• L'élevage au moyen âge

     

    Aubracs


    Les opérations consistent à gérer la reproduction des animaux adultes pour les multiplier, leur fournir gite, nourriture, soins, en vue de leur utilisation et/ou de leur production.

    Les produits de l'élevage sont :

    Les animaux eux-mêmes (jeunes pour l'accroissement des troupeaux, animaux de repeuplement de territoire de chasse ou de pêche, ) ;

    Les produits animaux pour l'alimentation humaine (ou animale) : viande, poisson, coquillages, lait, œufs, miel ;
     

     

    Des produits non alimentaires : poils, laine, cuir, plumes,

    duvet, fourrure, corne, soie, etc. ;
     

     

    Des sous produits : fumier, lisier.
    Le travail (animaux de trait, furet de chasse ...).

    Les premiers hommes vivaient de cueillette et de chasse.

    Le passage vers l'agriculture et l'élevage est généralement présenté comme "naturel", ce qui est une façon élégante d'éviter de répondre à la question du pourquoi et du comment ... Pourtant, les deux types de pratiques sont totalement opposés, les peuples qui vivent de l'une sont assez généralement en guerre totale avec ceux préférant l'autre, et on ne connait pas les pratiques intermédiaires qui pourraient expliquer le glissement de l'une vers l'autre...

     



    De plus, si on examine l'affaire, il faut bien reconnaitre que au plan économique, la chasse est une pratique rapide et relativement facile, très rentable puisqu'elle ne requiert qu'un outil simple et un peu de temps. L'élevage est, par comparaison, un investissement énorme en temps, en soins, en risques (morsure ou coups, maladie et parasites d'un animal pas facile à contrôler ; perte du cheptel sous la dent d'un prédateur ou d'un chasseur, etc.), pour un rapport qui est finalement celui d'une simple chasse. L'élevage ne peut devenir rentable qu'avec de la chance, et après des générations d'efforts pour sélectionner les lignées animales les plus dociles et les plus adaptées à une vie commune avec les hommes, et l'accumulation d'un capital (cheptel) très important ; mais pendant tout ce temps -- éventuellement des siècles--, loin d'être une affaire rentable, s'était un véritable gaspillage de ressources.

    Sur le plan social, les relations que peuvent nouer les chasseurs ou les éleveurs sont très différentes. Le chasseur est un individu armé et habituer à tuer, qui attire le respect, il lui est facile de défendre son territoire de chasse ... ou de l'évacuer face à un adversaire plus fort. Les chasseurs peuvent, et parfois doivent, coopérer pour s'attaquer à des proies trop grosses, trop agressives, ou trop mobiles, mais c'est une coopération fluide qui peut se nouer et se dénouer sans difficulté.

     

    Le chasseur peut s'attaquer à un autre groupe sans prendre trop de risque : il n'a pas grand chose à perdre, et peut prendre l'initiative d'une agression. L'éleveur, est sur tous ces plans, dans une position pratiquement opposée, et bien moins favorable.

    Dans ces conditions, la logique voudrait plutôt que l'éleveur abandonne sa pratique pour se faire chasseur, plutôt que le contraire ! Ainsi, il y a bien un mystère de l'apparition de l'élevage, dont l'explication a peut-être été trouvée chez les Aïnus avec leur rituel de l'ours : l'élevage pourrait avoir été un produit d'un rituel sacrificiel, un animal, élevé comme un membre de la famille et en son sein, servant aux sacrifice lorsqu'un rituel l'exige. La domestication donnant alors (ou non) un résultat en fonction de l'animal utilisé : loup conduisant à l'apparition du chien, bovin sauvage, ou ... ours chez les Aïnus, ce qui ne mène à rien d'utile mais nous donne une piste explicative.

    L'élevage

    Le premier animal domestiqué est, semble-t-il, le loup. Le chasseur admirait légitimement le loup, dont il a souvent fait son totem et, au sens propre, un membre de sa famille. Ainsi apparu le chien, compagnon de chasse des plus efficace, pour le plus grand bénéfice du chasseur et celui, si on ose dire, du chien.


    Les premières traces d'élevages d'herbivores ont été découvertes en Mésopotamie il y a plus de 8000 ans. Elles sont associées à un culte de tauromachique, avec des jeux (dangereux) dont la corrida est une lointaine descendante.

