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    François Athanase de Charette de La Contrie, mort pour le Roy le 29 mars 1796,

    des fusils républicains.

    En toutes les provinces
    Vous entendrez parler
    Qu’il y a un nouveau prince
    Qu’on dit dans la Vendée
    Qui s’appelle Charette.
    Vive son cœur !
    Chantons à pleine tête :
    Gloire et honneur !

    Cet ami du monarque
    Il a bien du renom.
    Il fait un grand obstacle
    A tout’ la Nation :
    Jusques en Angleterre
    On l’applaudit ;
    Aussi sur les frontières,
    Même en Paris.

    Admirons la vaillance
    De Charette homm’ de coeur
    Il est né pour la France
    Il fait voir sa valeur
    Regardez cette armée
    Rien de plus beau ;
    Il a palme et laurier
    Dans les drapeaux.

    Combien de catholiques
    Qui n’existeroient plus
    Si Charett’ Pacifique
    Avait perdu la vie !
    Dieu nous l’a conservé
    Vive le Roi !
    Que toute cette armée
    Chante avec moi.

    Quand va à l’attaque
    Dit à ses Commandants:
    » Mettez-vous en bataille
    Et marchez sur huit rangs.
    En avant ! grenadiers
    Ne craignez rien
    Courage, cavaliers,
    Tout m’appartient.

    Malgré la canonnade
    Il fonce vaillamment
    Quoique la fusillade
    Il dit : « Mes chers enfants,
    Crions à haute voie,
    Soldats, vengeons
    La mort de notre roi
    Par la Nation. »

      

      

    sources : la voix dans le désert

    http://lavoixdansledesert.wordpress.com/2008/03/28/en-memoire-dun-homme-dhonneur/

      

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    La Vendée pardonne mais n'oublie pas

      

    Les chefs vendéens et bretons furent de souche populaire ou nobiliaire, les premiers ont émergé par leur courage, les autres appartenaient à l'armée ou à la marine royale, ils étaient officiers de carrière, c'étaient des soldats.

     La noblesse de province était attachée à ses obligations militaires comme à une relique du Passé, la vie d'un officier à cette époque avait peu de rapport avec celle d'aujourd'hui, il ne passait en effet que six mois à l'armée puis il rejoignait sa famille car il n'était pas d'usage qu'elle l'accompagna dans une ville de garnison.

    En 1790, les clubs révolutionnaires avaient miné le moral de l'armée et les officiers avaient été incarcérés par les soldats, la Constituante voulut enfin exiger d'eux un serment qui effaçait le nom du Souverain et qui déliait les troupes de toute fidélité à la monarchie. Les officiers répondirent les uns en passant la frontière et les autres en rentrant dans leurs foyers.

    C'est dans ces circonstances que paysans vendéens et bretons vinrent frapper à la porte de ces derniers leur demandant de prendre leur commandement en cette croisade engagée par eux contre la Révolution.

    Quand tous ces chefs succombèrent ils étaient généralement jeunes.

    Cathelineau, le doyen, avait 45 ans et Stofflet était sensi­blement du même âge. Marigny avait 40 ans, Lescure, 34, Charette, Cadoudal et Bonchamps venaient tous trois d'atteindre 33 ans, coïncidence curieuse avec l'âge du Christ au nom de qui ils avaient pris les armes, La Rochejaquelein qui était de beaucoup le Benjamin fut généralissime à moins de 22 ans. Tous étaient dévoués corps et âme à la cause sainte qu'ils avaient embrassée, presque tous moururent pour elle. Quelles circonstances accompagnèrent leurs derniers moments et quelles destinées connurent leurs restes mortels ? C'est ce que nous nous proposons de relater en quelques courtes pages.

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    Francois Athanase De Charette Contrie

    En 1796 il était peut-être le seul capable d'entretenir dans les coeurs vendéens le souffle de la lutte mais presque tous ses lieutenants avaient été tués dans les combats. Sur les ordres de Hoche, les généraux Travot et Grigny le poursuivaient sans relâche, l'inévitable arriva. Le champ où se mouvait le chef traqué se rétrécissait de jour en jour et le 23 mars, à l'orée du bois de la Chabotterie, les chasseurs de Travot le capturèrent, il était blessé. Angers, puis Nantes,

    Le Bouffay où tant de ceux pour qui il avait tiré l'épée avaient vécu des heures d'angoisse, son exhibition à travers Nantes lâchement commandée par le général Duthil qui lui, n'avait pas eu le mérite de le saisir, le jugement et la condamnation à mort : telles furent les stations du chemin de Croix qui conduisirent le Vendéen à la place Viarmes, dite alors des Agriculteurs. Après avoir conversé avec un des douze généraux qui se tenaient au milieu des troupes, embrassé son confesseur, Charette tira d'une écharpe son bras gauche blessé et, le levant, il donna lui-même au peloton d'exécution l'ordre de tirer.

    Il regarda si bien la mort en face qu'une balle enfonça un des globes oculaires sans en toucher la paupière (Note : La Bibliothèque de Nantes possédé le numéro du 9 avril 1796 d'un journal révolutionnaire appelé le "Bonhomme Richard", qui relate la mort de Charette et on y lit : il tomba les yeux ouverts sans brésiller, et ces deux derniers mots sont soulignés). Celui qui succombait était bien un brave parmi les braves et sa mort entraînait la fin de la guerre vendéenne dont il était l'âme. Qu'advint-il de son corps meurtri et transpercé de balles ? Presque tous les historiographes arrêtent là leur récit et il est certain, qu'à certains égards, leur tâche est achevée.

    A quelques pas de la place des Agriculteurs était le petit cimetière de Miséricorde, noyau de la nécropole actuelle, établi en pleine Terreur près de la chapelle de ce nom dont la Vierge vénérée de Saint-Similien conserve le souvenir, mais depuis le mois de Décembre 1793 il était fermé, ne pouvant recueillir de nouveaux corps. Restait la Bouteillerie, mais depuis quelques semaines, après le 24 janvier 1794, il avait fallu également la condamner.

     La mort, inlassable faucheuse, allait plus vite que les prévisions humaines, on ne savait plus en quel lieu il fallait inhumer. Pour parer à cette situation, la Ville fit aménager près de la route de Rennes, peu de distance de la Sauzinière une carrière depuis assez longtemps en exploitation. Elle longeait le ruisselet du Gué-Moreau, l'entrepreneur Richelot la mit rapidement en état, car le temps pressait. Si l'on s'en réfère aux documents incomplets que conservent nos archives municipales nous apprenons que du 15 janvier au 15 août 1794, 5639 corps y avaient été portés, le citoyen Daubigny nous en donne l'assurance en des pièces qu'il signe, soulignant son nom de sa qualité de véritable sans-culotte.

    Il spécifie sur un de ces états que 798 animaux crevés y furent également enfouis. Cette co-existence n'était pas faite pour effaroucher ce pur parmi les purs qui fait, par ailleurs, du champ de sépulture dont il avait la surveillance un tableau dantesque « bras et jambes surgissaient de la terre dont ils étaient insuffisamment recouverts » et ces apparitions frappaient d'autant plus la population nantaise qu'aucune palissade n'en interceptait la vue.

    Placé sur un chariot, le corps de Charette fut acheminé par les Hauts-Pavés, le « Chemin de Vannes » comme on disait alors et par un des sentiers qui rejoignait la carrière, puis jeté là enfin, au hasard au-dessus de ceux qui venaient probablement d'y trouver place.

    C'est ici que se situe une anecdote qui a été maintes fois relatée et dont voici la teneur : Jean Crazanne qui exerçait rue Crébillon la profession de plâtrier-figuriste se présenta vingt-cinq heures après l'exécution au cimetière de Rennes, il fit un moulage de la figure du Vendéen et, après avoir donné 16 sols aux fossoyeurs, se retira.

    Qui l'avait envoyé pour remplir cette mission ? évidemment des amis de Charette ; ce qui est certain c'est que le bruit courut bientôt qu'il avait enlevé le corps pour le livrer à ses partisans. Le plâtrier fut mis en demeure par les autorités révolutionnaires de la Ville de faire un nouveau moulage et conduit au lieu de sépulture par le commissaire de police Brussetié. Par bonheur pour lui, il retrouva le corps et put de nouveau réaliser son oeuvre. Fait curieux, ces deux moulages existent encore.

    Trente-deux heures s'étaient écoulées entre l'exécution des moulages, l'un est plus fin, plus délicat, l'autre offre des téguments plus flasques, il est bien le second en date, la mort a déjà fait son oeuvre. Et maintenant une question se pose anxieusement à notre esprit : comment se fait-il que le souvenir du lieu où gît le corps de l'illustre chef soit totalement oublié ? Il y avait pourtant à Nantes en mars 1796 sa soeur qui lui fut toujours si fidèlement dévouée, peut-être même sa femme qui, depuis longtemps, il est vrai, n'était pour lui qu'une étrangère, en tout cas de nombreux amis et sympathisants.

    Comment se fait-il que le gouvernement de la Restauration n'ait pas marqué par un monument l'endroit où reposaient plusieurs milliers de victimes parmi lesquelles Charette. Il n'y a pas doute, il fut bien question d'en élever un et en 1825 le propriétaire de la carrière acceptait de la vendre. Un nantais, M. Houeix de la Brousse se proposait d'enclore le terrain, de le planter d'arbres verts et de placer au centre sur une stèle de marbre noir une grande croix avec cette simple inscription : Pax illis.

    Cette initiative privée n'aboutit pas, sans doute craignait-on d'éveiller des susceptibilités en la grande ville où vivaient encore des hommes dont la conscience eut été quelque peu alarmée par cette évocation. Prenez aujourd'hui la petite avenue du Lavoir avant d'arriver au boulevard Le Lasseur, qui se douterait que c'est là, au bout de ce chemin quasi-campagnard, que se profilait la sinistre carrière ?

    Il y a quelques années, à l'occasion de je ne sais quelle réparation de voirie, de nombreux ossements dont personne ne connaissait plus l'origine ont été relevés en ce lieu. C'était pourtant là que, le 29 mars 1796, à la nuit tombante, avait été jeté le corps pantelant du Roi de la Vendée.

     

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    Charles de Bonchamp

    Celui-là était le véritable stratège de l'armée vendéenne. Grièvement blessé le 18 octobre 1793, à la bataille de Cholet, qui avait débuté pour les Royalistes sous les ailes de la victoire et qui s'était terminée par une irrémédiable déroute, il avait été transporté, à travers des chemins défoncés, par Beaupréau jusqu'à Saint-Florent-le-Vieil où madame Duval lui offrit l'hospitalité.

    Un projectile profondément inclus dans l'abdomen ne pouvait être extrait par les moyens primitifs dont disposait la chirurgie d'alors et devait fatalement occasionner la mort par péritonite hémorragique. Cinquante mille personnes de tout âge et de tout sexe se pressaient alors sur la colline du joli bourg angevin, attendant anxieusement les bateaux qui leur permettraient d'atteindre la rive bretonne. Cinq mille cinq cents républicains étaient, d'autre part, entassés dans la vieille église abbatiale, attendant la mort décidée en principe, mais dont personne n'osait donner l'ordre.

