule de Nouvelle Station Néolithique. Les premiers articles de presse sont publiés dans Le Matin en octobre 1925 et dans le Mercure de France en décembre. Nouvelle Station Néolithique, était signé par son rédacteur Morlet, et celui-ci avait associé le nom d'Émile Fradin (en tant que découvreur) au sien dans le fascicule. Le fait choque alors les savants de l'époque, Capitan le premier.

      

    Ce dernier demande à ce qu'on raye le nom de Fradin, et pourquoi ne pas le remplacer par le sien puisqu'il est l'un des premiers à fouiller à Glozel. Refus de Morlet, la guerre de Glozel commence. L'emploi du terme de Néolithique choque l'opinion des savants. Morlet l'emploie car pour lui, seul ce terme peut convenir : à côté de gravures et de sculptures sur bois de renne, un travail nouveau de la pierre est découvert sur place. Morlet est confronté à la diversité des objets trouvés et surtout à leur datation apparemment espacée.

      

    Une partie de la faune représentée sur les galets et les objets en os et en ivoire appartient au Magdalénien (c'est à dire au Paléolithique)mais le travail de ces objets les apparentent au Néolithique, l'âge de pierre polie.

      

    Pour Morlet, Glozel est la transition entre ces deux époques. Le problème c'est que les préhistoriens de ces années, estiment qu'il n'y a pas de continuité entre les deux. Morlet contredit leurs théories.

      

    Le médecin vichyssois présente ensuite un galet avec un renne gravé accompagné de signes. Le renne ayant disparu de nos régions à l'époque du développement de l'écriture, comment une représentation aussi parfaite de cet animal a-t-elle pu être associée à des signes sans contredire l'ensemble des théories établies sur cette invention de l'écriture.

      

    Morlet  publie un article parlant d'alphabet néolithique en avril 1926.

     

     

    En deux années  une centaine de tablettes à signes a été découverte, une quinzaine avec des empreintes de mains, des objets en pierre éclatée, en pierre polie, des céramiques, des idoles sexuées, des galets gravés, des objets en verre, des objets en os et bois de cervidés. Le gisement est très important et offrira environ 3000 objets.

     

    La guerre de Glozel est déclarée, d'un côté les glozéliens de l'autre les anti-glozéliens. Certains savants changeront de camp, beaucoup seront convaincus après leurs visites ou leurs fouilles du site.

     

    Les opposants parlent de faux, Émile Fradin est accusé d'être un escroc, un faussaire. L'argumentation ne tient pas du fait de la complexité de reproduction des objets. La patine est présente sur de nombreux objets, les briques ont une ancienneté certaine (aucune n'a pourra être reproduite à l'identique en laboratoire), les os sont trop anciens pour avoir été gravés par Fradin; les animaux sont gravés de manière très réaliste. 

      

    La terre du champ de fouilles n'a pas été remaniée, les couches sont bien distinctes et non mélangées, des racines traversent des objets, il a été impossible à quiconque d'introduire une telle masse d'objets pour faire croire à l'existence d'un possible site archéologique; encore moins s'il s'agit d'un jeune paysan sans véritable formation scolaire et surtout sans but lucratif (M. Fradin refusera toujours de vendre ses objets). Émile Fradin traîné en justice sera donc innocenté de ces accusations de faux après de nombreux procès et de nombreux complots d'antiglozéliens.

     

    Le problème reste toujours posé pour la datation des objets. L'invention de l'écriture attribuée aux Phéniciens ( aux alentours de 1600 avant JC) est remise en question par Morlet qui associe les tablettes à signes aux objets néolithiques qu'il trouve à côté. Pour lui cela ne fait aucun doute, les Glozéliens ont vécu ici pendant un temps très important développant un système d'écriture avant celui des Phéniciens, remettant en cause cette naissance de l'écriture en Orient et faisant de Glozel ce lieu de naissance. Pour le vichyssois, Glozel est une civilisation à part entière.