    Pendant le Haut Moyen Âge en Europe, la consommation de viande était relativement importante[2]. Fernand Braudel écrivait que "Des siècles durant, au Moyen Âge, elle (L'Europe) a connu des tables surchargées de viandes et des consommations à la limite du possible"[3]. L'élevage fournissait d'autres ressources telles que le lait, le cuir, la laine et la graisse. Il permit une civilisation de l'objet au XIIIe siècle : le cuir était transformé en chaussures ; le parchemin était de la peau traitée. La laine alimentait l'industrie drapière. Les boyaux et les cornes entraient dans la fabrication d'instruments de musique.

    Les paysans utilisaient la force des animaux pour les travaux agricoles : bœufs et chevaux tiraient la charrue ou la herse. Ils réalisaient les corvées de charrois (transport de vin, de blé, de bois, de paille ...). Les chevaux halaient les navires sur les fleuves. Ils étaient le bien le plus précieux des chevaliers. Certains moulins utilisaient leur force de travail. L'élevage fournissait de manière indirecte des fumures pour amender les terres.

     

     

    Les animaux

    Le cheptel médiéval était essentiellement constitué de bœufs, de moutons et de porcs. La proportion de chaque espèce dépendait des régions : dans la zone méditerranéenne, les ovicapridés l'emportaient nettement en nombre. Elle dépendait aussi de l'époque : avec les grands défrichements, la proportion des porcs tend à diminuer. La fin du Moyen Âge voit l'essor de l'élevage spéculatif.


    Les bovidés jusqu’à l’avènement de la révolution industrielle l’élevage bovin était essentiellement destiné à la production de la force de travail. Leur utilisation comme source de nourriture était marginale, la plupart du temps l’abattage se limitait aux animaux n’étant plus en mesure par leur vieillesse ou maladie d’exercer leur fonction. Les premiers renseignements conservant l’élevage de bovins dans les Pouilles datent du Moyen-âge où les bœufs étaient les principaux animaux chargés du travail aux champs de grandes tailles. Par leur coût très élevé, il restait l’apanage de quelques riches propriétaires et/ou seigneurs féodaux.

    Leur élevage nécessite des espaces herbagers (prés, prairies, pâturages). Après les moissons, ils broutent les restes des épis : c'est la vaine pâture. Ils sont aussi emmenés sur les terres laissées au repos (friche) qu'ils engraissent de leur fumure. Leur fumier est récupéré lorsqu'ils sont en stabulation pour être épandu sur l'ager. Pendant l'hiver, ils sont nourris grâce au foin. Dès le XIIe siècle en Flandre, les paysans leur donnent un complément de légumineuses.

    Les ovi-caprinés sont élevés pour leur laine, et, dans une moindre mesure pour leur viande et leur lait. Ils font l'objet d'une transhumance en montagne et leur nombre a tendance à augmenter à la fin du Moyen Âge.
     

                         

    Delicious Yahoo!

    votre commentaire
  •   

      

    Au début du XIXe siècle, le monde paysan, marqué par une permanence des structures sociales et des techniques agraires, occupe une grande place dans la société française. Même si son importance est minimisée par sa place politique et sociale, la grande majorité des Français est alors composée de paysans. Le système agricole est encore très fragile et soumis à de nombreux aléas (notamment météorologiques), l'économie agricole est encore une juxtaposition de systèmes régionaux.

    À la fin du XIXe siècle, le monde paysan a effectué une première révolution et a connu son apogée, l'agriculture s'est modernisée et le marché agricole s'est unifié; la paysannerie a un poids important dans la vie politique du pays. Au début du XXe siècle, elle semble entrer dans une phase de déclin, une vaste redistribution des hommes est en cours sur l'ensemble du territoire, l'agriculture n'est plus la seule source de production, le secteur industriel est en plein essor et la civilisation urbaine pénètre les campagnes. L'exode rural est cependant plus tardif en France qu'ailleurs, et ce n'est que lors des Trente Glorieuses que la modernisation réelle de l'agriculture et du statut du paysan, qui périclite, remplacé par le statut d'exploitant agricole, est effective.

