• Inventions et découvertes - Mécanisme d'Anticythère -

     

    En 1901, l’épave d’un navire grec est découverte au large de l’île d’Anticythère. La cargaison du navire est exceptionnelle pour les archéologues : statues, pièces de bronze …

    Cependant, au milieu de toutes ces pièces rares, en 1902, un archéologue grec remarque d’étranges pièces. Il s’agit de roues dentées maintenues entre elles par les restes d’une structure de bois.

    Que fait cet étrange mécanisme dans une cargaison datée de 100 à 150 avant notre ère ?

        Cependant, le mécanisme d'Anticythère vient de livrer la plupart de ses secrets grâce aux chercheurs du Antikythera Mechanism Research Project.

      

          Technologies grecques et romaines

      Si le Grèce et la Rome antiques nous fascinent ce n’est certainement pas pour leur technologie. Il faut bien reconnaître que dans ce domaine, ces civilisations n’étaient pas particulièrement avancées.

    Nous n’avons retrouvé aucune machine ou invention prouvant une maîtrise quelconque du calcul des mouvements des planètes ou apparenté à un calendrier astronomique.

    Pourtant, ce mécanisme semble bien être en rapport avec l’astronomie.

          Un mécanisme encombrant


    Tout d’abord, il est important de souligner que l’étude des inscriptions que cet objet porte a permis d’affirmer qu’il date bien d’environ 100 à 150 avant notre ère. Débarrassé de sa gangue de calcaire et de corail, les scientifiques ont remplacé en 1958 les parties oxydées par le métal originel.

    Les pièces de la machine ont ainsi été reconstituées. 82 fragments avaient été découverts.

     

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    Image Océan des Etoiles
     

    L’appareil se présente comme une boîte de 20 cm d’épaisseur avec trois cadrans métalliques gradués capables de se mouvoir indépendamment.

    Deux autres cadrans composés de plusieurs cercles mobiles se trouvent à l’arrière de l’appareil. Sur tous ces cadrans sont indiqués des signes astronomiques.

    La boîte est couverte d’inscription et comporte un calendrier astronomique. L’intérieur est composé d’un mécanisme complexe de roues dentées, d’aiguilles mobiles, d’axes et de tambours. L’ensemble fonctionne manuellement.

        Pour retrouver un engrenage aussi sophistiqué, il faut attendre les horloges astronomiques du XIVe siècle.   Donc, comment les artisans de la Grèce ancienne ont-ils pu fabriquer un mécanisme aussi précis avec la faible technologie qu’on leur attribue ?

          Hypothèses et controverses


    Pour certains, ce sont les restes d’un astrolabe c’est-à-dire d’un instrument qui permet de mesurer la hauteur d’un corps céleste au-dessus de l’horizon. Pour d’autres, l’objet est plus récent et s’est retrouvé par hasard dans l’épave. Cette dernière hypothèse va tout de même à l’encontre des datations effectuées.

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    Le plus gros fragment du mécanisme exposé au Musée archéologique d'Athènes.
    Le Docteur de Solla Price qui a été le premier a vraiment s’intéresser à cet objet écrit en 1959 un article à son sujet :

        « La machine d’Anticythère ressemble à une horloge astronomique sans balancier. Elle a été conçue comme une machine à calculer qui permet d’obtenir instantanément des renseignements sur les phases de la Lune, la position des planètes et sur les cycles cosmiques. »

      Il titre d’ailleurs son article : Un antique ordinateur grec.

        L’écrivain Arthur C.Clarke décrit bien la situation en soulignant que "si la perspicacité des Grecs de l’Antiquité avait été à la hauteur de leur ingéniosité, la révolution industrielle aurait commencé 1 000 ans avant Christophe Colomb".   Dernières découvertes sur le mécanisme d'Anticythère (septembre 2008)
    L'AMRP, Antikythera Mechanism Research Project, a publié un article dans le magazine Nature le 31 juillet 2008 concernant de nouvelles découvertes sur le mécanisme d’Anticythère.

    Grâce à un scanner conçu spécialement pour l’occasion, on sait maintenant que ce mécanisme avait plusieurs fonctions : Prévoir les éclipses Dates des Jeux Olympiques Calendrier civil corinthien

     

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    Reconstitution du Mécansime d'Anticythère. (Musée archéologique d'Athènes). Image Tet_Sy
    L’intérieur du mécanisme est d’une grande complexité avec un assemblage d’une trentaine de roues dentées, d’engrenages précis au millimètre, de cadrans, d’aiguilles et de spirales annotées.

    Grâce aux dernières recherches, les scientifiques ont pu affiner leurs connaissances du mécanisme. Il comporte par exemple un système précis de compensation des décalages des éclipses dans le temps. De plus, l’origine de ce mécanisme semble avoir été découvert. Il aurait été créé à Syracuse, ville natale d’Archimède.

      Rien ne prouve pour le moment que c’est bien le génial mathématicien qui en est le créateur mais ça reste une hypothèse plausible.

    Cependant, il s’agirait plutôt d’un héritage indirect car le mécanisme est daté entre 100 et 150 avant notre ère et Archimède est mort en 212 avant notre ère.

      
    Inventions et découvertes - la Roue -
     
    Aucune invention n’est plus chargée de symboles que la roue. La mythologie indo-européenne fait du disque solaire une roue qui entraîne un char divin dans sa course. Au-delà de sa portée symbolique, la roue marque l’avènement d’une ère nouvelle. Cette invention a révolutionné les transports et les communications. 
    L’apparition de la roue
    Chronologiquement, la roue est d’abord employée pour le transport et pour le tour. Mais, les premières roues véhiculaires en bois ont rarement survécu, tandis que la fabrication de poteries au tour a laissé des traces qui sont facilement reconnaissables par les spécialistes.
     
    Des tours de potier sont ainsi attestés en Mésopotamie, à Sumer et à Ur, vers 3500 avant notre ère. Ils ont peut-être été aussi en usage à la même époque en Inde et en Iran.
     
     
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    Roue d'élévation d'eau telle qu'elle continue à être employée dans une oasis du désert libyen
    En ce qui concerne la roue véhiculaire, nous ne sommes sûrs de son existence que quelques siècles plus tard mais elle a sans doute précédée l’invention du tour.
     
    La roue : une invention délaissée ?
     
     
     
     
     
    Aux environ du Ier millénaire avant notre ère, la roue s’est répandue dans l’Ancien Monde. Les charrettes n’étaient apparues sur le continent américain qu’après la conquête espagnole, 2 500 ans plus tard.
     
    Les historiens en avaient conclu que les habitants du Nouveau Monde ne connaissaient pas la roue. Mais, dans les années 40, à Veracruz, au Mexique, des fouilles de sites funéraires apportèrent la preuve du contraire.
    On mis au jour plusieurs petites figurines d’argile, chacune équipée d’une paire de roues.
    Les statuettes à roue ont été construites pendant plusieurs siècles. Certaines pouvaient servir de sifflet, d’autres ressemblent à des jouets.
     
     
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    Pourquoi les habitants du Nouveau Monde ne tirèrent-ils pas un usage pratique de la roue ?
     
    Nul ne le sait.
     
     
     
      
    Le premier véhicule
     
     
    On trouve le premier témoignage d’un véhicule à roues sur une tablette du temple d’Inana, à Erech, en basse Mésopotamie, qui a été daté d’environ 3500 ans avant notre ère.
    Cette tablette comporte un pictogramme très schématique représentant ce qui paraît être un chariot à deux roues.
     
    Des preuves plus tangibles attestent de l’emploi de roues montées sur essieux au début du IIIe millénaire en Mésopotamie et dans l’Indus.
     
     
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    Chars à roues pleines en bois sur l'étendard d'Ur (Bas-relief en céramique mésopotamien, IIIe millénaire, Londres, British Museum)
    Des fouilles ont également mis au jour à Mohenjo-Daro des modèles réduits de chariots.
     
    De plus, de véritables véhicules, employés comme fourgons mortuaires, ont été découverts dans les tombes royales de Kish, de Suse et d’Ur.
    Il s’agit de chars et de chariots à deux ou quatre roues pleines.
     
    Roue d’engrenage et transmission
     
     
    Le premier instrument à train d’engrenages connu est la célèbre horloge d’Anticythère (Antikythira). Ce mécanisme complexe, daté du IIe siècle avant notre ère, a obligé les archéologues à réviser leurs conceptions sur le niveau technologique atteint par les Grecs.
     
     
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    Le plus gros fragment du mécanisme d'Anticythère exposé au Musée archéologique d'Athènes. Image Tilemahos Efhtimiadis.
    Il faudra attendre près de 15 siècles, et les premiers mécanismes d’horlogerie de l’Occident médiéval, pour voir apparaître des systèmes d’une pareille complexité. La roue était de toute évidence connue et utilisée à une époque aussi reculée.
    Cependant, c’est le seul objet de ce genre qui a été retrouvé.
    Les transmissions se composent d’au moins deux roues d’engrenage et servent à la transmission du mouvement. Lorsque les dents s’engrènent, la roue entraînée tourne dans le sens opposé à celui de la roue motrice.
     
    Ce principe était connu d’Aristote. Dans l’ancienne Egypte, on puisait de l’eau en utilisant la transmission de grandes roues dentées en bois.
     
    Les roues d’engrenage trouvent un grand domaine d’utilisation : automobile, horlogerie …
     
     
     
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    Les roues massives étaient confectionnées avec un disque de tronc d'arbre arrondi. Elles n'étaient pas très résistantes et se brisaient facilement. Les premiers progrès furent apportés par des essieux auxquels la roue était fixée par des chevilles en bois
     
    Une faucheuse gauloise
     
     
     
     
     
    En 1834, l’inventeur américain Cyrus McCormick mit au point la première faucheuse-moissonneuse mécanique réellement efficace.
    Cependant, une machine agricole analogue existait déjà 2 000 ans auparavant dans la Gaule antique.
     
    Des bas-reliefs du Ier siècle représentent cet antique engin : un énorme peigne fixé sur deux roues et tiré par un âne ou un mulet.
     
     
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    Le système semblait très bien fonctionner. Pourtant, les Gaulois l’ont abandonné au profit de l’ancienne méthode épuisante pour les reins, le moissonnage à la faucille.
     
    Pourquoi une telle régression ?
     
    Bien que très ancienne, l’invention de la roue ne trouvera une application à grande échelle qu’au XIXe siècle avec le début de l’ère industrielle.
     
     
    L’expansion de la roue dans le monde
     
     
    La diffusion de la roue pleine a lieu au IIIe millénaire depuis Sumer jusqu’à la Syrie et l’Indus.
    La roue à rayons apparaît vers 2000 avant notre ère en Mésopotamie, en Iran et dans le Turkestan.
    Cette innovation permet d’alléger les roues et de les rendre plus manoeuvrables. Elle rendra possible l’invention du char léger à deux roues à rayons au cours du IIe millénaire.
     
     
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    Char égyptien à deux roues provenant d'une tombe de la nécropole thébaine (1580-1320 avant notre ère, Musée archéologique, Florence)
    La roue sert également à la mouture des grains. Des meules et des moulins à bras existaient en Mésopotamie à la fin du IIe millénaire.
     
    Le rouet est la dernière invention directement issue de la roue. Il permet d’effectuer un filage beaucoup plus rapide. Il rendra possible l’émergence d’une première industrie textile au Moyen Âge.
    Le rouet a peut-être été inventé en Inde ou en Chine. Il apparaît tardivement entre le VIe et le VIIIe siècle.
      
      
      
      
     
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