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    La guerre de Cent Ans est un des faits marquants du Moyen Âge. À ce sujet, plusieurs documents ont été consacrés. Traitant chacun de sujets variés, ils ont tous contribué à éclaircir et préciser des épisodes qui l’ont marquée. Parmi tous ceux que l’on possède aujourd’hui, plusieurs sont authentiques, c’est-à-dire qu’ils ont été écrits par des acteurs ou des témoins des événements. Un tel document a été utilisé dans cet ouvrage ; celui-ci relate l’épisode de Jeanne d’Arc vers la fin de cette guerre ). Ce document est en fait une lettre écrite par Henri VI, roi d’Angleterre, à l’empereur du Saint Empire romain germanique, Sigismond de Luxembourg.
     
    Extrait d'un travail effectué dans le cadre d'un cours du baccalauréat en enseignement au secondaire, concentration sciences humaines, à l'Université du Québec à Montréal, le présent ouvrage avait pour but d'expliquer cette lettre. À ce moment, Henri VI avait dix ans et son accession au trône remontait à 1422. Il a d’ailleurs été le premier des souverains anglais à porter officiellement le titre de « roi de France ». Datée du 8 juin 1431, la lettre explique les raisons qui ont motivé la condamnation de Jeanne d’Arc au bûcher.

    Après avoir présenté ses respects à l’empereur, Henri VI décrit les actions de Jeanne d’Arc et les répercussions que ces dernières ont eu sur le royaume. Après avoir précisé que Jeanne était responsable de nombreux dommages dans le pays, il a décrit son arrestation. Henri VI a aussi expliqué les raisons qui l’ont poussé à remettre Jeanne aux autorités ecclésiastiques à la demande de l’évêque de Beauvais.

    Par la suite, l’empereur se fait informer de la façon dont s’est déroulé le procès de Jeanne, lié à l’Inquisition. Enfin, le roi termine sa lettre en divulguant à l’empereur le verdict du procès, en foi de quoi Jeanne ayant été déclarée hérétique, fut brûlée. Il conclut finalement sa lettre en précisant la raison d’être de cette dernière : « informer autrui de la mort de cette femme.»

    L’explication de ce document authentique s'est d’abord faite en précisant le contexte historique de la guerre de Cent Ans, contexte dans lequel se situe la rédaction de la lettre. Par la suite, nous avons précisé les moments importants de la vie de Jeanne d’Arc, quelles sont les actions auxquelles faisait référence Henri VI, les tractations que le roi tenait sous silence, mais qui ont mené à son arrestation, son procès et les circonstances de sa condamnation. Enfin, nous avons présenté les aspects généraux de la réhabilitation de Jeanne d’Arc qui ont mené à sa canonisation.

    Contexte historique : la guerre de Cent Ans

     

    L’épisode de Jeanne d’Arc se déroule vers la fin de la guerre de Cent Ans. C’est pourquoi nous avons jugé bon d’élaborer sur les origines et le déroulement de cette guerre, cela dans le but de favoriser une meilleure compréhension des événements de la vie de Jeanne d’Arc et des grands personnages qui l’entouraient à l’époque.

    Ses origines

    Le point de départ de cette guerre, qui a duré plus de 100 ans et qui a été interrompue par plusieurs trêves, est la prétention au trône de France du roi d’Angleterre Édouard III. Cette prétention au trône, qui représente bien la mentalité féodale des rois anglo-normands, témoigne de leur attachement pour la France.

    Cette mésentente entre la France et l’Angleterre prend ses origines aux XIIe et XIIIe siècles ; le conflit qui opposait les Capétiens (France) et les Plantagenêts (Angleterre) au niveau des territoires anglais en France constitue en fait la première guerre de Cent Ans. Depuis, ces deux royaumes se disputaient leurs territoires et la légitimité au trône.

    Revenons maintenant aux éléments déclencheurs de la « deuxième » guerre de Cent Ans. Certes Édouard III piqua au vif la France de par sa prétention à la couronne, mais ce geste avait lui-même été provoqué par la saisie du fief de Guyenne en mai 1337 par Philippe VI. Ce n’est qu’avec le traité de Brétigny en 1360, dans lequel l’hommage aquitain semble avoir été supprimé, qu’Édouard III renonça au trône de France.

     

    Les premiers désastres français (1337-1360)

    Le problème de succession au trône ne fut, en fait, qu’un prétexte pour provoquer une guerre. Le conflit se concentrait désormais sur les possessions des Plantagenêts en France et celles de la Flandre, cette dernière étant administrée par le comte de Flandre, Louis de Nevers.

    Dès 1337, les comportements de Louis de Nevers trahissaient une attitude anti-anglaise. Cette façon d’agir choqua Édouard III et il répondit par un embargo sur les exportations de laine anglaise en Flandre. Cet embargo plongea la Flandre dans une crise économique, ce qui amena son peuple (aidé par Artevelde) à la révolte contre son propre comte. En 1340, les Flamands devenaient les alliés de l’Angleterre.

    C’est alors que commencèrent les attaques guerrières. La France fut la première à être touchée le 24 juin dans le port de l’Écluse où sa flotte de Flandre fut décimée. Sur le continent, les Anglais s’imposaient toujours devant leur adversaire. Leur victoire sur Crécy le 26 août 1346 permit à l’Angleterre, au terme d’un an de siège, de s’emparer du port de Calais en août 1347.

     

    La peste allongea la trêve consentie par les Anglais jusqu’en 1355. La reprise des hostilités fut provoquée par Édouard III en septembre 1355 à Bordeaux. Il profita du conflit entre le nouveau roi de France, Jean II le Bon, et Charles le Mauvais, roi de Navarre. Le Languedoc, la Loire et Poitiers furent respectivement ravagés. Le roi de France fut fait prisonnier des Anglais, ce qui provoqua en France une crise économique et sociale, suite à laquelle elle faillit s’évanouir. Une deuxième trêve fut établie par l’accord de Brétigny le 8 mai 1360 et confirmée par les traités de Calais.  

     

    De la paix de Brétigny au traité de Troyes (1360-1420)

    La venue du nouveau roi de France, Charles V, redonna de l’énergie à la population française. Charles V répara « les désastres, réforma l’administration, rétablit les finances en améliorant la fiscalité ». De plus, il fut servi par le premier grand homme de guerre de ce conflit, Du Guescin, ce qui aida énormément ses intérêts. On procéda à la réorganisation de l’armée et on améliora l’artillerie depuis Crécy, où elle apparut pour la première fois.

    Le conflit se ranima en 1369 parce que Charles V continuait d’user de ses droits de suzerain sur la Guyenne. Après une série de victoires des Français sur les Anglais (Pontvallain en décembre 1370, La Rochelle en 1372), l’Angleterre n’avait de la France en 1380 que la Guyenne et Calais. La guerre fut de nouveau interrompue durant environ 35 ans, la France et l’Angleterre se trouvant aux prises avec des problèmes internes.

    En octobre 1415, Henri V fit subir une des plus grandes défaites à la noblesse française lors de la bataille d’Azincourt, en Picardie. La France, alors, au lieu d’unir ses forces contre l’invasion anglaise en Normandie, retourna à ses guerres civiles. En mai 1418, les Bourguignons massacrèrent la population de Paris ; assassinats, meurtres et trahisons furent à l’honneur. Le 21 mai 1420, Charles VI signait le traité de Troyes. Influencé par sa femme, Isabeau de Bavière, il renia et déshérita son propre fils, le dauphin Charles (futur Charles VII) pour laisser à Henri V d’Angleterre le royaume de France.

     

    Le redressement français et la fin de la guerre (1420-1453)

    Le traité de Troyes fut annulé par la mort d’Henri V et de Charles VI, en 1422, même si Henri VI par la régence du duc de Bedford (son oncle), fut proclamé souverain de France. Durant ce temps, Charles VII4, impuissant devant ses ennemis (Paris, l’Université, le Parlement ainsi que les régions soumises au duc de Bourgogne), dut se retirer derrière la Loire. Par contre, l’espoir se pointait tranquillement à l’horizon. Par les horreurs de la guerre, les Bourguignons commencèrent à se monter contre les Anglais. Leur alliance devenait de plus en plus fragile. C’est dans cette atmosphère que Jeanne d’Arc devint « le symbole de ce patriotisme populaire ».

     

    Elle délivra la ville d’Orléans le 8 mai 1429 et, « obéissant à une intuition où se conjuguaient le mysticisme et le réalisme politique », elle réussit à faire sacrer Charles VII à Reims en juillet 1429. De cette façon, la légitimité du roi ne pouvait plus être contestée, ce qui changea énormément le déroulement de la guerre. Même la mort de Jeanne d’Arc, le 30 mai 1431, ne réussit pas à défavoriser Charles VII. La réconciliation avec les Bourguignons par la paix d’Arras le 20 septembre 1435 fit cesser les guerres civiles.

    Paris fut envahie par l’armée de Charles VII en 1436. En 1444, une trêve fut conclue avec les Anglais en plus d’être confirmée par l’alliance entre Henri VI d’Angleterre et Marguerite d’Anjou (1445), nièce du roi de France. À ce moment, les Anglais avaient comme possessions françaises le Bordelais, le Maine, le plus grande partie de la Normandie et Calais. Durant cette trêve, Charles VII établit une armée permanente ce qui lui permit de reconquérir la Normandie, Rouen le 20 novembre 1449, Bergerac en 1450, Bordeaux et Bayonne en 1451.

    Les Anglais avaient perdu toutes leurs possessions en France mise à part Calais, qu’ils ont possédée jusqu’en 1558. La guerre se termina en 1453, mais elle ne fit l’objet d’aucun traité. Ainsi, les rois d’Angleterre continuèrent de porter le titre de roi de France jusqu’en 1801.

     

    Jeanne d’Arc dit la Pucelle

     

    Jeanne d’Arc est en fait le sujet central de la lettre du roi d’Angleterre, Henri VI. Étant donné le grand plaisir qu’il eut à faire un portrait de la Pucelle comme étant « une certaine devineresse mensongère», il nous semble donc pertinent de faire la lumière sur sa vie, depuis son enfance jusqu’à sa mort, en passant par ses réalisations.

    Son enfance

    L’enfance de Jeanne d’Arc est un élément essentiel à notre explication de document puisqu’elle justifie l’envoi de la lettre d’Henri VI à l’empereur du Saint Empire romain germanique.

    C’est probablement dans le petit village de Domrémy qu’est née Jeanne d’Arc. On rapporte que sa naissance eut lieu le jour de l’Épiphanie, soit le 6 janvier 1412. Jeanne était la fille de Jacques d’Arc et d’Isabeau Vouthon, un couple de laboureurs de ce même village, situé dans la vallée de la Meuse. Domrémy se trouvait en fait aux frontières du duché de Bourgogne et du Saint Empire romain germanique (Sacrum Imperium Nationis Germanicae). Cette proximité est des plus intéressantes puisqu’elle vient sans doute justifier pourquoi le roi Henri VI d’Angleterre adresse sa lettre à l’empereur Sigismond de Luxembourg.

    Malgré qu’on lui prête une constitution très robuste, Jeanne d’Arc a toujours été très pieuse et faisait preuve d’une grande bonté. Elle connaissait très bien son « Notre Père », « Je Vous salue Marie » et « Je crois en Dieu » ; toutefois, elle ne savait ni lire ni écrire. Elle se plaisait à aller avec ses compagnes en excursion dans les champs où il leur arrivait de prier. Lorsqu’elle fut assez âgée, Jeanne aida sa mère à la maison et cultiva les champs avec ses frères. Enfin, Jeanne d’Arc était reconnue pour ses confessions et communions fréquentes, et pour l’aumône aux pauvres qu’elle pratiquait.

    Ses « Voix »

    Les « Voix » que Jeanne d’Arc entendit lors de son séjour à Neufchâteau furent l’élément déclencheur de sa mission ; elles constituèrent aussi un des moyens pris par ses ennemis (Henri VI et ses juges) pour la faire monter sur le bûcher parce qu’ils la percevaient comme « une superstitieuse femme».

    Vers 1425, les habitants de Domrémy durent quitter pour la première fois leur village en raison de l’arrivée des troupes bourguignonnes ; ils allèrent se réfugier à Neufchâteau. Jeanne faisait partie des réfugiés et c’est alors qu’elle entendit les « Voix » pour la toute première fois. Ces « Voix » étaient celles de Saint-Michel-l'Archange, de Sainte-Catherine et Sainte-Marguerite ; selon les dires d’Henri VI dans sa lettre à l’empereur Sigismond, Jeanne d’Arc aurait également été témoin de leur apparition et de celle de plusieurs anges.

    Ces « Voix » lui ordonnaient de chasser les Anglais de France et de faire sacrer Charles à Reims. Les « Voix » lui disaient aussi que cette mission lui était confiée par Dieu, ce qu’Henri VI trouva très prétentieux de sa part, et qu’elle se devait de l’accomplir. Aussi, au moment venu, « Elles » lui diraient qu’il est temps de rencontrer à Vaucouleurs le capitaine du roi, Robert de Baudricourt. Sainte-Marguerite et Sainte-Catherine lui avaient dit qu’elle serait repoussée plusieurs fois par ce dernier mais que par sa persévérance, un jour, il céderait.

     

    La réalisation de sa mission

    Les combats de Jeanne d’Arc pour son royaume furent d’une grande aide pour ce dernier. Par contre, vue par Henri VI, elle devenait une véritable menace ; sa popularité et ses victoires agaçaient les autorités anglaises et ecclésiastiques.

    Le moment venu, les « Voix » dirent à Jeanne qu’était venu le temps de rencontrer le capitaine Baudricourt. Jeanne tenta à plusieurs reprises d’avoir un entretien avec le capitaine, mais chaque fois il la renvoyait chez elle en la traitant de folle. Le 12 février 1429, elle fit une nouvelle tentative auprès de lui et, sous la pression des partisans de Jeanne d’Arc, il se résigna à la recevoir après qu’elle fût sortit gagnante d’une séance d’exorcisme. Lors de cette rencontre, Jeanne essaya de le convaincre de lui fournir une escorte pour rejoindre Charles VII à Chinon.

    Ayant accepté, Jeanne, et son escorte armée prirent 11 jours pour franchir la distance entre Vaucouleurs et Chinon. Mais Charles VII était très réticent à la recevoir ; sa réputation, déjà entachée, pourrait en souffrir. Il accepta tout de même de la recevoir car Jeanne réussit à le reconnaître malgré le fait qu’il était dissimulé par ses courtisans. Il faut préciser qu’elle avait déjà vu son portrait ; il existe donc un doute sur la manifestation divine qui aurait inspiré Jeanne.

    Au cours d’un entretien particulier, elle réussit à le convaincre de sa mission au moyen d’un « signe » qu’elle refusera toujours de dévoiler lors de son procès. Charles, avant de lui confier une armée, la soumit d’abord à un interrogatoire réalisé par des théologiens de l’université de Poitiers ; c’est à ce moment qu’elle fit ces quatre prédictions : 1-les Anglais lèveront le siège d’Orléans, 2-le roi sera sacré à Reims, 3-Paris sera reprise par Charles VII et 4-le duc d’Orléans sera libéré par les autorités anglaises. À la suite de cet interrogatoire, Jeanne dut ensuite se soumettre à un examen de virginité exigé par Charles. Le résultat de cet examen s’avéra positif : Jeanne était bel et bien vierge et c’est sûrement grâce à cela que « le vulgaire (la surnomma) la Pucelle », comme le rapporte Henri VI dans sa lettre.