    Sommaire

     

    La paysannerie entre l'Ancien Régime et la Restauration (1789-1815)

    Entre la fin de l'Ancien Régime et la Restauration en 1815, la paysannerie va connaître une véritable révolution, tant juridique que sociale. Alexis de Tocqueville dans son ouvrage sur l'Ancien Régime et la Révolution (1856), montre bien que l’œuvre de la Révolution fut de libérer le sol pour un moment, ainsi que la capacité d’entreprendre de la paysannerie française.

    La paysannerie de l'ancien régime est marquée par un nombre important de pesanteurs, aussi bien dans le domaine agricole que dans le domaine social, la paysannerie est alors dominée et dépendante. La « révolution agricole » du 17e est un mythe, l'économie agricole reste étriquée, et l'agriculture n'a pas encore domestiqué la nature, d'où l'hypersensibilité de la production agricole à la météo. Les pratiques agricoles restent traditionnelles (jachères relativement longues, cultures sur brûlis…), et il n'existe pas de véritable marché agricole à l’échelle nationale, ce n'est qu'une juxtaposition de systèmes agricoles régionaux mal connectés entre eux (enclavement).

      

    La Révolution va modifier l'ensemble des pesanteurs de l'ordre social qui pèsent sur la France de l'époque. Tout d'abord concernant la propriété de la terre, les paysans n'étaient pas dans leur majorité propriétaires de la terre, celle-ci constituait un placement et était une source de prestige accaparée des grands propriétaires: noblesse, clergé et bourgeoisie urbaine, qui possédaient à peu près 55 % des terres agricoles, souvent les meilleures, il faut ajouter le poids des droits seigneuriaux et les privilèges qui faisaient de la noblesse rurale la seule autorité. Les paysans qui possédaient peu ou pas de biens propres devaient travailler pour autrui par différents moyens: le métayage, le fermage, ou encore par le salariat agricole.

    Gouvernante dans une maison bourgeoise

      

    Il y avait donc déjà de grandes disparités de condition, de revenu et de statut à l'intérieur de la paysannerie de l'ancien régime. La majorité de la paysannerie était alors modeste et peu instruite, les relations sociales étaient alors basées sur la communauté rurale (paroisse) qui était à la fois un secours pour le faible et un frein à la modernisation, et sur laquelle pesait la société d'ordres.

    La crise de subsistance de la fin du XVIIe siècle s'est généralisée en 1789, se combinant avec une crise politique, il y a bien une révolution paysanne dans la révolution de 1789.

    La crise économique de la fin des années 1780 est d'abord liée à une crise de subsistance généralisée et une crise de la paysannerie accablée par les privilèges seigneuriaux (on peut constater cet accablement dans les cahiers de doléances remis au roi).

    Cependant le monde paysan a bien peu participé aux évènements politiques parisiens qui ont fait la Révolution (deux députés du Tiers-état seulement étaient laboureurs). Mais les évènements révolutionnaires vont provoquer une agitation en province, c'est la Grande Peur, durant laquelle la paysannerie (en tout cas une partie) désorientée va régler ses comptes socio-économiques avec la noblesse, poussant l'Assemblée à abolir tous les privilèges durant la nuit du 4 août 1789. C'est un changement juridique radical pour la paysannerie, libéré d'une source de contraintes de tout ordre (juridique, économique…). Cela va d'un coup lever toutes les pesanteurs liées à la féodalité.

      

    Le deuxième événement qui va changer la paysannerie est la vente des biens nationaux (ensemble des biens de l'Église mis à disposition de la Nation et biens saisis des nobles émigrés). La vente des biens nationaux pendant la période révolutionnaire constitue une vaste redistribution des terres, la Révolution exalte la propriété et permet aux paysans de s'approprier la terre qu'ils possédaient si peu. Mais cette redistribution de terres a surtout favorisé le haut de l'échelle sociale paysanne et les bourgeois pour qui la terre reste un placement rentable. La redistribution par la vente des biens nationaux est relativement opaque, si elle constitue un pas important pour la paysannerie dans la possession de sa terre, elle ne profite pas à la majorité des paysans les plus pauvres qui n'ont pas eu les moyens d'acheter ces biens.

