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    L'histoire du talon haut

      

      

    Il y a deux types de femmes dans le monde: celles qui avancent leur poitrine rebondie et celles qui ont des jambes. Je préfère me référer aux secondes (on ne peut pas tout avoir!) et m'élancer à talons perdus dans le monde, en défiant parfois les lois de l'apesanteur.

    Mais d'où vient le talon? Il est dit qu'il est né dans l'ancienne Egypte où les bouchers portaient des talons pour éviter le sang au sol… Charmante vision! Les cavaliers mongols mettaient des talons à leurs bottes pour mieux tenir dans leurs étriers.

     

     

    La mode des talons hauts a vu le jour à Venise au XVIe siècle avec le port des chopines, une espèce de souliers «plate-forme» pourvus d'une semelle de bois pouvant s'élever jusqu'à 60 centimètres! Peu de temps après, et pour la plus grande satisfaction des hommes et des femmes, les bottiers abaissent le devant des chopines, créant ainsi le talon haut tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le premier document relatif aux talons hauts « esthétiques » date de 1533 : Catherine de Médicis - une reine de petite taille, mais d’intelligence diabolique - fait venir ses talons de Florence à l’occasion de son mariage avec le Duc d’Orléans. Le style qui tue est immédiatement adopté par la cour de France !

     

      

     

      

    Au XVIIème siècle, tous les nobles s’avancent en vacillant sur des talons d’au moins 12 cm, en signe de distinction sociale. Même les hommes en portent malgré l’inconfort : leur poids pousse le pied vers l’avant et, ce qui n’arrange rien, la chaussure gauche n’est pas conçue différemment de la droite. Ils marchent donc en canard ! Si le talon haut donne aux femmes une démarche ondulante parfois maladroite, il oblige ces messieurs à se dandiner. Pour éviter de tomber, beaucoup s’aident de cannes qui leur servent d’appui. Mais peu importe la démarche. A leurs yeux, elle est royale car elle les propulse au sommet.

      

     

    Largement portées du XVè au XVIIIè siècle, les chaussures à talons compensés avaient alors un rôle pratique à défaut d’une fonction esthétique. Elles permettaient en effet de protéger les vêtements des projections de boue et des déchets jonchant le sol.

     

    A la Renaissance et plus particulièrement à Venise, ces chaussures étaient notamment portées par les courtisanes, et étaient surélevées grâce à des plateformes en bois. Elles sont apparues quelques années plus tard comme un accessoire de mode et un outil pour afficher son statut social. Appelées alors « chopines », ces chaussures disposaient d’un talon dont la hauteur pouvait mesurer jusqu’à 60 cm. Les femmes élégantes de l’époque utilisaient ainsi cet artifice pour afficher l’importance de leur statut.

     

     

    On dit que Louis XIV, réputé petit, aimait se grandir avec des talons hauts qui, combinés à sa perruque, lui donnaient 30 centimètres de plus! Louis XIV eut même l’idée de porter des talons rouges, comme on le faisait déjà en Angleterre, et les courtisans l’imitèrent. Le talon rouge devint signe distinctif de la noblesse. On ornait le dessus du soulier de rosettes et de flots de rubans fort coûteux qui firent place, au XVIIIe siècle, à des boucles d’argent serties de pierres précieuses. Les souliers étaient alors de véritables écrins avec des pierres précieuses sur les contreforts, qu’on appelait des « venez-y voir », par coquetterie.

     

    Le XVIIe Siècle

     

    Les femmes européennes déambulaient  avec les talons hautes de 5 pouces et elles se servaient de cannes. Parce que la classe ouvrière ne pouvait pas porter les chaussures non pratiques, les talons représentaient le luxe et privilège.

     

    En 1660, Louis XIV a porté des chaussures à talons rouges. Dans le XVIIe et le XVIIIe siècle, le talon rouge et la décoration dentelle argent était le style Rococo. Ce style a représentait la classe privilège.

     

     

     

    La Révolution française coupe la tête… et les talons. La hauteur des chaussures chute avec la monarchie et tous les « citoyens » - nivelés par le bas - adoptent la démarche de l’homme moderne : un pas élastique dans des chaussures à talon plat. Dès 1795, pour la première fois depuis des millénaires, les riches bougent avec autant d’aisance naturelle que le peuple. Le talon haut est mort. La botte, martiale, fonctionnelle, égalitaire, domine le XIXè siècle. Même les dames en portent, sous le nom de… bottine.

     

     

    Beaded leather evening slippers by Hook, Knowles & Co., British, ca. 1897. On this pair of slippers, the novel beadwork design, the meticulously trimmed bow, and the topstitching of the heel are noteworthy indicators of the high quality. The use of beadwork on the vamp and the tiered bow form are characteristic features of the period. Bronze kidskin, produced by dyeing the leather with cochineal, came in and out of fashion for dressy women's shoes throughout the 19th and early 20th centuries. 

    Retour du talon fin XIXème siècle avec luxe et luxure. Il réapparait en effet avec les femmes de petite vertu. Fin XIXème siècle, une cocotte parisienne importe la mode aux USA, dans un bordel de Nouvelle Orléans. Remarquant l’incroyable pouvoir sexuel de ces “chaussures françaises”, la patronne commande les mêmes pour toutes ses employées, jusqu’à ce que, en 1888, une manufacture du Massachusetts se lance dans la fabrication locale de talons… Les Etats-Unis découvrent avec une horreur (mitigée d’excitation) l’incroyable pouvoir de séduction de ces diaboliques chaussures.

     vintage French silk shoes 

    The shoemaker (late 19th century)

    Bottier France XIXè siècle

     

    1925 shoes

    1925

     

     

    André Perugia, 1931

     

     

    Oscillant perpétuellement entre la mode et le discrédit, les talons atteignent de nouvelles cimes avec l’avènement du talon aiguille en 1952, inventé sur le même principe que le gratte-ciel : une armature en métal enfermée dans une mince coque plastique supporte tout le poids du corps. On ne sait pas à qui appartient l’idée : Ferragamo, Albanese of Rome et Dal Co dessinent tous des talons aiguilles en Italie vers 1953, à l’époque où Roger Vivier en donne sa version à Paris. Les talons aiguilles sont longtemps interdits dans les avions car ils trouent le plancher. A l’entrée de certains bâtiments publics, on offre aux femmes un sac où ranger ces chaussures moralement incorrectes. Considéré comme un symbole d’agression, de provocation et de sensualité, le talon aiguille devient l’emblème du mauvais genre. Et pourtant, aucune « fashionable », aussi respectable qu’elle soit, ne peut se permettre de porter autre chose. Les 10 cm imposent la norme.

    Glamour - May 1955  by Leombruno-Bodi #vintage #glamour 

     L'histoire du talon haut

    Avec l’aide de l’aéronautique et de ses alliages, les stylistes s’emparent des chaussures pour en faire des chefs d’œuvres d’équilibre et de virtuosité. Roger Vivier invente le talon épine au début des années 60, avec des pointes dissymétriques. Il invente aussi le talon en forme de virgule, de bobine, de boule, d’aiguille, de pyramide ou d’escargot. Jean-Paul Gaultier lance la chaussure « mille pattes » ornée de multiples talons. Christian Louboutin met au point des talons aux courbes suggestives comme des croupes, appelés « Marilyn ». Vivienne Westwood a créé les chaussures parmi les plus hautes de la mode (photo ci contre), faisant ainsi tomber Naomi Campbell en plein défilé ! Ce ne sont plus des chaussures, ce sont des sculptures sur patte. Des attentats à l’équilibre ! Mais peu importe foulures, fractures et scolioses à vie, ce qui compte n’est-ce pas « d’aimer ses souliers à en mourir » ? C’est notre créateur chouchou qui le dit : Manolo Blahnik !

      

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    • Talon abattu : talon évasé vers le haut, créant un profil en surplomb ;
    • kitten heel : petits talons aiguille d'une hauteur comprise entre 3,5 et 5 centimètres ;
    • Talon aiguille : talon haut, de plus de 7 cm, et très effilé vers le bas. Il peut atteindre des hauteurs de 15 cm ;
    • Talon baraquette : talon plat et débordant à gorge rectiligne ;
    • Talon bas ou talon plat : talon de faible hauteur dont les faces supérieures et inférieures sont parallèles ;
    • Talon bobine : talon haut creusé sur son pourtour et évasé vers le bas ;
    • Talon bottier ou talon rainuré : talon haut et large fait de lamelles de cuir superposées ou donnant cet aspect ;
    • Talon chiquet : talon très plat constitué d’une unique lamelle de cuir. Ce type de talon se trouve souvent sur des ballerines par exemple ;
    • Talon collant : talon dont le pourtour est au même niveau que celui de la chaussure ;
    • Talon compensé ou semelle compensée : talon qui se prolonge sous la cambrure pour se raccorder à la semelle.
    • Parfois appelé talon plein ou talon wedge ;
    • Talon crayon ou talon stiletto : talon aiguille très haut qui reste fin jusqu'à la semelle ;
    • Talon cubain ou talon quille : talon large, de hauteur moyenne, dont les profils sont rectilignes et dont l’arrière est en pente légère vers l’avant ;
    • Talon débordant : talon dont le pourtour est en saillie par rapport à celui de la chaussure ;
    • Talon en talus : talon évasé vers le bas et dont la surface au sol est plus grande que la surface d’emboîtage (inverse du talon abattu) ;
    • Talon français : talon plat à gorge incurvée et dont l’arrière est en pente vers l’avant ;
    • Talon haut ;
    • Talon italien : talon haut collant et abattu sur toutes ses faces ;
    • Talon Louis XV : talon haut de profil concave et au surplomb très accentué ;
    • Talon recouvert : talon dont le revêtement extérieur est le même que celui de la chaussure ;
    • Talon semi-compensé : talon compensé dont la surface inférieure sous la cambrure est légèrement creusée.

    Note : une talonnette est une demi-semelle se plaçant à l'intérieur de la chaussure

     

    SOURCES :

    SUPER BLOG

    - http://www.folles-de-manolo.com/Talons.html

     

     

    LIEN SUPERBE

    HISTOIRE DE LA CHAUSSURE de ROMANS, chaussure  française

    http://www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=1697

     

     

     

     

     

     

     

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    Au IVe millénaire avant J.C., les premières grandes civilisations se développent en Mésopotamie et en Egypte. Là se forment les trois types essentiels de chaussures : souliers, bottes, sandales.

    - Les premières sandales apparaissent dans l’Antiquité égyptienne. Ce type de chaussure plate à lanières s’explique par les conditions climatiques et géographiques de l’Egypte. Confectionnées en cuir, en paille tressée, en lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, en jonc ou en roseaux des marécages, en or pour les notables et les pharaons, la sandale reste un objet de luxe.

    - Chez les coptes, les sandales en fibre de papyrus ou en cuir sont encore en usage, mais la mode des chaussures fermées prédomine. Comme dans toute l’Antiquité égyptienne, le talon est inconnu des coptes : chaussures bottes et sandales sont toujours à semelles plates.

