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    Les femmes du Moyen-âge ...

    Les femmes du Moyen-âge

      

    « Hélas Dieu, pourquoi ne me fais-tu pas naître au monde en masculin sexe ! »

    Christine de Pisan vers 1400.

     

    Première femme à vivre de ses écrits, Christine de Pisan fut pourtant parmi celles qui permirent l’évolution du statut des femmes en cette longue période dite du « Moyen Age ».

     

    Dans l'antiquité grecque et romaine, les femmes n'étaient jamais représentées par et pour elles-mêmes.

    Leur image les renvoyait uniquement à leur rôle de « reproductrice » ou encore « d'objet de désir ».

    De même, dans les premiers temps de la chrétienté, selon les enseignements de l'Église, les femmes étaient soit adorées comme la Sainte Vierge, soit soumises et méprisées comme Ève la pécheresse.

     

    On attribue l’évolution du statut de la femme dans les premiers temps de la civilisation chrétienne, à la reconnaissance du statut de « personne » aux femmes dans le texte biblique.

    Le premier texte de la Genèse dit en effet : "Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu, il le créa, homme et femme, il les créa " (Genèse, 1, 27).

     

    Deux textes illustrent notamment ces bouleversements :

    "De Milieribus claris" de Boccace et " La Cité des Dames" de Christine de Pisan. 

    Considérée comme la première femme écrivain française, née en 1363, mariée à l'âge de quinze ans et veuve à vingt-cinq, elle se mit à écrire des poèmes, des allégories et des épopées pour subvenir aux besoins de ses enfants et de sa mère. La majeure partie de son œuvre est écrite à la gloire des femmes de toutes classes, qu'elle a voulu réhabiliter après l'image négative qu'en avait donnée le poème allégorique le plus populaire du Moyen Age, « Le Roman de la Rose ».

     

    Les femmes du Moyen Âge étaient en fait bien différentes de l'image qu'en donnaient l'Église ou la littérature romantique, très populaire auprès de la noblesse de l'époque.

    A l'âge de la chevalerie, l'adoration de sa dame était l'équivalent, en ce monde, du culte de la Vierge, mais les préceptes romantiques de "l'amour courtois" ne s'appliquaient qu'à une toute petite partie des classes supérieu­res. (Et encore, cette adoration n'était-elle que relative, puisque le droit canon autorisait à battre sa femme)

     

    Pour dépasser les images imposées par l'Église et les romans populaires, et pour découvrir le monde réel des femmes médiévales, nous disposons de lettres, de testaments, de baux commerciaux et documents légaux, de registres de couvents et de domaines seigneuriaux, et aussi d’enluminures et de gravures sur bois des premiers livres imprimés, qui complètent le « tableau » que nous avons de cette époque. 

     

    En fait, au Moyen âge,et surtout au cours du haut Moyen-Âge, les femmes jouissent d’un statut social important.

    Pour comprendre ce qu'était vraiment la vie de la femme en ce temps-là, il nous faut tout d'abord savoir quelle était sa place dans la société.

     

    Était-elle noble, paysanne ou bourgeoise?

     

    Dans chaque classe sociale, les femmes étaient soumises à un schéma bien précis. Mais, dans le même temps, elles se chargeaient souvent des mêmes tâches que les hommes de leur classe.

     

    Les châtelaines étaient très bien formées et exerçaient des responsabilités dans la bonne marche du domaine.

    Comme leur mari s'absentait souvent pour combattre dans les guerres et les croisa­des, la responsabilité de la vie quotidienne de leur fief reposait sur leurs épaules.

     

     

    femmedéfendantunchateau

    Femmes défendant un château avec arcs et arbalètes -

    Walter de Milemete - 1326-27

    Les paysannes devaient assumer toutes les tâches agricoles traditionnelles : la traite des vaches, le brassage de la bière, le filage et le tissage, et même le labourage lorsque cela s'avérait nécessaire.

     

    Les années 1300 à 1550 constituent une période de transition entre la fin du système féodal et les débuts de l'Europe moderne.

     

     

    cardagefilagetissage
    Cardage, Filage et tissage de la laine -

    Boccace XV° s.

     

     

    La principale nouveauté de l'époque est l'avènement d'une bourgeoisie com­merçante.

