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    Histoire des perruques, de l'Antiquité à nos jours

    Les perruques sont portées depuis l’Antiquité afin de masquer la calvitie, de contribuer au style vestimentaire ou de servir de déguisement. L’histoire de ces coiffures en cheveux naturels ou artificiels est indissociablement liée à l’évolution de la mode mais aussi à l’histoire de certaines professions.

     

    L'Egypte antique était une période faste pour la coiffure. Cela commençait déjà durant l'enfance, où, les filles comme les garçons, avaient le crâne rasé, sauf sur un côté, garni d'une tresse, que l'on appelait Tresse de l'Enfance.Cette coutume était un hommage au Dieu Horus qui, lui-même, avait porté cette coiffure, durant son enfance.

     
    A la puberté, le passage à l'âge adulte se faisait simplement en rasant la tresse et en gardant le crâne complètement rasé, pour les jeunes hommes, tandis que les jeunes filles se laissaient pousser les cheveux.
    Adultes, les Egyptiens portaient les cheveux courts, avec les oreilles bien dégagées, ou gardaient les cheveux mi-longs ou dégradés, ce qui formaient une sorte de bonnet.
     
    Les Egyptiennes, quand à elles, étaient très féminines, et portaient des coiffures très variées. La tendance était néanmoins aux cheveux longs, mais, ce qui importait par-dessus tout, c'était l'ornement. Les Egyptiennes accordaient une attention particulière aux diadèmes, à l'or, aux pierres précieuses, aux fleurs, etc. Tout ceci en accord parfait avec leur toilette, bien évidemment! A cette époque, on parlait déjà de lissage, de frisure, de cheveux ondulés.
     
    Les différences se faisaient au niveau du rang que la personne occupait. Les Egyptiens accordaient une grande importance entre les riches et les pauvres, et ceci se remarquait fortement en coiffure. Les serviteurs et les esclaves se démarquaient en portant les cheveux noués sur un coté de la nuque, et tressés.

    Les perruques avaient également une place importante, autant pour les femmes que pour les hommes. Les riches portaient des perruques en cheveux naturels, alors que les pauvres avaient des perruques fabriquées à l'aide de fibres végétales ou également de laine ou coton.

     

      

    Un accessoire datant de l’Antiquité

     

    Les perruques sont portées depuis des milliers d'années : elles étaient déjà utilisées dans l'Égypte ancienne pour protéger le crâne rasé du soleil.

    Leur usage était courant dans d'autres civilisations anciennes comme les Assyriens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains.
    À Rome, les élégantes se paraient d’une perruque blonde.

    En revanche, en Extrême-Orient, l’usage de la perruque se limitait au théâtre traditionnel de la Chine et du Japon.


     

     

    La mode des perruques au XVIème siècle

     

    Après la chute de l'empire romain, les perruques ont complètement disparu en Europe occidentale, jusqu'à ce que cet accessoire redevienne à la mode au XVIème siècle.

    La perruque servait alors à cacher la calvitie ou à améliorer son apparence.
    Elle était aussi un objet fonctionnel : à une époque où l’hygiène se limitait à la "toilette sèche", les cheveux étaient rasés et remplacés par une perruque pour éviter les infections capillaires.

     


     

    Histoire des perruques, de l'Antiquité à nos jours

      

    L’âge d’or des perruques

     

    D'abord destinée à imiter les cheveux naturels, la perruque devint une mode dictée par la cour et un important symbole du statut social.
     

    Cette mode, lancée en France par Louis XIII vers 1620, gagna rapidement les autres pays d'Europe sous le règne de Louis XIV et perdura jusqu’à la Révolution française.

      

    En Angleterre, la reine Élisabeth I portait une perruque rousse caractéristique, censée imiter les cheveux bouclés "à la romaine".

     

    Le XVIIème siècle fut sans conteste l’âge d’or des perruques : quiconque voulait passer pour un gentilhomme, qu’il fût aristocrate, magistrat, militaire, prêtre ou marchand devait inclure cet accessoire dans sa tenue de cérémonie.

      

     

    Leur corporation fut créé en France en 1665 et cette profession était considérée comme un métier à haute qualification au service de la beauté.

    Les perruques étaient alors extrêmement compliquées, imposantes et poudrées pour être blanches.
    Les plus beaux modèles étaient déjà fabriqués avec de véritables cheveux humains, le crin de cheval étant une alternative moins chère.

     


     

     

    Evolution des perruques

    Au XVIIIème siècle, les perruques devinrent plus petites et plus formelles et furent adoptées par différentes professions comme un des éléments de leur uniforme.

    Ainsi, elles sont aujourd’hui encore portées par les hommes de loi en audience (les avocats et les juges) en Angleterre et dans certains pays du Commonwealth.
    Jusqu'à 1823, les évêques anglicans du Royaume-Uni portaient également une perruque de cérémonie.

    Les années 1960 ont vu le retour en force de cet accessoire dans la mode féminine grâce au développement de fibres en matière synthétique bon marché.


     

    Définition

    Arrangement de cheveux, naturels ou artificiels, destiné à masquer la calvitie, à rehausser le style vestimentaire ou à servir de déguisement. «Vers les années 1620, on passe des cheveux courts aux cheveux longs; peu après le milieu du siècle, la perruque fait son apparition. Quiconque voulait passer pour un gentilhomme, qu’il fût aristocrate, magistrat, militaire, prêtre ou marchand, porta bientôt la perruque dans sa tenue de cérémonie; même les amiraux l’arborèrent par-dessus leur uniforme de parade.»

      

    Née en France, cette mode que Johan Huizinga rattache au jeu, gagna rapidement les autres pays d'Europe. Le siècle de Louis XIV, de Descartes, de la navigation rapide, de la colonisaton outre-mer, fut aussi celui des perruques. La révolution française devait mettre fin à cette bonne fortune du poil d'apparat.

    Les Égyptiens et les Romains avaient aussi utilisé la perruque. À Rome les femmes galantes portaient une perruque blonde.

     

    Enjeux

    D'abord destinée à imiter les cheveux naturels, souvent pour masquer la calvitie, comme dans le cas du roi Louis XIII, la perruque devint une mode et ensuite un élément du style. Telles sont les grandes lignes de l'explication de Huinzinga: «La perruque ne sert pas à imiter, mais à isoler, à ennoblir, à élever. Ainsi, la perruque est l'élément le plus baroque du Baroque.


    Les dimensions de la perruque allongée se font hyperboliques, mais l'ensemble garde une grâce aisée, voire même un soupçon de majesté parfaitement adéquate au style du jeune Louis XIV. Ici, à vrai dire - admettons-le au détriment de toute doctrine d’art - un effet de réelle beauté est obtenu: la perruque allongée est de l'art appliqué. (...) L'intérêt du port de la perruque ne réside pas seulement dans le fait que celle-ci, pour peu naturelle, encombrante et malsaine qu'elle fût, n'en ait pas moins subsisté pendant un siècle et demi, et ne puisse donc être envisagée comme un pur caprice de mode, mais dans sa stylisation progressive allant de pair avec sa dissemblance progressive d’avec une chevelure naturelle. Cette stylisation s'obtient par trois moyens: des boucles empesées, de la poudre et un noeud.»1
     
    Faut-il croire Huizinga ou Louis-Sébastien Mercier, qui défend la thèse opposée?

    «La perruque,d'un volume exagéré et bizarre dans son origine, a fini par imiter le naturel des cheveux. Ne pourroit-on pas apercevoir ici la marche et l' emblême de l'art dramatique, d'abord pompeusement et ridiculement factice, puis rentrant à force de réflexions dans les limites de la nature et de la vérité ? La grosse et énorme perruque représenteroit la tragédie bouffie et boursoufflée ; une perruque légère, qui rend parfaitement la couleur et jusqu' à la racine des cheveux, qui s' implante, pour ainsi dire, et ne semble point étrangère sur la tête qui la porte, représentera le drame vrai , contre lequel les antiques et grosses perruques font rage ; mais il faut enfin qu' elles cèdent à leur moderne rivale.»

    Mercier se contredit quelque peu quand après avoir évoqué le naturel des perruques d'avant-garde, il vante les artifices du perruquier qu'il élève au rang de l'auteur dramatique. «Quoi qu' il en soit, grâces à son art, d' un petit monstre féminin l' on sait faire aujourd' hui une figure humaine ; on lui a créé un visage et un front par la magie des rapprochemens.

     

      


      
      
    Et les actrices ne devroient envisager les coëffeurs qu' avec une vénération profonde;car après les auteurs qui les font parler, ce sont les perruquiers qui leur donnent l' existence.Mais les ingrates ne se doutent pas qu' elles doivent tout à ces heureux créateurs. Le coëffeur trouve sa récompense dans l' exercice même de sa profession. Son oeil domine incessamment les plus rares trésors de la beauté, voilés pour tout autre regard .Il est témoin de tous les mouvemens, de toutes les grâces, de toutes les minauderies de l' amour et de la coquetterie. Il voit les premiers ressorts de ce jeu que possèdent si bien les femmes, et qui fait mouvoir, par un filim perceptible, les grands pantins du siècle. Il doit être discret, tout voir, et ne rien dire ; autrement ce seroit un vil profanateur des mystères auxquels il est admis, et l' on ne choisiroit plus que des femmes qui gardent ordinairement le secret de leur sexe.
      
    Les coëffeurs avoient mis à leur porte,en gros caractères, académie de coëffure. M D' Angiviller a trouvé que c'étoit profaner le mot académie , et l' on a défendu à tous les coëffeurs de se servir de ce mot respectable et sacré ; car il faut dire qu' à Paris les prohibitions bizarres sont éternelles. Il s' agit toujours d' une défense, et jamais d' une permission .»2

    Comment ne pas voir dans ce perruquier artiste, le précurseur du spécialiste de la chirurgie esthéthique.

    Diderot semble avoir le même amour du naturel que Mercier: «On se rappelle ce que dit Diderot à ce peintre qui lui apporte le portrait de son père, et qui, au lieu de le représenter tout simplement dans ses habits de travail (il était coutelier), l’avait paré de ses plus beaux habits : « Tu m’as fait mon père des dimanches, et je voulais avoir mon père de tous les jours. »
      
    Le peintre de Diderot avait fait comme presque tous les peintres, qui semblent croire que la nature s’est trompée en faisant les hommes comme ils sont ; ils fardent, ils endimanchent leurs figures : loin d’être des hommes de tous les jours, ce ne sont pas même des hommes ; il n’y a rien sous leurs perruques frisées, sous leurs draperies arrangées ; ce sont des masques sans esprit et sans corps.»

    1-Johan Huizinga, Homo Ludens - Essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951.
    2-Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris, Paris, 1780.
    3-Eugène Delacroix,  Études esthétiques, Paris, G. Crès & Cie, 1923.

     

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