      

    Après avoir également été soumise à une enquête de moralité, le roi l’autorisa enfin à participer aux opérations militaires. Avant de partir pour sa première mission, qui était de lever le siège d’Orléans, elle s’est munie d’une bannière portant l’inscription de Jhesus Maria, d’une armure complète, d’une épée trouvée dans la chapelle de Ste-Catherine-de-Fierbois, d’un écuyer, de deux pages et d’un chapelain. Le fait qu’elle choisit de porter une armure en dérangea plus d’un ; même le roi Henri VI en fit mention lorsqu’il dit qu’elle va « à l’encontre de la décence naturelle [en] adoptant l’habit d’homme. »

     

     

    Son entreprise militaire débute donc par la levée du siège d’Orléans, défendue par Suffolk et Talbot le 8 mai 1429. Ce premier succès donna confiance aux troupes de Jeanne d’Arc, et un tel exploit se répéta par les prises successives de Jargeau, de Meung, Beaugency et Patay, le 18 juin 1429 : ces victoires eurent des échos dans la population française et le nom de Jeanne d’Arc était de plus en plus connu. Les succès se poursuivirent par les prises de Troyes, d’Auxerre et de Châlon, permettant ainsi l’ouverture de la route de Reims. Ainsi, le 17 juillet 1429, Charles VII y fut sacré selon le cérémonial traditionnel par l’évêque du même endroit.

     

    Cette cérémonie était importante puisqu’elle confirmait la légitimité du roi, laquelle avait été mise en doute par sa propre mère, Isabeau de Bavière. Le 18 septembre 1429, Jeanne fut blessée à la porte Saint-Honoré en tentant de prendre Paris. D’autres opérations militaires ont mené à la prise de St-Pierre-le-Moûtier, mais elles furent suivies par l’échec devant La Charité-sur-Loire en décembre 1429. Le 24 décembre de cette même année, Jeanne et sa famille sont anoblis par Charles VII . Durant l’hiver 1429-1430, Jeanne fit des haltes à Bourges et Sully.

    C’est sans doutes à cette série d’événements entre Français et Bourguignons, initiés par Jeanne d’Arc, auxquels faisait allusion Henri VI lorsqu’il dit que Jeanne est l’auteur de « massacres humains» et qu’elle a infligé « à nos gens plusieurs défaites » et « apporté en nos royaumes beaucoup de dommages ».

     

     

    De sa capture à son arrestation

    Cette capture ne surprenait pas Jeanne ; ses « Voix » l’avaient prévenue. Mais sa capture à Compiègne en réjouissait plus d’un, entre autres le duc de Bourgogne qui s’empressa d’annoncer le grand événement aux habitants de St-Quentin et le roi Henri VI. Mais ce fut également « […] un immense et implacable hourrah chez les Bourguignons et les Anglais. Le soldat qui avait capturé Jeanne fut joyeux que s’il eût pris un roy. Les Anglais firent de grands cris et resbondissements, car ils ne redoutaient aucun chief de guerre comme ycelle Pucelle. »

    Pour sa part, le roi d’Angleterre exprima son soulagement à l’empereur lorsque, plus tard, Jeanne lui fut remise en disant qu’enfin « la divine clémence (…) a mis cette femelle en nos mains et notre puissance. » D’autre part, il semblerait que Jeanne fut capturée par la faute de deux hommes, Flavy et l’archevêque de Reims, Régnault de Chartres. Jeanne d’Arc ne craignait qu’une chose dans toute son entreprise, c’était la trahison, et voilà qu’elle était captive par la faute de ses « faux frères d’armes »

    En ce qui concerne Régnault de Chartres, sa haine envers Jeanne pourrait être justifiée par le fait qu’il ne tenta en aucun temps de négocier avec Jean de Luxembourg, le chef bourguignon qui détenait Jeanne. Au lieu d’aider à la libération de la Pucelle, il aurait écrit une lettre aux Rémois pour leur faire part des causes de la capture de Jeanne. Il mentionna également que « […] la prise de la Pucelle (…) ne changeait rien : déjà un jeune berger du Gévaudan venait de se manifester qui en ferait autant qu’elle. »

    En résumé, cela signifiait qu’on ne pouvait rien pour la capture de Jeanne, mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter ; elle avait déjà un remplaçant. En réalité, le jeune berger du diocèse de Mende était « […] un fol et innocent berger [que] les Anglais saisirent, enfermèrent dans un sac et (…) jetèrent au fond de l’eau. » Telle était la contribution de l’évêque de Reims.

    Mais quelles étaient vraiment les avenues possibles pour Jeanne, une fois prisonnière du duc de Bourgogne? Hormis les évasions qu’elle tenta, Jeanne pouvait demeurer indéfiniment prisonnière du duc de Bourgogne, être vendue à Bedford suite à une série de négociations, ou rendue à la France par traité ou rançon. Il est évident que tout le monde s’attendait à ce que Charles VII libéra celle qui lui avait rendu son trône ; pourtant aucune trace de documents prouvant une action quelconque de Charles VII pour la sauver n’a été trouvée.

    Délaissée par ses alliés, Jeanne, prisonnière de Jean de Luxembourg, fut d’abord captive au château de Clairvoix, puis au château de Beaulieu en Vermandois, d’où elle échoua une évasion. Elle fut ensuite transférée à Beauvoir où elle tenta à nouveau de s’évader en sautant d’une tour et, cette fois, on interpréta ce geste comme une tentative de suicide. Vers la fin du mois d’octobre 1430, Jeanne d’Arc changea à nouveau de lieu de détention ; elle se trouva désormais au château d’Arras, dans le duché de Bourgogne.

    Mais avant de poursuivre, il serait intéressant de connaître les tractations auxquelles se livraient les parties impliquées alors qu’on s’amusait à tranférer Jeanne d’un château à l’autre.

    Dès que le doyen de la Faculté de Droit de l’université de Paris, Éverard, appris que Jeanne était prisonnière de Jean de Luxembourg, il s’empressa de convaincre le vice-inquisiteur de France qu’il fallait lui intenter un procès. En fait, Éverard demanda à Martin Billori, le vice-inquisiteur, d’écrire une lettre au duc de Bourgogne pour que Jeanne soit remise aux Anglais, puis aux autorités ecclésiastiques. Billori écrivit donc une lettre au duc de Bourgogne pour que ce dernier convainque Jean de Luxembourg de livrer Jeanne au roi Henri VI.

    Mais de Luxembourg y voyait un obstacle ; Billori n’offrait pas de rançon pour Jeanne. Vers la même période, l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, réclamait parallèlement au duc de Bourgogne l’ouverture d’un procès inquisitorial pour Jeanne. Vint le mois de juin et Pierre Cauchon n’avait toujours pas de réponses de la part du duc de Bourgogne. Il discuta alors de rançon avec Bedford et rencontra personnellement le duc de Bourgogne pour le convaincre que « la femme dicte la Pucelle est recherchée pour ses idolâtries et autres matières touchant nostre saincte foy, ses scandales à réparer, les dommages innumérables qui ont suivi. »

    De plus, il fallait remettre Jeanne à Henri VI parce que « c’est [le] roi d’Angleterre qui la délivrera à l’Église, suivant le besoin. Elle appartiendra au roy d’Angleterre qui se prêtera de tout son pouvoir à ce qu’elle soit jugée en matière de foi» Bedford offrit donc à Jean de Luxembourg une rançon équivalente à celle donnée pour un roi : dix mille livres tournois. La remise de cette rançon eut lieu le 24 octobre 1430 et Jeanne fut emmenée au château de Crotoy, en terrain anglais.

    Entre temps, l’évêque de Beauvais avait été « choisi » pour présider le procès de Jeanne en tant qu’inquisiteur. Mais un problème se pointait à l’horizon pour Pierre Cauchon ; il n’ avait pas juridiction à Rouen. Pour y remédier, il s’adressa au chapitre pour l’obtenir ; cela se fit en peu de temps.

    La remise de Jeanne aux autorités ecclésiastiques constituait la dernière étape avant le début de son procès. Le roi Henri VI remplit donc son engagement, et il le confirma dans une lettre destinée à Pierre Cauchon : « Henri, par la grâce de Dieu, roy de France et d’Angleterre octroie que toutes et quantes fois que bon semblerait au Révérend Père en Dieu, Évêque de Beauvais, icelle Jeanne lui fût baillée et délivrée réellement et de fait par ses gens et officiers qui l’ont en leur garde, pour icelle interroger et examiner et faire son procès, selon Dieu, la raison, les droits divins et les saints canons. » Vers la mi-décembre, Jeanne fut finalement transférée au château du Bouvreuil, à Rouen où les gens attendaient « […] une femme qui se fait appeler Jeanne la Pucelle, laissant l’abbit et vesture de sexe féminin, s’est contre la loy divine, comme chose abominable à Dieu, réprouvée et défendue de toute loy, vestue, habillée et armée en estat d’habit d’homme. »

     

    Du procès au bûcher

    Henri VI remit le sort de Jeanne d’Arc entre les mains de la juridiction ecclésiastique comme il le dit si bien dans sa lettre « nous avons aussitôt ladite femme au jugement de la sainte mère l’Église. » Le grand rôle de l’Église lors du procès de Jeanne d’Arc ne fut pas sans raison. Étant donné « qu’on la réputait avoir commis des crimes graves et scandaleux aux préjudices de la foi orthodoxe et de la religion chrétienne », écrivit Henri VI, l’Église devait nécessairement s’imposer. De plus, il précise que « l’évêque du diocèse où elle fut prise» fera partie des juges. Dès le 9 janvier 1431, l’évêque du diocèse de Beauvais, Pierre Cauchon, entreprit la constitution du tribunal de Jeanne d’Arc.

    Il prit la peine de s’entourer d’amis et de faire en sorte que tout le tribunal soit plutôt défavorable à l’endroit de l’accusée. Comme Henri VI le mentionne dans sa lettre, Cauchon s’adjoignit le vicaire de l’inquisiteur de la perversité hérétique de France à Rouen, le dominicain Jean le Maître. L’évêque de Beauvais et ce dominicain furent ses deux seuls juges. Il y eut aussi plusieurs conseillers et assesseurs, comme par exemple Gilles de Duremort, abbé de Fécamp, conseiller du petit roi anglais, Nicolas Le Roux, abbé de Jumièges, Pierre Miget, prieur de Longueville-Giffard, pour ne nommer que ceux-ci. Henri VI pris la peine, lors de la rédaction de sa lettre, de bien préciser les multiples personnes qui prirent part à la condamnation de Jeanne d’Arc.

    Toutes les cartes du jeu se retrouvait contre la Pucelle. Les dés étaient jetés; il ne restait plus qu’à suivre le plan déjà tant préparé par Pierre Cauchon et ses amis. Jeanne était désormais prévenue de ses délits contre la foi.

    Pierre Cauchon et ses acolytes n’avaient pas de chef d’accusation à porter contre Jeanne, mais il fallait l’inculper à tout prix. « Ce que ces habiles gens, point gênés par leur conscience, pourront faire sortir d’un mot, d’un geste, d’un silence, est incalculable. » Le premier interrogatoire de Jeanne se divisa en six séances.

    Il y eut une suspension d’une semaine où Jean Cauchon tint conseil durant six jours dans sa propre maison. Il y eut un deuxième interrogatoire suivi à son tour d’une étude des conclusions toujours dans la maison de l’évêque de Beauvais. Tout ceci se déroula entre le 21 février et le 25 mars 1431.

    Durant ce temps, Jeanne fut enfermée dans un château de Rouen (Bouvreuil) vers le 9 janvier 1431. Ses ennemis avaient tellement peur qu’elle ne s’évade qu’ils firent bâtir une solide cage et l’y enfermèrent, liée à la fois par les mains, le col et les pieds. Par chance, cette horrible condition fut de courte durée puisque vers le 21 février, le tribunal la remit à trois hommes dignes de confiance : Jean Gris, Jean Berwoit et Guillaume Talbot.

    Ils devaient s’assurer qu’elle soit fidèlementgardée prisonnière et que personne ne puisse s’entretenir avec elle ; ils jurèrent tous les trois sur la Bible. En plus des trois nobles comme gardiens, Jeanne eut cinq soldats qui durent la surveiller jour et nuit.

    Du 18 mars au 25 mars, les juges de la Pucelle établirent les conclusions des interrogatoires. Le 18 mars, Pierre Cauchon convoqua pour une seconde fois ses assesseurs (une douzaine cette fois). L’évêque-juge leur lut ses propositions. Le problème était que l’interrogatoire venait de se terminer 24 heures plus tôt. Comment avait-il pu retirer en si peu de temps des propositions? Toutefois, les assesseurs de Jeanne devaient se retrouver le samedi 24 mars pour lui lire leurs dépositions. Celle-ci ne fit aucun commentaire mis à part l’oubli de mention du nom de sa propre mère. Le lendemain, le 25 mars, on offrit à Jeanne de délaisser ses vêtements d’homme afin d’assister à la messe de Pâques.

    Cette permission était un énorme piège, et Jeanne l’évita. « La mettre dans l’impossibilité de quitter l’habit d’homme et lui faire un crime capital de le garder, n’était-ce pas le comble de l’habileté? » C’est par son refus de quitter l’habit d’homme (puisqu’elle craignait le viol plus que tout) et de ne pas assister à la messe de Pâques que ses ennemis eurent des éléments supplémentaires pour l’inculper. Du 26 au 28 mars, D’Estivet, un de ses assesseurs, écrivit les 70 articles qui lui reprochaient le port de vêtements d’homme, sa tentative de suicide, ses visions (que seule la sorcellerie pouvait être responsable), son refus de soumission à l’Église militante et plusieurs griefs mineurs.

    C’est avec ces articles que docteurs et maîtres de l’université de Paris, comme l’écrit Henri VI, que le 14 mai 1431, les fameux 12 articles furent déposés. « Ces subtilités, ce pédantisme qui va jusqu’à nommer les trois diables qui jouèrent saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite, cette haine ici pateline, là violente, épanchée en un flot de latin douteux, ce déchaînement de meute grondante et mordante contre une petite fille, une petite paysanne, simple, héroïque, couronnée de victoires évidemment divines, toute pure et toute pieuse ; ce volcan en éruption pour tuer une colombe ne peuvent faire rire; ils feraient bien plutôt pleurer sur les folies où la passion sait entraîner la misérable humanité.

    C’est ici le lieu d’appliquer plus spécialement le verdict qu’Ysambart de la Pierre rendait sur tout le procès : il y eut qui rendirent leur sentence par espoir de quelques faveurs ; d’autres par haine et par esprit de vengeance ; d’autres parce qu’ils avaient été payés ; quelques uns par peur. » Voici ce qui résume très bien l’énorme complot érigé contre Jeanne d’Arc.

    Le 24 mai, au cimetière de St-Ouen, Jeanne d’Arc abjura devant public. Comme Henri VI l’écrit dans sa lettre, elle « reconnut ouvertement et confessa pleinement .» Pourtant, lorsqu’elle signa par une croix le papier où elle abjure ses fautes, elle souriait, préférant la prison de l’Église à ses geôliers anglais. Elle avait dû choisir entre reprendre l’habit de femme, signer le papier et monter sur le bûcher.

    Elle fut tellement déçue et trahie lorsqu’on la ramena à son ancienne prison. Maintenant habillée en femme, elle était à la merci des Anglais. On la battit, l’insulta, la viola. Craignant à nouveau de se faire violenter, elle reprit l’habit d’homme le 27 mai ; c’est qu’elle acquisça à ce que ses ennemis voulaient. Elle venait enfin de tomber dans leur piège. Comme le précise Henri VI, en plus d’être « supersitieuse, devineresse, idolâtre, invocatrice de démons, blasphématrice envers Dieu, les saints et les saintes, schismatique et fort errante en la foi de Jésus-Christ », elle fut déclarée hérétique et relapse. Il n’y avait plus d’espoir pour Jeanne.

    Elle fut condamnée au bûcher le 30 mai 1431, sur la place du Vieux Marché de Rouen. Telle était sa foi en Dieu, telle était sa majesté d’âme. Voici les dernières paroles de Jeanne d’Arc : « Jésus! Jésus! Jésus! Je ne suis ni hérétique, ni une schismatique. Oh saints du paradis! Saint Michel! Sainte Catherine! Sainte Marguerite! Mes Voix furent de Dieu. Tout ce que j’ai fait fut de l’ordre de Dieu. Mes révélations étaient de Dieu. Jésus!… » Jeanne d’Arc, dit la Pucelle, venait de mourir.

    Une « sainte » jeune fille venait d’être sacrifiée car elle était devenue un danger politique ; on la craignait parce qu’elle avait combattu contre des hommes et on était jaloux de ses succès. Son corps avait été brûlé mais, semble-t-il, son cœur demeura rouge, couleur du sang. Le bourreau prit peur et jeta ses restes dans la Seine.

    De l’hérésie à la canonisation

    Après la mort de Jeanne, trois enquêtes se sont échelonnées sur une période de 25 ans, ayant pour but d’étudier la façon dont s’est déroulé procès. La première enquête eut lieu le 15 février 1450 ; elle fut instituée à la demande de Charles VII, mais l’enquête n’eut pas de suite. Pour plaire à la cour française, une seconde enquête similaire fut ouverte par le cardinal d’Estouteville en 1452 ; elle connut le même sort que la précédente.

    Puis en 1455, la mère de Jeanne demanda l’ouverture de la troisième enquête qui fut gérée par l’autorité inquisitoriale et transformée en un nouveau procès. Le nouvel inquisiteur de France, Jean Brehal, fut en faveur de Jeanne et rendit un verdict qui allait dans le même sens que ses convictions.

    Ainsi, dans la grande salle du palais de l’archevêque Jean Juvénal des Ursins, le 7 juillet 1456 à Reims, les commissaires pontificaux « […] déclarèrent le procès de condamnation de Jeanne et la sentence entachés de vol, de calomnie, d’iniquité, de contradiction, d’erreur manifeste en fait et en droit y compris l’abjuration, les exécutions et toutes leurs conséquences et, par suite, nuls, invalide, sans valeur et sans autorité. » Ce verdict fut annoncé dans les principales villes du royaume et il visait à rétablir la réputation de Jeanne.

    Jusqu’à la fin du XVe siècle, à la cour et dans la haute hiérarchie ecclésiastique, on passa l’épisode « Jeanne d’Arc » sous silence ; on attribua « […] à Dieu seul et à son intérêt pour la monarchie française les événements provoqués par l’action de Jeanne. » Vers 1436, il y eut l’épisode de la fausse Jeanne qui avait été reconnue par les vrais frères de Jeanne, mais elle fut démasquée vers 1440 par le Parlement de Paris ; son nom était Jeanne du Lis.

     

    Enfin, quatre ans après la mort de la vrai Jeanne, une pièce de théâtre du nom de « Mistère du siège d’Orléans » fut jouée dans cette même ville en son honneur.

    Au XVIe siècle, le courant humaniste ignora Jeanne ; on la considérait alors comme la création d’un groupe politique avisé et cynique. Aussi, à cette époque, elle fut considérée parmi les femmes les plus vertueuses. Enfin, dans le contexte des guerres religieuses, Jeanne fut perçue comme la patronne des catholiques extrémistes.

    Le XVIIe siècle fut également une époque négative pour Jeanne d’Arc. Les idéologies classiques n’appréciaient guère le caractère « gothique » de la Pucelle et les libertins la voyaient comme une subtilité politique.

    Le XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, a toutefois une opinion dichotomique sur Jeanne. D’abord, Voltaire chercha à la ridiculiser dans l’épopée héroï-comique La Pucelle (1738) et Beaumarchais fut de même dans ses Lettres sérieuses et badines (1740). L’Encyclopédie, quant à elle, ne « voyait qu’en Jeanne une malheureuse idiote manœuvrée par des fripons », alors que Montesquieu la considérait comme une pieuse fourberie.

    La littérature catholique propose toutefois une toute autre conception de Jeanne. Quoiqu’elle puisse avoir un parti pris, cette dernière louangeait la Pucelle, contrairement à ses semblables du XVe siècle. Aussi, par les auteurs Robert Southey et Schiller, Jeanne était devenue une héroïne romantique. Enfin, le mythe de Jeanne devenait de plus en plus populaire avec la montée du patriotisme moderne.

    Au XIXe siècle, après la guerre de 1870, Jeanne fut surnommée la « bonne Lorraine » parce qu’elle était également originaire de cet endroit. Elle incarnait désormais l’espérance et la revanche des Français.

    Finalement, au début du XXe siècle, Jeanne était pratiquement un culte pour les monarchistes, les républicains, les catholiques et les laïcs. C’est grâce aux passions nationalistes qui ont précédées la Première Guerre mondiale que Jeanne a été béatifiée en 1909. Enfin, l’honneur ultime lui est octroyé en 1920 ; elle est canonisée par le pape Benoit XV, puis déclarée patronne de la France.

    Conclusion

     

    En résumé, l’arrivée de Jeanne d’Arc a grandement influencé le déroulement de la guerre de Cent Ans, particulièrement vers sa fin. En effet, Jeanne a permis au roi Charles VII de retrouver sa couronne et, grâce à elle, les Anglais se virent infliger plusieurs défaites. Elle a toujours cru en sa mission divine ; elle ne l’a jamais reniée, même au moment de sa condamnation. Le contexte dans lequel elle dut manœuvrer ne jouait pas en sa faveur ; il était « réticent par distance sociale et culturelle (du côté français) et hostile à cause des formes militaires et politiques de son action (du côté anglais) ».

    Ainsi, comme l’a rapporté Henri VI dans sa lettre, Jeanne fut condamnée au bûcher car on la croyait dangereuse pour la population. Pourquoi le roi Charles VII n’est-il pas intervenu pour sauver Jeanne alors qu’elle avait tant fait pour lui ? Voilà une question à laquelle les historiens ne peuvent pas encore répondre.

    sources : http://cgs-61.kazeo.com/Jeanne-d-Arc,r201476.html

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  • Histoire des BARBIERS

      

      "N'oubliez pas le passé. Regardez le passé comme si à l'histoire. Il nous dit que nous avons toujours besoin de la foi pour avancer, dans la technique, des sensibilités, des idées. L'histoire est appropriée à quiconque carrière. Vous ne pouvez pas seulement vous regarder à vous mêmes; autrement vous ne voyez pas. Vous ne saurez pas que faire ou comment le faire ... je trouve l'inspiration partout : dans la culture, dans l'histoire, dans des livres... La meilleure façon de vous connaître est de connaître comment se sentir sécurisée... Alors vous réussirez dans vous et dans vos talents..."

    Aldo Coppola, Coiffeur Italien.

    Peut-être ces mains, gravées dans les murs de cette caverne il y a 20,000 ans, ont été les premières à couper des cheveux humains, ou l'ont donné un autre prend forme différent que le naturel. L'art de coupe ou des soins de cheveux, est, sans aucun doute, un des arts les plus antiques dans l'histoire de l'humanité.

    Dans les premières sociétés Paléolithiques, ceux qui coupent les cheveux étaient ceux avec l'autorité la plus haute parmi toutes les classes sociales. On a cru que dans les cheveux sont l'âme des gens, que les cheveux étaient la voie que les pensées ont été exprimées en forme physique. Couper les cheveux était une façon d'enlever l'esence du mal accumulé et renouveler des énergies. Donc la tâche a été confiée aux plus sages, les prêtres.

    Il y avait des rasoirs trouvés faits de pierres aiguisées, de l'Âge de Bronze, de 3.500 ans d'antiquité, dans des excavations archéologiques en Égypte.

    Entre les Egyptiens anciens, les coiffeurs étaient les personnes plus distingués et respectés. Dans le tombeau N º 45, dans le Cimetière Inférieur de Thebes, a là été trouvé une statuette 19 pouces de haut, du 18ème. Dynastie ou peut-être plus vieux. Qui signifie autour de 3,300 ans. La figure représente le coiffeur Meryma'at.

     Il était responsable de raser les prêtres de Temple Amun. C'était un rite à accomplir tous les trois jours et a consisté dans le rasage de leurs corps entiers, et inclus le visage et la tête. Les Egyptiens croyant que c'était une contribution pour purifier la fonction sacerdotale. Cette petite statue, dans laquelle Meryma'at porte un kilt avec beaucoup de plis et une perruque ornant sa tête, montre la pertinence que les coiffeurs avaient dans le temple d'Amun et l'haute catégorie de leur position.

    En la Grèce antique, la profession de barbier est devenue très populaire. Près du 5ème siècle avant J.C., la coiffure d'hommes avait de cheveux ondulés et des barbes, qu'ils ont coupées, bouclés, et peignées. De cette tâche les barbiers s'occupaient. L'art de garniture et de soin des barbes est devenu une profession importante en la Grèce antique.

    Il était là où les premières boutiques de barbiers ont été créées, devenant des lieux de rencontre, comme une sorte de clubs, pour des hommes, où ils ont joui des réunions avec de longues conversations de la philosophie, la politique, ou des matières communes.

    Ces boutiques de coiffeur étaient pour eux aussi importantes que l'Agora, leur place public d'assemblée. Les tâches des barbiers étaient, en plus de couper et de peigner les cheveux et les barbes, les brossant et les brillant avec des lotions, des pommades et la cire d'abeille. Comme les cheveux des Grecs antiques il était de couleur sombre, ils le teignent aussi de couleur blonde. La touche finale était de les parfumer avec des lotions faits de fleurs et l'huile d'olive.

    Les femmes ont eu l'habitude de faire leurs cheveux s'habillant dans leurs maisons, assistées par des serviteurs ou des esclaves. Au 3ème siècle av. J.-C, Alexandre le Grand a conquis presque toute l'Asie et il fut battu dans plusieurs batailles contre le Persians à cause des barbes de ses soldats.

    Persians a eu l'habitude de les saisir par leurs barbes, les tirant de leurs chevaux, et ainsi les tuant, gagnant la plupart des batailles. Alexandre a proclamé dans tous ses domaines un ordre établissant que tous ses soldats doivent être propres rasés. Très bientôt, le reste de la population a adopté la mode et les barbes ont été arrêtées d'utilisation. Plus de rasages ont eu besoin, plus de travail ont été exigés des coiffeurs, qui ont alors dû suivre leurs clients tous les deux ou trois jours.

    À la première période de l'Empire romain, les hommes utilisent pour porter de longs cheveux et des barbes. Mais l'influence de la Grèce a apporté la mode des barbiers et des boutiques de barbiers. Dans 296 av. J.-C, Ticinius Mena, un Sénateur romain, a retourné à Rome de la Sicile et a présenté la coutume des boutiques de coiffeur. Selon Plinius l'Aîné, le premier Romain important que l'on a vu avec son visage rasé était le général et le consul Scipius l'africain.

    C'est la voie que son image est dépeinte dans une vieille pièce de monnaie du 3ème siècle av. J.-C. De cette date, c'était la coiffure pour des hommes à Rome, presque jusqu'à la chute de l'Empire, quand les barbes et les moustaches ont retourné à être utilisé de nouveau. Les barbiers ont été appelés "tonsors", et aussi entre des Romains, la profession tonsorial a été fortement respecté.

    Les Romains ont été très concernés de leur regard et bientôt, le "tonstrinae" (des boutiques de coiffeur), comme en Grèce, est devenu une place important de réunion pour des hommes romains. L'opération de barbes se rasant a été faite seulement avec l'eau et des rasoirs faits de bronze et aiguisée avec des pierres, (ces rasoirs ont été appelé "novaculae") ou au moyen de l'épilation avec la cire d'abeille et des pincettes.

    En plus de couper leurs cheveux, les barbiers pratiquaient des massages capillaires et des services de pédicurie et parfumaient les cheveux. Des hommes romains ont passé de longues heures dans les boutiques de barbier pour leur soin capillaire. Et, même à cet âge, les barbiers ont commencé aussi à pratiquer des extractions dentaires. Les patriciens, qui étaient les gens avec le meilleur rang social, avaient leurs propres barbiers et des coiffeurs parmi leur servitude. Et les femmes avaient toujours des coiffeurs personnels entre leurs esclaves.

    Dans 1096 les barbiers Français ont formé leur premier syndicat. La Worshipful Company of Barbers a été créée à Londres dans 1308. Il a été présidé par un Maître de Barbiers, Richard Barbour, celui qui une fois par mois visitait et contrôlait les boutiques du barbier pour superviser si les pratiques étaient bien réalisées et contrôlait si les barbiers étaient autorisés par le syndicat. Dans 1371 les barbiers Français ont fondé une autre syndicat, qui a duré jusqu'à la Révolution Française.

    LES BARBIERS-CHIRURGIENS :

    À la chute de l'Empire romain, et quand les peuples appelés par eux " barbares" ont envahi l'Europe, tous les Romains ont semblé très bien propres rasés. Mais les Francs, Visigoths et d'autres peuples germaniques ont apporté la mode de barbes et de longs cheveux. Au Moyen Âge, il y avait un changement important des activités des barbiers. Toutes les opérations chirurgicales étaient à ce moment-là dans les mains de l'Église, qui étaient les seuls cultivés et instruits à ce moment-là. Même 90 % de la noblesse étaient complètement illettrés.

    Les prêtres ont embauché alors, pour les aider dans leurs opérations médicales, les seuls gens capables à exécuter cette tâche: les barbiers, qui ont été aussi familiarisés avec des extractions dentaires et d'autres interventions chirurgicales mineures. Le Premier concile du Latran de 1123 "a péremptoirement interdit le clergé de servir au côté de lit du malade, autrement que comme des pasteurs". Le Deuxième concile du Latran, dans 1139, a menacé tous les prêtres qui persistent dans la pratique de la médecine. Dans le concile de Tours de 1163, le Pape Alexandre III est publié une interdiction semblable.

    Et dans 1215 le Pape Innocent III publié un décret par le quatrième concile du Latran, adressé aux diacres et des prêtres les interdisant de la pratique d'opérations où le sang est présent. Il est établi, alors, que l'extraction de sang humain (la plupart des remèdes était des saignées) serait, d'alors, un péché de sacrilège pour les ministres de Dieu. En conséquence, les barbiers ont pris dans leurs mains toutes ces tâches.

    La profession de coiffeur réalise, alors, haut une catégorie non vue auparavant. Et il a aussi commencé, le long des 6 premiers siècles, une dure competition entre barbiers et chirurgiens médicaux. Jusqu'à ce que les barbiers du 15ème siècle n'ont continué à faire la chirurgie et toute la sorte de remèdes, sans inconvénient. Dans 1450, en Angleterre, les barbiers, par la décision du Parlement, seraient limités aux saignées, les extractions dentaires et le soin capillaire. Dans les 16ème et 17ème siècles, les barbiers ont été élevés à de hautes positions dans les cours royales européennes. Un décret publié par Henri VIII de l'Angleterre leur a permis de recevoir une fois par an des corps pour des dissections et l'étude de l'anatomie humaine.

    Henry VIII recevant les barbiers-chirurgiens (1543), par Hans Holbein.

    L'ORIGINE VÉRITABLE DE L'ENSEIGNE DES BARBIERS

      

    On nous a dit que le pôle des salons de coiffure a ses origines dans l'annonce publique en face de le porte des barbiers, pour faire connaître à distance à le voyageur fatigué et blessé où tous peuvent recourir. Bien que les bandes blanches symbolisent les bandages, les rouges, la couleur du sang dans les saignées et les phlébotomies. Mais, ce n'est qu'une explication partielle.

     Explique la signification du symbole, mais pas d'où il vient. Pourquoi un pôle? En 1658 a été publié un ouvrage intitulé "Comenii Orbis Pictus», par un évêque de Moravie, Iohannes Amos Comenius, qui aurait été le première livre d' école illustré et imprimé. Dans une de ces pages, nous pouvons voir l'image de l'intérieur de la boutique d'un barbier. Un chirurgien-barbier pratique une saignée à un patient.

    Le patient tient dans sa main droite un bâton, ce qui permet de garder le bras horizontal, ayant une bande autour tordu. C'est la raison du poteau de barbier. Assurément, il a été un outil commun dans les boutiques des barbiers, et il a contribué à identifier facilement l'endroit pour le voyageur. Ce qui est clair, c'est que l'origine de ce symbole remonte très loin aux temps éloignés, peut-être à la Rome antique.

      

    LES BARBIERS ONT ÉTÉ LIMITÉS À TÂCHES TONSURALES:

    Jusqu'à 1745, les SYNDICATS de chirurgiens ont travaillé avec les syndicates de barbiers. Mais depuis cette année, par la décision du roi George II de la Grande-Bretagne, les deux syndicats ont été séparés et les barbiers ont été limités seulement à leurs tâches de soin capillaire. Le roi Louis XIV, en France, prendra la même décision, plus tard. Il a produit un déclin et une perte de prestige dans la profession. Depuis la deuxième moitié du 17ème siècle, les boutiques de coiffeur sont devenues des endroits non sanitaires fréquentés par les gens de niveau social bas et les barbiers perdent le respect et le rang social.

      

    LES PERRUQUIERS :

    Cependant, un nouveau point de vue dans les styles de cheveu des gens, fera que, à partir la deuxième moitié du 18ème siècle, les barbiers ont récupéré leur pertinence sociale. L'usage croissant des perruques chez les hommes, et chez les femmes, depuis les décennies dernières du 17ème siècle, obtiendra que les barbiers se transforment en perruquiers, c'est-à-dire des fabricants et des dessinateurs de perruques. Ces professionnels, en plus de fabrication et d'installation de perruques, étaient responsables de leur maintenance périodique.

    Ces perruques du 18ème siècle étaient célèbres pour leurs conceptions spectaculaires et élégants. D'à peu, tout le monde a commencé à utiliser des perruques: les hommes, des perruques en général couvertes dans un ton gris blanchâtre, et les femmes, à partir de 1770, des perruques de toutes couleurs qui sont devenues de plus en plus hautes, jusqu'à la fin du siècle.

    Le design de ces perruques était un travail compliqué et c'est devenu une industrie de première classe. Les perruques les meilleures et plus chères ont été faites de cheveux humains et les moins chers, de fibres de coton ou des cheveux d'animaux. Quand le design de la perruque a été fini, c'était parfumé avec des fleurs citriques et après cela, c'était en poudre avec l'amidon ou a coloré des poudres. Les usines de perruque étaient des industries importantes, donnant des emplois à beaucoup de personnes. Il y avait quelques usines en Europe avec plus de 600 salariés.

      

    Le feu d'une de ces usines était célèbre en 1729 parce qu'il presque a complètement détruit la ville d'York, en Angleterre. Autour de 1750, un coiffeur anglais célèbre, Richard Arkwright, a découvert une formule de teinture pour les perruques qui n'a pas été supprimée par l'eau. Plus tard, en travaillant dans des perruques, Arkwright a développé une machine pour le filage en coton qui était le précurseur de processeurs modernes de coton.

    Boutique de coiffeur au 18ème siècle.

      

      

    LA RENAISSANCE DE LA PROFESSION DU BARBIER:

    Les fabricants de perruque avaient leur âge d'or pendant le 18ème siècle, mais, après la Révolution française, comme un rejet au l'Ancien Régime, les gens ont arrêté d'utiliser des perruques et sont ensuite devenus populaires les tendances de styles basés sur le cheveu naturel. Dans les cours et dans les Parlements, cependant, des perruques en poudre ont continué d'user. Mais les fabricants de perruque, au 19ème siècle, avaient très peu d'activité, parce que presque personne n'utilisait plus de perruques. Ils travaillaient encore dans la coupe et le soin de cheveux et des barbes.

     

     

    Malgré le fait que déjà ils le n'étaient pas autorisés à le faire légalement, dans beaucoup de lieux les barbiers continuaient de pratiquer encore des saignées et des extractions dentaires, particulièrement dans des villes où les professionnels de médecine n'étaient pas à la main. Mais depuis 1850 cette pratique a été absolument éliminée. La profession a été alors réorganisée, basée seulement dans le soin capillaire.

     

    Après la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, il y avait des boutiques de coiffeur dans toutes les villes et dans toutes les petites villes et les chaînes de boutiques de coiffeur ont commencé à être inaugurées. Les coiffeurs ont récupéré leur prestige social et l'activité avait une glorieuse résurgence, qui a motivé la recherche de nouvelles normes et des règlements pour faire la profession plus fiable et prestigieuse.

    En 1886 a été formé le Barber's Protective Union en Columbus, l'Ohio et en 1887 la Journeymen Barbers International Union à Buffalo, New York. Cette syndicat est aujourd'hui les Barbers, Beauticians and Allied Industries International Association. Ensemble avec les nouvelles associations, des écoles de coiffeur différentes ont été fondées. Il était nécessaire de garantir un bon niveau de travail professionnel, au moyen des licences et d'une formation adéquate et d'une éducation.

    Au début du 20ème siècle, les syndicats ont imposé un niveau plus scientifique à la profession, avec l'aide de chimies, des chiropraxies, des anatomistes et des biologistes. En 1924 a été fondé la Associated Master Barbers of America (AMBA) à Chicago. Cette syndicat était postérieure rebaptisée comme Hair International. Aux premiers voyages transocéaniques, les lignes de bateau ont fourni à leurs passagers un service de boutique de coiffeur, donc ils pourraient avoir bonne mine rasés le long du voyage sur l'océan.

      

    Pendant presque tout le 20ème siècle, des boutiques de coiffeur était seulement pour des hommes ou seulement pour des femmes. À la fin des années 1970, les hommes ont commencé à porter de très longs cheveux, de longs favoris et des permanentes, plusieurs fois laquées. Les boutiques de coiffeur masculines traditionnelles, d'habitude, n'ont pas suivi ces sortes de services, plus lié avec les salons de beauté de femme et, dans la conséquence, la réaction des coiffeurs devait étendre leur clientèle et offrir leurs services tant aux hommes qu'aux femmes.

      

    Dans les années 1980 des boutiques de coiffeur unisexes ont commencé à être chaque jour plus communes et dans les années 1990, presque tous les salons donnaient des services aux deux genres. En réalité très peu de salons donnent des services seulement pour des hommes ou des femmes. Aujourd'hui, les coiffeurs sont régulièrement pour chacun et même leurs noms sont vaguement unisexes : "salons de coiffure".

    GUSTAVO BRIAND STUDIO - MIAMI BEACH, FLORIDA, USA

      

    Notre hommage le plus chaud et sincère à tous les maîtres de l'art du cheveu héroïques et inspirants, qui nous ont précédés dans l'histoire, et notre reconnaissance éternelle pour avoir existé, et nous permettre d'être ici aujourd'hui, en continuant avec sa tâche inoubliable et merveilleuse.

    Gustavo Briand. 

     

     

    sources :  http://thehistoryofthehairsworld.com/histoire_des_barbiers.html

     

     

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    De 1901 jusqu'en 2000, la transformation des coutumes était d'une variation stupéfiante, couvrant presque toutes les options possibles: de l'élégance Victorienne classique, aux hippies aux cheveux longs des années 60, jusqu'à tous les styles de coiffure imaginables: punk, rasta, skinhead, etc. Les avancées industrielles et technologiques, uniques dans l'Histoire, par leur accélération sans interruption, se sont reflétées dans différentes coiffures tout au long du siècle.

    Mais avant tout, il est important de souligner que durant le XXe siècle - et bien au-delà - ceux qui imposent la mode, ou bien les symboles du "fashion" ne sont déjà plus représentés par les princes ou la noblesse, l'aristocratie. Le nouveau phénomène du cinématographe, d'abord muet et puis parlant, crée, dans sa pénétration massive et populaire, de nouveaux modèles: les artistes de cinéma. Dorénavant, ils seront ceux qui dicteront les tendances; les gens les copieront dans leurs coiffures, leurs vêtements et jusque dans leurs manières.

    L'INVENTION DE LA PERMANENTE :

    Au début du siècle, les cheveux féminins étaient encore relativement longs, et ondulés pour obtenir une meilleure apparence. La méthode utilisée pour l'ondulation fut imaginée par Marcel Grateau, avec une tenaille chaude seulement pour de longs cheveux. Comme les cheveux ont commencé à être plus courts, une nouvelle méthode a été nécessaire pour conserver l'ondulation. Le premier à développer un système d'ondulation permanente a été le coiffeur allemand Karl Nessler (actuellement Charles Nestle), en 1905. En 1906 il a breveté le système en Allemagne, celui-ci consistait en ensemble de rouleaux dans lesquels on enroulait le cheveu, ces rouleaux étaient connectés à une machine qui les chauffait au moyen d'une résistance électrique.

      

    Les rouleaux se maintenaient loin du cuir chevelu par un système de contre-pas. On appliquait d’abord un hydroxyde de sodium (une soude caustique) et tout de suite on chauffait. Le processus durait environ 6 heures. Nessler a essayé d'abord la méthode à Paris chez une femme, Katharina Laible, à qui il a brûlé deux fois toute la chevelure et en partie le cuir chevelu. Puis il s'est marié avec elle. En 1915 Nessler est parti aux EU et a découvert de nombreuses falsifications de son brevet. Alors il a ouvert des salons de beauté à New York et a recommencé à breveter le système perfectionné, sous les lois nord-américaines.

     

    Durant la première décennie du siècle, les styles de cheveux féminins ont été très similaires à ceux de la fin du XIXe siècle : ont continué à s'employer, l'Ondulation "Marcel" et le style "Gibson Girl". La révolution des cheveux est venue après la Première Guerre mondiale. Les femmes ont commencé à utiliser les cheveux courts, pas plus bas que le lobe des oreilles, ce qui a été une vraie innovation. Ce style a reflété “la Nouvelle Femme américaine” : une femme occupée, active, plus indépendante, et libérée des vieilles structures sociales. Ce style s’est appelé

    Le style a eu de nombreuses variantes : le cheveu plat, ou aussi ondulé et avec franges, et avec des types distincts de coupes. Quelques femmes ont ajouté des boucles devant les oreilles, ou une boucle simple sur le front.

    Irene Castle Mary Pickford Alice Day Louise Brooks

    Dans les premières années du siècle, les hommes continuaient d'utiliser la moustache, mais avec le cheveu court en général. À partir de 1920 est arrivée la mode du visage rasé et du cheveu court, avec une coiffure en général plate.

    1911, Gaston Briand 1925, Rodolfo Valentino 1928, Konrad Veidt 1930, Fred Astaire

    La décennie1920-1930 a eu deux avances technologiques se rapportant au cheveu: le premier sèche-cheveux portatif et les améliorations substantielles des machines pour permanente.

    Les premiers sèche-cheveux portatifs avaient quelques inconvénients: ils étaient pesants, près de 1 kg, construits en acier et en zinc, et utilisaient seulement environ 100 watts ce qui faisait qu’il fallait beaucoup de temps pour sécher les cheveux. Ils étaient, de plus, dangereux à cause du risque d'électrocution en cas de contact avec l'eau. Au cours du temps et jusqu'à aujourd'hui, ils ont évolué jusqu'à être plus puissants et plus sûrs. Ils ont actuellement un thermostat qui interrompt automatiquement le circuit de courant quand il détecte une surcharge, et ils peuvent utiliser 2000 watts.

    Les machines pour permanente ont été améliorées au cours de cette décennie par le Suisse Eugène Suter et l'Espagnol Isidoro Calvete.

    Ils ont développé un système tubulaire dans lequel deux bobines s'insèrent à l'intérieur d'un tube en aluminium. Une grosse mèche de cheveu est enveloppée dans la spirale autour du tube, et cela permet que le cheveu plus épais près de la racine, reçoive plus de chaleur que celui de la pointe.

    Plus tard il y eut des variations et des améliorations dans le système, comme celui du coiffeur Tchèque Josef Mayer en 1924, et l'afro-américaine Marjorie Joyner en 1928, qui a breveté une machine dans laquelle on a enroulé les cheveux dans des cylindres. La société d’Isidore Calvete, d'ICall a créé en 1934 un système dans lequel les tubes étaient déconnectés du courant électrique après être appliqués sur les cheveux. La chaleur diminuait jusqu'à la fin de l'opération. En 1938, Arnold F. Willat a inventé "l’ondulation par le froid" précurseur de l'actuelle permanente.

    Le système consiste à enrouler le cheveu et à appliquer une lotion réductrice de thioglycolate d'ammonium, qui coupe la chaîne protéinique de la kératine et donne une élasticité au cheveu. Ensuite on applique une lotion de peroxyde d'hydrogène, qui permet de donner une forme au cheveu.

     

    En 1935 un concours de coiffures a été réalisé à Londres avec permanente, le Hairdressing Fashion Show, et le premier prix a été attribué pour une permanent réalisée avec une machine ICall de l'époque. On peut observer le cheveu très court, la teinture bicolore et un dessin élégant avec un style typiquement art-déco.

    Durant les décennies 1930 et 1940, après la Grande Dépression qui a affecté l'économie du monde entier, en 1929, les coiffures féminines seront un peu plus naturelles, bien que toujours avec tendance à utiliser les permanentes. Les cheveux se portent plus longs, jusqu'au cou, et la nouvelle mode est au blond platine, comme l’actrice Jean Harlow. Les hommes continuent d'utiliser les cheveux courts, et en général fixés avec des pommades.

    Après la 2e Guerre mondiale (1939-1945), des changements sociologiques très importants se produisent, basés sur l'expérience inédite jusqu'au moment de l'éclatement des bombes nucléaires à Hiroshima et à Nagasaki. La philosophie existentialiste commence à prendre de l’importance; une tendance montrant l'absurdité d'une existence qui peut disparaître à n'importe quel moment, une sensation sociale d'abandon général et de perte d'estimation des valeurs morales établies. Les manifestations de l'existentialisme se retrouvent dans la littérature et dans l'art en général.

    Et, naturellement, cette expression est aussi transférée à la mode et aux coutumes, qui sont toujours la meilleure expression de la pensée sociale. En France, Juliette Greco et d'autres artistes proposent un nouveau style d’habillement et de coiffure ; dans les « caves » de Londres, les groupes de musique "beatnik" présenteront aussi un nouveau style non-conformiste: des cheveux plus longs coiffés avec de petites franges, pattes ... le look initial des Beatles dans les années 60. Les cheveux seront plus ouverts, plus libres : c’est une manifestation de non-conformisme en désaccord avec la politesse des générations antérieures. James Dean, dans ses films A l'Est d’Eden et La Fureur de Vivre porte une coiffure copiée par des milliers de jeunes de l'époque. D’autres coiffures deviendront célèbres : par exemple, celle de Marilyn Monroe, la diva incontestable des années 50. En 1955, Gina Lollobrigida est la Femme la plus belle du monde, comme le titre de son film célèbre. D'autres femmes porteront le cheveu très court, comme Audrey Hepburn, qui, de plus, a toujours conservé sa couleur naturelle, châtaine, et n'a jamais accepté de la teindre.

     

    À la fin des années 1950 et principalement les années 1960, le style de coiffure d'Elvis Presley fait aussi fureur et est imité par beaucoup de jeunes, avec pattes et les cheveux relevés vers le haut dans le milieu. En 1958, la chevelure d'Elvis était si importante, que des milliers de fans ont protesté publiquement quand le chanteur est allé au service militaire et que l'armée lui a coupé les cheveux.

    Et alors, en plus du cinéma, la télévision commence à avoir une grande popularité et ses images obtiennent une influence parmi les gens. Mais, à la différence du cinéma, les images des speakers et des journalistes de TV sont prolixes et conservatrices. Bientôt, le style plus informel des gens dans la rue, gagnera aussi l'image de la télévision. Au début des années 60 Anthony Perkins est déclaré l'homme le plus sexy du cinéma, avec un style de cheveu intentionnellement désordonné.

     

    À la fin des années 1960 une autre révolution dans la mode et les coutumes apparaît avec une force étonnante. Sous des slogans comme "il est interdit d'interdire" et "l'imagination au pouvoir ", des milliers de jeunes protestent dans le monde entier contre le système de valeur, la morale et l'éthique héritées des générations précédentes. Les coiffures et les vêtements sont devenus plus libres et audacieux. A ce moment le mouvement culturel alternatif des hippies apparaît : ils sont libéraux, pacifistes, opposés à la Guerre du Vietnam et à l’utilisation des armes nucléaires. "Peace and love" était le slogan de leur philosophie.

      

    Leur style de vêtements et de coiffure est devenu si populaire qu’ils finissent par être utilisés même par ceux qui ne partagent pas leurs principes. Vers 1968, une « super modèle » anglaise fonde un autre style féminin : Twiggy, avec ses cheveux courts – séparés d’un côté et lissés en arrière derrière les oreilles – donnant une forme stylisée et mince. En 1967 le premier opéra-rock est présenté dans les scènes d’off-Broadway : la comédie musicale « Hair », qui montre clairement tous les styles de coiffures des hippies et aussi un autre rapidement très à la mode et populaire: la coiffure afro. Dans ce spectacle, le cheveu est la forme principale de protestation et de rébellion contre les valeurs sociales traditionnelles Depuis toutes ces transformations culturelles, l'apparence des gens sera ouvert aux variations infinies et toutes les coiffures possibles seront acceptées. Durant les années 1950 et 1960 Brigitte Bardot apparaît dans des films français, séduisant les spectateurs masculins avec ses cheveux longs et sensuels. Cette décennie des années 1960 et particulièrement ses dernières années, a marqué une inflexion dans les coutumes et une ouverture culturelle ignorée jusqu’alors.

      

    D'une certaine façon, tous les modèles généralisés jusqu'à ce moment sont écartés ; chaque secteur social, ou chaque individu, décide d’adapter ses vêtements ou son style de coiffure comme bon lui semble. Les Beatles ont changé leur apparence et dans leurs derniers travaux discographiques ils sont apparus avec de très longs cheveux et de grandes barbes.

    Durant les années 70 la liberté d'utiliser le cheveu long ou selon la personnalité de chacun, est pratiquement totale. Le phénomène de la musique jamaïque apportera, avec Bob Marley une nouvelle mode, inspirée du look du mouvement religieux Rasta (ou Rastafari). Dans son film "10", Bo Derek présentait un style pareil, avec ses cheveux blonds. En général pendant cette décennie les hommes portaient le cheveu long, avec d'amples pattes, parfois des barbes, et les femmes les cheveux très longs ou permanentés, en forme de casque. Farrah Fawcett a aussi imposé un style de coiffure très libre et naturel.

    Pendant la décennie des années 1980, toutes ces coiffures étaient à la mode, et une s’y est ajouté; la coiffure "Hippie" (Yuppie "young urban professional"). C'était une réaction stylistique des jeunes conservateurs alignée sur les valeurs traditionnelles de l'establishment qui n'ont pas partagé les idées libérales. C’était, en général, de jeunes entrepreneurs, employés de Wall Street, etc, avec un style plus soigné et conservateur.

    Dans les années 80, les femmes se coiffaient avec un grand volume, presque toujours appliqué avec le gel ou la mousse et avec des teintes de couleurs plus audacieuses, comme les tonalités bleues ou rouges vif. Simultanément, des groupes urbains différents ont porté leurs propres coiffures et par conséquent, des coiffures comme le skinhead, le punk, ou la coiffure gothique étaient à la mode. Le skinhead était un style de cheveux courts ou rasés, utilisée parmi les jeunes ouvriers de Londres dans les années 60, comme une réaction opposée aux longs cheveux d'autres mouvements libéraux.

    Plus tard le mouvement a été politisé, principalement par l'extrême droite et le néonazisme, et finalement cette coiffure était à la mode pour chacun voulant l'utiliser. La sous culture punk est née vers le milieu des années 70 et s’est fortement étendue aux années 80. C'était une sous culture réactionnaire aux valeurs de la société, avec des tendances au gauchisme et au libéralisme ; ils étaient l'anti-mode, l'anticapitalisme, l'antiracisme, l’antimilitarisme, anarchistes et végétariens.

     Le punk a tendance à impressionner avec des tatouages abondants et une utilisation morbide des vêtements, des bijoux et des coiffures bizarres. Le plus connu est le cheveu totalement rasé dans la nuque et sur les côtés et relevé sur le milieu de la tête selon le style mohican (mohawk). Le footballeur anglais David Beckham a utilisé cette coiffure pendant longtemps.

    Durant les années 80 les skinheads, au sommet de leur revival, étaient sous l’influence du style punk. À partir de la décennie 80 tous ces coiffures sont devenues populaires, et ont perdu leur message politique et social, et se sont transformées en simples coiffures, utilisées par n'importe quelle personne sans importer son idéologie.

    Dans les années 90 on a popularisé des styles plus unisexes. En fait, les salons de beauté depuis plusieurs années montraient déjà la tendance d'ouvrir aux deux sexes. Un des styles les plus populaires était à ce moment-là la coiffure grunge, son représentant principal étant Kurt Cobain, le leader du groupe musical Nirvana.

    Les cheveux ont été laissés fibreux et désordonnés et nécessairement non lavés ; ceux qui ont préféré les laver, ont dû appliquer des pommades pour les ressembler. Un autre style, plus pour les femmes, fut utilisé par Kate Moss, par exemple, c’était l’héroïne-chic, qui a consisté en cheveux filandreux et plusieurs fois agrémentés d'algues ou d'autres matériels inhabituels. Ce look était accompagné d'un corps très mince, d’une peau très pâle et des yeux cernés, tendant à être un style plutôt androgyne.

    En 1994 Jenniffer Aniston joue le personnage de Rachel dans la série télévisée hebdomadaire "Friends" et elle est apparue avec un style de cheveux qui sera par la suite très populaire, le style "Rachel". Les hommes ont commencé à porter les cheveux très courts sur les côtés et le cheveu pointant vers le haut dans le centre, fixé par le gel, et de légère barbes. Jamais comme dans cette décennie la teinture s'est employée pour le cheveu. Une des modes de cette époque utilisait le cheveu teint de couleurs claires et les racines sombres.

    Au début du deuxième millénaire, et jusqu'à aujourd'hui, la variété de styles est aussi large que la pleine liberté d'utiliser l’un ou l’autre. Il n'y a plus de valeurs uniformes, seulement des tendances subtiles générales. La publicité des produits pour le cheveu tend à souligner l'individualité et les choix personnels. Lors de cette étape tout est pratiquement permis : depuis "rétro" à simplement « classique » jusqu’à la hardiesse totale.

     

    STYLISTES CÉLÈBRES DU VINGTIÈME SIÈCLE:

    La décennie 1920-30 a eu une superstar incontestable: Antek Cierplikowski (1885-1976), Monsieur Antoine, un Polonais émigré à New York, qui a fondé le célèbre salon Antoine de Paris dans la 5ème Avenue. Il s’attribue le début de la mode des cheveux courts, autour de 1910, et est le créateur de la coiffure "shingle" en 1920. Antoine teignait ses propres cheveux de couleur lilas et les poils de son chien bleu clair.

    Il a aussi introduit l'idée de dessiner des bandes blondes entre les couleurs les plus sombres. En 1930 Antoine était le styliste le plus important du monde, et de son salon sont sorties des générations entières de stylistes. L'un d'eux a été Sidney Guilaroff, (1907-) qui a accueilli les stars les plus importantes de Hollywood de l’époque, comme Clark Gable, Lucille Ball, Tyrone Power, Katharine Hepburn, etc.

     

     

     

    Un nom inoubliable dans l'histoire du cheveu au XXe siècle est Louis Alexandre Raimon (1922-2008), mieux connu comme Alexandre de Paris. Célèbre par son design des cheveux de Liz Taylor dans Cléopâtre, il avait un salon de premier niveau à Paris et quelques autres dans d'autres villes françaises où riches et célébrités allaient passer leurs vacances. Il a été le designer des Ducs de Windsor, et a travaillé 40 ans avec les meilleures sociétés de haute couture : Christian Dior, Coco Chanel, Yves Saint Laurent. Son ami Jean Cocteau a dessiné son logo, le baptisant le "Sphynx de la Coiffure".

     

    En 1943 , Maria (1911-1978) et Rosy (1914-1983) Carita décident d’ouvrir leur premier salon, rue du Faubourg Saint Honoré, à Paris, en s’associant au fameux coiffeur, Alexandre. Elles sont les premières femmes coiffeuses, propriétaires d’un salon parisien. Elles aiment à se définir comme " entrepreneurs de la métamorphose". Elles ont créé une marque de perruques et de postiches utilisées par l'aristocratie de l'époque, et, en 1946, sa propre marque de beauté. En 1986, la marque japonaise Shiseido rachète Carita afin de la développer au niveau d'une marque de luxe internationale.

     

     

    Raymond Bessone, un Anglais plus connu comme Teasy Weasy, a été l'un des stylistes les plus fameux des années 50 et 60. Connu également comme Raymond de Mayfair, pour son salon dans le quartier élégant londonien, il a créé un style populaire de coiffure "bouffante" qui a été utilisée par beaucoup d'actrices de cinéma comme Diana Dors. Il avait alors un show télévisé et il se consacrait aussi à l’élevage de chevaux de race. Ses chevaux ont porté des crinières permanentées.

     

     

     

     

     

    Vidal Sasson (1928) britannique nationalisé israélien, a été formé dans les salons de Raymond Bessone et dans les années 60 s'est converti en célèbre designer. Il a créé des styles originaux de coupes géométriques, entièrement sans laques, maintenues en forme par la tenue normale des cheveux. Il avait sa propre marque de produits capillaires et de nos jours ses écoles de salon de coiffure sont très prestigieuses dans le monde entier.

     

     

     

     

    Les frères Mascolo (Toni et Guy), étaient célèbres en Grande-Bretagne dans les années 70. Ils ont ouvert leur premier salon en 1963, reçoivent de nombreux prix internationaux et administrent leur propre marque de produits de beauté. Guy Mascolo est décédé en mai 2009.

    Joshua Galvin a travaillé chez Vidal Sasson de 1961 à 1975 et a ensuite ouvert son propre salon. Parmi ses clients : Madonna et la Princesse Diana. Il a créé une marque de produits dénommée "Sérum Solutions".

    La coiffeuse française Charlie, qui a initialement travaillé avec les Soeurs Carita à Paris, est devenue célèbre lorsque, en 1992, elle a été sollicitée par le magazine Elle pour faire le design d’une coiffure pour Catherine Deneuve. Après avoir travaillé plusieurs années dans le salon d'Alexandre de Paris, elle a ouvert son propre salon, où elle offre un "re-looking" complet. .

    Nicky Clarke, avec son programme de télévision This Morning, et ses célèbres coupes, a parfois obtenu le prix British Hairdresser of the Year.

    Louis Licari est connaît comme l'un des meilleurs experts en coloration capillaire aux États-Unis.

     

     

    L'INDUSTRIE DE PRODUITS POUR LES CHEVEUX AU 20ÈME SIÈCLE:

    1) SCHWARZKOPF: LE PREMIER SHAMPOOING:

     

    En 1903, Hans Schwarzkopf (1874-1921) lance sur le marché le premier shampooing en poudre. Jusqu'alors pour laver le cheveu on employait des savons ordinaires en barre. Le produit se nommait initialement "SCHAUMPON", et portait le logo du profil qui le caractérise. Et au fil des années, Schwarzkopf s’est retrouvé l’un des plus grands producteurs de produits de beauté dans le monde.

      

    2) L'OREAL:

    En 1907, Eugène Schueller, un jeune chimiste français commence à fabriquer à Paris une teinture pour le cheveu qui s’appellera "Auréole", qu’il fabrique lui même et embouteille et il le distribue dans les salons de coiffure de Paris. En 1909 il a fondé la Société Française de Teintures Inoffensives pour Cheveux. En 1920 c'était encore une petite entreprise, mais vers 1950 il employait 100 chimistes dans son industrie. En 1966 la société s'est étendue aux Etats-Unis et facturait annuellement pour 14 millions de dollars.

      

    3) CLAIROL:

    La compagnie a commencé ses activités en 1931 avec un jeune chimiste nord-américain et son épouse, Lawrence et Joan Gelb qui ont choisi ce nom pour une marque de produits de coloration du cheveu qu'ils ont trouvée en France et en acquérant les droits. Joan Gelb portait personnellement ses produits dans les salons de beauté et grâce à leur qualité ils ont réussi à concourir avec la marque la plus importante d’alors, Roux. En 2004 la société avait facturé pour 1.600 millions de dollars dans l'année.

      

    4) REVLON:

    Avec un investissement initial de 300 dollars, en 1932 les frères Charles et Joseph Revson et leur associé Charles Lachman, qui avait inventé une formule pour cirer les ongles, ont fondé la compagnie Revlon. En 1940 ils vendaient aussi des rouges à lèvres, et en 1960 ils figuraient dans les premiers parmi les compagnies top du monde des cosmétiques.