    - Comme en Egypte, la sandale est la chaussure la plus courante dans la Grèce antique. Portée par les hommes et par les femmes, la sandale grecque se compose d’une semelle de cuir ou de liège, pouvant varier en épaisseur, différente pour le pied droit et pour le pied gauche. Des courroies la maintienne au pied.

    - Rome, héritière directe de la civilisation grecque, subit son influence. Aussi les chaussures romaines diffèrent-elles peu des chaussures grecques. A Rome, la chaussure est l’indice du rang et de la fortune. Certains patriciens portent des semelles en argent ou en or massif mais les plébéiens se contentent de sabots ou de rustiques souliers à semelles de bois. Les esclaves n’ont pas le droit de porter des chaussures. Ils marchent les pieds nus enduits de craie ou de plâtre.
     

    La Caliga, chaussure militaire des Romains, est une sorte de sandale. Maintenue au pied par des lanières, elle comprend une épaisse semelle de cuir ferrée de clous pointus.
    La Gallica, ancêtre de la galoche, est un soulier gallo-romain, fermé à semelle de bois.


    - Au Moyen-Age, la Gallique ou galoche à semelle de bois est toujours en usage.
    Au IXe siècle, la Heuse, chaussure montante en cuir souple annonce la Botte.
    A partir du XIe siècle, l’usage du soulier se répand.
     

    Les chausses semelées, espèces de bottes en toile renforcées par des semelles en cuir, se portent avec des patins en bois pour aller dehors.
    C’est seulement au XVe siècle que la chaussure en cuir l’emporte sur la chaussure en bois.

    - Les chaussures de l’époque Renaissance, maintenues au pied par des rubans, présentent des socles d’une hauteur exagérée pouvant atteindre cinquante-deux centimètres. Ceux-ci sont en bois ou en liège gainés de velours ou de cuir souvent richement orné.
    La pantoufle, mode importée d’Italie, est adoptée en France dès le début du XVIe siècle. Composée d’une épaisse semelle de liège sans quartiers, sa légèreté en fait une chaussure d’appartement surtout utilisée par les femmes.
     

    Dans la seconde moitié du XVI siècle, les hommes comme les femmes portent de fins souliers toujours sans talons, fermés sur le cou-de-pied et largement tailladés. La fragilité de ces souliers impose, pour sortir, le port de patins de bois, afin de protéger les cuirs et les tissus délicats des souillures de la rue. Les paysans, eux, portent des heuses de toile et des souliers grossiers. Les heuses ou houseaux, jambières sans pied ou bottes dans certains cas, formaient avec les brogues, semelles de cuir lacées autour de la jambe, un élément essentiel du costume paysan.


    - Au XVIIe siècle, dès les premières années du règne d’Henri IV, les fragiles « eschappins » de la Renaissance disparaissent. Ils sont remplacés par de solides souliers dont le dessus dépasse légèrement la semelle. La grande nouveauté de ce soulier réside dans l’apport du talon qui fit incliner le pied et qui, jusque là, était strictement réservé à la botte de cheval.

    - Au XVIIIe siècle, les hommes n’osent plus porter de souliers fins à boucle, de peur d’être catalogués d’aristocrates. Les gens du peuple portent en général des sabots.
    Si la chaussure campagnarde reste et restera encore longtemps le sabot, la chaussure portée par le peuple des villes est, pour les hommes, une chaussure de gros cuir noir dont la forme s’inspire des chaussures élégantes.

     

    Au XIXe siècle, sous le second Empire, la bottine triomphe. Elle est de cuir ou de tissu ; des broderies ou des galons l’ornent quelquefois. Le talon refait son apparition, mais son aspect est très différent de ce qu’il était sous l’Ancien Régime. Il a la forme d’une demi-bobine et se place tout à fait à l’extrémité postérieure de la semelle. On introduira maintenant sous la voûte plantaire une pièce métallique qui soutient le pied et rend inutile l’implantation ancienne du talon (sous la voûte plantaire). Quant à la tige de la bottine, elle se hausse jusqu’à la naissance du mollet.

     

     

    - Durant la seconde guerre mondiale, des types de chaussures jugées particulièrement gaspilleuses de matière première ont été interdites de la fabrication : les chaussures à double semelle ou à tige montante comme bottes ou boots. Pour le reste, des bons sont distribués aux civils regroupant des catégories :
    . usage travail : brodequin semelle cuir ou caoutchouc
    . usage fatigue : chaussures basses à semelle cuir ou caoutchouc, dessus en peausserie forte.
    . usage ville : chausserie basse semelle cuir ou caoutchouc
    . fantaisie : toute chaussure à semelle basse
    Les femmes adoptent le pantalon pour avoir moins froid, et puisqu’il n’y a plus de cuir, vive la semelle de bois !
       Et là, on peut dire qu’une très riche et très paradoxale époque de création s’ouvre.
    Les femmes auront des patins en bois et créent de superbes modèles inventifs, aux coloris chatoyants et pleins d’esprits.
     Au fur et à mesure, les techniques s’affinent, et sur les chaussures d’hommes, comme sur les modèles de sport pour femmes, on crée des semelles de bois articulées qui donnent l’illusion de la souplesse du cuir.

    Aujourd’hui, toutes sortes de matières sont utilisées pour la fabrication des semelles de chaussures : matières plastiques, caoutchouc, fibre vulcanisée, bois métal, semelles à plusieurs couches de matériaux différents.