    Bonchamp dont, dans cette houle, l'arrivée avait passé inaperçue fut fortuitement averti de cette situation angoissante et dit d'une voix défaillante « qu'on épargne ces malheureux, c'est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l'assurance qu'il sera exécuté ».

    D'Autichamp grimpa rapidement à cheval la rue en pente qui accède à l'esplanade fourmillante de monde qui s'étend devant l'église, il fit rouler le tambour puis exprima en termes brefs l'ultime volonté du mourant. Les portes abbatiales furent ouvertes, les dernières volontés du chef aimé n'étaient-elles pas un ordre et les 5.500 républicains rejoignirent leur armée.

    L'agonisant étendu sur un brancard, assisté de l'abbé Courgeon, le curé de la Chapelle-Saint-Florent, son village, venait de succomber en traversant la Loire, tout en murmurant des paroles empreintes d'humilité chrétienne.

    Quand la petite cohorte déposa le précieux fardeau dans la maison d'un pécheur, au village de La Meilleraye, de l'autre côté de la Loire, la mort avait accompli son oeuvre. Le corps fut porté à la lueur des torches au cimetière tout proche de Varades. Et maintenant suivons-le dans le cours des différents transferts auxquels il fut soumis.

    En 1817, après le retour du Roi, il fut transporté dans le tombeau familial du cimetière de La Chapelle-Saint-Florent. Sur une pierre couverte d'herbes folles on lit encore aujourd'hui les noms de ses parents, mais Varades ne voulut pas que le corps, dont elle avait eu le précieux dépôt, quitta sa terre sans qu'un monument fut élevé pour en conserver le souvenir.

    Quand on pénètre aujourd'hui dans le cimetière de cette localité on s'étonne de voir, en son milieu même, un beau cénotaphe d'aspect romantique dont les quatre faces sont couvertes d'inscriptions touchantes.

    Je ne transcris ici que celle qui est portée sur l'une d'entre elles : Il voulut que ses compagnons d'armes accordassent la vie à leurs prisonniers que de cruelles représailles exposaient à la mort. Soumis aux dernières volontés de leur chef magnanime, ils réprimèrent leurs désirs de vengeance, et détournant les yeux de l'incendie de la Vendée ils rendirent la liberté à 5.000 français.

    On lit aussi sur le mausolée : On prépare à Saint-Florent un tombeau au marquis de Bonchamps, ses restes ont été transportés le ....... 1817.

    Le jour et le mois ne furent jamais gravés.

    Le célèbre sculpteur David d'Angers avait évidemment révélé le désir de mettre son talent au service de la mémoire de celui qui avait sauvé son père enfermé avec tant d'autres dans l'église abbatiale de Saint-Florent.

    Il produisit, en effet, le superbe monument qu'on ne peut regarder sans émotion. Son soubassement de marbre blanc, décoré de festons de lauriers et de cyprès porte les trois noms évocateurs de la vie du héros : THOUARS, V MAI, TORFOU, XIX SEPTEMBRE, SAINT-FLORENT, XVII OCTOBRE et des figures allégoriques avec inscriptions dont je retiens la plus notable : A la gloire de Dieu et à la mémoire de Charles Melchior, Artus, marquis de Bonchamp, moissonné à 33 ans pour la cause sacrée des lys.

    Si jeune encore, il mourut enseveli dans son triomphe, et vengea sa mort en sauvant la vie à 5.000 prisonniers qui allaient périr. — LECLER, architecte, DAVID, sculpteur. Erigé en 1822.

    La statue de Bonchamp en marbra blanc un peu plus grande que nature est la partie maîtresse du monument. Soldat mourant, il soulève la partie supérieure de son corps en un visible effort, lève le bras droit en étendant la main et prononce l'ordre mémorable grâce aux prisonniers gravé en lettres d'or au-dessous du brancard qui le porte.

    Ce tombeau que l'on voit aujourd'hui dans la chapelle de gauche de l'église de Saint-Florent où la lumière qui descend des vitraux le met en valeur ne fut pas toujours là. Pendant 69 ans il fut situé au fond du chœur, au-dessous de la grande baie alors murée et c'est quand on entreprit de restaurer dans le style du XIVème siècle cette partie de l'église qu'on l'enleva et qu'avec le plus grand soin on le transporta en son définitif emplacement.

    Les ossements sont enfermés dans un coffret de bois avec les procès-verbaux de l'érection du monument et de sa translation en 1890.

    L'histoire anecdotique rapporte que David, vieux, malade était tourmenté par la pensée de revoir le mausolée de Saint-Florent qu'il considérait comme un de ses chefs-d'oeuvre, c'est dans ces jours qu'il écrivait à un de ses amis : je vais tâcher de vivre avec de grands souvenirs mais les plaies profondes qui ont déchiré mon pauvre coeur ne se cicatriseront jamais.

    Accompagné par un amis qui le soutenait il pénétra dans l'église abbatiale et là, le front alourdi, soutenu par la main droite, il resta longtemps songeur devant le marbre auquel son ciseau avait infusé la vie et qui avait fait jaillir l'homme dont le geste tout à la fois commande et implore le pardon.

     

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    Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson

    "Jacques Cathelineau"

    Le paysan-colporteur du Pin-en-Mauges, au récit des événements qui venaient de se passer à Saint-Florent avait brusquement abandonné la boulangerie familiale dans laquelle il travaillait. Il avait soulevé le pays des Mauges puis à la tête de ses campagnards il avait volé de victoires en victoires emportant Chemillé, Cholet, Vihiers, Chalonnes, il avait été battu à Fontenay, mais il avait ensuite enlevé Montreuil-Bellay, Saumur, et là les chefs vendéens ses émules l'avaient élevé lui l'humble, l'étranger à l'art de la guerre, à la dignité de généralissime de l'armée vendéenne.

    La victoire n'abandonna pas ses drapeaux, Angers tomba, restait Nantes, véritable clef de voûte de la situation militaire puisque sa prise aurait permis aux vendéens de prendre contact avec la Chouannerie bretonne et avec l'Anglais qui promettait toujours son concours sans, il est vrai, souvent l'accorder.

    On sait le reste, Nantes fut en effet, attaquée le jour de la Saint Pierre, 29 juin 1793, par toutes les forces royalistes réunies et l'armée de Cathelineau avait écrasé les redoutes élevées à La Sauzinière. Parvenue aux Hauts-Pavés elle s'infiltrait à travers les champs qui affleuraient la place Viarmes et le petit cimetière de Miséricorde quand une sinistre nouvelle se répéta dans tous ses rangs : Cathelineau est blessé à mort.

    Cette foule batailleuse prise de panique lâcha pied à l'instant même où allait cueillir les lauriers de la victoire, ce fut bien là l'amorce de la déroute totale, Nantes était sauvée.

    C'est au prix de bien des souffrances que le glorieux blessé fut conduit à Saint-Florent-le-Vieil, une balle, après avoir fracassé un bras s'était incluse dans le thorax. Il fut soigné dans une ancienne communauté de soeurs franciscaines par sa belle-mère et par une religieuse dont l'inaltérable dévouement adoucit tant de souffrances en cette sanglante époque, soeur Saint Jean-Baptiste, demoiselle Bussonnière, originaire de Montjean.

    Tout fut inutile, la plaie prit bientôt un aspect gangreneux et la fièvre s'éleva.

    Le curé du Pin-en-Mauges, M. Cantiteau qui aimait son paroissien dont il connaissait la foi ardente l'assista jusqu'à la fin. La marquise de la Rochejaquelein rapporte que dès que le Saint de la Vendée eut rendu le dernier soupir, c'était le 14 juillet, 15 jours après sa blessure, un de ses parents s'adressant à la foule entassée devant la porte de la maison s'écria : le bon Cathelineau a remis son âme à Celui qui la lui avait donnée pour venger sa gloire.

    Le corps fut inhumé dans le cimetière de Saint-Florent et la pierre tombale qui le couvrit est encore conservée dans la crypte de l'église. La maison où il expira appartenait sous Louis-Philippe à M. et Mme Armand Baudouin qui y habitaient.

    Sans enfants, ils choisirent comme légataire le comte de Quatrebarbes, officier légitimiste qui avait démissionné en 1830 qui, plus tard, se porta au secours de la Papauté et fut gouverneur d'Ancône.

    Il aménagea la maison qui devint ensuite l'école des filles, puis fit élever dans le jardin une chapelle où on transféra en 1858 les restes mortels qui, 65 ans auparavant avaient été déposés dans le cimetière paroissial. Il voulut enfin que ceux qui s'étaient aimés sur la terre et avaient succombé fussent réunis, dans la mort.

    C'est pourquoi il fit rapporter de Cholet Jacques Cathelineau, le fils du Saint qui le 27 mai 1832, avait été lâchement assassiné au château de La Chaperonnière, près de Beaupreau, par le lieutenant Renier du 29ème de ligne à qui il s'était rendu.

    C'était le trente-sixième membre de cette famille, victime des guerres vendéennes, et, pour témoigner que la mort semble provoquer la reviviscence, ce jour-là même où Mgr de Dreux-Brézé bénit la chapelle, il baptisa près des tombes ancestrales le dernier descendant du généralissime le petit Xavier de Cathelineau.

    Ecole et chapelle furent données à l'ordre Saint-Charles d'Angers. En 1896, le Pin-en-Mauges éleva dans son église un tombeau à celui qui avait fait sa gloire et il obtint de Saint-Florent qu'une partie des ossements lui fussent remis.

    A ceux qui, en ce pays des grands souvenirs, font un pieux pèlerinage au tombeau du magnanime Bonchamp, je conseille de ne pas oublier les tombeaux plus modestes du héros de la grande guerre et de son fils qui, bon sang ne peut mentir, répondit à l'appel de la duchesse de Berry dont il savait pourtant la cause désespérée.

     

    Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier Georges Cadoudal

    D'une taille herculéenne, d'une bravoure légendaire, Georges Cadoudal fut le chef le plus populaire de la chouannerie bretonne, de ceux qui armèrent leurs bras pour Dieu et pour le Roi, il fut peut-être le plus irréductible. Ses luttes au cours de dix années à travers les halliers bretons, les visites qu'il fit aux princes exilés en Angleterre, son entrevue aux Tuileries avec Bonaparte désireux d'attacher à ses drapeaux cet homme de fer, son débarquement sur la côte de Biville et son arrestation à Paris tout ceci constitue autant de chapitres du roman ou plutôt du drame le plus attachant.

    Dans la cour du Temple où il était enfermé, Georges groupait les Morbihannais dont à Paris on avait fait une rafle, il leur parlait en breton, les engageant à ne rien dire qui put nuire à un autre au cours du procès qui allait incessamment commencer Soyez indulgents les uns pour les autres, leur disait-il, quand vous ne vous sentirez pas assez forts, songez que je suis avec vous et que mon sort sera le vôtre.

    Nous sommes où nous sommes et ce que Dieu a voulu que nous soyons. N'oubliez que notre prison est celle d'où Louis XVI s'en est allé à la mort. Que son sublime exemple nous guide. Le 24 mai, tous les inculpés étaient transférés à la Conciergerie, l'instruction avait été confiée à un ancien conventionnel régicide Thuriot que Georges nargua sans trêve. Au cours des débats, les tribunes étaient surchargées.

