• "la fermeture" d'Alphonse BOUDARD

     

    Livre à lire absolument....

     

    Résumé :

    Ce jour-là : 13 avril 1946. Il en va de certaines dates historiques comme des cailloux lancés dans un étang : l'impact est mince, apparemment, mais les ondes, tout autour, se déploient avec une ampleur surprenante. Le 13 avril 1946, jour où l'Assemblée nationale abolissait les maisons de tolérance, le sang n'a certes pas coulé et on n'a pas vu de foules indignées mettre le Palais-Bourbon à sac. Cependant, Pierre Mac Orlan pouvait à juste titre déclarer : C'est la base d'une civilisation millénaire qui s'écroule.


    A travers cet ouvrage, Alphonse Boudard, précisément, se penche sur cette civilisation, non seulement en historien des moeurs éprouvé, mais aussi, et surtout, en écrivain, avec la truculence, la gouaille et la verve qu'on lui connaît. Derrière l'inamovible attelage du maquereau, de la pute et du flic, pierre angulaire du système, il nous entraîne de l'âge de pierre à la IIIe République, ère de la bourgeoisie triomphante. Nous poussons, avec lui, les portes glorieuses du One Two Two, du Chabanais et du Sphinx ; mais nous piétinons également devant les lugubres façades du Fourey et du Panier Fleury, ces assommoirs du sexe où les filles faisaient plus de soixante-dix passes par jour. Guide avisé enfin, Alphonse Boudard ne nous laisse rien ignorer, par-delà les salons décorés où régnaient maquerelles et sous-maquerelles, des pièces étranges où les pervers assouvissaient leurs vices.

    A cet univers à la fois éclatant et sordide a succédé, inévitablement, celui de la prostitution généralisée en plein air, sur les trottoirs ou à l'orée des bois. Il ne semble pas que les filles aient gagné à l'affaire. Marthe Richard y avait-elle songé, dans sa croisade de moralité ? Mais quelles étaient ses motivations véritables ? Et qui était-elle au juste, cette personne aussi trouble que célèbre ? Alphonse Boudard a rassemblé son dossier. Et ce qu'il découvre n'est pas triste...


    Sommaire :

    • En guise de préliminaires à une date d'Histoire pas comme les autres
    • Quand messieurs les tauliers et mesdames les taulières s'endimanchent pour assister à une séance du Conseil municipal
    • Histoire succincte de la galanterie et de ses maisons d'accueil depuis l'âge de pierre jusqu'à l'ère de la bourgeoise absolue
    • Bel Armand, Mme Paquita et l'épopée des harengs bien de chez nous aux Amériques
    • Guide rose et conseils à un jeune homme désireux de faire carrière dans le pain de fesses
    • Tenanciers, tenancières, sous-maques et filles de joie en leur domaine réservé comme si vous y étiez
    • Lorsque le micheton prenait son pied, ces demoiselles n'étaient pas toujours à la fête
    • Carrière d'une femme de tête
    • de cheval ! Comment une humble péripatéticienne de Nancy devint une espionne au service de la France à l'époque des casques à pointe
    • Veuve joyeuse d'un richissime anglais, Mme Marthe Richard résiste à l'Occupant et détruit les temps de l'Amour Vénal
    • Elle était fortiche, cette salope ! Conséquences morales, policières et prophylactiques de la fermeture des maisons de tolérance
    • Petite promenade sentimentalo-putassière sur les lieux où s'élevaient les lupanars
    • Que sont nos putes devenues
    • et leurs souteneurs ?

      

      

      

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  • Cerner la réalité poétique ou trop vénéneuse du plus célèbre bordel de Paris.

     

     

     

    * En France, les Dames de ( grande vertu ) , qui elles mêmes menaient une vie dissolue, pour ne pas être confondues avec les prostituées, exigèrent, qu' un code vestimentaire les différencient, de ces autres Dames et ( concurrentes ) de " Petite vertue ". Il fut donc interdit aux prostituées de s'exhiber dans de "riches toilettes".

     

    * A Venise et à Sienne, où l'on assignat les prostituées à se mettre autour du cou un ruban de couleur jaune,devaient porter des souliers à talons plats ou des pantoufles.

     

    * A Londres, les talons des souliers étaient également limités à une certaine hauteur, avec interdiction de porter de la fourrure et de la soie.

     

    * Les souteneurs, ne furent pas épargnés, car ils furent tenus de porter un habit de "couleur jaune", pour être reconnus et que l'on puisse les éviter, sous peine d' être fouetté.

     

     

      - Les Bordels -

     

     

     

     La Prostitution, et "Saint LOUIS",évoluera au cours de son Règne. Un Edit de 1254, menacera toute personne pratiquant la Prostitution. Cet Edit sera révoqué 2 ans plus tard, qui réglementera cette activité publique. La "prostitution sera boutée" hors de l'enceinte de Philippe Auguste. Ces dames de petite vertu s'installeront dans des baraques en "bords" planches - en dehors de la ville, qui prendront le nom de bordes. Elles même seront des "filles bordelières", dont est sorti le nom de " bordel " où (lieux de résidence).

     

    * Comme dans la plupart des bordels les filles paient la chambre et la nourriture au tenancier, appelé " abbé." Les femmes peuvent manger ou non à sa table. Dans ce cas, elles devront lui

    " verser 12 deniers " pour " chaque repas " le matin et le soir. Sinon " l' abbé " leur vend la nourriture. Chacune " verse 6 deniers " par jour, pour la "chambre " le lit " le feu " la lumière " le service.

     

    * Le client, qui veut rester " la nuit " doit payer un supplément pour le lit, au bénéfice de " l' Abbé ".

     

     

    L'enceinte de Philippe Auguste, construite entre 1190 et 1220. Véritable muraille, comprenant un chemin de ronde,  

    des créneaux et des portes fortifiées. C'est donc hors de la ville, que ces dames ont pu exercer leur métier.

     

     

     *Arriva la période des grandes croisades *

     

     

     

    * La huitième croisade menée par notre bon roi " Saint LOUIS ", fit, que les "prostituées" suivirent les troupes en très grand nombre. Sur les " Livres de Compte d' Etat ", était consigné, que le Roi, s'est vu payer un salaire à 13000 prostituées, ne pouvant les empêcher de suivre des hommes, seuls, perdus, dans des contrées lointaines, éloignés de leur tendre et (fidèle) épouse.

    ------

     

    * Le XIV ème siècle , vit naître " l' institutionnalisation de la Prostitution ".

     

    * Le "Bordel" est reconnu par l' Eglise et la municipalité d' utilité publique. Le Clergé en prend rapidement le contrôle afin d'en tirer tout le profit.

     

    *

     

       Le Décrètum de Burchard -

     

     

    * Evêque de Worms, considère la prostitution comme un mal nécessaire. La femme, qui s'y adonne devait se soumettre à une pénitence de six années, alors que son partenaire devait jeûner pendant 1O jours.

     

     

     

       La Reine Jeanne 1 ère

     

     

    * En 1326, " JEANNE 1ère ", reine des " Deux Siciles",

    " Comtesse de Provence ", mariée à l' âge de 8 ans

    avec son cousin "André de HONGRIE " âgé de 7 ans.

    * Elle sera accusée de son meurtre.

    * Elle épousa "Louis de TARENTE ",qui ne tarda pas à

    décéder.

    * Il sera remplacé par "JACQUES III ", après la mort de celui-ci,

    * Elle épousera " Othon de BRUNSWICK ".

     

     

    Ce Prince allemand était il susceptible ? notre belle " Princesse JEANNE " mourut étranglée en 1382.

     

    ********************

     

    Mais au cours de sa longue carrière de " femme au foyer ", notre " JEANNE " fonda un établissement à AVIGNON,

    où les " filles " pouvaient exercer leur " Art " en toute liberté, mais sous contrôle de " Médecin " et d'une " ABESSE ".

      

       

     

     

     * L' Evêque de Genève,

     

    Monseigneur administrait les < bordiaux > de ses terres, amenant plus de richesses que tous les fidèles réunis.

     

    -------o-------

     

     * Un moine de Perpignan 

    effectue une collecte pour ouvrir un " bordel ". Oeuvres " Sainte - pie " et " méritoire "

    et à la grâce de Dieu.

     

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    *En 1510, le " Pape Jules II ", fit construire un bordel

    réservé aux chrétiens.

     

    * ROME, est un gigantesque lupanar où dix pour cent de la population vit de la prostitution.

    Les " Pape ALEXANDRE VI " ou " JULES II " (voir pages suivantes) ne tentent

    même pas de cacher " leurs maîtresses " ou " leurs enfants illégitimes " à la vue de tous. A la Curie Romaine l' affairisme et le népotisme règnent. Ces abus notoires n' arrêtent pas les prélats au pouvoir, ni la répression de la contestation de s'exercer sur les prêcheurs réclamant un retour à l'orthodoxie religieuse et à une plus grande démocratie. " Le moine "SAVONAROL" le paye de sa vie ".

     

     

     

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       - Le Moine Savonarol -

     

     

     

     

     

     

    En effet né à Florence en 1469, " SAVONAROL ", avait établit un Gouvernement théocratique, qui s'exprima par une dictature et la répression contre les vices, le règne de l'argent et le pouvoir des puissants, qu' il jugeait corrompus. La population florentine se lasse de ces excès et condamne SAVONAROL au bûcher sur lequel il fut brûlé en 1498.

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    * Il n'en restait pas moins, que la prostitution restait interdite aux femmes mariées, aux religieuses ainsi qu'aux enfants. Les prostituées ne sont que de pauvres filles de la campagne rejetées par leur famille après une grossesse bien souvent résultant

    d'un viol, ou ne trouvant pas de travail.

    * L' Eglise considérait ces femmes comme des " Brebis égarées ". Elles furent autorisée à se former en corporation, avec tous les privilèges qui s'y rattachent.

     

     

    Le viol est un reliquat des grandes invasions,presque une institution

     

     

    * Le VIOL, est souvent pratiqué, jeunes filles et femmes mariées, religieuses, en sont les victimes. Le viol est considéré comme un crime diversement réprimé suivant la qualité de la victime, jeune fille vierge, femme mariée et religieuse, l'agresseur risque la pendaison. S' il s'agit d'une victime de condition modeste, une indemnité seule sera versée à l' intéressée.

    * Mais on pouvait violer lors des Fêtes et réjouissances, après un abus de nourritures et de boissons. Le viol individuel et collectif était d'une telle banalité, qu' il pouvait être considéré, comme un rite de virilisation.

     

     

     

     

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  • Règne de Saint Louis

     

     

    1226 à 1270

     

     

     

     

     

    * Le Roi Saint Louis de 1226 à 1270, Edit de 1254, prône l' extradition pour

     

    toutes personnes exerçant officiellement ce métier. L' inquiétude du milieu,

     

    fit que la prostitution clandestine se substitua à celle des maisons closes

     

    qualifiées maisons de débauche. Une forte répression s'en suivi.

     

     

     

     

    * Les hommes se plaignirent de ces restrictions,

     

    les viols se multipliaient, les épouses et leurs filles

     

    devaient lutter contre la violence canalisée autrefois

     

    par les bordels.

      

     *. L' Edit fut révoqué *

    Un nouveau " Décret " rétabli de nouvelles conditions à la prostitution.

     

     

      

    * Les prostituées, étaient maintenues dans certains quartiers de la ville, dans les ruelles

    principalement, par exemple :

    " rue de la Huchette " aujourd'hui " Quartier Latin "

    " rue Froimon ", telle petite rue, à l' Est du " Collège de France ",

    " rue du Renard-Saint-Merri ", petite rue près de " l' Eglise Saint Merri ".

    " rue " Taille pain "

    " rue Brise - Miches ", aux abords de la " rue Saint Antoine " et de la " rue du Temple "

    " rue Champ - Fleury " près du " Louvres "

    " rue Gratte-cul ", aujourd'hui .... rue Dussoubs ,

    " rue Tire-Boudin " nouvellement ... rue Marie Stuart .

    et autres quartiers désignés où les femmes publiques sont tenues d' habiter.

    " Les artères principales sont strictement interdites.

     

    * Dans le cas ou ce " Décret " ne serait pas observé, les prostituées devaient verser au " Sergent "

    la somme de " 8 sous parisis, " et risquaient d'être " emprisonnées au Châtelet " ou " bannies de Paris ".

     

     

     

     

    *** Prévôt des marchands, naissance de la Mairie de Paris...***

     

    Le terme " Prévôt des marchands " sera le nom donné au " Chef de la municipalité parisienne "jusqu'en 1789.

    Le corps municipal, ayant une juridiction sur la ville, n'est apparu à Paris que vers 1260

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  •  

    Les mots et les définitions rassemblés dans ce glossaire sans prétention scientifique sont empruntés au dictionnaire d'argot Les Excentricités du langage de Lorédan Larchey, publié à Paris en 1860, à l'ouvrage de Laure Adler, La vie quotidienne dans les maisons closes 1830 - 1930, paru en 1990 chez Hachette ainsi qu'à de multiples autres sources historiques et littéraires.



    Brigitte Rochelandet, en introduction à son ouvrage Les maisons closes autrefois (Genève, Minerva, 1999), explique quelle est la place de l'argot dans le monde de la prostitution et des maisons closes :

    "Ce monde possède son propre langage, peu romantique, empreint d'une vulgarité crue et provocante. Ce parler pittoresque, argot de trottoir, choquait les bien-pensants, émoustillait les clients et n'était guère apprécié de la police, qui voyait en lui un code secret !

    Ces expressions donnèrent lieu à de multiples dictionnaires, cherchant à comprendre étymologiquement leur sens, expliquant leur origine. Ce langage populaire faisait partie des quelques rares libertés des filles d'amour. C'était et c'est encore un élément du patrimoine littéraire ; l'histoire des maisons closes et de leurs pensionnaires ne peut se raconter sans ce langage."

    A, B, C ____________________________________


    ABATTAGE : "En argot des filles, faire l'abattage signifie rechercher une clientèle nombreuse sans se soucier de la qualité. (Jean Lacassagne, 1935, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 42).

     

    ABBAYE DE S'OFFRE-A-TOUS : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    ABBESSE, MERE ABBESSE : patronne de bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    AGENOUILLEE : prostituée. Allusion à une spécialité du métier. -- "La gracieuse X, autre agenouillée, connue par la richesse de ses écrins." Gil Blas, 27 octobre 1886.


    ALLUMEUSE : dans le monde de la prostitution, synonyme de marcheuse.

     

    ALPHONSE : proxénète. Forcément postérieur à la pièce d'Alexandre Dumas fils, Monsieur Alphonse, qui parle d'autre chose et a été créée le 26 novembre 1873. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186.


    AMANT (ou AMI) DE COEUR : Les femmes galantes nomment ainsi celui qui ne les paie pas ou celui qui les paie moins que les autres. La Physiologie de l'Amant de coeur a été faite par Marc Constantin en 1842. Au dernier siècle, on disait indifféremment Ami de coeur ou greluchon. Ce dernier n'était pas ce qu'on appelle un souteneur. Le greluchon ou ami de coeur n'était et n'est encore qu'un amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours. " La demoiselle Sophie Arnould, de l'Opéra, n'a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très-aisé dans son état, est devenu l'ami de coeur et le monsieur. " (Rapports des inspecteurs de Sartines). -- Ces deux mots avaient de l'avenir. Monsieur est toujours bien porté dans la langue de notre monde galant. Ami de coeur a détrôné le greluchon; son seul rival porte aujourd'hui le non d'Arthur.

     

    AMBULANTE : prostituée qui fait le trottoir.

     

    ANGLAIS : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    APPAREILLEUSE.


    AQUATIQUE : courtisane qui tombe facilement sous le charme d'escrocs amoureux qui la plument avant de la quitter.


    ARTHUR : "Quant aux Arthurs de Ces Dames." -- Delvau. Homme à prétentions galantes. -- "Un haut fonctionnaire bien connu, membre d'une académie, Arthur de soixante ans." -- De Boigne. Syn. amant ou ami de coeur, greluchon.

     

    ATELIER : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    ATTOUCHEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    AUTEL DE BESOIN : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    AUTRE CÔTÉ (Femme de 1') : Les étudiants de Paris appellent ainsi les lorettes habitant la rive droite, c'est-à-dire l'autre côté de la Seine (pour le quartier latin). -- "C'est Annette. C'est une femme de l'autre côté." -- Les étudiants, 1860.

     

     


    BATTRE SON QUART
    : pour une prostituée, faire sa promenade réglementaire, aller et venir sur le trottoir et attirer le client.

     

    BAGASSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    BAHUT : salle réservée au repos des filles, généralement sous les combles, sans confort.


    BALEINE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BARBEAU, BARBILLET, BARBIQUET : proxénète. Les diminutifs ont une connotation méprisante. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    BARBILLON : Souteneur de filles (Vidocq). -- Équivalent de poisson. Voir Mac.