    Sources :
    - 4 000 ans d'histoire de la chaussure : exposition au château de Blois du 17 décembre 1983 - 22 janvier 1984
    - Musée international de la chaussure, Romans
    - 5000 ans de chaussures
     
     
     
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  • Voici un modèle de 1850 - 1860
    Modèle de Mariée avec des fleurs d'orangé année 1860- 1870
     
    Ici un modèle de 1870 - 1880 toujours en soie

     

     
    Bottines année 1870 - 1880
     
     
     
    Chaussures année 1880 - 1890
     
     
    Bottines année 1880-1890
     
     
    Petite astuce pour reconnaitre les chaussures avant le XX ème siècle, il suffit de regarder dessous, si elles sont symétriques, c'est-à-dire qu’il n’y a ni pied droit, ni pied gauche.elles sont bien avant 1900.
      
      
      
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    HISTOIRE 

      

    C'est l'Espagne qui nous fournit la preuve que l'homme a adopté les chaussures à un stade très ancien de son évolution. En effet, des peintures rupestres, datant de douze à quinze milles ans avant notre ère, montrent un homme en bottes de peau et une femme en bottes de fourrure. Des vases funéraires persans en forme de botte (3000 ans avant Jésus-Christ) montrent que des formes rudimentaires de souliers et sandales existaient à l'époque.

    En Egypte, des sandales datant du Ier diècle de notre ère, faites de palmes tressées et cousues, n'étaient guère que des semelles avec une lanière à la cheville et aux orteils. Des sandales plus tardives ont une semelle taillée dans un bloc de bois, assez semblable aux patins du XVIIe siècle. On ne sait pas si elles étaient beaucoup portées; peut-être ne servaient-elles qu'à mieux protéger le pied durant les crues du Nil. Au musée Bally, à Schoenewerd, en Suisse, se trouve une sandale étrusque du VIe siècle, à semelle de bois fendue et articulée par des liens de cuir pour être plus confortable.

      

    Cela révèle une habileté que les fabricants de patins ne possédaient guère car les patins articulés du XVIIe sont plutôt rares.   Les Etrusques furent sans doute les plus habiles cordonniers jusqu'aux Grecs et aux Romains. Partant de l'habitude primitive d'envelopper le pied d'une peau, ils produisirent un précurseur des fameux brogues irlandais: un soulier sans semelle, fendu sur le coup-de-pied et attaché par un lacet.

      

    Les paysans continuèrent à en porter jusqu'à l'époque de Charlemagne. l'Histoire de la CHAUSSURE

    Il faut rappeler que les premières chaussures ne subirent quère de modifications pendant des siècles. 

    La chaussure est un domaine où la mode évolue lentement et où l'apparition d'un nouveau style ne sonne pas forcément le glas des précédents, si bien que l'on trouve dans le monde occidental des chaussures de marche dont la forme n'a pas changé depuis les années 40.      

    La production en série permet aux fabricants de chaussures de fournir de nouveaux modèles à des prix compétitifs, mais il ne s'agit que de variations sur les styles de base d'où sont issues toutes les chaussures d'homme et de femme. Dans le derby, l'empeigne se prolonge sous les quartiers pour former une languette par-dessus laquelle on noue les lacets. Le mocassin, à l'origine en daim, est l'archétype du soulier facile à enfiler, coupé très bas siur les côtés auxquels est cousue une empeigne surélevée. La sandale, enfin, est  une chaussure ouverte maintenue par des brides ou lanières.      

    Beaucoup de stylistes attachent une importance suprême à la matière du soulier, et pourtant de nos jours, en dépit des progrès considérables du synthétique, la plupart des tiges sont en cuir. Quant aux semelles de cuir, elles sont désormais réservées aux souliers de meilleure

    qualité.

        l'Histoire de la CHAUSSURE  

      

    Escarpins XVIIIè
    Sous Louis XVI, les robes étant plus courtes, l'attention est focalisée sur le pied. La taille en est minimisée par le déplacement du talon franchement posé sous la cambrure.Petite information : Marie-Antoinette possédait 500 paires de "chaussons", classés suivantla date, la couleur et le modèle et un domestique était chargé exclusivement de leur entretien

      

    Comme au XVIIIe siècle, la matière varie avec le sexe. Les chaussures d'homme sont surtout en cuir - glacé, verni, daim ou croûte de porc - et reflètent le conservatisme des hommes et leur sens pratique. Les femmes sont bien plus aventureuses. L'emploi de brocart, velours, satin, moire, laine, tapisserie et verroterie n'est pas nouveau, puisqu'il a commencé au XVIe siècle.

     

    LA CHAUSSURE FAIT L'HOMME

      

    Il y a des millions de gens pour qui la chaussure n'est qu'un simple accessoire vestimentaire, destiné à durer deux ou trois ans au plus, avant d'être oublié comme tant d'autres avant lui. Certes, la mode est fugace: à peine établie elle est déjà sur le déclin. Pourtant, combien d'entre nous gardons des souliers que nous ne mettrons plus, sans pouvoir nous résoudre à nous en séparer ?

      

    Pourquoi les chaussures semblent-elles souvent plus personnelles que les autres vêtements?

    Pour beaucoup c'est, bien sûr, une question de confort, une source de bien-être.

      

    Ira Gershwin a su exprimer la joie dêtre bien chaussée dans sa chanson The Berkeleys of Broadway. "Quand j'ai des ailes à mes souliers, la ville déborde de rythme, le monde d'harmonie, et la vie paraît facile", chantait l'aérien Fred Astaire.

    Le confort n'est pas tout, cependant, et c'est souvent le style de nos souliers qui nous donne l'impression d'avoir des ailes aux pieds, même si nous souffrons le martyre. On se chausse comme on s'habille, par coquetterie. Alors vive l'élégance et au diable le confort !

