HISTOIRE
C'est l'Espagne qui nous fournit la preuve que l'homme a adopté les chaussures à un stade très ancien de son évolution. En effet, des peintures rupestres, datant de douze à quinze milles ans avant notre ère, montrent un homme en bottes de peau et une femme en bottes de fourrure. Des vases funéraires persans en forme de botte (3000 ans avant Jésus-Christ) montrent que des formes rudimentaires de souliers et sandales existaient à l'époque.
En Egypte, des sandales datant du Ier diècle de notre ère, faites de palmes tressées et cousues, n'étaient guère que des semelles avec une lanière à la cheville et aux orteils. Des sandales plus tardives ont une semelle taillée dans un bloc de bois, assez semblable aux patins du XVIIe siècle. On ne sait pas si elles étaient beaucoup portées; peut-être ne servaient-elles qu'à mieux protéger le pied durant les crues du Nil. Au musée Bally, à Schoenewerd, en Suisse, se trouve une sandale étrusque du VIe siècle, à semelle de bois fendue et articulée par des liens de cuir pour être plus confortable.
Cela révèle une habileté que les fabricants de patins ne possédaient guère car les patins articulés du XVIIe sont plutôt rares. Les Etrusques furent sans doute les plus habiles cordonniers jusqu'aux Grecs et aux Romains. Partant de l'habitude primitive d'envelopper le pied d'une peau, ils produisirent un précurseur des fameux brogues irlandais: un soulier sans semelle, fendu sur le coup-de-pied et attaché par un lacet.
Les paysans continuèrent à en porter jusqu'à l'époque de Charlemagne.
Il faut rappeler que les premières chaussures ne subirent quère de modifications pendant des siècles.
La chaussure est un domaine où la mode évolue lentement et où l'apparition d'un nouveau style ne sonne pas forcément le glas des précédents, si bien que l'on trouve dans le monde occidental des chaussures de marche dont la forme n'a pas changé depuis les années 40.
La production en série permet aux fabricants de chaussures de fournir de nouveaux modèles à des prix compétitifs, mais il ne s'agit que de variations sur les styles de base d'où sont issues toutes les chaussures d'homme et de femme. Dans le derby, l'empeigne se prolonge sous les quartiers pour former une languette par-dessus laquelle on noue les lacets. Le mocassin, à l'origine en daim, est l'archétype du soulier facile à enfiler, coupé très bas siur les côtés auxquels est cousue une empeigne surélevée. La sandale, enfin, est une chaussure ouverte maintenue par des brides ou lanières.
Beaucoup de stylistes attachent une importance suprême à la matière du soulier, et pourtant de nos jours, en dépit des progrès considérables du synthétique, la plupart des tiges sont en cuir. Quant aux semelles de cuir, elles sont désormais réservées aux souliers de meilleure
qualité.
Escarpins XVIIIè
Sous Louis XVI, les robes étant plus courtes, l'attention est focalisée sur le pied. La taille en est minimisée par le déplacement du talon franchement posé sous la cambrure.Petite information : Marie-Antoinette possédait 500 paires de "chaussons", classés suivantla date, la couleur et le modèle et un domestique était chargé exclusivement de leur entretien
Comme au XVIIIe siècle, la matière varie avec le sexe. Les chaussures d'homme sont surtout en cuir - glacé, verni, daim ou croûte de porc - et reflètent le conservatisme des hommes et leur sens pratique. Les femmes sont bien plus aventureuses. L'emploi de brocart, velours, satin, moire, laine, tapisserie et verroterie n'est pas nouveau, puisqu'il a commencé au XVIe siècle.
LA CHAUSSURE FAIT L'HOMME
Il y a des millions de gens pour qui la chaussure n'est qu'un simple accessoire vestimentaire, destiné à durer deux ou trois ans au plus, avant d'être oublié comme tant d'autres avant lui. Certes, la mode est fugace: à peine établie elle est déjà sur le déclin. Pourtant, combien d'entre nous gardons des souliers que nous ne mettrons plus, sans pouvoir nous résoudre à nous en séparer ?
Pourquoi les chaussures semblent-elles souvent plus personnelles que les autres vêtements?
Pour beaucoup c'est, bien sûr, une question de confort, une source de bien-être.
Ira Gershwin a su exprimer la joie dêtre bien chaussée dans sa chanson The Berkeleys of Broadway. "Quand j'ai des ailes à mes souliers, la ville déborde de rythme, le monde d'harmonie, et la vie paraît facile", chantait l'aérien Fred Astaire.
Le confort n'est pas tout, cependant, et c'est souvent le style de nos souliers qui nous donne l'impression d'avoir des ailes aux pieds, même si nous souffrons le martyre. On se chausse comme on s'habille, par coquetterie. Alors vive l'élégance et au diable le confort !