    N'insistons pas sur ce procès dont le dénouement était réglé d'avance : Georges fut condamné à mort. Des tentatives furent faites près de lui par le ministre de la police Réal pour qu'il promit de ne plus conspirer et l'incitant à accepter du service, moyennant quoi sa grâce était assurée, elles restèrent vaines.

    Près de l'échafaud, en place de Grève, place actuelle de l'Hôtel-de-Ville, le courageux breton fut assisté par l'abbé de Keravenan qui lui fit réciter la Salutation Angélique : Priez pour nous, pauvres pécheurs maintenant, continuez, dit le prêtre : A quoi bon ! répondit-il.... l'heure de ma mort n'est-elle pas maintenant.

    Il voulut mourir le premier et se livra au bourreau en clamant trois fois de sa voix de stentor : Vive le Roi ! Le corps fut transféré dans un cimetière que nous ne connaissons pas mais un jour vint où le baron Larrey, chirurgien bien connu de l'Empereur évidemment tenté par la robustesse du sujet fit exhumer le squelette qu'il fit monter sur fils de cuivre et il le plaça dans son cabinet. En 1814, le roi revenu, Larrey fit savoir à la famille de Cadoudal qu'il était en possession de ce squelette et le 20 juin il le remit à d'Hozier, de Sol-de-Grisolles et à Joseph Cadoudal, frère de Georges qui, en 1815, au moment des Cent Jours, fut colonel des légions morbihannaises et fut nommé par Louis XVIII général et maréchal de camp.

    Ils confièrent les ossements à la crypte de St-Paul-St-Louis, église de la rue Saint-Antoine qui, par elle-même, évoque tant de souvenirs et ils devaient rester là pendant seize ans. Sous la Restauration, les souvenirs de la Chouannerie étaient souvent évoqués au cours des longues veillées d'hiver dans les départements bretons, les anciens combattants de ces luttes héroïques décidèrent qu'une souscription serait faite pour élever un monument funéraire à Cadoudal au lieu de sa naissance, c'était l'époque où l'on construisait le monument du Champ des martyrs et le mausolée de la Chartreuse d'Auray.

    A un kilomètre de la petite ville d'Auray, on trouve, près de la route de Quiberon, le petit domaine de Kerleano. Au fond d'une allée encadrée de grands arbres a été élevée sur une double terrasse plantée de cyprès, une rotonde, sorte de réduction du Panthéon d'Agrippa. En 1830, le corps de Cadoudal quittait enfin Paris pour retrouver sa terre natale mais il était dit que les restes de cet homme qui avait vécu dans la bourrasque devaient être poursuivis par le même destin... La révolution souffla en province comme à Paris. Les partisans du nouveau régime, les Philippistes affirmaient que Joseph de Cadoudal frère de Georges allait soulever la Bretagne comme il avait tenté de le faire en 1815. Le corps du héros breton fut caché dans le sous-sol de la chapelle de l'hôpital d'Auray où il resta pendant deux années. En 1832, la duchesse de Berry voulut entraîner la Vendée en faveur de son fils et elle écrivit à Joseph « je compte sur vous pour vous mettre à la tête de mes fidèles bretons, je viens à vous » ; c'est dans ces circonstances que les ossements de Georges furent extraits de la crypte de la chapelle et confiés à une personne sûre qui en conservera le précieux dépôt jusqu'en 1853, époque à laquelle ils furent placés dans le monument de Kerleano, plus de 40 ans après la mort.

    Pour compléter l'histoire anecdotique de ce mausolée, ajoutons que le corps de Mercier-la-Vendée, le compagnon d'armes de Georges dont il devait épouser la soeur, rejoignit, dix-huit ans plus tard, celui de son ami. Revenant clandestinement d'Angleterre, Mercier avait été tué dans la forêt de Lorges, non loin de Loudéac et son corps dissimulé en différentes cachettes avait été finalement déposé au fond du grenier de l'hôpital de cette ville. La famille de Cadoudal en obtint la cession et lui donna une définitive sépulture près de celui qu'il avait aimé, Mercier était mort depuis plus de soixante-dix ans.

     

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    Henri de la Rochejaquelein

    La Rochejaquelein qui avait pu retraverser la Loire et gagner la Vendée après la randonnée de l'armée royaliste vers Granville continuait à combattre avec des effectifs réduits, il chouannait : attaquant avec succès avant et arrière-gardes de l'armée adverse. C'est dans ces circonstances qu'il fut tué le 28 janvier 1794 près de Nuaillé par un soldat bleu qui s'était rendu à lui. Stofflet qui était dans les parages fut immédiatement averti et il déplora ce malheur car s'il jalousait la Rochejaquelein il ne pouvait s'empêcher de l'admirer.

    Sachant que les Républicains rechercheraient le cadavre pour avoir pleine confirmation de la mort, il le fit mettre à nu pour qu'aucune pièce d'uniforme ne put le signaler, fit barbouiller son visage et l'unit dans une même fosse à celui qui lui avait porté le coup fatal et qui lui-même avait été immédiatement frappé. C'est ainsi que toutes les recherches auxquelles fit effectivement procéder le général Cordelier restèrent vaines.

    Le corps reposa à 5 kilomètres de Cholet le long de la grand'route, une croix se profile actuellement à l'endroit même où s'était effectuée cette double sépulture. Vingt-trois ans plus tard, en 1817, sous la Restauration les restes de la victime et du meurtrier furent transférés, sans qu'on pût les distinguer et par conséquent indissolublement unis dans l'église de Saint-Aubin-de-Baubigné, paroisse natale de la Rochejaquelein dans les Deux-Sèvres où fut élevé un très beau mausolée en marbre blanc, à la mémoire du jeune chef vendéen et de Lescure, les deux amis dont le souvenir fut ainsi confondu.

    Ce tombeau est accompagné de deux urnes de lignes un peu lourdes mais ornementales qui fait incroyable, furent offertes par le roi de Prusse vers 1816, en témoignage d'admiration pour la vie ardente du jeune chef vendéen.

    Le soldat Gaudin de Beaupréau qui avait maquillé le visage de son chef reçut, sous la Restauration, un sabre d'honneur orné d'une poignée d'argent. A peu de distance de l'église où ce qui reste de l'Achille Vendéen demeure mêlé aux ossements de celui qui lui porta la mort on voit le château de la Durbelière, berceau des la Rochejaquelein, il est en ruines, mais ses vestiges dénotent le goût italien qui présida à sa construction, et révèlent le XVIème siècle.

    La cour d'entrée est en bon état de conservation, c'est là où le jeune Henri, sous-lieutenant au régiment de cavalerie Royal-Pologne, reçut les paysans qui, venus en grand nombre, le pressaient de prendre leur commandement et qu'il accompagna avec émotion son acquiescement par les paroles célèbres que l'on sait : Si j'avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi.

     

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    Louis de Salgues de Lescure

    C'est trois jours avant la bataille de Cholet, le 14 octobre 1793 que le Saint du Poitou reçut une balle qui le frappa près du sourcil gauche et sortit derrière l'oreille. Comme Bonchamps, il fut transporté à Saint-Florent-le-Vieil où on lui fit passer la Loire et il accompagna l'armée vendéenne qui en sa marche vers Granville, passait par des alternatives de victoires et de défaites.

    Il était transporté sur une charrette dans un état demi-comateux, accompagné par sa femme qui le soignait avec la plus vigilante attention et recevant les conseils de Désormaux qui était le meilleur chirurgien de l'armée. Cahoté de bourgs en villes, il souffrait cruellement et s'éteignait peu à peu. A Laval, il fit à sa femme des adieux touchants : Je vais te quitter, c'est mon seul regret et aussi de n'avoir pu remettre mon Roi sur le trône, je te laisse au milieu d'une guerre civile, grosse et avec un enfant, voilà ce qui m'afflige et, comme elle pleurait, il ajouta : « Ta douleur seule me fait regretter la vie. Pour moi, je meurs tranquille, assurément j'ai péché, mais je n'ai rien fait qui puisse me donner des remords ».

    C'est en arrivant à Fougères que Lescure succomba. Le corps fut embaumé, mis dans un cercueil et caché dans un endroit connu seulement de trois personnes : le marquis de Donissan, son beau-père, son chirurgien et son domestique qui furent, les uns et les autres, tués dans des combats. Des recherches à l'aide de la radiesthésie ont été faites, elles ont révélé la présence d'ossements dans les fondations de la maison où Lescure fut embaumé, mais comme elle est bâtie sur les anciens remparts de Fougères, on peut penser que ces vestiges appartenaient à des défenseurs de la ville à une autre époque. C'est ainsi que ce lieu de sépulture restera vraisemblablement à tout jamais ignoré.

     

    Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier 

    Jean-Nicolas Stofflet

    Après l'échec des traités de la Jaunaie et de la Mabilais, Stofflet considérait sa cause comme irrémédiablement perdue, il continuait à se battre en désespéré, mais le 23 février 1796. il fut surpris près de Chemillé par un détachement du 7ème bataillon de Paris. Transporté à Angers, il fut lui et ses compagnons condamné à mort et conduit au Champ de Mars pour être exécuté. A la foule qui couvrait la place il clama : Je vais nous apprendre qu'un général vendéen n'a pas peur des balles, puis un souvenir de son pays natal passant dans son âme en cette minute ultime, il dit, s'adressant aux soldats qui formaient le piquet : y a-t-il un lorrain parmi vous ? et comme un homme sortait des rangs il lui donna sa montre.

    Il repoussa ensuite le bandeau qu'on voulait lui appliquer sur les yeux et s'abattit en criant « Vive la Religion ; vive le Roi ». Le corps était là, pantelant le long du mur de l'usine Joubert qui devait devenir le Noviciat des Jésuites, puis l'Institution Jeanne-d'Arc. La foule s'écoula lentement et Stofflet fut inhumé dans le vieux cimetière du Clon, à l'emplacement de la rue actuelle de ce nom, située près de la voie ferrée qui conduit à Paris.

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    Le cimetière a disparu, remplacé par l'usine Palou qui, elle-même a été détruite pour faire place à différentes rues.

    Le corps de Stofflet fut-il l'objet d'une mutilation posthume ?

    on serait tenté de le croire quand on sait que le 9 juin 1838, Edmond Stofflet, neveu et historiographe du général reçut du chirurgien Nepveu qui exerçait alors à Brain-sur-l'Authion, la lettre suivante : La tête du général est en ma possession depuis plus de 40 ans, les parties osseuses seules restent.

    Quant à l'identité, je puis la certifier sur l'honneur.

    M. Dubois l'a vue bien des fois ainsi que M. Barbedet, ex-aumônier de l'armée vendéenne... Nepveu demandait 5 à 600 francs pour la cession de cette pièce qui n'offrit probablement pas de témoignages suffisants d'authenticité et ne fut pas acceptée. Est-il exact que peu de temps après la mort, on exhiba dans le pays de Saumur cette tête et un bras et qu'on voulut représenter une pièce intitulée « le Mort de Stofflet », qui fut interdite par les Républicains ?