    La Révolution va aussi constituer un véritable éclatement du groupe paysan. Cet éclatement va se faire progressivement, mais c'est tout un ensemble de mesures révolutionnaires, le poids de la guerre et des éléments d'ordre local qui vont éclater le groupe paysan. Le poids de la guerre va être essentiellement porté par la paysannerie, parce qu'ils sont les plus nombreux, ce sont eux qui sont les plus touchés par les levées en masse de soldats, c'est aussi chez eux que l'on vient réquisitionner les bêtes, qui servent souvent aux travaux des champs, c'est eux qui subissent le plus les effets de la guerre, l'appauvrissement, le brigandage

      

      

    La vente des biens nationaux va aussi constituer un facteur d'éclatement de la paysannerie, d'abord parce qu'elle crée une différence fondamentale entre celui qui possède la terre et celui qui n'en a pas assez pour en vivre, ensuite parce que la vente des biens nationaux va dresser les paysans contre les bourgeois des villes qui achètent cette terre nouvelle, selon des modalités différentes en fonction d'éléments locaux.

    Les différends entre le gouvernement révolutionnaire et l'Église, vont aussi influencer les réactions paysannes dans certaines régions, surtout à l'ouest où la Vendée se révolte. Il y a une véritable césure paysanne.

    Le régime impérial de Napoléon va constituer une véritable stabilisation pour la paysannerie française.

    Tout d'abord pour la première fois depuis 1789, Napoléon va instituer un régime d'ordre. L'ordre public est rétabli, les déserteurs sont pourchassés, les bandes armées réduites, les chouans et vendéens sont écrasés par la force lorsque l'apaisement religieux n'a pas suffi. L'ordre religieux est rétabli, le concordat est signé en 1801, liant l'État impérial à l'Église, des mesures d'apaisement sont décidées.

      

    L'ordre administratif est lui aussi rétabli, l'administration napoléonienne est une des plus efficaces de l'époque, les préfets en sont un élément. La mise en place de codes (code pénal, code civil de 1804, code commercial de 1807…) constitue aussi une source de stabilisation juridique.

    Ensuite, la conjoncture économique devient plus favorable à la paysannerie, et la hausse des prix agricoles va profiter à la paysannerie française. L'insécurité alimentaire est petit à petit résorbée par la diffusion de la pomme de terre (mais aussi de la betterave) et la culture céréalière (le blé prend le pas sur les céréales plus pauvres), les disettes sont plus rares, la dernière sera celle de 1812.

    Mais l'Empire va aussi être une source de mécontentements pour la paysannerie. Les défaites militaires et la conscription pèsent essentiellement sur les paysans, la pression fiscale augmente et pèse sur les paysans, le conflit avec le Pape relance l'agitation à l'Ouest et relance une petite chouannerie. La légende noire de l'ogre Napoléon va dominer pendant plusieurs années.

      

      

    Les lentes mutations du monde paysan entre 1815 et 1870: l'apogée du monde paysan

    De 1815 jusqu'à la fin du Second Empire, la paysannerie française va connaître un ensemble de lentes mutations qui vont la mener à son apogée.

    La croissance agricole est incontestable, entre 1815 et 1851 la production agricole augmente de 78 %, le blé progresse, comme la pomme de terre qui améliore grandement la sécurité alimentaire. Cette croissance est obtenue par une augmentation du travail et le recul de la jachère plus que par le progrès technique, l'agronomie n'est pas une priorité et le manque de possibilités de crédit hormis auprès des usuriers et notaires est un frein. Les impulsions données à l'agriculture sont plutôt extérieures, l'amélioration des communications, le lancement de grands travaux unifient le marché agricole et donnent une impulsion à certaines régions dont l'agriculture a des visées commerciales. Cependant le marché rural a encore un faible effet d'entraînement sur l'industrie naissante. Jusqu'en 1860, la terre constitue encore une source de rente, mais à partir de cette date l'immobilier et l'industrie deviennent de plus en plus attrayants.

      

      

    La population rurale pratique la pluriactivité afin de compléter ses revenus, en hiver les paysans inactifs pratiquent l'artisanat à domicile ou travaillent dans des manufactures installées en milieu rural (salariat occasionnel), c'est particulièrement vrai dans le textile et la confection. Les ouvriers de l'époque pratiquent occasionnellement la culture (moissons ou jardins ouvriers). Le surpeuplement rural que l'on peut constater par certains signes: la proportion de mendiants encore importante ou le malthusianisme des notables est dû à une natalité encore forte et à une amélioration de la nourriture. L'émigration rurale se fait plutôt vers les villes ou vers les régions agricoles où il y a du travail saisonnier, très peu à l'étranger. L'exode rural vers les emplois industriels est un mythe, l'émigration rurale se fait pour échapper à sa condition, pas par attrait pour les emplois industriels.

