• Souverains français - Mérovingiens - Childeric II ( VIII )

    Souverains français - Mérovingiens - Childeric II -

     
    Souverains français - Mérovingiens - Childeric II -
    CHILDÉRIC II
    (né en juillet 653, mort en 675)
     
     
    Roi d'Austrasie : règne 662-675. Occupe sans légitimité la Neustrie
    et la Bourgogne dès 673 (Thierry III s'y oppose et les reprend en 675)
     
     
    Second fils de Clovis II et de Bathilde, il eut en partage le royaume d'Austrasie, et commença à régner en 662. A la mort de Clotaire III, son frère, il réunit à la couronne qu'il possédait déjà les royaumes de Bourgogne et de Neustrie. C'est la cinquième fois, depuis l'entrée du grand Clovis dans les Gaules, que la monarchie française se trouve gouvernée par un roi.
     
     
    Une grande injustice avait été commise à la mort de Clovis II, puisque Thierry, le troisième et le dernier de ses fils, n'avait pas été appelé au partage du royaume. Comme ce prince était encore au berceau, on négligea de le confiner dans un monastère, suivant l'usage de ce temps ; mais il était aisé de prévoir qu'au milieu des factions qui divisaient les grands, il se trouverait quelque jour un ambitieux qui prendrait en main la cause de Thierry, s'il trouvait son avantage à se déclarer le défenseur de l'innocence opprimée.
     
     
    En effet, Ebroïn, maire du palais sous Clotaire III, sentit que la mort de ce prince le mettait à la merci des grands qu'il avait offensés par ses hauteurs, du peuple, victime de son avarice, et le livrait au ressentiment de la cour d'Austrasie, où tous ceux qui redoutaient son ambition et sa cruauté avaient été chercher un refuge. Seul, sans parti, odieux à toutes les classes de l'Etat, il prend une résolution digne de son caractère ; il fait monter Thierry sur le trône de Clotaire III, lui donne ainsi les royaumes de Bourgogne et de Neustrie, sans consulter les principaux personnages de l'Etat, et pousse l'impudence jusqu'à leur défendre de venir saluer le chef sous lequel il va régner de nouveau.
     
     
    C'était réparer une injustice d'une manière trop violente pour faire des partisans au nouveau roi. Le mécontentement fut extrême ; Ebroïn s'y attendait sans doute, mais il espérait profiter de la multiplicité des partis pour les asservir : il n'en eut pas le temps. Léger, évêque d'Autun, sut les réunir ; ils députèrent vers Childéric, qui vint d'Austrasie avec une armée, fut accueilli des peuples comme un libérateur, se saisit d'Ebroïn, qu'il aurait livré à la mort, si Léger n'avait obtenu la vie du coupable, qu'on se contenta d'envoyer au monastère de Luxeuil pour y faire pénitence. Cette indulgence de Léger est blâmée par les historiens ; il est vrai qu'il eut lieu de s'en repentir ; mais ce prélat, aussi éclairé que vertueux, donnait, dans un siècle de faction et de cruauté, un exemple dont il pouvait prévoir qu'il réclamerait un jour l'application pour lui-même.
     
    Thierry, roi d'un moment, fut rasé et confiné dans l'abbaye de Saint-Denis, jusqu'à ce que de nouveaux événements le reportassent sur le trône. Lorsque son frère Childéric l'interrogea sur ce qu'il pouvait faire pour adoucir son malheur : « Je ne demande rien de vous, répond-il, mais j'attends de Dieu la vengeance de l'injustice qu'on me fait. »
     
     
    Les grands, qui venaient de donner deux royaumes à Childéric II, saisirent cette occasion peur exiger la réforme des abus qui s'étaient introduits dans le gouvernement ; leur requête contenait quatre articles, qui tous tendaient à revenir aux anciennes lois et coutumes, et surtout à ce que le roi ne mît pas entre les mains d'un seul toute l'autorité, afin que les seigneurs n'eussent pas le chagrin de se voir sous les pieds d'un de leurs égaux, et que chacun eût part aux honneurs où sa naissance lui donnait le droit d'aspirer.
     
     
    Les grands, qui venaient de donner deux royaumes à Childéric II, saisirent cette occasion peur exiger la réforme des abus qui s'étaient introduits dans le gouvernement ; leur requête contenait quatre articles, qui tous tendaient à revenir aux anciennes lois et coutumes, et surtout à ce que le roi ne mît pas entre les mains d'un seul toute l'autorité, afin que les seigneurs n'eussent pas le chagrin de se voir sous les pieds d'un de leurs égaux, et que chacun eût part aux honneurs où sa naissance lui donnait le droit d'aspirer.
     
     
    La mort de l'évêque d'Autun fut résolue ; il l'évita en paraissant ne pas la craindre ; mais il fut dégradé et confiné dans le même monastère de Luxeuil, où languissait Ebroïn ; et ces deux hommes, que d'autres événements devraient rappeler à leur ancienne rivalité, se traitèrent avec amitié tant qu'ils vécurent dans la même disgrâce. Childéric II, débarrassé de la contrainte que lui imposaient les vertus de Léger, se fit détester par ses violences ; il poussa l'oubli des égards dus aux descendants des compagnons du grand Clovis, jusqu'à faire attacher à un poteau, et battre comme un esclave, un seigneur nommé Bodillon, « pour avoir osé, dit Velly, lui représenter le danger d'un impôt excessif qu'il méditait d'établir. »
     
     
    Celui-ci, pour mieux assurer sa vengeance, s'unit à ceux qui, comme lui, avaient essuyé des injures personnelles, et profita d'une partie de chasse dans la forêt de Livry, pour tuer le roi de sa propre main, tandis que les autres massacraient la reine Blitilde, qui était enceinte, et l'aîné de ses fils, nommé Dagobert.
     
    Le plus jeune échappa à la rage des conjurés, et fut élevé dans un monastère, pour reparaître à son tour comme Thierry, que la mort violente de son frère fit passer de l'abbaye de Saint-Denis au trône. Léger et Ebroïn sortirent également du monastère de Luxeuil, trouvèrent des partis prêts à les seconder, et le royaume dans une telle confusion, que, selon un auteur de ce temps, on s'attendait à la fin du monde, attente qui, du reste, ne suspendit aucune ambition. Childéric II fut assassiné en 675 et enterré dans l'église de Saint-Vincent de Paris.
      
      
      
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