     

    BARBOTTE : visite médicale pour les filles en carte, à la prison-hôpital Saint-Lazare, spécialisée dans les maladies vénériennes. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    BAZAR : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.


    BELLE DE NUIT.


    BICHE : Lorette. -- Abréviation de biche d'Alger, synonyme populaire de chameau (voir ce mot). -- "Une biche, -- il faut bien se servir de cette désignation, puisqu'elle a conquis son droit de cité dans le dictionnaire de la vie parisienne, -- se trouvait cet été à Bade." -- Figaro, 1858. -- Forte biche: Lorette élégante. Bicherie : Monde galant. -- "Mme Marguerite V., de la haute bicherie du quartier d'Antin." -- Les Cocottes, 1864. -- Biche d'Alger. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BIDOCHARD : voir : marchand de viande, viandard, placeur.

     

    BIFTEQUE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BLANC DE POULET : prostituées. Voir : magasin de blanc, mangeur de blanc. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    BMC : bordel militaire de campagne. (Odette Philippon, citée par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 43)


    BOBINARD : bordel.


    BOC, BOCARD, BOCSIF, BOXON ou BOCSON : Mauvais cabaret, lieu de débauche. -- Vient du vieux mot boque: bouc. V. Roquefort. -- Le bouc est l'emblème de la luxure et des querelles. On disait jadis boquer pour frapper. -- "Montron, ouvre ta lourde, si tu veux que j'aboule et pionce en ton bocson." Vidocq. -- Bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    BOITE A GONZESSES, A GRUES, A PANTES : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.


    BONNE : elles sont généralement plusieurs. Elles aident la sous-maîtresse du bordel.


    BORDEL : maison close. Forme archaïque : bourdeau, bordeau -- "Ordure amons, ordure nous assuit ; / Nous deffuyons honneur, il nous deffuit, / En ce bordeau ou tenons notre estat." François Villon. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183. --"A cette époque remarquable [1254, réglementations de Saint Louis] par les lois répressives de la prostitution que l'on fit alors, on leur donna le nom de bordeaux [pour remplace lupanar], dérivé, suivant les uns, du mot saxon bord (maisonnette) et suivant les autres des mots français bord et eaux parce qu'ils se trouvaient presque tous sur le bord de la rivière ou dans les maisons de bains." Parent-Duchatelet, 1857. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183.

     

    BORDILLE : prostituée qui renseigne la police. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOUCAN, BOUIC, BOUI-BOUI, BOUIS : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    BOUCANIERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOUCHERIE : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    BOUDIN : prostituée (terme péjoratif). A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOUGE.

     

    BOUILLI (joli petit) : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOULANGERE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOURIN : prostituée qui a des qualités solides. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOURRE DE SOIE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    BOUSIN, BOUZIN : cabaret, mauvais lieu, bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.


    BOUSINGOT : bousingo, ou bouzingo, ou encore bousingot, appartient au vocabulaire romantique. Le mot est emprunté à l'argot de la marine anglaise (bousin = 1o cabaret, mauvais lieu ; 2o tintamarre; 3o chapeau de marin). Ayant été employé dans le refrain d'une chanson : "nous avons fait du bouzingo", lors d'un tapage nocturne mémorable du Petit Cénacle, ce terme fut appliqué par la suite aux membres de ce dernier en raison de leur agitation et de leur débraillé vestimentaire. Eux-mêmes revendiquent le mot et décident d'une publication collective : Les Contes du Bouzingo ; seuls La Main de gloire, de Gérard de Nerval, et Onophrius Wphly, de Théophile Gautier, verront le jour. Parallèlement, le mot se retrouve employé dans une acception politique et s'applique aux étudiants révolutionnaires qui participèrent aux émeutes de février et de juin 1832. Une série d'articles leur est consacrée dans Le Figaro (févr. 1832), faisant une assimilation un peu trop hâtive avec les Bousingots littéraires [...]. Enfin, bousingot désigne le chapeau de cuir verni, élément essentiel de la panoplie de la jeunesse romantique. © 1997 Encyclopædia Universalis.


    BOUTIQUE A SURPRISES : boutique dont l'enseigne banale (masseuse, manucure, lingère, corsetière, marchande de tableaux ou de curiosités...) cache une maison de rendez-vous. J. Valmondois, Guide intime des plaisirs de Paris..., 1935, p. 127-128.


    BOXON : bordel, maison close.

     

    BRANQUIGNOLE : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    BRICK : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    BROCHE, BROCHET : proxénète. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186. -- "A la Roquette, un beau matin, / Il a fait voir à ceux d'Pantin / Comment savait mourir un broche / De la Bastoche ! " Aristide Bruant.



    CABRIOLEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CALÈGE ou CALE : Prostituée élégante, et associée à des hommes dangereux. -- "Elle vend très-cher ce que la ponante et la dossière livrent à des prix modérés. Sa toilette est plus fraîche; ses manières plus polies. Elle a pour amant un faiseur ou un escroc, tandis que les autres sont associées à un cambriolleur ou à un roulotier." -- Vidocq. -- Vient de cale, qui signifiait grisette au dix-septième siècle. -- "Gombault, qui se piquait de n'aimer qu'en bon lieu, cajolait une petite cale crasseuse." -- MELOTETallemant des Réaux. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CALICOTE : Femme fréquentant un ou plusieurs calicots. Les calicots sont des commis marchand . Mot à mot: vendeur de calicot. -- " Clara Fontaine est une étudiante, Pomaré est une calicote. " -- Paris dansant.

     

    CAMBROUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CAMÉLIA , DAME AUX CAMÉLIAS : " Quand la lorette arrive à la postérité, elle change de nom et s'appelle dame aux camélias. Chacun sait que ce nom est celui d'une pièce de Dumas fils, dont le succès ne semble pas près de finir au moment où nous écrivons. " -- E. Texier, 1852.

     

    CAMELOTE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CAMPAGNE (Aller à la) : Être enfermée à la maison de Saint-Lazare. -- Usité parmi les filles. Aller à la campagne: " Elles ont disparu trois, quatre ou six mois. On les savait malheureuses. Elles reparaissent tout à coup plus fières et plus fringantes que jamais; elles ont été passer une saison à la campagne (dans une maison de prostitution de province). " -- Ces Dames, 1860.

     

    CAMPEROUX : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    CARPE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CARREAUX BROUILLÉS : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    CASSEROLE : prostituée qui renseigne la police. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CATIN.

     

    CAVE : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    CAVETTE : celle qui n'est pas pute, celle qui n'appartient pas à la pègre, c'est l'épouse du cave.


    CELIBATAIRE JOYEUSE.


    CHAMEAU : Femme de mauvaise vie. -- On dit aussi : Chameau d'Égypte, chameau à deux bosses, ce qui paraît une allusion a la mise en évidence de certains appas. -- " Qu'est-ce que tu dis là, concubinage ? coquine, c'est bon pour toi. A-t-on vu ce chameau d'Égypte! " -- Vidal, 1833. -- " Cette vie n'est qu'un désert, avec un chameau pour faire le voyage et du vin de Champagne pour se désaltérer. " -- F. Deriège, 1842. Syn. biche.

     

    CHAUDIERE A BOUDINS BLANCS : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    CITE D'AMOUR : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    CLANDE : maison clandestine. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    CLANDESTINE.

     

    CLAPIER : bordel, au Moyen Age. Mais aussi : Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183-184.


    CLAQUE, CLAC, CLAQUEBOSSE, CLAQUEDENT, CLAQUEMART : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.


    CLIENT.


    CLILLE : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 50, 188.


    COCOTTE : Femme galante. -- Mot à mot : courant au coq. -- On disait jadis poulette. " Mme Lacaille disait à toutes les cocottes du quartier que j'étais trop faible pour faire un bon coq. " -- 1817, Sabbat des Lurons. -- Aujourd'hui une cocotte est un embryon de lorette. -- " Les cocottes peuvent se définir ainsi: Les bohèmes du sentiment... Les misérables de la galanterie... Les prolétaires de l'amour. " -- Les Cocottes, 1864.

     

    COLIS, COLIBARD : prostituée, dans le langage des placiers. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    COLLAGE : Liaison galante de longue durée. Se coller: Contracter un collage. -- " Julia : Qu'est-ce que va devenir Anatole? -- Amandine : Le monstre ! il est déjà collé avec Rachel. " -- Les Cocottes, 1864.

     

    COMPLET (faire le complet) : traitement complet fait au client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.

     

    CONDE : flic qui donne un passe-droit à une taulière. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    CONNASSE : Les femmes inscrites à la police donnent ce nom à toutes celles qui ne le sont pas.

     

    COQUIN : proxénète. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    COUILLERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    COURTIER, COURTIERE : syn. de placeur, placeuse (L. Taxil, La prostitution contemporaine, 1884).


    COURTISANE.

     

    COUVENT : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.


    CRÉATURE : -- " Pour la grande dame qui se voit enlever ses adorateurs par une grisette, cette grisette est une créature ! " -- L. Huart.

     

    CURE DE CAMPAGNE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.



    D, E, F _______________________________________

     

    DAIM : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    DAME DE COEUR.


    DAME DE MAISON : patronne de bordel (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 11 citant Parent-Duchatelet).


    DANDY.

     

    DARONNE : patronne de bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    DECLASSEE : femme divorcée ou séparée avec éclat ; gouvernante étrangère qui a su se faire remarquer en promenant le bébé au jardin ; jeune fille de province qui s'est lassée de chercher un mari à sa hauteur et qui monte à Paris sans argent (1830-1870)


    DEGRAFEE : courtisane vieillissante.


    DEMI-CASTOR : ancienne mondaine devenue une industrielle de l'amour.


    DEMI-MONDAINE ou DEMI-MONDE : Une femme demi-monde est celle qu'on appelait en 1841 une femme déchue, -- née dans un monde distingué dont elle conserve les manières sans respecter les lois. Le succès d'une pièce de Dumas fils a créé le nouveau mot. On a créé par analogie ceux de meilleur monde, et de quart de monde. -- "On écrit en toutes lettres que vous régnez sur le demi-monde. -- C'est fort désagréable pour moi." -- A. Second.

     

    DEMI-SEL : proxénète qui ne s'investit pas totalement dans le métier. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186.

     

    DESCENTE DE LIT : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    DESSALEE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    DIGUE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    DOS, DOS VERT : : proxénète. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185. -- "V'là les dos, viv' les dos ! / C'est les dos, les gros, / Les beaux ! / A nous les marmites ! / Grandes et petites..." Aristide Bruant.


    DOSSIÈRE : Prostituée de dernier ordre. -- Mot à mot : femme sur laquelle tout le monde peut s'asseoir : de l'expression dossière de satte : chaise de bois. V. Calège.


    DOUBLARD : fille qui est délaissée pour une autre par son mac, qui n'est plus la favorite (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 36, 187. Madame... de Saint-Sulpice, p. 136).


    DRAINEUR, DRAINEUSE : syn. de rabatteur, placeur (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 29).

     

    DROMADAIRE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    DULCINÉE : Maîtresse. -- Dû à la vogue du roman de Cervantes. -- "Une mijaurée qui s'en fait accroire fait la Dulcinée du Toloso. -- Dulcinée veut dire aussi une femme galante, une donzelle." -- Dhautel, 1808.



    ELARGIR : faire sortir de prison. "Il expliquait que Mémèche ayant été ramassée par la police au cours d'une rafle aux Halles, ces messieurs les habitués du Château-Rouge et protecteurs des dames auraient résolu de lui enjoindre, à lui Joris-Karl, d'intervenir en faveur de la recluse pour la faire élargir. "


    ENTREMETTEUSE : celle qui "lance" les filles . Parmi elles, la proxénète du grand monde qui se fait passer pour une comtesse ou une baronne et qui recrute dans les salons. N'hésite pas à se spécialiser dans l'adultère qui se commet à son domicile. Possède un appartement somptueux, un carnet d'adresses, un registre où elle note l'identité de ses clients et un album de photographies.


    EPONGEUSE DE VAGUE A L'AME : prostituée (Boudard, L'Age d'or..., p. 30).

     

    ESSOREUSE : prostituée entre deux âges pour clientèle de bordel peu exigeante (Boudard, L'Age d'or..., p. 68).

     

    ESSUYEUSE DE PLÂTRES : locataire des " constructions qui s'étendent derrière Notre-Dame-de-Lorette, depuis la rue Saint-Lazare jusqu'à la place Bréda, naguère encore (1840) à l'état de terrain vague, maintenant entourée de belles façades en pierres de taille, ornées de sculptures. Ces maisons, à peine achevées, furent louées à bas prix, souvent à la seule condition de garnir les fenêtres de rideaux, pour simuler la population qui manquait encore à ce quartier naissant, à de jeunes filles peu soucieuses de l'humidité des murailles, et comptant, pour les sécher, sur les flammes et les soupirs de galants de tout âge et de toute fortune. Ces locataires d'un nouveau genre, calorifères économiques à l'usage des bâtisses, reçurent, dans l'origine, des propriétaires peu reconnaissants, le surnom disgracieux, mais énergique, d'essuyeuses de plâtres. " Th. Gautier, 1845. Voir aussi Fille de plâtre.



    FAIRE : Nouer une intrigue galante. -- " Est-ce qu'un homme qui a la main large peut prétendre à faire des femmes? " -- Ed. Lemoine. Dans une bouche féminine, le mot faire indique de plus une arrière- pensée de lucre. C'est l'amour uni au commerce. -- " Et toi, ma petite, où donc as-tu volé les boutons de diamant que tu as aux oreilles ? As-tu fait un prince indien ? " -- Balzac. -- " Tu as donc fait ton journaliste ? répondit Florine. -- Non, ma chère, je l'aime, répliqua Coralie. " -- Id. Faire : Faire la place, commercialement parlant. -- " De tous les points de Paris, une fille de joie accourait faire son Palais- Royal. " -- Balzac. -- " Je suis heureux d'avoir pris ce jour-ci pour faire la vallée de l'Oise. "


    FARCEUSE : Femme galante. -- " Lorsqu'une farceuse voudra me séduire, je lui dirai: Impossible ! " -- Amours de Mahieu, chanson, 1832.

     

    FAUX-POIDS : prostituée mineure non déclarée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FEMME DE MAUVAISE VIE.


    FEMME DE PETITE VERTU.

     

    FEMME DE TERRAIN : Une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187. Syn. : pierreuse.


    FEMME EN COMMANDITE : femme entretenue collectivement par des amis du meilleur monde (syn. pieuvre).


    FEMME ENTRETENUE : fait tous ses efforts pour ressembler à une femme élégante mais honnête

     

    FEMME GALANTE : prostituée. Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FEMME LANCEE : c'est la reine des impures ; elle profite des fastes du second Empire, elle vit au jour le jour, épate par son extravagance et ne soucie pas du lendemain


    FEMME LEGERE.


    FEMME PUBLIQUE.

     

    FEMME SAUVAGE : prostituée (dans les champs). Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FILLE A BARRIERE, DES BARRIERES : une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FILLE A NUMERO : prostituée de maison close. Allusion à l'obligation pour ces maisons d'avoir un numéro de rue de grande dimension au-dessus de la porte.


    FILLE A PARTIES : "La fille à parties n'est qu'une prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes... Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d'oeil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste; rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s'arrête à la porte d'une maison ordinairement de belle apparence; là, elle attend son monsieur, elle s'explique ouvertement avec lui, et s'il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l'on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison." -- F. Bérand. Le théâtre de cette rencontre se nomme maison à parties ou maison de passe. L'acte des clientes est qualifié de passe ou passade. -- C'est un terme qui remonte au dix-huitième siècle.

    Les filles ou femmes à parties reçoivent chez elles uniquement sur présentation. Elles donnent des dîners et des soirées et sont recherchées dans certaines réunions où ce qu'on nomme pudiquement "l'affranchissement des convenances ordinaires du monde" attire des hommes en quête de sensations. Les nuits, selon certains observateurs moralistes, peuvent être longues et les soirées dégénérer en orgies où ces Messalines rassasient leurs sens dans une débauche effrénée. Elles ne sont ni dépourvues d'esprit, ni d'instruction, ni de charme - Cette catégorie de prostitution est réservée à des hommes fortunés.

    Une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    FILLE A PASSES : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FILLE A SOLDATS : Une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FILLE D'ALLEGRESSE.


    FILLE D'AMOUR.


    FILLE DE BEUGLANT.


    FILLE DE BORDEL.


    FILLE DE JOIE.


    FILLE DE MARBRE : Courtisane. -- Une pièce de M. Barrière a consacré les Filles de marbre, comme celle de Dumas fils a créé les Camélias, avec cette différence toutefois que Camélia se prend en meilleure part. -- " C'est à Paris que les filles de marbre apprennent péniblement le métier qui les fait riches en une heure. " -- J. Janin.


    FILLE DE NUIT.


    FILLE DE NOCE.


    FILLE DE PLÂTRE : Lorette. Vient du roman écrit sous ce nom par M. de Montépin, pour servir de contre-partie à la pièce des Filles de Marbre. -- " Ces femmes ne sont que des filles de plâtre. " -- 1860 les Étudiants du quartier latin.


    FILLE EN CARTE : Femme à laquelle la police impose une carte de fille soumise. -- " La fille en carte est libre, peut demeurer où bon lui semble, pourvu qu'elle se présente exactement aux visites des médecins. " -- F. Béraud. Les filles en carte sont faciles à contrôler car elles sont aussi inscrites sur les registres tenus par les maisons de tolérance.


    FILLE EN CIRCULATION.


    FILLE FACILE.


    FILLE INSOUMISE : la clandestine, celle qui n'est pas " en carte ". Voir : fille en carte.


    FILLE PERDUE.

     

    FILLE PUBLIQUE VOLEUSE : une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FILLE VENALE.


    FLANELLE, FAIRE FLANELLE : Flâneur galant qui se borne, près des femmes dont l'amour se paie, à des frais de conversation. -- " Lèves-tu ce soir? -- Ah ouiche! tous rapiats. -- Et celui-là qui t'allume! -- Flanelle! " -- Lem. de Neuville.

     

    FLIBOCHEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    FOUTINETTE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    FRICARELLE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    FRISETTE.

     

    FROMAGE : proxénète qui ne s'investit pas totalement dans le métier. Voir aussi demi-sel. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186.

     


    G, H, I _______________________________________

     

    GAGNEUSE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GALUPE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GALVAUDEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GANDIN : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    GAULEDOUZE : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    GAUPE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GENISSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GERSE : prostituée. "Mais le p'tit Jules était d'la tierce / qui soutient la gerce..." Aristide Bruant. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    GIBERNE : prostituée (pour les soldats). Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GODICHE : client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    GONZESSE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GOUALEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GOULE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    GOURGANDE, GOURGANDINE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    GOUVERNANTE : équivalent de sous-maîtresse. Voir ce mot.


    GRELUCHON : n'est pas ce qu'on appelle un souteneur : amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours. Syn. : amant ou ami de coeur, arthur.


    GRISETTE : fille naïve qui tombe amoureuse de ses amants et se fait avoir à chaque fois.

     

    GROS NUMERO : voir : Maison à gros numéro.

     

    GRUE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.



    HARENG : Voir : maquereau, poisson.


    HAUTE (La) : La partie riche de chaque classe sociale. Il y a des bourgeois de la haute, des lorettes de la haute, des voleurs de la haute. " Il y a lorette et lorette. Mlle de Saint-Pharamon était de la haute. " -- P. Féval.

     

    HERBIERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    HETAÏRE.


    HORIZONTALE : désigne les femmes richement entretenues. Les grandes horizontales : les grandes courtisanes.

     

    HOTU : prostituée (terme emprunté au lexique de la pêche. Le hotu est un poisson de rivière). A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    IDOLE DU TEMPLE D'AMOUR.


    IMPERATRICE D'ALCÔVE.


    IMPURE.



    J, K, L _______________________________________


    JACQUELINE : Fille de mauvaise vie. -- On dit de même une Margot. -- " Notre Jacqueline le fouille, Empoigna la grenouille, Laissa là mon nigaud. " Chanson du jeune Picard partant pour Paris. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    JAVANAIS : " La Crécy parlait le javanais, cet argot de Bréda où la syllabe va, jetée après chaque syllabe, hache pour les profanes le son et le sens des mots, idiome hiéroglyphique du monde des filles qui lui permet de se parler à l'oreille -- tout haut. " -- Goncourt. -- Ex.: Jaunet, javaunavet; jeudi, javeudavi; etc., etc.


    JULES, JULOT : proxénète. Un Jules à la mie de pain n'inspire pas confiance. Un Julot-casse-croûte, un Julot-café-crème, c'est un mec qui croque du pain de fesses sur une petite échelle. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186.



    LÀ-BAS : Maison du correction de Saint-Lazare. -- " Julia à Amandine: Comme ça, cette pauvre Angèle est là-bas? -- Ne m'en parle pas. Elle était au café Coquet a prendre un grog avec Anatole. Voilà un monsieur qui passe, qui avait l'air d'un homme sérieux avec des cheveux blancs et une montre. Il lui offre une voiture, elle accepte, un cocher arrive, et... emballée! Le monsieur était un inspecteur. " -- Les Cocottes, 1864.

     

    LAMEDÉ, LAMEFÉ : prostituée (en largonji). A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    LANTERNIER :

     

    LARGUE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    LIEU PUBLIC : bordel. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183.

     

    LIMACE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    LIONNE : prostituée sous la Restauration ou la Monarchie de Juillet.

     

    LIPETTE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    LORETTE : La lorette (mot inventé par Roqueplan pour signifier la femme qui habite les rues avoisinant l'église Notre-Dame-de-Lorette) a absorbé, détrôné et anéanti ce qui fut la femme entretenue; car, par un sentiment anticipé du socialisme futur, elle remplaça l'entreteneur par une compagnie anonyme dont les actions font prime ou se vendent au rabais, suivant les fluctuations de la politique européenne et quelques autres circonstances." C'est peut-être le plus jeune mot de la langue française ; il a cinq ans à l'heure qu'il est (nous sommes en 1860), ni plus ni moins, l'âge des constructions qui s'étendent derrière Notre-Dame-de-Lorette, depuis la rue Saint-Lazare jusqu'à la place Bréda, naguère encore à l'état de terrain vague, maintenant entourée de belles façades en pierres de taille, ornées de sculptures.

    " Ces maisons, à peine achevées, furent louées à bas prix, souvent à la seule condition de garnir les fenêtres de rideaux, pour simuler la population qui manquait encore à ce quartier naissant, à de jeunes filles peu soucieuses de l'humidité des murailles, et comptant, pour les sécher, sur les flammes et les soupirs de galants de tout âge et de toute fortune. Ces locataires d'un nouveau genre, calorifères économiques à l'usage des bâtisses, reçurent, dans l'origine, des propriétaires peu reconnaissants, le surnom disgracieux, mais énergique, d'essuyeuses de plâtres. L'appartement assaini, on donnait congé à la pauvre créature, qui peut-être y avait échangé sa fraîcheur contre des fraîcheurs.

    " A force d'entendre répondre " rue Notre-Dame-de-Lorette " à la question " où demeurez-vous, où allons-nous ? " si naturelle à la fin d'un bal public, ou à la sortie d'un petit théâtre, l'idée est sans doute venue à quelque grand philosophe, sans prétention, de transporter, par un hypallage hardi, le nom du quartier à la personne, et le mot Lorette a été trouvé. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a été lithographié pour la première fois par Gavarni, dans les légendes de ses charmants croquis, et imprimé par Nestor Roqueplan dans ses Nouvelles à la main.

    " Ordinairement fille de portier, la Lorette a eu d'abord pour ambition d'être chanteuse, danseuse ou comédienne; elle a dans son bas âge tapoté quelque peu de piano, épelé les premières pages de solfège, fait quelques pliés dans une classe de danse, et déclamé une scène de tragédie, avec sa mère, qui lui donnait la réplique, lunettes sur le nez. Quelques-unes ont été plus ou moins choristes, figurantes ou marcheuses à l'Opéra ; elles ont toutes manqué d'être premiers sujets. Cela a tenu, disent-elles, aux manoeuvres d'un amant évincé ou rebuté; mais elles s'en moquent. Pour chanter, il faudrait se priver de fumer des cigares Régalia et de boire du vin de Champagne dans des verres plus grands que nature, et l'on ne pourrait, le soir, faire vis-à-vis a la reine Pomaré au bal Mabille pour une polka, mazurka ou frotteska, si l'on avait fait dans la journée les deux mille battements nécessaires pour se tenir le cou-de-pied frais. La Lorette a souvent équipage, ou tout au moins voiture. -- Parfois aussi elle n'a que des bottines suspectes, à semelles feuilletées qui sourient à l'asphalte avec une gaîté intempestive. Un jour elle nourrit son chien de blanc-manger; l'autre, elle n'a pas de quoi avoir du pain, alors elle achète de la pâte d'amandes. Elle peut se passer du nécessaire, mais non du superflu. Plus capable de caprice que la femme entretenue, moins capable d'amour que la grisette, la Lorette a compris son temps, et l'amuse comme il veut l'être; son esprit est un composé de l'argot du théâtre, du Jockey Club et de l'atelier. Gavarni lui a prêté beaucoup de mots, mais elle en a dit quelques-uns. Des moralistes, même peu sévères, la trouveraient corrompue, et pourtant, chose étrange! elle a, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'innocence du vice. Sa conduite lui semble la plus naturelle du monde; elle trouve tout simple d'avoir une collection d'Arthurs et de tromper des protecteurs à crâne beurre frais, à gilet blanc. Elle les regarde comme une espèce faite pour solder les factures imaginaires et les lettres de change fantastiques : c'est ainsi qu'elle vit, insouciante, pleine de foi dans sa beauté, attendant une invasion de boyards, un débarquement de lords, bardés de roubles et de guinées. -- Quelques-unes font porter, de temps à autre, par leur cuisinière, cent sous à la caisse d'épargne; mais cela est traité généralement de petitesse et de précaution injurieuse à la Providence. " -- Th. Gautier, 1845.

     

    LOUDIERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    LOUVE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    LUPANAR : bordel. Appellation romaine utilisée jusqu'aux réglementations de Saint Louis (1254). De Lupanaria, par référence à lupa, louve = prostituée. Sera remplacé par bordel, bordeau (voir ce mot). A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183.



    M, N, O ____________________________________

     

    MAC, MACQUE, MAQUE, MACCHOUX : Maquereau. -- Macchoux est une corruption du mot maquereau. -- Mac et maca sont deux abréviations. -- Par un hasard singulier, la première de ces abréviations donne la clef même du mot Au moyen âge, le mot maque signifiait: vente, métier de marchand. V. Roquefort. -- De là sont venus maquillon ou maquignon et maquerel ou maquereau. Le maquereau n'est qu'un maquignon de femmes. Pendant tout le moyen âge, on a écrit maquerel ou maqueriau. Ce dix-neuvième siècle a oublié la véritable source du mot qu'il a confondu avec celui du poisson, d'où les synonymes de poisson et de barbillon. -- "Le métier de mac autrefois n'était guère exercé que par des voleurs et des mouchards... maintenant les prêtresses de Vénus Callipyge ont pour amants des jeunes gens de famille." -- 1837, Vidocq. -- "Le macque est le souteneur des filles de la plus basse classe. Presque toujours c'est un repris de justice." -- Canler, 1863. -- : proxénète. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MACA : maquerelle, patronne de bordel. "Une vieille maca : entremetteuse, femme vieillie dans le vice." 1808, Dhautel. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MADAME : c'est ainsi que les filles appellent la maîtresse, la tenancière du bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MADEMOISELLE DE MONTRETOUT : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MAGASIN, MAGASIN DE BLANC, DE FESSES : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184.

     

    MAGNEUSE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MAISON, MAISON A GROS NUMERO : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184. -- la loi française prévoyait que le numéro de la rue devait être apposé en gros caractères sur la façade, d'où le nom de "maison à gros numéro" pour désigner les maisons closes.


    MAISON A PARTIES : après la guerre de1870, les courtisanes reçoivent chez elles uniquement sur présentation. On les appelle les femmes ou les filles à parties. Ces parties se font aussi souvent à la campagne ou dans des endroits retirés et l'on peut y jouer des sommes considérables. Ces lieux sont réservés aux hommes fortunés.


    MAISON A UN FRANC : le bas de gamme des bordels, à clientèle militaire. Syn. maison, taule d'abattage. (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 22.).

     

    MAISON BANCALE : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MAISON CLOSE : appelée ainsi car ses fenêtres étaient souvent grillagées, fermées ou masquées pour empêcher les femmes de racoler en se penchant au dehors. Apparaît dans la deuxième moitié du XIXe siècle. N'est que modestement cité dans Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185. -- "De tout temps, les prostituées ont eu une tendance particulière à rester à leur fenêtre pour se mettre en vue des passants et les attirer par des signes, des gestes ou des interpellations, souvent par des mises indécentes, quelquefois même par des postures lubriques. [...] Sous l'ancienne police, il était défendu aux prostituées de rester à leur fenêtre et de faire des signes aux passants, sous peine d'être rasées et enfermées à l'hôpital.

    A la fin de la Révolution, la licence était portée sous ce rapport à un point dont il est difficile de se faire une idée : non seulement les filles restaient à leur fenêtre dans un état complet de nudité, mais elles ne prenaient pas la peine de les fermer pour se livrer dans l'intérieur à tous les actes de leur métier, et cela à la vue des passants et de tous les voisins dont les fenêtres se trouvaient en face. Les maîtresses de maisons n'étaient pas plus réservées : jamais elles ne fermaient les fenêtres de leurs appartements lorsque le temps le leur permettait.

    Il leur fut donc enjoint, sous des peines très sévères, de laisser leurs fenêtres constamment fermées ; plus tard, et sur l'observation qu'il fallait nécessairement aérer les chambres, on leur permit d'établir au-devant des croisées une chaîne assujettie avec un cadenas, et tenue assez longue pour qu'on pût l'entrebâiller, mais non pas l'ouvrir entièrement.

    Si ce moyen contribua à diminuer le scandale, il ne le détruisit pas d'une manière complète. Chez les dames de maisons, on continuait à voir tout ce qui se passait derrière les carreaux, et les filles libres, habitant les premiers et les entresols, frappaient sans cesse à leurs carreaux, s'y montraient comme par le passé, souvent à demi nues. Celles-ci, pour être mieux reconnues, substituèrent des carreaux de la plus grande dimension aux petits vitrages qui étaient seuls employés dans les lieux qui pouvaient les recevoir.

    Pour remédier à cet inconvénient, on prescrivit l'usage des rideaux ; mais si quelques filles en placèrent, elles éludèrent l'ordonnance en se tenant entre le rideau et la fenêtre.

    Plus tard, on leur enjoignit de barbouiller intérieurement leurs carreaux avec du blanc de céruse ; mais quelques coups de mouchoir suffisant pour l'emporter lorsqu'il était sec, on leur imposa l'obligation de faire dépolir les carreaux, ce qui fut exécuté et maintenu avec rigueur.

    Des plaintes nombreuses ont prouvé que ce dépolissage des carreaux était aussi désagréable pour les filles isolées que pour les dames de maisons : beaucoup de ces dernières ne pouvaient plus voir clair dans quelques-unes de leurs chambres ; quant aux autres, elles étaient ruinées sans ressource ; aussi se virent-elles dans la nécessité de quitter les entresols qu'elles occupaient en grand nombre depuis longtemps..." Parent-Duchatelet, 1857. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183-184.


    MAISON D'ABATTAGE, TAULE D'ABATTAGE : bordel à clientèle essentiellement militaire. "...les nanas épongeaient jusqu'à des quatre-vingt-dix clients par jour. L'horreur." (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 7). "Maison de prostitution où l'on admet les clients de qualité inférieure qui, par contre, n'ont pas le droit de se montrer exigeants. Dans les maisons closes situées dans les quartiers populaires, l'abattage se pratique surtout le samedi et le dimanche ; c'est du travail en série." (Jean Lacassagne, 1935. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 42). En 1938, il y avait à Paris douze maisons d'abattage, selon les rapports de police (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 42).


    MAISON D'ILLUSION : bordel (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 7).


    MAISON DE RENDEZ-VOUS : sorte de maison de tolérance. "...ouvertes à toute heure aux bourgeoises en quête de sensations, aux femmes d'employés sous-payés, aux maîtresses des Boubouroches des quartiers périphériques..." (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 38).


    MAISON DE SOCIETE.


    MAISON DE TOLERANCE, MAISON TOLEREE : au début du XIXe siècle, pendant la période réglementariste, la prostitution n'est pas interdite mais elle n'est que tolérée. D'où le nom d'établissements de tolérance.

     

    MAISON FERMEE : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MAISON PUBLIQUE : : bordel. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183.

     

    MAISON TELLIER : bordel. Rappel de Maupassant. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MAITRESSE : tenancière de bordel, secondée par une sous-maîtresse, elle-même aidée par des bonnes.

     

    MAMAN : patronne de bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MANGEUR DE BLANC : proxénète. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MAQUECEE, MACSEE : patronne de bordel. Charles Virmaître, Dictionnaire d'argot fin de siècle, Paris, 1894 et Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901, cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MAQUEREAU : voir : mac.


    MAQUERELLE, MERE MAQUERELLE : s'occupe du recrutement des filles, dans les hôpitaux, les gares. Les filles recrutées sont des domestiques sans place, des ouvrières en tout genre, venues de leur province natale soigner quelque maladie vénérienne ou trouver une place. Rémunérée cinquante francs par fille, le maquerelle leur offre "une robe, un châle et une gratification de quatre à cinq francs par semaine pour tout le temps qu'elles ont à rester encore à l'hôpital." (Parent-Duchatelet). Voir : rabatteuse. -- Désigne aussi la patronne du bordel.


    MAQUERELLAGE : faire le "métier" de maquereau ou de maquerelle (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 24).


    MARCHAND DE VIANDE : voir : placeur (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 38).


    MARCHANDE A LA TOILETTE : entremetteuse, celle qui "lance" les filles.

     

    MARCHE AUX PUTES : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MARCHEUSE : "Un simple bonnet la coiffe ; sa robe est d'une couleur foncée et un tablier blanc complète ce costume. Les fonctions de la marcheuse sont d'appeler les passants à voix basse, de les engager à monter dans la maison qu'elle représente, où, d'après ses annonces banales, ils doivent trouver un choix exquis de jeunes personnes." -- Béraud. -- "Enfin arrivent les marcheuses... Elles marchent pour les filles demeurant en hôtel garni ; celles-ci n'ont qu'une chaussure et un jupon blanc Faut-il qu'elles exposent dans les boues leur unique habillement, la marcheuse affrontera pour elles les chemins fangeux." 1783, Mercier. -- Une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187. -- Voir aussi Allumeuse.


    MARGOT, GOTON : "Nom fort injurieux donné à une courtisane, à une femme de mauvaise vie." -- 1808, Dhautel. -- "Nous le tenons. Nous savons où demeure sa margot." -- E. Sue. -- On dit aussi sa jacqueline. (V. ce mot). -- Dans son Vieux Cordelier, Camille Desmoulins apostrophe ainsi Hébert : "Le banquier Kocke, chez qui toi et ta Jacqueline vous passez les beaux jours de l'été."

     

    MARGUINETON : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MARIE-CALECHE : prostituée (argot algérois). Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MARLOU, MARLOUPIN, MARLE : Souteneur. -- Corruption du vieux mot marlier : sacristain. -- Les souteneurs étaient de même appelés sacristains au dix-huitième siècle. On en trouve plus d'une preuve dans Rétif de la Bretonne. -- "Un marlou, c'est un beau jeune homme, fort, solide, sachant tirer la savate, se mettant fort bien, dansant la chahu et le cancan avec élégance, aimable auprès des filles dévouées au culte de Vénus, les soutenant dans les dangers éminents..." -- Cinquante mille voleurs de plus à Paris, Paris, 1830, in-8. -- "Par extension, on appelle marlou tout homme peu délicat avec les femmes, et même tout homme qui a mauvais genre." -- Cadol. -- proxénète. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    MARMITE : Fille publique nourrissant un souteneur. -- Allusion facile à saisir. -- "Un souteneur sans sa marmite est un ouvrier sans ouvrage." -- Canler. -- Marmite de terre : Prostituée ne gagnant pas d'argent à son souteneur. -- La Marmite de fer gagne un peu plus. -- La Marmite de Cuivre rapporte beaucoup. -- (Dict. d'argot, 1844.).

     

    MARQUE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MARQUISE DES HAUTS TROTTOIRS.

     

    MATRULLE : tenancière de bordel.

     

    MAUVAIS LIEU : bordel. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 183.

     

    MEC, MECTON : proxénète (mec : avant 1940 ; mecton : début du XXe siècle). Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MECTONNE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    MENESSE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MEQUESSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MERE CACA, MAMAN CACA : maquerelle, patronne de bordel. C. Virmaître, Dictionnaire d'argot fin de siècle, Paris, 1894, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    MICHÉ, MICHET, MICHETON : Homme payant l'amour d'une femme. -- Peut venir des vieux mots michon : sot (V. Roquefort) ou michon : argent de poche (V. Dhautel). -- "On appelle miché Quiconque va de nuit et se glisse en cachette Chez des filles d'amour, Barbe, Rose ou Fanchonnette." -- Mérard de Saint- Just, 1764. -- Dans une Protestation des Filles de Paris, 1790, nous lisons : "Ce pourfendeur de Mars avait bien affaire aussi de se présenter pour nous enlever nos michés." -- "La biche étudiante qui avait levé un michet quelconque." -- 1860, les Étudiants du Quartier latin. On disait aussi micheton : "All' me dit : Mon fiston, Étrenne ma tirelire. Je lui réponds : Ma poule, tu m' prends pour un mich'ton." -- Le Bâtonniste à la Halle, Aubert, 1813. Outre le miché proprement dit, il y a le miché sérieux et le miché de carton -- "1/ Le michet sérieux équivaut à l'entreteneur... Dans un lieu de plaisir où les femmes sont nombreuses, les jeunes gens se disent souvent, comme un mot d'ordre : Messieurs, ne parlez pas à la petite une telle, elle est ici avec son michet sérieux. Le même individu se désigne aussi par ce mot : Ponteur. Ce dernier mot, pris dans le vocabulaire des jeux, vient du verbe Ponter (V.Ponter). -- 2/ Le michet de carton est un jeune homme bien élevé, qui fréquente les femmes entretenues. Il ne va jamais coucher chez elles, sauf durant les interrègnes des michets sérieux. En tout autre cas, sa maîtresse vient chez lui. Il ne donne que des cadeaux, paie à souper, à dîner dehors, à déjeuner chez lui. Il conduit aux courses en voitures et au théâtre en petites loges de baignoires. Il ne sort point dans la rue avec les femmes. Il les salue au bois d'un petit geste." -- Cadol. -- Il y a longtemps que le carton symbolise une apparence trompeuse. Saint-Simon appelait déjà le duc du Maine un roi de carton, c'est-à-dire un roi de cartes.


    MILORD : est souvent synonyme du miché sérieux décrit plus haut. Exemple : -- "Le notaire est son milord." -- Balzac

     

    MISTOUNE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    MOME : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MONSIEUR : Entreteneur. V. Amant de coeur. -- "On ne peut pas parler à mademoiselle. Et le mosieur... n'y est pas?" -- Gavarni. -- "En argot de galanterie, le mot d'époux désigne l'entreteneur; mais il n'est pas le seul. Suivant le degré de distinction d'une femme elle dit : Mon époux, -- mon homme, -- Mon monsieur, -- mon vieux:, -- monsieur chose, -- mon amant, -- monsieur, -- ou enfin monsieur un tel. -- -- Sauf dans la haute aristocratie où l'on dit : Monsieur un tel, ce mot mon époux est général, il se dit dans toutes les classes." -- Cadol. Faire le monsieur: Trancher du maître, du fashionable. -- "Sa suffisance le fait haïr, il fait le monsieur." -- Hilpert.

     

    MORUE DESSALEE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    MUSARDINE : Habitué femelle des Concerts-Musards, de 1858 à 1860. -- "On dit une musardine, comme jadis on disait une lorette." -- A. Second.

     


    NON-CLASSEE : apparue dans les années 1870, c'est la veuve, la femme abandonnée. Elle ne mène pas une vie tapageuse. Elle peut aussi être l'exotique rencontrée dans certains salons de la colonie étrangère ou dans certaines pensions de famille des alentours des Champs-Elysées. (1830-1870)

     

    NON-COTEE A L'ARGUS : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.



    OGRESSE : Marchande à la toilette (Vidocq). -- Allusion à leur avidité.


    OMNIBUS : Prostituée, femme se donnant à tous. "On y remarque aussi quelques femmes jeunes encore, pauvres beautés omnibus." La Maison du Lapin blanc, typ. Appert. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    OUTIL DE BESOIN : Mauvais souteneur (Bailly). -- Mais aussi : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    OUVRIERE SPECIALISEE.



    P, Q, R _______________________________________

     

    PACM (pinocumettable) : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    PAILLASSE DE CORPS-DE-GARDE : Prostituée de dernier ordre. Comme les paillasses de corps-de-garde, elles changent continuellement de coucheurs.


    PAILLASSON : nom donné aux hommes qui fréquentent les filles publiques, sans néanmoins être leurs souteneurs. "Chaque soir sur l'boul'vart, ma p'tite femm' fait son trimar. Mais, si el's'porte s'l'paillasson, J'lui coup'la respiration. J'suis poisson." -- Ancienne chanson d'argot.


    PAIN DE FESSES : commerce de la prostitution. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 7, 186.


    PANA , PANAILLEUX : "Vieux pana se dit d'un homme avare, Laid et âgé, qui se laisse difficilement ruiner par les lorettes. Les panas s'emploient dans le Dictionnaire de la Curiosité comme exemple de tessons, de loques, de débris de toutes sortes, et ceux qui les vendent sont des panailleux." -- Champfleury.

     

    PANTE : client. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 184, 188.

     

    PANTHERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    PANTURNE : Fille de mauvaises moeurs. Grandval. -- Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    PANUCHE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    PARTICULIÈRE : Fille suspecte. -- "Les mauvaises têtes du quartier qui tiraient la savate pour les particulières de la rue d'Angoulême." -- Ricard. -- "Voilà qu'un mouchard m'amène une particulière assez gentille." -- Vidal, 1833.


    PARVENUE : dès le début de la Monarchie de Juillet, elle tente sa chance à Paris. Fille de théâtre, chanteuse de bastringue, danseuse des bals du samedi soir, visiteuse d'artistes. C'est une fille insouciante, jolie comme un coeur, qui aime la nuit, la danse, les rencontres (1830-1870).

     

    PASSADE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    PASSER DEVANT LA GLACE : "expression qui désigne l'entrée de faveur accordée, par la maîtresse de maison, à l'amant d'une fille." Goncourt, Edmond de. La Fille Elisa. Paris-Genève, Slatkine, Fleuron, 1996 (première édition : 1877), p. 123.


    PENSIONNAIRE : fille qui a accepté de se plier au règlement du bordel.


    PERIPATETICIENNE.


    PERSILLER, CUEILLIR DU PERSIL, FAIRE SON PERSIL : Raccrocher. -- "Elles explorent les boulevarts, persillent dans les squares nouveaux, dans l'espoir d'y rencontrer des miches sérieux." -- Lynol. -- Le miché représente ici le persil indispensable au pot-au-feu de la prostitution.


    PIERREUSE : "Prostituée qui, même dans sa sphère de turpitudes, est tombée au plus bas degré de l'abjection... elle cherche toujours les ténèbres... Derrière des monceaux de démolition, des tas de pierres, des restes d'édifices en ruines, elle traque l'homme que le hasard amène." -- F. Béraud. -- V. Dhautel, 1808. C'est aussi celle qui traîne vers les fortifs. -- Une des sept catégories de prostituées pour Parent-Duchatelet, De la prostitution dans la ville de Paris, 1836. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187. Voir aussi femme de terrain.


    PIEUVRE : femme entretenue collectivement par des amis du meilleur monde (syn. femme en commandite)

     

    PINCE-CUL : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    PLACEUR, PLACEUSE, PLACIER : homme qui s'occupe du recrutement des filles, soit pour les placer en maisons closes, soit pour les mettre sur le trottoir. On peut citer Paulo l'Avocat. Le placeur doit être aussi élégant que beau parleur. En 1926, il y avait à Paris une seule placeuse, Madame L., qui habitait rue du Château d'Eau. (Boudard, L'Age d'or...., p. 12, 34). "Le placeur est un maquereau d'une espèce particulière : il a plusieurs femmes qui tapinent pour lui, mais à côté de ce commerce régulier, il occupe une sorte de situation sociale qui le met au-dessus et à côté des autres macs. Il a pour fonction de fournir les bordels en femmes, et les femmes en bordels. Il est la providence des bougresses qui en ont marre de faire le dehors et des tauliers sans personnel." (René le placeur, Détective, 1937 cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 37).


    POISON : Méchante femme. -- "Poison est aussi un sobriquet outrageant que l'on donne aux courtisanes les plus viles." -- 1808, Dhautel.

     

    POISSE : : proxénète. Apocope de poisson. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    POISSON : "Jeune, beau, fort, le poisson ou barbillon est à la fois le défenseur et le valet des filles d'amour qui font le trottoir" -- Canler. Voir aussi barbillon, mac, paillasson.


    PONANTE, PONISSE : Fille publique. (Vidocq, 1837). Du vieux mot ponant : Derrière. V. Fr. Michel. -- Le Ponant est le Couchant, en termes de marine. Peut-être est-on parti de là pour appeler ponante une fille qu'on voit toujours au coucher ? -- Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187. -- V. Calège.


    PONTER : Payer. -- Ponteur : Voir miché.


    PONTONNIÈRE : "Fille publique fréquentant le dessous des ponts." Canler. -- Prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    POUFIASSE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    POUFIASSBOURG : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    POULAILLER : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185. Mais il y a une définition plus précise dans Goncourt, Edmond de. La Fille Elisa. 1877 : "Cette chambre, appelée le poulailler, est le local misérable dans lequel la maîtresse de maison, pour économiser le velours d'Utrecht de son salon, tient ses femmes, toute la journée, en ces quartiers où l'Amour ne vient guère en visite que le soir." (p. 86. Paris-Genève, Slatkine, Fleuron, 1996.)

     

    POULETTE : syn. cocotte.


    POUPEE : Prostituée. -- "Je m'en fus rue Saint Honoré pour y trouver ma poupée." -- Vidal, 1833. -- En 1808, on disait une poupée à ressorts. V. Dhautel. -- qui deviendra pépée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    POUSSIER : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    POUTRONNE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    PRIX-DE-DIANE : prostituée très appréciée par les clients. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    PROSPER : proxénète. Popularisé par la chanson de Maurice Chevalier : "Prosper, yop la boum ! / C'est le roi du macadam(e) / Prosper, yop la boum ! / C'est le chéri de ces dames ! " A. Boudard, L'Age d'or..., p. 186.


    PROSTITUEE : "Les prostituées sont aussi inévitables dans une grande agglomération d'hommes que les égouts, les voiries, les dépôts d'immondices. La conduite de l'autorité doit être la même à l'égard des uns et des autres." -- Parent-Duchâtelet. – "La prostituée est indispensable à la cité comme la poubelle à la famille." -- Docteur Saint-Paul. -- "Est prostituée toute personne qui habituellement ou occasionnellement a des relations sexuelles plus ou moins banales, moyennant paiement ou toute autre considération mercenaire... Une femme peut être une prostituée même dans le cas où elle ne serait pas notoire, où elle n'aurait jamais été arrêtée, où elle serait simultanément employée d'autre part à une occupation rémunérée." -- Flexner.


    PROSTITUTION : "Un vice enfanté par l'une des passions les plus impérieuses de l'homme et auquel les progrès de la civilisation n'ont pu opposer aucun remède efficace." -- Frégier, chef de bureau de la Préfecture de Paris en 1840.


    PROTÉGER : Entretenir. -- "Votre monstre d'homme protège Jenny." -- Balzac. -- Protecteur: Entreteneur.


    PROXENETE.


    PUTE, PUTAIN : Trivial. 1. Prostituée qui exerce son métier dans la rue ou en maison de tolérance. Synon. catin, pute. Cette Leininger, c'est du vice tout froid, tout arithmétique, que ne monte pas même le vin, enfin une prostituée sans le tempérament d'une vraie putain (Goncourt, Journal, 1875, p. 1070). Je préfère (...) les hommes qui couchent avec les putains sans faire de phrases, aux puritains qui les font enfermer sous prétexte de les relever (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 112): 1.En quoi pouvaient compter ces filles "sérieuses", ces sales bourgeoises (...) auprès de cette chasse sombre à la putain, en pleine rue, en plein soleil, auprès de cette joie farouche de coucher avec tout Paris, avec ces sexes de Paris, pour un coup d'oeil, pour l'argent, pour la sincérité criante de deux cents francs donnés, d'un corps offert, d'un amour d'oiseau et d'un oubli mutuel. R. Fallet, Pigalle, 1981 [1979], p. 41. - Rare. [À propos d'un homme] [Des femmes seules] essaient d'abord de trouver des petits amis (...). Très vite elles s'aperçoivent que les garçons font semblant d'être amoureux pour mieux les gruger (...). Alors, dégoûtées, elles préfèrent avoir recours à une "putain". Elles se disent : "Au moins je le paie (...)" (Elle, 30 sept. 1974, p. 37, col. 2). Rem. S'écrit parfois p... pour atténuer la trivialité du mot: Les femmes [qui s'étaient prostituées avec l'armée allemande] furent refoulées. Elles eurent beau supplier, se jeter aux pieds des officiers, pleurer, expliquer qu'on les tuerait si elles retournaient en France. Pas besoin de p... en Allemagne! répondirent-ils. Elles furent expulsées (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 414). - Loc. diverses. Faire la putain. Synon. de se prostituer. Je passais des après-midi à bavarder avec Fortunette, vieille provençale qui avait fait longtemps la putain à Buenos-Aires (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 276). P. métaph.


    PUTAIN (Fils de) : Injure à laquelle le peuple n'attache la plupart du temps aucune idée fixe. -- "J'ai entendu une poissarde dire à son fils: Petit polisson ! attends fils de putain je te ferai voir que je suis ta mère." -- 1808 Dhautel. (Note manuscrite). Miroir à putains : Garçon dépourvu de distinction mais riche de cette beauté banale qui séduit le commun des femmes.



    QUART : Station d'une fille sur la voie publique; tolérée par la police de sept à onze heures du soir, elle équivaut en effet au quart des marins. -- "Je n'ai plus besoin de faire mon quart." -- Montépin.



    RABATTEUR, RABATTEUSE : personne utilisée par les maîtresses des maisons closes pour recruter des prostituées. Cette activité est peu prisée mais elle permet à celles qui ne vivent plus de leurs charmes de survivre. C'est le cas de Jane B.


    RACCROCHEUSE : celle qui est à la porte du bordel pour attirer le client.

     

    RADEUSE : prostituée (de rade : bistrot). A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    REMONTE (LA) : pour les placeurs, le recrutement des filles ; pour les tauliers, l'approvisionnement en filles. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 29, 187.


    REMOUDRE (ALLER EN) : tapiner plusieurs fois dans la soirée pour enfiler les passes l'une après l'autre, parce que "leurs hommes voulaient que les moulins tournent" (A. Boudard, L'Age d'or..., p. 26).


    RIBAUDE : Personne débauchée. Vieille expression, encore utilisée en patois (jurassien et breton notamment).

     

    ROUSCAILLEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    RUTIERE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.



    S, T, U _______________________________________

     

    SACRISTAIN : Mari de maquerelle (Vidocq). Voir marlou.


    SAINT-LAGO, SAINT-LAZARE : la prison-hôpital Saint-Lazare, spécialisée dans les maladies vénériennes. -- "Quelle gaffe, le jour où elle avait écouté, à la sortie de Saint-Lago, le rabatteur quotidiennement aposté pour guetter, piper au passage les jolies filles, susceptibles d'un bon service derrière les volets clos !" (V. Margueritte, Prostituée, 1907. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 27.)

     

    SAINT-SERAIL : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    SOEUR : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    SOULAGEUSE PROFESSIONNELLE : expression sensée mettre en valeur la respectabilité des prostituées. "Les mots de prostitution, prostituée, maison de prostitution, seront remplacées dans la suite de ce travail et dans la mesure de la clarté du texte par ceux de commerce ou service de soulagement sexuel, maison de soulagement, soulageuses professionnelles, ou dames soulageuses." (Marcel Rogeat, Moeurs et prostitution, 1935)


    SOUPEUR : client de bordel qui suce le sperme contenu par le sexe d'une fille après une passe. "A l'époque où je dirigeais le 122, j'avais un soupeur qui me prenait trente à quarante foutres à chaque visite." (Fabienne Jamet, One Two Two, 1975, p. 45)

     

    SOUS-BALLOCHE, SOUS-BROCHE : patronne de bordel. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    SOUS-MAITRESSE, SOUS-MAQUEE : elle seconde la maîtresse du bordel. Elle est elle-même aidée par des bonnes. Synonyme : gouvernante.

     

    SPE (spécial, faire le spé) : traitement spécial fait à la demande d'un client. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.



    TAPEUSE DE TAL : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    TAPINER, FAIRE LE TAPIN : racoler le client dans la rue.


    TAPINEUSE : prostituée qui tapine. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    TARDERIE : prostituée. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 188.


    TAUDION : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    TAULE, TOLE : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.


    TAULE D'ABATTAGE : voir : maison d'abattage.


    TAULIER, TAULIERE : tenancier, tenancière de bordel. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    TORTUE : au sens de tordue : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    TRIMAR (Faire son) : se dit des filles qui se promènent la nuit pour raccrocher. Voir paillasson


    TROTTEUSE.


    TROTTOIR (Faire le) : se dit des filles inscrites qui, le soir, se promènent sur le trottoir voisin de leur logis.

     

    TROUILLE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    TRUCSIN : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    TRUQUEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    TURBINEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.



    V, W, X, Y, Z ______________________________

    VACHE : Prostituée avachie. - Se dit aussi d'une fille un peu sotte. - "Evidemment, sur les trois ou quatre femmes qu'un julot avait en même temps, il n'y en avait bien souvent qu'une de bonne. Les autres étaient des vaches, qu'elles travaillent ou ne travaillent pas, elles n'avaient pas grand-chose dans le chou." Fabienne Jamet, One Two Two, 1975. -- Désigne aussi la patronne de bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    VACHERIE : bordel. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    VADROUILLE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    VEAU : Jeune fille de joie, condamnée au rôle futur de Vache. V. ce mot. -- "Je rencontre à la barrière Un veau (bis)." -- Chanson populaire.

     

    VEILLEUSE : prostituée. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Pierre Guiraud, Dictionnaire historique... de la littérature érotique, 1978. Cités par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    VENUS CRAPULEUSE.

     

    VESSIE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.

     

    VEZOU : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    VIANDARD : voir : placeur. A. Boudard, L'Age d'or..., p. 38, 187.


    VIDANGEUSE D'AMOUR.


    VISITEUSE D'ARTISTES : forme de parvenue (Monarchie de Juillet)

     

    VOLAILLE : prostituée. Boisssière, cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 187.


    VOLETS VERTS : bordel. Aristide Bruant, L'Argot au XXe siècle. Dictionnaire Français-Argot. 1901. Cité par A. Boudard, L'Age d'or..., p. 185.

     

    VUE DE MATE, DE VOYEUR : poste d'observation, dans certaines maisons de rendez-vous, pour les voyeurs. Installés dans une pièce obscure ouvrant sur un miroir sans tain, ils peuvent "assister ainsi aux ébats intimes d'un ou de plusieurs couples, tout comme un personnage invisible, mais cela coûte cher." J. Valmondois, Guide intime des plaisirs de Paris..., 1935, p. 126-127.

      

    sources : http://www.insenses.org/chimeres/glossaire.html

      

      

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    Marthe Richard[, née Betenfeld le 15 août 1889 à Blâmont (Meurthe-et-Moselle) et morte le 9 février 1982 à Paris, fut une prostituée, aviatrice et femme politique française. La loi de fermeture des maisons closes en France en 1946 porte communément son nom.

     

    Prostituée :

    Issue d'une famille modeste (son père est ouvrier brasseur et sa mère domestique), Marthe Richard est envoyée quelques années dans une institution catholique. Puis elle devient à Nancy apprentie culottière, à quatorze ans. Le métier ne l'enchantant guère, elle fugue de chez ses parents. Elle est interpellée pour racolage en mai 1905 par la Police des mœurs et ramenée chez ses parents. Elle fugue à nouveau à 16 ans et se retrouve à Nancy, ville avec une importante garnison militaire, où elle tombe amoureuse d'un Italien se disant sculpteur mais qui se révèle être un proxénète. Il l'envoie sur les trottoirs puis elle devient prostituée dans les « bordels à soldats » de Nancy. Devant effectuer plus de 50 passes par jour[2], elle tombe rapidement malade et contracte la syphillis. Virée du bordel, dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police (où elle est inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905), elle est contrainte de s'enfuir à Paris. Elle rentre dans un « établissement de bains » rue Godot-de-Mauroy (maison close d'un standing supérieur à ses anciennes maisons d'abattage) où elle rencontre, un soir de septembre 1907, Henri Richer, mandataire aux Halles. Le riche industriel a le coup de foudre et l'épouse le 13 avril 1915[3]. Elle fait table rase de son passé et devient une respectable bourgeoise de la Belle Époque dans son hôtel particulier de l'Odéon. Elle demande à être rayée du fichier national de la prostitution, ce qui lui est refusé.

     

      

     MARTHE RICHARD

      

      

      

      

    Aviatrice :

    Son mari lui achète un avion qui devient alors sa passion. Marthe Richer obtient son brevet de pilote le 23 juin 1913 (n°1369), devenant la sixième Française à obtenir ce diplôme. Elle a, auparavant, fait un peu d'aérostation, et est membre de la Stella, un aéroclub féminin créé en 1908 par l'aéronaute de l'Aéronautique Club de France Marie Surcouf qui regroupe les premières aéronautes sportives puis les premières aviatrices. Par la suite, elle participe à des meetings aériens dont celui de Nantes, de Château-Gontier et de Pornic. La presse, qui la trouve frêle et volontaire, la surnomme « l'Alouette ». Elle se blesse grièvement le 31 août 1913 à La Roche-Bernard en atterrissant sur un terrain non approprié. Elle passe trois semaines dans le coma et en gardera des séquelles à vie, qui lui enlèveront notamment tout espoir d'enfanter.

    Elle reprend son entrainement le 5 février 1914 sur son tout nouveau Caudron G.3 pour participer au meeting de Zurich.

    Elle donne à penser à la presse de l'époque qu'elle a volé depuis Le Crotoy, en baie de Somme, jusqu'à Zurich avec son avion. En fait, elle accompagne un certain « Poulet » et, suite à des pannes, ils atterrissent dans une prairie aux environs de la Bourgogne d'où, démontant leur avion, ils le convoient par train jusqu'à la campagne zurichoise d'où ils décollent. En 1914, elle participe à la fondation de l'Union patriotique des aviatrices françaises dans le but de devenir pilote militaire ; c'est un échec.

    Espionne :

    En mai 1916 elle se retrouve veuve de guerre, Henri Richer étant tombé sur le front de Verdun. Marthe Richer raconte qu'elle devient, grâce à son amant Jean Violan (jeune anarchiste russe appartenant au Deuxième Bureau), espionne sous les ordres du capitaine Ladoux, chef du service de contre-espionnage SCR (Service de Centralisation des Renseignements) durant la Première Guerre Mondiale. Ladoux lui donne un nom de code (L'Alouette), des encres sympathiques, des contacts et différentes missions de juin 1916 à septembre 1917. Pour approcher l'attaché naval de l'ambassade allemande à Madrid, Hans Von Krohn, elle devient sa maîtresse, faisant d'elle une agent double. Elle fréquente dans la capitale espagnole Mata Hari, toutes les deux étant sous le commandement du colonel Denvignes alors sur place. Ayant un accident d'automobile avec Von Krohn, Léon Daudet s'indigne de cette compromission dans le quotidien l'Action Française. Sa carrière d'agente étant révélée par la presse, elle doit rentrer en France où elle découvre que son nom est rayé du service et le capitaine Ladoux arrêté (accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne à l'instar de son agente Mata Hari).

    En avril 1926, fréquentant les immigrés anglais vivant à Paris, elle épouse le Britannique Thomas Crompton, directeur financier de la fondation Rockefeller, mécène de la restauration du Petit Trianon, qui meurt subitement en 1928 d'une crise d'urémie à Genève. Thomas Crompton a pris des dispostions testamentaires pour qu'elle recoive de la part de la fondation Rockfeller une rente mensuelle de 2 000 francs, indexée sur le coût de la vie. Elle mène alors grand train à Bougival et passe ses soirées dans les boîtes à la mode, ce qui lui vaut le surnom de « veuve joyeuse ». Parallèlement, on la suspecte de voler dans des bureaux d'études en aéronautique des plans de fabrication pour l'Intelligence Service[.

    En 1930, le capitaine Ladoux, libéré et rétabli au poste de commandant, publie ses Mémoires romancées. Le volume sur Richer intitulé « Marthe Richard espionne au service de la France » ne fut, lui, qu'invention. Celle-ci, réclamant la moitié des énormes droits d'auteur amassés, reçoit le conseil d'écrire ses propres mémoires… affabulées. Elle publie, sous le pseudonyme de Richard donc, un best-seller : Ma vie d'espionne au service de la France (adapté au cinéma en 1937 dans Marthe Richard, au service de la France avec Edwige Feuillère dans le rôle de l’espionne) et devient brusquement une héroïne : elle y raconte comment elle a pu faire arrêter plusieurs agents allemands, comment elle a remis à Ladoux le procédé des encres secrètes de l'ennemi ou les déplacement des sous-marin UB 52. Dès lors, elle donne dans toute la France conférences rémunérées et vols de démonstration à bord du Potez 43 prêté par le ministère de l'Air. Après cinq années à courir les cabinets ministériels, sous la pression médiatique, son amant Édouard Herriot, chef du gouvernement de l'époque, obtient le 17 janvier 1933 la légion d'honneur à Mme veuve Crompton dans la catégorie Affaires étrangères, avec la mention « Services signalés rendus aux intérêts français ». Cette mention conforte le mythe de l'espionne alors qu'il s'agit d'honorer à travers elle Thomas Crompton et les dons financiers de la Fondation Rockefeller.

    Seconde Guerre mondiale et élue de la Résistance :

    Alors que pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le monde admire son courage, elle n'est pas inquiétée par l'occupant nazi, pour la simple et bonne raison qu'elle est inconnue des services allemands. Vexée par cette indifférence, elle finit par se rendre dans les locaux de la Gestapo où elle déclare : « Messieurs, je suis Marthe Richard, celle qui vous a fait tant de mal au cours de la dernière guerre ». L'officier lui fait répéter son nom, qui ne lui dit rien, et pour cause, sa vie d'« espionne » durant la Première guerre n'est que pure affabulation. Elle se rapprocha d'ailleurs de certains membres de la Gestapo, ainsi que de François Spirito, un mafieux marseillais et collaborateur. En été 1944, elle se fait intégrer dans les Forces françaises de l'intérieur. Elle se forge ainsi un destin de grande résistante qu'elle racontera dans plusieurs de ses mémoires.

    En 1945, héroïne des deux guerres, elle est élue conseillère dans le 4e arrondissement de Paris sur la liste de la Résistance Unifiée (proche du MRP)[.

      

    Bien que mentionnés sur des documents officiels, ses hauts faits de résistance ont aussi rencontré beaucoup de scepticisme avec trop de contradictions troublantes.

     

    La fermeture des maisons closes :

    Elle dépose le 13 décembre 1945 devant le conseil municipal un projet pour la fermeture des maisons closes. Sa proposition est votée et le préfet Charles Luizet décide de fermer les maisons du département de la Seine dans les 3 mois. Encouragée, Marthe Richard commence une campagne de presse pour le vote d'une loi généralisant ces mesures[.

    Le 9 avril 1946, le député Marcel Roclore présente le rapport de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et conclut à la nécessité de la fermeture. Le député Pierre Dominjon dépose une proposition de loi dans ce sens.

    Votée le 13 avril 1946, le fichier national de la prostitution est détruit et environ 1400 établissements sont fermés, dont 180 à Paris : Les plus connues comme le Chabanais, le Sphinx, La Rue des Moulins, le One-two-two mais aussi les sinistres maisons d’abattage comme le Fourcy et le Charbo… Beaucoup de tenanciers de maisons closes se reconvertirent en propriétaires d'hôtels de passe. La prostitution est alors une activité libre ; seules sont interdites son organisation et son exploitation — le proxénétisme — et ses manifestations visibles.

    Ceci vaut à Marthe Richard le pseudonyme humoristique de « Veuve qui clôt », en référence à la maison de Champagne.

     

    Controverses :

    En 1947, l'agent secret Jean Violan (un russe naturalisé français dont le vrai nom est Joseph Davritschevy) raconte dans la presse les affabulations de Marthe Richard : son insistance à vouloir devenir agente l'avait en fait rendue suspecte à Ladoux qui l'avait fait mettre sous la surveillance de l'un de ses agents, Joseph Davritschevy. Celui-ci, tombé amoureux de la suspecte pendant la première guerre mondiale, considère que ses mémoires ne sont que des romances. D'ailleurs aucun état de ses hauts faits n'a été retrouvé dans les archives militaires[.

    En 1948, on découvre que Mme Crompton étant anglaise par mariage (sa demande de réintégration fut refusée en 1937 car plusieurs enquêtes sur elle étaient en cours) et que son élection était donc illégale ainsi que les votes auxquels elle avait participé. L'affaire n'a cependant pas de suites.

    Après quoi, le directeur du Crapouillot Jean Galtier-Boissière remet en cause les services à la nation de Marthe Richard et l'inspecteur de la Sûreté nationale Jacques Delarue, « spécialiste » des faux héros de guerre, qui enquête pendant deux ans avant de l'accuser d'organisation de malfaiteurs, de vol de bijoux et de recel en juin 1954. Emprisonnée à la Petite-Roquette, elle bénéficie d'un non-lieu en 1955.

    Elle fonde un prix de littérature érotique, le prix Tabou, publie des livres dont Appel des sexes en 1951 dans lequel elle revient sur ses positions : considérant qu'elle a été instrumentalisée par Léo Hamon et Pierre Lefaucheux, chefs de son groupe de Résistance, elle n'est plus contre la réouverture des maisons closes.

    Elle continue de faire des conférences sur sa « vie d'espionne ». En février 1971, elle est invitée aux Dossiers de l'écran où l'on remet en question son passé d'aviatrice, d'espionne et de résistante. Pour se justifier, elle publie début 1974 ses derniers mémoires, Mon destin de femme. Après avoir retrouvé le devant de l'actualité en 1978-1979, lors d'une controverse sur la réouverture des maisons closes où elle ne brille pas par sa clarté, Marthe Richard meurt le 9 février 1982 à Paris, âgée de 93 ans, à son domicile. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise [

      

    LIVRE à LIRE " La fermeture" d'Alphone BOUDARD....récit de l'histoire de la prostitution en France, depuis l'antiquité jusqu'à la fermeture des maisons closes en 1946

    sources WIKIPEDIA

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    Prostitution au moyen âge VIème au XIème siècle

     

    VIème au XIème siècle

     

     

    De 527 à 565, c'est l'empereur Justinien premier qui règne avec son épouse Théodora sur l'empire byzantin. En matière de prostitution, cet empereur fut très innovateur. On peut facilement comprendre les efforts de Justinienjustinien en cette matière, car l'impératrice avait pratiqué le plus vieux métier du monde avant de l'épouser !

     

    Pour ce faire, il stipula que tous les proxénètes tels les souteneurs et souteneuses seront punis sévèrement s'ils sont trouvés coupable de pratiquer ces métiers. Pour la première fois, une loi s'attaquait aux problèmes de la prostitution par ces racines. Par le fait même, les lois interdisant aux ex-prostituées de se marier furent également abolies (On le comprend vu l'exemple de Théodora).THEODORA_2

     

    On a constaté que rien dans cette loi ne fait allusion aux prostituées elles-mêmes. En fait, cette loi visait essentiellement à faire sortir les prostituées des maisons closes. Il mit sur pied le premier centre de réadaptation sociale, nommé Metanoia "se repentir"

     

    L'empereur Théodose le Grand a lui aussi essayer d'interdire la prostitution, en ordonnant d'envoyer en exil tous les pères, époux, ou maîtres qui prostituaient leurs filles, femmes ou esclaves, mais il n'a pas créé une véritable loi.theodose_1ertheodose

     

    Les nombreuses tribus germaniques quant à elles, partageaient souvent le même avis sur le sujet.

     

    Pour ces tribus, la prostitution représentait une malédiction à combattre. Théodoric 1er, fut le premier à user de violence dans ce domaine.

     

     

     

    IMAGES_quidLes proxénètes étaient jugés très sévèrement, passibles de la peine de mort pour avoir commis un tel crime. Cependant, ce n'est qu'avec le code promulgué par Alaric II, roi des Wisigoths, que la persécution des prostituées a débuté véritablement.

     

    En effet, ce code prévoyait pour la première fois que les femmes de petites vertus étaient aussi coupables que les proxénètes et qu'elles étaient justiciables du fouet.

     

     

     

    Charlemagnecharlemagne_2

     

    Charlemagne fut le premier à édicter une loi portant exclusivement sur la prostitution. Malgré le fait que tous les chefs francs avaient des harems, ou des gynécées où y vivent leurs concubines, la prostitution pour le commun des mortels n'est aucunement tolérée.

     

    En effet, cette loi stipule que toutes personnes qui racolent, aident des prostituées, ou encore tiennent des bordels, sont passibles de flagellation. En fait, les prostituées sont perçues comme de très graves criminelles, passibles de 300 coups de fouets, en plus de voir leur chevelure coupée.

     

    En cas de récidive, la loi était intransigeante, et la criminelle était vendue au marché des esclaves comme du bétail corvéable à merci, subissant les pires sévices corporels (flagellation constante, humiliation sexuelle par tous les moyens, et d'autres lourdes punitions (enchaînement pendant des jours, laissées affamées, enfermement dans des cages très étroites).

     

    Lorsque la punition était purgée elles étaient rendues au maître qui recommençait les sévices forcés dont la sodomie réprimée à l'époque mais pas sur les esclaves.

     

    Malgré de telles mesures, Charlemagne n'a put enrayer la prostitution.

     

    A cette époque la prostitution était cependant un phénomène rare étant donné que la société franque était majoritairement rurale, et que la prostitution était un phénomène essentiellement urbain.

     

    A noter aussi que des sœurs vivant au couvent ont été trouvées coupables de se livrer à de telles activités pour augmenter leurs revenus.

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  • La prostitution, élément d’une infra-société médiévale.

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Avec les prostituées, on atteint les limites de la tolérance. Leur activité réprouvée par beaucoup, dénoncée par les prédicateurs, parfois prohibée sous certains règnes (sous saint Louis en 1254) est considérée, la plupart du temps, comme un mal nécessaire, a fortiori dans les villes à forte immigration masculine (Avignon) ou parce que « les fillettes amoureuses », « joyeuses et lubriques », les « folles de leurs corps » contribuent, à leur manière, au maintien de l’ordre, à la protection des honnêtes femmes, en « canalisant » les instincts trop souvent débridés des jeunes gens, prêts à commettre le délit sexuel après une fête ou « sous la chaleur du vin ».

    On préfère cependant, au nom des bonnes mœurs, du mauvais exemple donné aux épouses et aux adolescentes les voir ramassées dans des bordels privés ou municipaux, appelés « bordelages », « bordeaux », « clapiers » ou « la maio de las filhetas » (Albi), dans des chambres particulières ou dans des étuves d’un genre spécial plutôt que déambulant sur la chaussée. A Arles, à Beaucaire, à Dijon, à Lyon, ou à Nantes, « aller s’estuver » a une signification connue de chacun ; on sait que le visiteur est accueilli par d’aguichantes hôtesses, « vivans en vilité et désordonnées en amour », souvent de « pouvres filles » venues de la campagne et « abandonnez de leurs corps », Mais il arrive aussi que ces dames soient obligées, pour des raisons professionnelles évidentes, de racoler, à défaut de trottoirs inexistants, directement sur le pavé. Les autorités l’admettent à condition que la retape ne se fasse pas dans certains quartiers bien fréquentés, près des églises et des couvents, aux abords des écoles (Chambéry), sur les quais (Marseille) … ou de nuit ce qui peut sembler paradoxal ! On a dit que le Paris de Villon comptait 3000 « belles filles », plus celles des faubourgs ; quelques-unes doivent d’ailleurs leur notoriété au poète : La grosse Margot, Marion l’Idole, la Touchaille au dur téton, la Chancelière aux Talons courts, la Grande Gilette, la Grande Hallebardière, la Grande Jeanne de Bretagne, la Lingère du Palais, la Vieille aux Cheveux Blonds.

    La prostitution engendre aussi la violence. La rue de la Grande-Fosse de Lille, réputée pour ses belles filles l’est aussi pour ses batailles. On voit, à la fin du XVème siècle, un teinturier de garance et le vicaire de Seclin en venir aux mains pour les beaux yeux d’une prostituée et un des compagnons du second trouve la mort dans l’échauffourée. Les prêtres lillois semblent d’ailleurs particulièrement virulents puisque plusieurs d’entre eux tuent une fille publique à coups de maillets de plomb.

    Rues et quartiers marginalisés.

    Chaque ville, un tant soit peu étendue et fréquentée a des « rues chaudes », dites encore « foraines » ou « deshonestes », des passages réservés où des « femmes folieuses » pratiquent leurs « paillardies » et « putaceries », « se habandonnent à fere péché de leur corps » et se livrent même à de l’exhibitionnisme :

    « Tetins aiguz, membres blancs et charnuz.

    Puis très gros culz pour l’amoureux affaire,

    Si bien troussez qu’il n’y a que refaire »

    Ecrit Jean Marot dans l’Epître des dames de Paris.

    A Bourg-en-Bresse, les filles publiques se donnent en spectacle en 1439 sur la place des halles au grand scandale des uns, et pour le plaisir des autres.

    Le curé de Saint-James de Rennes dénonce à plusieurs reprises les mauvaises fréquentations de son église et des alentours où se retrouvent « des chambrières et femmes de meschant gouvernement ayant parolles et faisant marchez impudiques pour plus et facilement accomplir leurs impudicitez et villaynies et se retirent en ladite chapelle, ce qui est faire grant opprobe et scandal à l’église et terrain sainte et immunitez ».

    [Archives municipales de Rennes, liasse 1084].

    Une tendance se dessine pourtant, au moins depuis saint Louis, à consigner, au nom de la morale et de l’hygiène sociale, les prostituées dans quelques endroits précis, faciles à surveiller, loin du regard des écoliers, des ecclésiastiques et des familles de notables. Les rues « chaudes » que fréquentent des « gens honteux » se trouvent de préférence consignées dans les bas quartiers généralement sles, remplis d’immondices, dans un faubourg populeux, près d’un pont (le pont Morens de Chambéry), à proximité d’un carrefour, dans une ruelle sombre, rue Saint-Cyrice à Rodez où se trouvent le bordel municipal et « las filhas ». Les grands ports attirent les bouges et les maisons de passe où les équipages peuvent « boire ypocras, à jour et à nuytée » et rencontrer des filles faciles, la Maison de la Grande Ysabe à Dieppe, pour ne citer qu’un exemple. Mais le principe du zonage est souvent transgressé car les intéressées et leurs protecteurs, « houliers », « ribauds » ou « fiancés » ont, de leur côté, le souci de la rentabilité.

    La cité des Papes referme dans son enceinte une placette plantée d’arbres, environnée d’immeubles, où les chambres sont dit-on fort accueillantes ! Les étuves du quartier de la Servillière, les lupanars du Bourg-Neuf jouissent aussi d’une célébrité bien méritée. Un dicton court d’ailleurs sur les bords du Rhône selon lequel « on ne peut traverser le pont d’Avignon sans rencontrer deux moines, deux ânes et deux putains » ! La rue Süssel-Winkel à Mulhouse, le quartier Saint-Léonard en plein cœur de Nantes et aux abords du couvent des Carmes, la rue aux Filles à Amiens ont connu également la notoriété. Une tradition attribue enfin à saint Louis la consignation des dames de petite vertu dans huit secteurs particuliers de la capitale où elles étaient autorisées à exercer leurs talents. Il s’agit sur la rive gauche de la « Bouclerie » près de l’Abreuvoir de « Mascon » (de Mâcon), dans l’Ile-de-la-Cité de la rue de Glatigny, le principal « val d’amour » du Paris nocturne médiéval, connu pour ses accortes et « mignottes fillettes », et, rive droite, de la rue Champ-Flory dans la paroisse de Saint-Germain-L’auxerrois aux abords du vieux Louvre, de la rue Chapon dans la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs, juste à la porte du cimetière, des rues Baille-hoe et Court-Robert-de-Paris près de l’église Saint-Merri, de la rue Tiron dans la paroisse Saint-Paul dont un « bordau » passait pour très accueillant.


    N’imaginons pas cependant qu’il existe à Paris un ghetto de la prostitution. Les péripatéticiennes de l’époque sortent volontiers de leurs bastions traditionnels et s’aventurent à la recherche du client non seulement dans les rues voisines, aux noms très significatifs de rue Pute et Muce ou rue aux Commanderesses, mais aussi plus loin, aux abords des couvents, des collèges, rue des écoles, rue des Cordeliers, rue Saint-Denis-de-la-Chartre… Certaines ont fait l’acquisition de tavernes ou de boutiques de frivolités pour donner le change et avoir une couverture honorable. D’autres se targuent de protecteurs haut placés pour braver les interdits. Le prévôt de Paris, Ambroise de Loré, entretenait, dit-on, vers 1446, trois ou quatre concubines et supportait « partout les femmes folieuse dont trop avoit à Paris par sa lascheté » et qui se signalaient par des tenues tapageuses, de riches vêtements tout fourrés de « gris », des robes traînantes, des chapeaux rouge-vif, des ceintures ornées de clous d’argent. Le chanoine Nicolas d’Orgemont fréquentait de son côté assidûment la « belle Heaulmière » à l’aube du XVème siècle.

    Dire que la présence de ces dames « monstrans testins » et mal « nottées » (Verdun) soulevait l’enthousiasme général serait exagéré. Nous voyons à plusieurs reprises, des notables des beaux quartiers, des chanoines, des prêtres dénoncer ce scandaleux voisinage et supplier les autorités de « nettoyer » au plus vite les chaussées de pareilles indésirables qui compromettaient à la longue l’honorabilité d’un quartier et provoquaient une baisse des prix des maisons et de la valeur locative. La rue Sablon, une des « belles et grandes rues notables » de la capitale a perdu sa respectabilité d’antan avec la venue de bouchers et de dames de petite vertu et offre aux pensionnaires de l’Hôtel-Dieu voisin et aux sœurs garde-malades un bien triste spectacle. Toute ville connaît, à son échelle, de semblables problèmes.

    Les prostituées de Troyes s’aventurent, malgré les interdits, « hors des lieux ordonnés d’ancienneté et où, pendant la nuit, elles sont tenues d’avoir chandelles allumées ou autre clarté ». Celles de Chambéry se livrent à leur commerce en plein centre, bien au-delà des « lieux lupanars ou bordeaux députés pour l’exercice de leurs activités scélérates et libidineuses » et racolent même auprès des écoles « causant un préjudice moral aux adolescents et portant tort aux femmes vertueuses ». Le duc Amédée VIII, connu pour sa pudibonderie, s’en offusque et oblige les « meretrices » à regagner le faubourg de Montmélian et à porter un ruban de couleur sur la manche droite de leur costume. Ce signe d’infamie, cette marque d’indignité n’a pas la même couleur ou le même aspect ailleurs ; le ruban est blanc à Avignon, se double d’un bonnet à Toulouse ; « l’enseigne » consiste à Saint-Omer en un « chapelet de verdure » et un morceau de drap jaune sur la manche. A Marseille, les prostituées ne peuvent se rendre aux étuves ou aux bains publics que le lundi et le port de certaines fourrures de luxe comme l’hermine leur est interdit. A Amiens, enfin, une ordonnance de 1484 oblige les filles de joie « à porter ung aiguillette rouge de quartier et demy de long sur le brach dextre au-dessus de queute, et hors brach, ainsy qu’elles font en plusieurs villes de cest royaulme ».

    Sources et bibliographie :

    Jean-Pierre Leguay, « La rue au Moyen âge », Ouest France Université, 1984.

    J. Rossiaud, « Prostitution, jeunesse et société au XVe siècle », Annales E.S.C., Paris 1976, pages 289-325.

      

    sources : http://lartdesmets.e-monsite.com/rubrique,la-prostitution-element-d-une,567891.html

      

      

      

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  • Histoire des femmes au moyen-âge

     

    Les femmes au Moyen Age

      
      



      


    Histoire des femmes au moyen-âge
       



    "Que ce soit à travers le "jeu" de la courtoisie ou le mariage, la femme du Moyen-Âge demeure un objet. Investigatrice du péché originel, on soupçonne la femme de porter l'hérésie, de porter le maléfice, le poison. Le sexe féminin est considéré impétueux, incapable d'assouvissement et dévorant. Les chevaliers n'ont qu'un seul remède pour vaincre ces corrompues et corruptrices (Ève) : le mariage. En effet, ce dernier désarme totalement la femme en la rendant mère. Pour elle, une grossesse n'attend pas l'autre, et ce, avec une chance sur deux d'en mourir. Ceci favorise... la polygamie."

    Chaucer


    "Si les femmes n'étaient pas bonnes et leurs conseils inutiles, Dieu ne les aurait jamais consacrées comme l'aide de l'homme mais plutôt comme la cause du mal..."

    Charte d'Aardenburg

    Les relations homme-femme

    Les canons de la femme

    À partir du XIIième siècle, la femme idéale doit être élancée, avec la taille mince, les jambes longues, la poitrine haute et petite (les gros seins sont bannis: les femmes qui ont une trop forte poitrine doivent la bander). Cette silhouette évolue ensuite pour prendre la forme incurvée d'un S: la tête légèrement inclinée vers l'avant, la poitrine effacée, le ventre et les hanches projetés vers l'avant.

    Le mariage

    Le modèle du mariage chrétien, basé sur une relation monogamique indissoluble, est une invention médiévale qui date du treizième siècle. Il s'agit en théorie d'un mariage unique, avec consentement des deux personnes et sans possibilité de divorce. Cependant, la théorie fut bien souvent différente de la réalité. Ainsi, ce sont les familles (parents) qui unissent les enfants, et ce, dès l'âge de douze ans pour les femmes et de quatorze ans pour les hommes. Les jeunes couples se mariant sans le consentement des parents courent le risque d'être déshérités. Autant du côté des classes "inférieures" que du côté des classes "élevées", le choix des parents dicte les liens matrimoniaux.
    Il faut cependant faire une distinction entre les différentes classes sociales, le mariage est un moyen de renforcer des aliances pour la noblesse, un moyen d'assurer et renforcer le capital pour la bourgeoisie, et dans ces milieux le mariage est souvent/parfois un arrangement entre famille. Chez le peuple point de ces soucis et le mariage d'amour y est plus fréquent.

    Chez les classes 'élevées", le mariage des filles est un instrument d'alliance et d'implantation, si bien qu'il se négocie ou pire, qu'il s'impose par le rapt, forçant ainsi la famille de la jeune femme à accepter l'union.

    De plus, le mariage n'est pas si "indissoluble" en réalité qu'en théorie. Ainsi, il est fréquent que les hommes de noblesse aient des concubines qui donnent parfois naissance à ce que l'on appellera au onzième siècle des bâtards. Si l'épouse est incapable de donner naissance à un héritier, ces bâtards peuvent parfois hériter de leur père. L'épouse en question, stérile ou ne donnant naissance qu'à des filles, peut aussi être répudiée par son mari, ce dernier voulant s'assurer une descendance. C'est ce que fit notamment le roi Lothaire II en 855.

    Le corps et la maternité

    Si ne pas être en mesure d'avoir des enfants met l'avenir de son mariage en danger, en revanche, accoucher, au Moyen Âge, à cause du manque d'hygiène et du peu de moyens dont disposent les sages-femmes, est risqué. On n'autorise les césariennes que sur les femmes décédées, ce qui fait que bien des femmes meurent en couches. De plus, comme on ne peut déceler les grossesses très tôt, les femmes désirant se faire avorter courent le risque d'y rester.

    Le Moyen Âge se résume donc en gros par un taux de mortalité en couches assez élevé et l'infanticide ainsi que l'abandon des enfants comme étant les deux méthodes les plus répandues pour se défaire des enfants non désirés.

    La prostitution La vie des femmes au moyen-âge ( 1 )

    On dit souvent que la prostitution est le plus vieux métier du monde. Que cette affirmation soit vraie ou non, il reste qu'au Moyen Âge, ce métier existe. D'ailleurs, pendant un certain temps, au Moyen Âge, l'Église contrôle la prostitution qui est chose légale. Cependant, il est interdit aux femmes mariées, aux religieuses et aux enfants de s'y livrer. De plus, les femmes doivent être de l'extérieur de la ville afin d'éviter l'inceste. Habituellement, les prostituées sont des servantes, des filles rejetées par leur famille après un viol ou une grossesse clandestine et celles qui n'ont pu se trouver du travail. On ne peut généraliser quant au traitement des prostituées au Moyen Âge, car la situation a varié d'un siècle à l'autre. Par contre, une chose est certaine, le 11ème et le 13ième siècle furent des époques où l'on fit beaucoup pour le relèvement des prostituées. L'Église considère alors ces femmes non comme des "filles perdues", mais comme des "brebis égarées". Elle les autorise à former une corporation avec tous les privilèges qui y sont attachés. Le pape Innocent III, dans une bulle de 1198, promet même la rémission des péchés aux hommes qui épouseraient une fille de joie...

    Le viol

    Mais la prostitution ne suffit pas, au Moyen Âge tout comme aujourd'hui, à contrôler les "menaces" pesant sur les jeunes filles et les femmes mariées. En effet, parmi les crimes commis au Moyen Âge, il y a le viol. La personne ayant commis un tel acte est punie, mais elle ne l'est pas toujours de la même manière. En effet, si la victime est une religieuse, une femme mariée ou une vierge, l'agresseur peut être pendu pour ce qu'il a fait. Cependant, s'il s'agit d'une femme d'une humble condition (une servante par exemple), il s'agit alors de verser à la victime ou à sa famille une indemnité. La punition est donc tributaire du statut social de la femme.

    La vie professionnelle de la femme

    Les femmes, au Moyen Âge, participent activement à la vie économique. En ville, elles travaillent notamment dans le commerce, dans le secteur du textile et en alimentation. D'ailleurs, dans le petit commerce d'alimentation, les femmes sont majoritaires. Aussi, les industries qui apparaissent comme le prolongement d'activités domestiques leur sont plus ou moins réservées: la boulangerie, la fabrication de la bière (en Angleterre, les femmes ont le monopole de la bière et de l"industrie laitière).

    En campagne, elles aident également leurs époux notamment en aidant à faire la moisson et la fenaison.

    Lingères, bonnetières, couturières, tavernières, blanchisseuses sont donc des métiers que les femmes du Moyen Âge ont occupés, mais il ne faut pas pour autant croire qu'elles étaient considérées égales aux hommes. En effet, les salaires féminins sont, dès cette époque, très inférieurs à ceux des hommes; le travail à domicile, qu'aucune organisation professionnelle ne défend, accuse des rémunérations particulièrement basses, tant à la ville qu'à la campagne.

    Femmes célèbres

    Les femmes du Moyen Âge ont su se tailler une place dans le marché du travail, mais ont également su, dans certains cas, se tailler une place dans les écrits de nos manuels d'histoire. Parmi les femmes qui se distinguent au Moyen Âge, il y a:

    Like a Star @ heaven Hildegarde de Bingen , auteure et compositeure (abbesse)

    Like a Star @ heaven Margery Kempe, auteur

    Like a Star @ heaven Aliénor d'Aquitaine, comtesse de Poitou, appelée "reine des troubadours", pivot de la civilisation courtoise du 12ème siècle et initiatrice des cours d'amour

    Like a Star @ heaven Jeanne d'Arc, célèbre héroïne française canonisée en 1920

    Like a Star @ heaven Anne Comnène, princesse byzantine qui se fait historienne du règne de son père, Alexis premier.

    Like a Star @ heaven Marie de France, écrivain francophone connue (12ème siècle)

    Like a Star @ heaven Dhuoda, écrivain qui laissa un livre d'éducation pour son fils (9ème siècle)

    Like a Star @ heaven Christine de Pisan, écrivain italienne qui prend la défense des personnes de sexe féminin dans sa "Cité des Femmes", son "Trésor des Dames" et son "Épître au dieu Amour". Elle réclame notamment l'instruction pour les femmes: "Si la coutume était de mettre les petites filles à l'école et leur faire apprendre des sciences comme l'on fait aux garçons, elles apprendraient aussi bien et par aventure plus". Elle inaugure également le temps des protestations féminines.

    Like a Star @ heaven Héloïse, élève d'Abélard qu'elle épousa secrètement. Séparée de lui, elle entre au couvent et devient abbesse. C'est alors qu'elle établit une correspondance avec Abélard, correspondance dont se dégagent à la fois la passion et la scolastique (enseignement théologique et philosophique).

    Les droits

    Les femmes du petit peuple et les bourgeoises jouissent d'un assez grande liberté. Majeures à douze ans, elles sont libres de gérer leurs biens, de se marier, de voter même !
    Bien des métiers leur sont accessibles.

    Pour la femme noble, il en va tout autrement.
    Dans l'univers violent, agressif, essentiellement viril des châteaux, elle ne compte guère. Son sort est lié à la terre, seule garantie du pouvoir. Ainsi est-elle une monnaie d'échange pour les seigneurs qui désirent accroître leurs biens et assurer une descendance.
    Les fillettes sont promises parfois dès leur naissance à des hommes souvent bien plus âgées qu'elles. Leur rôle est pourtant non négligeable puisqu'en l'absence de leur époux qui, lorsqu'il n'est pas en guerre, s'adonne à la chasse, c'est à elles de gérer et d'administrer leurs biens.

    Du désir à la fin'amor
    Impossible de parler du Moyen Age sans parler de l'amour, cette fin'amor qui nous est parvenue grâce à la poésie des troubadours. Hommes, femmes, ils ont écrit des chansons amoureuses, satiriques ou burlesques.

    Le petit nombre des poèmes féminins qui nous sont parvenus est en fait lié au problème général des troubadours. Seulement un dixième des mélodies est conservé. Cela s'explique par le fait que, longtemps véhiculée oralement, la poésie n'a été consigné par écrit que beaucoup plus tard.

    Les femmes troubadours étaient des dames de la haute société, elles jouaient le même jeu poétique que les hommes, en inversant les rôles. Si on ne peut parler de libération de la femme à cette époque, on peut cependant constater qu'elles étaient capables de jouer avec le code érotico-poétique masculin d'une façon remarquable.


    La poésie des troubadours essaime un peu partout dans l'Europe médiévale. Au XIVème siècle, l'Inquisition, installée à Toulouse, signa sa fin. Elle obligea les troubadours à ne chanter leur dame - ou damoiseau - que pour l'épouser. C'était anéantir tout un mouvement de libération.


    Une femme de pouvoir
    Au Moyen Age, sans difficulté, le femme pouvait être reine. Ainsi voit-on une Aliènor diriger d'abord en France, puis en Angleterre. Là-bas, une de ses décisions a été d'unifier les mesures.


    Que le seigneur s'absente (croisades) ou meure, les femmes gouvernent. On voit ainsi des domaines comme celui de Champagne dirigé pendant un demi siècle par une femme. Jeanne et Marie de Constantinople , deux soeurs, ont dirigé la Flandre et le Hainaut pendant de très longues années.


    On ne déniait alors à la femme le pouvoir politique, et les résultats étaient excellents.


    La transmission du savoir
    Dès le haut Moyen Age et encore au XIIéme siècle, les femmes ont joué un rôle majeur dans la transmission des connaissances. On a pu remarquer que, dans les monastères de femmes, la culture était plus poussée que dans les monastères d'hommes. Notre plus ancienne encyclopédie a été composée en Alsace, au XIIème siécle par une femme, une moniale, Herrade de Landsberg, l'abbesse du Mont-Sion. Elle a aussi écrit les deux seuls ouvrages de médecine et de sciences naturelles alors composés en occident.


    Il ne faut pas oublier Dhuoda de Septimanie qui vivait à l'époque de Charlemagne et qui a composé un Manuel pour mon fils, notre premier traité d'éducation.


    A noter aussi, ce qu'on ignore généralement, que c'est la reine Bathilde qui a complètement aboli l'esclavage, vers l'an 650, en interdisant les marchés d'esclaves qui avaient lieu dans son royaume de Neustrie, le nord de la France.


    Le temps de l'exclusion de la femme
    Quand l'Université de Paris est fondée au début du XIIIéme siècle, la femme est écartée du savoir dont les clercs se réservent le monopole. Ils en interdisent l'accès aux femmes, aux Ordres mineurs, aux Ordres mendiants. Thomas d'Aquin est expulsé de l'université pendant deux ans. En 1314, Philippe le Bel limite la succession au trône par les femmes. En 1593, un arrêt du Parlement de Paris interdit à la femme toute fonction dans l'État. A partir du XVIIIème siècle, la reine n'est plus couronnée, elle est seulement l'épouse du roi.


    Les Abbesses

    Les monastères fondés par les religieuses anglo-saxonnes comptent parmi les premières communautés.

    L'abbaye de Fontevrault fondée en 1101 par l'ermite Robert d'Arbrissel pour ses disciples hommes et femmes présente l'originalité d'être placée sous l'autorité de l'Abbesse.

    Naissance du Faubourg St Antoine à Paris et des corporations : sous Louis XI, Jeanne IV, abbesse de St Antoine des Champs protège ses ouvriers sur lesquels elle exerce ses droits de haute et basse justice. Ces derniers cessaient ainsi d'être sous la coupe des jurandes parisiennes (jurés élus ou tirés au sort ayant pour charge de faire respecter les normes de fabrication et les procédures de vente, de contrôler l'exercice de la concurrence et d'arbitrer les litiges professionnels : des règles rigides et contraignantes). Le Roi signe une ordonnance qui reconnaît aux métiers le droit de s'exercer librement sous le contrôle de l'abbesse.

    Les célibataires :

    Les femmes seules et sans aide se retrouvent très vite à la limite de la pauvreté. Les mères célibataires ou les veuves dans la misère qui avaient des enfants à nourrir n'hésitent pas à mendier ou voler. La prostitution est le recours de nombre d'entre elles et la source de revenus pour les tenanciers de « maisons communes » ou « maison de filles ». Elle s'emplifie en France au cours de la Guerre de Cent ans.
    La société et tous les Papes de la chrétienté conscients de l'assistance à porter à cette situation crée des communautés de filles repenties, tel l'ordre de « Marie-Madeleine » fondé au XIIIème siècle.

    Les monastère offrant des « refuge » pour les femmes seules issues de la noblesse s'ouvre aussi aux autres catégories sociales et font apparaître un nombre considérable de couvents féminins chez les cisterciens, les dominicains, et les franciscains. La première fondation est une maison dominicaine dans le sud-ouest de la France le Couvent de Prouille.

    Dans les monastères, les femmes savent lire et chanter, copier des manuscrits et les enluminer, filent, tissent et brodent des motifs qu'elles ont conçus.

    Des communautés de « béguines » se trouvent dans toute l'Europe. Elles offrent aux couches les plus pauvres le logement, l'éducation, le travail notamment dans le textile, dans les hôpitaux en tant que personnel soignant. D'après le statut des béguines de Strasbourg, seules sont acceptées des femmes de bonnes mœurs et des vierges. Au bout de deux mois si cette vie leur convient elles revêtent l'habit gris, prononcent des vœux de chasteté et doivent se conformer aux règles strictes de la communauté.

    Les conditions du travail féminin :

    Les connaissances sont surtout dues à des recherches effectuées par des historiens et des historiennes américains et allemands en Europe du Centre et de l'Ouest. Elles restent mal connues concernant l'espace méditerranéen.

    L'intensification de la spécialisation du travail s'applique aux hommes et aux femmes. Elle est fondée sur le couple marié qui travaille en commun, et sur toutes les formes de travail salarié qui s'y rattachent. A l'intérieur de l'entreprise familiale se forme le noyau de la nouvelle organisation de l'activité économique autonome, artisanale, marchande ou paysanne.

    Le souci était de se procurer un revenu familial maximal. Il était à peine suffisant dans les couches moyennes et inférieures. En dehors des tâches ménagères, les femmes participaient à la fabrication du textile ou à la production de denrées alimentaires destinées à être vendues.

    A la fin du Moyen-Age, une hostilité croissante envers les femmes conduit semble-t-il à l'exclusion des femmes de la vie professionnelle : la femme vertueuse doit se consacrer à ses enfants et à son mari selon l'idéologie bourgeoise.
    On observe une diminution de la participation féminine mais les besoins économiques sont tels qu'on les retrouvera encore dans de nombreux domaines des activités.

    1. Les Bourgeoises.

    La bourgeoisie a son origine dans la renaissance du commerce en Occident, de l'expansion des villes, du mouvement communal. C'est l'époque des Croisades, de l'accroissement de la population, du défrichage des terres vierges. Pendant 300 ans, de la fin du Xème à la fin du XIIIème, les villes seront animées par le grand commerce à forme itinérante et par des foires périodiques. Beaucoup de cités seront le théâtre de luttes à caractère social : une scission s'opère entre riches et pauvres. Le terme « bourgeois » implique dès lors une certaine aisance et la possession de droits ou de biens meubles sur le territoire de la cité. Le commerce étant source de litiges donne l'occasion de redécouvrir le droit romain. Nombre de jurés deviennent conseillers (tel Nogaret, conseiller de Philippe le Bel).

    De la fin du XIIIème à la fin du XIVème siècle une époque de catastrophes et de conflits répandent la ruine (la Peste Noire (1348), la Guerre de Cent Ans qui ensanglante le pays). Une crise économique, la fureur religieuse, la remise en cause des valeurs culturelles, des révoltes paysannes et l'agitation dans les villes vont révéler la puissance de la grande bourgeoisie.

    Le commerce :
    Dans les villes de nombreuses femmes s'adonnent au petit commerce de marchandises qu'elles fabriquent elles-mêmes, qu'elles achètent et revendent. Ce sont les mercatrices, les boutiquières, les revendeuses. Des femmes pratiquaient aussi le grand commerce. Elles étaient organisées en guildes ou en corporation dans l'artisanat et pouvaient léguer de grosses sommes par testament.

    L'artisanat :
    On rencontre des femmes indépendantes ou salariées dans tous les domaines d'activités non réglementées ou dans les corporations. Outre les métiers du textile ou de l'alimentation on trouve des femmes dans des métiers masculins tels la métallurgie et le bâtiment où la main-d'œuvre féminine journalière est bien moins chère.

    L'éducation :
    Paris dispose à la fin du XIIIème siècle du nombre considérable de 21 maîtresses d'écoles placées à la tête d'écoles élémentaires de jeunes-filles. Les enfants des couches supérieures reçoivent l'enseignement de percepteurs dans la maison de leurs parents.

    La médecine :
    Les femmes occupaient également une place importante dans le domaine de la médecine et de la gynécologie (l'interdit fait aux hommes d'entreprendre un examen médical d'une personne du sexe féminin, l'obstétrique était réservée aux femmes). Ces sages-femmes avaient des privilèges pouvaient être assermentées et recevoir un salaire par la municipalité dans de grandes villes. On ne sait pas combien il pouvait y avoir de guérisseuses ou de barbières-chirurgiennes.

    2. Les paysannes

    La majorité des femmes exerçent leur activité dans le domaine de l'agriculture, bien que les possibilités de travail salarié soit nettement plus réduit. Charlemagne se penche attentivement sur le rôle primordial des paysannes. Il ordonne que les lieux où besognent les femmes soienentourés de boiserie, munis d'une porte solide, chauffés par des poêles et équipés de celliers où elles pourront conserver les produits qu'elles fabriquent. L'intensification de la culture des céréales, des « plantes industrielles » telles le lin, la garance et le chanvre indispensables à la production textile urbaine, la viticulture (pour laquelle homme et femmes recevaient le même salaire), l'élevage, etc, exige une main d'œuvre saisonnière et libre.

    Dans le couple qui possède sa terre, les femmes s'efforcent d'apporter un revenu complémentaire en fabricant le beurre, le lait, le fromage, les œufs, le petit bétail ainsi que les fruits, légumes, baies et occasionnellement, du linge de toile, du savon ou de la moutarde.


     

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    *A l'époque des dieux de la mythologie, des seigneurs de la guerre et des rois de légende, un pays en plein désordre demandait un héros. Alors survint Eowylia, une prestigieuse princesse, issue du cœur des batailles. Combats, passion, danger. Par son courage, Eowylia changera la face du monde...*
     
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  • Peintres Américains

    La prostitution au Moyen âge


     

     


    Introduction

    Depuis le début des temps, la prostitution n'a cessé d'exister. Déjà à l'époque du paléolithique, les hommes étaient prêts à livrer le produit de leur chasse aux femmes qu'ils désiraient pour obtenir leurs faveurs sexuelles. Au cours des siècles, le processus s'est bien sur sophistiqué, mais il reste toujours le même: les hommes seront toujours prêts à payer le prix pour obtenir ces faveurs.

    La prostitution existait donc pendant la période du Moyen Age, soit de 500 à 1500, mais comment était-elle perçue par le clergé, les rois et le peuple? D'après les textes de lois, les édits, les bulles papales, les règlements municipaux et même les anecdotes, une brève étude de la perception de la prostitution au cours du Moyen Age sera construite.

    L'étude débutera donc avec l'époque du Ve au XIe siècle, où nous aborderons les différentes conceptions du phénomène en passant par les mesures prises par l'Empereur Justinien et son épouse Théodora afin de diminuer le proxénétisme, puis celles de Théodoric 1er, le "Code Alaric", et pour finir la période, celles de Charlemagne. Puis du XIIe au XIIIe siècle, c'est le temps de l'acceptation, avec les politiques variées de Saint Louis et le problème des prostituées suivants les croisades. En terminant, nous étudierons les efforts des papes tels Jules II, et des municipalités pour institutionnaliser la prostitution du XIVe au XVe siècle, avec des règlements et des codes.

    Peintres Américains

      

     

      

      

      

      

      

      

      

    VIème au XIème siècle : Différentes perceptions

    Justinien et Théodora

    De 527 à 565, c'est l'empereur Justinien 1e qui règne avec son épouse Théodora (morte en 548) sur l'empire byzantin. En matière de prostitution, ce grand empereur fut très innovateur. Pour ce faire, il stipula 531 dans son Corpus Juris Civilis que tous les proxénètes tels les souteneurs et les maquerelles seront punies sévèrement s'ils sont trouvés coupable de pratiquer ces métiers. Pour la première fois, une loi s'attaquait aux problèmes de la prostitution par ces racines. Par le fait même, les lois interdisant aux ex-prostituées de se marier furent également abolies.

    L'empereur Théodose le Grand (379-395), avait bien essayé lui aussi d'interdire la prostitution, en ordonnant d'envoyer en exil tous les pères, époux, ou maîtres qui prostituent leurs filles, femmes ou esclaves, mais il n'a pas créé une véritable loi. Toutefois, on peut facilement comprendre les efforts de Justinien en cette matière, car l'impératrice avait pratiqué le plus vieux métier du monde avant de l'épouser. Selon un extrait de ce code, on peut d'ailleurs se demander si Justinien ne fait pas allusion aux difficultés qu'il a rencontrées: "...qu'il arrivait souvent que des hommes, qui par pitié voulaient les soustraire à leur malheureux sort ou les épouser, ne pouvaient les arracher à ces sortes de prison ou ne les obtenaient qu'à prix d'or."

    On constate également que rien dans ce code de loi ne fait allusion aux prostituées elles-mêmes. En fait, cette loi visait essentiellement à faire sortir les prostituées des maisons closes. Afin de réussir son projet, il devait évidemment faire plus, c'est pourquoi il mit sur pied le premier centre de réadaptation sociale, nommé Metanoia qui voulait dire se repentir. Malgré ces efforts considérables, le programme fut un échec, et le centre a été obligé de fermer ces portes.

    Théodoric et le "Code Alaric"

    Les nombreuses tribus germaniques quant à elles, partageaient souvent le même avis sur le sujet. Pour ces tribus, la prostitution représentait une malédiction à combattre. Théodoric 1e, fut semblerait-il, le premier à user de violence dans ce domaine. En effet, il parait que les proxénètes étaient jugés très sévèrement, car ils étaient passibles de la peine de mort pour avoir commis un tel crime. Cependant, ce n'est qu'avec le "Code Alaric" promulgué par Alaric II, roi des Wisigoths, que la persécution des prostituées a débuté véritablement. En effet, ce code prévoyait pour la première fois que les femmes de petites vertus étaient aussi coupable que les proxénètes et qu'elles étaient justiciables du fouet.

    Charlemagne

    Genséric de Carthage et Frédéric 1e Barberousse ont également renforcé ces mesures, mais c'est Charlemagne qui fut le premier, du moins en France, à inclure dans les capitulaires une loi portant exclusivement sur la prostitution. Malgré le fait que tous les chefs francs ont des harems, ou des gynécées ou y vivent leurs concubines, la prostitution pour le commun des mortels n'est aucunement tolérée.

    En effet, les capitulaires stipulent que toutes personnes qui racolent, aident des prostituées, ou encore tiennent des bordels, sont passibles de flagellation. En fait, les prostituées sont perçues comme de très graves criminels, car elles sont passibles de 300 coups de fouets, soit le nombre de coups de fouets le plus élevé mentionnés dans le "Code Alaric", en plus de voir leur chevelure coupée. En cas de récidive, la loi était intransigeante, et la criminelle était vendue au marché des esclaves. Malgré de telles mesures, Charlemagne n'a put enrayer la prostitution.Histoire des femmes au moyen-âge

    Pendant cette époque la prostitution était un phénomène rare étant donné que la société franque était majoritairement rurale, et que la prostitution est un phénomène essentiellement urbain. Toutefois, des soeurs vivant au couvent ont été trouvées coupables de se livrer à de telles activités pour augmenter leur revenus.

    XIIème au XIIIème siècle : Le temps de l'acceptation                 

    Saint Louis

    Pendant l'époque où Louis IX régna, soit de 1226 à1270, la politique face à la prostitution fut changeante, passant de la prohibition à la tolérance. Il passa d'abord un édit en 1254, où il menace d'extradition toute personne faisant indirectement ou non de la prostitution son métier. Alors commença une dure répression, et la prostitution clandestine remplaça les maisons de débauches ouvertes à tous. Mais les hommes s'en plaignants furent nombreux, argumentant que depuis la publication de l'édit, il est difficile pour eux de protéger la vertu de leurs femmes et de leurs filles contre les assauts de violence que canalisaient autrefois les bordels. L'édit fut donc révoqué deux ans plus tard, et un nouveau décret a rétabli la prostitution, à condition que différentes règles soit suivies.

    Ce trouvant devant l'échec cinglant de sa politique intransigeante, il décida d'être plus tolérant et ouvrit les portes d'un centre de réadaptation et de reclassement. Ce centre, dans la même ligne de pensé que celui ouvert sous Justinien, fut nommé "Couvent des filles-Dieu" et fut poursuivit sous le règne de Charles V. Mais Louis "le Saint" devait se heurter à un problème de taille; la prostitution en terre sainte.

    Le temps des croisades

    Dès la première croisade, soit de 1096 à 1099, les prostituées ont suivit les troupes en grand nombre. Toutefois, on peut croire que ce nombre augmenta rapidement car pendant la huitième croisade menée par Saint Louis les livres de comptes royaux font état sous la rubrique "camp followers" que l'État devait payer un salaire à environ 13 000 prostituées afin d'encourager les troupes à continuer la guerre sainte. Saint-Louis se trouvait donc confronté à un problème de conscience, mais comment pouvait-il empêcher les prostituées de suivre ces hommes seuls perdus dans ces contrées inconnues et si loin de leur chère épouse.

    Quant au fils de Louis IX, Philippe, il a poursuivit l'attitude de son père, c'est-à-dire les règles imposées aux putains, qui les maintenait dans des quartiers spécifiques de la ville. Cette attitude de relâchement, que de nombreux politiciens préconisaient également montre que la prostitution ne scandalisait pas la population en général.

    Saint-Thomas d'Aquin

    Le discours ecclésial du XIe et du XIIe siècle, établit par le Decretum de Burchard, évêque de Worms, fait état d'un double standard en ce qui concerne la prostitution. Tout d'abord, il considère la prostitution comme un mal, mais d'un autre part, il admet sa nécessité. D'ailleurs, il stipule qu'une femme s'ayant adonné à de tels actes devait se soumettre à une pénitence de six années, alors que son partenaire devait jeûner pendant dix jours. Donc, il montre par la même occasion que l'acte de la femme est beaucoup plus grave que celle de l'homme, et que le mal se situe du côté de la prostituée et non de celui qui en a besoin comme exutoire.

    La véritable "...rationalisation de la tolérance de la prostitution" fut donnée par nul autre que Saint-Thomas d'Aquin, dans sa Somme théologique. Il fait allusion trois fois dans cet ouvrage à la prostitution, mais toujours d'une manière détournée. Il commence donc par insinuer que l'on doit se montrer tolérant envers la prostitution, puis va plus loin en mentionnant que l'on peut accepter les fruits de ce commerce en toute conscience. On peut donc conclure que malgré le fait qu'il n'approuve pas le geste, il se montre tolérant envers de telles activités. D'ailleurs, St-Thomas d'Aquin reprit les propos de Saint-Augustin disant que la "prostitution in the towns is like the cesspool in the palace: take away the cesspool and the palace will become an unclean and evil-smelling place."

    Ceci est parfaitement compréhensible, car le clergé s'est enrichi considérablement sur le dos de la putain, et qu'il a besoin d'une justification pour avoir agi de la sorte. D'ailleurs, de telles pratiques se sont répandues largement au cours des siècles suivants.

    XIVème au XVème siècle : Le temps de l'institutionnalisation

    Une pastorale d'enfermement

    La première tentative de sanitarisme dans le domaine de la prostitution remonte à 1360, avec l'établissement par Jeanne 1re, reine des Deux-Siciles, d'un bordel en Avignon où les filles étaient largement contrôlées par des médecins et une abbesse. Cette initiative était bien sûr faite pour renflouer les coffres du royaume, et non dans une perspective humaniste, mais elle a tout de même créé un précédent.

    Étant donné que le Grand Conseil de 1358 a mentionné que "les pécheresses sont absolument nécessaires à la Terra", mieux vaut organiser et contrôler ces dernières. En effet, à partir du XIVe siècle, on assiste a un effort d'institutionnalisation de la prostitution visant à tirer profit de ce commerce, mais surtout de le restreindre à certaines zones de la ville. Puisque les bordels seront dorénavant considérés comme nécessaires par l'Église, les municipalités et les élites des royaumes, tels le clergé dégénéré de l'époque, en prendront rapidement le contrôle et en tireront évidemment profit.

    D'ailleurs, Voltaire rapportait que l'évêque de Genève administrait tous les bordiaux de ces terres. Dominique Dallayrac va même jusqu'à avancer que la prostitution amena plus de richesse au clergé que tous leur fidèles réunis. St-Thomas d'Aquin raconte également que des moines perpignanais organisaient une collecte de fond pour ouvrir un nouveau bordel, dont ils vantaient le mérite; "oeuvre sainte, pie et méritoire". D'ailleurs, La chose ira encore plus loin, car en 1510, le pape Jules II fit construire un bordel strictement réservé aux chrétiens.

    La naissance du réglementarisme

    Une savoureuse anecdote nous dépeint bien comment les codes vestimentaires furent établis. C'est l'histoire d'une reine qui aurait partagé le baiser de paix à l'église avec une courtisane richement parée. Apprenant d'une dame l'erreur qu'elle à commise, demanda au roi d'interdire à des femmes de petites vertus de porter "...de si riches toilettes, de sorte qu'on ne puisse les confondre avec les honnêtes gens." Bien sur, ce n'est qu'une anecdote, mais elle reflète une réalité; les femmes de bonnes vertus veulent se démarquer des courtisanes, et éviter que de telles erreurs se produisent.

    On voit donc apparaître au XIVe siècle toute une série de règlements visant à ségréguer les prostituées. Tout d'abord, on commence par restreindre leurs activités à l'île du Rialto, soit le quartier des affaires, et en 1360, on leur interdit de se rendre dans le Rialto Nuovo. De la même façon, on leur permet de racoler dans les ruelles, mais non sur l'artère principale du marché. A partir de cette date est également né un "hôtel public, contrôlé par la République". Ensuite, on leur interdit, à partir de 1438, de franchir le seuil des tavernes, et en 1460, un capitulaire ordonne à toutes les prostituées de rejoindre la maison, sinon elles seraient passibles de 10 livres d'amende et de 25 fustigations.

    Ce changement est évidemment tributaire de l'effervescence économique que connaît Venise à ce moment, et d'une volonté de donner au coeur de la ville un aspect digne de son prestige. D'ailleurs, en 1492, on expulse les mendiants de la paroisse pour les mêmes motifs. Ces règlements témoignent par le fait même, d'une volonté toujours plus grande pour l'État vénitien d'affirmer son contrôle sur la vie publique, et même sur la vie privée.

    Afin de vérifier que les règlements soit bien appliqués, on leurs assignaient des vêtements particuliers afin qu'on les reconnaissent et que l'on puisse sévir si jamais elles n'obéissaient pas. Dans de nombreuse villes européennes, des codes vestimentaires ont été établis, tel à Venise, ou l'on assignait les prostituées de porter un ruban de couleur jaune au cou. À Londres, on leur interdisait de porter de la fourrure ou de la soie. Les talons des souliers des prostituées étaient également limités à une certaines hauteur, à Venise, et à Sienne, elles devaient porter des souliers plats ou des pantoufles. Les souteneurs sont également "condamnés à porter un habit de couleur jaune, sous peine d'être fouettés....afin que tous puissent les reconnaître et surtout les éviter". Ces codes vestimentaires reçurent l'appuis du clergé, comme le pape Clément III le mentionnait à la fin du XIIe siècle: " harlots should dress differently from honest women".

    Conclusion

    Tout comme vous avez pu le constater, malgré les interdictions de toutes sortes, la prostitution à traversée les époques et pour devenir aujourd'hui encore le fléau à enrayer. Évidemment, on peut constater par cette brève étude que les élites de la société ont souvent prêché leurs intérêts, et que parfois, ils ne mettaient pas toujours en pratique ce qu'ils prêchaient. Certains ce sont bien sur enrichis sur le dos de la pauvre putain, mais certains ont aussi réellement fait des efforts pour améliorer son sort en dressant des programmes pour les réhabiliter. Malgré les échecs de ces mesures, de bonnes intentions les ont régies et il ne faut pas oublier que ce sont les ancêtres des programmes sociaux que l'on utilise aujourd'hui. En terminant, notons que les hommes ont souvent condamné la prostitution en public, mais que ces derniers l'ont toujours fort apprécié en privé.


    Sources et bibliographie

    A. Brundage, James. Sumptuary laws and prostitution in late medieval Italy. Journal of medieval history, 13 (Mars 1987), pp. 343-353.

    Bullough, Vern et Bonnie Bullough. Women and prostitution. A social history. Prometheus Books, Buffalo, 1987.

    Dallayrac, Dominique. Dossier prostitution. Éditions Robert Laffont, Paris, 1966.

    Decker, John F.. Prostitution: Regulation and Control. Fred B. Rotherman et Co., Littletown, 1979.

    Nadeau, Jean-Guy. Entre le fantasme et la reconnaissance. Étude pastorale de pratiques de prostitution. Thèse de Ph.D.(théologie), Université de Montréal, 1983.

    Otis, Leah Lydia. Prostitution in Medieval Society. The History of an Urban Institution in Languedoc. The University of Chicago Press, Chicago, 1985.

    Pavan, E.. Police des moeurs, société et politique à Venise à la fin du Moyen Age. Revue historique, 536 (octobre-novembre 1980), pp.241-288.

    W. Sanger, William. The History of Prostitution. Harper & Brothers, New York, 1972.

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