    Sous la Restauration, aucune stèle commémorative ne fut élevée à l'emplacement du cimetière du Clon. Il advint de la mémoire de Stofflet ce qui survint de celle de Charette à Nantes : le silence devait être observé dans les grandes villes sur l'époque qui les avait ensanglantées tandis que, dans bourgs et campagnes, on rappelait la mémoire de ceux qui s'étaient sacrifiés à la cause des Lys. Il y avait encore tant de remords dans certaines âmes, tant de mains chargées de crimes et, d'autre part, trop de coeurs ulcérés au souvenir de la mort de parents très chers !

    Il nous faudrait, si le papier ne nous était parcimonieusement mesuré, relater encore la mort de d'Elbée, du prince de Talmont et de tant d'autres. D'Elbée, grièvement blessé, réfugié à Noirmoutier où il se soignait, transporté sur un fauteuil et fusillé assis près de Boisy, de Duhoux d'Hauterive et du républicain Wieland qui commandait l'île quand Charette l'avait prise. Les corps furent jetés dans les douves du château de Noirmoutier.

    Les fouilles auxquelles on procéda en 1822 ne permirent pas de les retrouver. Talmont capturé fut exécuté le 27 janvier 1794 et sa tête tranchée et momifiée sur l'ordre donné au chirurgien Tellot, par le Comité révolutionnaire, fut accrochée au-dessus du grand portail de son château seigneurial de Laval.

    Ils furent rares ceux de ces braves qui échappèrent à la mort : Lucas de la Championnière, Mortimer-Ternaux, de Couëtus, Limolean, Fleuriot, Sapinaud se retrouvèrent souvent à Nantes à leur chambre de lecture de la rue Haute du Château, la paix retrouvée et nous nous les représentons devisant ensemble après leurs parties de reversis et de boston et évoquant les noms de Charette, de Bonchamps, de La Rochejaquelein et de tant d'autres, morts dans l'acharnement des combats ou sous les balles du peloton, pour la cause sacrée de Dieu et des Lys.

    Georges Halgan - 1943

      

    sources : http://www.infobretagne.com/vendeen-breton.htm

      

     

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    L’Armée du Poitou ou Grande Armée ou Armée Catholique Royale d’Anjou et du Haut-Poitou :

     

    Elle se compose en fait grosso modo de deux armées, l’Armée du Poitou et celle D’Anjou :

     

    L’armée du Poitou comprend les poitevins des environs de Bressuire, de Châtillon, les angevins de Cholet, Beaupréau, de Chemillé, de Coron, de Maulévrier et de Saint-Lambert-du-Latay. Elle compte selon les occasions entre 20 000 et 40 000 combattants et elle est commandée par Lescure, Marigny et La Rochejaquelein.

     

    L’armée d’Anjou Commandée par Cathelineau, Bonchamps, d’Elbée, elle sera commandée au retour de la Loire par Stofflet puis d’Autichamps. Elle comprend entre 10 000 et 15 000 hommes rassemblés de Montrevault aux rives de la Loire.

     

    Armée d’Anjou :

     

    Charles-Marie-Auguste-Joseph de Beaumont Comte d’Autichamps né Angers en 1770. Soldat au régiment de Condé en 1789, il est Adjudant-major dans la Garde Constitutionnelle du Roi au 10 août 1792. Il manqua d’être tué, mais pu se réfugier en Anjou. Il rejoint les armées vendéennes à Saumur le 15 juin 1793 et il s’attache à Bonchamps son cousin dont il devient un des lieutenants. Le 5 septembre 1793, il attaque le camp de Nantes avec succès et repousse Turreau aux Ponts-de-Cé. Après la défaite du 17 octobre à Cholet, il assure et protège le passage de la Loire et prend part à la Virée de Galerne sous les ordres de Stofflet. Il avait assisté à la mort de son chef Bonchamps. Au retour de Granville, il échoue devant Angers. Il est blessé et fait prisonnier à la bataille du Mans, mais avec des papiers pris sur un soldat mort, réussit à s’engager dans un bataillon républicain et fut envoyé sur les frontières. Il rentre en Anjou après la pacification de 1795.

    Il est nommé à la tête de l’Armée d’Anjou et du Haut-Poitou sur le tard en janvier 1796, grâce à l’appui de l’abbé Bernier. Il reprend les armes avec Stofflet et lui succède après sa mort le 1er mars 1796. En 1797, il doit traiter avec Hoche qui lui offre des conditions honorables de capitulation. En 1815, au retour de Napoléon, il tente de soulever la Vendée, mais il fut peu soutenu par les paysans.

    Il combat à Cholet et il est battu à Rocheservière, sans grand enthousiasme. A la seconde restauration, il est nommé Pair de France, il meurt en octobre 1859 dans son château de Rochefaton près de Parthenay dans les Deux-Sèvres.

     

    Division de Saint-Florent-le-Vieil environ 12 000 hommes

    Général de division Charles Artus de Bonchamps

    Général de division Jacques Cathelineau

    Trésorier et Commissaire-Général Ordonnateur Mathurin-Joseph Martin

    Bonchamps

     

    Charles-Melchior-Artus Marquis de Bonchamps né en 1760 à Juvardeil. Cadet au régiment d’Aquitaine en 1776, il fait campagne aux Indes avec le marquis de Bussy. Capitaine en 1787, au 35ème régiment d’infanterie en mars 1790. En 1789, il avait épousé Marie-Marguerite de Scépeaux. Son régiment s’étant révolté à Landau, il démissionne le 8 juillet 1791 et se retire à Saint-Florent-le-Vieil dans sa terre de la Baronnière. Il ne se montre pas hostile à la Révolution mais en réprouve les excès au fil du temps. En mars 1793, ses paysans viennent le chercher et il organise à ses frais deux compagnies de chasseurs qui forme le noyau de son Armée.

    Stratège, probablement le meilleur officier sur ce point de toute l’Armée Vendéenne, il pressent qu’il faut étendre la révolte sur la rive droite de la Loire, mais il est peu écouté malgré la pertinence de ses avis. Habile, courageux, entraîneur d’hommes, il fut aussi très souvent blessé, payant de sa personne.

    Il est de tous les combats, et il est mortellement blessé à la bataille de Cholet le 17 octobre 1793. Transporté par ses hommes au-delà de la Loire au début de la Virée de Galerne, il obtient avant de mourir la grâce des prisonniers bleus, sa gloire devenant dès lors éternelle. Il meurt le 18 octobre à Meilleraie en Loire-Inférieure. Il fut enterré à Varades, sa femme a écrit des mémoires. En 1817, le Comte Arthus de Bouillé gendre de Bonchamps fit exhumer les restes du général qui furent transportés dans l’Eglise de Saint-Florent-le-Vieil où ils furent déposés provisoirement puis renfermé dans le monument élevé à sa mémoire dans le chœur de l’Eglise dû à David d’Angers dont le père fut sauver ainsi que 5 000 prisonniers après la défaite de Cholet par Bonchamps.

    Sur son lit de mort il demande en effet la grâce des prisonniers dont on ne savait que faire. Ils furent relâchés.

    Perdriau Capitaine de la paroisse La Poitevinière au tout début de l’insurrection, il se soulève en même temps que Cathelineau dont il était l’ami. Il avait longtemps servi comme Caporal dans un régiment d’infanterie de ligne, apportant ses connaissances aux insurgés qui furent utiles au début de l’insurrection. Il fut tué le 11 avril 1793, au « Grand choc de Chemillé ».

    Mathurin-Joseph Martin né le 13 avril 1764 à Montrevault. Attaché à l’Armée de Bonchamps, en qualité de Trésorier et de commissaire-général ordonnateur, il suit Bonchamps jusqu’à sa mort. Il survit au désastre et devient Curé de Montrevault en 1802. Il prononce l’éloge funèbre de son général le 18 octobre 1817 et celui de Jacques Cathelineau lors de l’érection du monument à sa gloire en 1827.

     

    Division de Cholet et de Beaupréau environ 9 000 hommes

    Général de division Maurice Gigost d'Elbée

     

    Division de Maulévrier 3 000 hommes

    Général de division: Jean-Nicolas Stofflet

    Stofflet
     

    Jean-Nicolas Stofflet né à Bathelémont-lez-Bauzemont en Lorraine en 1753. Soldat dans la Gendarmerie de Lorraine puis Garde-Chasse des bois du Marquis de Maulévrier dans le Maine-et-Loire. Compromis dans les séditions et révoltes de 1792 dans l’Anjou, il se réfugie dans les bois et il est l’un des premiers à prendre les armes en mars 1793. Le 14 mars à la tête d’une troupe importante, il se joint à Cathelineau et s’empare avec lui de Cholet. Major-général de la Grande Armée Catholique Royale, il prend le commandement après la mort de La Rochejaquelein de l’Armée d’Anjou et du Haut-Poitou.

    Il refuse la paix signer par Charrette à la Jaunaye, le 17 février 1796 et continue la lutte, par trop inégale, et presque seul jusqu’au 2 mai. Il se résout à contre cœur à signer la paix de Saint-Florent-le-Vieil. Il était dans ses derniers moments sous l’influence de l’abbé Bernier qui fut à l’origine de quelques-unes de ses décisions bonnes ou mauvaises, notamment dans l’exécution de Marigny.

    Il se refuse à reprendre les armes, alors que Charrette a repris le combat. Il reprend le combat sur un ordre exprès du Comte d’Artois le 26 janvier 1796, sans espoir. Il est pris probablement par trahison dans la métairie de la Sangrenière près de Jallais dans le Maine-et-Loire dans la nuit du 23 au 24 février suivant. Il est fusillé à Angers, le 25 février 1796.

     

    Division de Châtillon-sur-Sèvre 7 000 hommes

    Général de division Henri du Vergier de La Rochejaquelein

     

    Richard de La Bréchartière dit Richard de Cerizay né en 1755, solide gaillard exerçant le métier de marchand de vaches. Il combat sous les ordres de La Rochejaquelein, et après la mort de ce dernier regroupe les rescapés de la division de Cerizay et entre en campagne contre les colonnes infernales qui ravageaient le pays et massacraient les habitants. En février 1794, il s’empare d’un convoi républicain puis du Bourg de Cerizay.

    Il mène une guérilla très active en appoint de celle de Stofflet. Il s’empare d’Argenton-le-Château, puis de Mortagne le 25 mars 1794. Il tue de nombreux bleus qui cantonnaient près du Château de Clisson près de Bressuire, propriété de la famille de Lescure. Après la mort de Marigny, Richard rompt les ponts avec Stofflet qui tente de la faire enlever, mais il élude le piège et poursuit les hostilités le plus longtemps possible.

    Le 20 avril 1795, il fut contraint d’adhérer à la paix de Mabilais. Il commandait alors une division d’environ 5 000 hommes. Il reprend les armes avec Vasselot dont la famille possédait une seigneurie près de Cerizay. Il fut pris et fusillé le 23 février 1796.

     

    Division de Bressuire 6 000 hommes

    Général de division: Louis de Salgues de Lescure

    Lescure

    Louis-Marie de Salgues Marquis de Lescure né le 16 octobre 1766, à Paris et issu de la vieille Noblesse du Poitou. Capitaine au régiment de Cavalerie Royal-Piémont. Il se marie en 1791 à Victoire de Donnissan, qui devient plus tard la Marquise de la Rochejaquelein. Son père, bon vivant et libertin, lui laisse beaucoup de dettes en mourant à Ermonville. Il s’en acquitte avec honneur puis émigre un court moment et revient au Château de Clisson près de Bressuire. La Reine Marie-Antoinette lui demande de rester à Paris, ce qu’il fit et participa courageusement à la défense du palais des Tuileries le 10 août 1792. Revenu avec sa jeune femme à Bressuire, il fut arrêté avec toute sa famille et détenu jusqu’au 1er mai 1793, date à laquelle il est délivré par les bandes de son cousin Henri de La Rochejaquelein. Il devînt vite l’un des chefs les plus importants de l’Armée Catholique Royale. Il est à la prise de Thouars, de Fontenay-le-Comte et de Saumur en mai et juin 1793.

    Il avait été blessé au bras dans cette dernière bataille. Chef d’une division Poitevine, il ne put empêcher Westermann de s’emparer de Châtillon-sur-Sèvre et par une faute de manœuvre il est donné comme responsable d’une des défaites devant Luçon. Il échoue devant Thouars au début de septembre face à la division du général Rey.

    Il participe avec vaillance à la victoire de Luçon où l’Avant-Garde de l’Armée de Mayence manque d’être écrasée, le 19 septembre 1793. Il laisse échapper une occasion d’écraser complètement les mayençais et l’Armée de Brest à Clisson ayant été entrainé par l’inconsistant Charrette dans l’attaque de Montaigu où ils battent à plate de couture la division du général Beysser. Il participe encore à la bataille de Saint-Fulgent.

    Il est blessé mortellement à la tempe au combat de la Tremblaie, près de Cholet le 15 octobre 1793. Transporté par ses hommes durant la Virée de Galerne, il expire à la Pelerine sur la route entre Laval et Fougères au matin du 3 novembre. Sa femme l’accompagnait avec ses enfants, grosse. Il était surnommé le Saint du Poitou, pour sa grande piété et sa probité. Il fut regretté.

    Victoire de Donnissan né le 25 octobre 1772 à Orléans. Elle épouse en premières noces le Marquis de Lescure et après la mort du général épouse en seconde noces le frère d’Henri de la Rochejaquelein, Louis. Elle assiste aux guerres de Vendée et écrit ses mémoires en Espagne avec le concours de Monsieur de Barante qui les publie après y avoir mis sa touche. Le manuscrit original est toutefois publié par son petit-fils en 1889 à Paris.

     

    Division d'Argenton-les-Vallées 2 000 hommes

    Général de division: de Laugrenière

     

    Dominique-Alexandre Jaudonnet Chevalier Seigneur de Laugrenière né en 1743 dans la paroisse de Boismé, près de Bressuire, dans les Deux-Sèvres. Mousquetaire de la Garde du Roi en 1762, retiré en 1767, l’un des chefs de la Cavalerie vendéenne, il contribue avec Piron à la déroute totale de Santerre à la bataille de Coron, le 18 septembre 1793. Il fait toute la campagne de la Virée de Galerne, mais il est fait prisonnier à la bataille de Savenay le 23 décembre 1793 et guillotiné à Nantes le 14 janvier 1794.

    Pour tenter de sauver sa tête il adresse deux mémoires aux représentants Prieur de la Marne dans lesquels il fournit tous les détails qu’il pouvait avoir sur les restes de l’Armée Vendéenne et s’offre à guider les troupes républicaines contre Charrette et à les aider à s’en emparer.

     

    Division du Loroux 3 000 hommes

    Général de division: François de Lyrot de La Patouillère

     

    François-Jean-Hervé Lyrot Chevalier de la Patouillère né à Nantes le 26 août 1732 à Nantes. Tué à Savenay, le 23 décembre 1793 lors de l’anéantissement de l’Armée Catholique Royale.

     

    Autres officiers de ces deux armées :

    Charles-Marie-Michel Chevalier Des Essarts né à Boismé en Poitou vers 1769, il était né dans la maison de Lescure dont il fut l’ami intime et élevé avec lui. Il fut fait prisonnier à Montrelais près d’Ingrandes et condamné à mort et exécuté à Angers le 8 janvier 1794.

    Guy-Joseph Donnissan et de Citran né à Bordeaux le 7 février 1737. Officier, il fait campagne lors de la guerre de 7 ans, et devînt Aide de camp du général d’Estrées. Il prend sa retraite comme Maréchal de Camp. Il était aussi d’après Charles Boutillier de Saint-André, Colonel des grenadiers de France, Grand Sénéchal de Guyenne et Chevalier de Saint-Louis. Mais cet auteur est sujet à l’erreur et le fait reste à vérifier. En 1791, il quitte Paris et se réfugie au château de Clisson près de Bressuire. Il y fut arrêté en mars 1793, avec sa femme, sa fille et son gendre, le Marquis de Lescure. Il fut emprisonné à Bressuire.

    Cette ville fut prise d’assaut par les vendéens qui le délivre. Il se retire au château de la Boulaye, mais bientôt rejoint l’Armée Catholique Royale. Ayant de l’expérience, il entre au Conseil de guerre et fut très écouté par ce dernier. C’est sur sa recommandation que l’Armée attaque Saumur en passant par Montreuil-Bellay, ce qui permit de mettre en déroute la division du général Salomon. Il fut un partisan de l’entente avec Charrette et prépare avec lui l’attaque de Nantes du 28 juin 1793. Après cet échec son influence au Conseil s’écroule.

     Il participe à la bataille de Cholet le 17 octobre 1793, puis sert durant la Virée de Galerne, suivi par sa femme et sa fille. Il a le malheur de perdre son gendre, Lescure, transporté blessé depuis le 15 octobre. Il assiste aux batailles du Mans et de Savenay en décembre 1793, mais échappe au massacre tout en perdant le contact avec sa fille et sa femme. Il cherche à traverser la Loire, mais il est pris près de Montrelais et emmené à Angers où il fut condamné à mort et exécuté, le 8 janvier 1794.

    Piron de la Varenne gentilhomme des environs d’Ancenis. Emigré, il aurait servi dans les Chevau-légers puis à l’Armée des Princes avant de rentrer chez lui. Au début de l’insurrection vendéenne, il marche à la tête des paysans d’Oudon et prend Ancenis sur la rive droite de la Loire, mais il ne peut tenir ses positions. Il passe ensuite sous le commandement de Bonchamps et fut l’un des chefs secondaires de la Vendée.

    Le 18 septembre 1793, il mit en déroute à Coron dans le Maine-et-Loire, les forces de Santerre et de Ronsin. Il fait la Virée de Galerne et il est pris à la bataille de Savenay le 23 décembre 1793. Il est fusillé quelques jours après à Blain.

    Prosper Chevalier de Turpin de Crissé émigré, il rentre en Anjou et il se trouvait à la prison d’Angers comme suspect au moment où il fut délivré par l’Armée vendéenne lors de la prise d’Angers le 23 juin 1793. Il s’attache à Bonchamps, qu’il suit, facilité le passage de la Loire en s’emparant de Varades le 17 octobre 1793, alors que l’Armée Catholique Royale était battue le même jour à Cholet.

    Il continue la guerre en 1794, sur la rive droite et contribue à la pacification de 1795. La prise d’armes de 1796 n’avait pas son aval mais il reprend tout de même le chemin de la rébellion en mars 1799. Il signe la soumission de Candé le 29 janvier 1800. Il était le beau-frère de la célèbre Vicomtesse de Turpin de Crissé.

    Léonard de Marsanges né le 12 mars 1766 à Bellac en Limousin. Sous-lieutenant au régiment d’Auvergne en 1782. Il fait partie des chefs qui dirigent les bandes vendéennes avec Piron à la bataille de Martigné où le général Santerre est totalement mis en déroute. Il est tué au siège d’Angers à la fin de la Virée de Galerne.

    François-René Soyer né le 5 septembre 1764, frères des trois suivants. Il survit à la fournaise et devînt évêque de Luçon en 1821, il meurt le 5 mai 1845. Il ne fut peut-être pas officier au vu de sa carrière, mais tout est possible, Forestier était bien décidé à devenir prêtre avant de devenir général de la Cavalerie vendéenne.

    Jean-Aimé Soyer frère du précédent, né à Thouarcé en 1770 près d’Angers. Officier de l’Armée d’Anjou, Chevalier de Saint-Louis, Il commande la cavalerie à la bataille de Martigné où il se couvre de gloire avec ses frères et reçut une belle dans le corps lors du combat. Il reçut en 1816, le brevet de Maréchal de camp pour ses services. Il meurt le 17 octobre 1823.

    François Soyer né en 1775, frères des deux précédents. Il fut breveté Colonel probablement à la Restauration et meurt Chevalier de Saint-Louis en 1855.

    Louis-Pierre Soyer né en 1777, frères des trois précédents. Lui aussi breveté Colonel probablement également à la Restauration, il meurt en 1860, il était lui aussi Chevalier de Saint-Louis.

      

    SOURCES : http://lesbataillonsdevolontaires.wifeo.com/armees-danjou-et-du-poitou.php

     Articles rédigés par Laurent Brayard dans le cadre de l'association SEHRI :
     

      

     

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  • Film sur le génocide vendéen : quand la république tue.

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    « Le coeur, l'âme, le sang, l'esprit d'un Français qui étudie la barbarie fanatique, de l'épuration méthodologique du génocide français, officiellement nommé "révolution", ne peut que sentir monter en lui, viscéralement, l'envie de faire honn eur, de rétablir l'ordre naturel et la volonté ferme d'éradiquer tout ce qui constitue cette république mortifère et anti-France.

     

    Soit avec poésie, lui tirant l'oreille et en lui bottant le train jusqu'à la placer en orbite, soit en parlant son langage, en utilisant ses méthodes, en lui rendant au centime près ce qu'elle mérite, en faisant tomber chaque tête l'une après l'autre, sans l'ombre d'un regret, sans le moindre sentiment.

    « Les hommes d'armes batailleront, et Dieu donnera la victoire. » Sainte-Jeanne d'Arc.

    Gloire aux Chouans ! Vive le Roi de France !
    Vigo.»

     

     
    Film documentaire intitulé les Vendéens
    réalisé par Jacques Dupont en 1992, pour la TV (France 3), avec Henri Virlojeux. Le 21 janvier 1793, à Paris, Place de la Révolution, le Roi Louis XVI est guillotiné. Sa tête, montrée au peuple, est jetée en défi à tous les souverains d’Europe. Le peuple vendéen n’acceptera pas ce sacrilège. Un mois plus tard,... à l’occasion de la conscription décrétée par la Convention, il va se soulever en masse contre la tyrannie révolutionnaire et les persécutions religieuses. Derrière les chefs exemplaires qu’il s’est donné, ce peuple se battra corps et âmes jusqu’au suprême sacrifice. L’insurrection vendéenne et sa répression aveugle par la terreur constituent l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire de France.
    Quand la reconnaissance du génocide vendéen était relancée à l'Assemblée nationale

    A la fin de la précédente légis­lature, une dizaine de députés signaient la proposition de loi déposée par Lionnel Lucca ten­dant à reconnaître le géno­cide vendéen perpétré par la Convention en 1793 et 1794 en Vendée Militaire. Hervé de Charette, député des Mauges s'était joint à eux.


    L'exposé des motifs reprend in extenso la définition du terme « Génocide » établie par le tri­bunal international de Nurem­berg : « On appelle crime de gé­nocide la conception ou la réa­lisation partielle ou totale, ou la complicité dans la conception ou la réalisation de l'extermination d'un groupe humain de type eth­nique, racial ou religieux ». Et celle du code pénal (art. L. 211-1) : « Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou reli­gieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbi­traire, de commettre ou de faire commettre, à rencontre de mem­bres de ce groupe, l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie, atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique, soumis­sion à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruc­tion totale ou partielle du groupe, mesures visant à entraver les nais­sances, transfert forcé d'enfants. » Selon la proposition de loi, « ces définitions correspondent parfai­tement aux actions menées par la Convention à partir du premier août 1793 [...] L'adjudant général Hector Legros considérait en l'an III que le pays que nous appelons Vendée est formé de la presque totalité de la Vendée, de la moitié des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire et d'une grande partie de la Loire-Inférieure ».


    Deux lois d'extermination
    Deux lois furent votées par la Convention en préparation du « génocide vendéen » : celle du 1er août 1793 : « Anéantis­sement de tous les biens... » et celle du 1er octobre 1793 : «II faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre : le salut de la Patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande ; mon courage doit l'accomplir ».


    Ne plus se taire
    « La République sera d'autant plus forte qu'elle saura reconnaître ses faiblesses, ses erreurs et ses fautes. Elle ne peut continuer de taire ce qui est une tâche dans son histoire. Elle doit pour cela reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794, et témoigner à cette région - qui dépasse l'actuel département de la Vendée - dont la population a été victime de cette extermina­tion, sa compassion et sa recon­naissance pour avoir surmonté sa douleur et sa vengeance en lui donnant des hommes aussi pres­tigieux que Georges Clemenceau ou Jean de Lattre de Tassigny qui servirent la Patrie et défendirent la République » conclut la proposi­tion de loi.


    SOURCES :12/2007)

     

    http://www.genocide-vendeehttp://www.democratie-royale.org/pages/film-sur-le-genocide-vendeen-quand-la-republique-tue-5242346.htmln.com/genocide/index.php?option=com_content&view=article&id=73:la-reconnaissance-du-genocide-vendeen-relancee-a-lassemblee-nationale&catid=32:documents&Itemid=40

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  • Chouans : Une pratique militaire originale‏

    mercredi 7 septembre 2011 , par Garde Suisse

    Bien que de même essence, la Chouannerie ne doit surtout pas être confondue avec la Vendée.

     

    Si, en 1793, les mêmes causes produisirent les mêmes effets, les deux entités entrèrent en contre-révolution sur des modes opératoires différents. Les paysans vendéens, de tous temps attachés à leurs nobles, invitèrent ceux-ci à se mettre à leur tête, se confiant à leurs talents militaires,et finirent par constituer ce qu’on appela la Grande Armée Catholique et Royale.

    Les chouans, de caractère fort indépendant, adoptèrent, eux, un style d’opération original. Là, point d’armée, point de nobles mais, dans chaque paroisse, une compagnie, avec à sa tête un capitaine élu, parfaitement autonome et, en général, très jaloux de son autorité. Ces compagnies, au début essentiellement des paysans, qui pourront comprendre aussi bien vingt hommes que cent ou plus agiront seules ou en se regroupant à plusieurs selon l’importance estimée de l’opération envisagée. La méthode d’action adoptée sera la pratique de la guerilla, se traduisant généralement par des embuscades contre les convois et les troupes bleues ou des coups de main dans les villes.

      

      

    sources : http://www.actionfrancaise.net/craf/?Chouans-Une-pratique-militaire

      

    avec l'accord de l'hébergeur Action Française.

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  • Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"...

      

      

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    Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"...

      

      

    A partir de 1789, les principes du Totalitarisme furent énoncés, ses bases en furent jetées, et il fut appliqué méthodiquement avec -comme conséquence inévitable- le Génocide, qui en découlait fatalement.

    Au même moment, le principe opposé fut également proclamé : liberté intérieure face à l'oppression d'un pouvoir sans limite qui, ne se reconnaissant aucune autorité supérieure, se révélait vite mille fois plus tyrannique que les antiques oppressions qu'il prétendait abolir.

    Deux messages, antinomiques, contradictoires et irréconciliables, furent donc lancés au monde en France, et par la France, au moment de l'ouverture du grand cycle révolutionnaire.....

    Le 21 janvier 1793 est l'acte fondateur de tous les Totalitarismes modernes et il est à l'origine de toutes les horreurs qui devaient suivre: Staline, Hitler, Mao, Pol Pot....

    Il est également - selon le mot fort juste de Prosper de Barante - "l'évènement le plus terriblement religieux de notre Révolution", car c'est bien une religion nouvelle qu'il veut instaurer, la Nouvelle Religion Républicaine, prétendant effacer toute trace de l'antique religion chrétienne....

    De ce fait, le 21 janvier dure encore aujourd'hui, par ses conséquences désastreuses, qui ont affecté non seulement la France mais toute l'Europe et, aussi, la terre entière..... Il ne s'agit pas d'un fait historique "terminé".

    Il est l'origine du premier crime de masse contre l'Humanité des Temps modernes -des crimes dont on sait qu'ils sont imprescriptibles...

    A l'inverse, le soulèvement vendéen est lui aussi l'acte fondateur de toutes les révoltes modernes contre l'oppression tyrannique d'un Etat sans limites.

    En tant que fait historique donné, avec ses formes extérieures qui appartiennent maintenant à l'Histoire, les Guerres de Vendée, "Guerre de Géants" comme les a qualifiées Napoléon, sont évidemment terminées, et depuis longtemps.

    Mais, en tant que première expression collective du refus de l'oppression, de la défense de la liberté intérieure de la personne, de la Résistance à l'Etat tout-puissant, tyrannique et oppresseur, elles sont un message universel, comme l'a très bien vu et très bien compris Soljenitsyne. Et ce message appartient à l'Histoire en même temps qu'à chaque être humain.

    De ce point de vue - évidemment fondamental - les Guerres de Vendée ne sont pas terminées elles non plus, pas plus que le 21 janvier, leur acte fondateur contraire.

    Les Vendéens, les chouans, ne se soulevaient pas pour imposer l'Etat partout, le Totalitarisme, aux autres habitants de France. Ils n'étaient pas agresseurs, ils étaient agressés. Ils ne souhaitaient pas imposer, ils souhaitaient qu'on ne leur impose pas. Ils se soulevèrent contre l'Etat, pour refuser son intrusion dans la sphère privée, pour l'empêcher d'organiser tout, de réglementer tout, d'installer une loi unique régissant tout et tous, jusques et y compris - et surtout - dans les consciences. Les paysans vendéens, les chouans ne se sentaient pas porteurs d'un modèle parfait qu'ils prétendaient imposer aux autres. Ils demandaient juste que l'Etat ne sorte pas de sa sphère, et ne s'arroge pas le pouvoir sur les consciences. Ils voulaient qu'on les laisse en paix, et qu'on les laisse vivre comme ils l'entendaient.

    Les Vendéens - et Louis XVI en refusant la Constitution civile du Clergé et ce qui en découlait - sont bien les premiers résistants de France, et du monde, au Totalitarisme qui pointe à la fin du XVIIIème, et qui va ravager la terre, sous ses diverses formes - diverses mais semblables, au fond - au XXème.

    Les Vendéens ont lutté contre l'Etat totalitaire, en affrontant ceux qui ont lutté pour l'imposer....


    Ce combat de titans entre liberté intérieure et oppression étatique dure encore, le cycle révolutionnaire n'étant pas achevé. Et il durera jusqu'à la fin de ce cycle..... Jusque là, pour reprendre le beau titre de la chaîne publique Arte pour l'une de ses émissions, on appellera les Vendéens "Dissidents: les artisans de la liberté...."

    Depuis plus de deux siècles maintenant, les victimes attendent non pas la vengeance, mais la Justice: qu'avec la reconnaissance officielle du Génocide vendéen, il soit mis fin au négationnisme, au révisionnisme, au mémoricide dont se rend coupable le Système actuel, héritier des criminels de guerre de 1793/1794 et du régime totalitaire qu'ils ont imposé à la France.....

      

      

    sources : http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/chouans-vendee-guerre-de-geants-napoleon/

      

      

     

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    Proclamation des insurgés de la Roche-Bernard‏

    mercredi 31 août 2011

    En 1793 les paysans du Morbihan s’insurgent contre la conscription militaire. Le 15 mars, 5000 d’entre eux se rassemblent à La Roche-Bernard et adressent une proclamation pleine de bon sens aux républicains.

     

    "Écartez de nous le fléau de la milice, et laissez aux campagnes des bras qui leur sont nécessaires. Vous nous parlez d’ennemis qui menacent nos foyers : c’est là que nous saurons les repousser, s’ils viennent nous attaquer ; c’est là que nous saurons défendre contre eux et contre tous autres, nos femmes, nos enfants, nos bestiaux et nos récoltes, ou périr avec eux.

    Rendez à nos vœux les plus ardents nos anciens pasteurs ; ceux qui furent, dans tous les temps, nos bienfaiteurs et nos amis ; qui, partageant nos peines et nos maux, nous aidaient à les supporter par de pieuses instructions et par leur exemple. Rendez-nous avec eux le libre exercice d’une religion qui fut celle de nos pères et pour le maintien de laquelle nous saurons verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang.

    Rendez à nos campagnes ceux de ces dignes pasteurs que vous retenez dans vos murs, et permettez à ceux qui se sont exilés de revenir nous distribuer les consolations dont nous avons grand besoin ; leur retour ramènera partout la paix, l’union, la concorde.

    Telles sont nos principales demandes. Nous y joignons notre vœu pour le rétablissement de la royauté, ne pouvant vivre sous un gouvernement républicain, qui ne présente à nos esprits que des idées de division, de troubles et de guerres."

     

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  • Cadoudal.

     

    Georges Cadoudal.
     

    Carrure de titan, tête énorme, courtes jambes, force herculéenne, tel apparaissait ce chef chouan désireux de rendre au roi légitime son trône. Né le 1er janvier 1771 au domaine de Kerleano, près d’Auray, d’une famille de cultivateurs propriétaires, Georges Cadoudal a fait de bonnes études chez les jésuites de Vannes, avant de devenir clerc de notaire. Le métier convenait mal à ce colosse. Apprenant, en 1793, le soulèvement de la Vendée contre la République, il prend les armes et organise la résistance dans le Morbihan. La tête du « général Georges » est mise à prix par la Convention, puis par le Directoire. Lors du débarquement de Quiberon, il aide les émigrés vaincus à échapper à Hoche. Mais, après Brumaire, Bonaparte veut pacifier l’Ouest. Muni d’un sauf-conduit, Cadoudal a une entrevue avec le Premier Consul, qui lui offre la paix et sans doute le commandement d’une division. Mais l’irréductible s’en va sans rien accepter et passe en Angleterre, où il va se muer en conspirateur.

     

    Entre le Corse et le Breton un duel commence. Après la rupture de la paix d’Amiens, Georges présente son projet au cabinet britannique : il enlèvera le Premier Consul sur la route de Malmaison et il s’embarquera pour Jersey, avec l’aide de Pichegru, évadé de Cayenne, et de Moreau, qui jalouse Bonaparte. Débarqué clandestinement en Normandie, Cadoudal gagne Paris, où il se cache chez des amis août 1803. Les autres conjurés : Pichegru, les frères Polignac, le marquis de Rivière parviennent eux aussi dans la capitale. Pour tenter le « coup essentiel », ils attendent l’arrivée bien problématique d’un prince. Mais trop de gens sont mis au courant du complot et les bavardages éveillent l’attention de la police, qui met la main sur les comparses. L’un d’eux, Bouvet de Lozier, tente en vain de se tuer en prison. Revenu à lui, il apprend à ses geôliers la participation de Moreau à l’affaire. Celui-ci est arrêté, ainsi que Rivière, les Polignac et Pichegru.

     

    Seul Cadoudal échappe aux recherches. Traqué de tous côtés, il passe de gîte en gîte mais est dénoncé par un faux ami. Il se sauve alors à travers Paris en cabriolet. Après une course folle, le chouan est pris au carrefour de l’Odéon. Au cours de ses interrogatoires, il avoue ses desseins et annonce la prochaine venue en France d’un membre de la famille des Bourbons, ce qui amène Bonaparte à faire enlever le duc d’Enghien. Le procès Cadoudal se déroule à Paris après la proclamation de l’Empire. Le chouan revendique pour lui seul la responsabilité du complot. Finalement, Moreau recevra un ordre d’exil, Polignac et Rivière seront graciés par Napoléon, mais Cadoudal montera sur l’échafaud le 25 juin 1804.

     

    25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang: on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

    Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau: "Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."

    Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

    Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons: "Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"

    Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança: "Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

     

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    Cadoudal.

    25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang: on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

    Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau: "Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."

    sentier de Cadoudal

    Le sentier de Cadoudal à Locoal-Mendon se situe à la Forest, un magnifique observatoire permettant de surveiller sans être vu.

    Cette région parfaitement sûre pour les chouans et leur chef est appelée l'île du Bonheur. C'est là que Cadoudal se retrouve avec ses compagnons et les prêtres réfractaires.

    Au cours du remembrement de 1971, le site est menacé. Grâce à de multiples interventions, un ancien chemin bordé de talus et de pierres est débroussaillé. Il conduit le visiteur des « caches de Cadoudal » jusqu'aux falaises qui surplombent le bras de mer d'Étel.

     

     

      

    Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

    Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons: "Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"

    Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança: "Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

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  • Vendée: crimes de guerre ou génocide? De 1793 à 1796, les Blancs, vendéens, ont bravé les Bleus, républicains. Résultat: des dizaines de milliers de morts.

    Et, aujourd'hui, le souvenir controversé d'une terrible guerre civile.

     

    Pourquoi deux colloques, l'un à Cholet, l'autre à La Roche-sur-Yon - 60 kilomètres de distance - et à peu près simultanés - entre le 22 et le 25 avril - quand il s'agit de commémorer le soulèvement vendéen, au cours duquel, de mars 1793 à 1796, Bleus et Blancs s'affrontèrent?

     C'est bien simple. La Révolution française, comme l'a dit François Furet, est terminée, même si son bicentenaire n'en finit pas et menace de se prolonger jusqu'au 9 novembre (18 brumaire) 1999: on peut envisager d'en discuter sereinement. En revanche, une rivalité sournoise se poursuit qui oppose Maurice Ligot, député maire de Cholet, Maine-et-Loire, partisan du oui à Maastricht, et Philippe de Villiers, député de Vendée et créateur du spectacle du Puy-du-Fou, partisan, lui, du non - autrement dit, la gauche et la droite de l'UDF.

      

    Le Prince de Talmont

    Une guéguerre de Vendée, en somme. Sans plus de gravité que les clivages affectifs qui séparent, ici et là, les paisibles universitaires français et étrangers, appelés à se répartir entre Cholet et La Roche-sur-Yon. Car, au fond (c'est la nouveauté), ils appartiennent tous à une même école. Celle qui emprunte des lunettes modernes pour lire dans le passé. A preuve, la thématique. Doit-on, à propos de massacres vieux de deux siècles, parler de génocide? D'une politique d'extermination menée délibérément par la Convention?

    Dans quelle mesure peut-on établir une filiation avec des événements antérieurs, tels que le sac de l'Irlande par les Anglais ou du Palatinat par Louis XIV? La Vendée constitue-t-elle, au contraire, un prélude à ce qui suivra: la lutte des Espagnols contre Napoléon; le rôle de la colonne Sherman lors de la guerre de Sécession; le «communisme de guerre» appliqué en Russie au nom des théories marxistes-léninistes; les déchirements entre franquistes et républicains dans la Péninsule ibérique, de 1936 à 1939, enfin, le nazisme et l'Indochine?

    Autant de questions qui se ramènent à une seule: a-t-on affaire à des crimes de guerre ou à un crime contre l'humanité? Avec, en filigrane, une crainte: être accusé de «révisionnisme», dès que l'on met en question, pour le réduire, le nombre des victimes ou, pour y mettre un bémol, l'intention assassine de la République.

     

    C'est qu'elle est terriblement embrouillée, l'histoire vendéenne. Dans les faits. Et dans les esprits. Pour commencer, les Français la confondent avec la chouannerie, qui a commencé six mois plus tard, a duré plus longtemps, s'est déroulée non pas au sud de la Loire, mais au nord, en Bretagne - et qui, à la différence de sa fausse jumelle, n'a pas comporté de véritables actions de guerre, mais plutôt de guérilla. Ensuite, les termes de Vendée et de «vendéens» auraient pu ne jamais exister. En 1789, lorsqu'elle tailla le département dans l'ancienne province du bas Poitou, la Constituante songea à l'appeler les «Deux Lays», sur le même mode que les «Deux Sèvres», où coulent aussi deux cours d'eau portant le même nom. Vendée: crimes de guerre ou génocide?

    Mais deux des députés des «Deux Lays» étaient d'une effroyable laideur: l'anecdote rapporte que l'Assemblée craignit pour ces représentants un mauvais jeu de mots (les «deux laids», bien sûr...) et se rabattit sur une minuscule rivière, dans le sud - la Vendée. Enfin, quand on considère que la révolte des Blancs s'étendit sur quatre départements - les trois autres étant le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres et la Loire-Inférieure, aujourd'hui Atlantique - il semble inapproprié que tous aient été qualifiés de vendéens.

    Mais c'est dans le département de la Vendée qu'a eu lieu la première bataille. En conséquence, son nom fut l'objet d'une véritable fixation obsessionnelle chez les conventionnels, qui, ne redoutant pas, eux, les calembours, pensèrent à le transformer en «Vengé», comme ils projetèrent de détruire et de rebaptiser, pour cause d'insoumission, Lyon en «Ville affranchie» et Marseille en «Ville sans nom». Du coup, l'Histoire a inventé l'expression de «Vendée militaire» et l'applique à un ensemble géographique, qui, évidemment, au sens strict, n'est pas peuplé que de Vendéens.

     

    L'Histoire n'a pas tort, après tout. Elle existe bel et bien, cette Vendée-là: elle s'est ingéniée à perpétuer les souvenirs de la «grande guerre». Dans le pays de Retz, le Marais, le Bocage, les Mauges, une trentaine d'églises se sont enrichies au XIXe siècle de vitraux qui illustrent les années terribles: la guillotine y tient la place du gril de saint Laurent, les guêtres des soldats républicains, celle des sandales des bourreaux romains. En 1962, encore, à Beauvoir-sur-Mer, où l'on honore saint Philbert, abbé de Noirmoutier, on a encastré un vitrail qui rappelle le martyre du vicaire Gruchy, décapité pour avoir voulu rester insermenté.

    A Clisson, Marguerite de Beauregard montre aux enfants des écoles la chapelle du château où furent cousus, brodés et bénits les drapeaux d'Henri de La Rochejaquelein - un général qui mourut à 22 ans - avec le coeur rouge surmonté d'une croix. A Saint-Florent-le Vieil, René Perraud, pêcheur d'anguilles dans la Loire, se plaît à évoquer, avec Guy de Bellecour, un descendant de Cathelineau (une autre grande figure du conflit), le franchissement du fleuve par 80 000 Blancs, hommes, femmes et enfants (dont l'un de ses ancêtres), lorsque, à l'automne 1793, après la défaite de Cholet, ils s'enfuirent devant les Bleus. Une épopée magnifiée comme la traversée de la mer Rouge...
     

    LE CULTE DE LA PETITE ÉGLISE
    A Pouzauges, Henry Marquis entretient deux moulins à vent dont la position des ailes servait à indiquer aux Blancs l'avancée ou le recul de leurs adversaires. Ceux du mont des Alouettes, près des Herbiers, plus célèbres, sont lieux de pèlerinage. Enfin, tandis que Guy Coutant de Saisseval prête des pièces historiques de son appartement parisien pour une exposition rue des Blancs-Manteaux, des cérémonies, des inaugurations de monuments se dérouleront, cette année, un peu partout en «Vendée militaire»...
     

    Survivance plus étonnante: la Petite Eglise, qui regroupe quelque 3 000 fidèles dans le canton de Cerizay (Deux-Sèvres). «La Petite Eglise? Vous voulez parler de l'Eglise qui n'est pas napoléonienne?» réplique René Fazilleau, imprimeur, père de sept enfants, qui tous ont épousé des pratiquants du culte dont il est l'un des piliers. Un culte né de la dissidence de prêtres qui, en 1801, n'admirent pas le Concordat: sa signature était un reniement des religieux qui, pour Dieu et pour le roi, avaient mis en péril leur vie. Lorsque ces prêtres, au fil du temps, vers 1830-1840, disparurent, la Petite Eglise rejeta les successeurs que l'évêché proposait.

    Si bien que, en 1993, ce sont des laïcs qui récitent l'office devant un autel sur lequel on dépose les ornements liturgiques correspondant au temps de Pâques, de la Pentecôte, etc. Quant à la confession, on l'adresse directement à Dieu. Enfin, lorsque l'un des membres de la Petite Eglise décède, on s'en va poser quelques instants son cercueil sur la tombe de l'un des vrais prêtres d'autrefois. «Nous avons bâti nous-mêmes nos édifices religieux. Ils sont notre propriété», souligne René Fazilleau, qui a, d'ailleurs, édifié sa propre chapelle dans son jardin.
     

    Des «ultras», donc, les membres de la Petite Eglise? Erreur! Ils ne veulent pas entendre parler d'autre école que de la laïque. Tout plutôt que de confier les enfants aux établissements libres! Et ils ont la réputation de voter à gauche... Ultime paradoxe: «Nous n'avons jamais, dit Fazilleau, été excommuniés. Lors de nos offices, nous prions pour le pape.» Fermons la parenthèse, qui, au moins, met en garde contre les visions manichéennes.
     

    Ainsi, les vendéens de 1793 ne sont pas, au départ, systématiquement adversaires de la République. Certes, la suppression de privilèges locaux accordés par la monarchie, l'apparition de prêtres jureurs n'ont pas été forcément au goût des paysans, comme dans d'autres provinces, d'ailleurs. Mais l'exécution de Louis XVI ne crée pas de remous particuliers. Le détonateur de la révolte va être la conscription imposée par la Convention, en février 1793: elle entend lever 4 000 hommes dans chacun des quatre départements du sud de la Loire.

    Une formule résumera la situation: «Les vendéens se sont battus pour ne pas se battre.» A cette fin, ils ont cherché des chefs. Ils se sont tournés vers leurs «seigneurs», le plus souvent des petits nobles, qui ont vécu chichement et loin de la cour. Ceux-ci, au départ, ne se montrent pas très chauds, même si certains aristocrates de la région, en 1791-1792, ont conspiré. Par exemple, François de Charette, ancien officier de marine, qui a d'abord émigré, puis est revenu - s'est caché, dit-on, pour échapper à ses solliciteurs. Ou pour se faire prier? C'est une hypothèse.Vendée: crimes de guerre ou génocide?

     En tout cas, il est présent à Machecoul, lorsque, à la mi-mars de 1793, la foule, excitée par un certain Souchu, se déchaîne. Contre qui? En premier lieu, les acquéreurs de biens nationaux, qui se sont enrichis, la bourgeoisie locale, dont les fils sont exemptés de la conscription quand leurs pères portent l'uniforme bleu des gardes-nationales (d'où le nom de Bleus pour désigner les républicains). Les émeutiers, invoquant Dieu et le roi, les assomment, les tuent à coups de fusil, de sabre, quand ils ne les enterrent pas vivants.
     

    Parallèlement, d'autres mouvements insurrectionnels éclatent ailleurs. La Vendée est née. Et va s'organiser. Chaque région verra surgir à la tête des troupes ses propres dirigeants: des Lescure, des Bonchamps, des d'Elbée, mais aussi - à l'instar des armées révolutionnaires - des généraux issus du peuple, tels le colporteur Jacques Cathelineau ou le garde-chasse Nicolas Stofflet. Ce sera la source de bien des bisbilles: les armées de Vendée manqueront d'unité, ce qui contribuera à leur défaite.
     

    d'Elbée

    Et maintenant, de ces combats qui vont s'étendre sur trois années, quelles sont les principales étapes?

    Au début, les Blancs obtiennent des succès. Ils parviennent à contrôler, au centre des quatre départements, une zone à peu près sûre: les escarmouches, les embuscades, les batailles se déroulent à la périphérie. Cependant, la Convention s'inquiète et décide une contre-offensive confiée à Kléber et à Marceau.

    Elle aboutit, en octobre 1793, à la victoire républicaine de Cholet. Commence alors, après la traversée de la Loire, cette fuite à travers la Bretagne, qui va mener les Blancs et leurs familles jusqu'en Normandie, à Granville. D'où ils se replieront dans l'espoir de retourner chez eux. C'est la fameuse virée de Galerne - du nom d'un vent qui vient du nord.

    Ce deuxième épisode se termine par un désastre à Savenay, le 23 décembre 1793: l'armée vendéenne est mise en pièces, les civils qui l'accompagnaient sont impitoyablement sabrés ou piétinés par les chevaux...
     

    Cependant, des combattants ont pu s'échapper. La Convention s'irrite d'autant plus contre les «bandits», les «esclaves» qui la bravent qu'elle redoute que la Vendée ne serve de base aux Anglais et aux émigrés.
     

    A ce moment-là, troisième étape: l'entrée en scène, au début de 1794, du général Turreau de Lignères. Celui-ci lance sur la Vendée 12 colonnes qui doivent pratiquer la politique de la terre brûlée: incendie des bois, des récoltes, des fermes, exécution des populations suspectes. D'où leur surnom de «colonnes infernales».
     

    Quatrième tournant. Robespierre est tombé le 27 juillet 1794. La République, peu à peu, prend le parti de l'apaisement. En décembre, elle libère des prisonniers, publie un décret d'amnistie pour ceux qui déposeront les armes avant un mois. Et fait des propositions: les prêtres réfractaires ne seront plus inquiétés, les jeunes gens ne seront plus appelés au service militaire, les biens confisqués seront rendus, la Vendée percevra une indemnité de 2 millions de francs et elle pourra conserver une garde de 2 000 hommes pour sa police.

    Vendée: crimes de guerre ou génocide? C'est ainsi que, le 17 février 1795, un accord est conclu au château de La Jaunaye avec Charette. Qui, à Nantes, est acclamé: «Vive Charette! Vive la République!»
     

    Dernière étape. En juin 1795, Charette rompt la trêve. S'estime-t-il dupé? Ou est-il poussé par d'autres considérations? Louis XVII, pour lequel il avait fait bâtir une maison en Vendée, vient de mourir au Temple. Les émigrés préparent un débarquement à Quiberon. La question religieuse étant en voie de règlement, il lui reste à soutenir la cause royaliste.

    Mais, tandis que la Convention a cédé la place au Directoire, Lazare Hoche a entrepris une politique de pacification qui démobilise les combattants vendéens. Leurs derniers chefs sont capturés. Stofflet, le 25 février 1796, Charette, le 29 mars, à Nantes, sont fusillés. La guerre de Vendée est terminée.
    Des événements qui auront fait couler presque autant d'encre que de sang. 20 000 publications, livres, opuscules, articles! Et cela continue: Perrin, à lui seul, vient de mettre sur le marché un bon ouvrage de Louis-Marie Clenet («Les Colonnes infernales») et deux biographies de Charette, dont l'une, de Françoise Karmina, souligne les aspects troubles, cruauté et panache, du général. Preuves supplémentaires que les querelles ne sont pas tranchées...
     

    Pourquoi? Sans doute parce qu'elles se sont envenimées au cours des temps. Amblard de Guerry, qui préside l'association réunissant les 3 300 familles apparentées à La Rochejaquelein, remarque: «Les rancoeurs étaient beaucoup moins grandes au lendemain de la Révolution qu'elles ne le sont devenues ensuite.»

    Elles ont été, indirectement, alimentées par la volonté des gouvernements successifs d'occulter, de refouler un sombre passé. Napoléon s'efforce de le gommer. Il crée Napoléon-sur-Yon, aujourd'hui La Roche-sur-Yon et préfecture de la Vendée. Il verse des dédommagements aux populations. Il embrasse publiquement une héroïne qui avait fait le coup de feu avec les Blancs.
     

    La Restauration se montre ingrate. Certes, Louis XVIII anoblit les descendants de Cathelineau, mais il décerne l'ordre de Saint-Louis à Turreau, dont, maintenant, Philippe de Villiers souhaite qu'on supprime le nom sur l'Arc de triomphe. Louis-Philippe fait gratter, à Saint-Florent-le-Vieil, les inscriptions commémoratives de la virée de Galerne, au pied d'une colonne qui avait été érigée en présence de la duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI.

    La palme revient à la IIIe République. Avec elle (et ses suivantes), les livres scolaires feront le plus possible l'impasse sur la Vendée, réduite à quelques images d'Epinal. Dans les années 1880, l'historien radical-socialiste Charles-Louis Chassin produira 11 volumes d'études et de documents: «Mais ce remarquable travail de chartiste pèche lorsque l'auteur élimine ce qui ne lui convient pas», constate Jean-Joël Bregeon, professeur d'histoire.

    A la même époque, le peintre officiel François Flameng compose un tableau où, caricaturalement, Charette et des femmes du monde se pavanent devant les victimes de Machecoul. L'Etat entend offrir l'oeuvre à la municipalité. Qui la refuse. Elle sera entreposée au musée d'Agen jusqu'à ce que celui de Cholet, ouvert le 13 février dernier, l'accueille.

    Les Vendéens, il est vrai, ont beau jeu de mettre en vis-à-vis le tombeau de Bonchamps - qui, mourant, s'était opposé à l'exécution de 4 000 prisonniers bleus. Il est dû à David d'Angers, pourtant républicain: le père du sculpteur était au nombre de ceux qui furent épargnés.
     

    UN MARTYROLOGE CONTROVERSÉ
    Mais, bref. La question à l'ordre du jour est celle-ci: y a-t-il eu, entre 1793 et 1796, un «génocide franco-français»? L'expression, lancée en 1986 par Raynald Secher, a fait mouche. D'autant plus que le jeune historien pouvait se réclamer de Gracchus Babeuf (ce «communiste»), qui, à propos de l'action de la Convention en Vendée, a parlé de «populicide».
     

    A l'appui, il y a les noyades de Nantes, dont les 5 000 victimes furent essentiellement des vendéens, les estimations de Hoche (600 000 morts, au total, des deux côtés), les déclarations d'un Turreau, d'un Westermann, qui se flatte fort d'exterminer femmes et enfants, les récits de ses soldats et, même, l'écoeurement, devant les représailles, d'un Marceau ou de ce général Hugo, qui engendrera un Victor.
     

    Cependant, aujourd'hui, on tend vers une nette révision à la baisse. Exemple: Les Lucs-sur-Boulogne. Jean Clément-Martin, organisateur du colloque de Cholet, professeur à l'université de Nantes, et Bernard Lerat, organisateur de celui de La Roche-sur-Yon, sont au moins d'accord là-dessus: le chiffre de 564 victimes est, en une seule journée, sujet à caution.
     

    Le tout est de ne pas aller trop loin. Peut-on soutenir que, du moment que les Bleus violaient et que les Waffen SS ne le faisaient pas, les premiers ne se comportaient guère qu'en soudards ordinaires? Ou encore que, s'ils exécutaient leurs prisonniers blancs, c'était par crainte de l'épidémie que ces derniers risquaient de transmettre? Car des massacres ont bel et bien eu lieu. Et en série.
    «Désormais, la parole doit revenir aux démographes spécialisés», juge Jean-Joël Bregeon. A eux de déterminer le nombre exact de morts, qu'une évaluation sommaire fait tourner autour de 200 000. Amblard de Guerry, de son côté, a passé vingt ans à identifier les victimes de son village de Chavagnes: «400.» D'autres - paysans, forgerons, garagistes, etc. - accomplissent, dit-il, des travaux analogues. «Ils sont 300.

      

    Et font revivre la seule mémoire qui soit sûre, celle qui se nourrit de l'examen des documents et des archives», estime-t-il. Sera-t-elle utile pour les scientifiques?
    Il est grand temps, en tout cas, de livrer la Vendée à l'Histoire. A défaut de mettre sans nuances la Révolution en accusation, il est au moins permis de la mettre en examen.

     

    PHOTOS: GOOGLE

    SOURCES : ARTICLE écrit  Par L'Express, publié le 22/04/1993

    http://www.lexpress.fr/informations/vendee-crimes-de-guerre-ou-genocide_594175.html

      

     

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