    Avec la croissance des villes, le pouvoir passe peu à peu des mains des nobles propriétaires terriens et de l'Église à une bourgeoisie en développement. Avec la laïcisation croissante de la société européenne, les langues vernaculaires prennent une place plus importante dans la littérature, qui profite éga­lement de l'invention de l'imprimerie.

    Certains laïcs favorisent ce développement en faisant l'acquisition de bibliothèques, en fai­sant imprimer des livres et en payant des traductions du latin. C'est probablement cette laïcisation qui a permis aux illustrations, qu'il s'agisse d'enluminures ou de gravure sur bois, de dépeindre la vie réelle.

     

    Dans la bourgeoisie en plein développement, les femmes avaient souvent des activités commer­çantes considérées jusque-là comme le domaine réservé des hommes : elles travaillaient comme apothicaires, coiffeuses, artistes, ouvrières de la soie, armurières, tailleurs et autres spécialités requérant un apprentissage.

    La plupart des corporations excluaient les femmes, à l'exception des épouses et des filles des membres de la corporation ayant suivi un apprentissage.

     

     

    femme tailleur

    Femme tailleur coupant un patron -

    Boccace - XV° s.

     

    Certaines femmes étaient établies comme des "femmes soles", terme légal qui signifiait« commerçantes indépendantes ». Il ne s'agissait pas seulement de veuves et de célibataires, mais aussi de femmes mariées qui, dans certains cas, portaient toute la responsabilité financière de leur affaire.

     

     

    unecésarienne

    Certains talents étaient communs aux femmes de toutes les classes. De nombreuses enluminures en dépeignent qui filent, cardent la laine et tissent, car les femmes faisaient tourner à elles seules l'industrie textile de l'époque.  

    Elles étaient également sages-femmes et devaient pou­voir faire face à toutes les urgences médicales et chirurgicales survenant dans leur foyer. Toutefois, si une femme désirait exercer la médecine ou pratiquer certains soins à l'extérieur de chez elle, elle encourait le risque d'une sanction sociale et légale et, pis encore, pouvait être traitée de sorcière.

    Certaines femmes, pourtant - notamment des épouses et des filles de médecins -, recevaient une formation médicale précise.

     

     

    autoportrait

    Les femmes étaient de véritables artistes qui peignaient des fresques, des images ou des portraits religieux et gravaient des bas-reliefs ou du bois.

     

    (Les illustrations proviennent de "The Medieval woman- Illuminated book of days - Ed.Sally Fox)

      

      

    sources : http://ocre-bleu.over-blog.com/article-la-femme-au-moyen-age-60538467.html

      

      

      

      

      

      

     

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     femmeécrivain

    Les femmes au Moyen-âge

                 

    La femme au Moyen Age avait une condition inférieure à celle des hommes entend-on nous partout. "Elle avait moins de droits que les hommes"... Rien n'est plus faux! La femme au Moyen Age avait par exemple autant de "droits" et de pouvoir que l'homme aujourd'hui! Très certainement même bénéficiait-elle d'une bien meilleure considération que de nos jours...

     

    Les canons de la femme

    À partir du 12ème siècle, la femme idéale doit avoir la taille mince, les jambes longues, la poitrine haute et petite (les femmes qui ont une trop forte poitrine doivent la bander). Cette silhouette évolue ensuite pour prendre la forme incurvée d'un S: la tête légèrement inclinée vers l'avant, la poitrine effacée, le ventre et les hanches projetés vers l'avant.

      

     

      

    Les fiançailles

    La jeune fille reçoit un anneau qu’elle glisse à l’annulaire de sa main gauche, que l’on considère comme relié directement au cœur par une veine. Cette cérémonie ouvre une période de 40 jours, les bans.

     

    Le mariage

    Le modèle du mariage chrétien est une invention qui date du treizième siècle. Il s'agit en théorie d'un mariage unique, avec consentement des deux personnes et sans possibilité de divorce. Les jeunes couples se mariant sans le consentement des parents courent le risque d'être déshérités C’est le père qui choisit le conjoint de ses enfants. Les femmes se marient vers 15 ans, et les hommes vers 30 ans. Il est fréquent que les hommes de noblesse aient des concubines qui donnent naissance à ce que l'on appellera au onzième siècle des bâtards.

    Si l'épouse est incapable de donner naissance à un héritier, ces bâtards peuvent parfois hériter de leur père. L'épouse en question, stérile ou ne donnant naissance qu'à des filles, peut aussi être répudiée par son mari, ce dernier voulant s'assurer une descendance.