      

     Le quotidien des paysans s'améliore tant au niveau de la nourriture qu'au niveau matériel: la majorité des paysans ont désormais du mobilier (exemple: pendule). L'amélioration des communications entraîne une ouverture culturelle plus grande, le début de l'instruction, Maurice Agulhon souligne le rôle du « monsieur » instruit, intermédiaire culturel et politique.

      

      

    C'est aussi l'époque où la paysannerie entre en politique, la période de la Restauration a conféré un poids politique important à la propriété foncière du fait du cens, mais celui-ci exclut presque la totalité de la paysannerie qui n'est pas assez riche pour pouvoir voter. La paysannerie marginalisée n'est pas politisée et est encore largement influencée par les nobles, notables ruraux ou les curés (par exemple Tocqueville[Qui ?] emmène ses paysans voter pour lui). La véritable entrée en politique se fait en 1848 avec le suffrage universel : à ce moment, les paysans constituent plus de 75 % de la population, soit la majorité à eux seuls, et tous les courants politiques vont se lancer à l'assaut du vote paysan. Le soutien à l'Empire constitue peut-être un rejet de la république de la ville, des notables (républicains)…

      [jab2_millet_001i.jpg]

      

    La paysannerie devient un fidèle soutien à l'Empire, sûrement à cause de cette volonté de sortir du clivage entre les « blancs » et les « rouges », de la conjoncture économique favorable, de la politique de grands travaux (voir le livre d'Alain Corbin, Le village des cannibales)…Le Second Empire constitue une période d'apogée du monde paysan au sein de la société du fait de la prospérité économique, du nombre encore important de paysans, du soutien politique qu'il constitue pour le régime, et de son identité culturelle encore forte.

      

      

    Parenthèse sur la participation à la vie politique en France (de 1789 à 1870)

    Le XIXe siècle voit apparaître notre vie politique moderne. Cette politisation se traduit par la diffusion dans les masses, et particulièrement dans la classe paysanne, du jeu démocratique mais aussi par le processus d'acquisitions des grands principes de la Révolution française de 1789.

    Une nouvelle classe paysanne apparaît alors et se fédère implicitement, et son émancipation est rendue possible par la Révolution de 1789. Particulièrement, c'est l'établissement de la supériorité du droit naturel sur le droit positif, consacré par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, qui, en affirmant un droit à la propriété comme un droit fondamental, permet aux paysans d'exister par leurs terres.

    Cet élan d'instauration des libertés nouvelles est freiné - voire stoppé - par un Premier Empire belliqueux et par un certain cléricalisme, puisque le Concordat de 1801 lie l'Empire au catholicisme. Les guerres napoléoniennes, responsables de près d'un million de morts - essentiellement des paysans - sont en fait à l'origine de la formation d'une sorte de culte napoléonien, c'est-à-dire une forme d'adoration des campagnes aux guerres de conquêtes et aux nombreuses victoires (et défaites) de Napoléon Ier. Ce culte se traduit dans les campagnes notamment par de grandes veillées organisées autour des vétérans, telles qu'elles sont décrites par exemple dans Le médecin de campagne de Balzac.

      

      

      

    Le paysan doit aussi faire face à l'Empire qui tente d'exercer sur lui une domination, avec l'aide du clergé à qui il est associé depuis le Concordat. En effet, en l'absence d'éducation politique, d'instruction, et d'une véritable école républicaine, le paysan peut difficilement s'intégrer à la vie politique et reste ainsi dans une forme d'ignorance la plus totale. C'est ainsi que, manipulé, il peut suivre une tendance contraire à ses aspirations nées de la Révolution de 1789. Cette ignorance explique en grande partie l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, candidat non républicain mais porté par la gloire de son oncle à la présidence de la IIe République.