LES JOYAUX DE LA CHAUSSURE
Les chaussures de femme ont rarement atteint l'extravagance décorative qui caractérise celles du début du XVIII siècle,à l'exception des créations de Roger Vivier.
Ce dernier s'est ingénié avec constance et splendeur à créer des modéles qui possédent tout le raffinement des chaussures d'antan, avec un surcroît d'inventation. Ses souliers ne sont pas, cependant, de simples copies ou pastiches des originaux d'époque, comme peuvent l'être parfois ceux de stylistes de moindre envergure. Les soulier de Vivier sont uniques parce que, en dépit de leur extravagance, ils sont résolument modernes. Ils ne peuvent appartenir qu'à notre siècle, notamment à cause de la façon dont ils exploitent les principles de l'ingénierie et de l'aérodynamisme. D'autres, notamment Andrea Pfister, l'ont imité.
LES HAUTES TALONS
Déjà, à l'époque où les robes longues dissimulaient les souliers aux regards, les bottiers se livraient à des fantaisies décoratives sur les talons. Au XX siècle, à mesure que les pieds et les chevilles se sont progressivement découverts, les créateurs ont été obsédés par l'idée de pousser la ligne du talon jusqu'aux limites du pratique. Les grands bottiers de notre temps notamment Pérugia et Ferragamo, ont toujours aimé essayer de nouvelles matières, formes, textures et, ce faisant, mettaient souvent au point des formes de talon d'une originalité surprenante. Ce n'était pas forcément beau, mais toujours intéressant. Malheureusement, ces innovations s'adaptent mal à la production en série. Elles restent l'apanage du modèle "exclusif", pour lequel le coût n'entre pas en considération.
Les bottiers modernes ont cherché par tous les moyens à alléger le talon. L'arrivée de nouvelles matières leur a permis de les faire plus hauts et plus effilés que jamais, et, en s'inspirant des recherches des ingénieurs, on a même créé des chaussures à talons hauts sans talon. Dans les années 50, on avait obtenu cette légèreté et cette transparence de façon mois onéreuse en adaptant au prêt-à-porter des talons en verre incassables dans lesquels étaient parfois enfermées des pierres semi-précieuses ou des décorations, sans oublier ceux, mémorables, que l'on avait remplis d'eau où nageaient de minuscules poissons rouges.
LES SEMELLES COMPENSEES
Le passage du temps n'est pas tendre pour les semelles compensées. Elles paraissent presque toujours laides et ridicules, comme elles l'étaient d'ailleurs à leur époque. Au cours de notre siècle, on ne les a ressuscitées que trois fois. Dans les années 30, elles étaient souvent en liège et réservées surtout aux sandales de plage. Dans les années 40, elles furent de bois et offraient une solution pratique aux problèmes liés à la pénurie de cuir. Ce fut dans les aberrantes années 70 qu'elles devinrent une véritable mode, faisant appel à presque tous les
matériaux connus. Mais finalement elles sont retournées dans les années 90.
LE DERBY
Le derby est désormais bien loin du modèle irlandais original, le brogue, dont les Britanniques ont conservé le nom. En effet, ce fut d'abord la plus simple et la plus pratique des modes paysannes, dont le seul objet était de protéger le pied avec un maximum d'efficacité. D'ou les trous dans le cuir, moyen le plus simple et le plus rapide de laisser s'écouler l'eau qui s'infiltrait dans la chaussure durant la traversée des marécages irlandais. Le modèle arriva en Angleterre où il fut adopté par les garde-chasses, puis par les ghillies écossais, qui avaient besoin d'un soulier tout temps et tout terrain. Sa popularité le signala alors à l'attention des nantis qui y virent la chaussure idéale pour les battutes et la chasse.
Ainsi arrivé au sommet de l'échelle sociale, le derby se fit raffiné; sans rien perdre de sa solidité, il devint de plus en plus élégant, et on le vit même aux pieds des dames se livrant à des activités compagnardes. Il connut son apothéose dans les années 30, lorsque l'arbitre de la mode mondiale qu'était le prince de Galles le porta pour jouer au golf et en fit, sous une forme allégée en daim, l'accessoire indispensable du costume gris "décontracté" qu'il arborait en ville. Avec de pareils antécédents, on ne s'étonnera plus de voir le derby rester un des inébranlables favoris des élégantes et des élégants.
LE SABOT
Le sabot est l'un des modèles les plus réussis de la civilisation. En tant que moyen simple et résistant de protéger les pieds des pauvres et des travailleurs, de force comme de façon et peu coûteuse, il confine à la perfection. C'est pourquoi son style et sa fabrication sont inchangés depuis des siècles. Il y a deux modèles de base.
