• Dans quelle société vit l'enfant au Moyen Âge ?


     
       

    ll est bien difficile de résumer mille ans d'Histoire. Le terme lui-même est ambigu : période comprise entre l’Antiquité et les Temps modernes, elle est traditionnellement limitée par la chute de l’Empire romain en 476 et la prise de Constantinople en 1453 ; le terme de Moyen Âge apparaît vers 1640 et désigne de façon péjorative ce temps intermédiaire entre deux périodes fastes et riches en découvertes de toutes sortes tant sur le plan intellectuel que matériel.

     

    La société médiévale, durant cette longue période, est caractérisée par certaines constantes : le poids de la religion, la forte hiérarchisation sociale qui se traduit, pour les individus et les groupes, par des signes extérieurs contribuant à maintenir chacun à la place qui lui est assignée dans une société que l'on représente divisée en trois ordres : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent, division trifonctionnelle que l’on retrouve dans d’autres civilisations.
    Le Moyen Âge, loin d’être figé, subit aussi un long processus évolutif, avec des ruptures et des évolutions plus lentes, avec des crises – guerres, épidémies comme la Grande Peste de 1348, famines – qui se manifestent avec une violence particulière à la fin du Moyen Âge.
    Un autre facteur contribue également, à partir du XIe siècle, à l'évolution profonde de la société : c'est le développement des villes et du commerce. Le monde des campagnes subsiste et reste l'environnement de l’immense majorité de la population mais la société urbaine commence à voir le jour et contribue à imposer un nouveau modèle social. Tous ces bouleversements affectent bien entendu le statut et les conditions d’existence de l’enfant.

     

    Une société religieuse
    Une société hiérarchisée
    Une société du signe
    La vie quotidienne
    Les crises
    Le développement de la ville et du commerce



    sources http://classes.bnf.fr/ema/ages/index.htm

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  • L'éducation


     

     

    Premiers rudiments


     

    C'est dans le cadre familial et sous la houlette des femmes que l'enfant reçoit les premiers rudiments de son éducation : l'apprentissage de la parole, de la marche, des bonnes manières, de l'alphabet et de la foi. On connaît dans le détail toutes les techniques de ces apprentissages grâce aux traités d'éducation et aux chroniques privées. Les recommandations sont innombrables : savoir interpréter les pleurs du bébé, l'allaiter à la demande, ne pas tenter d'apprendre à marcher à un enfant avant l'âge de un an, le faire s'exercer sur des surfaces douces, mâcher sa nourriture avant de la lui donner, ne pas oublier d'ôter les arêtes de poisson dans ses plats, etc. À la nourrice, il est conseillé d'utiliser un langage aux syllabes redoublées (papa, mama, dodo, bobo, etc.) pour mieux apprendre à parler au bébé. La mère doit fabriquer des gâteaux en forme de lettres pour enseigner le nom de chacune aux enfants.

     

     

    Les bonnes manières



     

    La socialisation passe ensuite par l'apprentissage d'une longue série de règles de vie, parfois inculquées par la manière forte. Ce sont les "bonnes manières", dont il existe de nombreux traités, inspirés des règles de vie monastiques. Ces manuels, d'abord réservés aux habitants des châteaux, se diffusent dès le XIIIe siècle en milieu bourgeois, en ville ; en témoignent encore les mots urbain et urbanité, pointant la nature devenue spécifiquement citadine des bons usages. Ceux-ci sont alors opposés aux manières paysannes : les parents recommandent à leurs enfants de ne pas "faire le vilain", c'est-à-dire se comporter en paysan, et de ne pas se tenir, à table ou dans la rue, comme des "rustauds", autrement dit comme les rustiques, les habitants des campagnes.
    Nombreux sont les traités de "contenances" de table, surtout dans les villes où même des artisans en disposent. Se tenir droit, ne pas cracher par terre, s'essuyer la bouche avant de boire, ne pas se ruer sur la nourriture ni lorgner sur l'assiette d'autrui, ne pas mettre les coudes sur la table, toutes les obligations dont s'inspirera encore la bourgeoisie du XIXe siècle sont déjà énoncées au siècle de Saint Louis. Si les enfants ordinaires apprennent ces règles à la maison, ceux des monastères et des châteaux les reçoivent dans un cadre plus institutionnel : savoir comment se comporter en toutes circonstances fait aussi partie de leur formation professionnelle.

    Le catéchisme


     

    La religion n'est pas absente de cette éducation, puisque le bénédicité du repas ou les formules de politesse des salutations ne sont rien d'autre que des bénédictions. S'y ajoutent les premiers rudiments d'enseignement religieux. Le minimum exigé par l'Église est l'apprentissage des trois prières majeures : le Notre-Père, le Credo et, à partir du XIIIe siècle, l'Ave Maria. La mère enseigne les articles de la foi, la liste des péchés capitaux et des vertus chrétiennes, et se rend avec ses enfants aux sermons dominicaux et aux grandes prédications. Les filles devront se contenter de cet enseignement, moins limité qu'il n'y paraît. Certains garçons iront parfaire leur instruction religieuse au presbytère, auprès du prêtre, souvent avec l'intention de devenir curé. Cette profession est très recherchée dans les milieux modestes au XIVe et surtout au XVe siècle, car elle offre des perspectives d'évolution dans l'échelle sociale.

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