• Le Petit CEMOI

      

      

      

    C'était hier...

    Evoquer la naissance du CEMOI, c'est faire revivre Bouchayer-Viallet, mais aussi s'attarder rue Ampère.
    Cette rue qui, au début de notre siècle encore, s'appelait le chemin des 120 toises.Un chemin de terre tracé parallèlement au Drac, à 120 toises (240 m) de ce dernier, parcouru par des gardes chargés de surveiller les digues du Drac et signaler les infiltrations. A part la ferme Joubert installée vers 1895, les lieux sont déserts.

    A partir de 1900, Bouchayer & Viallet développent leurs fabrications sur des terrains acquis depuis peu. Au fil des ans, ils agrandissent le domaine qui, en 1914, couvre une bande considérable située entre la rue Ampère et le Drac, du Cours Berriat à Bachelard.

     

    centre CEMOI de Grenoble

     


    Pendant la Grande Guerre, Bouchayer & Viallet fabriquent des obus, occupent jusqu'à 3000 personnes dont 1000 femmes. Dès 1917, Aimé Bouchayer, le parton, pense que la situation cessera bien un jour, et qu'il lui faudra offrir du travail à tous, en particulier aux femmes. Sur les conseils de son ami le ministre Loucheur, il avait acheté une petite fabrique de chocolat, rue de Strasbourg, le Chocolat Dauphin, dont les fabrications souffraient des restrictions de cacao et de sucre. Son projet était d'installer une chocolaterie moderne sur ses terrains de la rue Ampère, sur 5000 m2 et, le moment venu, d'y transférer le personnel.

     

      

      

    L'armistice est signé le 11 novembre 1918. Mais dès le dimanche 10 novembre, le  ministre Loucheur avait convoqué au Ministère de la Guerre les industriels qui avaient travaillé pour l'armée, les invitant à prendre les dispositions nécessaires pour solutionner les problèmes soulevés par le retour des hommes. Les femmes, venues nombreuses travailler dans les usines d'armement, devaient retrouver du travail. Aimé Bouchayer accélère alors la construction de la chocolaterie de la rue Ampère, constitue le capital social, prépare le transfert de 600 ouvrières, commande des machines en Suisse, trouve un directeur compétent, Félix Cartier-Millon, qui venait de quitter l'entreprise familiale Lustucru.

    Mais les déboires vont s'accumuler. Le 15 avril 1919, la petite usine de la rue de Strasbourg, après avoir repris une bonne activité, est détruite par un incendie. Il faut donc précipiter le démarrage de la grande usine rue Ampère, hâter la formation du personnel, trouver les clients, car les promesses d'achat de chocolat faites l'année précédente par les armées française et américaine n'ont pas de suite. La situation financière est catastrophique. On doit se résoudre à céder la belle usine neuve à un chocolatier de métier et de grand renom : Cémoi.

    Jean Linossier

    Le C.E.M.O.I.

    L'usine Cémoi, reconvertie depuis 1979 en Centre d'Entreprises, de Métiers et d'Opérations Industrielles, est aujourd'hui propriété de la Ville de Grenoble.

    41 structures de tailles diverses se partagent aujourd'hui les différents lots mis à la disposition de ses locataires par la Régie Foncière de la Ville. cf lien.

      

    Le CEMOI est situé dans un secteur que la Ville de Grenoble s'emploie à requalifier: Europole qui a été rempli au niveau industriel, Minatec le pôle d'innovation sur les micro et nanotechnologies, la Cité Scolaire Internationale, la zone Bouchayer-Viallet... Depuis quelques années, la Ville de Grenoble s'emploie a regrouper dans le CEMOI des entreprises et des services qui ont en commun d'être des facteurs d'innovation et de créativité.

      

      

    Bibliographie non exhaustive :

    - "Bouchayer & Viallet à Grenoble"  par Hervé Bienfait - Libris 2004
    - "Bouchayer & Viallet pendant la guerre 1914-1918" par Robert Bouchayer - La Pierre et l'Écrit 1994)
    - "La Dauphinoise, histoire d'une entreprise au pays de la Houille Blanche" par Jean Linossier - PUG 1998
    - "Bouchayer & Viallet, photographies" par Isabelle Vernus et Jean Linossier, Archives Départementales de l'Isère 

      

      

      

    SOURCES : http://www.centrecemoi.org/hier.htm

    photos lien et google

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  • Avant le chocolat, il y a le cacao.

    Les Mayas appelaient cet arbre Cacahuaquchtl. Et les dieux, dans leur grande générosité, permettaient à l'élite, dans des circonstances bien codifiées, de consommer leur nourriture…

     
    Christophe Colomb - Portrait réalisé par le peintre florentin Ridolfo Ghirlandaio

    Le chocolat devint le compagnon des grands explorateurs. Christophe Colomb, Hernan Cortés et bien d'autres succombèrent à ses charmes. Cortés revient en Espagne en 1528. Il rapporte des produits inconnus: tomate, haricot blanc, pomme de terre, maïs, piment, tabac et chocolat. Il dit alors à Charles V : " Une tasse de cette précieuse boisson permet à un homme de marcher un jour entier sans manger ".

      Avant le chocolat, il y a le CACAO...
    Cortès

    Les premières cargaisons de cacao arrivent en Espagne en 1585. Préparé dans des monastères, le chocolat est très cher. Il devient un met royal, lourdement taxé et donc hors de prix pour le peuple.

      Avant le chocolat, il y a le CACAO...
    Galion

    Il est servi dans un pot à couvercle percé pour y introduire le moulinet et est bu dans des tasses plus hautes que celles du café, autre boisson à la mode. Les espagnols se mettent à boire du chocolat chaud, inconnu des Aztèques. Ils fabriquent les premières tablettes pour pouvoir le transporter facilement. L'engouement pour le chocolat se développe donc en Espagne bien avant  le reste de l'Europe. Mais, peu coûteux à la production et de culture aisée, le cacao séduit les planteurs et, comme le sucre, contribue à l'essor de l'esclavage.

    C'est aux Pays-Bas, terres espagnoles, que le chocolat s'étend d'abord. Les premières fèves sont introduites en Italie, par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, en 1559. Les chocolatiers italiens, experts dans l'art de le préparer, l’exportent en Autriche, en Suisse, en Allemagne et en France.

    En 1609, les juifs chassés d'Espagne arrivent à Bayonne et vont faire de la ville le principal centre de production français.

    Madame de Sévigné, écrivait alors à sa fille qu’elle en buvait soir et matin : « Voilà de quoi je le trouve plaisant, c’est qu’il agit selon l’intention. »

    Parmi ses plus fidèles admiratrices, Marie-Thérèse, infante d'Espagne et épouse de Louis XIV, dont on disait « Le Roi et le chocolat sont les deux seules passions de la reine ». On accusa Fagon, médecin de sa Majesté d’avoir préparé un chocolat de onze heures qui hâta son trépas et permit à Madame de Maintenon, qui préparait elle-même son chocolat (c’était prudent !), de s’occuper enfin du Roi !

    Les années 1820 marquent les débuts du «chocolat pour tous».

    Fondateur d’une dynastie chocolatière, Antoine-Brutus Menier (1795-1853), pharmacien spécialisé dans les poudres, vend du chocolat en tablettes enveloppées de papier jaune. Son fils, Emile-Justin sera surnommé le Baron Cacao. Avant le chocolat, il y a le CACAO...

    Cailler est la plus ancienne marque de chocolat suisse. La marque est née en 1819. Brillat -Savarin, en 1826, préconisait le chocolat à ceux qui «  auraient bu quelques traits de trop à la coupe des voluptés ».

     Avant le chocolat, il y a le CACAO...

    Le hollandais Van Houten, fabricant à Amsterdam, invente en 1828, la solubilisation du cacao. : c’est le premier brevet de chocolat en poudre.

    En 1847, la première tablette de chocolat est créée.

     

     Avant le chocolat, il y a le CACAO...

    Rodolphe Lindt (1855 -1909) dépose en 1879 un brevet qui marque la création du chocolat fondant par le procédé du conchage.

     

    Henri Nestlé (1814-1890), grâce au procédé de condensation du lait, permet l’invention, en 1875, du chocolat au lait à croquer.

    L’Anglais, Charles Barry, développe en 1842 une activité de négoce à Londres.

    Le Suisse Charles Amédée Kohler découvre le chocolat aux noisettes en 1830.

    Philippe Suchard découvre que la plaque coûte trois jours du salaire d’un ouvrier. En 1825, il produit alors entre 25 et 30 kg de chocolat par jour avec un seul ouvrier, et, en 1901, vient le fameux emballage mauve.

     Avant le chocolat, il y a le CACAO...

    En 1884, Albert Poulain invente le petit déjeuner à la crème vanillée.

     

    Dès le début du XXème siècle, la chaîne Menier est automatisée, permettant une fabrication en série des tablettes : la première chocolaterie industrielle !

    En 1912, Jean Neuhaus créé la praline et lance ses tablettes ornées du célèbre éléphant.

    En 1923, Franck Mars invente et lance, à Chicago, la première barre chocolatée!

    Et la liste des grands noms du chocolat continue de s’allonger encore pour le plus grands plaisirs des chocolâtres. Quel dommage que ce mot ne devînt pas français !

    Et si la Suisse reste un des hauts lieux du chocolat, il est souvent au lait ce qui, je le répète est incompatible avec la « chocolatrie ».

     

    N'oublions pas les délicieux chocolats du commerce équitable.

     

    article écrit par Madame KÖNIG, professeur de Sciences Naturelles.

     http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/botanique/d/le-chocolat-histoire-saveurs-et-degustation_753/c3/221/p2/

     

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