Le plus ancien est tout simplement un bloc de bois évidé pour y longer le pied, et façonné selon ses contours. La variante est le sabot fait d'une semelle de bois adaptée à la forme du pied, à laquelle est fixée une tige dont la matière est entièrement au goût du savetier. Il s'agit le plus souvent de cuir, mais on trouve aussi du raphia tressé. Les sabots utilisés dans l'industrie lourde ont parfois des tiges en caoutchouc, en matière plastique calorifuge, voir en métal.
Quoique essentiellement conçus pour le travail, les sabots ont été portés au fil des siècles par tous les campagnards soucieux de parcourir les sentiers bourbeux les pieds au chaud et au sec. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements encouragèrent le port des sabots, pour résoudre le problème posé par la pénurie de matières premières. Dans un élan de patriotisme, les revues de mode photographièrent des sabots portés par d'élégants mannequins, dans l'espoir de tordre le cou à l'image péjorative du "soulier de pauvre".
Rien n'y fit cependant, et la bougeoisie ne l'adopta que contrainte et forcée.
CHAUSSURES PORTE-BONHEUR
Rares sont les pays où il n'existe pas de croyance superstitieuse voulant que les chaussures portent bonheur aux amoureux ou aux jeunes mariés.
La plus répandue
est l'habitude d'attacher un vieux soulier à l'arrière du véhicule qui emporte le jeune couple vers son nouveau foyer ou sa lune de miel. La chaussure fut choisie parce
qu'elle représentait non seulement la fertilité, mais la stabilité, la prospérité et l'harmonie. Elle était la marque du confort et de la chaleur,
indispensable pour un mariage réussi.
Au siècle dernier, il était de coutume d'offrir à ses proches,
en guise de porte-bonheur, des souliers miniatures en porcelaine ou en terre cuite; on marquait souvent ainsi les événements familiaux: baptêmes, noces d'argent ou d'or et anniversaires.
Dans tous cas, la chaussure était censée représenter et encourager les vertus domestiques. Ceci dit, les souliers magiques ne portent pas toujours bonheur.
Dans Les Chaussons rouges, réalisé en 1948 par Michel Powell, les ravissants chaussons écarlates de Moira Shearer étaient si maléfiques qu'ils l'obligèrent à danser jusqu'à la mort.
Les chaussures de Hollywood |
Les bottiers ont toujours aimé créer pour les stars. Les vedettes sont souvent des personnages hors normes et apprécient l'extravagance à sa juste valeur. Habituées à imposer leur personnalité, elles osent adopter (à l'écran comme à la ville) des styles que des femmes moins sophistiquées porteraient sans panache.
Les stars assiègent David Evins depuis de nombreuses années car il sait créer des modèles reflétant l'atmosphère d'un film, tout en respectant la personnalité de l'actrice. Il a travaillé avec les plus grandes célébrités de Hollywood et les a chaussées pour certains de leurs plus grands succès.
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1868-69 Le soulier de bal, toujours à talon est en satin blanc ou de la couleur de la robe avec chou, ou, ce qui est plus en vogue, noeud Richelieu ; pour soirées non dansantes, la bottine de satin blanc, noir ou pareille à la robe, semble être préférée.Les bottines demi-bottes à haute tige conservent leurs vogues ; les talons augmentent en hauteur et deviennent plus étroits, aussi les pauvres femmes qui veulent absolument se mettre à la dernière mode ont-elles beaucoup de peine à marcher. Les bottines habillées prennent toutes un noeud au-dessus ; les chaussures assorties à la toilette comme nuance sont de mise, ainsi que celles en popeline à petits carreaux gris et noirs. Pour la campagne et les eaux, les petits souliers à talon, en cuir verni, chevreau fin, satin turc, peaumordorée ; le soulier Richelieu avec noeud à plusieurs coques, paraît réunir le plus de partisans et sont très-gracieux.A visiter à Saint André-dela-Marche : Le Musée des Métiers de la Chaussure
Voici un petit aperçu sur la mode des chaussures avec un grand saut dans le XVIII ème siècle
Nous sommes dans le très ancien, 5 ans avant la révolution française, et une toute petite pointure 32 pour un pied très fin à peine 5 cm de large avec un talon bobine de 7 cm de hautAu début du XVIII siècle, les souliers féminins, soouvent ornés de broderies ou d'applications de dentelle, présentent une extrémité étroite, à section carrée, qui dépasse du bas de la jupe. Vers 1730, ils se caractérisent par leur aspect sinueux , la tige est enpeau ou en tissu. La mule à talon est toujours en usage dans l'intimité domestique.La forme du soulier féminin évolue sous Louis XV, le talon s'abaisse la chaussure s'élargit à l'extrémuité avant, en cintre brisé.
SOURCES / http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/9899/lun05/stars.htm
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