• Louis XII dit le Père du Peuple

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    Louis XII

      

      

      

      

      

      

    Né à Blois en 1462, mort à Paris en 1515, Louis d’Orléans futur Louis XII est le fils du poète Charles d’Orléans et de Marie de Clèves, petit fils de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti. Il devient duc d’Orléans à la mort de son père en 1465.

    Élevé par son cousin Charles VIII et son parrain, le roi Louis XI, il est contraint par ce dernier d’épouser en 1476 sa fille, Jeanne de France, stérile et contrefaite, le roi espérant ainsi tarir toute possibilité de descendance dans la branche des Valois-Orléans.

    Durant la minorité de Charles VIII, il est l’un des chefs du parti hostile à la régente, Anne de Beaujeu, et participe à la Guerre folle au côté de François II, duc de Bretagne.

    Capturé à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488, il reste emprisonné jusqu’en 1491, puis, gracié par son cousin Charles VIII, avec lequel il participe à la première expédition d’Italie de 1494 à 1495.

    En avril 1498, Louis d’Orléans succédeà son neveu Charles VIII, qui ne laisse pas d’héritier, il monte sur le trône de France bien décidé à assurer la continuité de sa lignée. Il obtient du pape Alexandre VI Borgia l’annulation de son premier mariage avec Jeanne de France pour pouvoir épouser la veuve du roi défunt, Anne de Bretagne, et conserver ainsi le bénéfice de l’union personnelle du duché avec le royaume de France.

    En tant que petit-fils de Valentine Visconti, il engage la France dans les guerres d’Italie. Disposant d’une puissante armée, équipée de la meilleure artillerie d’Europe (canons, couleuvrines, arquebuses), il parvient à conquérir facilement le Milanais en 1499 avec le concours du condottiere [1] Trivulce [2], qui en fut nommé gouverneur.

      

    Peintres Américains

    Avec l’aide de Ferdinand d’Aragon c’est le royaume de Naples qu’il prend en 1501 et qu’il doit évacuer en 1504 suite à la trahison de son allié. A cette occasion il conclut un arrangement selon lequel il renonçe à ses prétentions italiennes et abandonne la Bourgogne contre la promesse du mariage de sa fille Claude avec le futur Charles Quint.

    Il dénonce cet accord dès 1506, choisissant de marier sa fille à son cousin François, duc d’Angoulême futur François 1er, afin que la Bretagne et la Bourgogne restent attachées à la France.

    Le soulèvement des Génois en 1507, est prétexte à la reprise de la guerre d’Italie. Il adhère en 1508 à la ligue de Cambrai qui réunit le pape Jules II, l’empereur Maximilien, Ferdinand d’Aragon et les ducs de Ferrare et de Savoie contre les Vénitiens. Il se fâche avec Jules II qui est vaincu par Bayard lors de la bataille de La Bastide. Louis XII convoque un concile en vue de déposer le pape Jules II. Ce dernier forme contre la France la Sainte Ligue, avec Venise, l’Espagne, l’Empire et l’Angleterre, coalition qui chassera les Français d’Italie et portera la guerre jusqu’en Bourgogne.

    Veuf d’Anne, peu avant sa mort, il se remarie avec Marie d’Angleterre, une enfant de seize ans, sœur de Henri VIII d’Angleterre.

    Surnommé le « père de son peuple » par les Etats Généraux de 1506, Louis XII doit aussi sa popularité aux circonstances. Réducteur de la taille [3], grâce aux richesses de l’Italie, codificateur des coutumes et paré de l’auréole du roi justicier, il a eu la chance de régner à une époque de transition bénéfique à la France, marquée par le retour à la prospérité économique en Europe, l’éloignement des armées hors des frontières et donc la paix à l’intérieur et l’accroissement de la population qui recueille les fruits du progrès technique et du développement des échanges.

    Il meurt le 1er janvier 1515 et est inhumé à Saint-Denis aux côtés d’Anne de Bretagne.

    par Webmaster

    [1] Nom donné, en Italie, aux chefs de mercenaires qui louaient leurs services aux différents États italiens, du XIIIe au XVIe s.

    [2] Né à Milan en 1448, mort à Arpajon en 1518, Giangiacomo Trivulce marquis de Vigevano, maréchal de France en 1499 est un condottiere au service de Galéas-Marie Sforza, puis des rois de France dans les guerres d’Italie, il se distingue à Fornoue en 1495 et à Marignan, puis tombe en disgrâce

    [3] Impôt qui était dû, sous l’Ancien Régime, par les roturiers parce qu’ils ne pratiquaient pas le métier des armes. Ce nom vient du fait que que les collecteurs marquaient sur un morceau de bois appelé taille ce qu’ils avaient perçu.

    Ce morceau de bois était utilisé par certains marchands qui marquaient par des encoches la quantité de marchandise vendue à crédit, le client ayant un morceau de bois identique également coché, à titre de témoin.

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  • Gardien du temps long…

    Ne jamais faire injure à l’avenir, à cet avenir qui dure longtemps…
    Mémoire du passé de la France. Passéiste ? Eclats de rire ! Les chefs de la Maison de France ont toujours su porter leur regard loin devant, toujours attentifs aux injures du temps présent, injures faites à tous les Français… Découvrez le nouveau site de l’Institut de la Maison Royale de France. Il fait « peau neuve ». Et défend toujours les mêmes valeurs…

    Site encore en construction me direz-vous… Mais le ton est donné, intégrant le « Blog du Prince » ». Constats sur nos temps difficiles, réflexions pour l’avenir.
    Le chef de la Maison de France, Monseigneur Henri Comte de Paris, écoute toujours la France, les Français de tout horizon, avec passion.

    Merci Monseigneur, et « bon vent » à http://www.maisonroyaledefrance.fr/

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  • LA MAISON ROYALE DE FRANCE

     


    L'Institut de la Maison Royale de France

    www.maisonroyaledefrance.fr
    74, rue des Cevennes - 75015 Paris
    Le seul site qui n'ait pas à se revendiquer du royalisme. Il présente les actions, les prises de position, le déplacements de Monseigneur le Comte de Paris, Duc de France.

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    LE DAUPHIN DE FRANCE

     


    Gens de France

    http://gensdefrance.fr/
    Le fruit d’une tradition chevillée au corps. Quoi de plus beau et de plus grand qu’une telle tradition, toujours incarnée ? Découvrez le site « Gens de France ». A sa « Tête », le Prince Jean d’Orléans, Dauphin de France…

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    MAISON D'ANJOU

     

    Prince Charles-Philippe d'Orléans

    http://www.ducdanjou.com/
    Un prince français qui porte sur ses épaules la renaissance d’une grande Maison :
    Anjou ! Et d’un « Ordre » aussi…
    Découvrez le site du « Prince Charles-Philippe d’Orléans Duc d’Anjou »…

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  • La princesse Isabelle d'Orléans et Bragance

    Comtesse de Paris (château d’Eu 1911-Paris 2003)

    Présidente fondatrice des Amis du Musée Louis-Philippe du château d'Eu

      

    Née à Eu le 13 août 1911, à l’ombre du grand château royal, dans le pavillon des ministres du roi Louis-Philippe, la princesse Isabelle d’Orléans-Bragance connut une enfance heureuse partagée entre la Normandie et l’hôtel particulier de ses grands-parents à Boulogne-sur-Seine, proche de Paris. Petite-fille du prince Gaston d’Orléans, comte d’Eu, lui-même petit-fils du roi Louis-Philippe et de la princesse héritière du Brésil, Dona Isabel de Bragance, fille de l’Empereur Pedro II, la princesse Isabelle grandit entourée des siens et des souvenirs de l’histoire de la famille royale de France et de la famille impériale du Brésil que lui contaient ses grands-parents. Fiancée en 1930 au prétendant à la couronne de France qu’elle disait aimer depuis l’âge de douze ans, la princesse Isabelle fit un mariage de légende au Palais d’Orléans à Palerme le 8 avril 1931 en épousant son petit-cousin, le prince Henri de France, comte de Paris, autre descendant du roi Louis-Philippe et héritier des quarante rois qui firent la France1.

    Surnommée « la plus belle princesse d’Europe » par le Tsar Ferdinand des Bulgares, la princesse Isabelle devint à vingt ans la comtesse de Paris et forma avec le Prince, l’un des couples les plus mythiques que connut la France tout au long du XXe siècle.
    Par une loi d’exil qui interdisait au comte de Paris le territoire français, le jeune couple s’installa d’abord en Belgique, puis au Maroc, en Espagne et enfin au Portugal avant de rentrer en France grâce à l’abrogation de cette loi en 19502.
    Le comte et la comtesse de Paris avaient donné naissance à 11 princes et princesses, dont certains ne tardèrent pas à se marier peu après l’installation de la Famille royale au Manoir du Cœur Volant à Louveciennes, près de Paris, en 1953. L’époque des grands mariages des princes et princesses de France signifia l’une des périodes les plus fastueuses et médiatiques que connut la Famille de France de la fin des années 1950 au début des années 1970.

    D’une intelligence instinctive, curieuse et cultivée, avec un zeste d’originalité et une allure irréprochable, la comtesse de Paris s’imposa par sa simplicité et son charisme comme une des personnalités les plus emblématiques du Gotha européen. Spirituelle, Elle ne cessa d’incarner telle une souveraine la permanence de la tradition et de l’héritage de la monarchie en France, par un idéal de beauté et de grâce rare qui semblait éternel et n’eut d’égal que la déférence suscitée à chacune de ses apparitions, captivant tous les regards dans un tourbillon de révérences. Pleinement consciente de son rôle et du rayonnement dû au prestige de son titre, la comtesse de Paris confiait « C’est l’un des plus beaux titres du monde. Porter ce titre, c’est comme une étoile, cela vous guide. Mais cela ne fait pas la personne, c’est à nous de le servir et j’espère que la génération de mes petits-enfants en fera autant, car je mets en elle toutes mes espérances »3.

    La comtesse de Paris, Madame comme tout le monde l’appelait, traversa le siècle comme sa vie, parcourant les cours d’Europe et le monde, de châteaux en palais, visitant enfants et petits-enfants, sans oublier le château d’Eu et la terre de son enfance où elle revint régulièrement pour de fréquents séjours jusqu’au crépuscule de son existence. Installée en 1963, au Pavillon Montpensier situé au fond du parc et construit jadis par la Grande Mademoiselle, cousine du roi Louis XIV, Madame rédigea à Eu ses Mémoires, Tout m’est bonheur (1978) puis Les chemins creux (1981) qui furent des best-sellers et firent d’Elle un auteur à succès traduit dans de nombreux pays. La comtesse de Paris choisît également Eu pour fêter successivement ses 70 ans (1981), le Millénaire des Capétiens (1987), ses 80 ans (1991), la titulature de son petit-fils le prince Foulques d’Orléans (1997) et ses 90 ans (2001) lors de grandes fêtes familiales qui sont encore dans la mémoire de chacun. Du Brésil, de Belgique, d’Autriche, d’Allemagne, d’Espagne, du Portugal, d’Italie et du Maroc, toute la descendance de Madame et les représentants des familles royales européennes se retrouvaient au cœur de l’ancien domaine royal entre baisemains et beaux chapeaux, avec bon nombre d’eudois amis de toujours, pour célébrer après une messe d’action de grâce celle que l’on pouvait appeler à juste titre, avec plus de 120 descendants, la « Grand-mère de l’Europe ». L’espace de quelques heures, la ville d’Eu revivait au rythme de l’ancienne monarchie et Madame déclarait « Je suis née à Eu […] et j’espère rester eudoise jusqu’à ma mort ! Quelquefois j’ai envie d’être très égoïste et de rester définitivement là. C’est le plus beau pays du monde quand il fait beau ! Je m’accroche à ce bout de terre qui appartient aux Capétiens depuis le mariage de Guillaume Le Conquérant avec Mathilde de Flandres (1050), il ne faudrait jamais abandonner la terre où l’on est née. J’ai choisi de vivre au pavillon Montpensier, de mes fenêtres je vois mes chênes, j’ai une passion pour les arbres et la mer, celle du Tréport et celle de Mers »4.

      

    Présidente fondatrice des Amis du Musée Louis-Philippe du château d’Eu depuis 1985, feue la comtesse de Paris assistait à chaque conseil d’administration et assemblée générale, veillant personnellement au dynamisme de l’Association. Madame avait à cœur de voir revivre le château de ses ancêtres, sur cette terre d’Eu qu’elle aimait tant et qui appartient depuis mille ans à la dynastie capétienne.

    Le 5 juillet 2003, la comtesse de Paris s’est éteinte alors qu’on lui faisait la lecture des Lettres de la Princesse Palatine, seconde femme de Monsieur, frère du roi Louis XIV5.

    X. Dufestel, Eu, novembre 2006

    1Le prince Henri de France, comte de Paris (1908-1999) était le fils du duc et de la duchesse de Guise de la dynastie des Bourbon-Orléans qui devint héritière de la prétendance au trône de France en 1883, à la mort du comte de Chambord, petit-fils du roi Charles X.
    2Depuis 1886, année du retentissant mariage de la princesse Amélie d’Orléans avec le prince héritier Dom Carlos de Portugal, les chefs des familles ayant régné sur la France et leurs héritiers directs par ordre de primogéniture étaient bannis du territoire français en vertu d’une loi de la République qui perdura jusqu’en 1950.
    3Extrait Paris-Normandie, Rouen 1991.
    4Ibid. 1991.
    5Madame la comtesse de Paris repose en la Chapelle royale Saint Louis de Dreux (Eure-et-Loir), nécropole de la Famille royale de France. Ce monument est ouvert à la visite, il s’agit de l’un des plus beaux témoignages de l’architecture funéraire romantique en France au XIXe siècle.

    Bibliographie :

    Isabelle, comtesse de Paris, Tout m’est bonheur, Ed. R. Laffont, Paris 1978.
    Isabelle, comtesse de Paris, Les chemins creux, Ed. R. Laffont, Paris 1981.
    Isabelle, comtesse de Paris, Haut de Gamme. L’art de vivre à la française, Ed. Flammarion, Paris 1985.
    Isabelle, comtesse de Paris, Blanche de Castille, mon aïeule, Ed. R. Laffont, Paris 1991.
    Isabelle, comtesse de Paris, Moi, Marie-Antoinette, Ed. R. Laffont, Paris 1993.
    Isabelle, comtesse de Paris, Mon bonheur de grand-mère, Ed. R. Laffont, Paris 1995.
    Isabelle, comtesse de Paris, La reine Marie-Amélie, grand-mère de l’Europe, Ed. Perrin, Paris 1998.
    Isabelle, comtesse de Paris, l’Album de ma vie, Ed. Perrin, Paris 2002.

     

     

    sources : http://www.louis-philippe.eu/comtesse-de-paris.html

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    blason
    Généalogie du Royaume des Francs

    Dynastie des Mérovingiens

      

    Dynastie des Pippinides

      

    Dynastie des Robertiens

      

    Dynastie des Carolingiens

      

    Dynastie des Capétiens

      

    Source : http://genealogie38.free.fr/index_franc.htm

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  • Les favorites royales

    Les favorites royales c’est un peu l’envers de l’Histoire… la petite dans la grande… des femmes de l’ombre, des amies, des maîtresses, des amoureuses sincères, des confidentes qui ont influencé les plus grands rois jusque dans leur façon de gouverner et d’appréhender le royaume. Derrière chaque grand homme, il y a très souvent une femme influente et aimée. Le cœur à ses raisons que la raison ignore…

     

    Agnès Sorel (1442-1450) , la première…

    D’Agnès Sorel, il nous reste un portrait célèbre de Jean Fouquet, représentant, sous les traits d’une Vierge à l’Enfant, celle que ses contemporains considéraient comme l’une des plus belles femmes du royaume. La jeune femme y apparaît la poitrine à moitié dévêtue, selon la mode qu’elle avait elle-même contribué à lancer à la cour du roi Charles VII.
    Si Agnès Sorel a laissé son nom dans l’histoire, ce n’est pas seulement à cause de sa beauté : c’est aussi parce qu’elle fut la première à porter officiellement le titre de favorite royale du roi de France, inaugurant ainsi une fonction qui allait voir se succéder bien des titulaires jusqu’à la fin du XVIIIe siècle!
    Née vers 1442, fille d’un seigneur appartenant à la suite du comte de Clermont, la jeune Agnès reçoit une éducation soignée et devient dame de compagnie d’Isabelle de Lorraine, épouse du roi René. En 1443, elle rencontre à Toulouse le roi de France Charles VII qui, fasciné par sa beauté, en fait immédiatement sa maîtresse.
    L’influence politique de la belle Agnès fut réelle, elle a ainsi pu favoriser ses protégés et participer aux affaires du royaume. La belle blonde au teint clair a ainsi suscité haines et jalousies. Une autopsie de ses restes réalisée récemment montre que la favorite de Charles VII, morte à vingt-huit ans d’un flux de ventre, a sans doute été empoisonnée… la vie de favorite royale était une fonction dangereuse. Louis XI, le fils de Charles VII, serait l’auteur de cet empoisonnement, ne supportant plus de voir sa mère, Marie d’Anjou, souffrir de la présence de la maîtresse de son mari.

    Anecdote:
    Depuis deux siècles, l’Hôtel Lallemant de Bourges, maintenant Musée des Arts Décoratifs, possède une mèche de cheveux bruns attribuée à Agnès Sorel, qui était blonde. L’étude effectuée en 2004/2005 sur les restes de la favorite du tombeau de Loches a permis d’authentifier la mèche de cheveux de Bourges. La couleur actuelle serait le résultat naturel du passage des siècles.

    Pour en savoir plus:
    - Philippe Robert, Agnès Sorel, Hachette, Paris, 1983
    - Françoise Kermina, Agnès Sorel : la première favorite, Perrin, Paris, 2005

     

    Madame de Montespan (1640-1707): La passionnée…

    « A la plus surprenante beauté, elle joignait l’esprit le plus vif, le plus fin, le mieux cultivé, cet esprit héréditaire dans sa famille », écrira Madame de Sévigné, pourtant peu prodigue de compliments, de celle qui fut l’une des plus célèbres maîtresses du Roi Soleil. Françoise de Rochechouart de Montemart est en effet issue d’une des plus vieilles familles de la noblesse d’épée, et se fait remarquer très tôt par sa beauté et son esprit. Arrivée à la cour de France à la fin des années 1650 grâce à la protection de la reine-mère Anne d’Autriche, elle épouse en 1663 le marquis de Montespan, dont elle aura deux enfants.
    C’est toutefois sa rencontre avec le jeune roi Louis XIV, en 1666, qui décide de son destin. La blonde beauté supplante rapidement dans le coeur du monarque la duchesse de la Vallière : dès 1667, elle est la maîtresse en titre du roi. Le marquis de Montespan a du mal à accepter son sort et vient faire scandale à la cour, il sera exilé jusqu’à la fin de ses jours sur ses terres de Champagne. Il ne fait pas bon être le mari d’une favorite royale…
    La belle Athénaïs, le surnom précieux que s’est choisi la marquise, va commencer un règne fastueux exerçant sur le coeur du roi une grande influence qui lui permit d’obtenir de l’autorité dans les affaires du royaume. Ministres et courtisans réclamaient son avis et suivaient ses conseils. Elle fut au coeur de nombreux secrets d’État. Elle créa également autour d’elle une cour brillante et protégea des artistes tels que La Fontaine ou Molière.
    La belle Athénaïs finira pourtant par tomber en disgrâce suite à l’affaire des Poisons: accusée d’avoir fréquenté l’empoisonneuse La Voisin et participé à des messes noires et autres sacrifices… Compromise à tort (on le sait aujourd’hui) la marquise est mise à l’écart par Louis XIV après 1680, non sans lui avoir donné sept enfants dont six furent légitimés. Leur éducation avait été confiée à Madame de Maintenon, future épouse du Roi Soleil et grande rivale de Madame de Montespan. Epuisée par cette vie, elle se retire et meurt à l’âge de 66 ans.
     

     

    Pour en savoir plus:
    - Jean-Christian Petitfils, Madame de Montespan, Fayard, 1988
    - Jean Teulé, Le Montespan, Julliard, 2008, Grand Prix du roman historique.

     

    La marquise de Pompadour (1721-1764): La plus célèbre…

    Jeanne-Antoinette Poisson, de naissance modeste, n’est pas arrivée par hasard dans le lit du roi Louis XV: son accession au rang de favorite royale est au contraire le résultat d’un stratagème minutieusement élaboré. Invitée à un bal masqué organisé par le roi en mars 1745, à l’occasion du mariage du dauphin, elle est présentée à Louis XV par les frères Parîs, ses protecteurs influents. Charmé, le roi l’installe rapidement à Versailles et fait aménager un escalier secret qui lui permet de rejoindre à tout moment les appartements de sa nouvelle maîtresse.
    Une simple roturière devenue favorite du roi!!! Cela n’est guère du goût de la famille royale, ni de la plupart des courtisans eux-même issus de la noblesse, et Jeanne se retrouve rapidement en butte à des « poissonnades », chansons malveillantes qui rappellent que son père, François Poisson, était un escroc.
    Cela n’empêche pas la belle Jeanne d’obtenir du roi, dès juillet 1745, le marquisat de Pompadour, ni d’exercer jusqu’à sa mort un rôle politique inédit pour une favorite. La marquise, il est vrai, a cessé assez vite, toute relation intime avec le roi pour devenir sa confidente, son amie dévouée, et aussi l’ordonnatrice de ses plaisirs, n’hésitant pas à fournir à Louis XV tout un cheptel de jeunes filles, logées dans la Maison du Parc aux Cerfs à Versailles. Elle conserve ainsi sur Louis XV une influence paradoxalement bien plus grande que si elle était demeurée sa maîtresse et règne sur les affaires du royaume pendant près de quinze ans. A la cour, Jeanne-Antoinette s’entoure d’artistes, d’écrivains et de philosophes : outre Diderot, Voltaire ou d’Alembert, la marquise convoque des peintres et des architectes pour donner un nouveau goût aux appartements du château. C’est ainsi que naît le style « Louis XV » ou « Pompadour ». Si Jeanne-Antoinette n’est plus la maîtresse du roi, elle a su rester l’amie fidèle et s’intéresse bientôt aux affaires de l’État : elle prend des décisions politiques, nomme et renvoie les ministres. L’Impératrice d’Autriche Marie-Thérèse lui écrira personnellement, sollicitant l’appui de la France contre la Prusse. Jeanne-Antoinette poussera Louis XV à soutenir l’Autriche : il en résultera la guerre de sept ans de 1756 à 1763. Elle occupe ainsi la place virtuelle de premier ministre du roi et siège au Conseil.
    Épuisée par des années d’intrigues à la cour, elle meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles. Elle fut la seule favorite à mourir dans la demeure royale. Le roi organisa ses obsèques mais ne pu y assister. En regardant le convoi funéraire depuis son balcon, Louis XV déclara « Voilà les seuls devoirs que j’ai pu lui rendre…une amie de vingt ans ». Le souverain manifesta un profond chagrin à la mort de celle qu’il n’avait jamais cessé d’aimer.

    Anecdotes:
    La légende veut que la marquise de Pompadour ait eu une passion pour la soupe de truffes et de céleri arrosée de tasses de chocolat ambré « échauffant les esprits et les passions ».
    Grande amatrice de champagne, dont elle aurait dit, selon la légende, qu’il est « le seul vin qui laisse la femme belle après boire », elle favorisa sa consommation à Versailles. Une légende veut que la première coupe de champagne fût moulée sur son sein.


    Pour en savoir plus:

    - Gallet, Danielle, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Fayard, 1985 ;
    - Lever, Évelyne, Madame de Pompadour, Perrin, coll. « Tempus », 2003.

    Toutes ces femmes, officielles non officielles, ont influé sur le coeur de grands rois et ont joué leurs rôles dans la grande Histoire qui nous est léguée aujourd’hui. Elles ne sont pas les seules, bien évidemment : Diane de Poitiers et Henri II, Gabrielle d’Estrées et Henri IV, la comtesse du Barry et Louis XV (etc.) sont autant d’autres exemples et il ne serait pas difficile de remonter jusqu’à nos jours… les favorites… ces femmes choisies pour leur beauté et bel esprit, qui ont à chaque fois réussi (pour celles qui le voulaient vraiment) à devenir plus que de simples maîtresses dévouées. Certaines femmes ont eu le pouvoir sur les coeurs et la cour.

     

    La petite reine de Louis XV Mme O"M

    Le 21 octobre 1737 à Rouen, Mme O’Murphy, épouse de Daniel O’ Murphy, met au monde une petite fille baptisée Marie-Louise. L’enfant passe son enfance au couvent où elle apprend « les manière du monde » puis elle revient dans sa famille aristocratique quoique point fort aisée. Marie-Louise ne semble pas être destinée à avoir une place importanteMarie_Louise dans l’histoire de France. La seule fortune de Marie-Louise reste sa beauté. On la dit jolie, fine, enjouée, blonde (ou brune selon les témoignages) bref, elle plait. En 1752, Mademoiselle O’Murphy rencontre Lebel, valet de chambre du roi Louis XV. Il semble bien que les mérites physiques de la jeune Marie-Louise aient couru jusqu’ à Versailles. Il faut dire que la même année, le peintre François Boucher avait fait de la belle demoiselle un magnifique portrait qui mettait bien en lumière la beauté de Marie-Louise. C’est donc à partir de 1752 que Marie-Louise O’Murphy, 15 ans –que tout le monde nomme désormais « la belle Morphise »- devient la maîtresse de Louis XV qui fut conquis par sa beauté, sa jeunesse et sa naïveté. Pas si naïve que cela pourtant notre Marie-Louise : outre son talent de musicienne, elle influence Louis XV et lui ouvre les yeux sur l’avancée du mouvement philosophique orchestré par Voltaire. Maîtresse oui mais pas favorite en titre pour autant. En effet, la marquise de Pompadour tient toujours cette place à la cour de Versailles même si depuis 1750, elle ne partage plus le lit du Bien-Aimé. Jeanne-Antoinette de Pompadour est désormais l’amie de Sa Majesté mais entend conserver sa place privilégiée à la cour. Ainsi, c’est elle qui choisi les maîtresses du roi et veille à ce que Louis XV s’en lasse rapidement. La marquise craint en effet qu’une nouvelle favorite ne la fasse chasser du palais. Or, cette fois, Jeanne-Antoinette n’a Marie_Louise_O_Murphypas choisi la belle Morphise. Le roi est allé la chercher lui-même sans la consulter. Le monarque tient à rester discret et installe Marie-Louise au parc aux cerfs (notre actuel Quartier Saint-Louis). La jeune femme a à sa disposition deux cheveux et une voiture pour la conduire au palais lorsque le roi la réclame. Parfois, c’est lui qui se déplace de nuit jusque chez le belle Morphise. Louis XV ne semble pas envisager d’en faire une nouvelle favorite officielle. Pour parler de sa petite maîtresse en public, Louis XV utilise le terme de « Sirette » le féminin de « Sire ». Ceux qui connaissaient la liaison du souverain en déduisaient bien que Marie-Louise O’Murphy était devenue la petite reine de Louis XV. Le 20 juin 1754, Marie-Louise met au monde une fille, Agathe-Louise de Saint-Antoine de Saint-André. Cette naissance conforte la position de la jeune mère et Mlle O’Murphy se voit déjà déclarée maîtresse en titre. D’ailleurs, le roi semble de plus en plus épris d’elle. Marie-Louise fini par exiger de son royal amant qu’il l’installe à Versailles et renvoie la marquise de Pompadour qu’elle surnomme « la vieille ». Cela déplait beaucoup à Louis XV qui n’envisage pas du tout de se séparer de la marquise. Marie-Louise va jusqu’à s’allier avec le clan anti-Mme de Pompadour, ce qui la perd aux yeux du roi. En 1755, la belle Morphise doit épouser, selon les vœux de Louis XV, Jacques de Beaufranchet d'Ayat, officier du régiment de Beauvais. La belleMademoiselle_de_Morphise Mophise partait avec 20.000 livres de dot et 1000 livres de bijoux. Marie-Louise ne reverra plus le roi à qui elle a voulu imposer trop tôt ses exigences. Son époux décède le 5 novembre 1757 à la bataille de Rossbach. Le 22 novembre, Marie-Louise accouche d’un fils, Louis-Charles-Antoine comte de Beaufranchet (mort en 1812). A 20 ans, le jolie veuve ne compte pas rester seule et se remarie en 1759 avec François le Normand comte de Flaghac. De cette union naquit une fille, Marguerite en 1768. En 1783, Marie-Louise était de nouveau veuve et convola en troisième noces en 1795 avec Louis-Philippe Dupont dont elle divorça en 1797. La petite reine de Louis le Bien-Aimé mourut à Paris le 11 décembre 1814 à l’âge de 77 ans. Sa royale fille, Agathe-Louise avait épousé en 1773 René-Jean-Mans de La Tour du Pin. Elle décéda le 2 septembre 1774 à peine âgée de 20 ans.  

     

    Madame Du Barry

     

    Dernière favorite de Louis XV (1743-1793)

    Jeanne Bécu, dite « Mademoiselle Vaubernier », succède à Madame de Pompadour comme favorite du Roi. Il l’installe à Versailles en 1769. Malgré les manigances du duc de Choiseul, secrétaire d’Etat, et le mépris de la dauphine Marie-Antoinette, elle s’impose à la cour jusqu’à la mort de Louis XV. Amatrice d’art, elle protège peintres et artisans et cultive le style néo-classique à Versailles.

     

    Quand il rencontre Madame Du Barry, Louis XV est âgé. Il a perdu, entre autre, son fils le Dauphin Louis-Auguste, son épouse, Marie Leszczinska et sa maîtresse, devenue amie, Madame de Pompadour. Quand Richelieu entend parler de Jeanne Bécu, il souhaite la présenter à Louis XV. C’est chose faite en 1768, grâce à Lebel, premier valet de la chambre du Roi. Mariée au Comte Guillaume Du Barry à 26 ans, en 1769, la comtesse est présentée à la cour et devient la nouvelle favorite officielle du souverain, séduit par sa beauté. Et ce malgré les plans du duc de Choiseul qui aurait souhaité que sa sœur, la duchesse de Grammont, occupe cette place de choix.

    A l’égal de bien des favorites, Madame Du Barry vit confortablement. Installée au second étage des Cabinets du Roi, elle jouit de ses privilèges, reçoit bijoux et domaines, notamment celui de Louveciennes où elle séjourna. Attentive à l’artisanat ainsi qu’à la peinture, elle commande nombres de pièces au menuisier Delanois, à l’ébéniste Leleu et aux peintres Fragonard et Vien. Amie de Voltaire, elle lui rend visite jusqu’à la mort de ce dernier en 1778.

    Mais la favorite n’est pas épargnée par les intrigues de la cour qui se jouent contre elle. Sa beauté déclenche bien des jalousies et ses origines douteuses provoquent le dédain de la dauphine Marie-Antoinette, partisane du camp Choiseul. En 1771, elle triomphe de son ennemi puisque Louis XV décide de le renvoyer.

    A la mort du roi, en mai 1774, sur ordonnance de son successeur Louis XVI, elle est chassée de Versailles et emmenée au couvent du Pont-aux-Dames à Meaux. En 1776, elle se retire à Louveciennes. Dénoncée pendant la Terreur, elle est guillotinée en octobre 1793.

     

     

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  • C’est dans cette salle des Rois somptueusement décorée qu’eut lieu le 29 mai 1825 le festin royal qui suivait la longue cérémonie du sacre de Charles X. Dans le fond, sur une estrade surmontée d’un dais, prirent place le roi et les pairs laïcs tandis qu’à gauche, s’assirent les grands officiers de la couronne et les ambassadeurs et à droite, les ministres et les députés. Au fond de la salle enfin, la table des pairs ecclésiastiques et prélats complétait l’assemblée. Tous les convives qui participaient à ce festin servi dans une vaisselle plate en vermeil que la Maison du Roi avait fait venir des Tuileries, étaient couverts, le roi et les pairs couronnés, les évêques portant leurs mitres et les dignitaires coiffés de leurs chapeaux à plumes. Enfin, d’une tribune surélevée dressée dans l’angle droit de la pièce, les princesses de la famille royale admiraient le spectacle. (cf.illustration ci-dessus).

     

    Pendant les jours qui suivirent, le roi et la famille royale assistèrent au chapitre des chevliers du Saint Empire, au cours duquel le collier de l’ordre fut notamment attribué au vicomte de Chateaubriand, au duc Decazes ou au prince de Tayllerand. (cf. illustration).

    Puis Charles X se rendit à l’hôpital Saint Marcoul, visita la basilique Saint Remi et se rendit au bazar de Reims. Le dernier jour, le roi, accompagné du dauphin, assista à une grande parade militaire. Le 2 juin, toute la maison royale quittait Reims après quatre jours de festivités.

    Cinq ans plus tard, la monarchie légitime était destituée par Louis-Philippe qui se fit, non pas sacrer roi de France devant Dieu, mais simplement proclamer roi des Français devant les chambres. La monarchie légitime avait vécu. Reims ne devait dès lors plus jamais connaître la solennité des sacres.

    Le Palais du Tau resta ainsi figé dans les décors qui avaient vu le sacre du dernier roi de France. Si les regalia firent retour à Paris, toute l’orfèvrerie liturgique créée spécialement par l’orfèvre Jean-Charles Cahier demeura dans la sacristie et fut alors conservée dans des armoires vitrées. (cf.illustration)

    De même, l’ensemble des costumes portés par le souverain, les princes, les pairs et autres grands-officiers furent présentés dans des armoires vitrées. (cf.illustration)

    En 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat expulsa l’archevêché du palais du Tau et les apaprtements royaux, qui étaient restés en l’état, devinrent alors un musée comme en témoigne cette vue du salon du roi réaménagé. (cf.illustration)

    La Première Guerre Mondiale allait être fatale à la ville de Reims. Dès les premières semaines du conflit, sur ordre express de l’empereur Guillaume II, la cité royale devint la proie privilégiée des bombardements allemands du fait de la dimension symbolique qu’avait la cathédrale du sacre. Le 19 septembre 1914, un déluge de bombes s’abattit sur le sanctuaire et le palais du Tau. S’en suivit un incendie qui détruisit l’ensemble des bâtiments. Le lendemain, ne subsistaient que des ruines calcinées ainsi qu’en témoigne cette édifiante photo (cf. illustration) montrant l’étendue des dégâts survenus sur le palais,

    ou celle-ci montrant la salle des Rois éventrée (cf. illustration)

    ou bien encore celle-ci montrant les restes de l’ancien logis royal (cf.illustration)

    A la fin du conflit, vint le temps de la réconciliation. La priorité des efforts de l’état étant consacrée à la restauration de la cathédrale qui allait durer près de quatante ans, le palais du Tau allait ainsi rester en état jusuq’à la fin de la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1950 que débuteront les importats travaux de réparation de l’édifce. La façade sera alors sobrement restaurée dans un style proche de son état d’origine, dans un gothique toutefois plus épuré. (cf.illustration).

    Mais, du fait de l’état des lieux, il sera décidé de ne pas restaurer la salle des Rois telle qu’elle était lors du sacre de Charles X mais de lui restituer son état datant de la fin du XVe siècle. Ce n’est qu’en 1963, après vingt-trois ans de travaux que fut inaugurée la nouvelle salle du Tau. La voute en carène supportée par neuf poutres de chêne sculpté fut intégralement restituée tandis que les murs étaient recouverts de tentures murales fleurdelisées sur lesquels deux immenses tapisseries figurant baptêm de Clovis. (cf.illustration)

    De même, la monumentale cheminée de pierre retrouva son décor à semis de fleur-de-lys avec, au centre, les grandes armes de France en lieu et place du monogramme de Charles X.

    En revanche, la façade sur jardin du XVIIe conçue par Monseigneur Le Tellier, était elle restaurée à l’identique. (cf.illustration)

    Derrière la salle du Tau, deux chambres fortes furent aménagées pour abriter notamment le précieux trésor provenant du sacre de Charles X. (cf.illustration)

    Malheureusement, un important vol, survenu en 1956 dans la sacristie où était alors entreposé le dit-trésor, avait vu disparaître la couronne en vermeil du dauphin, le dais de procession ainsi que de nombreux costumes et dalmatiques de drap d’or ayant servi lors de la cérémonie. Il faut également rappeler que la couronne de Charles X (cf. illustration)

    chef-oeuvre que l’orfèvre Evrard Bapst (1771-1842), qui, dépouillé des pierres diamants et saphirs de la Couronne qui l’ornaient, était depuis lors conservée dans les caves du ministère des Finances, avait déjà, elle été sacrifiée sur l’autel du sectarisme laïc et républicain de la fin du XIXe siècle. En effet, plutôt que d’être restituée au fils d’Evrard Bapst qui souhaitait pouvoir la racheter, elle fut volontairement brisée, lors de la célèbre vente des Diamants de la Couronne organisée en 1887 par la 3e république sous l’impulsion de Jules Grévy, afin que disparaisse ce symbole emblématique de la monarchie dans le but d’écarter à jamais tout espoir de restauration.

    Enfin dans les anciens appartements du roi, a été aménagée une vaste pièce, dite salle Charles X qui présente le manteau royal (cf.illustration), celui du dauphin, les tablards des hérauts d’armes ainsi que les panneaux aux armes de France provenant de la voiture du sacre qui fut modifiée par Napoléon III lors du bapême du prince impérial.

    Peu de choses subsistent donc aujourd’hui au palais du Tau pour évoquer ce que fut le somptueux sacre du dernier roi de France. Mais il semblerait qu’une campagne de récolement des collections nationales ait récemment permis de retrouver la trace de 14 portraits en pied des rois de France provenant de la grande salle du Tau. On se plaît à penser que, si la nouvelle se confirme, cette collection puisse faire retour vers le palais du Tau afin de redonner tout son sens à ce lieu si emblématique de la monarchie des rois très chrétiens. (Merci à Néoclassique pour ses recherches et son texte)

     

    source : http://www.noblesseetroyautes.com/nr01/2011/06/le-palais-du-tau-a-reims-du-sacre-de-charles-x-a-aujourdhui-2eme-partie-et-fin/

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  • Adossé à la cathédrale, le palais archiépiscopal du Tau à Reims servait de résidence au roi très chrétien lorsqu’il venait recevoir l’onction divine du sacre. D’Henri Ier en 1027 à Charles X en 1825, les 31 rois qui furent sacrés dans la cathédrale, logèrent tous au palais. C’est au XIIe siècle que l’antique édifice reçut son nom de palais du Tau en raison du plan en T de la vaste salle où avait lieu le festin royal qui suivait la cérémonie du sacre. A la fin du XVe siècle, le palais fut reconstruit dans un style gothique flamboyant (cf.illustration) dans l’esprit du palais de justice de Rouen par le cardinal Briçonnet.

     

    Puis en 1690, le palais fut à nouveau reconstruit par Robert de Cotte à la demande del’archevêque Charles-Maurice Le Tellier (cf. illustration), frère du ministre Louvois.

    L’architecte dota l’édifice, côté jardin d’une façade classique de trois étages percée de hautes fenêtres à meneaux dans le goût classique de l’époque. (cf.illustration)

    Cette reconstruction modifia profondément l’allure du palais dont tous les ornements gothiques furent alors supprimés pour céder la place, côté cour, à une façade plus épurée tandis que l’intérieur de la pièce était amputé dans sa longueur. Désaffecté sous la Révolution, l’édifice qui avait perdu ses symboles de « féodalité » fut successivement transformé en prison, puis servit de tribunal et bourse du commerce.

    C’est donc un bâtiment fort délabré que trouva en 1824 Armand Polycarpe de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville (1765-1841), ministre de la Maison du Roi (cf.illustration) lorsqu’il lui fallut organiser quelques mois plus tard le sacre de Charles X.

    Les Menus-Plaisirs durent alors en toute hâte restaurer de fond en comble un bâtiment qui avait non seulement subi les sévices de la Révolution et les dégâts du temps mais qui n’avait pas connu de sacre depuis 51 ans afin d’y accueillir dignement le nouveau souverain et la cour qui devaient y séjourner pendant plusieurs jours.

    C’est à l’architecte François Mazoit (1783-1826) (cf.illustration), qui s’était illustré quelques années auparavant avec la restauration de l’église de la Trinité-des-Monts à Rome et celle du site archéologique de Pompéi que fut alors confiée la charge de la remise en état de l’ensemble du palais du Tau contre la somme astronomique de 300 000 francs or.

    Mais il faut dire que la tâche était ardue car il fallait tout refaire : la maçonnerie, la menuiserie, la marbrerie, la vitrerie mais aussi l’ensemble de la décoration des appartements royaux. De plus, le temps était compté car le sacre étant prévu le 29 mai 1825 et les travaux ne démarrant que le 12 février, l’architecte ne disposait que de trois mois et demi. Enfin, la période hivernale étant peu favorable à l’exécution de travaux aussi importants, il fallut utiliser quinze calorifères chauffant jour et nuit en permanence pour faire sécher la maçonnerie et les plâtres. Mais Mazois sut se jouer de toutes ces difficultés et le palais archiépiscopal fut bien prêt quelques jours à peine avant l’arrivée du nouveau roi.

    L’appartement du souverain comportait six vastes pièces : une salle des gardes, un salon des huissiers, un salon des nobles, un grand salon de réception, une antichambre et une chambre à coucher. Les tentures des pièces, faites de soies et de velours de couleur jaune, bleue, verte et amarante qu’avaient livrées les manufactures lyonnaises, se détachaient sur des boiseries blanches rehaussées d’or tandis que de riches plafonds à caissons, auxquels étaient suspendus d’importants lustres de cristal et bronze doré, achevaient de donner à l’appartement une impression de somptuosité royale.

    Dans le grand salon du roi, garni d’un meuble en acajou de l’ébéniste Marcion (1769-1840) recouvert d’un lampas bleu roi rebrodé d’or qu’avait fourni le garde-meuble royal (cf. illustration), la cheminée en marbre jaune de Sienen était surmontée d’un trumeau coiffé par les grandes armes de France sur fond d’un sceptre et d’une main de justice croisées.

    Sur le mur, avait été accroché l’imposant portrait du souverain en manteau du sacre (cf.illustration) que le baron François Gérard (1770-1837) venait d’achever.

    Mais la réalisation la plus exceptionnelle était la grande salle du Tau où devait se tenir le banquet qui suivait la cérémonie du sacre. Prolongeant l’extraordinaire décor néo-gothique dont les architectes Jacques Hittorf (1792-1867) et Jean-François Lecointe (1783-1858) avaient habillé tout lintérieur de la cathédrale. (cf.illustration)

    Mazois avait choisi de redonner à cette immense pièce de 30 m de long et 14m de large tout son lustre originel. Il commença par lui restituer son volume en dégageant les poutres qui avaient été cloisonnées depuis le XVIIIe, redécouvrant aisni une voûte en carène de vaisseau culminant à près de 11m de hauteur. Tout le décor de la pièce fut refait dans ce goût « à la gothique » qui triomphait alors et qui, fort opportunément, trouvait tout son sens dans la pièce.

    Les murs furent tendus de damas de soie fleurdelysée servant d’écrin à quatorze portraits en pied signés du peintre Nicolas Gosse (1787-1878) et représentant les pricnipaux souverins français depuis Clovis jusqu’à Charles X, en passant par Saint Louis et François 1er (cf.illustration)

    Au-dessus de la corniche qui faisait le tour de la pièce, le peintre Pierre-Luc Ciceri (1782-1868) avait représent dans une fine dentelle d’arcatures gothiques dorées, les médaillons de 16 plus fameux archevêques de la métropole. Au fond de la salle encadrée par le sportraits de Clovis et Chilpéric, la monumentale cheminée du XVe siècle, sur le manteau de laquelle avait été apposé le chiffre du souverain, avait retrouvé tout son éclat. (cf.illustration)

     

    Enfin, vingt-cinq imposants lustres de cristal et bronze doré, oeuvre du célèbre bronzier Jean-Jacques Feuchères (1807-1852), furent suspendus achevant ainsi de donner à la pièce toute sa dimension royale. Dès lors, la salle fut rebaptisée « salle des Rois« . (Un grand merci à Néoclassique pour ses recherches et cet article – La suite demain)

    source : http://www.noblesseetroyautes.com/nr01/2011/06/le-palais-du-tau-a-reims-du-sacre-de-charles-x-a-aujourdhui-1ere-partie/#more-51717

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