• Jean Moulin, né à Béziers le 20 juin 1899 et mort dans un train aux environs de Metz le 8 juillet 1943, est un préfet et résistant français. Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Souvent considéré comme un des principaux héros de la Résistance, un Cénotaphe se trouve au Panthéon des grands hommes de la République française (son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que des "cendres présumées de Jean Moulin").

    Biographie

    Avant la guerre


    Bachelier en 1917, il s'inscrit à la faculté de droit de Montpellier et comme attaché au cabinet du préfet de l'Hérault, sous la présidence de Raymond Poincaré.

    Mobilisé le 17 avril 1918, il est affecté au régiment de 2e génie basé à Montpellier. Après une formation accélérée, il arrive dans les Vosges à Charmes le 25 septembre et s'apprête à monter en ligne quand l'armistice est proclamé. Il est envoyé successivement en Seine-et-Oise, à Verdun, puis à Chalon-sur-Saône; il sera tour à tour menuisier, terrassier, téléphoniste, affecté au dépôt démobilisateur, etc. Il est démobilisé début novembre 1919 et se présente tout de suite à la préfecture de Montpellier, où il reprend ses fonctions le 4 novembre.

    La qualité de son travail le fait nommer chef-adjoint de cabinet fin 1920. Il obtient sa licence de droit en 1921. Parallèlement, il devient vice-président de l'Union générale des étudiants de Montpellier et membre des Jeunesses laïques et républicaines.

    En 1922, il entre dans l'administration préfectorale, comme chef de cabinet du préfet de la Savoie, poste très important pour son âge, sous la présidence d'Alexandre Millerand.

    De 1925 à 1930, il est sous-préfet d'Albertville. Il est à l'époque le plus jeune sous-préfet de France, sous la présidence de Gaston Doumergue.

    En septembre 1926, il se marie avec Marguerite Cerruti, dont il divorcera deux ans plus tard, en 1928.

    En 1930, il est sous-préfet de Châteaulin dans le Finistère. Il y fréquentera des poètes locaux comme Saint-Pol-Roux à Camaret et Max Jacob à Quimper.
    Il fut également illustrateur du morlaisien Tristan Corbière. Parallèlement, il publie des caricatures et des dessins humoristiques dans la revue Le Rire sous le pseudonyme de Romanin.

    En 1932, Pierre Cot homme politique radical-socialiste, le nomme chef adjoint de son cabinet aux Affaires étrangères en décembre 1932 sous la présidence de Paul Doumer.

    En 1933, il est sous-préfet de Thonon-les-Bains et occupe parallèlement la fonction de chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air sous la présidence d’Albert Lebrun.

    En 1934, il est sous-préfet de Montargis et secrétaire général de la préfecture de la Somme à Amiens.

    En 1936, il est à nouveau nommé chef de cabinet au ministère de l'Air du Front populaire d'où il aide les résistants républicains espagnols antifranquistes en leur envoyant des avions et des pilotes. Il participe à cette époque à l'organisation de nombreux raids aériens civils comme la traversée de l'Atlantique Sud par Maryse Bastié, la course Istre - Damas - Le Bourget. À cette occasion, il dut remettre le chèque aux vainqueurs (équipage italien) dans lequel se trouvait le propre fils de Benito Mussolini.

    En janvier 1937, il devient le plus jeune préfet de France d'Aveyron, à Rodez à l'âge de 38 ans. Ses actions en faveur de l'aviation lui permirent de passer cette même année du Génie à la réserve de l'Armée de l'Air. Il fut affecté à partir de février 1937 à la base de Marignane avec le grade de caporal-chef (mars 1937).

    Il est affecté au Bataillon de l'Air 117 basé à Issy les moulineaux en août 1938. Il passe sergent de réserve le 10 décembre 1938.

    La Résistance


    En 1939, il est nommé préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Après la déclaration de guerre, il se porte candidat à l'école des mitrailleurs allant à l'encontre de la décision du Ministère de l'Intérieur. Il passe sa visite médicale d'incorporation à l'école le 9 décembre 1939 sur la Base 117 d'Issy les Moulineaux. Il est déclaré inapte le lendemain pour un problème de vue. Il force alors le destin en exigeant une contre-visite à Tours, qui cette fois le déclare apte. Mais le Ministère de l'Intérieur le rattrape et l'oblige à conserver son poste de préfet d'où il s'emploie à assurer la sécurité de la population.

    Il est arrêté en juin 1940 par les Allemands parce qu'il refuse d'accuser une troupe de tirailleurs sénégalais de l'Armée française d'avoir commis des atrocités envers des civils à La Taye, un hameau près de Saint-Georges-sur-Eure, en réalité victimes de bombardements allemands. Maltraité et enfermé pour refus de complicité avec les Allemands, il tente de se suicider en se tranchant la gorge avec un débris de verre. Il évite la mort de peu et en gardera une cicatrice qu'il cachera sous une écharpe.

    En raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste, il est révoqué par le Régime de Vichy du maréchal Philippe Pétain le 2 novembre 1940 et placé en disponibilité. Il se met alors à la rédaction de son journal "Premier combat" où il relate sa résistance héroïque contre les nazis à Chartres de manière sobre et extrêmement détaillée (ce journal sera publié à la Libération et préfacé par le général de Gaulle).

    Il s'installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône) d'où, pressé par le besoin de "faire quelque chose" il s'impose deux buts : tout d’abord il veut se rendre compte de l’ampleur de la Résistance française et ensuite aller à Londres afin d’engager les pourparlers avec la France libre[1].

    En septembre 1941, il rejoint Londres en passant par l'Espagne et le Portugal, par ses propres moyens, sous le nom de Joseph Jean Mercier. Il est reçu par le général de Gaulle à qui il fait un compte rendu controversé de l'état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement. Son compte-rendu donnera lieu à de nombreuses contestations de la part des mouvements de résistance comme portant atteinte aux actions de renseignements au profit de l'armée britannique, au financement et à la fourniture d'armes au profit de chacun d'entre eux[2].

    Misant sur l'intelligence et les capacités de Jean Moulin, le général de Gaulle le charge d'unifier les mouvements de résistance et tous leurs différents services (propagande, renseignements, sabotage, entraide) sur le territoire français et notamment le plus important mouvement Combat dirigé par Henri Frenay, afin d'en faire une armée secrète des forces françaises libres complètement placée sous ses ordres. Avec des ordres de mission, des moyens financiers et de communication radio directe avec le général de Gaulle à Londres, il est parachuté dans les Alpilles dans la nuit du 1er janvier 1942 à 15 km de Saint-Andiol qu'il rejoint à pied. Il prend le pseudonyme évocateur de Rex dans la Résistance. Le 27 novembre 1942 est créé le Comité de coordination de Zone Sud à Collonges-au-Mont-d'Or dans le but de coordonner avec la mouvance communiste les trois mouvements principaux de résistance de la zone libre. Jean Moulin et ses alliés communistes cherchent - non sans mal - à y être prépondérant sur les trois chefs Henri Frenay (Combat), Emmanuel d'Astier de La Vigerie (Libération-Sud) et Jean-Pierre Lévy (Franc-Tireur).

    Il utilise ensuite ses dons artistiques pour sa couverture de marchand d'art et ouvre la galerie d'art « Romanin » - pseudonyme d'artiste de Jean Moulin - au 22 rue de France à Nice. En février 1943, il retourne rendre compte de sa mission à Londres avec le général Delestraint, le chef de l'Armée Secrète communément choisi par les mouvements de résistance et par le général de Gaulle pour uniquement diriger leurs actions militaires sous l'ordre direct de ce dernier. Ceux-ci considèrent alors la reconnaissance du général de Gaulle et de son délégué unique Jean Moulin en tant que chefs politiques de la Résistance comme étant uniquement politique et donc prématurée.

    En février 1943, Jean Moulin retourne à Londres rendre compte de sa mission au général de Gaulle qui le décore de la Croix de la Libération et le nomme secrètement comme ministre membre du Comité national français et seul représentant de ce Comité en métropole.

    Il retourne en France le 21 mars 1943, sous le pseudonyme de Rex, chargé de créer le CNR (Conseil national de la Résistance), tâche complexe, car il reste toujours mal reconnu par les mouvements de résistance. La première réunion en séance plénière du CNR se tient à Paris, 47 rue du Four, le 27 mai 1943.

    Il parvient non sans mal à se faire admettre en tant que chef du CNR qui réunit les chefs de tous les groupes de résistance française. Le CNR représente alors l'unité des forces militaires secrètes françaises reconstituées aux yeux des alliés et la légitimité de la France et du général de Gaulle comme seul chef de cette armée et chef politique de la France.

    Il favorise avec les mouvements communistes la création du grand maquis du Vercors également controversé par les mouvements de résistance[3] comme étant trop important et trop vulnérable pour entreprendre efficacement des actions de guérilla. Ce maquis sera effectivement détruit par les forces nazies dans des conditions sanglantes début 1944.
    Maison dont le locataire était le docteur Dugoujon à Caluire (69).

    Il est arrêté à la suite d'une dénonciation supposée, ou d'une négligence de la part du résistant René Hardy, le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire (Rhône), dans un pavillon de la banlieue de Lyon loué par le docteur Dugoujon, où se tenait une réunion avec les principaux chefs de la Résistance. Après avoir été identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie au Fort Montluc de Lyon, il est transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 aux environs de Metz, dans le train Paris-Berlin qui le conduisait en Allemagne pour être de nouveau interrogé.

    Maison dont le locataire était le docteur Dugoujon à Caluire (69).

    La légende

    Il a d'abord été inhumé le 11 février 1944 au cimetière parisien du Père-Lachaise, puis ses "cendres présumées" ont été transférées au Panthéon, vingt ans plus tard pour commémorer le vingtième anniversaire de la Libération, le 19 décembre 1964 sous la présidence du général de Gaulle. En réalité il s’agit d’un cénotaphe, car son corps n'a jamais été identifié avec certitude.

    Le discours d’André Malraux

    Un discours solennel et émouvant fut prononcé lors de la grande cérémonie officielle où le ministre de la Culture, grand homme de lettres, intellectuel et philosophe de la République française, héros de la Résistance et compagnon de Résistance de Jean Moulin, André Malraux fait entrer Jean Moulin au Panthéon des grands Hommes de la République française. Il fait de lui à cette occasion « le symbole » de l'héroïsme français, de toute la Résistance à lui seul en l'associant à tous les Résistants français, héros de l'ombre, connus et inconnus, qui ont permis de libérer la France au prix de leur souffrance, de leur vie, et de leur idéologie de Liberté. Ce discours composé et dit par André Malraux fait partie des plus grands discours de la République française et de l'Humanisme : (Le discours prononcé par André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon)[4].

    « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit… »

    « C'est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France... »

    Ce discours légendaire fut suivi de façon magistrale et grandiose par le chant des Partisans interprété par une grande chorale devant le Panthéon.

    Il fut prononcé dans des conditions rendant difficile la prise de son et fut notamment retransmis en direct dans de nombreux lycées. Des enregistrements ont été réalisés, on peut notamment l'écouter à l'audiothèque du centre Georges-Pompidou ainsi que sur le site de l'INA.

    Le manuscrit original de ce discours et conservé, et présenté au public, au musée de l’ordre de la Libération situé dans l'Hôtel des Invalides à Paris aux côtés de la tenue de préfet de Jean Moulin, de son chapeau, sa gabardine et son écharpe.

    Source: Wikipédia

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  • L’APPEL DU 18 JUIN


    Rien n’est perdu, surtout pas l’espoir
    Sous ce titre, on trouve plusieurs versions d’un appel à la résistance lancé de Londres par le Général De Gaulle. Ce discours prononcé à la BBC le 18 juin 1940 suit l’allocution du Maréchal Pétain diffusée par la radio française le 17 juin. L’histoire a retenu le discours du Général, pas celui du Maréchal.

    Paul Reynaud, Président du Conseil jusqu’au 16 juin, envoie le Général De Gaulle à Londres pour rencontrer le Premier Ministre britannique Winston Churchill. Les deux hommes devraient s’entendre sur une possibilité de relever la France de son engagement à ne pas traiter séparément avec l’ennemi. Entre temps, Monsieur Churchill s’est laissé convaincre par le français Jean Monnet de réaliser une fusion instantanée des gouvernements français et britannique. Cette alliance rendrait les deux pays solidaires face à l’Allemagne et écarterait les risques d’une tractation directe de la France avec l’Allemagne.
    A son retour de mission le 16 au soir avec le texte du traité de l’union franco-britannique, il apprend la démission du gouvernement Reynaud et le remplacement de ce dernier par le Maréchal Pétain.

    Il comprend que la capitulation est proche et que sa vie est en danger ; il repart pour l’Angleterre.

    En dépit des difficultés et des oppositions ancestrales entre les nations française et britannique, De Gaulle et Churchill se remontent mutuellement le moral et s’aident à affirmer leur leadership.

    L’appel du 18 juin s’oppose en tous points au discours du Maréchal Pétain. Le Maréchal attribue la déroute française à la supériorité numérique et technique de l’adversaire qu’il croit invincible. Il exprime sa compassion et sa sollicitude aux malheureux français et aux héroïques soldats. Aussi, seuls face aux dures épreuves, il ne reste plus qu’à demander aux vainqueurs d’étudier une fin honorable des hostilités.

    Un appel à la résistance intérieure.

    De l’autre côté, le Général assure que la défaite est due aux mauvais choix de l’Etat Major, mais que le bâton peut changer de main. Rien n’est perdu, surtout pas l’espoir. Il fait confiance à l’Empire Français, il croit au support indéfectible de l’Empire Britannique et à la puissance de l’industrie américaine. Il mise sur un engagement prochain d’autres puissances pour contrer celles de l’axe. Pour lui, il ne s’agit pas d’une guerre franco-allemande, mais d’un conflit mondial.

    Ce discours dépasse l’objectif fixé. De Gaulle s’adresse aux militaires français, mais ses paroles, retransmises par le bouche à oreille, offrent un lieu de ralliement à ceux qui refusent la défaite et constituent l’acte de naissance de la résistance intérieure.
    La version officielle diffère peu de celle qui a été radiodiffusée et non enregistrée le 18 juin et de celles qui ont été publiées par la presse écrite le lendemain. Par contre, elle n’a pas grand chose à voir avec le texte d’une affiche qui figure encore sur toutes les places de France commémorant le dit appel. Cet appel, sous ses différentes formes, s’est inscrit dans la mémoire collective comme l’élément mobilisateur de la conscience nationale et le point de départ de la résistance à l’envahisseur.

    Invitation à l’espoir, à l’action et au sacrifice, il est célèbre par ses formules « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre » et « La flamme de la Résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

      

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  • L'Opération Dynamo



    Prises en étau par les troupes allemandes, et sous le feu de leurs avions et de leur artillerie, les forces alliées embarquent à Dunkerque pour rejoindre l'Angleterre.



    Le 20 mai, la situation est désespérée ; deux divisions de panzers commandées par Heinz Guderian atteignent Abbeville et la mer. La Wehrmacht parvient ainsi à couper les armées alliées en deux avec, entre les mâchoires de la tenaille, un million de soldats français, belges et britanniques pris au piège.



    Les chars allemands poursuivent leur progression. Le 24 mai, les avant-gardes de Guderian établissent six têtes de pont sur l'Aa et atteignent Bourbourg ; elles ont pratiquement le champ libre lorsqu'un ordre impératif du général von Rundstedt, confirmé par Hitler, obnubilé par la prise de Paris, les stoppera net jusqu'au matin du 27. Les Alliés profiteront de l'aubaine. Ils se regroupent en hérisson pour tenir pied à pied un corridor s'étendant de la région lilloise à Dunkerque, sur une centaine de kilomètres de profondeur et trente à quarante de largeur.

    Pour se dégager, le général français Weygand mise sur une traditionnelle contre-attaque. Le chef du corps expéditionnaire britannique, le général Gort, ne partage pas cette option. À moyen terme, l'évacuation lui semble inévitable. Le cabinet de guerre britannique lui donnera raison. Le 26 mai, la décision tombe : «En de telles conditions, une seule issue vous reste : vous frayer un chemin vers l'ouest, où toutes les plages et les ports situés à l'est de Gravelines seront utilisés pour l'embarquement. La marine vous fournira une flotte de navires et de petits bateaux, et la Royal Air Force vous apportera un support total...». Le 28 mai à quatre heures du matin, le roi Léopold III, chef de l'armée belge capitule, après la bataille de la Lys, décision violemment contestée en France et en Angleterre et par son propre Gouvernement. Mais aussi par son conseiller militaire et plusieurs historiens, notamment, le Professeur Henri Bernard de l'Ecole Royale Militaire belge [1], qui estime que l'armée belge (600.000 hommes)même fort entamée de fin mai, aurait dû mieux coordonner ses mouvements avec les Français et les Anglais.

    Le vice-amiral Bertram Ramsay, chef de l'opératon installe son quartier général dans une cave du château de Douvres, où avait fonctionné, jadis, un groupe électrogène. L'entreprise est baptisée Opération Dynamo. Elle durera neuf jours pleins : du mardi 26 mai au jeudi 4 juin.

    Le 29 mai, le corridor s'est rétréci comme une peau de chagrin : il ne va plus maintenant que, côté mer, des environs de Dunkerque au petit port belge de Nieuport, aux canaux de Bergues à Furnes et de Furnes à Nieuport, côté terre.

    Le 4 juin 1940, l'opération Dynamo est achevée ; le drapeau à croix gammée flotte sur le beffroi de Dunkerque. En neuf jours, 338 226 combattants seront évacués, dans des conditions inouïes.



    La noria des little ships

    Rassembler en aussi peu de temps une petite armada n'est pas chose aisée. Qu'à cela ne tienne, la Royal Navy détache immédiatement 39 destroyers, des dragueurs de mines et quelques autres bâtiments. Mais c'est insuffisant, car la faible déclivité des plages oblige les navires de fort tonnage à mouiller au large. Il faut dès lors mobiliser des ferries, des chalutiers, des remorqueurs, des péniches, des yachts et d'autres embarcations encore plus modestes, les désormais célèbres little ships. Il en vient 370 équipés tout au plus de deux mitrailleuses.

    Il faut ensuite organiser cette noria. Entre Dunkerque et Douvres, la route la plus directe est la route Z, longue de 60 km, mais elle est à portée des canons allemands à la hauteur de Calais. La route Y évite cet inconvénient à ceci près qu'elle met Dunkerque à 130 km de Douvres ; qui plus est, elle constitue un terrain de chasse pour les vedettes lance-torpilles de la Kriegsmarine. La voie la plus praticable est la route X, longue de 80 km ; elle ne sera toutefois déminée que le 29 mai.

    Malgré la vigilance de la RAF, le principal danger vient des airs. Le 29 mai par exemple, 400 bombardiers, protégés par 180 Messerschmitt, ont méthodiquement pilonné Dunkerque, mitraillant les plages sans omettre de bombarder les bâtiments croisant au large. Ce jour-là, le bilan des pertes est tellement lourd que l'Amirauté décide d'arrêter l'opération : au total, près de 250 embarcations sont envoyées par le fond ; des vedettes lance-torpilles ont raison de deux torpilleurs français modernes, le Jaguar et le Sirocco. Heureusement que le plafond des nuages, souvent très bas, et les fumées des incendies gênent la Luftwaffe, laquelle ne peut sortir ses escadrilles que les 27, 29 mai et 1er juin.



    Les opérations de rembarquement sont incommodes. Il y a trop d'hommes et pas assez de bateaux. Pour s'échapper, il faut soit être accepté à bord d'un navire accostant au môle est du port (l'actuelle jetée s'avance en effet de 1 500 mètres dans la mer), soit rejoindre la plage et avancer en file indienne jusqu'à une embarcation légère qui fait le va-et-vient entre le rivage et le bâtiment au large. La machine s'est rodée ; le premier jour, 7 669 hommes ont pu rejoindre un port allié, 17 804 le second, 47 310 le troisième, 53 823 le quatrième.

    Le 4 juin à 3 h 20, le Shikari, chargé à ras bord de soldats, quitte le môle pour sa dernière rotation. À 10 h, l'armée allemande investit Dunkerque.

    En neuf jours, 338 226 combattants (dont 123 095 Français) ont pu être évacués sur une mer d'huile ; la Wehrmacht capture quelque 35 000 soldats ; la quasi-totalité sont des Français dont la plupart avaient participé aux combats d'arrière-garde.



    Soulagement à Londres :
    L'évacuation de Dunkerque suscite néanmoins une certaine aigreur chez les responsables français. Weygand et d'autres feront notamment grief aux Britanniques d'avoir fait échouer la contre-attaque sur Arras. Les relations entre les Alliés, souvent assez confuses, avec des difficultés de communication perceptibles à bien des échelons, seront désormais placées sous le signe de la méfiance.



    À Londres, on éprouve du soulagement et de la gratitude : les combattants de Dunkerque sont traités en vainqueurs et non en vaincus ; sur les quais de débarquement comme dans les gares, on leur fait fête. Quand bien même Churchill prend soin de tempérer l'enthousiasme de son peuple, en soulignant que «les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations» aussi héroïques soient-elles. Ces mots imprimés dans les colonnes du journal américain New York Times au lendemain de l'opération Dynamo ont conservé toute leur acuité : «Tant que l'on parlera anglais, le nom de Dunkerque sera prononcé avec le plus grand respect».

     

     sources : wikipedia

     

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                           LA TRAVERSEE de PARIS ( Bourvil et Jean Gabin )

      

    En septembre 1940 le rationnement est instauré pour faire face à la pénurie croissante de produits alimentaires. Pour un adulte la ration de pain est ainsi fixée à 350g par jour. 500g de sucre et 300g de café par mois, 360g de viande et 140g de fromage par semaine. Sont aussi rationnés les pâtes, le riz et le savon.
    En 1941 la ration fut fixée à 275g de pain par jour tandis que la viande passait à 350g par semaine et le sucre à 75g par semaine.
     

    Ces pénuries ont provoqué l'essor du marché noir où tout se trouvait à des prix bien supérieurs à ceux du marché officiel. En 1942 la viande, le lait et les oeufs se vendent au marché noir entre 2 et 5 fois leur prix officiel, les pommes de tere 4 à 5 fois et le beurre 6 à 8 fois. La loi du 15 mars 1942 codifiant la répression pour transactions illicites, en exclut les infractions qui ont été uniquement commises en vue de la satisfaction directe des besoins personnels ou familiaux.
     

    Les campagnes sont beaucoup moins touchées puisqu'elles cultivent la terre, voire leur jardin, et élèvent des animaux.
     

    Après le débarquement américain en Afrique du Nord, l'interruption des circuits commerciaux entre la France et le continent africain, l'alourdissement des prélèvements allemands suite à l'invasion de la zone sud, aggravent la situation. Dans les Basses Pyrénées le prix du beurre au marché noir passe de 250 à 350frs le kilo. Tous les milieux sont touchés par le système D et on assiste à des spéculations des plus effrénées.

    C'est l'âge d'or des intermédiaires. N'importe qui trafique de n'importe quoi. Un Russe blanc, Szokolnikov, amassera, au service des Allemands, une fortune de 8 milliards de francs anciens ! Le commerce de détail prospère, de façon souvent paradoxale. L'irrégularité, au double sens du terme, des approvisionnements dirige la viande chez le mercier, les légumes chez le boucher. Parmi les temples parisiens du marché noir figurent en bonne place les loges de concierge.
    Mais ravitaillement officiel et marché noir ne peuvent s'organiser en un jour. Et l'hiver 1941 est très dur.
     

    Aussi, dès le printemps, les habitants des grandes villes, ceux de Paris surtout, se souviennent de leurs parents et amis de province, ou s'en découvrent. Les week-ends sont consacrés aux expéditions de ravitaillement . Les trains du samedi partent, débordants de familles avec vélos, valises, havresacs. Il faut avoir vécu ces retours du dimanche soir, avec des voyageurs sur les tampons ou les marchepieds des vieilles voitures !
     

    Le problème est de ne pas se faire prendre. Dans les campagnes, il y a les Feldgendarmen, avec leurs massifs hausse-cols. Les gendarmes français, eux, ferment volontiers les yeux. Mais l'octroi ceinture encore Paris ; les gabelous, surveillés par les Allemands et le réflexe professionnel aidant, se montrent parfois indiscrets. On descend à contre-voie, on cherche des sorties interdites. Gare Montparnasse, il est facile de se faufiler par le dépôt des bagages. Une fois en ville, on se heurte parfois à des contrôles de police. On ne se sent sauvé qu'une fois rentré. On se délasse enfin, car le trajet, souvent debout, dans des wagons bondés, ne repose pas des kilomètres à bicyclette, avec 40 ou 50 kilos de victuailles sur le dos ou sur le porte-bagages.

    Le rationnement pendant la guerre  ( III )

      

    la vente des savonnettes, 8 francs l'une, est pratiquée dans la rue... à la sauvette par des vendeurs qui ne se sauvent même plus, par les garçons de café, par les dames des vestiaires... également pourvoyeuses de bas de soie. 

    On trouve chez les concierges tout ce qui peut être stocké vingt-quatre à quarante-huit heures : des légumes, des fruits, de la viande, et l'on peut chanter, comme sous le Directoire : « Le cordonnier vend des rubans et le coiffeur du fromage. »
    Le marché clandestin de l'ail se tient au métro Saint-Augustin et celui du tabac à la station Strasbourg-Saint-Denis; on se heurte un peu partout dans les couloirs aux vendeurs d'éponges métalliques, de sucres d'orge, de produits d'entretien, d'enveloppes.
    Les commerçants du marché noir, dit-on, peuvent, dans la rue Robert-Houdin, à Belleville, fournir en un clin d'oeil un repas de noce et habiller le cortège.

      Le rationnement pendant la guerre  ( III )

    les B.O.F. :

    Beurre, œuf, fromage (BOF) est l'ancien sigle du commerce de produits alimentaires, du grossiste des Halles au détaillant crémier vendant donc du beurre, des œufs et du fromage.

    Son sens est devenu péjoratif en France, durant l'Occupation allemande avec les cartes de rationnement, très recherchées au marché noir. Par extension, BOF désigna une personne s'enrichissant grâce au marché noir pendant cette période.

    Le roman Au bon beurre met en scène, sur ton satirique, les aventures d'un couple de BOF sous l'Occupation.Le rationnement pendant la guerre  ( III ) le Marché noir (les B.O.F)

    Paradoxalement en ce temps de pénurie, des épiceries s'ajoutent à celles qui existent et deviennent très importantes. La famille des « Beurre, Œufs, Fromages », des B.O.F. , naît, fait souche; son cercle s'agrandit.
    Elle a un grand appétit. d'argent vite gagné, elle exhibe un luxe tout neuf. Elle ne discute pas « affaires » dans l'arrière-boutique mais dans les bars des Champs-Elysées.
    Un de ses représentants vend, notamment en 1941, 980 kilos de gruyère à 50 francs l'un au lieu de 21 ; 66 kilos de parmesan à 70 francs au lieu de 40... entre autres denrées. Tarifs qui trois ans plus tard paraîtront d'ailleurs bien faibles. Des produits seront vendus jusqu'à trente fois plus cher que leur valeur.
    Les trafiquants cherchent aussi dans le Nord des articles de ménage et des textiles car on ne vend, avec tickets, que du tissu... sans textile, qui a une fâcheuse tendance : celle de se ratatiner à l'humidité.

      

     

     Le rationnement pendant la guerre  ( III )

    Pour contrarier quelque peu l'effet des hausses, le gou-vernement s'efforce de favoriser les familles nombreuses, ainsi que les catégories sociales financièrement les plus démunies.
    Il institue la carte nationale de priorité accordée aux mères de famille ayant au moins 4 enfants de moins de 16 ans (ou 3 de moins de 14 ans, ou 2 de moins de 4 ans), aux femmes enceintes et aux mères allaitant un enfant. Ces cartes permettent d'échapper (parfois non sans querelles et incidents) aux queues qui rassemblent des centaines de personnes devant la boutique, souvent close du boucher, de l'épicier, du charcutier.

      

    En cas de crise grave, il y a toujours des personnes qui profitent de la misère des autres....et ce, depuis la nuit des temps.

      

    Tandis que les paysans améliorent leur régime, mangent de la viande, s'enrichissent, vendant le minimum au ravitaillement, le maximum au marché noir, remplissent leurs lessiveuses de billets de banque, et soutiennent les finances de l'État et l'industrie en souscrivant massivement aux emprunts publics et privés, les citadins, malgré leurs efforts, s'appauvrissent et sont réduits à la portion congrue. 

    Avec leurs salaires gelés, les heures supplémentaires, les cantines assez bien fournies , les travailleurs des villes font difficilement face au coût réel de la vie. 
             

    Les colis familiaux ne sont qu'un palliatif, en dépit des 50 kilos de produits alimentaires autorisés périodiquement.
             

    Naturellement, ce seront les faibles qui pâtiront le plus : les indigents, les vieillards, les inexperts dans la pratique du marché noir, considéré comme l'un des beaux-arts.

      

    LE MARCHE NOIR :

      

     

    Un marché noir est un marché illégal. Il doit son nom à l'image d'un marché se déroulant plutôt le soir ou la nuit. C'est un marché clandestin pouvant porter sur des biens autorisés, qui sont par ailleurs traités dans le marché public. Il est apparenté à la contrebande en ceci que les restrictions réglementaires et fiscales du pouvoir en place sont contournées, et que les marchandises illégales y trouvent leur place, comme les armes, drogues et organes. Ce type de marché favorise la corruption, et de manière plus générale la criminalité.

     

    Des marchés noirs spécifiques apparaissent en période de pénurie, faisant monter les prix des marchandises. En général, le pouvoir politique intervient pour bloquer les prix et organiser des circuits de distributions spéciaux (rationnement), ce qui pousse les vendeurs à chercher un débouché plus lucratif : le marché noir. Même en l'absence d'une telle intervention, les vendeurs n'ont plus besoin de s'afficher publiquement, et cela devient risqué pour eux ; toutefois, on ne qualifie pas cette situation de marché noir : les opérateurs ne courent pas les mêmes risques (légaux) et n'ont pas besoin de s'associer à d'autres activités illégales.

     

    Un marché noir relève généralement du secret de Polichinelle : tout le monde sait qu'il existe, tout le monde l'alimente (soit comme acheteur, soit comme vendeur). Une fraction des marchandises prévues pour le marché officiel est toujours détournée vers le marché noir, avec des complicités internes souvent à haut niveau ; cela accroît la pénurie et fait monter les prix au marché noir, au profit de ses organisateurs.

     

    L'économie du marché noir :

     
    Article détaillé : Économie souterraine.
     

    Une économie liée aux finances internationales échappe aux systèmes de taxation. Son mode de fonctionnement transnational invoque des plates-formes offshore et des montages dans les paradis financiers invalidant les dispositifs de lutte contre le blanchiment de l'argent sale, liés à des dispositifs de droit propres aux nations.

     

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    Les Prisonniers de guerre dès juin 1940 ( II )

     hommage à tous les anciens combattants de notre commune lors des différents conflits qui ont marqués le XXème siècle : 14/18, 39/45, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie...village d'ORGUEIL du Tarn et Garonne

     Un hommage particulier à Mr Alphonse Guirguy, ancien combattant de 39/45, et prisonnier de guerre que nous voyons debout en haut à droite avec ses compatriotes dans les « Commando de Travail » dans les fermes en Allemagne.

     Mr. Alphonse Guirguy a porté pendant de longues années le drapeau d’Orgueil lors des cérémonies du souvenir avant de céder la place à Mr. Jean Malfré.

     

     

     

    Le 19 mars 1942, Fritz Sauckel est nommé au poste de commissaire général du Reich pour l'emploi de la main d'oeuvre et bénéficie de pouvoirs indépendants de ceux du ministère de l'armement et de la production de guerre. Il est chargé de faire venir de gré ou de force le plus grand nombre possible de travailleurs. Au printemps 1942, Sauckel exige donc de la FRANCE OCCUPEE, 500.000 travailleurs dont 150.000 ouvriers qualifiés. Pierre Laval obtient qu'en échange des ouvriers transférés, des prisonniers soient placés en congé de captivité. Cet échange est accordé sur la base d'un prisonnier français contre 3 travailleurs. Cette relève est lancée le 22 juin, mais malgré la propagande, elle n'obtient pas le résultat escompté. Seulement 17.000 spécialistes sont envoyés en Allemagne.
         

    Le 4 septembre, sous la pression de l'occupant, le gouvernement de Vichy se voit alors contraint de promulguer une loi sur l'utilisation et l'orientation de la main d'oeuvre. Cette loi permet de mobiliser les hommes de 18 à 50 ans et les femmes célibataires de 21 à 35 ans, pour tous les travaux que le gouvernement jugera utiles dans l'intéret supérieur de la Nation.

      

    Cette mesure est efficace :

      

    en décembre 240.000 travailleurs supplémentaires sont partis vers l'Allemagne dont 135.000 spécialistes.

      

     

     

     

     

     

     

    On peut considérer comme assez exceptionnel historiquement l’enfermement collectif pendant plusieurs années des forces vives d’un pays.

      

    Quel en fut l’impact ? Pacifisme, rapprochement avec l’Allemagne, propagande communiste, Pétainiste, honte et repli sur soi ... ? demande B.

     

     

     Les Prisonniers de guerre dès juin 1940 ( II )

                                                         le retour, gare de l'Est 1945

      

    Si par prisonniers, vous comprenez "prisonniers de guerre" retenus dans les stalags et oflags, vous touchez effectivement à un groupe très nombreux, le plus nombreux même, et manifestement le plus oublié et méprisé par la mémoire collective.

     

    Il y a 1 850 000 prisonniers en 1940. Ils sont encore 940 000 en 1944-45. Beaucoup d’entre eux ne sont libérés seulement en 44-45 et 37 000 ne rentreront jamais, morts en captivité.

      

    Robert Franck, dans un article des Cahiers français, montre qu’ils présentent les caractéristiques des poilus en terme de valeurs : fraternité, solidarité, et haine de l’Allemand ( dans un premier temps) qui les a retenus, amplifiées certainement par le long enfermement. Pourtant, rapidement après guerre, leurs associations ont été acquises au rappochement franco-allemand des années cinquante.

     

    Mais, à la différence des poilus de 14-18, leur parole a été discrète et l’écoute rare : ils symbolisaient la défaite de l’armée de 40, l’origine de l’occupation. Un pays n’aime pas les soldats vaincus !


    Ils ont souffert des discours et "préoccupations" de Vichy à leur sujet . Il me semble que le silence de la "honte" a été pire pour ceux qui ont été libérés dans le cadre de la Relève. C’est le poids de la collaboration et du pétainisme qui s’étend aux "libérés malgré eux".


    Pour ceux qui se sont évadés et qui ont parfois ( souvent ? ) rejoint la résistance en 42-43 , le mérite de l’évasion reste bien confidentiel.

     

    Ils ont souffert aussi de la "concurrence" des déportés, dont les conditions d’enfermement étaient plus "glorieuses" ( la résistance, même si ce n’était pas l’unique fait de déportation, on l’oublie) et plus dures - encore que dans certains stalags , la vie ait été particulièrement difficile - .

     

    Il est symptomatique de les voir rejetés à la fin de la guerre par les Associations d’Anciens Combattants de 14-18 et se regrouper dans des associations distinctes des autres , généralement assez discrètes. Il est symptomatique aussi de voir ces mêmes associations d’Anciens prisonniers de guerre s’ouvrir aux prisonniers d’autres conflits, Indochine et Algérie, qui présentent les mêmes similitudes : pas de victoire et retour au pays, dans le silence des vaincus. Alors oui, il y a eu "mémoire repliée", un repli imposé certainement par les fameux mythes de la libération : Résistance et Victoire finale ne laissaient pas place aux vaincus de 40.

     

    article écrit par Madame  Evelyne Marsura  (dimanche 1er décembre 2002 )

     

      

    Les Prisonniers de guerre dès juin 1940 ( II )

      

     Témoignages de prisonniers français (ou belges) :

     

     

    • (Weinsberg) : le témoignage de Oflag V AGeorges Hatt
    • (Stablack) : des photographies de Stalag I AFrançois Durant
    • (Hohenstein, auj. Olsztynek) : site consacré par Cécile Dutrone à son grand-père ; le témoignage de Stalag I BGeorges DutroneLouis Suarez
    • (Hammerstein, auj. Czarne) : témoignage d' ; site de Stalag II BElie DucRenée Poupeau
    • (Stargard) : les mémoires de Stalag II DGabriel Régnier
    • (Fürstenberg-sur-Oder) : un Stalag III Bblog
    • (Küstrin, auj. Alt-Drewitz) : le parcours du (1910-1981), fait prisonnier, comme mon grand-père, à Bains-les-BainsStalag III Cpeintre Augustin Mémin
    • (Malsbach) : la chronique familiale de Stalag V CMonique Bonavia
    • (Dortmund) : la chronique familiale de Stalag VI ADaniel Picard
    • (Görlitz) : les mémoires de guerre et de captivité de Stalag VIII AMaurice Boussuge
    • (Ziegenhain) : les mémoires de guerre et de captivité de Stalag IX APaul Chenevier
    • (Bad Orb-Wegscheide) : le témoignage de Stalag IX BJean-Louis Mavier
    • (Bad Sulza) : des photographies de Stalag IX CMarceau Durant
    • (Sandbostel) : une évocation du séjour qu'y fit Léo Malet au début de son roman policier , dans sa mise en images par Tardi (Casterman, 1996).Stalag X B120 rue de la Gare
    • (Fallingbostel) : des photographies d' ; le carnet de Stalag XI BAlbert DurantGaston Soubies
    • (Diez) et (Frankenthal) : des photographies deStalag XII AStalag XII B Lucien Durant
    • le parcours chaotique d'Yvon Jacquet jusqu'à Rawa-Ruska sur le très beau site personnel de son petit-fils Philippe Jacquet.

      

      

    Les Prisonniers de guerre dès juin 1940 ( II )

                                Prisonniers libérés, arrivant à la gare de l'Est en 1945

      

    cet article - composé de plusieurs - est un hommage à tous nos ainés, nos parents, nos grands parents, qui sans eux, nous ne serions pas là.  

      

    On ne peut manquer de fidélité à la mémoire des disparus.

     

     

     

     

     

     

     

     

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    le STO ( Service travail obligatoire) 1943

    La propagande Allemande pour le STO
    Service du travail obligatoire en Allemagne ou pour l'Allemagne

      

     

    A la fin de l'année 1942, Hitler mène une guerre totale qui engage l'ensemble de l'économie Allemande, transformée en économie de guerre. Les usines d'armement fonctionnent 24h/24h et ont besoin de beaucoup de main d'oeuvre. Dans un premier temps cette main d'oeuvre sera constituée par des Polonais, des Russes et des Tchèques. En 1941 se met en place en Norvège une forme de travail obligatoire.

    En 1942 les nazis réclament à la Belgique et à la France des ouvriers qualifiés. En mars 1942, Fritz Sauckel, qui est alors un important représentant nazi est nommé responsable du recrutement et de l'emploi de la main d'oeuvre. Après avoir imposé à la France une forte contribution de guerre destinée aux troupes d'occupation, et une réquisition de la majeure partie de sa production industrielle et agricole, les nazis réclament désormais une force de travail. Dans un premier temps cette main d'oeuvre est constituée de prisonniers de guerre, puis de volontaires, auxquels les services de propagande proposent de bons salaires et une bonne nourriture.

    La majeure partie des Français connaissent alors des restrictions alimentaires.

    En juin 1942, Sauckel se rend à Vichy et impose à Laval le recrutement forcé de 350 000 travailleurs. A la fin du mois de juin est annoncée à la radio la création de la "relève". Pour trois volontaires envoyés dans les usines Allemandes, les autorités nazies libéreront un prisonnier de guerre. Le premier train de "relevés" est accueilli le 11 août 1942 par Laval.

    le STO ( Service travail obligatoire) 1943
    Mais le nombre de prisonniers libérés par les Allemands est en-dessous des promesses. Le nombre des travailleurs Français partant pour l'Allemagne est lui aussi inférieur aux prévisions. A la fin de l'année 1942 ils sont seulement 240 000.

    Les autorités Allemandes et Françaises vont alors organiser un recensement général des travailleurs Français et vont imposer à tous les inactifs de trouver un emploi.

    Les usines Françaises les moins rentables sont fermées par les nazis ce qui rend disponibles de nombreux travailleurs. A la fin de l'année 1942 un décret de Sauckel concernant la zone occupée lance le principe du travail obligatoire. Cette mesure est presque aussitôt suivie par un décret de Laval destiné à la France de Vichy qui sera occupée le 11 novembre 1942 par les Allemands.

     Les ouvriers Français qui ne travaillent pas directement pour l'Allemagne peuvent être recrutés par les autorités préfectorales et envoyés en Allemagne par train spécial. Cette décision a été prise le 1er février 1943 et concerne toutes les femmes sans enfants de 18 à 45 ans et tous les hommes de 16 à 60 ans. Le 16 février une loi impose le Service du Travail Obligatoire(STO). Tous les jeunes gens âgés de 20 à 22 ans peuvent être envoyés de force en Allemagne. En juin 1943 Sauckel réclamera 220 000 hommes, puis en août 1943 500 000. Plus tard il en exigera 1 000 000.

    La France est le pays qui a fourni la main d'oeuvre la plus importante à l'économie de guerre du IIIème Reich : 400 000 travailleurs volontaires, 650 000 requis au titre du STO et près de 1 000 000 de prisonniers de guerre et un million de travailleurs employés par les entreprises Françaises produisant exclusivement pour l'Allemagne. Au total cela fait environ 3 000 000 de personnes. Les requis du STO étaient payés. A la Libération ils seront reconnus comme des "déportés du travail". 

    Le STO a poussé un grand nombre de jeunes à rejoindre les maquis.

    Cependant certains ont choisi de s'engager dans la Milice ou dans la Légion des Volontaires Français(LVF), créée en 1941 pour lutter contre le "bolchevisme".

     Tristes lettres! C'est le 16 février 1943 qu'est promulguée la loi sur le service du travail obligatoire, le STO. Elle fait suite aux egixences de Sauckel, la LE RELEVE DES PRISONNIERS  n'ayant pas donné le résultat escompté. Le GOUVERNEMENT DE VICHY, n'a pas le choix. Aux termes de cette loi, mis à part les mineurs, des cheminots, des pompiers et des policiers, tous les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922, sont tenus d'aller travailler en Allemagne pour 2 ans. Le commissaire général du Reich pour l'emploi de la main d'oeuvre exige 250.000 travailleurs français dont 150.000 spécialistes pour le premier semestre. Bien sûr, cette fois il n'y a pas de relève. Entre février et avril le STO remplit son programme : 250.000 ouvriers dont 157.000 spécialistes partent pour l'Allemagne.

    Puis cette loi sur le STO alimente rapidement les maquis de la résistance grâce aux réfractaires, d'où des pénuries dans plusieurs secteurs stratégiques. Dans le Gard l'organisation Todt va jusqu'à organiser des filières d'évasion à partir des mines d'Alès pour alimenter ses propres chantiers.

    Le STO se heurte aussi à de nombreux chefs d'entreprise, même chez ceux qui sont favorables au gouvernement de Vichy, parce que la réquisition de leurs travailleurs les met en difficulté.
     

    Un peu plus tard les accords de Speer-Bichelonne (les ministres français et allemand de l'économie) sont signés en partie pour pallier à l'échec de cette loi.


     

      

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