      

    sources : http://thehistoryofthehairsworld.com/cheveu_20e_siecle.html

      

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    Comme la Renaissance a été une vraie révolution intellectuelle, culturelle, philosophique et religieuse, et a donné lieu aussi à un changement dans les coutumes, les cheveux et coiffures des gens ont ainsi reflété cette transition vers une plus grande indépendance de pensée. C'est une période historiquement classée qui s’étend du XVe siècle jusqu'au début du XVIIe siècle. Il y a une renaissance de la culture et de l'art, et une rencontre avec les cultures anciennes latines et grecques.

    C'est une époque de grands peintres, de sculpteurs, de philosophes, de scientifiques et des leaders religieux comme Martin Luther et Calvin.

     

     

    Les femmes commencent à montrer davantage leurs cheveux, puisque, quand le protestantisme s'est répandu, spécialement en Angleterre et en Hollande, la pression de l'Église Catholique et du Pape de Rome se relâche. Il y a plus de liberté dans les coutumes que durant l’époque médiévale, et les hommes peuvent choisir entre porter ou non une barbe et des moustaches, ou les cheveux longs jusqu'à la nuque ou plus courts. Les femmes continuent de faire un extra, comme dans la période antérieure, en montrant complètement le front, sans le cheveu qui le couvre.

    Et voilà qu'elles préfèrent de hautes coiffures ornées de rubans ou de bijoux et de pierres précieuses. En Angleterre, la reine Isabelle I lance la mode de la chevelure rousse –sa couleur naturelle- et des coiffures hautes, avec le front très découvert. Sa cousine Marie Stuart, reine d'Écosse, utilise un style de cheveux relevés en forme de coeur.

    Les styles de coiffures des reines influent, naturellement, sur la population en général.

    Dans ce tableau du peintre d'Anthony Van Dyck de 1620 où il est représenté avec sa famille, à droite, nous pouvons voir un style typique des gens de l'époque de la Renaissance. Et dans le détail de l'œuvre de Rembrandt la "Leçon d'Anatomie", de 1632, à gauche, un autre style de la mode masculine en 1632 en Hollande.

     

    Les hommes portaient en général un courte barbe, et en prenaient beaucoup de soin : ils l'enduisaient de cire ou de pommades et la nuit ils la fixaient avec une armature en bois pour qu'elle conserve sa forme. La légende dit que ce style a été mis à la mode par le roi de France François Ier, qui un jour a brûlé la pointe de ses longs cheveux avec un flambeau, et à partir de ce moment ses sujets ont commencé à porter le poil de la tête et du menton plus court.

    Vers 1650, le Roi Soleil, Louis XIV de France, (1643-1715) a mis à la mode les cheveux longs avec de gros rouleaux et les perruques. À partir de là, et durant tout le XVIIe et le XVIIIe siècle, les hommes ont commencé la mode des perruques, qui sont devenues obligatoires pour n'importe quel homme normal. Cela a généré un nouveau travail pour les "coiffeurs" c'est-à-dire les dessinateurs et les fabricants de perruques.

     

    STYLES MASCULINS DE CHEVELURE A LA RENAISSANCE :

    À Venise, pour se teindre les cheveux, (de préférence en blond), les femmes s'appliquaient des formules distinctes et après s’exposaient la tête au soleil durant quelques heures, en utilisant un chapeau spécial (sans arrêt) qui s'appelaient solana.

    C'était tout un rite qui supposait un sacrifice pour l'embellissement.

    Portrait d'Erasme

    Le rôle que jouait l'exposition prolongée au soleil n’est pas clair, étant donné que la majorité des formules pour la coloration du cheveu consistaient en l’utilisation des eaux de Javel et des produits astringents et l'on suppose que, sans s'exposer au soleil, ils fonctionnaient de même, mais la cérémonie de s’exposer au soleil s'accomplissait également.

     

    STYLES FEMININS DE CHEVELURE A LA RENAISSANCE

     

    LES ELIXIRS DE NOSTRADAMUS, par Michel de Nostradamus, 1550:

    1e partie, Chapitre XXIV : De comment rendre le cheveu blond doré, il n'importe que vous soyez noir ou blanc, en le faisant jaune pâle sans perdre sa couleur pendant longtemps, en le conservant dans son intégrité, et en le faisant croître de manière que cette couleur pénètre sous la racine, comme si c'était sa vraie couleur.


    Prendre une livre de rameaux de bois dénommé fustet (arbre à perruques), la pulvériser jusqu'à obtenir une poussière fine, une demi livre d'écorces de buis, quatre onces de réglisse frais, quatre onces de peau de fruits jaune - orangés bonne et sèche, quatre onces de racine de chélidoine (ficaire) et pavots, deux onces de feuilles et de fleurs de coquelicots, une once moyenne de safran, et une demi livre d'une pâte faite de farine de blé.
    Faire bouillir le tout dans de l’eau de Javel faite d'une demi livre de cendres et passer le tout avec un tamis.

    Ensuite, prendre une jarre ou un grand pot à fleurs, et faire 10 à 12 petits trous dans sa base.
    Puis prendre des quantités égales de cendre sacrée [?] et de cendres de bois mélangées et les mettre dans un grand mortier en bois ou quelque chose de ce style, comme il convient le mieux, et asperger avec la préparation mentionnée tout en mélangeant vigoureusement une bonne partie du jour.

    Continuer à mélanger jusqu'à ce que la cendre soit bien solide, et ajouter un peu de paille de seigle, mélanger continuellement de façon à ce qu'elle s'imprègne bien de la préparation.
    Alors prendre les cendres mélangées et les mettre dans la jarre, et à chacun des trous de la base placer un rameau de paille de seigle de manière telle qu’il ressorte à l'extérieur et faire des couches alternatives de paille et cendres jusqu'à ce que la jarre soit pleine, mais en laissant un espace libre pour le reste du breuvage.
     

     

    Après, au crépuscule, positionner une autre jarre de manière à récupérer l'eau de Javel qui goutte des trous à travers les rameaux de paille de seigle.
    Quand on voudra l’utiliser à le matin, voir tout ce qui s'est accumulé, l'absorber avec une éponge et l'appliquer sur le cheveu.
    Et à la fin du troisième ou quatrième jour la chevelure sera d’un blond doré comme un ducat d'or (monnaie).
    Mais avant de le mettre sur la chevelure, laver celle-ci avec une bonne eau de Javel, parce que si elle est grasse elle ne sera pas teinte facilement.
    Et il est entendu que le contenu de cette recette servira pendant un ou deux ans, et sera suffisante, si elle s'emploie convenablement, pour les nécessités de dix ou douze femmes, car seulement un peu de cette préparation est suffisant pour colorer le cheveu rapidement et facilement, et il n'y aura pas nécessité de le laver avec autre chose de plus, pour que le cheveu d'une femme qui a été noir comme le charbon devienne rapidement blond, et pour une longue période.

    (Traité des fardemens et confitures, English translation by Peter Lesmesurier, http://www.propheties.it/nostradamus/1555opuscole/opuscole.html)

    TRADUCTION EN FRANÇAIS:

    "Manuel pour les femmes contenent diverses et nombreuses recettes"

    Eau de Javel pour rendre les cheveux blondes:
    Prenez quatre boisseaux de cendre de sarment, et 1 livre de cendre de bourre de vin blanc. Ajoutez dans un pot de l'eau de pluie, et mettez-le sur le feu à bouillir. Et quand il a bouilli, l’enlever du feu et le laisser reposer. Ajouter un flacon de cette eau de Javel, mettre avec cela le réglisse et le savon français, et mettre à bouillir sur le feu. Et faites mousser la tête avec cette eau de Javel. Et lavez-la avec l'autre mélange du pot, ou si non, c'est l'eau de Javel pour laver à la cendre de racine de vigne et la cendre d'orme. Et si vous voulez que le cheveu croisse rapidement, mettre avec ces autres cendres, des cendres de racines de lierre.

    Onction pour peigner la chevelure:
    Mettre dans une casserole de l’huile et un lézard vivant, la peau récemment muée d’un serpent et trois citrons coupés. Et le jeu à flot la casserole très bien, et mis cela au feu et l'eau bouillante même le lézard s'est brûlé. Et quand il s'est brûlé, la tension qu'il graisse dans un flacon et peigne ses cheveux avec cela.

    Autre onction pour peigner la chevelure:
    Deux livres de lard coupé en petits morceaux et bien mélangés. Et cela mis dans une casserole, avec un quart d'eau de Javel et quatre maravédis de fenugrec, un quart de lin cultivé, un quart de berbéris, un quart de gomme calamus, un autre quart de safran bâtard (carthame des teinturiers), et un autre quart de cumin rustique. Mettez la casserole sur le feu avec tous ces ingrédients, et dès que le lard est défait, filtrer le lard dans une autre grande casserole plus grande et mettre dedans trois ou quatre lézards. Mettez le couvercle sur la casserole. Cuisinez-le dans le four et, quand il est cuit, retirez-le, gardez-le dans une bouteille. Et peignez la chevelure avec.

     

    sources : http://thehistoryofthehairsworld.com/moyen_age_renaissance.html

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  • Lors de sa splendeur, l'Empire Romain a gouverné presque tout le monde connu de l’époque. Il a été fondé, historiquement, dans l'année 753 Av JC par les personnages légendaires Romulus et Remus et a comporté, jusqu'à sa chute, trois étapes : le Royaume, (753 Av JC-510 Av JC) la République (510 Av JC-27 Av JC) et l'Empire (dès l'année 27 Av JC jusqu'à l'invasion des barbares au IVe siècle). Après la chute de l'Empire Romain d'Occident, l'Empire Romain d'Orient, a subsisté jusqu'au XIIIe siècle avec le siège de Constantinople.

    Les Romains ont donné beaucoup d'importance à leur apparence physique et à leur chevelure et étant arrivés à former une société hautement organisée, avec une structure sociale bien définie, la façon de se vêtir et de se coiffer marquait la position sociale, l’âge et les croyances religieuses.

    Dans les premiers temps de leur règne et durant une grande partie de la période de la République l'usage chez les hommes des barbes et des cheveux longs a été commun. À la fin de la période de la République, à peu près au IIIe siècle Av JC, la conquête de la Grèce apporte à Rome une influence profonde de toute sa culture, qui incluait la coutume de faire appel à des barbiers et être bien rasées. A cette époque presque toute la culture du monde était centralisée en Grèce, et jusqu'à l'élite cultivée de Rome qui étudiait et parlait le Grec comme langue académique. Comme le raconte Pline l’Ancien, le premier Romain important qui est apparu rasé a été le général et consul Scipion l’Africain. Ainsi son image apparaît sur une monnaie du IIIe siècle Av JC. À partir de cette date, ce sera le style des hommes à Rome, jusqu'à la chute de l'Empire, où les barbes et les cheveux longs refont leur apparition.

    Néron utilisait le cheveu dans le style des coureurs de courses de chars, le sport dont il était fanatique.

     

    La calvitie était mal vue par les Romains et considérée comme un signe de diminution physique. Caligula était chauve, et utilisait des perruques, des couronnes de lauriers et de diadèmes pour le dissimuler. Cependant, Jules César ne cachait pas sa calvitie.

    L'influence grecque a aussi apporté la coutume des barbiers et des boutiques de barbier, qui à Rome sont aussi devenues des centres de réunion pour les hommes, où, comme il a été constaté dans des excavations archéologiques, ils s'asseyaient sur de longs bancs de bois et passaient le temps en jouant aux dés. Ceux qui coupaient et taillaient les barbes s'appelaient "coiffeurs" et les boutiques du barbier "salons de coiffure".

      

    A cette époque, les "barbiers" pratiquaient aussi des extractions dentaires. L'opération de rasage des barbes était faite seulement avec de l’eau et des lames de bronze aiguisées avec des pierres, ("nova cula") ou au moyen d'une épilation avec la cire d'abeilles et des pinces dépilatoires. Les patriciens, gens de meilleure position sociale, avaient leurs propres barbiers à domicile.

    "Que son image était horrible, que son regard était sauvage et terrible!... On pourrait dire que ces hommes barbus sont une image de l'antiquité, du vieux royaume. Ses vêtements de couleur pourpre presque marron des gens communs qui nous entourent, et ses cheveux, si rustiques à Capoue, où il a été nommé décemvir, semble qu'il ait eu besoin de toute la rue entière de Seplasia remplie de barbiers et de parfumeurs, pour qu'il paraisse un peu décent"...

    (Cicéron, consul et jurisconsulte romain ( 106 Av JC-43 Av JC) parle d’un autre consul, Piso, qu’il dénonçait comme corrompu).

     

    Cependant, deux siècles après, une tendance à l'aspect philosophique des empereurs remet à la mode l'usage des barbes. Du temps de l'empereur Adrien, on avait l'habitude de voir les hommes avec des tresses sur la nuque et des queues de cheval.

    À son tour, Marc Aurèle a aussi mis à la mode le cheveu long, enroulé et les barbes. À la fin de l'Empire, on recommence à présenter les visages rasés et les cheveux courts, comme à l’époque de la splendeur de César et Auguste. L'empereur Constantin, de l'Empire Byzantin, est toujours apparu avec le visage rasé, sans barbe, en contraste notoire avec les visages barbus des peuples barbares qui avaient envahi l'Empire Romain d'Occident.

    LA CHEVELURE DES FEMMES ROMAINES :

    Pline l’Ancien commentait : "comme il est ennuyeux le long temps dédié par les femmes romaines à ces séances interminables d'accommodement de leurs cheveux..." Les Romaines patriciennes, d’une meilleure position sociale, coiffaient leurs cheveux aidées par des serviteurs ou des esclaves dénommés "orneurs", ou "ornatrices", préposés pour ornementer leurs têtes. Les styles les plus complexes et les plus sophistiqués indiquaient une haute classe sociale, alors que les plus naturels étaient considérés comme signe de barbarie. Pour la frisure de leurs cheveux elles utilisaient un instrument appelé "calamistrum" (fer à friser) qui consistait en un tube cylindrique avec un autre plus petit à l’intérieur qu’elles chauffaient dans les cendres.

    Elles avaient aussi l'habitude d'utiliser des perruques, pour augmenter leurs coiffures. Certaines d'entre elles étaient très sophistiquées, jusqu'au point que Juvénal disait : "Combien plus important est le sujet de son embellissement, plus d'étages empilés les uns sur les autres comme un édifice". Le nom commun chez les Romains pour une perruque était "Galerus"

      

    Les perruques étaient presque toujours faites de cheveux naturels, le blond obtenu des esclaves allemandes et nordiques, et le noir des cheveux de l'Inde. Les teintures étaient obtenues à l’aide de diverses formules, comme un mélange de henné avec des herbes pour les cheveux rougeâtres, un mélange de fleurs de safran pour les cheveux blonds, et une formule étrange commandée par Pline l’Ancien pour teindre les cheveux en noir : "laisser reposer 40 jours des sangsues dans du vin rouge, et tout de suite avec le jus obtenu colorer le cheveu". elles utilisaient aussi de l'eau de potassium et de l'eau oxygénée, ou de l’eau de Javel pour les décolorer.

      

    Les styles des femmes ont changé à travers les époques ; le style "tutulus", hérité des Etrusques, était le plus commun, et utilisé par les mères de famille, dans presque toute la Rome antique. Le style "nodus" était un arrangement dans lequel les cheveux était divisés en 3 parties et un tortillon était fait sur la partie supérieure de la tête. Le style "sine crine" consistait en 6 grosses mèches torsadées indépendamment et était seulement utilisé par les fiancées ou les vestales. À mesure que passèrent les années de l'Empire, il y eut divers styles, comme ceux que nous pouvons voir ici:

    sources : http://thehistoryofthehairsworld.com/cheveu_antiquete_II.html

      

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  • Ginger, le corps momifié le plus anciennement connu jusqu'à aujourd'hui en Égypte, était blond, les cheveux ondulés, et la peau blanche jaunâtre. Il a été trouvé dans le cimetière de Gebelein, au sud de Thèbes, en 1900 et on a pu déterminer son âge : près de 3.500 ans avant l'Ère Chrétienne c'est-à-dire une momie de 5.500 ans, de l'époque de la Période Prédynastique.

    Son nom (qui signifie "gingembre") découle de la couleur et des boucles de ses cheveux, qui sont en partie conservés. Il a sans doute appartenu au peuple de la culture Nagada, qui a vécu avant les premiers pharaons, et dont les habitants, comme presque tous ceux de la période prédynastique, étaient d'apparence caucasienne, de cheveux châtains, sombres, rougeâtres, presque blonds et aucun roux; la majorité de texture plate, lisse ou ondulée.

    Grâce à la quantité de corps momifiés trouvés dans les zones sablonneuses sèches près de la vallée du Nil, on a pu connaître beaucoup de détails sur l'apparence physique et la vie sociale des anciens Egyptiens, spécialement par les analyses de cheveux.

    Joann Fletcher, égyptologue britannique et spécialiste en analyse capillaire, dit que dans les études archéologiques "le cheveu est précieux pour déterminer les conditions de vie quotidienne, ainsi que pour informer du régime alimentaire et des maladies". "La couleur la plus commune de cheveu trouvé sur les momies égyptiennes est brun quasiment sombre, presque noir, bien qu'il soit fréquent de trouver un châtain clair et des cheveux blonds.
      
    L'analyse de plusieurs de ces cheveux montre aussi l'usage de formes variées de henné que même Ramsès II a utilisé pour colorer ses cheveux blancs "..." Par les lentes trouvées dans ses peignes anciens, il est évident que ses cheveux étaient remplis d’insectes, et pour cette raison les hommes et les femmes étaient habitués à se raser totalement la tête. Mais ils utilisaient aussi des perruques avec des styles élaborés de coiffure et une extension de cheveux "... "...
      
    " Sur le corps d'une femme, on a rencontré des cheveux longs jusqu'aux épaules, augmentés d’une extension méticuleusement travaillée à l'intérieur du cheveu naturel ; la complexité de la technique permet de voir qu'il a été réalisé avec l'aide d'une troisième personne, et doit avoir demandé de longues heures d'élaboration "...
    " Entre ses cheveux peuvent être observés des secteurs de cheveux sans pigment, blancs, dus à l'âge auquel ils résistent avec la couleur naturelle châtain foncé et ils ont été teints grâce à la coloration typiquement orangée brillante du henné ".

     

    Les Egyptiens anciens utilisaient le cheveu sous différentes formes : ils pouvaient avoir, hommes ou femmes, la tête totalement rasée, ou utiliser la chevelure longue jusqu'aux épaules ou courte sur la nuque. Le style de cheveu ne déterminait pas pour ceux-ci le genre masculin ou féminin. Cependant, il pouvait déterminer l'âge ou le groupe social auquel ils appartenaient.

    Les enfants étaient totalement rasés jusqu'à la puberté, les femmes et les hommes pouvaient choisir et utiliser le cheveu long ou rasé après cet âge. Les vieillards utilisaient des perruques pour dissimuler la calvitie ou les cheveux blancs. Les travailleurs utilisaient les cheveux plus courts, avec une petite frange. Dans les classes sociales les plus puissantes, il était courant d’utiliser des perruques et des extensions de cheveux très élaborées, avec l'aide de peigneurs personnels et de dessinateurs de perruques.

    Comme on peut l’apprécier sur la photo du haut, les cheveux de la photo centrale sont noirs et frisés, et les deux visages présentent une peau plus sombre. Vers l'an 3200 Av JC les royaumes de la Haute et de la Basse Égypte étaient séparés, l'unification s’est produite, et a commencé l'ère dynastique des pharaons.

    Quand l'empire s'est étendu, ils ont incorporé différentes ethnies africaines, qui au fil des siècles, se mélangèrent avec les premiers habitants de la période prédynastique.A l'époque d'Akhenaton, son épouse Néfertiti et son fils Toutankhamon, - au 14e siècle avant Jésus Christ- des représentations d'images peuvent être observées avec des traits typiquement négroïdes : de plus grosses lèvres, des peaux plus foncées et des cheveux noirs et frisés. Cependant, une analyse de la momie de Ramsès II, corps de 87 ans, révèle dans les racines folliculaires des pigments rouges, ce qui indique qu’il aurait été roux, avec le poil blanc après la mort et une teinture de henné.

    De plus, les racines des cheveux de Ramsès ont des follicules circulaires positionnés dans une forme oblique qui indiquent un poil ondulé de caractéristiques leucodermes (peau blanche). Quand la période dynastique a commencé (près de 3000 Av JC), la préférence a été d’utiliser les têtes rasées totalement ou avec le cheveu très court : cela favorisait l'hygiène capillaire, mais pour éviter l'exposition au soleil, ils les couvraient de perruques. Les perruques étaient faites de cheveux humains ou de laine de brebis. A l'exception de la période du Royaume Ancien (2705 à 2213 Av JC), les hommes se rasaient tout les poils du visage. Dans le Royaume Ancien peuvent être vues seulement des formes représentées avec des moustaches fines.

    Durant la dernière période dynastique, de l'année 305 Av JC à 30 Av JC, quand les Ptolémées ont gouverné, on peut voir un changement important dans les styles de cheveux. Les Ptolémées étaient macédoniens, de culture hellène, et après la mort d'Alexandre le Grand ils ont commencé à dominer toute la vallée du Nil. Les dynasties pharaoniques se sont terminées avec la dernière reine Ptolémée, Cléopâtre VII, quand l'Égypte a été annexée à l'Empire Romain. A cette époque les cheveux et les coiffures ont une forme grecque : cheveu court et frisé, de forme naturelle, avec moins de perruques et de postiches. Les perruques usées montrent aussi les cheveux frisés. On peut aussi voir des ornements de lauriers et de bandes avec des petites roses. Pendant cette période les styles égyptiens et grecs fusionnent, dans toutes les formes d’esthétique.

    Cléopâtre VII, la dernière reine Ptolémée qui a gouverné dès l'année 51 Av JC jusqu'à 30 Av JC, utilisait des styles variés de coiffures, selon l'occasion qui se présentait. Elle était de sang grec, macédonien, et n'avait rien d'une Egyptienne dans son apparence. Quand elle voyageait à Rome, elle utilisait le style grec classique, qui coïncidait réellement avec son apparence hellénistique, avec une coiffure qui fut appelée "style melon" que l’on voit dans beaucoup de sculptures grecques et consistait à se coiffer en arrière et attacher les cheveux sur la nuque avec un tortillon. Quand elle était à la cour, à Alexandrie, elle utilisait un style qui s’est appelé Egyptien- ptolémaïque, mélange de traits grecs et égyptiens et caractéristique unique de cette dynastie. Et quand elle faisait des discours à son peuple, son apparence et sa coiffure étaient typiquement égyptiennes. On peut observer dans ce style la chevelure divisée en 3 parties et l'usage d'un cobra comme couronne.

    PRODUITS UTILISÉS DANS LES TRAITEMENTS CAPILLAIRES EN ÉGYPTE ANCIENNE :

    LAVAGE :

    Les Egyptiens de l’antiquité lavaient leurs cheveux et leurs perruques. Une forme de lavage était un mélange d'eau et d’acide citrique. L'acide citrique dissout les graisses du cheveu et laisse le follicule fermé, pour qu'il se maintienne sec. Le cheveu reste doux et brillant. Après le lavage ils utilisaient de l'huile d'amandes.

    ÉPILATION:

    Les méthodes d'épilation capillaire incluaient des mélanges de pâte faite de chaux, d'amidon et d'arsenic. Ils utilisaient aussi d'autres mélanges de sucre et de cire d'abeilles. Ils avaient des couteaux faits de cuivre ou de bronze avec beaucoup de fils pour se raser, et des pinces épilatoires

    COLORATION :

    Durant des siècles, les couleurs préférées ont été le roux ou le noir. Le plus utilisé, dès 4.000 ans avant l'ère chrétienne, a toujours été le henné, qui donne des tonalités orangées ou rougeâtres au cheveu. Ils la mélangeaient avec du sang de boeuf ou des têtards pilés et écrasés, pour avoir différentes nuances de couleur. La plante de henné (lawsonia inermis) croissait en abondance sur les rives du Nil. Pour faire des teintures noires ils utilisaient l’indigo, extrait de la plante indigofera tinctoria. Ceux qui blanchissaient combattaient la couleur grise du cheveu avec une recette de sang de boeuf bouillie dans l’huile : c'était une solution magique, puisque l’on croyait que cela transférait la noirceur de l'animal au cheveu. Après l'année 1500 Av JC des perruques de couleurs brillantes, comme bleues, rouges ou vertes on été utilisées.

    TRAITEMENT POUR LA CALVITIE :

    Comme toujours les chauves n’étaient pas heureux parce que leurs cheveux tombaient et ils voulaient les récupérer. Les remèdes étaient basés sur des préparations à base de graisse de différents animaux : chèvres, lions, crocodiles, serpent et hippopotames, et aussi des chats. Un autre remède était un patch fait avec des feuilles de laitue piquée. Ou aussi une application de graines d'alholva (fenugrec).

    FIXATEUR :

    Pour maintenir la forme des coiffures, ils utilisaient un onguent à base de cire d'abeilles, qu’ils appliquaient et aussitôt le laissaient sécher en exposant la tête au soleil, jusqu'à ce qu'il devienne rigide.

    STIMULANT DE LA CROISSANCE CAPILAIRE :

    Diverses huiles étaient utilisées pour fortifier le cheveu : huile d’amandes, de romarin, ou de castor.

      

    sources : http://thehistoryofthehairsworld.com/cheveu_antiquete_II.html

      

      

     

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    Histoire des perruques, de l'Antiquité à nos jours

    Les perruques sont portées depuis l’Antiquité afin de masquer la calvitie, de contribuer au style vestimentaire ou de servir de déguisement. L’histoire de ces coiffures en cheveux naturels ou artificiels est indissociablement liée à l’évolution de la mode mais aussi à l’histoire de certaines professions.

     

    L'Egypte antique était une période faste pour la coiffure. Cela commençait déjà durant l'enfance, où, les filles comme les garçons, avaient le crâne rasé, sauf sur un côté, garni d'une tresse, que l'on appelait Tresse de l'Enfance.Cette coutume était un hommage au Dieu Horus qui, lui-même, avait porté cette coiffure, durant son enfance.

     
    A la puberté, le passage à l'âge adulte se faisait simplement en rasant la tresse et en gardant le crâne complètement rasé, pour les jeunes hommes, tandis que les jeunes filles se laissaient pousser les cheveux.
    Adultes, les Egyptiens portaient les cheveux courts, avec les oreilles bien dégagées, ou gardaient les cheveux mi-longs ou dégradés, ce qui formaient une sorte de bonnet.
     
    Les Egyptiennes, quand à elles, étaient très féminines, et portaient des coiffures très variées. La tendance était néanmoins aux cheveux longs, mais, ce qui importait par-dessus tout, c'était l'ornement. Les Egyptiennes accordaient une attention particulière aux diadèmes, à l'or, aux pierres précieuses, aux fleurs, etc. Tout ceci en accord parfait avec leur toilette, bien évidemment! A cette époque, on parlait déjà de lissage, de frisure, de cheveux ondulés.
     
    Les différences se faisaient au niveau du rang que la personne occupait. Les Egyptiens accordaient une grande importance entre les riches et les pauvres, et ceci se remarquait fortement en coiffure. Les serviteurs et les esclaves se démarquaient en portant les cheveux noués sur un coté de la nuque, et tressés.

    Les perruques avaient également une place importante, autant pour les femmes que pour les hommes. Les riches portaient des perruques en cheveux naturels, alors que les pauvres avaient des perruques fabriquées à l'aide de fibres végétales ou également de laine ou coton.

     

      

    Un accessoire datant de l’Antiquité

     

    Les perruques sont portées depuis des milliers d'années : elles étaient déjà utilisées dans l'Égypte ancienne pour protéger le crâne rasé du soleil.

    Leur usage était courant dans d'autres civilisations anciennes comme les Assyriens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains.
    À Rome, les élégantes se paraient d’une perruque blonde.

    En revanche, en Extrême-Orient, l’usage de la perruque se limitait au théâtre traditionnel de la Chine et du Japon.


     

     

    La mode des perruques au XVIème siècle

     

    Après la chute de l'empire romain, les perruques ont complètement disparu en Europe occidentale, jusqu'à ce que cet accessoire redevienne à la mode au XVIème siècle.

    La perruque servait alors à cacher la calvitie ou à améliorer son apparence.
    Elle était aussi un objet fonctionnel : à une époque où l’hygiène se limitait à la "toilette sèche", les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque pour éviter les infections capillaires.

     


     

    Histoire des perruques, de l'Antiquité à nos jours

      

    L’âge d’or des perruques

     

    D'abord destinée à imiter les cheveux naturels, la perruque devint une mode dictée par la cour et un important symbole du statut social.
     

    Cette mode, lancée en France par Louis XIII vers 1620, gagna rapidement les autres pays d'Europe sous le règne de Louis XIV et perdura jusqu’à la Révolution française.

      

    En Angleterre, la reine Élisabeth I portait une perruque rousse caractéristique, censée imiter les cheveux bouclés "à la romaine".

     

    Le XVIIème siècle fut sans conteste l’âge d’or des perruques : quiconque voulait passer pour un gentilhomme, qu’il fût aristocrate, magistrat, militaire, prêtre ou marchand devait inclure cet accessoire dans sa tenue de cérémonie.

      

     

    Leur corporation fut créé en France en 1665 et cette profession était considérée comme un métier à haute qualification au service de la beauté.

    Les perruques étaient alors extrêmement compliquées, imposantes et poudrées pour être blanches.
    Les plus beaux modèles étaient déjà fabriqués avec de véritables cheveux humains, le crin de cheval étant une alternative moins chère.

     


     

     

    Evolution des perruques

    Au XVIIIème siècle, les perruques devinrent plus petites et plus formelles et furent adoptées par différentes professions comme un des éléments de leur uniforme.

    Ainsi, elles sont aujourd’hui encore portées par les hommes de loi en audience (les avocats et les juges) en Angleterre et dans certains pays du Commonwealth.
    Jusqu'à 1823, les évêques anglicans du Royaume-Uni portaient également une perruque de cérémonie.

    Les années 1960 ont vu le retour en force de cet accessoire dans la mode féminine grâce au développement de fibres en matière synthétique bon marché.


     

    Définition

    Arrangement de cheveux, naturels ou artificiels, destiné à masquer la calvitie, à rehausser le style vestimentaire ou à servir de déguisement. «Vers les années 1620, on passe des cheveux courts aux cheveux longs; peu après le milieu du siècle, la perruque fait son apparition. Quiconque voulait passer pour un gentilhomme, qu’il fût aristocrate, magistrat, militaire, prêtre ou marchand, porta bientôt la perruque dans sa tenue de cérémonie; même les amiraux l’arborèrent par-dessus leur uniforme de parade.»

      

    Née en France, cette mode que Johan Huizinga rattache au jeu, gagna rapidement les autres pays d'Europe. Le siècle de Louis XIV, de Descartes, de la navigation rapide, de la colonisaton outre-mer, fut aussi celui des perruques. La révolution française devait mettre fin à cette bonne fortune du poil d'apparat.

    Les Égyptiens et les Romains avaient aussi utilisé la perruque. À Rome les femmes galantes portaient une perruque blonde.

     

    Enjeux

    D'abord destinée à imiter les cheveux naturels, souvent pour masquer la calvitie, comme dans le cas du roi Louis XIII, la perruque devint une mode et ensuite un élément du style. Telles sont les grandes lignes de l'explication de Huinzinga: «La perruque ne sert pas à imiter, mais à isoler, à ennoblir, à élever. Ainsi, la perruque est l'élément le plus baroque du Baroque.


    Les dimensions de la perruque allongée se font hyperboliques, mais l'ensemble garde une grâce aisée, voire même un soupçon de majesté parfaitement adéquate au style du jeune Louis XIV. Ici, à vrai dire - admettons-le au détriment de toute doctrine d’art - un effet de réelle beauté est obtenu: la perruque allongée est de l'art appliqué. (...) L'intérêt du port de la perruque ne réside pas seulement dans le fait que celle-ci, pour peu naturelle, encombrante et malsaine qu'elle fût, n'en ait pas moins subsisté pendant un siècle et demi, et ne puisse donc être envisagée comme un pur caprice de mode, mais dans sa stylisation progressive allant de pair avec sa dissemblance progressive d’avec une chevelure naturelle. Cette stylisation s'obtient par trois moyens: des boucles empesées, de la poudre et un noeud.»1
     
    Faut-il croire Huizinga ou Louis-Sébastien Mercier, qui défend la thèse opposée?

    «La perruque,d'un volume exagéré et bizarre dans son origine, a fini par imiter le naturel des cheveux. Ne pourroit-on pas apercevoir ici la marche et l' emblême de l'art dramatique, d'abord pompeusement et ridiculement factice, puis rentrant à force de réflexions dans les limites de la nature et de la vérité ? La grosse et énorme perruque représenteroit la tragédie bouffie et boursoufflée ; une perruque légère, qui rend parfaitement la couleur et jusqu' à la racine des cheveux, qui s' implante, pour ainsi dire, et ne semble point étrangère sur la tête qui la porte, représentera le drame vrai , contre lequel les antiques et grosses perruques font rage ; mais il faut enfin qu' elles cèdent à leur moderne rivale.»

    Mercier se contredit quelque peu quand après avoir évoqué le naturel des perruques d'avant-garde, il vante les artifices du perruquier qu'il élève au rang de l'auteur dramatique. «Quoi qu' il en soit, grâces à son art, d' un petit monstre féminin l' on sait faire aujourd' hui une figure humaine ; on lui a créé un visage et un front par la magie des rapprochemens.

     

      


      
      
    Et les actrices ne devroient envisager les coëffeurs qu' avec une vénération profonde;car après les auteurs qui les font parler, ce sont les perruquiers qui leur donnent l' existence.Mais les ingrates ne se doutent pas qu' elles doivent tout à ces heureux créateurs. Le coëffeur trouve sa récompense dans l' exercice même de sa profession. Son oeil domine incessamment les plus rares trésors de la beauté, voilés pour tout autre regard .Il est témoin de tous les mouvemens, de toutes les grâces, de toutes les minauderies de l' amour et de la coquetterie. Il voit les premiers ressorts de ce jeu que possèdent si bien les femmes, et qui fait mouvoir, par un filim perceptible, les grands pantins du siècle. Il doit être discret, tout voir, et ne rien dire ; autrement ce seroit un vil profanateur des mystères auxquels il est admis, et l' on ne choisiroit plus que des femmes qui gardent ordinairement le secret de leur sexe.
      
    Les coëffeurs avoient mis à leur porte,en gros caractères, académie de coëffure. M D' Angiviller a trouvé que c'étoit profaner le mot académie , et l' on a défendu à tous les coëffeurs de se servir de ce mot respectable et sacré ; car il faut dire qu' à Paris les prohibitions bizarres sont éternelles. Il s' agit toujours d' une défense, et jamais d' une permission .»2

    Comment ne pas voir dans ce perruquier artiste, le précurseur du spécialiste de la chirurgie esthéthique.

    Diderot semble avoir le même amour du naturel que Mercier: «On se rappelle ce que dit Diderot à ce peintre qui lui apporte le portrait de son père, et qui, au lieu de le représenter tout simplement dans ses habits de travail (il était coutelier), l’avait paré de ses plus beaux habits : « Tu m’as fait mon père des dimanches, et je voulais avoir mon père de tous les jours. »
      
    Le peintre de Diderot avait fait comme presque tous les peintres, qui semblent croire que la nature s’est trompée en faisant les hommes comme ils sont ; ils fardent, ils endimanchent leurs figures : loin d’être des hommes de tous les jours, ce ne sont pas même des hommes ; il n’y a rien sous leurs perruques frisées, sous leurs draperies arrangées ; ce sont des masques sans esprit et sans corps.»

    1-Johan Huizinga, Homo Ludens - Essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951.
    2-Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris, Paris, 1780.
    3-Eugène Delacroix,  Études esthétiques, Paris, G. Crès & Cie, 1923.

     

    Documentation

     

    photos google

     

     

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    Un tatouage est un dessin à l'encre, habituellement décoratif ou symbolique, indélébile, sous la peau. La technique du tatouage consiste à introduire dans la peau des matières colorantes (pigments) : la couleur ainsi introduite apparaît ensuite par "transparence" après cicatrisation de la plaie provoquée par le piquage. La peau est composée de trois couches (épiderme, derme et hypoderme) : l'encre est déposée par l'aiguille dans un espace assez précis à la limite entre le derme et l'épiderme. La profondeur de la piqûre varie en fonction des types de peaux et des parties du corps : entre 1 et 4 mm, les zones les plus épaisses se situant dans le dos.

      

     

    Tribal

    HISTOIRE

     

    Le tatouage est une pratique attestée en Eurasie depuis le néolithique. « Ötzi », l'homme des glaces découvert gelé dans les Alpes italo-autrichiennes est mort vers 3500 av. J.-C, arbore des tatouages thérapeutiques (petits traits parallèles le long des lombaires et sur les jambes). Le bassin du Tarim (Xinjiang en Chine) a révélé plusieurs momies tatouées de type physique européen. Encore mal connues, certaines d'entre elles pourraient dater de la fin du IIe millénaire avant notre ère. Trois momies tatouées ont été extraites du permafrost de l'Altaï dans la seconde moitié du XXe siècle (l'Homme de Payzyrk dans les années 1940 ; défunts du plateau d'Ukok dans les années 1990). Leurs tatouages mettent en œuvre un répertoire animalier exécuté dans un style curviligne virtuose.

     

    Le tatouage a longtemps été mal considéré dans la culture occidentale à cause des condamnations judéo-chrétiennes qui l'entourent : Lévitique 19:28 (Ancien Testament) : « Vous ne vous ferez pas d'incisions sur le corps à cause d'un mort et vous ne ferez pas dessiner des tatouages sur le corps. »

     

     

     

    Polynésien

     

    Les Européens ont redécouvert le tatouage lors des explorations dans le Pacifique sud avec le capitaine James Cook dans les années 1770 et les marins en particulier étaient particulièrement identifiés avec ces marques dans la culture européenne jusqu'après la Seconde Guerre mondiale. Ces mêmes marins européens se tatouaient souvent un crucifix sur tout le dos afin de se prémunir de la flagellation en cas de punition car c'était un crime que de défigurer une image pieuse...

     

    Ce système d'identification était aussi un moyen sûr et efficace de renseignements des fiches des forces de police sur la pègre avant l'arrivée de la photo d'identité. Les fiches de polices jusqu'au XIXe siècle comportaient la signalisation et la description de chaque tatouage qui permettait ainsi de caractériser sans erreur un individu.

      

            urbain...

      

    FINALITE :

    Les raisons pour lesquelles les gens choisissent d'être tatoués sont diverses :

    identification à un groupe, un clan. le marquage.

    cosmétique,

    rituel religieux, et utilisations magiques sont les plus fréquentes.

    Aussi, la sociologie du corps les tient pour un objet d'étude important.

     

    À l'origine ces marques sur la peau étaient des signes d'appartenance à un groupe :

    religieux chez les Maoris, de pirates, d'anciens prisonniers ou de légionnaires.

     

    Dans les années 1970 un véritable engouement pour le tatouage est né et a connu une forte amplification vingt ans plus tard. Le tatouage n'est plus alors une manière d'afficher son appartenance à un groupe, à une tribu ou à un quartier. C'est un moyen de revendiquer son originalité, de séduire, de s'embellir, de provoquer, de compenser.

     

    Un tatouage correspond souvent à un moment important de la vie, agréable ou douloureux.

    Certains adolescents le vivent comme un rite de passage et agissent parfois sur une impulsion qu'ils regrettent plus tard.

      

    tatouage de prostituée

    Le lieu de l'inscription, creux des reins, dos, poitrine, cheville, épaule, voire main ou visage a également une importante signification.

      

     

    Celtique

      

    TATOUAGES CONTRAINTS ( le marquage comme les animaux)

     

    Tout au long de l'Histoire humaine, on peut repérer de nombreuses et diverses raisons à l'acte de tatouer par la force un individu non consentant.   

    Le plus souvent, il s'agit de punir, ou de s'assurer qu'un individu ne puisse, de son vivant, cacher certains faits à la société.

     

    Antiquité : la marque des esclaves

     

    Dans la Grèce antique, les esclaves sont systématiquement tatoués d'une chouette sur le front, afin qu'ils restent reconnaissables en tout lieu et de façon permanente.

    Les Romains héritent à leur tour de la pratique du tatouage, toujours dans une utilisation punitive. Les esclaves sont marqués par un tatouage plus discret que chez les Grecs : au lieu d'un dessin de chouette, les Romains tatouent la première lettre du nom de famille du maître entre les deux yeux des esclaves. Les généraux romains étendront la pratique aux mercenaires, dont ils se méfient, afin de s’assurer que les déserteurs soient identifiés.

      

    C'est en remplacement de la brûlure au fer rouge que les autorités romaines vont utiliser le tatouage sur les condamnés, comme sanction définitive.

    Le sort des voleurs et parias de Rome ne s'améliorera qu'au IVe siècle, lorsque Constantin (l’Empereur qui fait du christianisme la religion officielle en 325), décrète que les condamnés pourront être tatoués sur les jambes ou les mains, mais en aucun cas sur le visage, qui, créé à l’image de Dieu, doit rester vierge.

     

      

    Le IIIe Reich les nazis :

     

    L'identification ka-tzetnik dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale mis en place par les Nazis consista à marquer une partie des déportés des camps de concentration et d'extermination du tatouage, sur l'avant-bras, d'un numéro matricule.

      

    Ce fut particulièrement le cas à Auschwitz. Les tsiganes, dans ces mêmes camps, étaient tatoués d'un Z, comme Zigeuner, tsigane en allemand.

     

    Dans ce cadre, le tatouage contraint participait d'une entreprise de déshumanisation. Après la guerre, les survivants des camps eurent des réactions différentes : si la majorité d'entre eux les conservèrent, certains se les firent effacer.

    Par ailleurs, les soldats de la Waffen-SS étaient aussi tatoués (Blutgruppentätowierung - tatouage de groupe sanguin). Il recevaient leur groupe sanguin sur la face intérieure du biceps du bras gauche. Ce tatouage était surnommé « Kainsmal » - la « Marque de Caïn » (allusion à la marque que Dieu apposa sur Caïn afin de l'empêcher d'être tué et de fuir à jamais) et ne comportait qu'une seule lettre. Contrairement à la légende, aucune autre inscription, matricule ou unité militaire n'étaient tatoués. Après la guerre, ces marques facilitèrent l'identification de certains ex-SS.

     

      

      

    Le tatouage criminel :

     

    Différents groupes du crime organisé usent du tatouage de façon symbolique. C'est le cas, par exemple, des yakusas au Japon, ou des voleurs dans la loi de la mafia russe. Ces deux organisations ont recourt au tatouage forcé sur certains de leurs membres, la plupart du temps pour des raisons punitives.

    Au japon, un yakuza qui a manqué à son devoir ou commis une lacheté peut s'auto-mutiler ou subir un tatouage déshonorant.

      

    En Russie le tatouage par la force peut se dérouler entre prisonniers d'un même milieu carcéral, ou au sein d'une "famille".

    Lorsqu'il s'agit d'une punition, l'image tatouée est souvent obscène voire pornographique, contraignant l'individu sanctionné à la honte. Mais il se peut également qu'une lâcheté ou une trahison soit inscrite de façon symbolique.

      

    L'usage du code symbolique des tatouages par les criminels en Russie veut qu'un prisonnier soit tatoué par ses pairs selon ses antécédents et peut constituer en lui-même une contrainte, car le sujet tatoué n'a alors aucune possibilité de refuser.

    Il en est de même des criminels novices qui se voient attribuer des tatouages par leur hiérarchie indépendamment de leur volonté.

     

    METHODES D'EFFACEMENT :

     

    Il existe deux moyens assez efficaces de faire disparaître un tatouage : soit le faire recouvrir par un nouveau tatouage, soit le faire retirer au laser chez un dermatologue disposant de l'équipement adéquat. Dans les deux cas les conséquences ou séquelles peuvent être importantes.

     

    Le recouvrement implique nécessairement l'élargissement de la zone tatouée et les pigments renouvelés seront plus visibles qu'un tatouage ancien, qui a pu, avec le temps, s'estomper sous l'action d'une exposition régulière au soleil ou d'abrasions de l'épiderme.

     

    STYLES

    • Pointillisme (dotart ou dotwork pour les Anglophones), le graphisme du tatouage est réalisé partiellement ou intégralement en points donnant ainsi des effets de matières inédites en tatouage.
    • tribal : graphismes en lignes épaisses, le plus souvent en noir, inspirés des tatouages primitifs en général, polynésiens en particulier ;
    • flash : images couvrant les murs des studios de tatouages ;
    • custom (ou personnalisé) : tatouage sur-mesure, il peut être conçu par le client, en collaboration avec un artiste pour donner un tatouage unique ;
    • réaliste : motifs exécutés de la manière la plus réaliste qui soit, les tatouages les plus réussis donnent l'impression de véritables photos ;
    • old school ou « traditionnel » : motifs d'inspiration rock'n'roll, pin-up, années 50, etc. exécuté selon les principes traditionnels occidentaux : contours épais, fortes ombres noires, usage de couleurs primaires vives ;
    • celtique : rappelle l’art celtique (entrelacs, croix celtiques, créatures mythologiques, etc.) ;
    • asiatique : inspiré de l'art asiatique (dragons, poissons, bouddha, kanji, etc.) ;
    • new school : old school version moderne ;
    • abstract ;
    • obligatoire ;
    • biomécanique : tatouage abstrait incorporant des composants mécaniques, végétaux, organiques ou un peu tout ce que l'on désire, donnant généralement l'impression que tout ceci se trouve sous la peau du tatoué.

      

      

    D'après Wikipédia

    photos google.

     

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