      

    On comprend pourquoi certains savants devant une théorie aussi bouleversante ont élevé Glozel au rang de mystification pour éviter toute remise en question de leurs études. Il est à noter qu'en 1928, des fouilles se généralisent dans les communes voisines et permettent la découverte d'autres objets de type glozélien.

     

    Tout le monde campera sur ses positions jusque dans les années 40. Morlet décide d'interrompre les fouilles en 1936, laissant de nombreux secteurs vierges pour les générations futures de chercheurs et pour appliquer de nouvelles méthodes de fouilles.

     

    Morlet meurt le 16 août 1965 à l'âge de 83 ans. (Émile Fradin a fêté ses 100 ans en 2006).

     

     

     

    L'Affaire est terminée mais le mystère ne fait que commencer. Les nouvelles techniques d'analyses vont elles permettre une meilleure compréhension et surtout de dater de manière fiable les objets ?

     

    Je conseille la lecture de Glozel et Ma Vie (Émile Fradin) et de la Préhistoire Chahutée (Joseph Grivel) pour connaître tous les points précis de l'Affaire.

      

    super lien : http://jean.dif.free.fr/Images/France/Glozel/Histoire.html

     

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

    En tout plus de 3000 objets seront mis au jour dans ce champ Duranthon rebaptisé "Champs des Morts", notamment grâce au docteur Morlet qui sera le plus grand défenseur du site. Pour lui il ne faisait aucun doute que ces objets appartenaient à des hommes qui, avant les Phéniciens, avaient mis en place un système d'écriture élaboré. Les nombreux objets dits "néolithiques" trouvés aux abords des tablettes le confortaient dans ses théories.

     

      

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

      

    Toutes les théories établies à l'époque se trouvaient bouleversées et beaucoup de savants s'opposèrent dans une guerre devenue célèbre: l'Affaire Glozel. Antiglozéliens et glozéliens s'affrontèrent durant des décennies, dans le monde entier chacun y allait de ses théories. Les antiglozéliens s'appuyèrent sur des accusations de supercherie: pour eux Émile Fradin, le jeune paysan sans formation scolaire était un faussaire hors pair et tous ces objets étaient de sa main.

      

    Des procès, des analyses eurent lieu; Émile Fradin fut innocenté (il reçut même il n'y a pas si longtemps les Palmes Académiques). Le gisement sera jugé authentique par le Ministère de la Culture grâce aux nombreuses datations effectuées sur le site.

    Les tests opérés jusqu'à nos jours, soit plus de 80 ans après, ne permettent toujours pas d'établir de manière catégorique ce qu'était Glozel. Le Champ des Morts garde son mystère.

    Les datations récentes ramènent les tablettes aux alentours de 300 av JC, des céramiques seraient datées de 200 ap JC, certains objets appartiendraient à l'époque médiévale. Le site ne semblerait donc pas néolithique mais il ne perd pas de son intérêt, le déchiffrement des tablettes par un spécialistes suisse permettra peut-être de mieux comprendre Glozel.

    La présence d'artisans verriers au Moyen-age dans cette Montagne bourbonnaise peut-elle expliquer certains objets ? Glozel serait-il un lieu de pèlerinage celte ?

    Y-a-t-il eu un culte médicinal à cet endroit ? Les hommes de Glozel ont-ils vécus avec un reliquat du renne dans ces Bois Noirs?

      

    S'agit-il d'un culte des mégalithes ?

    Un lien existe t-il avec les souterrains annulaires si nombreux dans la région?

    Un alignement de pierres dressées d'une centaine de mètres découvert en 1993 et qui suit un tracé rectiligne nord-sud jusqu'au Champ des Morts, rajoute au mystère.

     

    Si vous voulez plus d'infos rendez-vous dans les autres articles du site consacrés à Glozel. Le tout agrémenté de photos et même d'une vidéo , celle de l'émission Mystère qui a consacré un sujet à Glozel. A voir rien que pour la reconstitution amusante en noir et blanc.

     

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

    renne en os

     

     

      

    Composition du gisement de Glozel

     

     

     

    La plupart des objets ont été trouvés en pleine terre à une profondeur comprise en général entre 30cm et 90cm, dans une couche d'argile jaune. Le champ de fouilles occupait une superficie d'environ 1200m². Certaines pièces ont quand même été trouvées dans des structures:

    C'est le cas de la fosse ovale découverte par Émile Fradin le 1er mars 1924. C'est une fosse de 3m sur 1m. Toutes les hypothèses sur son usage ont été exposées: tombe plate du néolithique, bûcher à offrandes, sépulture, four à potier, four à verrier (comme le laisse supposer les importantes traces de vitrification sur ses parois).

    2 tombes en pierre sèches seront aussi mises au jour. Elles ont à peu près les mêmes proportions que la fosse ovale et comportaient de nombreux objets, des ossements humains (morceaux de fémur, dents, mâchoires, morceaux de crâne,...).

    Ces structures de pierres étaient non maçonnées.

     

    Le gisement de Glozel livrera en tout près d'une centaine de tablettes dites " à signes".

    Une quarantaine d'urnes à visage seront mises au jour. Ce sont quelques uns des objets les plus connus de Glozel.

    2 vases funéraires avec des restes humains incinérés seront aussi découverts à Glozel.

     

    Cliquez pour ici pour afficher les photos de certains de ces objets

     

    Voici une liste établie par le docteur Morlet des objets découverts sur le site :

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Objets en pierre

    aiguisoirs, tranchets, maillets, haches, herminettes, pics, perçoirs, racloirs, ciseaux, pierres à rebord, pointes de lances, marteaux, massues, grattoirs, stylets, anneaux, lissoirs, crochets, pointes, poinçons, moulins, molettes, mortiers, broyeurs, lamelles, burins, pointes de flèches, galets à cupules, pendeloques (galets perforés ou pédonculés), galets et blocs gravés, colliers.

     

                       

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Objets en terre cuite

      

    briques, vases unis et décorés, lampes, bobines, idoles, pesons, disques, supports de poterie, fusaïoles, empreintes de main, timbres, gobelets, cuillères.

      

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

    Objets en os animal

    aiguilles, harpons, poinçons, perçoirs, lissoirs, pointes, sagaies, têtes de flèches, hameçons, spatules, épingles, agrafes, crochets, peignes, boutons, disques, anneaux, navettes, bagues, tubes, sifflets, cuillères, pointes de lances, manches, poignards, pendeloques (os perforés ou pédonculés), colliers, os gravés, os sculptés, rondes-bosses.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL 

     

    Aucun objet ou même morceaux de métal n' a été trouvé dans le gisement.

    Par contre des traces de verre et de vitrification ont été trouvées en grand nombre dans la couche supérieure. Cette présence s'explique t-elle par l'occupation de l'endroit par les verriers en Montagne bourbonnaise, au Moyen Age. La fosse ovale aurait-elle servi de four à une époque médiévale ? Les traces de vitrification semblent le prouver.

    Ce qui marque c'est l'ensemble hétéroclite qui a été trouvé. Les objets appartiennent à des classifications chronologiques et géographiques parfois bien distinctes.

    Nombre d'objets n'ont pas d'usure à proprement parlé, c'est à dire qu'ils semblent qu'ils n'ont pas été utilisés dans la vie de tous les jours chez ces hommes. L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'ils avaient un caractère votif, religieux. Servaient-ils d'offrandes, accompagnaient-ils les morts ?

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

    Occupation du site, qui et quand ?

     

     

     Les hommes de Glozel du Moyen Age ont-ils voulu reproduire des objets plus anciens comme les galets gravés ou les objets en os décorés ? L'esthétique des dessins des objets médiévaux apparait comme beaucoup plus approximatif que celui d'objets d'apparence néolithique. Glozel a bel et bien une origine ancienne, il reste à savoir comment des objets datant de plusieurs millénaires peuvent cotoyer d'autres objets, médiévaux, eux .

     

     

    La majorité des analyses  donne une origine médiévale pour les os humains, centrée sur le XIIIème siècle alors que des éléments se situent entre le Ier et le IVème siècle ap JC . Les datations qui indiquent des périodes plus récentes pour certains objets ne sont pas assez nombreuses pour être significatives et en plus elles semblent correspondre à des périodes de réchaufement du sol par feux de défrichements. Les céramiques se  regroupent principalement en deux pôles : une première époque de basse Antiquité (de 380 av JC à 80 ap JC) et une seconde époque, médiévale, se situant entre les XIIème et XIVème siècles.

     

    En tout cas, les os révèlent que les hommes entérrés à Glozel étaient d'une souche robuste, leur squelette ayant été marqué par les efforts qu'a demandé la chasse et la marche. Cette région boisée, montagneuse, ne pouvait qu'offrir un terrain propice au développement d'une population au physique adapté à ce mode de vei difficile.

     

    Glozel aurait donc était principalement fréquenté pendant une première période s'étalant de 400 av JC à 100ap JC, période durant laquelle ces hommes ont produit des objets de terre cuite (bobines, masque sans bouche, tablettes à inscriptions,...). Cette première période se caractérisant par une forte préoccupation funéraire et cultuelle. Période de colonisation romaine, charnière entre la culture gauloise et la culture romaine.

     

    Une deuxième période de  fréquentation pourrait avoir existé à Glozel entre les Xème et  XIVème siècles. Les Glozéliens auraient alors été contemporains, durant cette même période, des verriers de la Montagne bourbonnaise qui exerçaient leur activité dans la région.

      

    Ces Glozéliens auraient pu produire à nouveau des objets en argile cuite, des poteries à masque sans bouche (symbolisant le monde du silence), des tablettes à inscriptions, des objets gravés en os (sans vraiment maitriser la langue glozélique, ce qui expliquerait par exemple que 6 anneaux de schistes sont indéchiffrables et que des os gravés sont dans le même cas, ces hommes du Moyen-Age ayant copié de manière approximative les signes qu'ils auraient trouvé) et auraient laissé sur le site des fragments d'ossements de leurs congénères ainsi que des sépultures.

      

    Ces sépultures exposées face au Nord, la dispersion des os de squelettes et le fait que certains os soient brisés, les masque dits de "l'Ombre" (ces masques sans bouche) ainsi que la présence de nombreux souterrains annulaires dans la région font pencher la balance pour un culte de l'ombre vivace dans cette contrée.

     

    Ce groupe humain de Glozel aurait très bien pu s'isoler pour ses pratiques funéraires et incantatoires (tablettes inscrites, objets gravés déposés dans les tombes), refusant aussi la civilisation environnante, les nouvelles techniques de poterie que la romanisation amenait et refusant l'usage du fer (rappelons qu'aucun objet métallique ne fut trouvé à Glozel, et que le métal était très utilisé à l'époque gallo-romaine tout comme au Moyen-Age). Ils se seraient isolés dans cet espace reculé, boisé, y opérant des pratiques marginalisées.

     

    La majorité des objets de Glozel nous renvoient à des cérémonies funéraires ou de culte.

     

    Les anneaux de schiste portant des dédicaces, moins bien finis que la plupart trouvés sur d'autres sites et qui servaient de parure sur ces sites, auraient été fabriqués à des fins de rites religieux. Les urnes, les vases, et les tablettes de Glozel sont aussi porteuses de dédicaces. cf. déchiffrement de Hitz

     

    Les trois tombes connues (Tome I, II et fosse ovale) de Glozel contenaient chacune une statuette qu'on a dit "bisexuée", déposée au niveau de la tête du défunt, mais qui ne sont pas toutes porteuses des 2 attributs. Elles sont donc associées aux sépultures et à culte rendu aux morts. La première statuette découverte à l'entrée de la fosse ovale était entièrement recouverte d'ocre (on a découvert une dizaine de timbres à ocre), son utilisation votive est donc claire. Ces statuettes portaient tous les attributs de la virilité et de la procréation réunis, elles pouvaient donc participer à un culte de la fértilité, de la pérennité du groupe.

     

    Une quinzaine d'empreintes de mains droites furent découvertes à Glozel. La tombe II en comportait une dans son mobilier et la fosse ovalaire dans son dallage. On peut encore penser à une pratique magique destinée à éloigner les maléfices, on peut penser aussi à un désir d'authentification de la tombe par l'empreinte du défunt ou y voir le symbole de puissance que représente la main dans les grandes civilisations.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Les sépultures contenaient aussi des coupelles (au nombre d'une quinzaine) que Morlet a décrit comme des lampes (datées entre 270 et 90 av J.C.). Elles ont sans doute aussi participé aux cérémonies funéraires.

     

    Le thème de l'hermaphrodysme des statuettes glozéliennes nous renvoie à des cultes passés qui ont pu être pratiqués à Glozel. Ces objets nous renvoient à la divinité originelle, à structure androgyne, procréatrice de l'Humanité. Les Glozéliens se sont peut-être appropriés ces cultes, les intégrant au culte de la Mort.

     

    Rappelons  les cultes anciens consacrés à une grande déesse-mère (proches de celui d'Attis et Cybèle), qui invitaient les Galles (les initiés qui s'engagent dans la voie de recherche spirituelle), à un niveau certain de leur engagement , à vivre rituellement ou symboliquement la castration, en pleine nature au mois de mars en l'absence de tout matériel métallique.

      

    Cette castration étant prohibée par la législation romaine, les prétendants à cet engagement devaient pratiquer leur rite à l'écart du monde, expliquant ainsi l'absence de structures construites pour ces lieux de culte.

      

      

    Tous les objets symboliques pour ce culte sont présents à Glozel. Cette préoccupation a pu se prolonger durant des siècles à Glozel, s'enrichissant d'autres objets votifs.

     PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

    Galets gravés, rennes et signes

     

     

    Comment expliquer que l'on ait trouvé des  galets gravés de rennes avec des symboles datant de la période gallo-romaine ?

    Les conditions de découverte de certains de ces galets (Puyravel notamment) éloigne la thèse du faux et confirme leur authenticité. Certains ont été trouvés dans des zones vierges du Champ des Morts par des membres du Comité d'Études, celui de Puyravel trouvé sous le plancher dur et inviolé de la grotte, un autre découvert par un paysan en labourant au hameau de Guerrier.

     

    On peut penser que que ces galets ont été gravés de rennes à une époque où cet animal était encore présent dans nos contrées (soit il y a environ 9000 ans). Les gens de l'Age du fer qui utilisaient l'écriture alphabétique de Glozel (certaines tablettes datent de cette époque) ont pu trouver ces galets. Sachant que les Celtes adoraient  un dieu cerf (Cernunos) , ils peuvent avoir cru que ces galets étaient des talismans magiques et leur ajoutèrent des lettres.

    Sur les 26 lettres que Hans-Rudolph Hitz a identifiés sur les tablettes en céramique, 19 sont présentes sur les pierres et sur les urnes à visage. Les symboles sur ces galets pourraient donc être antérieurs de plusieurs centaines d'années à ceux des tablettes (d'autant qu'ils utilisent peu les ligatures spécialisées uniques à Glozel et qu'on trouve sur les tablettes).

     

    Une théorie évoque la possibilité aussi que les rennes aient survécu dans cette région jusqu'à quelques centaines d'années avant JC.  La théorie officielle veut que les rennes aient migré au nord à la fin de la période glaciaire. Mais des exceptions existent : en Foret Noire , des restes ont prouvés qu'une petite population de rennes ont survécu tardivement (jusqu'à la période romaine) dans cette zone montagneuse. Dans les îles britanniques certains ont survécu jusqu'au Moyen-age, en Pologne jusqu'au XVIème siècle. En Écosse, il y a 45 ans le renne fut réintroduit dans une zone montagneuse au climat très proche de celui de Glozel et de celui des Bois Noirs (températures moyennes hivernales et estivales proches, altitude quasi similaire). Restons prudent tout de même, les preuves de survivance du renne à Glozel à cette époque sont inexistantes. Les dents de rennes présentes au musée n'ont pas été datées.

     PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

    La représentation de ces animaux sur les galets dénote d'une observation de ces animaux par leur auteur. Le manche de poignard trouvé par Morlet, fait à partir d'un os de patte de quelque animal a été daté de 1260 à 1410 ap JC au carbone 14 en 1997.  Le renne qui est représenté sur ce manche ressemble à une créature mythique. En partant du principe que le renne n'est plus présent dans les Bois Noirs au XIVème siècle, il semble que les gens qui ont gravé cet os se sont inspirés de gravures sur galet (beaucoup plus réalistes et plus détaillées). Leur méconnaissance du renne et de l'écriture celtique a engendré des images de rennes sur os beaucoup moins réalistes.

     

    Le site de Glozel, de surface assez réduite, n'est pas isolé dans un environnement vierge de toutes découvertes similaires. Les objets découverts dans
    une zone géographiquement assez proche du Champ des Morts permet d'entrevoir de nouvelles hypothèses ou simplement de conforter l'intérêt du
    site même de Glozel.
    J'ai donc dressé une liste non exhaustive de découvertes répertoriées dans les différents ouvrages traitant de Glozel ou de l'histoire régionale de
    la Montagne bourbonnaise et qui pourrait avoir un lien avec les objets glozéliens.
        

    • Site de plein-air "Chez Guerrier", découverte faite par un habitant à la fin de l'année 1927 au cours d'un labour. Hache inscrite avec gravure animale. Des fouilles suivantes permettent de décourvrir en 1928 un galet gravé d'un cervidé et d'inscriptions. En tout une trentaine d'objets seront mis au jour, dont un os inscrit. La majorité sont des galets gravés d'animaux et d'inscriptions. Découvreur M.Mercier.
    • Le site de Moulin-Piat : à 2km au sud de Glozel. M. René Gattefossé le fouille en 1939. Il y découvre des haches de pierre, deux flêches, des anneaux de schiste brun, certaines de ces pièces sont gravées.

     

    • Souterrains annulaires de Cluzel et de Palissard : sur les deux sites des tablettes ou des galets inscrits de signes "glozéliens". Découverts en 1928.

     

    • Le souterrain de Puyravel (découvert avant mais exploré en janvier 1928) : une quinzaine d'objets dits "glozéliens" (des galets gravés d'animaux avec inscriptions, quelques inscrits). Une hache en schiste, un galet gravé d'une tête de cheval, un autre gravé d'une tête d'agneau, une hachette avec une tête d'équidé et des signes.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

     

    LIEN MUSEE : http://www.museedeglozel.com/Museearc.htm

     

    SOURCES : L'Affaire Glozel

    http://romano03.free.fr/Laffaire.htm

      

     

     SUPERBE LIEN -

    POUR LA TRADUCTION..... 

    Odhinn-Hermodr de Warenghien

    http://glozel_enfin_traduit.eklablog.com/glozel-planche-xxxvi-1-a342661

     

     

    « LOGO - BOUGIE JAUNEChronologie de la préhistoire en France »
    Delicious Yahoo! Pin It

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter