• ARTISAN DU JAIS

     

      

      

    ARTISAN DU JAIS :

      

      

    Le jais ou jayet est un minéral bien oublié aujourd’hui. Mais il y a encore cent ans, les élégantes de tous les âges et de tous les milieux utilisaient volontiers cette pierre pour la parure. Sa couleur noire, d’un superbe éclat, convenait très bien au demi-deuil.

    Le jais des Pyrénées. Des mines de jais se trouvent en France (Aude, Bouches-du-Rhône, Pyrénées-Orientales, Ariège...), en Prusse, en Espagne, en Angleterre, en Suisse... Il faut attendre le XVIème siècle pour qu’une véritable industrie apparaisse, principalement le long des cours d’eau : ce sont les moulins à jayet.

      Image du Blog acoeuretacris.centerblog.net

    Grâce à l’énergie hydraulique, les ouvriers façonnent les perles sur des meules mues par les cours d’eau pyrénéens. Les XVIIème et XVIIIème siècles marquent l’apogée de l’exploitation du jais ariégeois. Près de 1 200 ouvriers travaillent dans ces manufactures en Ariège, notamment à La Bastide-sur-L’hers, le Peyrat, Léran et Sainte-Colombe-sur-L’Hers, utilisant le jais à partir des mines de Vilhac et de Dreuillhe.

      

    À partir de 1745, l’un des principaux propriétaires d’ateliers est autorisé à importer le jais de la province d’Aragon. Moins dur que celui d’Ariège et par conséquent plus facile à travailler, son prix de revient est moindre. Répondant aux besoins d’une clientèle plus étendue, la qualité se diversifie et la production augmente : en 1875, les bijoux en jais de fabrication ariégeoise sont exportés vers Smyrne, Constantinople, Francfort, Londres, Leipzig, Vera Cruz, Lima.

      

    Mais l’utilisation de cette pierre, liée à la mode, en subit aussi les fluctuations. La concurrence des verres teintés, venus de Bohème, va mettre en évidence le prix de revient élevé du jais.

      

    Le travail du jais dans un atelier ariégeois

      

    Les morceaux de jais extraits des mines ne dépassent pas 10 cm d’épaisseur. Ils sont vendus tels quels à des industriels pour être travaillés. Ces morceaux sont confiés à des ouvriers, les escapoulaires, qui les taillent et les dégrossissent avec des couteaux spéciaux à lame large et fine sur un billot de bois.

      

    Ils classent les morceaux dégrossis par catégories selon leur destination. Les morceaux sont ensuite confiés à des femmes qui les percent avec des forets de différentes grosseurs, montés sur des tours à bobèche qu’on fait tourner avec un archet. Chaque morceau percé est remis au moulin pour le polissage.

    Le jais se travaille de plusieurs façons. Pour les grains ronds ou de forme olivaire, on se sert d’un tour à main. Pour les pièces à cannelures et filets guillochés, on utilise la lime. On les polit ensuite avec du blanc d’Espagne et du charbon de saule réduits en poudre, mêlés et détrempés ensemble. Les objets polis à facettes se façonnent à l’aide des meules, constamment arrosées d’eau.

      

    Ces travaux minutieux nécessitant une excellente vue, le forage est toujours confié à de toutes jeunes femmes et le polissage à des jeunes filles. Les perles peuvent être taillées à facettes (de six à dix-huit), chacune de ces facettes ayant la même surface régulière. Les triangles sont équilatéraux. Dans certains villages dépourvus de moulin, de modestes artisans travaillent le jais seulement au couteau et à la lime. Ils ne confectionnent alors pas d’objets à facettes. Les ouvrages finis sont remis à d’autres femmes qui les enfilent et en font des colliers, des chapelets... qu’elles arrangent proprement sur du papier.

      

    Le jais est destiné au demi-deuil mais aussi à la parure : croix, boutons, boucles d’oreilles, bagues, colifichets divers..
    . Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.

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