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    Histoire de la bougie

    La bougie a été inventée au milieu du 19ème siècle, à la différence de son ancêtre la chandelle, qui remonte au moins vers 3000 ans avant J.C. Sa fonction principale est d'éclairer. La bougie est également une ancienne unité de mesure qui fut remplacée par le candela. (Le Candela est une unité de mesure utilisée pour représenter une quantité d'éclairage, autrement dit une intensité lumineuse).

     

     
     

    Bougies faites à la main

    Durant des siècles, le jonc a été utilisé pour faire des chandelles. Fendu avec précaution pour ne pas en abîmer la moelle, il était trempé dans de la graisse végétale ou animale qu'on laissait ensuite durcir. On le faisait brûler dans des brûle-joncs.

     

    La première étape de fabrication d’un cierge ou d'une bougie est la préparation de la mèche en fonction du calibre et de l’utilisation. On place les mèches ensuite sur un manège de plusieurs plateaux supportant chacun plusieurs dizaines de bougies . On trempe les mèches dans un bac de cire et on la laisse épaissir le temps de faire les autres. On recommence l’opération jusqu’à obtenir la taille voulue. Les bougies traditionnelles prennent 1/2 heure alors que pour les cierges pascals il faut une journée. La forme conique se fait toute seule.

    En Occident, à partir du Moyen Âge la chandelle rivalise avec la lampe à huile. Cette dernière a l'inconvénient de réclamer une attention constante : il faut la remplir régulièrement, couper et remonter la mèche qui charbonne, nettoyer l'huile qui coule. La chandelle, seulement constituée d'une mèche entourée de suif de bœuf ou de mouton, est plus pratique sans être excessivement chère (mais elle est taxée et l'huile reste plus économique). Plus de liquide qui se renverse, de flamme à ajuster, de réservoir à remplir. Mais le suif coule et graisse les doigts, la flamme demeure jaune et fumeuse, il faut toujours entretenir la mèche qui finit par charbonner.

     
     

      

    La noblesse et le clergé s'éclairaient avec des cierges en cire d'abeille et laissaient au peuple l'éclairage au suif. Le cierge de cire conserve les avantages de la chandelle et en élimine les défauts. Mais son prix en limite la diffusion aux plus hautes sphères de la société.

    L'apprentissage pour la fabrication des chandelles était de six ans. Tout individu arrivant à Paris, qui voulait entrer dans le métier, devait prouver qu'il avait fait ces six années. Les maitres chandeliers formaient corporation en diverses villes : celle de Londres en Angleterre était importante.

    Celle de Paris faisait remonter à Philippe 1er ses premiers statuts. Enregistrés par Etienne Boileau, ils furent refondus en 1392 et en 1464. En 1428, les chandeliers de cire eurent des statuts spéciaux. Au XVII° siècle, ils se réunirent en une seule corporation avec les huiliers-moutardiers. 12 chandeliers suivaient alors la Cour du Roi.

    La fabrication et la vente des chandelles était l'objet d'une surveillance scrupuleuse de la part des quatre Jurés du métier. Les cierges de cire étaient beaucoup plus réputés que les chandelles de suif : elles éclairaient mieux, brûlaient plus lentement et ne sentaient pas mauvais.

    En 1372 le Prévôt Hugues Aubriot étendit les tâches des Jurés à l'inspection des suifs "dont l'en fait ou pourrait faire chandelles", en les motivant par un intéressement aux amendes.
    La principale duperie en matière de chandelles de suif consistait à mélanger de la graisse de bœuf avec des graisses de diverses origines. Les statuts des chandeliers de suif interdisaient clairement ces pratiques.

    L'amende de cinq sous et la perte des objets falsifiés était rigoureusement appliquée : "Fause oeuvre de chandoile de suif," dit l'article 14, " est trop domacheuse chose au pauvre et au riche, et trop vilaine."

    Quand un bourgeois voulait faire faire des chandelles chez lui, le maître devait venir en personne, pour procéder à cette besogne; s'il envoyait un de ses ouvriers, il était passible de l'amende. Chaque maître pouvait avoir deux colporteurs pour vendre ses marchandises dans la rue.

    Le mot bougie 'est apparu plus tard dans la langue française, tiré de "Bugaya" (Bougie), une ville d'Algérie en Kabylie maritime qui fournissait une grande quantité de cire pour la fabrication des chandelles. La bougie comme telle fut développée au milieu du 19ème siècle et se distingue de la chandelle à cause de sa matière première et par l'utilisation de mèches de coton tressé. Le tressage permet à la mèche de se courber et de se consumer : inutile alors de la moucher. La misérable chandelle disparaît alors, et la cire perd de son intérêt.

     

      

    Comment la bougie brûle-t-elle ?

    Le principe du fonctionnement de la bougie utilise le phénomène d'auto-alimentation :

    Une bougie est constituée d’un bloc de cire ou de paraffine dont le centre est traversé par une mèche, en coton par exemple.

    Lorsque l’on allume la bougie, l’air surchauffé fait fondre la paraffine tout autour d’elle. Cette paraffine fondue monte le long de la mèche par capillarité car la paraffine fluide a tendance à monter le long de la mèche jusqu’à proximité de la flamme.

     




    Cette paraffine fluide s'évapore puis se mélange alors à l'air et certaines de ses molécules forment un gaz combustible. Celui-ci est brûlé par la flamme, ce qui permet de l’alimenter.

    Pour que la flamme soit entretenue, il faut que la température du milieu qui brûle soit suffisante.

    La flamme est éteinte quand on souffle suffisamment fort dessus car le souffle crée un courant d'air froid qui refroidit l'environnement de la flamme, la cire refroidissant plus vite que la chaleur de la flamme ne le réchauffe. La température devient alors inférieure à la température de combustion et la flamme s'éteint.

    La bougie de nos jours

    La bougie constitue toujours une source de lumière de dépannage, mais ses utilisations ordinaires ne sont pas de l'ordre de l'utilitaire, elle est fréquemment utilisée en décoration et pour la diffusion de senteurs. On trouve également des bougies flottantes pour les jeux de lumière et des bougies représentant des personnages, des fleurs, fruits etc...

     

    Elle symbolise les années écoulées sur les gâteaux d'anniversaire ou sert de décoration des sapins de Noël, avec des risques importants d'incendie d'où son remplacement par des bougies électriques qui imitent les vraies.

    Elle crée aussi l'intimité lors d'un dîner aux chandelles, au restaurant ou chez soi, à moins qu'elle ne se multiplie sur les lustres et les chandeliers dans des reconstitutions historiques parfois approximatives ou des réceptions.

    Son emploi est toujours de mise dans les rituels religieux (on parle alors de cierge) comme le cierge pascal chrétien et elle participe à l'éclairage des cérémonies. La piété catholique est également toujours utilisatrice des bougies allumées en accompagnement d'une prière, tout particulièrement quand elle est adressée à la Vierge Marie ou à des saints : le geste de faire brûler un cierge en remerciement perdure très largement.

     
     

    En savoir plus !

    En 1783, le chimiste suédois Carl Scheele (1742-1786) avait, dans le cadre de ses recherches sur le savon, fait bouillir de l'huile d'olive avec de l'oxyde de plomb et obtenu une substance au goût sucré qu'il avait appelée Ölsüss et que l'on connaît maintenant sous le nom de glycérine.
    En 1823, le chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889), poussé par cette découverte, découvrit que ce ne sont pas les corps gras qui se combinent avec l'alcali pour former le savon, mais qu'ils sont d'abord décomposés en acides gras et en glycérine (ou glycérol). Chevreul est ainsi à l'origine de la théorie de la saponification.

    Ces deux éléments seront à la base d'une industrialisation massive de la bougie et du savon. Désormais, savonniers et ciriers appartiennent à la même corporation, dont Nantes devient la capitale. Aujourd'hui encore, 80 % de la production française de bougies provient de la région nantaise.

    L'apparition de la paraffine solide (distillation du pétrole) et de la stéarine (extrait de graisse animale et végétale) permet désormais la production de bougies de meilleure qualité.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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