     

     

    l'Histoire de la CHAUSSURELES JOYAUX DE LA CHAUSSURE

     

    Les chaussures de femme ont rarement atteint l'extravagance décorative qui caractérise celles du début du XVIII siècle,à l'exception des créations de Roger Vivier.

      

    Ce dernier s'est ingénié avec constance et splendeur à créer des modéles qui possédent tout le raffinement des chaussures d'antan, avec un surcroît d'inventation. Ses souliers ne sont pas, cependant, de simples copies ou pastiches des originaux d'époque, comme peuvent l'être parfois ceux de stylistes de moindre envergure. Les soulier de Vivier sont uniques parce que, en dépit de leur extravagance, ils sont résolument modernes. Ils ne peuvent appartenir qu'à notre siècle, notamment à cause de la façon dont ils exploitent les principles de l'ingénierie et de l'aérodynamisme. D'autres, notamment Andrea Pfister, l'ont imité.    

     

     

     

     

    LES  HAUTES TALONS l'Histoire de la CHAUSSURE

     

    Déjà, à l'époque où les robes longues dissimulaient les souliers aux regards, les bottiers se livraient à des fantaisies décoratives sur les talons. Au XX siècle, à mesure que les pieds et les chevilles se sont progressivement découverts, les créateurs ont été obsédés par l'idée de pousser la ligne du talon jusqu'aux limites du pratique. Les grands bottiers de notre temps notamment Pérugia et Ferragamo, ont toujours aimé  essayer de nouvelles matières, formes, textures et, ce faisant, mettaient souvent au point des formes de talon d'une originalité surprenante. Ce n'était pas forcément beau, mais toujours intéressant. Malheureusement, ces innovations s'adaptent mal à la production en série. Elles restent l'apanage du modèle "exclusif", pour lequel le coût n'entre pas en considération.  


     

     

    Les bottiers modernes ont cherché par tous les moyens à alléger le talon. L'arrivée de nouvelles matières leur a permis de les faire plus hauts et plus effilés que jamais, et, en s'inspirant des recherches des ingénieurs, on a  même créé des chaussures à talons hauts sans talon. Dans les années 50, on avait obtenu cette légèreté et cette transparence de façon mois onéreuse en adaptant au prêt-à-porter des talons en verre incassables dans lesquels étaient parfois enfermées des pierres semi-précieuses ou des décorations, sans oublier ceux, mémorables, que l'on avait remplis d'eau où  nageaient de minuscules poissons rouges. 

     

      

     

    l'Histoire de la CHAUSSURELES SEMELLES COMPENSEES

    Le passage du temps n'est pas tendre pour les semelles compensées. Elles paraissent presque toujours laides et ridicules, comme elles l'étaient d'ailleurs à leur époque. Au cours de notre siècle, on ne les a ressuscitées que trois fois. Dans les années 30, elles étaient souvent en liège et réservées surtout aux sandales de plage. Dans les années 40, elles furent de bois et offraient une solution pratique aux problèmes liés à la pénurie de cuir. Ce fut dans les aberrantes années 70 qu'elles devinrent une véritable mode, faisant appel à presque tous les

    matériaux connus. Mais finalement elles sont retournées dans les années 90.   

     

     

     

     LE  DERBY

      

    Le derby est désormais bien loin du modèle irlandais original, le brogue, dont les Britanniques ontl'Histoire de la CHAUSSURE conservé le nom. En effet, ce fut d'abord la plus simple et la plus pratique des modes paysannes, dont le seul objet était de protéger le pied avec un maximum d'efficacité. D'ou les trous dans le cuir, moyen le plus simple et le plus rapide de laisser s'écouler l'eau qui s'infiltrait dans la chaussure durant la traversée des marécages irlandais. Le modèle arriva en Angleterre où il fut adopté par les garde-chasses, puis par les ghillies écossais, qui avaient besoin d'un soulier tout temps et tout terrain. Sa popularité le signala alors à l'attention des nantis qui y virent la chaussure idéale pour les battutes et la chasse.

     

    Ainsi arrivé au sommet de l'échelle sociale, le derby se fit raffiné; sans rien perdre de sa solidité, il devint de plus en plus élégant, et on le vit même aux pieds des dames se livrant à des activités compagnardes. Il connut son apothéose dans les années 30, lorsque l'arbitre de la mode mondiale qu'était le prince de Galles le porta pour jouer au golf et en fit, sous une forme allégée en daim, l'accessoire indispensable du costume gris "décontracté" qu'il arborait en ville.  Avec de pareils antécédents, on ne s'étonnera plus de voir le derby rester un des inébranlables favoris des élégantes et des élégants.  

     

     

    LE SABOT l'Histoire de la CHAUSSURE 

      

      

    Le sabot est l'un des modèles les plus réussis de la civilisation. En tant que moyen simple et résistant de protéger les pieds des pauvres et des travailleurs, de force  comme de façon et peu coûteuse, il confine à la perfection. C'est pourquoi son style et sa fabrication sont inchangés depuis des siècles. Il y a deux modèles de base.

      

    Le plus ancien est tout simplement un bloc de bois évidé pour y longer le pied, et façonné selon ses contours. La variante est le sabot fait d'une semelle de bois adaptée à la forme du pied, à laquelle est fixée une tige dont la matière est entièrement au goût du savetier. Il s'agit le plus souvent de cuir, mais on trouve aussi du raphia tressé. Les sabots utilisés dans l'industrie lourde ont parfois des tiges en caoutchouc, en matière plastique calorifuge, voir en métal.       

     

    Quoique essentiellement conçus pour le travail, les sabots ont été portés au fil des siècles par tous les campagnards soucieux de parcourir les sentiers bourbeux les pieds au chaud et au sec. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements encouragèrent le port des sabots, pour résoudre le problème posé par la pénurie de matières premières. Dans un élan de patriotisme, les revues de mode photographièrent des  sabots portés par d'élégants mannequins, dans l'espoir de tordre le cou à l'image péjorative du "soulier de pauvre".

    Rien n'y fit cependant, et la bougeoisie ne l'adopta que contrainte et forcée. 

      

      

     CHAUSSURES PORTE-BONHEUR 

      

    Rares sont les pays où il n'existe pas de croyance superstitieuse voulant que les chaussures portent bonheur aux amoureux ou aux jeunes mariés.

    La plus répandue  

    est l'habitude d'attacher un vieux soulier à l'arrière du véhicule qui emporte le jeune couple vers son nouveau foyer ou sa lune de miel. La chaussure fut choisie parce  

    qu'elle représentait non seulement la fertilité, mais la stabilité, la prospérité et l'harmonie. Elle était la marque du confort et de la chaleur,

    indispensable pour un mariage réussi.  
        Au siècle dernier, il était de coutume d'offrir à ses proches,

    en guise de porte-bonheur, des souliers miniatures en porcelaine ou en terre cuite; on marquait souvent   ainsi les événements familiaux: baptêmes, noces d'argent ou d'or et anniversaires.

    Dans tous cas, la chaussure était censée représenter et encourager les vertus domestiques.       Ceci dit, les souliers magiques ne portent pas toujours bonheur.

    Dans Les Chaussons rouges, réalisé en 1948 par Michel Powell, les ravissants chaussons   écarlates de Moira Shearer étaient si maléfiques qu'ils l'obligèrent à danser jusqu'à la mort.

     

     

     

    l'Histoire de la CHAUSSURE 

     

    Les chaussures de Hollywood

    Les bottiers ont toujours aimé créer pour les stars. Les vedettes sont souvent des personnages hors normes et apprécient l'extravagance à sa juste valeur. Habituées à imposer leur personnalité, elles osent adopter  (à l'écran comme  à la ville) des styles que des femmes moins sophistiquées porteraient sans panache.     

    Les stars assiègent David Evins depuis de nombreuses années car il sait créer des modèles reflétant l'atmosphère d'un film, tout en respectant la personnalité de l'actrice. Il a travaillé avec les plus grandes célébrités de Hollywood et les a chaussées pour certains de leurs plus grands succès.

     

     l'Histoire de la CHAUSSURE1868-69 Le soulier de bal, toujours à talon est en satin blanc ou de la couleur de la robe avec chou, ou, ce qui est plus en vogue, noeud Richelieu ; pour soirées non dansantes, la bottine de satin blanc, noir ou pareille à la robe, semble être préférée.Les bottines demi-bottes à haute tige conservent leurs vogues ; les talons augmentent en hauteur et deviennent plus étroits, aussi les pauvres femmes qui veulent absolument se mettre à la dernière mode ont-elles beaucoup de peine à marcher. Les bottines habillées prennent toutes un noeud au-dessus ; les chaussures assorties à la toilette comme nuance sont de mise, ainsi que celles en popeline à petits carreaux gris et noirs. Pour la campagne et les eaux, les petits souliers à talon, en cuir verni, chevreau fin, satin turc, peaumordorée ; le soulier Richelieu avec noeud à plusieurs coques, paraît réunir le plus de partisans et sont très-gracieux.A visiter à Saint André-dela-Marche : Le Musée des Métiers de la Chaussure

     

     Voici un petit aperçu sur la mode des chaussures avec un grand saut dans le XVIII ème sièclel'Histoire de la CHAUSSURE
    Nous sommes dans le très ancien, 5 ans avant la révolution française, et une toute petite pointure 32 pour un pied très fin à peine 5 cm de large avec un talon bobine de 7 cm de hautAu début du XVIII siècle, les souliers féminins, soouvent ornés de broderies ou d'applications de dentelle, présentent une extrémité étroite, à section carrée, qui dépasse du bas de la jupe. Vers 1730, ils se caractérisent par leur aspect sinueux , la tige est enpeau ou en tissu. La mule à talon est toujours en usage dans l'intimité domestique.La forme du soulier féminin évolue sous Louis XV, le talon s'abaisse la chaussure s'élargit à l'extrémuité avant, en cintre brisé.

     

     

      

     

    SOURCES / http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/9899/lun05/stars.htm

     

    PHOTOS DE MON ALBUM PERSONNEL

     

     

     

     

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  • La tong est branchée, définitivement sortie de la case " ringarde à tout âge "... surtout depuis que la boutique Colette a vendu des centaines de paires du modèle Sensi, en plastique bleu translucide frappé de l'inscription sous la semelle " who loves me follows me ". Sympa quand on déambule sur le sable...

     

    Marcher sur le sable sans se faire mal, voilà justement pourquoi les Egyptiens ont imaginé ces drôles de sandales (alors une simple semelle rigide en papyrus tressé et dotée de lanières de cuir) 3 500 ans avant JC.

     

    Les impératrices romaines leur ont emboîté le pas avec des semelles moulées en or. Quant aux Indiens et aux Perses, ils sculptaient des semelles de bois avec des entredoigts. " De manière générale, les chaussures révèlent le statut de ceux qui les portent, mais les sandales ont été alternativement des symboles de prestige et de pauvreté, de chasteté et de coquetterie ", remarque Linda O'Keeffe dans son ouvrage Chaussures (éd. Könemann).

     

    La tong migre ensuite vers la Chine et le Japon. Là-bas, elle devient " zori " (une tong à talon compensé à bride en Y et qui se porte avec une chaussette à doigt marqué) puis " ghetta " au XXe siècle (une version montée sur patin de bois pouvant atteindre 10 centimètres et portée par les courtisanes).

     

    Elle prendra son nom définitif pendant la guerre du Vietnam, les Américains ayant alors baptisé cette drôle de chaussure " thong " (lanière en français). Sa version tout plastique débarque en Europe dans les années 50 au retour d'Indochine des soldats français, mais avec la vague écolo des années 70 elle s'habille de cuir.

     

    Au cours de ces vingt années, la tong fait des ravages sur les plages de Copacabana et de tout le Brésil. Patrie du maillot de bain, de la fiesta et du soleil par excellence, le Brésil voit naître à cette période deux grands fabricants de tongs : Havaianas et Rider.

     

     La première, créée en 1962, vend aujourd'hui 120 millions de paires dans son pays d'origine pour 170 millions d'habitants, c'est un beau score et en a écoulé plus de 2 milliards sur toute la planète.

     

    La seconde est issue d'un groupe qui a commencé par fabriquer des bouteilles de vin en plastique en 1971...

     

    Depuis, les tongs maison sont en PVC injecté et figurent parmi les plus légères et les plus confortables du marché.

     

    Du camping des Flots Bleus à la plage de la Voile Rouge à Saint-Tropez, la tong est donc devenue incontournable à Bali comme en Auvergne, où la société La Sarraizienne (déjà créatrice de la fameuse " méduse ") en produit des centaines de milliers de paires.

     

     

    Elle est même sortie lauréate du Concours international des jeunes designers de chaussures initié par Salvatore Ferragamo. Son créateur, Youthachai Watanapanich, a voulu sa tong " anatomique ", montée sur une semelle d'alu et recouverte de cuir naturel. Editée en nombre limité par Ferragamo, la paire s'affiche quand même à 425 € (NDLR : les deux Prez’ étaient présents à la dernière Entrevue Nationale Spéciale Tong de Bretagne pour tester ces tongs hors pairs (et oui on n’en avait qu’une chacun...).

     

    Affirmer donc que la tong est branchée n'est pas peu dire. Il suffit de regarder du côté de la boutique Facteur Céleste, née en 1992 de la rencontre de deux créatrices de sacs, Isabelle Strutz et Delphine Kohler.

     

    En 1994, Delphine participe au concours lancé par un restaurant de sushis et gagne un voyage au Japon. Sur place, elle découvre les tongs locales, les zoris, malheureusement trop petites pour elles (elles ne sont faites qu'en taille unique).

     

    Elle rapporte donc quelques brides dans sa valise et se fabrique une paire à sa taille. La tong Facteur Céleste, avec un vrai pied gauche et un vrai pied droit (la tong japonaise étant ambidextre), est née. Semelles plates couvertes de chanvre ou d'alcantara, ornées de fleurs de lotus ou de simples brides de velours... on n'a pas fini de suivre le clap-clap des tongs à la trace.

     

    Voilà.

    Vous êtes désormais prêts à briller dans les soirées mondaines en éclaboussant votre entourage de toutes ces connaissances.

     

     

     

     

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    Histoire de la CHAUSSURE

    Les chaussures à semelle de bois
    Occupation allemande 1939-1945
    par Fernande Germain

     

     

    Pendant la guerre de 39-40 et l'occupation allemande, nous étions un peu dépourvus de tout. Pour l’alimentation, il y avait les tickets de viande, de pain, de chocolat et bien d’autres denrées. Il en était de même pour l’habillement. Adieu les jolies bas de soie d’avant la guerre, ces chers bas qui faisaient de si belles jambes aux femmes !… Nous y faisions très attention. Nous avions appris à les remailler, avec un crochet très fin, le remaillage était assez facile lorsque seuls un rang ou deux étaient filés. Je me souviens encore que, pendant la guerre, étant privée d’électricité à certaines heures du soir, je me vois encore remailler mes bas, à la lueur de la lampe à pétrole, pour le lendemain matin. Il fallait avoir de bons yeux !

     

     

     

    Dès les beaux jours, nous nous mettions une teinture sur les jambes imitant les bas fins disparus des étalages depuis longtemps, économisant ainsi nos bas de soie encore en bon état. Les chaussures manquaient aussi terriblement ; ou tout au moins les chaussures élégantes. Aussi, à cette époque, tout cordonnier qui était tant soit peu chausseur, faisait des affaires d’or. Le bois étant facile à trouver dans notre région apparurent les fameuses chaussures à semelles de bois à talons compensés. A Loudun, rue du Portail-Chaussée, nous avions un artisan chausseur, Monsieur Baloge, qui était un très bon cordonnier et qui faisait des merveilles.

    Chaussures à semelle de bois pendant l'occupation allemande 1939-1945

    Chaussure à semelle de bois (photo 1946)

    Il restait à trouver le cuir, car il ne nous était pas fourni par l’artisan. Et c’est là que la chose devenait difficile. Du cuir ! les femmes en cherchaient partout : récupération de grands sacs à mains ou d’une ancienne veste en cuir usagée, dont certaines parties étaient encore récupérables. Pour mon compte personnel j’avais assez de chance car mon cousin cordonnier me fournissait des chutes de cuir, de couleurs différentes. Ces chaussures étaient très seyantes et faisaient de jolies jambes. Elles grandissaient les personnes. Elles n’étaient faites que de grandes lanières attachées sur le côté du pied par une boucle. (Voir photographie de gauche un modèle qui date de 1945).

      

     

     

     

    Un homme, très populaire à Loudun, avait une belle voiture de sport, décapotable, avec tout l’intérieur garni de cuir rouge. Un jour, ce dernier découvre à son grand étonnement, sa voiture lacérée de coups de couteau ou de ciseaux. Le cuir avait été découpé dans ses parties les plus belles, et ce qui restait était dans un bien triste état. Il n’en revient pas et raconte à ses amis sa mésaventure. Tous se demandent quel salopard avait bien pu lui en vouloir de la sorte pour lui causer un tel dommage.

    Quelle ne fut pas sa stupéfaction, lorsqu'il vit ses filles rentrer chez lui, chaussées chacune de splendides chaussures rouges à semelles de bois compensées. Il comprit instantément la provenance du cuir . Lui et ses amis n'avaient pas imaginé que le larcin pût provenir à sa propre famille. L'histoire ne dit pas si le père qui adorait et gâtait ses filles les admonesta ce jour là. Aucun de ses amis, n'osa plus lui parler de cette affaire.

     

     

     

     

     

    source :

    http://jcraymond.free.fr/Terroir/Temoignages/SemelleBois/SemelleBois.php

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    parmi ces chaussures des années 40, figure une intruse des années 70…

    bottine en cuir ajouré vers 1865 / chaussure brodées au point de graine vers 1855 (travail chinois pour le marché européen?)

    1. Photo 1 : Bottine en cuir ajouré vers 1865 / chaussure brodées au point de graine vers 1855 (travail chinois pour le marché européen?)
    2. Photo 2 : Chaussures à goussets élastiques, bottines d'été et escarpins vers 1880
    3. Photo 3 : Deux modèles de balmoral vers 1910 / une bottine à bout anglais vers 1900
    4. Photo 4 : Cothurnes du soir vers 1914, bottines vers 1915 à 1918. celle de droite, coupée d'une seule pièce, est d'helstern
    5. Photo 5 : charles ix des années 20
    6. Photo 6 : 2 modèles de pinet en taffetas / pompe en daim avec incrustation de cabochons en verre multicolore, fin des années 20
    7. Photo 7 : Exemples de chaussures du soir entre 1925 et 1930
    8. Photo 8 : Quelques grolles de la seconde moitié des années 30. notez les sangles singulièrement croisées de celles de droite
    9. Photo 9 : Parmi ces chaussures des années 40, figure une intruse des années 70…

    Histoire de la CHAUSSURELes chaussures sont des accessoires plus qu’indispensables : utilitaires. Devoir assurer l'équilibre de la marche et la protection du pied ne les empêche pas d’être sensibles aux modes, parfois au mépris parfois du sens pratique.

      

      

     

    Depuis le directoire, les chaussures de femmes sont sans talon. Le début du 19e siècle est dominé par les escarpins décolletés, souvent pourvu de rubans à croiser autour de la cheville. Ces sortes de ballerines sont si souples que pied gauche et pied droit sont identiques. Pour le jour, on fait aussi des bottines basses à laçage latéral ou frontal. Ces dernières bénéficient d’innovations techniques comme les oeillets métalliques en 1823 ou les goussets élastiques en 1827.

      

    Histoire de la CHAUSSURE

    En 1830, le talon tente un retour à l'arrière de la semelle, la voûte plantaire étant soutenue par un cambrion ; mais il ne s’imposera vraiment que vers 1850. Sous le second Empire, les grands chausseurs parisiens comme Viault-Esté ou Pinet[1]fournissent des modèles à leur griffe en prêt à chausser, bien avant que la confection ne gagne le vêtement élégant. La machine à coudre les tiges, brevetée par B. Thimonier dès 1830, se répand dans les années 60.

    La différenciation entre pied droit et pied gauche ne se généralise que vers 1870. Le talon bobine s’est alors imposé. Il perdurera pendant près d’un demi-siècle, sa hauteur culminant vers 1890. Pour le soir, des escarpins ou des chaussures à brides (souvent perlées) sont de rigueur. Pour le jour, les bottines à boutons dominent. Mais les chaussures basses se diversifient à la belle époque avec les Richelieu et les Derby, lacées sur le dessus, les Alexandra et les Charles IX à brides. Les Cromwell, dont les pattes de quartier se fixent par une boucle sur une haute languette, sont particulièrement en vogue à la veille de la grande guerre. Entre 1914 et 1919, le raccourcissement progressif des jupes découvre des chevilles gainées de longues guêtres boutonnées ou de bottines à talon cubain.

    Histoire de la CHAUSSURE

    Les années 20 marquent le triomphe des chaussures basses, souvent particulièrement gracieuses. Si les modèles à bride dominent, on voit apparaitre des sandales pour l'été. Les créations de Gréco et de Pérugia se distinguent autant par l’audace de la recherche plastique que par leurs finitions raffinées.

      

     

    Histoire de la CHAUSSURELe soir, les talons sont parfois rehaussés d'émaux ou de strass. 1930 voit le retour de l'escarpin assorti à la robe habillée.

      

      

      

     

    Histoire de la CHAUSSURE

     

    La seconde guerre mondiale, met fin à cet âge d'or, malgré l’inventivité avec laquelle les créateurs tirent parti des matériaux de remplacement : bois ou liège pour les semelles compensées, raphia ou toile cirée pour les tiges.

     

    L'après-guerre est marqué par la collaboration entre les bottiers et les couturiers. J. Fath, J. Heim ou C. Dior s'adressent à Delman et à Roger Vivier. L'escarpin à talon haut est la chaussure élégante par excellence au temps du new-look.

    Erwan de Fligué (Falbalas)

    [1]Puis Helstern, à partir de 1870

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