    L’homme est le maître et la femme est considérée comme une mineure.

      

      CONDITION DE LA FEMME AU MOYEN AGE

    La femme est considérée comme investigatrice du Pêché originel. Objet de l'hérésie soupçonnée de porter maléfices et poison.
    Toujours inassouvie, incapable de maîtriser ses passions dévorantes

    LE MARIAGE


    Les relations amoureuses se partageaient en deux camps :
    les serfs et autres paysans d'un côté, les nobles de l'autre. Les premiers, n'ayant ni pouvoir ni terres, pouvaient se permettre un sentiment amoureux, tandis que pour les derniers, le mariage n'était que l'expression d'intérêts politiques, militaires et économiques, bien loin des contingences amoureuses.

    Pour l’Église, le couple doit être « consentant »

    La cérémonie est ainsi sacralisée, bénie par un prêtre (mais il peut y avoir des exceptions).

    Pour protéger la femme contre son mari, il est ordonné à celui-ci de lui constituer un douaire, un capital, dont le montant est fixé au tiers ou à la moitié de ses biens selon les régions.
    Elles restaient propriétaires entières de leur douaire (ou dot)dont elles restaient totales gérantes, et repartaient avec leur billes en cas de divorce ou de veuvage (voir Aliénor d'Aquitaine....)

    A la mort de la femme, le douaire revient aux enfants de son époux, même si elle est remariée.

    La répudiation est interdite.

    L'adultère est sérieusement condamné.

    Le divorce n'est autorisé qu'en trois cas après une enquête de moralité effectuée par un prêtre et la consultation de témoins :
    - la stérilité ou l'impuissance ;
    - la consanguinité étendue au 7° degré de parenté ;
    - l'ordination ultérieure de l'un des conjoints (de nombreuses femmes furent obligées d'entrer au couvent à une certaine époque. Charlemagne, pour former des alliances, n'hésita pas à utiliser ce procédé).

    *En Écosse, la cérémonie peut se passer de la bénédiction d'un prêtre. Il suffit que les deux conjoints affirment devant témoins être mari et femme pour que le mariage soit effectif.


    LES DROITS


    Les femmes du petit peuple et les bourgeoises jouissent d'un assez grande liberté. Majeures à douze ans, elles sont libres de gérer leurs biens, de se marier et même de voter !
    Bien des métiers leur sont accessibles y compris "barbier" (donc chirurgien). Il y a eu des femmes dans les corporation d'armuriers et chaudronniers…(Duby: histoire de la femme. Il y a 5 volumes suivant les différentes époques)

    *Au XIVe siècle, la poétesse Christine de Pizan milite pour l'égalité des hommes et des femmes. Devenue veuve, pour faire face aux problèmes financiers, elle décide de faire un "métier d'homme" : écrivain !
    Par contre : les premiers mouvements "anti-féministes" de la fin du Moyen-âge exclurent les femmes de certaines guildes.... (comme quoi cette si belle "Renaissance" ne l'a pas été pour tous et toutes!).


    A savoir: il y a eu des fluctuations de ce statut au fil du temps et suivant les régions. La femme avait plus de droit dans le nord, dont les Flandres, Liège, Allemagne, qu' en Italie (encore influencée par le droit romain).

    Les grossesses étaient la cause d'une mortalité féminine très importante, en raison des conditions d'hygiène déplorables.
    Noble ou roturière, une femme dépassait rarement les 36 ans, alors que les hommes avaient une espérance de vie de 44 ans.
    La femme enceinte, est très protégée. De par la Loi, elle peut déroger à une comparution devant un tribunal.
    Lors d'une condamnation à mort, la sentence " ne sera mise à exécution " qu' après la naissance de l' enfant, car l'on ne donne pas la mort à celle qui doit donner la vie.

    Pour la femme noble, il en va tout autrement.

    Dans l'univers violent, agressif, essentiellement viril des châteaux, elle ne compte guère.
    Son sort est lié à la terre, seule garantie du pouvoir. Ainsi est-elle une monnaie d'échange pour les seigneurs qui désirent accroître leurs biens et assurer une descendance.

    Les fillettes sont promises parfois dès leur naissance à des hommes souvent bien plus âgées qu'elles.
    Leur rôle est pourtant non négligeable puisqu'en l'absence de leur époux qui, lorsqu'il n'est pas en guerre, s'adonne à la chasse, c'est à elles de gérer et d'administrer leurs biens.

     

    Le corps, la maternité et l’enfant

    Accoucher, au Moyen Âge, à cause du manque d'hygiène et du peu de moyens dont disposent les sages-femmes, est risqué. Dans les jours précédant « l’enfantement », les parentes, amies et matrones investissent la salle commune. Les sages-femmes (appelées ventrières) font chauffer de l’eau dans une bassine et cuisinent un bouillon pour l’accouchée.

    On se sert d’une chaise pour accoucher, en position debout ou à genoux, en s’appuyant ou non sur le dossier. Par manque de moyens adaptés, les grossesses difficiles sont souvent condamnées. L’emploi de la césarienne n’est autorisé que sur les femmes mortes.

    Une fois sorti du ventre de sa mère, le nouveau – né reçoit une tape sur les fesses pour vérifier qu’il est bien vivant. La ventrière lui coupe le cordon en laissant 4 doigts et le noue. Puis l’enfant est lavé.

    Chez les gens aisés : on le lave avec du vin ou de l’alcool et on le frotte avec du sel, du miel ou du jaune d’œuf. Chez les gens pauvres : on le frictionne avec de la paille humide et tiède.

     

    Pour donner de belles formes, les matrones lui pétrissent le nez, le crâne, les membres et les mamelons (si c’est une fille ) au risque de causer des malformations. Le nouveau – né est ensuite emmailloté dans des langes très serrés, car on croit que s’il n’est pas rectifié dans les premiers jours, il aura les jambes et le dos tordus.

     

    Les enfants

    Les bourgeois ont l’habitude de faire appel à une nourrice. C’est une habitude venant du grand nombre de décès lors des couches. Vers 6 mois, on libère les bras puis, vers 1 an, on dégage ses jambes. On le coiffe d’un bonnet rembourré pour éviter les blessures à la tête. De nombreux nouveaux – nés sont abandonnés souvent à l’entrée d’une église ou devant la porte d’un hôpital. 3 enfants sur 10 ne passent pas la première année soit par manque d’hygiène, soit par maladie.

     

    La prostitution

    Pendant un certain temps, au Moyen Âge, l'Église contrôle la prostitution qui est chose légale. Habituellement, les prostituées sont des servantes, des filles rejetées par leur famille après un viol ou une grossesse clandestine et celles qui n'ont pu se trouver du travail. Le 11ème et le 13ième siècle furent des époques où l'on fit beaucoup pour les prostituées. L'Église considère alors ces femmes non comme des "filles perdues", mais comme des "brebis égarées". Elle les autorise à former une corporation avec tous les privilèges qui y sont attachés. Le pape Innocent III, dans une bulle de 1198, promet même la rémission des péchés aux hommes qui épouseraient une fille de joie...Femmes au Moyen-âge.jpg

     

    Le viol

    Mais la prostitution ne suffit pas à contrôler les "menaces" pesant sur les jeunes filles et les femmes mariées. La personne ayant commis un viol est punie, mais elle ne l'est pas toujours de la même manière. En effet, si la victime est une religieuse, une femme mariée ou une vierge, l'agresseur peut être pendu pour ce qu'il a fait. Cependant, s'il s'agit d'une femme d'une humble condition (une servante par exemple), il s'agit alors de verser à la victime ou à sa famille une indemnité. La punition est donc tributaire du statut social de la femme.

     

    La vie professionnelle de la femme

    En ville, elles travaillent dans le commerce, dans le secteur du textile et en alimentation. Les industries qui apparaissent comme le prolongement d'activités domestiques leur sont plus ou moins réservées: la boulangerie, la fabrication de la bière (en Angleterre, les femmes ont le monopole de la bière et de l"industrie laitière).

     

    En campagne, elles aident leurs époux en aidant à faire la moisson et la fenaison.

     

    Lingères, bonnetières, couturières, tavernières, blanchisseuses sont donc des métiers que les femmes du Moyen Âge ont occupés, mais il ne faut pas pour autant croire qu'elles étaient considérées égales aux hommes. En effet, les salaires féminins sont très inférieurs à ceux des hommes; le travail à domicile, très courant est particulièrement mal payé.

     

    Les veuves

    Une femme veuve peut devenir bénédictine ou dominicaine, mais il faut payer un droit d’entrée. Elle peut choisir de vivre seule, mais risque le viol collectif. Aussi beaucoup se remarient.

      

      

    Source :alain.granier2.free.fr

    photos google

     

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  •  femmes au Moyen Age

    Avec mon étudiant Ian, nous découvrons plusieurs thèmes médiévaux depuis plus d’un an dans le cadre de nos leçons de français à Mosman, en Australie. Après avoir étudié les métiers du Moyen Age, nous avons suivi pendant plusieurs mois le thème passionnant de la vie des femmes au Moyen Age, tout en lisant le livre de Sophie Cassagnes-Brouquet au titre éponyme.

    Mercredi prochain, nous terminerons la lecture des dernières pages du livre, après avoir beaucoup appris sur la réalité de la condition féminine à l’époque des châteaux-forts et des preux chevaliers.

    Dans ce livre, l’on apprend davantage sur le sort de la femme, depuis la petite fille jusqu’à la veuve, ainsi que sur ses conditions sociales : sa place dans la famille, les rapports au sein du couple, la sexualité et le rôle primordial de la maternité.

    Nous avons appris l’existence de femmes actives, travaillant aussi bien à la ville qu’à la campagne, des femmes d’argent et de pouvoir, des intellectuelles et des religieuses, mais aussi des exclues et des marginales comme Hildegarde de Bingen, Christine de Pizan, ou Aliénor d’Aquitaine.

    Loin d’être oubliées, ces femmes réelles et ces femmes fantasmées (comme Mélusine, Iseult ou Guenièvre), sont au cœur du discours du Moyen Âge, entre louange et misogynie.

    Voici quelques passages choisis du livre qui nous ont interpellés :

    « Dans Le Jeu de la feuillée, vers 1286, le trouvère artésien Adam de la Halle fait le portrait de la femme idéale, […] blanche et vermeille, ses cheveux blonds, ondulés, son front bien proportionné, blanc, lisse et dégagé, ses sourcils fins, ses yeux vifs et noirs, son nez fin et droit, ses joues rondes, sa bouche charnue et vermeille, ses dents éclatantes, les bras minces, ses doigts longs, ses ongles roses, ses seins hauts, son ventre saillant, ses hanches étroites et ses chevilles fines » (pages 39-40).

    « Si la vieille femme est considérée comme le symbole de la laideur, le corps de la jeune fille est associée à la pureté et à la blancheur de l’innocence et l’objet de toutes les mises en garde. La beauté féminine, tantôt redoutée, est un objet de fantasmes pour les clercs comme pour les laïcs » (page 39)

    « De nombreuses vies de moines, en particulier celles de Saint Antoine et de Saint Benoît, reprennent le topos du diable déguisé en jeune fille afin de mettre à l’épreuve le saint homme. La jeune fille aux longs cheveux, la sirène sont les symboles de ces démons succubes qui s’incarnent dans un corps féminin pour faire chuter les plus vertueux » (page 54).

    « Si la jeune femme est une tentatrice, la vieille sale et répugnante incarne la sorcière et le visage de la mort. Avec la ménopause, elle ne peut plus évacuer les humeurs dangereuses que produit son corps, elle les garde en elle et devient aussi nocive que le poison le plus violent » (page 58).

    Nous avons été frappés par le cruel destin des recluses :

    « La recluse est une femme qui s’enferme à vie dans une petite cellule murée, le reclusoir. Elles sont nombreuses dans toutes les villes médiévales. Vers 1230, Rome ne compte pas moins de deux cent soixante recluses. Cette situation, qui peut nous sembler terrible, résulte d’un choix volontaire, mais irréversible. La candidate à la réclusion est interrogée par l’évêque qui l’autorise à s’enfermer vivante et accomplit le rite qui met fin à sa vie sociale. Elle assiste à ses propres funérailles devant le clergé et le peuple, avec messe de requiem et extrême-onction, puis est enfermée solennellement. Pour bien signifier cette mort symbolique, une tombe est creusée à l’intérieur du reclusoir. La porte est définitivement fermée, la serrure cachetée à la cire ou cimentée à l’extérieur. La recluse ne peut communiquer avec l’extérieur que par une petite fenêtre par où on lui passe le nécessaire. Elle est totalement dépendante ; si on l’oublie elle meurt de faim, de soif, ou de froid… » (page 105).

    Mais ce qui nous a surpris le plus, ce sont les différents rapports sociaux qui existaient entre les hommes et les femmes et surtout certains traits descriptifs misogynes décrits dans le livre qui sont parfois encore d’actualité : on accuse la femme d’être bavarde, criarde, querelleuse, insensée, désobéissante et rebelle. L’homme doit se méfier de sa femme car elle est capable de semer le trouble dans son ménage, et de surcroît dans la vie de l’église. Dans Il Reggimento, l’humaniste Francesco da Barberini a consigné quelques recommandations aux femmes, souvent associées à des pratiques stéréotypées négatives :

    « Si tu deviens boulangère, chasse de ta boulangerie les bavardages pervers et ne laisse pas les servantes combiner des alliances contre leur maîtresse. […] Si tu tiens auberge ou taverne, vends les choses non ta personne, car si tu as (la chance) de quelque beauté, ne la compte pas dans les denrées (à vendre). A qui vient à ton auberge, ne saisis pas ses biens en usant de flatterie, ne le retiens pas et ne lui fais pas quitter son chemin, ne vends pas des plats réchauffés, ni de viande avariée au lieu de bonne viande » (page 89).

    Si comme nous, vous aimeriez en savoir plus sur ce sujet passionnant de la vie des femmes au Moyen Age, procurez-vous le livre « La vie des femmes au Moyen Age » de Sophie Cassagnes-Brouquet sur Amazon.fr, sur Alapage.fr ou sur Fnac.fr. L’ISBN est 978-2-7373-4642-2

    Bonne lecture !

      

    Article écrit par FRENCH MOMENTS -

    blog sources : http://www.frenchmomentsblog.com/?p=417***

      

      

      

     

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    Les femmes d'affaires au moyen âge ( I )

     
    Au XI' siècle, en Bigorre, les femmes sont appelées à discuter des contrats communaux lorsqu'elles sont propriétaires. On connaît l'exemple de la vicomtesse Ermengarde qui reste seigneur du fief de Narbonne, hérité de son père, pendant cinquante ans, à partir de 1134. Détenant le pouvoir effectif malgré des maris successifs, elle commence stratégiquement par s'affranchir de la tutelle du comte de Toulouse pour placer ses biens sous la protection du roi de France. Elle sait se faire obéir et suivre par ses sujets dans ses décisions de chef d'Etat, décidant la guerre et signant les traités.
             
     Pendant la guerre de Cent Ans, alors que leur mari guerroie fièrement, certaines d'entre elles se révèlent de remarquables femmes d'affaires. Eustache de Beauçay, épouse du sire d'Olivet, et Jeanne de Chalon, noble bourguignonne, en sont les plus beaux exemples. A la tête d'un élevage, la première vers 1340, la seconde plus d'un siècle plus tard, elles réussissent toutes deux à négocier la vente et l'achat des bêtes, leur habileté commerciale permettant de faire prospérer leur entreprise et leur domaine. Toutefois, au fil du temps, les hommes se sentent menacés par le pouvoir grandissant des femmes; ils invoquent, lors de l'assemblée des états généraux de février 1317, la loi salique pour les écarter du pouvoir.
     
    A l'instar d'Elisabeth de Thuringe, de nombreuses femmes font des dons ou lèguent à leur mort leurs biens et propriétés à l'Eglise, au détriment de leur lignée. Et cela, au grand dam des hommes de la famille qui s'appliquent de plus en plus au cours des siècles à faire intégrer dans la législation le renforcement des droits de tutelle et la limitation des droits de propriété et d'héritage accordés aux femmes.
    Les femmes d'affaires au moyen âge ( I )

     

    Du XIe au XVe siècle, les femmes exercent près de 150 métiers: certains leur sont exclusivement réservés. Elles entrent en compétition avec les hommes et certaines travaillent en collaboration avec leurs maris.

     

    Les tâches domestiques que les femmes font sont de la préparation des repas à l'entretien du château. Elles font aussi le ménage.

     

    Beaucoup de femmes travaillent les métaux. On rencontre donc des femmes qui sont joaillières, ferronnières, serrurières, chaudronnières, faiseuses de cottes de mailles, de fers à cheval, de boucles de chaînes, de vaisselle et de pots en étain.

     

    C'est au XVIIe siècle que la femme prend obligatoirement et pour quelques siècles le nom de son mari.

     

    En conclusion, je dois dire que les femmes deviennent de plus en plus responsables au Moyen Âge.

     

     

      
     
     
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