      

    Cependant, le paysan a peu à peu la possibilité de s'exprimer politiquement, par l'élargissement progressif du droit de vote (lois de 1817 et 1831) d'abord, jusqu'à la première élection au suffrage universel direct (masculin) au lendemain de la Révolution de 1848. Le résultat de cette politisation, amorcée dès 1789, fait désormais de lui un « citoyen actif ». Néanmoins, dans l'esprit de certains républicains de l'époque (dont Jules Grévy), ce nouvel outil démocratique qu'est le suffrage universel appliqué à l'élection du Président de la République peut être au final nocif à la République.

      

    Dans un discours prononcé devant l'Assemblée constituante en octobre 1848, celui-ci, en tant que député, avait déjà averti les élus du risque pour la République d'élire son président au suffrage universel. En effet, c'est ce mode de scrutin qui a amené au pouvoir celui qui, en 1852, proclama le Second Empire et devint Napoléon III, mettant ainsi un terme à la Deuxième République après seulement quatre ans d'existence.

      

      

    Mais le vote n'est pas unanime en France : les citoyens des villes votent en majorité « non » au plébiscite du 20 décembre 1851 confirmant le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Le paradoxe ainsi soulevé est que c'est le peuple lui-même qui a amené au pouvoir celui qui va le conduire à sa perte 22 ans plus tard. Ainsi, c'est en partie la défaite de 1870 face à la Prusse qui explique le ralliement de la classe paysanne à la République dans les années suivant la défaite, délaissant définitivement l'Empire.

      

      

    Les difficultés du monde paysan de 1870 à la veille de la Première Guerre mondiale

    À partir de 1870 s'ouvre une période difficile pour la paysannerie française, surtout au niveau économique. La crise économique qui touche la paysannerie française à partir de 1870 est multiforme.

    Trois facteurs vont se conjuguer pour déboucher sur une crise économique de l'agriculture. La baisse des prix entraîne une baisse des revenus des paysans et une chute des rentes foncières, tandis que dans le même temps la crise économique touche d'autres secteurs, introduisant l'idée de cycles de croissances et de crises. La fin de certaines activités agricoles est due au progrès technique: c'est l'exemple des colorants naturels remplacés par des colorants chimiques, ou de la fin du vers à soie dans le lyonnais.

      

    Dans les deux cas on peut aussi évoquer l'arrivée de produits agricoles venus de pays « neufs » ou des colonies (huile des colonies, viande d'Argentine…) qui concurrence les produits français et font augmenter l'offre. Le phylloxera touche dans la même période l'ensemble des vignobles français, cela est d'autant plus grave que la vigne a un rôle socio-économique majeur et valorise des terres plus pauvres. La production, même après la fin du phylloxera, a du mal à repartir, cela débouchera sur des révoltes importantes dans le Languedoc.

    Cette crise va entraîner une réaction et de profondes modifications du monde paysan. D'abord, la polyculture est abandonnée, et les différentes régions se spécialisent au niveau agricole, une reconversion est entamée, la vigne est remplacée par des cultures fruitières, l'élevage, la culture maraîchère ou florale se développent, on assiste à un changement de taille encore visible aujourd'hui dans le paysage agricole au niveau d'ensembles régionaux. La vitalité démographique décline durablement. Le monde agricole s'organise face aux difficultés, c'est le début du syndicalisme agricole revendicatif et structuré, mais ce syndicalisme s'il est très écouté par les politiques ne concerne pas tous les paysans.

      

      

    L'État intervient, il instaure un protectionnisme agricole pour protéger la production, favorise l'accessibilité aux crédits des paysans. Parallèlement l'influence urbaine pénètre la campagne par le biais du service militaire, du chemin de fer, de l'émigration rurale, de la presse et de la scolarisation.

    Au niveau politique cette période est marquée par l’avènement de la République. La République part à la conquête des paysans qui seuls peuvent la consolider. Le rôle de l'instruction publique est déterminant dans cette conquête réciproque, tout comme le phénomène de descente du pouvoir politique au niveau villageois: les élections municipales ont définitivement ancré la vie politique dans la vie villageoise, c'est ce que montre Maurice Agulhon dans La République au village.

      

    hebergeur image

      

    Une véritable géographie des comportements électoraux s'établit dans cette période, l'opposition du curé et de l'instituteur structure la vie politique du village. Les paysans arrivent ainsi jusqu'à la veille de la guerre à consolider leurs intérêts au sein de la République par une vie politique active.

    À la veille de la Grande Guerre, l'agriculture est de plus en plus dépendante des secteurs de l'industrie et de la distribution, qui sont en pleine expansion. La civilisation agraire est en train de se fondre dans un creuset national, celui de la Patrie, et désormais la paysannerie est maîtresse de sa terre. Les nuances apportées selon les régions, les classes sociales à ces grands traits ont structuré la carte à la fois économique, sociale et politique de la France.

      

      

    De 1945 à aujourd'hui

    En France, aux yeux de l'administration (notamment de l'INSEE), le paysan est un agriculteur quand il est professionnel. Une tranche importante de paysans français revendique farouchement cette appellation souvent pour se démarquer de l'agriculture productiviste et/ou par souci de ne pas rompre avec leur racines, leur appartenance à la terre. l'Europe joue un rôle énorme sur la production française...souvent délaissée par la production étrangère...

      

     

    N.B. - j'ai un très grand respect pour le monde paysan, agricole, éleveurs, laitiers, céréaliers, vignerons, maraichers..et pêcheurs  MERCI à tous...

    Sources Wikipedia

    Photos google    

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Agriculture et agronomie - Histoire -

     

    L’agriculture est née avec la mise en terre de premières semences et de la domestication des animaux par l’homme, lors de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans. On peut supposer que cela a débuté par une agriculture de subsistance. Puis, peu à peu, s'est créée une agriculture de production et de négoce. Aujourd’hui, l'organisation des marchés, la démographie, les techniques, le savoir faire et l’application de hautes technologies sont à la disposition de l'agriculteur pour obtenir des niveaux de production jamais atteints dans l'histoire de l'Homme.

     

    hebergeur image

     

    Le Proche-Orient fut probablement la première région où l'agriculture apparut il y a plus de 10 000 ans (du riz cultivé daté de plus de 15 000 ans aurait cependant été découvert en Corée). Auparavant l'homme assurait sa subsistance avec la chasse, la pêche et la cueillette. L'agriculture est également apparue de manière indépendante en Chine , dans le Sahel africain, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Guinée.

     

    hebergeur image

    Les foyers de l'agriculture

     

    La domestication a consisté à sélectionner et à mettre en culture les espèces présentant le plus d'intérêts. Par exemple, la figue serait le plus ancien fruit sucré domestiqué connu, après la découverte en 2006, dans la vallée du Jourdain (Israël actuelle) de neuf figues parthénocarpiques, c'est-à-dire ne produisant pas de graines et pour lesquelles l'intervention de l'homme a due être nécessaire, car cela nécessite une culture recourant à des boutures.

     

    hebergeur image

    Figues

     

    Ces figues seraient vieilles de 11 400 ans. Pour l'orge, le blé et le seigle, la domestication a commencé entre 9500 et 9000 av. J.-C. autour de la vallée du Jourdain, de l'oasis de Damas et du moyen Euphrate.

     

    Vers 8000 av. J.-C., l'élevage se développe et débute par la domestication du chien.

     

    hebergeur image

    Un champ de blé

     

    Le transition d'une économie vivrière (c'est-à-dire fondée sur la chasse, la pêche et la cueillette), à une économie agricole et d'élevage, où l'Homme intervient dans les cycles naturels de la biomasse (par exemple la reproduction et la sélection des espèces), est communément appelé la révolution néolithique.

     

    hebergeur image

    Scène de chasse

     

    On distingue plusieurs grands foyers de domestication. Ainsi en Amérique centrale se sont développées des cultures telles que le maïs, le haricot, la courge, la tomate, la pomme de terre, le tabac, et de nombreuses autres cultures végétales. L'Afrique fut le foyer de domestication du mil, sorgho, millet, et l'Asie de l'est du riz. En Nouvelle-Guinée, les peuples papous cultivent la canne à sucre et certains légumes-racine depuis environ neuf mille ans.

     

    hebergeur image

    Rizière

     

    Le premier stade du développement fut souvent celui de l'agriculture sur brûlis, consistant à défricher une parcelle par le feu (permettant un enrichissement du sol), puis de la cultiver un ou deux ans, avant de laisser la nature reprendre ses droits. Ce processus est réitéré, ailleurs, l'année suivante.

     

    hebergeur image

    Brûlis

     

    L'utilisation courante de l'incendie volontaire comme méthode de défrichement, dans des milieux méditerranéens secs, a conduit à une dégradation du milieu et a rendu impossible l'utilisation de cette méthode. Ainsi, sous l'antiquité, furent élaborés d'autres techniques agricoles reposant soit sur l'arairage (labourage superficiel à l'aide d'une araire, charrue primitive) ou sur l'irrigation. Certaines civilisations classiques, en Mésopotamie, en Chine, en Égypte ou dans les Andes, particulièrement brillantes, ont ainsi mis au point des systèmes d'irrigation particulièrement ingénieux, en utilisant le plus souvent la crue des grands fleuves.

     

    hebergeur image

    Araire

     

    Autour de l'an mil, la crise du système précédent a entraîné une nouvelle révolution agricole et l'essor d'un nouveau système. Il repose en particulier sur l'usage de la charrue, qui permet de retourner des sols plus lourds que l'araire. C'est également à cette époque qu'apparaissent des systèmes complexe d'assolement comme la rotation triennale : toutes les parcelles d'un village sont divisées en trois soles, mis en culture simultanément, et qui tournent chaque année.

     

    hebergeur image

    Charrue ancienne

     

    Ces innovations permettent en particulier la mise en valeur des forêts de la partie tempérée de l'Europe : les défrichements, essarts, brûlis se multiplient à partir du Xe siècle.

     

    À partir de 1650, en Europe, l'agriculture commence une révolution dans son mode de production comme dans les techniques employées aux Pays-Bas et en Angleterre.

     

    Agriculture et modernité

     

    Au sens étymologique du terme, agriculture signifie « culture des champs ». Il s'agit en effet d'une activité traditionnelle, fondamentale pour l'humanité. Jusqu'au début du XIXe siècle, elle était autonome, et fournissait à l'homme l'essentiel de son alimentation ainsi que de son énergie. Cette agriculture était renouvelable, tant qu'il n'y avait pas surexploitation. La chaîne de conversion énergétique végétaux ? animaux ? énergie était de très faible rendement, mais elle générait aussi des sous-produits utiles comme le fumier.

     

    hebergeur image

    Paysan se servant d'une faux.

     

    À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce système millénaire va fondamentalement évoluer, avec l'utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole), les progrès de la chimie minérale et l'introduction des engrais minéraux.

     

    L'utilisation croissante de techniques modernes, les progrès en matière de machinisme, les améliorations génétiques des productions animales et végétales, les progrès en matière d'intrants (engrais et produits phytosanitaires), ont permis d'augmenter très fortement les rendements au cours du XXe siècle.

     

    Dès 1946, l'agriculture devient dans de nombreux pays une industrie, qui non seulement assure les besoins de l'exploitant, mais fournit un surplus destiné à couvrir les besoins de la population non agricole ainsi que l'exportation. On parle d'agribusiness. Subventionnée par la PAC, l'agriculture européenne est même victime de crises de surproduction, tandis que la filière agroalimentaire détermine en partie l'avenir du secteur.

     

    L'intensification de l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de révolution verte.

     

    hebergeur image

     

    En raison des gains de productivité, la population agricole s'est fortement réduite dans les pays économiquement développés.

     

    Les pays en voie de développement n'ont souvent pas pu bénéficier des avantages de l'agriculture moderne en raison en particulier d'un climat défavorable et d'un manque de capital financier.

     

    hebergeur image

     

    L’agriculture d’aujourd’hui repose sur des concepts fondamentaux, basés sur la fiabilité et la rapidité d'action. Les problèmes combinés tel que la chute inattendue du rendement ou l'augmentation brusque de la température ne se résolvent qu'avec une bonne maîtrise rationnelle de tous les éléments constitutifs du système de production.

     

    hebergeur image

     

    Dès le début XXe siècle, est apparue l'agriculture dite biologique poussée par des consommateurs et des agriculteurs recherchant une meilleure protection de l'environnement, par des agriculteurs voulant se protéger des excès de l'agriculture intensive ou bien qui voulaient pérenniser certaines méthodes traditionnelles dans des pays émergents tout en assurant un bon revenu économique. On peut désigner l'origine de l'agriculture biologique dynamique (biodynamique) au travers des travaux de Steiner.

      

      

    SOURCES : http://acoeuretacris.centerblog.net/rub-agriculture-et-agronomie-.html

      

      

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique