•   Fin de la lignée directe capétienne (1314-1328)
    Accueil > Les Capétiens Directs > Fin de la lignée directe capétienne Prec Suiv
      
     

    La descendance de Philippe IV le Bel

    Le roi Philippe le Bel a eu quatre enfants qui atteindront tous l'âge adulte :

    • Louis X, l'aîné, avait un caractère difficile qui lui valut le surnom de "Hutin" : il épousera Marguerite de Bourgogne, fille de Robert de Bourgogne et d'Agnès, elle-même fille de Saint Louis. Altière et un rien frondeuse, cette jolie jeune femme aimait la vie.
    • Philippe V le Long, prince intelligent, épousera Jeanne d'Artois, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois.
    • Charles IV le Bel a une personnalité plus effacée : il épousera Blanche, la soeur de Jeanne d'Artois, plus frivole que cette dernière et facilement influencée par sa belle-sœur Marguerite.

    Ces jeunes femmes donnaient à la cour un air de gaieté très apprécié, qui contrastait avec l'austérité du roi et de son entourage.

    • Isabelle de France (surnommée la Louve de France), seule fille de Philippe IV le Bel, épousera le roi d'Angleterre Édouard II mais n'aura pas une vie conjugale enviable : elle est délaissée par son époux (qui préférait les jeunes pages), et vivra au vu et au su de tous avec son amant, le baron Roger Mortimer.

      La mort du roi anglais en 1327 et le trop jeune âge de son fils Édouard III lui permettront d'exercer avec son amant une régence de fait. Mais en 1330, Édouard III reprend le pouvoir, fait exécuter Mortimer et reléguera sa mère au château de Norfolk où elle mourra en 1358.


    Sophie Marceau joue le rôle d'Isabelle dans le magnifique film "Braveheart" de Mel Gibson

    L'affaire de la Tour de Nesles

    Le drame éclate au printemps 1314 : le roi Philippe le Bel a 46 ans, se sent décliner dangereusement et voit l'avenir de la monarchie d'un œil pessimiste.

    Les princesses adultères :

    La fille de Philippe le Bel, Isabelle, reine d'Angleterre, indique au roi qu'elle a vu deux chevaliers, les frères d'Aunay, arborer les aumônières qu'elle avait offert à ses belles-soeurs. Elle affirme que ces derniers passent leur temps avec les princesses.


    Plaque indiquant l'emplacement
    de la Tour de Nesles Quai Conti

    Le roi décide de faire mener l'enquête : les épouses de ses trois fils, Marguerite de Bourgogne, reine de Navarre, Jeanne et Blanche de Bourgogne, les deux soeurs mariées à Philippe et Charles, sont vite reconnues coupables d'adultère. Il apparaît qu'elles avaient coutume de se livrer à la débauche en plein Paris, dans la Tour de Nesles, au bord de la Seine.

    Le scandale blesse cruellement l'amour-propre de ce roi profondément pieux qui, d'après le témoignage des contemporains, restera chaste après la mort de son épouse Jeanne de Navarre, survenue 9 ans plus tôt.

    Qu'est-ce que "la Navarre" ? Situé dans l'actuel département des Pyrénées-Atlantique, ce territoire sera rattachée à la France en 1284.

    Le sort des princesses :

    Les 3 princesses sont jugées en avril et les châtiments sont les suivants :

    • Marguerite, 24 ans, est condamnée à être tondue, vêtue d'une robe grossière et emprisonnée à Château Gaillard : elle occupera une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon, et décédera peu après.
    • Blanche, 18 ans, subira le même sort que Marguerite, mais sera un peu mieux traitée dans un cachot "enfoncé dans la terre" : elle sera ensuite transférée à Gavray, en Normandie, et obtiendra l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Elle meurt en 1326, à l'abbaye de Maubuisson.
    • Jeanne, 20 ans, est déclarée moins coupable du fait qu'il lui aurait été délicat de dénoncer sa soeur et sa belle-sœur. Elle est enfermée au château de Dourdan.

    La Tour de Nesles

    L'affaire d'adultère des brus de Philippe le Bel est souvent appelée à tort "Scandale de la tour de Nesles".

    L'hôtel de Nesles a bien existé : il a été offert en 1319 à Jeanne par Philippe V le Long, mais n'a pas été le théâtre de ces événements. Jeanne l'occupera seulement après la mort de son époux.

     

     


    Cette gravure montre la Tour de Nesles telle qu'elle était juste avant sa démolition en 1665. Elle a laissé place à l'Institut de France et à la bibliothèque Mazarine

    Le sort des amants :

    Les frères d'Aunay sont aussitôt arrêtés et subissent "la question" : ils avouent sans tarder et après un rapide jugement à Pontoise pour crime de lèse-majesté, ils sont exécutés dans le foulée en place publique. Leur supplice est épouvantable : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus au gibet. Dans le mouvement, quelques valets, accusés de complicité, sont également sacrifiés.

    Au-delà de l'affront fait à la famille royale, ce crime était une atteinte aux institutions du royaume plus encore qu'à la morale: il mettait tout simplement en péril la dynastie capétienne.

    • quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ?
    • comment sacrer et donner l'onction divine à un roi qui n'aurait pas été, sans équivoque possible, le fils du roi précédent ?

    Les implications politiques étaient si graves que le châtiment se devait d'être exemplaire.

     

     

    Les Rois Maudits

    Cet enchaînement de drames à la cour royale a fait l'objet d'une célèbre traduction romanesque par Maurice Druon, sous le titre "Les Rois Maudits" :

    • Le Roi de Fer (Philippe le Bel)
    • La Reine Étranglée et Les Poisons de la Couronne (sous le règne de Louis X)
    • La Loi des Mâles (décrit l'impuissance des jeunes pour accéder à la couronne)
    • La Louve de France et Le Lis et le Lion (Philippe VI de Valois vaincu par Edouard III d'Angleterre)
    • Quand un Roi perd la France (le Prince Noir d'Angleterre fait prisonnier le roi de France Jean II le Bon)

    A propos de ce roman historique, l'auteur dit avoir pour maxime "de ne jamais transiger avec la vérité historique mais de prendre hardiment parti dans l'hypothèse".

    L'affaire de la Tour de Nesle est devenue une légende sulfureuse au fil des ans : un mythe renforcé encore par le destin des trois héroïnes.

    Les derniers capétiens directs

    • Louis X le Hutin succède à la mort de Philippe IV le Bel en 1314, juste après l'affaire de la Tour de Nesles : il avait déjà eu une fille avec Marguerite de Bourgogne, Jeanne (future reine de Navarre et mère de Charles le Mauvais).
      La mort rapide de Marguerite dans sa prison (probablement une exécution) permet à Louis X de se remarier avec Clémence de Hongrie. Il manque d'envergure dans l'exercice du pouvoir et ne parvient pas à juguler les revendications des grands féodaux frustrés par la monarchie absolue qu'était parvenu à imposer Philippe le Bel. Il cède en rétablissant de nombreuses "bonnes coutumes" de Saint Louis, comme lui demandait son oncle Charles de Valois. Il doit son qualificatif à son mauvais caractère, "Hutin" signifiant "querelleur".
      Il n'y aura qu'un enfant posthume, Jean 1er, qui ne vivra que 5 jours, le règne le plus court de l'histoire de France !

    La condamnation d'Enguerrand de Marigny :

    Il a été l'un le plus fidèle conseiller financier de Philippe le Bel, mais suite à des hausses de prix, les nobles se révoltent. Louis X opte pour la négociation et fait habilement porter la responsabilité de la situation sur Enguerrand de Marigny : il est jugé sans avoir le droit de prendre la parole pour se défendre et sera pendu dans la foulée au gibet de Paris en 1315 (Charles le Valois ne souhaite sans doute pas qu'il évoque ses dettes). Des voleurs descendront son cadavre pour le dépouiller, mais il sera "re-pendu" ... et y restera exposé 2 ans selon la coutume !

    Après la mort de Louis X, sa mémoire sera réhabilitée et il sera dignement inhumé. En 1475, le roi Louis XI élève même un mausolée sur son tombeau, qui sera profané à la Révolution.

    • Philippe V le Long succède à son frère Louis X Le Hutin en 1316. Il doit évincer son oncle Charles de Valois qui s'était auto-proclamé régent, et n'a pas de mal à utiliser l'affaire d'adultère pour écarter sa nièce Jeanne de la succession au trône. Il se justifie par une interprétation erronée de la loi salique interdisant aux femmes de coiffer la couronne de France. Il est énergique et se distinguera en organisant des assemblées ou états généraux dans le but pacifier le royaume.
      Jeanne d'Artois, son épouse réhabilitée, ne lui donnera "que" trois filles et aucun garçon. Il est atteint de fièvres en août 1321 et se consume lentement avant de mourir 5 mois plus tard.
    • Charles IV le Bel monte à son tour sur le trône à la mort de son frère en 1322 : attaché à Blanche, malgré l'affront, il vit douloureusement sa disgrâce. Les deux époux s'accordent sur l'obligation politique d'annuler le mariage. Charles se souvient que la mère de son épouse, Mahaut d'Artois, était sa marraine et, par là même ... sa "mère spirituelle" : son épouse Blanche était donc en quelque sorte "sa soeur" ! Cette clause de parenté spirituelle étant un motif de nullité prévu par le droit canonique, il peut se remarier avec Marie de Luxembourg.
      Mais cette 2ème épouse, enceinte, meurt prématurément et Charles épouse Jeanne d'Évreux, sa cousine : nécessité faisant loi, il faut bien que le Ciel s'accommode de cette autre parenté !!!
      Le roi, qui meurt en 1328, n'aura pas plus de chance avec cette 3ème épouse : elle lui donne une fille qui meurt prématurément puis une fille posthume. Sa personnalitémédiocre fera dire que "ce roi régna grand temps sans rien faire".

    Ainsi troublées furent les destinées conjugales des derniers représentants des Capétiens directs : si Marguerite de Bourgogne n'avait pas si gravement fauté, peut-être aurait-elle donné un fils à Louis X, assurant ainsi la continuité de la dynastie !

    Ces événements permettent également à Charles de Valois, oncle des monarques, de s'immiscer dans les affaires du royaume et d'octroyer aux grands vassaux certaines prérogatives ôtées par son frère Philippe le Bel.

     

    La fin des capétiens directs : une grave crise de succession

    A la mort de Charles IV en 1328, faute d'héritier mâle en ligne directe, trois compétiteurs se disputent la succession :

    • Philippe comte d'Evreux, roi de Navarre : petit-fils de Philippe III et neveu de Philippe le Bel.
      Il a épousé sa cousine Jeanne de Navarre (fille du roi Louis X) : il revendique la couronne au nom des droits de sa femme qu'on a jadis écarté du trône au nom de la Loi Salique. Mais cette loi ayant été entérinée comme loi successorale en France, Philippe ne peut qu'être écarté !
    • Edouard III, roi d'Angleterre : fils d'Edouard II et d'Isabelle de France, fille de Philippe-le-Bel.
      A la mort de Charles IV, il est le plus proche héritier mâle de la couronne de France et donc celui qui a objectivement les droits les plus valables.
      Mais le patriotisme français refuse un roi anglais, bien que : Philippe, comte de Valois : petit-fils de Philippe III, fils du comte Charles de Valois et neveu de Philippe le Bel.
      • la noblesse anglaise soit de langue et de culture française,
      • il soit descendant des normands avec Guillaume le Conquérant et des angevins (d'Anjou) avec les Plantagenêts.

    • Prenant la suite de son père, il est le chef de file des grands féodaux pairs de France.

    (En vert les prétendants au trône et en bleu les derniers rois capétiens)

    Les capétiens valois

    La noblesse du royaume donnera le trône au représentant de la branche cadette des Valois : le neveu de Philippe le Bel (cousin du dernier roi) deviendra roi sous le nom de Philippe VI de Valois.

    Ainsi naîtra la branche des Capétiens Valois qui durera jusqu'en 1589 avec la mort d'Henri III : suivra ensuite la branche des Bourbons avec Henri IV, qui se maintiendra jusqu'en 1791 avec la déposition de Louis XVI.

    Cela excitera la rancoeur du roi d'Angleterre Edouard III, à l'origine de la guerre de Cent Ans !

     

     
    La suite ...
    Fin ... provisoire du site : retour accueil  

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   Philippe IV le Bel, le roi organisateur (1285-1314)
     

    Accueil > Les Capétiens Directs > Philippe IV le Bel, le roi organisateur

     
    Prec Suiv
      
     

    Philippe IV le Bel, fils et successeur du roi Philippe III le Hardi, est élu roi à 17 ans en 1285.

    Nous allons voir que son règne est marqué par un accroissement de l'autorité royale, un affranchissement de l'autorité pontificale, un développement de l'administration et une extension du domaine sous contrôle royal.

    Vers une monarchie de plus en plus administrative et centralisée

    Le roi s'entoure de conseillers compétents qui jouent un rôle décisif dans sa politique : ces légistes, déjà apparus sous Philippe Auguste, sont formés au droit romain et tentent de faire évoluer la monarchie féodale (dont les pouvoirs sont limités par ceux des vassaux) vers une monarchie absolue. Cette centralisation avait en fait été amorcée par son grand-père, Saint Louis.

    Le roi est entouré de ses héritiers : à droite, sa fille Isabelle, qui va épouser le roi d'Angleterre Edouard II. De chaque côté, les fameux conseillers légaux du roi, les légistes, qui venaient au début de la petite noblesse, puis de la bourgeoisie ou de la noblesse de robe (qui correspond aux personnes ayant acquis leur titre de noblesse grâce à certaines fonctions).

    Parmi les légistes les plus influents, on peut citer Guillaume de Nogaret et Enguerrand de Marigny.

    Guillaume de Nogaret


    Sceau de Guillaume de Nogaret

    Homme de loi originaire du Languedoc, Guillaume de Nogaret est professeur de droit romain à l'université de Montpellier avant d'entrer au service de Philippe le Bel vers 1292 : il est conseiller du roi en 1295 et garde du sceau en 1307 et dirige la politique royale dès le début du XIVe.

    La part la plus importante de son action politique est son engagement pour la défense, la définition, voire l'extension des droits du roi à l'intérieur de son royaume : c'est pourquoi il est qualifié de "légiste" du roi, avec une réputation d'intransigeance et d'efficacité, qui ne lui ont guère apporté la popularité !

    L'administration du royaume, limitée auparavant à la cour du roi, se subdivise en 3 sections :

    • Le Grand Conseil : examen des dossiers politiques,
    • Le Parlement : chargé de la justice,
    • La Chambre des Comptes, spécialisée dans les affaires financières :
      • établit des taxes pour les exportations,
      • soumet les terres de l'église à une redevance (les décimes),
      • introduit une taxe pour toute vente,
      • réalise des manipulations monétaires en changeant le poids ou le taux des métaux précieux des pièces sans en changer la valeur.

    Ces opérations étaient justifiées par l'ambitieuse politique royale et non par une volonté de gain personnel, mais ont toutefois rendu Philippe le Bel très impopulaire en son temps.

    Enfin, Philippe le Bel a initialisé la tenue d'assemblées formées de représentants des 3 classes : clergé, noblesse et bourgeoisie. Ces assemblées, ancêtres des "états généraux", n'étaient réunies que dans des circonstances graves et avaient en fait un pouvoir bien réduit : le roi et ses conseillers n'attendaient qu'une approbation des propositions présentées, et ainsi l'appui moral des sujets importants du royaume.

    Zoom du sceau de mariage

     


    Sceau royal

    Sous le règne de Philippe le Bel, la France s'écarte donc des traditions féodales en se dotant d'une administration "moderne".

    Mais ces évolutions sont à l'origine de révoltes car :

    • la centralisation monarchique mécontentait les grands seigneurs,
    • les nouveaux impôts dressaient les bourgeois contre le pouvoir,
    • les paysans, accablés de taxes diverses, se révoltent : c'est ce que l'on nomme les "jacqueries" qui enflammeront les campagnes.

     

    Conflit avec la papauté

    Depuis le début de la dynastie capétienne, les monarques avaient développé de bonnes relations avec la papauté, mais 2 facteurs vont initialiser le conflit :

    • Incité par ses légistes, Philippe le Bel aspire à être le maître absolu en son royaume et à rejeter toute tentative d'intervention extérieure,
    • Le Pape Boniface VIII, à l'inverse, cherche à imposer les principes de la théocratie pontificale en contrôlant les monarchies occidentales : il rêve d'un empire chrétien unifié sous la direction d'un souverain religieux :
      " il y a 2 glaives : le spirituel et le temporel. Le glaive spirituel est dans la main du Pape ; le temporel dans la main des rois. Mais les rois ne peuvent l'utiliser qu'au service de l'église et selon la volonté du Pape. Et si le glaive temporel dévie de sa route, c'est au glaive spirituel de le juger ".

    Une 1ère querelle éclate lorsque Philippe le Bel impose en 1296 une taxe pour faire payer le clergé : le Pape, après s'y être opposé, a été obligé de céder.

    Statue de Boniface VIII du XIVe, Bologne


    Portrait de Boniface VIII d'après une fresque murale à Saint-Jean de Latran.

    En 1301, le Pape dresse un réquisitoire sévère contre la politique de Philippe le Bel après que ce dernier ait fait arrêter un évêque : il invite tous les évêques à "préparer la réformation du royaume et la punition du roi de France".

    Philippe le Bel, menacé d'excommunication, riposte en 1302 en réunissant l'assemblée des Trois Etats pour confirmer sa position et réclamer la déposition du Pape par un concile.

    Les évêques français soutiennent le roi par gallicanisme (pour ne pas dépendre du Pape plus que du roi) : la querelle atteint alors un point de non retour.

    L'attentat de Anagni

    Philippe le Bel décide alors, sur conseil de Guillaume de Nogaret, de faire arrêter le Pape !
    Ce dernier, aidé par des toscans, se rend dans la petite ville d'Anagni le 7 septembre 1303 où le Pape passait l'été : il est menacé et injurié par Guillaume de Nogaret qui somme le pontife de le suivre à Lyon.

    Boniface VIII se serait alors défendu en criant : "Voilà mon cou, voilà ma tête ; je mourrai, mais je mourrai Pape" en traitant Guillaume de Nogaret de "fils de Cathare".


    Eglise d'Anagni en Italie
    Des cavaliers romains aidés par la population impressionnée par le courage du vieillard (Boniface est alors âgé de 60 ans) prennent sa défense et Nogaret quitte la ville. Très affecté par cette humiliation et épuisé, le Pape meurt un mois après en 1303.
    Mort de Boniface VIII
     
    Palais des Papes en Avignon
    Ses successeurs, Benoit XI puis Clément V, vont cesser cette lutte contre la royauté française. Redoutant les sentiments " anti-français " à Rome, Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, s'établit à Avignon en 1309 (ville partiellement pontificale depuis 1277) et ses successeurs y resteront jusqu'en 1376.

    En savoir plus sur le Palais des Papes


    La victoire de Philippe le Bel confirme l'indépendance absolue des rois chrétiens à l'égard de la papauté.

     

    Extension du domaine royal

    Philippe le Bel, dans le cadre de son dessein de monarchie absolue, mène une politique d'extension du domaine royal et d'assujettissement de la grande féodalité :

    • il prend le contrôle du comté de Champagne suite à son mariage avec Jeanne de Navarre-Champagne, fille unique d’Henri Ier, roi de Navarre et comte de Champagne (Jeanne était orpheline et avait hérité des domaines de son père en souveraine).
    • il achète en 1286 le comté de Chartres,
    • les bourgeois de Lyon, impressionnés par la puissance et le prestige de la royauté, se placent sous la tutelle du roi en 1312.

    La dure conquête (partielle) de la Flandre ...

    Le roi envahit la Flandre en 1297 (le comte de Flandre était l'un des derniers grands féodaux allié au roi d'Angleterre), mais Philippe le Bel va subir par la suite 2 échecs :

    • Les Matines de Bruges :

    Au petit matin du 18 mai 1302, à Bruges, des insurgés en armes pénètrent dans une garnison française de la ville et abordent les occupants en leur demandant de répéter après eux : «Schild of vriend ?» (Bouclier ou ami ?) : il est impossible à qui n'est pas natif des Flandres de prononcer correctement cette expression. C'est ainsi que les 1000 soldats de la garnison française sont démasqués les uns après les autres et assassinés au pied de leur lit. Cette journée a été appelée «Mâtines de Bruges» par analogie aux «Vêpres siciliennes» qui chassèrent 20 ans plus tôt les français de Sicile.

    • Bataille des éperons d'or :

    Comme si cet avertissement ne suffisait pas, les chevaliers français, commandés par Robert d'Artois, sont honteusement battus par les milices communales le 11 juillet 1302 à la «bataille des éperons d'or», près de Courtrai. La chevalerie française est écrasée à Courtrai par les milices communales flamandes (il s'agit d'un tournant dans l'histoire militaire : des fantassins l'emportent sur des cavaliers pour la 1ère fois depuis 10 siècles !)

    Le roi obtient enfin sa revanche en 1304 par la victoire de Mons-en-Pelève : il prend alors le contrôle des châtellenies de langue française : Lille, Douai et Béthune.

    Victoire de Mons en Pelève

     

    Sous le règne de Philippe le Bel, la France consolide ainsi ses frontières.

     

    Suppression de l'Ordre du temple

    Philippe le Bel avait constamment besoin d'argent pour faire la guerre : en plus de lever des taxes sur le clergé, il expulsera les Lombards et les Juifs puis confisquera leur biens.
    Ces opérations n'apportant pas suffisamment d'argent, il s'attaque donc aux Templiers :

    • il fait arrêter sur son ordre tous les Templiers au matin du vendredi 13 octobre 1307 au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret,
    • il confisque ensuite tous leurs biens qu'il convoitait depuis longtemps,
    • il fait dissoudre par le Pape l'ordre des Templiers en 1312,
    • suite à un faux procès durant lequel les templiers seront interrogés sous la torture par les commissaires royaux, il fera brûler 50 templiers dont le Grand Maître Jacques de Molay en 1314.

    Le prétexte donné est l'hérésie et l'immoralité : en fait, leur richesse considérable et leur pouvoir croissant inquiètent le pouvoir, qui redoute la création d'une milice papale.

    L'ordre du Temple est né en Terre Sainte en 1119 après la 1ère Croisade, à l'initiative du chevalier champenois Hugues de Payns qui voulait protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem.

    En savoir plus sur l'Ordre du Temple

     

    En 1314, Philippe le Bel meurt : la paix règne dans son royaume qui abrite entre 15 et 20 millions d'habitants, les frontières sont bien gardées et les féodaux sont maintenus dans l'obéissance : le roi devient enfin plus un vrai souverain qu'un suzerain.

    Avec ses 3 fils adultes en bonne santé, la survie de la dynastie capétienne ne semble poser aucun souci : mais l'impensable se produit ... et la longue chance successorale qui durait depuis 996 se termine et fera entrer la France dans la "Guerre de Cent Ans".

    Gisant de Philippe le Bel
    Merci à Serge Santos qui m'a fourni cette photo !

      

    Sources : http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_7.htm

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   Saint Louis, le roi chrétien
    (1226 - 1270)
     

    Accueil > Les Capétiens Directs > Saint Louis, le roi chrétien

     
    Prec Suiv
     

     
     

    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisitions'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

     sources : http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_6.htm
     
     
     
     

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   Saint Louis, le roi chrétien
    (1226 - 1270)

    Accueil > Les Capétiens Directs > Saint Louis, le roi chrétien

    Prec Suiv

    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisitions'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

    La suite ...
    Philippe IV le Bel, le roi organisateur

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   Saint Louis, le roi chrétien
    (1226 - 1270)
     

    Accueil > Les Capétiens Directs > Saint Louis, le roi chrétien

     
    Prec Suiv
     

     
     

    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisition s'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

     
    La suite ...
      Philippe IV le Bel, le roi organisateur  

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   Philippe Auguste, un roi conquérant et organisateur
    (1180 - 1223)
     

    Accueil > Les Capétiens Directs > Philippe Auguste

    Prec Suiv

    Une difficile succession

    A partir de 1180, Philippe Auguste succède à son père Louis VII : il n'a que 15 ans et est encerclé de principautés théoriquement vassales mais en réalité indépendantes et arrogantes vis à vis du pouvoir royal.

    Henri II, son "rival vassal" possédait la Normandie, l'Anjou, le Maine, tout le territoire marqué en jaune sur la carte ci-contre.

    L'héritage du roi de France, en vert sur le carte, est donc plus que limité et très fragile : contrairement à son père Louis VII, il va se consacrer en priorité à affirmer son pouvoir en agrandissant son royaume.

    Domaine royal français au
    début du règne de Philippe Auguste

    Poursuite d'une guerre d'influence

    Manquant d'une solide armée, Philippe Auguste décide d'affronter l'Angleterre : il n'a alors qu'une seule possibilité, exploiter les dissensions entre le tyrannique roi d'Angleterre Henri II et ses 4 fils , dont Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre.
    Par un subtil et périlleux double jeu, sa stratégie consiste à opposer les fils au père, puis divise les frères entre eux.
    Mais la mort de deux des fils suivie par la mort d'Henri II en 1189 va mener naturellement Richard Coeur de Lion sur le trône d'Angleterre : il ne reste comme atout au roi de France que le dernier fils Jean sans Terre (ainsi nommé car il n'hérite d'aucun territoire) pour poursuivre sa stratégie.

    Echec de la 3ème croisade … et la poursuite du conflit anglo-français

    Le sultan Saladin, maître musulman d'Egypte, a repris Jérusalem en 1187 : les 3 grands souverains d'Occident ne peuvent pas se soustraire à cette nouvelle croisade car les chrétiens n'ont plus la possibilité de visiter le Saint Sépulcre.

    Les rois Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion et l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse rassemblent leurs contingents à Vézelay en 1190 et font le "votum crusis" (voeu de croisade).

    Saladin, le danger des croisés

    Saladin est un homme redouté : il sera parvenu à prendre le contrôle de l'Egypte en 1169, puis de la Syrie en 1174 afin d'assurer l'unité de l'Orient Musulman pour mieux repousser les Occidentaux. Il est donc considéré comme un danger pour les états latin d'Orient. En savoir plus sur Saladin et sur sa progression

    Philippe Auguste, roi de France
    Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre
    Frédéric Barberousse, empereur d'Allemagne

    Pour la 1ère fois, les armées française et anglaise arrivent par la mer : la route de terre des croisades, longue, pénible et périlleuse du fait de la traversée de l'Asie Mineure (Turquie actuelle), est alors définitivement abandonnée. Le royaume de Chypre est développé pour former une base arrière aux croisés et ouvrir ainsi la voie maritime vers la Terre Sainte.


    Navire de transport, ici aux couleurs du Temple, sur lequel s'entassaient hommes et vivres pour les croisades.

    La muraille de Philippe Auguste

    Avant son départ en croisade, Philippe Auguste fait construire pour défendre Paris une véritable muraille entourant Paris : plus de 5km sur 3m d'épaisseur et 9m de hauteur !

    En savoir plus

    Suivant la vallée du Danube, l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse se noie en traversant une rivière en Asie Mineure et son armée se disloque progressivement : il ne reste donc en lice plus que les armées française et anglaise pour poursuivre cette croisade.

    La mésentente entre les souverains ne tarde pas à être préjudiciable à l'efficacité de l'expédition : seule la ville de Saint-Jean-d'Acre est reprise en 1191 au terme d'un siège de 2 ans.

    Prétextant une maladie, Philippe Auguste rentre en France en 1191 pour continuer sa guerre d'influence contre les anglais en exploitant les tensions entre Jean sans Terre et Richard Coeur de Lion qui est resté en Terre Sainte.

    Ce dernier, inquiet de la collusion entre Philippe Auguste et Jean sans Terre, décide de rentrer 14 mois plus tard sans parvenir à reprendre la Ville Sainte : il négocie en 1192 avec Saladin au titre du traité de Jaffa :

    • la reconnaissance des conquêtes des croisés, soit une mince bande côtière entre Tyr et Jaffa,
    • la liberté de pèlerinage sur les Lieux Saints pour les chrétiens.

    Victime d'un naufrage sur la route du retour, il est fait prisonnier par l'empereur d'Autriche qui le livre à l'empereur d'Allemagne, soudoyé par le roi de France : Philippe Auguste est donc soulagé par l'absence de son rival et obtient de Jean sans Terre la rétrocession de la Normandie et d'autres territoires.

    Contexte de Robin des Bois

    La fameuse histoire de Robin des Bois et de ses acolytes dans la forêt de Sherwood se situe dans ce contexte du prince Jean sans Terre tyrannique qui, au nom de l'intérim de son frère, le roi Richard Coeur de Lion retenu prisonnier, confisque de nombreux biens.

    Cette histoire apparaîtra en Angleterre au XVI et connaîtra de nombreuses versions, dont celles de l'auteur Howard Pyle ou de Walter Scott, puis le dessin animé de Walt Disney en 1973.

     

    Une guerre ouverte contre les anglais … et la victoire de Bouvines !

    La situation va s'assombrir pour le roi de France car Aliénor obtient la libération de son fils Richard Coeur de Lion en 1194 au bout de 14 mois de détention : ce dernier va le harceler de combats et le réduire aux abois au bout de quelques victoires. Mais la mort de Richard Coeur de Lion en 1199 (il reçoit un carreau d'arbalète en assiégeant le château de Châlus dans le Limousin, défendu par moins de 35 soldats, et succombe de la gangrène) et son remplacement par Jean sans Terre retourne la situation. (voir le site de Château Châlus).

    Richard Coeur de Lion

    Fils d'Henri II de Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, il acquière rapidement une réputation de prince ambitieux et de chevalier indomptable. Sa bravoure exceptionnelle vont lui permettre d'entrer de son vivant dans la légende puis de devenir l'archétype de roi-chevalier.

    Philippe Auguste profite du 1er prétexte (il a enlevé puis épousé de force la fiancée d'un de ses vassaux puis assassiné un de ses neveux) pour traduire par Jean sans Terre devant la Cour et le faire condamner à la saisie de ses fiefs français en 1202 : cette sentence lui donne la légitimité de s'emparer de l'Anjou, du Maine et de la Touraine et d'envahir la Normandie.

    C'est notamment la chute de Château Gaillard en 1204, suivie des autres points stratégiques sur la Seine, qui livra la Normandie au roi de France.

    Focus sur Château Gaillard

    Autres châteaux
    qui ont été le siège des
    conflits entre la royauté française
    et les Plantagenêts :

    Focus sur Château Gisors
    Focus sur le château de Chinon
    Focus sur le château de Loches
    Focus sur le château de Lavardin
    "Dramatiques comme des squelettes, les ruines ont une majesté sobre,
    une grandeur dépouillée : elles sont l'histoire figée dans la pierre"

    Il ne reste à Jean sans Terre que la Gascogne en 1206 mais il ne s'avoue pas vaincu.

    Ne pouvant supporter ces affronts, le roi d'Angleterre forme une coalition avec l'empereur germain Otton IV et les comtes de Flandre et de Boulogne qui sont en rébellion contre la royauté française.
    Le plan de Jean sans Terre semble imparable : prendre le roi de France en tenaille avec les anglais à l'ouest et les coalisés à l'est, les deux armées devant faire leur jonction à Paris.
    Le roi de France lève l'ost (service militaire dû par les vassaux à leur souverain) et met en marche 2 armées :

    • celle menée par son fils, le futur roi Louis VIII : elle écrase les anglais le 2 juillet 1214 à la Roche aux Moines,
    • celle menée par Philippe Auguste : le but est de contrer les armées de l'empereur Otton IV et des comtes de Flandre et de Boulogne, alliés des anglais.

    Les adversaires attaquent les français à Bouvines le dimanche 24 juillet 1214, enfreignant ainsi la " paix de Dieu".
    Les chevaliers français emportent la bataille aux cris de "Montjoie Saint Denis" : le combat n'aura duré que 5 heures et la bataille de Bouvines entre dans les annales de l'histoire française comme l'une des grandes victoires !

    Voir une description
    de la bataille de Bouvines

    Le lendemain, une véritable procession s'organise pour rejoindre Paris sur 300 km : les cloches sonnent et les habitants acclament le cortège vainqueur. Ferrand, comte de Flandre prisonnier, aura droit comme raillerie à cette expression restée célèbre : "te voilà ferré Ferrand".

     

    Une habile politique expansionniste

    La politique expansionniste de Philippe Auguste sera aussi servie par :

    • Un meilleur contrôle des grands seigneurs qui se rebellent contre lui : son administration va les affaiblir afin de récupérer et de rassembler des territoires français.
    • Une habile politique matrimoniale : veuf d'Isabelle de Hainaut, il épouse Ingebruge, fille du roi du Danemark avant de la répudier pour épouser Agnès, fille du Duc de Méranie.
    • Une diplomatie judicieuse qui a incité ses vassaux à faire la guerre au roi d'Angleterre pour se débarrasser de la domination anglaise.

    Par ses victoires, l'autorité et la puissance de Philippe Auguste en sortent renforcées et l'unité du pays s'affirme : l'Angleterre ne possède plus que le duché de Guyenne au sud-ouest à la fin de son règne.

    Trop occupé à défendre son autorité et à combattre les anglais, Philippe Auguste ne s'implique pas directement :

    La partie bleue foncé représente le domaine royal en 1180. Les parties en bleu clair s'y étaient ajoutées en 1223, ce qui représente un quadruplement de l'étendue du royaume français au détriment des Plantagenêts. Le royaume compte alors de 18 à 20 millions d'habitants.

     

    Royaume royal français à la fin du règne de Philippe Auguste

    Philippe aurait d'ailleurs reçu le surnom d'Auguste en raison de toutes ses conquêtes territoriales (ou tout simplement, selon une autre théorie, parce qu'il est né en Août ).

     

    Une administration forte et centralisée

    La France manque en cette fin de XIIe d'une organisation centralisée.

    Jusque là, l'administration du royaume dépendait des prévôts : ils tenaient leur charge comme une sorte de fief en refusant souvent toute docilité à l'égard du roi.
    De plus, la mainmise des vassaux sur les régions rendait peu efficace cette organisation.
    Philippe Auguste confie donc l'administration locale à des baillis ou sénéchaux : ils sont nommés par le roi, dépendent de lui et choisis parmi la petite noblesse et la magistrature. Ils sont de véritables fonctionnaires au service de l'Etat.

    Issus des collégiales royales ou des universités, ils connaissent le droit romain et savent rédiger des actes et des chartes, ce qui contribue à construire un royaume centralisé autour du pouvoir royal en diffusant les décrets royaux, en exécutant les décisions royales et en surveillant les vassaux.


    Un bailli reçoit les ordres du roi
    • Fiscalité :

    Servant le pouvoir royal avec zèle, les baillis vont contribuer à alimenter le trésor royal (gardé dans le Palais à Paris) : la fiscalité locale qui alimentait les seigneurs se substitue alors aux impôts et aux taxes royales. De plus, les communautés juives et le clergé sont lourdement imposés.
    Ainsi, le roi a enfin les moyens financiers pour conduire sa politique de centralisation et de conquête.

    Exemple : Philippe Auguste instaurera un impôt pour financer la 3ème croisade :
    la "dîme saladine", levée en 1188.

    • Justice :

    A partir de Philippe Auguste, le roi rend la justice au Parlement dont il avait exclu les grands seigneurs trop turbulents : il préfère s'entourer de conseillers qui viennent de la bourgeoisie, classe entreprenante et ambitieuse comprenant commerçants, juristes et fonctionnaires. Les magistrats du Parlement sont eux aussi des agents du pouvoir royal. Le 1er Parlement se fixe à Paris et sera suivi par d'autres implantations dans les grandes villes de province.

    Philippe Auguste a donc véritablement jeté les bases de l'État en imposant :

    • une administration centralisée et forte,
    • des instances de contrôle,
    • l'organisation d'une justice itinérante dans le royaume
    • le principe du dépôt fixe d'archives à Paris.

    Progressivement, les souverains et leurs administrateurs affirmeront donc l'autorité royale sur tout le royaume et non plus sur le seul domaine royal.

    Les sergents d'armes …
    ancêtres des gendarmes

    Philippe Auguste est à l'origine de la création de la 1ère police militaire, armée capable de faire appliquer les décisions des magistrats. Avant de partir en Terre Sainte en 1190, il institue les "sergents d'armes", placés sous l'autorité des connétables (chefs des armées). Ces derniers s'appuient sur des maréchaux (d'où le nom de maréchaussée), qui délèguent à leur tour sur des prévôts, chargés localement de contrôler les "gens de guerre".

     

    Le début des archives

    Le roi, qui se déplace beaucoup, a la mauvaise habitude de transporter avec lui les principaux documents dont il a besoin. Mais en 1194, Philippe Auguste perd durant une bataille contre le roi d'Angleterre ses archives. De cette triste expérience, il décide de conserver en un lieu sûr les archives royales : localisées au Louvre puis dans la sacristie de la Sainte-Chapelle sous Saint Louis, on y retrouve les registres des décisions royales, les traités, les hommages et les reconnaissances qui établissent les droits du souverain sur son royaume.


    Zoom

    Bilan de Philippe Auguste :

    La terminologie " France " apparaît !

    Dès 1190, la chancellerie royale emploie parfois à la place de rex Francorum , " roi des Francs ", le titre de rex Francie , " roi de France ", attestant l'unification du royaume.
    L'expression devient usuelle en 1204 et le terme de regnum Francie , royaume de France, apparaît en 1205

    Après avoir organisé l'administration et multiplié par 4 ou 5 l'étendue des possessions royales, Philippe Auguste meurt en 1223 après 43 années de règne : son royaume est le plus développé, le plus uni et le plus puissant d'Occident. Sa forte personnalité, le sentiment aigu qu'il a de la dignité royale, sa ténacité et sa capacité à savoir attendre (vertu fort peu chevaleresque) font de lui l'un des plus grands rois de l'histoire de France.

     

    Le Louvre, du château fort de Philippe-Auguste (1190)

    Le château médiéval du Louvres (à l'origine du musée actuel) a été édifié à Paris par le roi Philippe-Auguste à la fin du XIIe siècle : il comprend alors de nombreuses tours au milieu desquelles s'élève un donjon. Cette construction lui permet d'affirmer son pouvoir et positionne Paris comme sa capitale (ville que Clovis avait déjà choisie en son temps).
    Les travaux récents de restauration de la Cour Carrée et la construction de la pyramide ont permis d'effectuer des fouilles archéologiques : les fossés et les fondations du château-fort initial avec son donjon ont ainsi été découverts.

    En savoir plus sur le Louvre : d'une forteresse médiévale au musée actuel

     

    Chanson de Roland

    La Chanson de Roland composée vers 1065 est la 1ère chanson de geste française : sa diffusion sera ensuite encouragée par le roi Philippe Auguste dès la fin du XIIe pour faire concurrence à la légende du roi Arthur, revendiqué comme ancêtre par ses ennemis Plantagenêts, et qui connaît alors dans tout l'Occident un succès inouï.

    sources :http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_5.htm

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Souverains Français - De Hugues Capet à Philippe IV le Bel -
      
    Hugues Capet
     
     
    Les Capétiens directs
     
     

    Le 1er juillet 987, à Noyon, exaspérés par la faiblesse des derniers héritiers de Charlemagne, les principaux seigneurs de Francie occidentale (la France actuelle) offrent la couronne royale au meilleur d'entre eux, le comte de Paris Hugues Capet. Son sacre, deux jours plus tard, à Reims, où Clovis fut baptisé, apporte la caution divine à l'élection...

     

    Hugues Capet devient roi des Francs sous le nom de Hugues 1er. Ses descendants vont régner sans discontinuer jusqu'en 1792 (abolition de la royauté). On peut donc dire que son avènement et son sacre, bien plus que par exemple le baptême de Clovis, marquent la véritable naissance de la France. Celle-ci est d'ailleurs concomitante de la naissance de la plupart des grands États de l'Europe moderne.

     

    Les capétiens directs
     
     

     

    Hugues Capet (987-996)
     

    Robert II le Pieux (996-1031)

     

    Henri 1er (1031-1060) : une épouse russe

     

    Prudent, Henri 1er, fils et successeur de Robert II, se marie en 1051 à une princesse russe, Anne de Kiev, pour ne pas risquer l’excommunication comme son père.

     

    Philippe 1er (1060-1108)

     

    Louis VI le Gros (1108-1137)

     

    Louis VII le Jeune (1137-1180)

     

    Philippe II Auguste (1180-1223)

     

    Louis VIII le Lion (1223-1226)

     

    Le 14 juillet 1223 meurt Philippe Auguste (58 ans) après 42 ans de règne. Son fils aîné (36 ans) lui succède sous le nom de Louis VIII le Lion. Il repart dans le Midi toulousain. Après avoir ravagé le pays, il meurt sur le retour, emporté par une dysenterie aiguë.

     

    Louis IX (1226-1270)

     

    Philippe III le Hardi (1270-1285)

     

    Écrasé par le souvenir de son père, Philippe III le Hardi règne sur un royaume puissant et respecté mais où se ressentent les premiers effets de la «surchauffe» du XIIIe siècle (surpeuplement, épuisement des sols, baisse des rendements agricoles).

     

    Philippe IV le Bel (1285-1314)

     

    Philippe le Bel renforce l'administration du royaume avec le concours de conseillers issus de la bourgeoisie. Soucieux de consolider son autorité, il s'oppose au pape et jette les bases de la laïcité et de la séparation de l'Église et de l'État. Le roi confisque le duché de Guyenne à son titulaire, qui n’est autre que le roi d’Angleterre. Le conflit entre les deux souverains tourne au désavantage de la France lorsque le comte de Flandre, vassal du roi capétien, prend le parti de l’Anglais...

     

    Fin des capétiens directs (1314-1328)

    Philippe le Bel meurt le 29 novembre 1314. Marié à Jeanne de Navarre, à laquelle il est resté fidèle, le roi a eu sept enfants dont trois fils qui lui succèderont à tour de rôle :


    - Louis X le Hutin (ou le Querelleur !) n'a pas craint de faire mourir sa première femme, Marguerite de Bourgogne pour cause d'adultère (scandale de la tour de Nesle) ;mort le 5 juin 1316 à 27 ans, et son fils Jean 1er Posthume, mort à l’âge de quatre mois le 19 novembre 1316 ;
    - Philippe V le Long, mort le 3 janvier 1322 à 25 ans ;
    - enfin Charles IV le Bel, mort à 33 ans le 1er février 1328.

    Fait sans précédent depuis trois siècles : aucun des trois fils et successeurs de Philippe le Bel ne laisse d’héritier mâle. La couronne va dès lors passer à une branche cadette de la dynastie capétienne, les Valois.

      

    sources : http://acoeuretacris.centerblog.net/rub-souverains-francais--3.html

      

      

      
    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique