• Emeute de femmes en 1771 à Rambervillers contre le prix excessif du blé

     

     

    Dès 1754, on décrète la liberté entière du commerce de grain dans l’intérieur du royaume ; plus tard (1758) on encourage les défrichements, on autorise la formation (1763) de magasins de blé ; enfin, le célèbre édit de 1764 accorde la pleine liberté d’exportation des grains par navires français et l’importation par tous navires ; à la sortie le blé payait un demi pour cent de droit, et un pour cent à l’entrée.

    La liberté d’exportation était suspendue sur tout point du territoire où le blé atteignait 12 livres le resal (un resal correspondait à 117,2 l).

     
    La Halle aux blés à Paris, à la fin du XIXe siècle
    Ces excellentes mesures donnèrent dès le début de bons résultats, mais les mauvaises récoltes des années 1767, 1768, provoquèrent une hausse considérable ; le peuple s’en prit à l’exportation. Des désordres eurent lieu dans toute la France ; les parlements appuyèrent les réclamations populaires, et le 14 juillet 1770, l’exportation fut interdite. Il ne s’agissait bien entendu que de l’exportation à l’étranger, l’exportation de province à province étant permise, cependant que le gouvernement ne se gênait pas pour l’entraver.

    Le prix du blé ne diminua pas. La population affamée s’en prit alors aux « monopoleurs ». Cette fois elle n’avait pas tous les torts. Tout le monde tonnait le triste rôle du roi Louis XV dans ce qu’on a appelé le « pacte de famine » ; principal intéressé dans la trop célèbre Société Malisset, le roi permettait tout aux représentants de cette Société : le blé était-il abondant dans une province (Languedoc) ? Vite on en interdisait l’exportation dans les provinces voisines, et le grain acheté à vil prix par les agents de la Société Malisset attendait dans des magasins la hausse qui ne tardait pas à se produire ; ou bien, l’interdiction d’exportation était levée, et le blé, transporté dans une province affamée, était vendu à gros bénéfice !Emeute de femmes en 1771 à Rambervillers contre le prix excessif du blé

    Le roi suivait avec le plus grand intérêt les variations du prix des grains ; et plus d’une fois, les courtisans eux-mêmes baissèrent les yeux en voyant sur le secrétaire du roi des carnets où étaient inscrits jour par jour les prix du blé dans les divers marchés du royaume. Bien plus, enchanté des énormes bénéfices réalisés, Louis XV ne craignit pas de créer « l’office de Trésorier des grains au compte de Sa Majesté ».

     
    Les femmes se concertent
    On comprend l’émotion populaire à la divulgation de tels faits ; on s’expliquera la fréquence, la violence des émeutes : à Rambervillers, comme en mille autres endroits, la faim fit insurger la population. Le 15 juin 1771 était jour de marché en cette ville. Comme d’habitude, nombre de cultivateurs, de marchands des localités voisines étaient venus installer leurs voitures chargées de grains dans les rues réservées au marché.Emeute de femmes en 1771 à Rambervillers contre le prix excessif du blé

    La quantité de blé qui, toutes les semaines, arrivait, était suffisante à la consommation de la ville, mais ce blé était acheté par des spéculateurs étrangers, si bien que le prix s’en maintenait toujours très élevé. Ce jour-là, le vendeur élevait le prix du resal à 40 livres. Depuis longtemps, de sourdes rumeurs couraient dans la population, on criait au monopole, à l’accaparement ; les acheteurs étrangers qui venaient sur le marché pour lever des grains et les conduire dans les lieux de leur demeure, étaient surtout l’objet de la haine de la population.

    Ce qui, cette fois, mit le comble à la fureur populaire, c’est que le bruit se répandit qu’à Paris, Nancy, Lunéville, etc., le blé se vendait à un prix fort au-dessous de celui qu’on proposait... Au moment où les acheteurs allaient prendre livraison du blé, trois cents femmes, arrivant de divers côtés, suivies et secondées par leurs hommes envahirent le marché au grain, en chassèrent les acheteurs ; ceux-ci voulurent résister. Mal leur en prit, les maris accoururent au secours de leurs femmes, et « les leveurs étrangers », fort maltraités, durent au plus vite prendre la fuite...

     
    Après la saisie du blé par les femmes, le marché reprend son cours
    Maîtresses de la place, les femmes entourent les vendeurs, s’emparent de leurs blés, et le vendent à raison de 25 livres le resal, sans s’embarrasser du prix de 35 à 40 livres qu’en voulaient avoir les vendeurs, qui touchèrent le prix réduit. Plus de 300 reseaux furent vendus ainsi. Ce cours forcé établi, on voulut obliger les boulangers à proportionner le prix du pain au nouveau cours de 25 livres. On tenta même de faire main basse chez tous les marchands de blés bourgeois de cette ville et d’en enlever les grains au prix qu’ils jugeront à propos d’y mettre.

    La municipalité, aidée de quelques hommes de la maréchaussée, essaya de résister ; mais en vain. Elle n’avait d’autre arme à opposer que la voie de remontrance ; pourtant elle parvint à empêcher la saisie du blé des négociants de la ville, et à sauver les boulangers d’une perte assurée en faisant sentir aux mutinés que dans ce désordre les boulangers n’avaient pu s’approvisionner au prix de 25 livres.

    Elle rédigea sur le champ un procès-verbal des désordres qui venaient d’éclater : « Ces voies de fait, concluaient les édiles d’alors, contraires au bien public, capables d’éloigner tous marchands de grains des marchés de cette ville et d’en empêcher l’approvisionnement, d’autoriser le peuple en toute autre circonstance à se mutiner et à mépriser toutes les règles, ne paraissent pas aux soussignés de nature à être oubliées, et les laissent dans l’embarras de trouver le moyen d’y remédier et d’en prévenir les suites, pourquoi ils en ont dressé le présent procès-verbal pour servir ce que doit... »

    Emeute de femmes en 1771 à Rambervillers contre le prix excessif du bléLa Cour souveraine de Lorraine et de Barrois s’empressa de prévenir le retour de tels désordres ; le 18 juin, un détachement de cavalerie commandé par Nicolas Valdajol, vint occuper la ville et sans doute aider à la répression ; pourtant les archives sont muettes à cet égard et nous ne savons si celle-ci fut sévère, comme dans bien d’autres endroits.

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  • Étienne Jeaurat, Le transport des filles de joie de l'Hôpital, 1755, musée Carnavalet

    Du XVIIe au XIXe siècle, la période moderne est marquée par la volonté de lutter contre la prostitution. Parfois les mesures visent son éradication, par l’emprisonnement ou le bannissement. Mais beaucoup de ces mesures sont assez vite oubliées ou pas du tout appliquées. Certains comportements sont nouveaux : des asiles s’ouvrent pour les femmes repenties, que vont bientôt rejoindre celles que l’on considère comme risquant de tomber dans la prostitution parce que pauvres et célibataires. Des ordonnances précisaient même de n’admettre que les jolies filles, les laides « n’ayant pas à craindre pour leur honneur ». L’Angleterre, puis l’Espagne, créent de tels établissements. En 1658, Louis XIV ordonne d’emprisonner à la Salpêtrière toutes les femmes coupables de prostitution, fornication ou adultère, jusqu’à ce que les prêtres ou les religieuses responsables estiment qu’elles se sont repenties et ont changé.

    C’est alors la première fois en Europe que la prison sert de punition : elle ne servait auparavant que pour garder les accusés jusqu’à leur procès ou les condamnés jusqu’à leur départ pour l’exil ou le bagne.

    L’Angleterre commence à déporter aux Antilles les filles des maisons fermées : elles sont 400 après la fermeture des maisons de Londres en 1650 ; on estime à 10 000 celles qui rejoignent de force l’Amérique de 1700 à 1780. L’aristocratie européenne semble particulièrement violente dans sa façon de vivre la sexualité et, contrairement au Moyen Âge, on a pour ces siècles des récits de brutalité dans les établissements où orgies, coups, flagellation, débauche de mineurs sont courants.

      

    La société dans son ensemble est caractérisée par la violence sexuelle et, dans les campagnes comme dans les villes, des bandes organisées attaquent les femmes isolées pour des viols collectifs accompagnés de sévices.


    Dans les Pays-Bas autrichiens, l'Église prend une place plus importante dans la vie sociale et tend à réprimer ceux qui agissent à l'encontre de la morale. Contrairement à aujourd'hui, la prostitution concernait essentiellement les femmes qui se produisaient en public devant des hommes, avec ou sans rapport sexuel. Il est important de re­marquer que la notion d'argent n'a pas de sens pour donner une définition de la prostitution aux Temps Modernes, les rapports étant soit gratuits, soit rétribués. La prostitution était avant tout un crime contre la morale.

      

     Bien qu'au Moyen Âge les autorités ferment les yeux sur cette pratique, elles tentèrent de la canaliser avec des mesures et dans des endroits bien délimités tout au long des XVe et XVIIIe siècles. Il faut remarquer que les mesures deviennent beaucoup plus sévères à partir du XVIIe siècle. Selon les historiens Jos Monballyu et Nanouche Heeren, cela est dû à « (...) l'em­bourgeoisement, et la pudibonderie qui l'accompagne (...) ». À Bruxelles, jusqu'à la fin du XVIe siècle, la prostitution se déroulait plus ou moins librement dans plusieurs quartiers.

      

    PEINTRES XIXè siècle

      

      

      

      

      

      

      

      

    Toutefois, les autorités de la ville ont été obligées de la limiter à deux rues et à interdire le racolage tant le phéno­mène avait pris de l'ampleur. Les prostituées qui ne respectaient pas ces règles étaient emprison­nées, placées sur l'échafaud, flagellées ou encore bannies, ce qui est général dans la plupart des villes des Pays-Bas. L'humiliation était pour les échevins un moyen efficace pour lutter contre ces infamies. Cependant, les résultats étaient plus que médiocres.

      

    Les femmes bannies revenaient par une autre porte et celles qui n'avaient plus d'honneur n'accordaient aucune importance à l'humilia­tion. Le même sort était réservé aux tenanciers de bordel, même si ceux-ci devaient également ré­gler une amende. C'est pourquoi la ville de Bruxelles créa au milieu du XVIIe siècle une « Cruysca­pelle » destinée à enfermer les femmes de mœurs légères.

     La pratique selon laquelle il fallait en­fermer les prostituées dans une cage sur la place publique pour que les passants la fassent tourner, comme c'est le cas à Amsterdam, a vite été rejetée par le magistrat de la ville parce qu'ils trouvaient cette mesure trop indécente, non pas pour la prostituée enfermée, mais pour l'ordre public troublé dû au comportement de celles-ci après ce châtiment2.

    Le rôle joué par l'Église et particulièrement ambigu. D'une part, et ce, depuis Saint-Au­gustin, elle voit la prostitution comme un mal inévitable qu'on ne peut enlever d'une société sous peine d'avoir d'autres maux. D'autre part, par son obligation morale, elle réprime à l'aide de ses tri­bunaux ecclésiastiques non pas les prostituées, mais les tenanciers et autres entremetteurs au nom de la morale conjugale.

      

     Dans l'archevêché de Malines, dont dépend notamment la ville de Bruxelles, l'archevêque avait également le droit de bannir des habitants, ce qu'il fit à plusieurs re­prises lorsque le proxénétisme se faisait trop bruyant et dérangeant dans un quartier.

      PEINTRES XIXè siècle

    Cependant, nous remarquons que les différentes autorités restaient très laxistes par rapport aux nombreuses plaintes déposées par les curés des paroisses de la capitale, surtout par ceux du Finistère, leur de­mande n'ayant pas été suivie parce qu'elle était exagérée et parce que la prostitution était jugée comme un mal nécessaire.

    Il y a trois types de prostituées à mettre en évidence. Tout d'abord, il y a les courtisanes qui travaillent à leur compte et qui s'occupent d'une clientèle exclusivement riche. Ensuite, il y a les prostituées qui travaillaient dans les bordels. Elles louaient une chambre aux tenanciers, souvent un couple, qui s'occupaient alors de la nourrir et de la loger contre le don de son corps. Souvent, le mari s'occupait de l'auberge pendant que la femme préparait les chambres et les prostituées.

      

    La te­nancière était souvent une ancienne prostituée qui était trop âgée pour exercer son métier. Elle et son mari profitaient également de leurs enfants pour les faire travailler au bordel pour n'importe quelle tâche5. Le troisième groupe est celui des femmes qui travaillaient dans la rue. Il s'agissait souvent soit de femmes pauvres atteintes dans la plupart des cas de maladies vénériennes qui cherchaient un deuxième salaire, soit de femmes cherchant à voler les clients.

      

     Contrairement au premier groupe, elles étaient exploitées par un proxénète à qui elles étaient soumises. Quand les bordels étaient pleins de clients, les tenanciers descendaient parfois dans la rue afin de prendre celles qui se trouvaient dans les parages6.

    Le nombre croissant de prostituées est probablement dû à l'appauvrissement de la popula­tion. À Bruxelles, la prostitution était une alternative pour les chômeuses, mais aussi pour celles qui vivaient de métiers du textile parce que ces industries sont en recul perpétuel à partir du XVIIIe siècle.

      PEINTRES XIXè siècle

    Vient en plus s'ajouter le chiffre des femmes de la campagne qui viennent en ville dans l'espoir de s'extirper de leur vie très précaire7. Toutefois, nous remarquons que la plupart des prosti­tuées qui travaillent à Bruxelles sont originaires de la ville. Même s'il y a plus d'arrestations d'étran­gères, ça ne veut pas dire qu'il y a plus de femmes qui viennent de l'extérieur de la ville, mais plutôt que la police est plus sévère avec celles-ci puisqu'elles nuisent à l'image et à l'ordre public, mais surtout parce que la capitale est en proie à un nombre croissant de prostituées venues de toutes les provinces.

      

    De plus, ces femmes viennent à Bruxelles pour fuir leur misère et ne connaissent pas spécialement les coutumes locales, ce qui fait qu'en plus de vivre misérablement, elles sont difficiles à gérer quant aux lieux qu'elles fréquentent ou encore dans la manière d'accoster les passants.

     

    La clientèle des bordels était très diversifiée. Toutes les couches sociales, des maçons aux personnes de bonne famille, les côtoyaient, aussi bien les hommes mariés que les jeunes céliba­taires. Les entremetteuses jouaient de tout leur art pour emmener ces hommes dans les endroits de luxures.

    Certaines allaient même jusqu'à voler le chapeau de leur victime pour l'obliger à entrer dans les auberges et ainsi profiter de son argent grâce à des paroles et des gestes affriolants9.

    Les filles publiques sont réprimées de la même façon que les autres vagabonds ou malfai­teurs de la société de l'Ancien Régime. C'est-à-dire, d'une part, qu'elles bénéficieront de traitement de faveur si elles sont de bonne famille et d'autre part que leur peine sera plus lourde si elles viennent de couches plus basses de la société.

      

    Dans le premier cas les prostituées seront plutôt internées dans des couvents, dans l'autre elles seront humiliées sur la place publique pour être ensuite soit incarcérées, soit bannies10.

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    Dans le cas de la ville de Bruxelles, l'ordonnance de Marie-Élisabeth datée du 18 août 1732 nous donne une idée de cette pratique. L'amman11 de Bruxelles, le baron de Reynegom, avait fait la requête au Conseil Privé de châtier les prostituées comme c'était le cas en Hollande. Il fallait les enfermer dans une cage et les faire tourner devant la foule. Mais ceci est refusé par la gouvernante parce que trop inutile.

      

    C'est pourquoi elle ordonna que les filles de débauche soient exposées à la honte publique, attachées à un poteau sur un échafaud avec un collier de fer, tenant un écriteau qui expose le crime commis. Cette forme de répression est fortement semblable à celle utilisée pour les vagabonds.

      

    L'ordonnance stimule un autre châtiment pour les filles de bonne famille qui sont privilégiées. Elles seront enfermées dans une sorte de couvent, la maison Sainte-Croix ou « Cruyshuys », à l'abri des regards, afin de ne pas porter atteinte au renom de leur famille12.

    Nous voyons donc une collaboration accrue entre l'État, les villes et les autorités religieuses pour lutter contre la prostitution durant tout le XVIIIe siècle. Mais ce phénomène n'est pas significa­tif de la période entière. En effet, d'après Josef de Brouwer, le XVIIIe siècle est fortement marqué par des régimes « anticléricaux », où l'image du roi comme défenseur de l'Église est « marchandée » contre une diminution du pouvoir ecclésiastique au profit du souverain.

      PEINTRES XIXè siècle

    Ainsi, Charles VI interdit aux évêchés dès 1723 d'exercer un pouvoir temporel. Cette tendance ne cesse de s'accroître durant toute la période autrichienne et atteint son paroxysme avec le règne de Joseph II qui accapare tous les biens et pouvoirs de l'Église. Le droit du souverain prend le pas sur l'autorité ecclésiastique et sur celle des villes.

      

     Ces derniers jalousent donc toutes ces pertes de terrain et s'efforcent donc de garder et d'exercer les maigres privilèges qui leur restent, entraînant donc des rivalités entre eux.

    Dans cette ordonnance nous constatons également que l'image de la prostituée s'est forte­ment dégradée durant tous les Temps Modernes.

      

    En effet, alors qu'au Moyen Âge elles étaient res­pectées si elles se conduisaient comme des femmes respectables, l'autorité de plus en plus impor­tante accordée au pouvoir central jusqu'au XVIIIe siècle entraîne une vision de la prostituée comme criminelle coupable de désordre dans l'ordre public, elle est humiliée et jugée par toute la société.

      

     La prostitution devient donc un phénomène marginal qu'il faut cacher aux yeux de tous14. Cepen­dant, vers la fin du XVIIIe siècle, les élites se sensibilisent à ce problème et s'en créent une véritable admiration de libertinage et de plaisir, ce qui conférera à la société du XIXe siècle un double regard contradictoire sur la prostitution15.

    Cette volonté de cadrer et de réprimer les prostituées est due notamment à la peur que la dé­bauche entraîne. En effet, le magistrat urbain tout comme les religieux ont une peur exacerbée du péché, dont la sexualité est l'un des plus importants16. Ils voyaient dans le plaisir de la chair un re­tour à la bestialité tant haïe par les modernes, que la relation soit conjugale ou extra-conjugale.

      PEINTRES XIXè siècle

    Commettre ce péché est directement synonyme de descente en Enfer. Le corps de la femme fait donc peur, c'est un « agent de Satan » qui pousse au péché. La femme est dangereuse pour l'homme, elle éveille en lui des sentiments ambigus, entre admiration et répulsion. Elle est mystérieuse et cache ses secrets à l'abri et les met en œuvre pour faire ce dont elle a envie17. D'un côté, depuis l'antiquité, l'homme voit la femme à l'image d'une Nature qui enfante et protège ses petits.

      

    Mais peu à peu avec l'avènement de la science, les scientifiques découvrent une Nature qui peut détruire, qui peut être sauvage. La femme est donc diabolisée à l'image de la Nature dont on a peur18. Les femmes du peuple sont décrites comme proche de l'animal en mettant en valeur le côté violent et impulsif.

      

    Nous le voyons donc, la société est très influencée par la religion catholique. Cependant, celle-ci ne fait pas que rejeter la sexualité. Il est normal que les couples aient une vie sexuelle, en y incorporant même du plaisir. Mais elle doit rester mesurée et ne pas être excessive, tant par l'activité que par les différentes positions.

      

    C'est donc l'excès qui est condamné, pas les relations sexuelles normales au sein d'un couple. Ajoutons que l'adultère, même s'il s'agit d'un affront à la morale so­ciale, est bien plus fréquent chez les hommes que chez les femmes bien que certains théologiens comme François de Sale trouvent ça anormal que l'homme empêche son épouse de le tromper or que lui n'hésite pas à le faire.

      

    Outre les contraintes institutionnelles qu'elle impose, le caractère « décadent » de la sexualité est également ancrée dans les mœurs. La décence est le mot d'or de la société moderne. L'historien Marcel Bernos met en valeur le fait qu'il ne faut pas voir des aspects exclusivement négatifs de ces règles. Elles ont, selon lui, contribué à mettre fin aux mariages des filles trop jeunes qui étaient à peine pubères.


    À la veille de la Révolution française, on évalue à 30 000 les simples prostituées de Paris et à 10 000 les prostituées de luxe ; à Londres, elles seraient 50 000, ce qui est une preuve de l’échec des mesures de répression.

      

      

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_prostitution

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    Jeanne d'ARC

    NANNERL, LA SŒUR DE MOZART

    De 1763 à 1766, Léopold Mozart emmène ses deux enfants prodiges, Wolfgang et Nannerl, dans une tournée européenne restée célèbre.
    A Fontevraud, Nannerl se lie avec une fille de Louis XV.
    A Versailles, le Dauphin l'incite à composer...

    Il est réjouissant qu'un cinéaste rende hommage à "l'autre" Mozart, Nannerl dont Wolfgang vantait les dons et ce n'est que justice.
    Cette aînée eut des débuts brillants mais elle vécut dans l'ombre de son frère, sans écrire la musique qu'elle aurait pu composer...
    Pour René Féret qui a choisi ses propres filles comme actrices, ce manque est dû à l'interdiction de composer pour les femmes de l'époque.
    Or, cette interprétation est à nuancer car le XVIIIe siècle est le siècle des femmes par excellence, contrairement au XIXe qui, par réaction sera le siècle des hommes, à commencer par Napoléon, militaire, dictateur et originaire d'une culture méditerranéenne profondément misogyne.
    L'histoire a retenu les noms de compositrices du XVIIIe siècle, comme Wilhelmine Friederike Sophie von Bayreuth, la duchesse Anna Amalia ou la princesse Amalia; mais on pourrait citer Elizabeth Vigée-Lebrun dans le domaine de la peinture de portraits; Madame de Pompadour et la reine Marie-Antoinette, usant de leur pouvoir, protégèrent et encouragèrent de nombreuses artistes dans tous les arts...
    Sinon, le film est d'une grande vérité historique, qui s'exprime dans la beauté des décors, des costumes, mais aussi et surtout dans les visages, les attitudes et les tenues des acteurs qui semblent sortis vivants de tableaux d'époque.
    En outre, Féret a choisi d'offrir aux spectateurs la musique de Nannerl que celle-ci n'a pu écrire; il en a confié l'écriture à Marie-Jeanne Séréro, qui a su imaginer une musique mozartienne, belle et un peu monotone, comme l'est la mise en scène du film. Choix de la lenteur et de l'austérité, destinés à manifester purement la beauté tragique de l'histoire de Nannerl. Un pari difficile dont on salue la belle exigence...

    Jeanne d'ARC

    Le talent n'attendant pas le nombre des années, les enfants Mozart, Maria-Anna surnommée affectueusement "Nannerl" et Wolfgang Amadeus furent des génies. Leur père, Léopold les forma de façon très exigeante pour les mener à un degré de virtuosité extraordinairement élevé, par un goût immodéré de la perfection et afin de satisfaire un public également très exigeant. Le XVIIIe siècle fut l'apogée de la civilisation européenne.




    Jeanne d'ARC






    Léopold Mozart ou le complexe du père.

    " ...La petite fille joue admirablement le petit frère joue juste, les yeux fermés, le clavier couvert par une bande de tissu qui cache les touches. c'est le ravissement, l'excentricité quelque peu inhumaine des grandes et des petites Cours, puis cette interrogation déjà cruelle: cet homme qui a si bien dressé ses enfants, qu'en fera-t-il par la suite? Saura-t-il s'arrêter? Sept années de voyages, sept années de vie publique, qui mettront les enfants Mozart au contact d'un monde qu'il faudra d'une certaine façon quitter, puisque jamais adulte ne pourra passer pour un enfant prodige...".
    in Mozart; le complexe du père par Alfred Kern. éd. du Chêne; 1985.



    Les Mozart voyagèrent beaucoup afin de se produire devant les Cours européenne où un public exigeant les attendait.
    A Versailles, la Cour de France était la plus prestigieuse et la plus cultivée de toutes les Cours d'Europe; c'est là que se faisaient et se défaisaient les réputations.
    Mais à force de voyages, de cours en cours, de châteaux en châteaux, les enfants Mozart sauront-ils où et qui ils sont?







    Les armes de France





    Toutes les élites européennes se pressent à Versailles "capitale du monde"
    et " vitrine de tous les talents" du royaume des lys.

     

    Depuis Louis XIV,Versailles donne le ton.
    Dans toutes les Cours d'Europe, on se doit de parler français, de goûter à la gastronomie française. Il faut visiter le plus beau, le plus riche et le plus prestigieux des pays d'Europe.
    En outre, le royaume de France est ouvert et accueillant...





    Le talent de Nannerl commença à s'épanouir; mais à l'ombre de son frère et des préjugés de son père, il ne put être reconnu à sa juste valeur.
    Le cinéma français lui rend aujourd'hui justice; telle est la force du Septième Art: faire connaître la vérité étouffée ou mentir...

    Née en 1751 à Salzbourg (petite ville d'Autriche), l'aînée des enfants Mozart fut une musicienne et une concertiste virtuose; finalement, elle fit un mariage de raison à trente deux ans avec un veuf père de cinq enfants et tout en faisant la promotion de la postérité de son frère, elle mourut dans le dénuement en 1829. Le film raconte surtout l'histoire d'un renoncement déchirant, avec un minimalisme distancié qui met en valeur la justesse des sentiments.



    (à suivre...)


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  • MADAME SUZANNE CURCHOD NECKER (1739-1794) —femme de lettres suisse, était la fille du pasteur de Crassier, village voisin du château de Coppet, fief de son époux, le célèbre financier Jacques Necker, ministre des Finances de Louis XVI.

    Instruite, un tantinet pédante, plutôt belle, elle a tenu un salon des plus courus par les beaux esprits du temps au château même puis à Paris, à l'Hôtel Leblanc, 29, rue de Moulhouse et rue de la Chaussée d'Antin.

    Mentionnons, parmi les habitués, les académiciens Georges Louis Leclerc, comte de Buffon; François Arnaud, Charlotte-Jeanne Beraud, marquise de Montesson; Jean-Baptiste-Antoine Suard, Jean-François de La Harpe, Jacques-Antoine-Hippolyte de Guibert, le comte d'Adhémar, Mme de Genlis, Benjamin Franklin, Michel-Paul-Gui de Chabanon, Antoine-Léonard Thomas et Denis Diderot, Sébastien Roch Nicolas Chamfort, Jean le Rond d'Alembert, Antoine-Laurent de Lavoisier, Charles-Claude Flahaut, comte d'Angeviller et son épouse, la comtesse de Marchais; Jean François de Saint-Lambert, Jean Georges Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne; Jean-François de Vauvilliers, helléniste et maire de Paris; Guillaume-Thomas, abbé Raynal; Claude-Henri Wattelet, l'abbé André Morellet, Claude-Emmanuel de Pastoret, l'abbé Jacques Delille, Gouverneur Morris, Mme du Deffand, le prince Victor de Broglie, comte de Grammont; Charles-Just de Beauveau, Jean-Jacques Rousseau, Louis-Jacques Corgnol, seigneur de Tessé; Frédéric Melchior, baron de Grimm; Bernard-Joseph Saurin, François-Jean de Chastelux, Jacques Henri Bernardin de Saint-Pierre, Jean-François Marmontel et Edward Gibbon. Noublions pas ce quatuor de femmes voltairiennes ou rousseauistes de haute volée soit Adélaïade-Félicité-Henriette Guinot de Monconseil, princesse d'Hénin; la princesse de Poix, née Beauvau; Mme de Lauzun, duchesse de Biron et la princesse de Bouillon, née princesse de Hesse-Rothenbourg. Les rencontres avaient lieu les vendredi. Sa fille Germaine, future Madame de Staëlla secondait comme hôtesse.

    Réunis à cet endroit, un comité de philosophes a commandé une statue de Voltaireau sculpteur Pigalle. L'artiste eu l'idée saugrenue de représenter le patriarche de Ferney dans une nudité héroîque. Cette audace a choqué et la sculpture est demeurée dans l'atelier du sculpteur.

    La favorite de Louis XV, Mme du Barry a eu l'inconséquence d'inviter le compositeur Niccolo Piccinni pour l'opposer à Christophe Gluck, protétégé de la dauphine Marie-Antoinette. Ce geste va déclencher une petite guerre culturelle dans les milieux parisiens. Le salon de Mme Necker reflète soudain ces rivalités musicales : Arnaud, Marmontel et Suard manquent de s'empoigner. La brouille reignera désormais entre ces commensaux.

     




    Au plus profond d'un bosquet de hêtres, à Coppet, René de Chateaubriand, en personne s'est recueilli en 1832 devant un étrange mausolée ou reposaient Madame Necker, son mari et sa fille Germaine. Madame Necker avait désiré comme tombeau une cuve de marbre noir divisée en compartiments jumeaux où reposaient, immergées dans l'esprit de vin, les dépouilles du couple. Celle de leur fille fut ajoutée en 1817.

    Visite au château de Coppet

    «Le bonheur est une denrée merveilleuse : plus on en donne, plus on en a.» Madame Necker.

     

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    Marie-Anne Pierrette Paulze Lavoisier-Rumford (1757-1836), femme de science française, dessinatrice, auteur, épouse (à l'âge de 13 ans) et collaboratrice d'Antoine-Laurent Lavoisier (1743-1794), fondateur de la chimie moderne et de la physiologie respiratoire. Marie-Anne, fille du fermier général Jacques Paulze, petite nièce de l'abbé Joseph Marie Terray, fut pour son mari une compagne précieuse. Elle collabora à son œuvre scientifique en lui traduisant en français diverses publications et en dessinant toutes les planches illustrant son traité de chimie. Après la mort de Lavoisier, sa femme fit publier ses mémoires inachevés. Marie-Anne a épousé en seconde noce le savant américain Benjamin Thompson, comte de Rumford.

     

    REVOLUTION 1789

    Femme des lumières, intelligente et jolie par surcroît, elle avait aussi le don des relations publiques. Au coeur des bouleversements de la science du XVIII siècle et du suivant, le couple a reçu la crème des savants, philosophes et voyageurs de son époque. Le premier salon eut lieu les lundis et vendredis, à Paris, rue des Bons-Enfants puis les Lavoisier s'installèrent à l'Arsenal. Devenue Mme Lavoisier-Rumfort, elle reçut dans un hôtel de la rue Saint-Honoré puis au château de Saint-Leu et à la fin à l'Hôtel de la Madeleine, boulevard du même nom..

    Le salon des Lavoisier fut fréquenté par le mathématicien Louis, comte de Lagrange; Claude-Louis Berthollet, Georges Cuvier, François Arago, Alexander von Humboldt; Félix Vicq d'Azyr, le mathématicien Jean-Baptiste Meusnier, Benjamin Franklin, Joseph Priestley, Pierre Joseph Macquer, Gouverneur Morris, Louis-Claude Cadet de Gassicourt, Jean-Charles Trudaine, le chimiste Louis-Bernard Guyton de Morveau, Jean-Hyacinthe de Magalhaes (Majellan), descendant du grand navigateur, au savoir légendaire et voyageur lui-même; l'économiste Pierre Samuel Du Pont de Nemours (un possible amant de Marie-Anne) et son fils Irénée Du Pont de Nemours; l'astronome Sylvain Bailly et le chimiste Armand Séguin.

     

    Son histoire :

    Bien sûr, le mari est fort connu et ne peut que faire de l'ombre à a bien-aimée... De plus, la peinture qui se trouve dans tous les livres spécialisés la réprésentant en train de consigner les résulatas de son mari sur un cahier lui donne des allures de secrétaire... qu'elle n'était pas !

    REVOLUTION 1789

     

     

    L'ex-Mademoiselle Paulze était issue de la haute bourgeoisie. Le père, Jacques Paulze, était une des plus hautes autorités de la Ferme (il dirigeait le recouvrement des taxes sur le tabac et était immensément riche), l'organisme chargé de collecter les impôts... et donc fortement impopulaire auprès du peuple. Sans aller dans le détail de ce qui pourrait être qualifié d'administration pour faire simple, il y avait différents échelons à l'intérieur de cette Ferme que gravira, les uns après les autres, Lavoisier. C'est bien évidemment le futur beau-père de Lavoisier qui le fera entrer à la Ferme... et qui le conduira, de ce fait, à l'échafaud.

    Mais n'anticipons pas et revenons à la fin du régne de Louis XV qui a alors confié le poste de ministre des Finances à l'abbé Terray (on disait plutôt Contrôleur général mais cela revient au même, à savoir comment sauver les Finances du pays qui était dans unpiteux état...). Or, ce prélat était aussi l'oncle de Mademoiselle Paulze et commença à mettre la pression sur le père en lui disant que sa fille, allant sur ses 15 ans, était en âge de se marier. Le père tergiversa, considérant qu'il n'y avait pas péril en la demeure... mais le ministre insista tant et si bien qu'il revint un jour en informant Jacques Paulze que tout était réglé : il avait trouvé un parti pour sa nièce. L'homme était riche... et avait 45 ans !

    Bien entendu Jacques Paulze ne voulait pas de cette union ; l'ennui, c'était que celui qui l'organisait était aussi son patron en tant que ministre... et qu'il lui était difficile de s'y opposer. C'est pourtant ce qu'il fit avec courage... car l'abbé le suspendit de se fonctions et donc, par là, de ses moyens d'existence. Mais cette mesure inique provoqua un mouvement de sympathie autour de Paulze et des soutiens lui vinrent. Ceux-ci allèrent plaider sa cause auprès de l'ecclésiastique qui, finalement, mit un terme à ses méthodes coercitives... Mais l'alerte avait été chaude !

     

     REVOLUTION 1789

     

     

    Aussi quand passa Lavoisier... il avait 28 ans, Paulze décida que c'était à la fois le bon parti pour sa fille et la meilleure manière de la soustraire aux menaces du ministre. Ainsi fut fait. Ce fut un mariage d'amour assurément et Madame Lavoisier aida son bonhomme de savant du mieux qu'elle put : c'est elle qui dessina tous les ustensiles de chimie figurant dans tous les compte-rendu du célèbre chimiste (elle avait étudié cette discipline) et qui traduisit le livre de Kirwan qui, tout en étant opposé à la notion de phlogistique de Stahl (qui expliquait de façon eronnée la carbonatation des métaux), rejetait la théorie de la combustion de Lavoisier faisant appel à l'oxygène (nouvellement identifié) dans la composition des acides.

    Son rôle dans l'exécution de son époux a été décrié ; il n'est pas certain que son intervention auprès des juges révolutionnaires ait eu les conséquences les plus heureuses (l'entretien se serait déroulé dans un climat assez houleux et aurait ainsi eu l'effet inverse de ce qui pouvait en être attendu)...

    Elle eut aussi par la suite une romance avec Pierre-Samuel Du Pont de Nemours, agrochimiste et économiste (qui avait été proche du ministre Turgot sous Louis XVI et qui avait suivi son patron dans on exil), qui finit mal. Ce dernier était le père d'Eleuthère-Irénée Du Pont de Nemours, chimiste qui avait été l'élève de Lavoisier (principalement dans le domaine des poudres)et qui vénérait son Maître.

    Bien des années plus tard, alors qu'il s'était installé définitivement aux Etats-Unis où il devait créer son entreprise qui devait devenir la multinationale de la chimie, Eleuthère-Irénée avait écrit fort respectueusement à Madame Lavoisier pour lui demander, en souvenir de son mari, l'autorisation de dénommer sa société du nom de Lavoisier... La veuve ne répondit jamais, arguant qu'elle ne voulait plus entendre parler (par dépit amoureux...) de la famille Du Pont de Nemours... ce qui fait que la création de la Lavoisier Inc. n'eut jamais lieu.

    Madame Lavoisier finit par se remarier vec un autre chimiste, Lord Rumford, avec lequel il ne semble pas qu'elle forma un couple heureux...

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    REVOLUTION 1789

     

      

      

    MADAME ROLAND — Jeanne-Marie ou Manon Philippon, Madame Roland (1754-1793). Fille d'un graveur parisien, elle prit feu pour les idées nouvelles et devint, de mémoire d'homme, la première femme chef de parti. Historienne et écrivain(e), elle partageait avec son mari, Roland de la Platière(1734-1793), un même amour de la littérature et de la philosophie.

    Manon Roland, ou Jeanne Marie, ou Manon Phlipon, communément appelée Madame Roland, devenue par mariage vicomtesse Roland de la Platière, née le 17 mars 1754 à Paris et morte guillotinée le 8 novembre 1793 à Paris, est une figure de la Révolution française.

    Elle joua un rôle considérable au sein du parti girondin, et poussa son mari au premier plan de la politique.

    Égérie du parti Girondin, son salon dans un appartement de l'hôtel Britannique, rue Guénégaud (près du futur Institut à Paris) attirait, vers 1791, une kyrielle d'hommes politiques d'extrême gauche comme Jacques-Pierre Brissot de Warville, Joseph Bosc, Jérôme Pétion de Villeneuve; Armand Gensonné, Louvet de Couvray, Sébastien Roch Nicolas Chamfort, Charles Henri Barbaroux, Maximilien Robespierre, François Lanathenas, Camille Desmoulins, Pierre Victurien Vergniaud, Marguerite-Élie Guadet, Henriy Bancal, Honoré Maximin Isnard, Caritat, marquis de Condorcetet François Nicolas Buzot, son admirateur éperdu.

    Elle fut conduite à l'échafaud en compagnie de l'élite de son parti. En lui tranchant le col, c'est un peu elle-même que la Révolution guillotina. Prévenu, son époux ne put supporter une telle nouvelle et s'enleva la vie, sur le champ.

    Elle est la fille de Gatien Phlipon (que l’on peut aussi écrire Philippon), maître graveur place Dauphine, homme aisé. Dès son plus jeune âge, Manon est une enfant très intelligente, au caractère ferme et résolu, et montre de grandes aptitudes pour les études et un esprit vif et enthousiaste. À huit ans, elle se passionne pour la lecture de la Vie des hommes illustres et Plutarque reste un de ses auteurs favoris. Sa passion pour cet écrivain perdure tout au long de sa vie — puis Bossuet, Massillon, et des auteurs de la même veine, Montesquieu, Voltaire.

      

    La lecture de la Nouvelle Héloïse parvient à la consoler du profond chagrin qu’elle éprouve à la mort de sa mère, et Rousseau reste son maître. Avec la maturation de son esprit, elle abandonne l’idée d’entrer au couvent et adhère à l’enthousiasme de la République qui l’a imprégnée depuis le début de ses études. Elle est inspirée par ses lectures avec cynisme et audace. En 1774, elle séjourne quelque temps au château de Versailles, ressentant comme une insulte le mépris dans lequel la noblesse tient les bourgeois. Manon n’oubliera jamais la haine qu’elle ressent alors de cette occasion.

     

    Son mariage :

    Sa mère morte, la jeune fille se consacre à l’étude, et à la tenue du ménage de son père. Belle, l’« attitude ferme et gracieuse », le sourire « tendre et séducteur », la fille du graveur a de nombreux soupirants, mais refuse toutes les propositions de mariage. En 1776, elle fait la connaissance du vertueux et sévère Jean Marie Roland de la Platière, de vingt ans son aîné, son égal tant au niveau intellectuel qu’à celui du caractère. Le 4 février 1780, après de multiples hésitations, elle l’épouse. De cette union naît Eudora Roland.

     

    La vie commune :

    La vie conjugale n’enchante guère Manon, ni la vie quotidienne aux côtés de l’inspecteur des manufactures qui l’utilise pour ses propres recherches sans se préoccuper de ses aspirations, « Mariée dans tout le sérieux de la raison », avouera-t-elle dans ses Mémoires, « je ne trouvais rien qui m’en tirât ; je me dévouais avec une plénitude plus enthousiaste que calculée. À force de ne considérer que la félicité de mon partenaire, je m’aperçus qu’il manquait quelque chose à la mienne ». Le ménage habite Amiens, puis la région lyonnaise. Dans les premiers temps de leur mariage, Madame Roland écrit des articles politiques pour le Courrier de Lyon. Quand le couple gagne Paris à la fin de 1791 la Révolution donne enfin à Manon l’occasion de mettre fin à cette vie terne et monotone. Enthousiasmée par le mouvement qui se développe, elle se jette avec passion dans l’arène politique, la jeune femme commence à prendre un rôle encore plus actif.

     

    Sous la Révolution :

    Manon Roland coiffée du bonnet girondin.

    Manon décide alors de faire un salon qui devient le rendez-vous de nombreux hommes politiques influents, Brissot, Pétion, Robespierre et d’autres élites du mouvement populaire dont notamment Buzot. Il est presque inévitable qu’elle-même se retrouve au centre des inspirations politiques et préside un groupe des plus talentueux hommes de progrès. Grâce à ses relations au sein du parti girondin, Roland devient ministre de l’Intérieur le 23 mars 1792. Dès lors, dans l’hôtel ministériel de la rue Neuve-des-Petits-Champs, Manon devient l’égérie du parti girondin.

      

     Barbaroux, Brissot, Louvet, Pétion, et aussi Buzot auquel la lie une passion partagée, assistent aux dîners qu’elle offre deux fois par semaine. Manon, cependant, reste fidèle à Roland, ce « vénérable vieillard » qu’elle « aime comme un père ». Aux côtés de son mari, elle joue, au ministère de l’Intérieur, un rôle essentiel, rédigeant notamment la lettre dans laquelle Roland demande au roi de revenir sur son veto, lettre qui provoque son renvoi le 13 juin 1792. Lorsque son mari retrouve son portefeuille après le 10 août, Manon dirige plus que jamais ses bureaux. Après les massacres de septembre qui la révoltent mais contre lesquels elle n’agit pas, elle voue à Danton une haine chaque jour plus féroce.

    Aussi entière et acharnée dans ses haines que dans ses affections, l’égérie des Girondins attaque Danton de plus en plus violemment par la voix de Buzot. Sachant d’où viennent ces attaques, le tribun s’écriera : « Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur femme ». Manon, dès lors, devient furieuse. Cependant, les Montagnards multiplient les attaques contre les Girondins et en particulier contre Roland surnommé « Coco Roland », Manon devenant « Madame Coco » ou « la reine Coco ».

     

    La fin :

    Le ministre de l’Intérieur démissionne et son épouse s’éloigne de la politique et de son cher Buzot. Le 31 mai 1793, lors de la proscription des Girondins, elle ne fuit pas, comme elle aurait pu le faire et comme le font entre autres son mari et Buzot. Son mari s’échappe vers Rouen, mais se laisse arrêter. Au matin du 1er juin 1793, elle est arrêtée et incarcérée dans la prison de l’Abbaye. Détachée de la vie, libérée de la présence de son mari, elle ressent son arrestation comme un soulagement et l’écrit à Buzot dans une de ces pages de la correspondance passionnée et déchirante qu’ils échangent alors : « Je chéris ces fers où il m’est libre de t’aimer sans partage ». Elle est libérée le 24 juin. Relâchée pendant une heure, elle est de nouveau arrêtée et placée à Sainte-Pélagie puis transférée à la Conciergerie. En prison, elle est respectée par les gardiens et certains privilèges lui sont accordés. Elle peut ainsi avoir du matériel pour écrire et peut recevoir des visites occasionnelles de ses amis dévoués. C'est là qu'elle écrit son Appel à l’impartiale postérité, ses Mémoires destinés à sa fille Eudora où elle montre une étrange alternance entre louanges personnelles et patriotisme, entre l’insignifiant et le sublime.

    Elle est jugée le 8 novembre 1793. Toute vêtue de blanc, elle se présente devant le Tribunal révolutionnaire. Le procès se déroule entre 9 h et 14 h 30. Sa sentence est mise à exécution le soir même. Manon monte, avec une grande sérénité, presque avec de la joie, dans la charrette qui la conduit vers le lieu du supplice, la place de la Révolution (rebaptisée depuis place de la Concorde). Passant devant la statue de la Liberté (installée afin de commémorer la journée du 10 août 1792), elle se serait exclamée, peu avant que ne tombe le couperet de la guillotine :

    « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »

    Deux jours plus tard, apprenant la mort tragique de sa femme, Jean Marie Roland se suicide le 10 novembre 1793 à Bourg-Beaudouin, dans l'Eure, sur la route entre Rouen et Paris. Buzot, qui ne l’apprendra qu’en juin 1794, se donne lui aussi la mort, près de Saint-Émilion.

    Pour ce qui suit : [citation nécessaire]

    Sa petite fille Eudora, devenue orpheline, fut recueillie par Jacques Antoine Creuzé-Latouche. Après le décès de ce dernier, en 1800, ce fut le célèbre minéraliste et botaniste Louis-Augustin Bosc d'Antic, grand admirateur de Manon Roland, qui se chargea de l’éducation de la petite orpheline. Il tomba amoureux de la jeune Eudora alors âgée de quatorze ans, mais s’éloigna d’elle. Elle épousera, quelques mois plus tard, un autre admirateur de sa mère, Pierre Léon Champagneux.

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    « elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne,
    dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnet "

      

    Pour l'instant :

      

    Pas de précisions de sexe des victimes chez Bertaud, Michelet, Soboul, Tulard et Furet et chez d'autres généralistes :

    toutes les conjugaisons sont au masculin.

     


    A noter que le Dictionnaire de la RF dresse une liste des condamnés parisiens :
    Entre 1100 et 1400.

     

    72% de prisonniers de droit commun (en particulier les faux-monnayeurs accusés d'être responsables de la dépréciation des assignats) , 17% de prêtres, 6% de Suisses, 5% de politiques.


    A noter aussi que sur les 110 prisonniers de la Petite-Force (où se trouvait incarcérées les femmes), une seule fut exécutée, après avoir été transférée à la Grande Force pour être jugée :

    Mme de Lamballe.

     

    Il est vrai que la princesse a été la seule des dames arrachées

    à Marie-Antoinette au Temple ( Mme de Tourzel ou sa fille Mme de Béarn racontent comment elles ont été miraculeusement secourues in extremis )

    qui ait été assassinée, mais Mme Roland écrit à Bancal des Issards:

    Si vous saviez les détails affreux des expéditions ! ....

      

      

    LES femmes brutalement violées, avant d'être déchirées par ces tigres, les boyaux coupés portés en rubans, des chairs humaines mangées sanglantes !
    Vous connaissiez mon enthousiasme pour la Révolution; eh bien, j'en ai honte, elle est devenue hideuse .....

     



    Manon affirme bien qu'ont eu lieu des massacres de femmes .


    On lit dans le bouquin Le sang des bourbons, un témoignage d'une témoin qui parle pourtant de charrettes pleines de corps d'hommes et femmes ensanglantés.

      

     

    juillet 1789

    Bernard Jourdan de Launay, gouverneur de la Bastille, massacré le 14 juillet
    Jacques de Flécelles, prévôt des marchands de Paris, tué d'un coup de pistolet devant l'Hôtel de ville de Paris
    Joseph François Foullon de Doué, dit Foulon, lynché le 22 juillet
    Louis Bénigne François de Bertier de Sauvigny, gendre du précédent, intendant de Paris, massacré le 22 juillet
    Charles de Rouillé, et son gendre

    Balthazar Michel de Montesson, tous deux, massacrés à Ballon, le 22 juillet
    Jean Laisnay, secrétaire de l'Intendance, lynché par la foule en juillet

    - juillet 1793

    Rousseau-Hidins, assassiné le 5 juillet
    Jacques Fleuriot,officier supérieur de l’armée catholique et royale, mort de ses blessures le 10 juillet à Saint-Florent-Le-Viel.
    Marat, assassiné le 13 juillet
    Cathelineau, "le saint d'Anjou", généralissime de l'Armée catholique et royale, mort de ses blessures le 14 juillet
    Augustin Leschevin, guillotiné le 15 juillet
    Pierre Augustin Charles Tassin de Moncourt, guillotiné le 15 juillet à Paris
    Marc Antoine Charrier, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire de l'Aveyron et exécuté le 16 juillet
    Charlotte Corday, guillotinée le 19 juillet à Paris
    Marie-Victoire Conen de Saint-Luc, religieuse, guillotinée le 17 juillet à Paris
    Louis Célestin Sapinaud de La Verrie, général vendéen, tué le 25 juillet
    Jeanne Charlotte de Rutant, guillotinée à Paris le 27 juillet
    Joseph de Fumel, marquis de Fumel, guillotiné à Bordeaux le 27 juillet

     

    - juillet 1794

    Augustin Marie Clech, guillotiné à Brest le 1 juillet
    Bienheureux Pierre Yrieix de Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), mort sur les pontons de Rochefort, le 1er juillet
    Charles Rabourdin, guillotiné à Paris le 1 juillet
    Liphard Rabourdin, guillotiné, avec son frère, à Paris le 1 juillet
    Eustache d'Aoust, général, guillotiné à Paris le 2 juillet
    Marie Antoinette Bouret, baronne Grimaldi, guillotinée à Paris le 2 juillet
    Jean Baptiste Innocent Senocq, sergent au 11e bataillon d'infanterie légère, guillotiné à Paris le 2 juillet pour quelques propos
    Louis Guizot, maire de Saint-Geniès de Malgloirès (30), guillotiné à Nîmes comme Girondin, trois mois après son cousin André François Guizot
    Denis-François Verger, guillotiné à Orange comme fédéraliste le 3 juillet
    Emilie Verger, religieuse guillotinée à Orange comme fédéraliste le 3 juillet
    Augustine Verger, religieuse guillotinée à Orange comme fédéraliste le 3 juillet
    Félicité Verger, religieuse guillotinée à Orange comme fédéraliste le 3 juillet
    Marie-Anne Morel, guillotinée à Orange comme fédéraliste le 3 juillet
    Gilles Dominique de Boisgelin, général, guillotiné à Paris, le 3 juillet
    Pierre Giraud de Varennes, guillotiné à Paris, le 3 juillet
    Madeleine Elisabeth de Maulmont, guillotinée à la barrière de Vincennes le 4 juillet
    Jean-Baptiste Ragon, guillotiné à Paris le 4 juillet
    Charles d'Appelvoisin de La Roche du Maine, guillotiné à la barrière du Trône le 5 juillet
    Jean-Baptiste Caÿx, exécuté le 5 juillet
    Jean René Henri de Chasteigner, guillotiné à la barrière du Trône le 5 juillet
    Emery Louis Gauvain et sa femme

    Geneviève Amiet, guillotinés à la barrière du Trône le 5 juillet
    Hugues Joseph Guillaume de Baudus, guillotiné le 5 juillet
    Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt, guillotiné le 5 juillet
    Augustin Charles Louis d'Aspe président à mortier du parlement de Toulouse, guillotiné à Paris le 6 juillet
    Louis Joseph de Baussancourt, guillotiné le 6 juillet
    Antoine de Belloc, Président de la Chambre des enquêtes au parlement de Toulouse en 1759, guillotiné le 6 juillet à Paris
    Charles Blanquet de Rouville, guillotiné le 6 juillet à Paris
    Clément de Rey de Saint-Géry, conseiller au parlement de Toulouse, guillotiné à Paris le 6 juillet
    François Louis de Combettes de Labourelié, conseiller au parlement de Toulouse, guillotiné à Paris le 6 juillet
    Hector d'Aussaguel de Lasbordes, conseiller au parlement de Toulouse, guillotiné à Paris le 6 juillet
    Urbain Elisabeth de Ségla, conseiller au parlement de Toulouse, guillotiné à Paris, le 6 juillet
    Raphaël de Tournier de Vaillac, parlementaire Toulousain, guillotiné à Paris, le 6 juillet
    Jean Joseph Juge de Saint-Martin sulpicien, dans les cales du bateau "Les deux associés",Ile d'Aix, le 7 juillet, bienheureux (1995)
    Abraham Frédéric d'Hautefort et sa femme,

    Marie Bertrande d'Hautefort Pompadour, tous deux guillotinés à Paris, le 7 juillet
    Jean Baptiste de Laporte, guillotiné à Bordeaux, le 7 juillet
    Aymar Charles Marie de Nicolay, guillotiné le 7 juillet
    Gabriel de Salignac de La Mothe-Fénelon, guillotiné le 7 juillet
    Jean Baptiste Augustin de Salignac de La Poncie, guillotiné à Paris, le 7 juillet
    Melchior de La Baume, guillotiné le 7 juillet
    Louis Bruno de Boisgelin de Cucé, guillotiné le 7 juillet
    Antoine Jean Baptiste Alexandre Jullien, guillotiné le 7 juillet
    Richard Mique, premier architecte du Roi, guillotiné à Paris, le 7 juillet
    Simon Mique, fils du précédent, guillotiné à Paris, le 7 juillet
    Denis Pierre Jean Papillon de La Ferté, guillotiné le 7 juillet
    François Louis Marie de Fesques de La Rochebousseau, guillotiné à Paris, le 7 juillet
    Bienheureuse Suzanne de Gaillard, en religion soeur Iphigénie, guillotinée à Orange, le 7 juillet
    Laurent Jean Baptiste de Viany, guillotiné à Orange, le 7 juillet
    Charles Verdière, marquis de Hem, exécuté à Paris, le 7 juillet
    Charles Joseph Alexandre Parcelin de Hénin-Liétard, prince de Hénin, guillotiné le 8 juillet
    Gaspard Louis de Chambon d'Arbouville et son épouse Félicité Fréteau de Pény, exécutés à Paris, le 9 juillet
    Henri-Louis Delaporte, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Jean Claude Geoffroy d'Assy, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Pierre Louis Moreau Desproux, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Elisabeth Marie Paignon, guillotinée à Paris, le 9 juillet
    Claire Félicité Tardieu de Maleissye, sa fille, guillotinée à Paris, le 9 juillet
    Charlotte Hyacinthe Tardieu de Maleissye, sa fille, guillotinée à Paris, le 9 juillet
    Antoine Charles Tardieu de Maleissye, leur père, guillotiné le 9 juillet
    Jacques Louis Radix, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Jacques Paul Toussaint Robert de Lézardière, frère du suivant, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Sylvestre Joachim Robert de Lézardière, frère du précédent, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Jean Baptiste du Val de Beaumontel, guillotiné à Paris, le 9 juillet
    Bienheureuse Madeleine de Guilhermier, en religion soeur Sainte-Mélanie, guillotinée à Orange, le 9 juillet
    Charles Le Bret, guillotiné comme noble et prêtre réfractaire place du trône renversé à Paris, le 10 juillet
    Léon de Nicolaÿ, guillotiné à Paris le 10 juillet
    Gabrielle Augustine Michel de Tharon, et ses deux filles Henriette Françoise de Lévis, Marie Gabrielle de Lévis, toutes trois exécutées à Paris, le 10 juillet
    Jérôme du Saulx, sa femmeFrançoise de Malet-Roquefort, et deux de ses belles-soeurs, Marguerite-Laurence de Malet-Roquefort, tous quatre exécutés le 10 juillet
    François-Joseph Chaperon de Terrefort, guillotiné à Bordeaux, le 10 juillet
    Georges Louis Marie Leclerc de Buffon, guillotiné à Vincennes, le 10 juillet
    Victor Charles François de Roux, exécuté le 10 juillet à Paris
    Gaspard de Marigny, exécuté par Stofflet à La Girardière, Combrand, le 10 juillet
    Marc René de Gondrecourt, guillotiné à Paris, le 10 juillet
    François Christophe de Guerpel, guillotiné à la Barrière du Trône, Paris, le 10 juillet
    Marie Renée Louise Elisabeth Thoreau, guillotinée à Paris, le 10 juillet
    Jean André, guillotiné à Nîmes, le 11 juillet
    Gabriel Barthélémy Romain de Filhot, guillotiné à Bordeaux, le 11 juillet
    Gabrielle de Rose de Dammartin, exécutée le 12 juillet
    Etienne de Montarby, exécutée le 12 juillet
    Bienheureuse Marguerite de Justamond, sœur cistercienne d'Avignon, guillotinée à Orange (84), le 12 juillet
    Jean François de Rapin, guillotiné le 12 juillet
    Bienheureux Barthélemy de Jarrige de Lamorélie des Biards, bénédictin de l'abbaye de Lezat (Ariège), mort sur les pontons de Rochefort, le 13 juillet
    Marie Anne de La Suderie, exécutée le 13 juillet
    Jean Evangéliste Roze, guillotiné le 13 juillet
    Julie Garat, guillotinée à Paris le 13 juillet
    Joseph Lentaigne, guillotiné le 13 juillet à Paris
    Jean François Lentaigne, frère du précédent, guillotiné à Paris le 13 juillet
    Augustin Hervé de Faudoas, marquis de Faudoas-Canisy, guillotiné le 14 juillet
    Eléonore de Faudoas, guillotinée le 14 juillet
    Michelle de Faudoas, exécutée le 14 juillet
    Jean-Baptiste de Meyvières d'Artois, guillotiné à Paris, le 14 juillet
    Claire Thérèse Bourdelois, exécutée avec sa fille, le 15 juillet
    Charles-Gilbert de La Chapelle, guillotiné place de la Nation, à Paris, le 15 juillet
    Jeanne Claire Scholastique de Clinchant d'Aubigny, exécutée avec sa mère le 15 juillet
    Toussaint Jacques César Le Normant de Lourmel, guillotiné place du Trône, à Paris, le 15 juillet
    Léon des Mesures de Rauzan, guillotiné à Bordeaux, le 15 juillet
    Mathias des Mesures de Rauzan, guillotiné à Bordeaux, le 15 juillet
    Yves Louis Rollat, guillotiné à Paris, le 15 juillet
    Jean-Baptiste Salneuve, guillotiné à Paris, le 15 juillet
    François Louis des Réaulx, guillotiné à Paris, le 15 juillet
    Raoul de Caradeuc, guillotiné à Paris, le 16 juillet
    Louis Ancelin, guillotiné à Paris, le 16 juillet
    Bienheureuse Marguerite Rose de Gordon de Boulogne, sœur sacramentine, guillotinée à Bollène (84), le 16 juillet
    Bienheureuse Dorothée de Justamond, sœur ursuline de Pernes, guillotinée à Orange (84), le 16 juillet
    Bienheureuse Madeleine de Justamond, sœur cistercienne de Sainte Catherine d'Avignon, guillotinée à Orange (84), le 16 juillet
    Pierre des Mesures de Rauzan, guillotiné à Bordeaux, le 16 juillet
    Bienheureuse Marie Françoise de Croissy, carmélite de Compiègne, guillotinée à Paris, le 17 juillet
    Bienheureuse Elisabeth Juliette Vérollot, carmélite de Compiègne, guillotinée à Paris, le 17 juillet
    Bienheureuse Rose Crétien de Neufville, carmélite de Compiègne, guillotinée le 17 juillet
    François Imbert, guillotiné pour fédéralisme à Paris, le 17 juillet
    Jean-Pierre Maury, marchand de bois, guillotiné à Orange, le 17 juillet
    Antoine Bergeron, guillotiné à Nîmes, le 19 juillet
    Elie Jean Chanceaulme de Fonrose, guillotiné à Bordeaux, le 19 juillet
    Toussaint de Cornulier, sa belle-mère, Françoise Marie Jeanne Magon de La Balue, et son beau-frère, Jean Baptiste Marie Bertrand de Saint-Pern, tous trois guillotinés à Paris, le 19 juillet
    Aimé Marie Louis Alleno de Saint-Alouarn, guillotiné place du Trône à Paris, le 19 juillet
    Erasme Charles Auguste Magon de La Lande, guillotiné place du Trône à Paris, le 19 juillet
    Gilles René Conen de Saint-Luc, et sa femme, Marie Françoise du Bot, tous deux guillotinés à Paris, le 19 juillet
    Marie-Françoise Pusel de Boursières, guillotinée à Paris, le 19 juillet
    Bienheureux Jean Dubost, curé de Theneuille (Allier), déporté, mort en rade d'Aix le 19 juillet
    Jean François de Lurion de L'Egouthail, guillotiné à Paris, le 20 juillet
    Jean-Baptiste Magon de Coëtizac, guillotiné le 20 juillet
    Jean-Louis Rouxel de Blanchelande, exécuté à Paris, le 20 juillet
    Suzanne Thérèse de Piis, guillotinée à Bordeaux, le 21 juillet
    Abraham Castillon du Perron, guillotiné à Bordeaux, le 21 juillet
    Edmé Jean Baptiste Barret de Ferrand, guillotiné à Bordeaux, le 21 juillet
    François Le Pigeon de Launay, guillotiné le 21 juillet
    Charles Antoine Tanqueray d'Hyenville, guillotiné à Paris, le 21 juillet
    Claude Laurent Chambrun d'Uxeloup, guillotiné le 21 juillet
    Elisabeth Hébert de La Maillardière, guillotinée à la barrière du Trône, le 22 juillet
    Jean Benjamin de Laborde, fermier général, guillotiné à Paris, le 22 juillet
    Élisabeth Louise Jouvenel de Harville des Ursins, marquise de La Châtre, guillotinée à la barrière du Trône, le 22 juillet
    César Marie de Talaru, marquis de Talaru, guillotiné le 22 juillet
    Catherine de Cossé-Brissac, duchesse de Noailles, Louise d'Aguesseau, sa belle-fille, duchesse d'Ayen, Louise de Noailles, leur petite-fille et fille, toutes trois guillotinées à la barrière du Trône, à Paris, le 22 juillet
    Alexandre de Beauharnais, général et premier époux de l'impératrice Joséphine, guillotiné le 23 juillet
    Armand Henri Hercule de Caumont d'Adde, guillotiné à Paris, le 23 juillet
    Pierre François Gossin, avocat à Verdun puis à Bar le Duc, lieutenant général civil & criminel au bailliage de Bar, député de Bar aux Etats-Généraux, procureur général syndic du département de la Meuse, guillotiné le 22 juillet.
    Simon Charles Boutin, exécuté à Paris le 22 juillet
    François Louis Etienne de Humbert, guillotiné à Paris, le 23 juillet
    Joaquim-Charles de Seiglières-Bellefourière, (sa fille sera guillotinée le lendemain), guillotiné le 23 juillet
    Louis-Marthe de Gouy d'Arsy, guillotiné le 23 juillet
    Marie-Louise de Laval, abbesse de Montmartre, guillotinée à la barrière du Temple, le 23 juillet
    Etienne François Gallet de Santerre, guillotiné à la barrière du trône, le 23 juillet
    Louis-Armand de Rohan, prince de Montbazon, vice-amiral de France, guillotiné à la barrière du Trône le 23 juillet
    Charles François Hertel de Chambly, guillotiné à Paris, le 23 juillet
    Louis René Quentin de Richebourg, guillotiné à Paris, le 23 juillet
    Amable de Bérulle, âgé de 39 ans, guillotiné à Paris, le 24 juillet
    Auguste du Blaisel, âgé de 77 ans, guillotiné à Paris, le 24 juillet
    Henri Joseph de Bourdeilles, guillotiné le 24 juillet
    Césaire Auguste de Cadenet Charleval, guillotiné à Paris, le 24 juillet
    Catherine Louise Silvine de Seiglières-Bellefourière, guillotinée à Paris, le 24 juillet
    Jean Charles Gravier de Vergennes, et son fils, Charles Gravier de Vergennes, morts tous deux le 24 juillet
    Marie Paul Victoire de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, guillotiné le 24 juillet
    Charles Jean Baptiste Robert de Dampont, marquis de Dampont, et sa femme Marie Joséphine d'Haen, tous deux assassinés place de l'Egalité à Metz, le 24 juillet
    François René Alexandre de Maillé de La Tour-Landry, grand vicaire, exécuté le 24 juillet
    Fortuné Charles Louis François de Maillé de La Tour-Landry, guillotiné à Paris le 24 juillet
    Jean Louis de Maillé de La Tour-Landry, maréchal de camp, exécuté le 24 juillet
    Charles Louis François Fortuné de Maillé de La Tour-Landry, agé de 16 ans, exécuté le 24 juillet
    Jean-Henri de Montesquiou de Laboulbène, guillotiné le 24 juillet
    Philiberte de Thurin, guillotiné à Paris, le 24 juillet
    Jean Simon Aved de Loizerolles, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    François Rose de Bessuejouls, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    André Chénier, poète, guillotiné le 25 juillet
    Joseph François Marie de Coattarel, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Pierre Gauthier de Vinfrais, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Charles César Henry de Houdetot, marquis de Houdetot, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Jean Louis Henri Joly de Bévy, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Antoine Le Jametel, guillotiné le 25 juillet
    Gratien de Montalembert, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Friedrich zu Salm-Kyrburg, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Louis Pierre Sers, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Frederic de Trenck, baron allemand, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Charles Michel de Trudaine, guillotiné à Paris, le 25 juillet
    Louise Gabrielle Elisabeth Mathie de Symon de Franval, guillotinée à Paris, le 25 juillet
    Joseph de Bausset-Roquefort, guillotiné barrière du Trône à Paris, le 26 juillet
    Jules de Clermont-Tonnerre, duc de Clermont-Tonnerre, guillotiné le 26 juillet
    Georges de Crussol d'Uzès, guillotiné à Paris le 26 juillet
    Geneviève de Gramont, comtesse d'Ossun, guillotinée à Paris le 26 juillet
    Marie Alexandrine Reine de Jassaud, guillotinée à Paris, le 26 juillet
    Bienheureuse Marie Madeleine de Justamond, soeur ursuline de Pont Saint Esprit, guillotinée à Orange (84), le 26 juillet
    Jean Vivant Micault de Courbeton, guillotiné à Paris, le 26 juillet
    Adélaïde Le Conte de Nonant, guillotinée à Paris, le 26 juillet
    Madeleine Charlotte Le Peletier de Saint-Fargeau, princesse de Chimay, guillotinée le 26 juillet
    Charlotte de Manneville, guillotinée à Paris, le 26 juillet
    Marie Félicité du Plessis-Châtillon, guillotinée à Paris, le 26 juillet

    Dorothée de Riquet de Bonrepos, guillotinée le 26 juillet
    Marie Charlotte de Saint Nectaire, marquis d'Armentières, guillotinée le 26 juillet
    Sabine Olivier de Senozan de Viriville, épouse Talleyrand, guillotinée le 26 juillet
    Bienheureux Pierre Joseph Le Groïng de La Romagère, archidiacre de Bourges, mort sur les pontons de Rochefort, le 26 juillet
    Charles François de Rouvroy de Saint-Simon, évêque d'Agde, exécuté à Paris, le 26 juillet
    Pierre Lucas, prieur de Rocles (Allier), déporté, mort à Rochefort (?) le 26 juillet
    Henri Charles Gabriel de Thiard de Bissy, exécuté à Paris le 26 juillet
    Charles Louis Trudaine de Montigny, guillotiné à Paris, le 26 juillet
    Marie-Thérèse de Choiseul, princesse de Monaco, guillotinée le 27 juillet
    Jean Cottereau, dit Jean Chouan, mort de ses blessures le 27 juillet
    Jean Guiot de Rijoux, prêtre, guillotiné à Poitiers, le 27 juillet
    Toussaint Charles Girard de Surville, guillotiné le 27 juillet
    Pierre Gougeon, "receleur de prêtres réfractaires", guillotiné à Château Gontier, le 27 juillet
    Françoise Camille de Bérenger, veuve de Marie Paul Victoire de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, ci-dessus, guillotinée le 27 juillet
    Gabriel François Sallé, guillotiné à Paris, le 27 juillet
    André Georges Brumauld de Beauregard grand vicaire de Luçon exécuté à Paris le 27 juillet
    Jacques de Serre de Saint-Roman, comte de Frégeville-en-Rouergue, guillotiné à Paris, le 27 juillet
    Pierre André Coffinhalguillotiné à Paris, le 27 juillet 1794
    Sébastien Alarose guillotiné le 27 juillet à Paris

    27 juillet 1794, Convention thermidorienne
    Saint-Just,"L'Ange de la Terreur", guillotiné le 27 juillet
    Robespierre, et son frère Augustin, guillotinés le 28 juillet
    Georges Couthon, guillotiné à Paris, le 28 juillet
    Claude François de Payan, guillotiné à Paris, le 28 juillet
    Jean Antoine de Teissier, guillotiné à Nîmes, le 30 juillet
    Modeste Emilie de Forsanz, guillotinée à Brest, le 30 juillet
    Bienheureux Jean-François de Jarrige de La Morélie du Breuil, mort sur le ponton "les 2 associés" près de Rochefort, le 31 juillet
    François Rion, mort sur les pontons de Rochefort, le 31 juillet
    Gabriel Moreau, décapité à Brest, le 31 juillet
    Victoire de Montmorin, fille du ministre, comtesse de La Luzerne, décédée dans les prisons de la Terreur en juillet
    Emilie Vernet, guillotinée à Paris en juillet 1794

     

    - juillet 1795

    Yves Michel Hervé du Penhoat décapité à Brest le 7 juillet

     



    21 juillet 1795, chute de Quiberon

     

    Achille Henri de Failly, fusillé à Quiberon, en juillet, à 41 ans
    René-Auguste de Méhérenc de Saint-Pierre tué le 16 juillet à Quiberon
    Marc Antoine Bertrand Marie de Boisboissel mortellement blessé à la tête le 16 juillet à Quiberon, meurt des suites de ses blessures à Southampton
    Jean Marie Michel Isaac de Boisboissel tué le 16 juillet à Quiberon
    Jacques Marie Olivier du Vergier de Kerhorlay tué le 16 juillet à Quiberon
    Toussaint Marie Euzèbe Le Bihan tué le 16 juillet à Quiberon
    Gilles de Carné-Trécesson tué le 16 juillet à Quiberon
    Victor Alexandre de La Roche Saint-André tué le 16 juillet à Quiberon
    Pierre Joseph de Carheil tué ou noyé en juillet à Quiberon
    Jean Paul Timoléon de Gimel tué dans les combats du 16 juillet à Quiberon
    Casimir de La Moussaye tué le 16 juillet à Quiberon
    Jacques Antoine Victor de Galaup tué le 16 juillet à Quiberon
    François de La Laurencie mortellement blessé le 16 juillet à Quiberon
    Joseph René de Kerguern de Mur tué le 16 juillet à Quiberon
    Claude François Louis de Keroüartz tué le 16 juillet à Quiberon
    Eugène de Langan tué le 4 juillet dans un combat près de Landévant (Quiberon)
    Pierre Joseph de Kergariou, marquis de Kergariou, mort à Quiberon, le 16 juillet
    Arnaud Roger Bernard d'Espagne tué le 16 juillet à Quiberon
    Pierre de La Lande de Calan, blessé au combat du 16 juillet à Quiberon, fut achevé par les Républicains
    Bonaventure Corentin de Maucouvenant tué le 16 juillet à Quiberon
    Jean Marie Cillart de La Villeneuve tué au combat le 16 juillet à Quiberon
    Joseph Henri Marie de Burle de Champclos tué le 16 juillet à Quiberon
    Philippe Paul de Galard de Brassac de Béarn mort à Quiberon le 16 juillet
    Julien Jean François du Dresnay mort à Quiberon le 16 juillet
    Théodore de Galard de Brassac de Béarn frère du précédent, mort à Quiberon le 16 juillet
    Gabriel de Charbonneau mort au combat le 16 juillet à Quiberon
    Jean Jacques François Catherine de Viart exécuté à Quiberon le 16 juillet
    François Hyacinthe Le Vaillant de La Ferrière tué le 16 juillet à Quiberon
    Armand Marie Mathieu de Cillart de La Villeneuve, tué au combat le 16 juillet à Quiberon
    Joseph Marie de La Chevière tué au combat le 16 juillet à Quiberon
    Jean François Joseph Guillotou de Keréver, mort à Quiberon, le 16 juillet
    René-Marie de Menou tué le 16 juillet à Quiberon
    Jacques Blanchouin de Villecourte mortellement blessé le 16 juillet à Quiberon, meurt quelques jours plus tard à Portsmouth
    Antoine François du Boisbaudry tué le 16 juillet à Quiberon
    Vincent de Tinteniac tué le 18 juillet au combat de Coetlogon
    Charles de Damas, mort à Quiberon, le 20 juillet
    Alexandre Philippe de Grey de Quincarnon, mort à Quiberon, le 20 juillet
    René de Talhouët-Grationnaye, mort à Quiberon, le 21 juillet
    Charles Hyacinthe de Préville tué le 21 juillet à Quiberon
    Etienne Trophime de Seguin de La Tour de Reyniès tué le 21 juillet à Quiberon
    Claude de Bullion tué à Quiberon le 21 juillet
    Charles de Gimel tué à Quiberon le 21 juillet
    Charles Marie Fontaine de Merve, mort à Quiberon, le 21 juillet
    Edmé Charles François de Grave, mort à Quiberon le 21 juillet
    Louis Picard de Phélippeaux mort le 21 juillet à Quiberon (disparu)
    Antoine Louis Picquet de Melesse blessé mortellement le 16 juillet, il meurt le 21 ou le 22
    René Marie Constant Michel de Lesquen tué à Quiberon le 21 juillet
    Louis Philippe Christophe de Lieurray tué lors des combats du 21 juillet
    André Marie de Gouzillon de Bélizal, blessé fut achevé par les baionnettes républicaines à Auray le 21 juillet dans la cour d'une ferme où il avait trouvé refuge
    Charles Silvain de Béchillon, exécuté à St Pierre de Quiberon le 27 juillet
    François Joseph Pinel exécuté le 27 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Antoine Joseph de Feletz exécuté à St Pierre de Quiberon le 27 juillet
    René Barbe Bignon du Fresne exécuté le 27 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Armand de Quincarnon exécuté le 27 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Elie François Dominique Castin de Guérin de La Magdeleine exécuté le 27 juillet à Vannes
    René Vincent Marie de La Landelle, sous-lieutenant du régiment d'Hervilly, détaché aux chouans, fusillé à Vannes le 28 juillet
    Urbain René de Hercé, évêque-comte de Dol, président des Etats de Bretagne, aumonier des Armées Royales, fusillé à Vannes le 28 juillet
    François de Hercé, frère du précédent et son grand-vicaire, fusillé avec lui à Vannes le 28 juillet
    René Vincent Gilart de Keranflec'h exécuté le 28 juillet à Vannes
    Charles Virot de Sombreuil, général en chef en second du corps d'émigrés, fusillé à Vannes le 28 juillet
    Louis François Bonaventure de Buissy exécuté le 28 juillet à Quiberon
    Nicolas Henri Lagroy de Croutte de Saint-Martin exécuté le 28 juillet à Quiberon
    Jean Jacques Christophe Le Barbier de La Bourdonnière exécuté le 29 juillet à St Pierre de Quiberon
    Jean Louis de La Haye exécuté le 29 juillet à Auray
    Philippe de Caffarelli fusillé le 29 juillet à Auray
    Charles Calixte Morisson de La Bassetière exécuté le 29 juillet à Auray
    Yrieix Martin de Compreignac exécuté le 29 juillet à Auray
    Louis Charles de Beaupte exécuté le 29 juillet à Auray
    Claude Henri Alexandre de Moucheron exécuté le 29 juillet à Auray
    Jean Marie Guillaume de Moucheron frère du précédent exécuté le 29 juillet à Auray
    Joseph de Savignac exécuté le 29 juillet à Auray
    Georges Yves Marie Anselme de Kerret de Kéravel de Coatlès exécuté le 29 juillet à Auray
    Pierre Le Poulletier de Montenant exécuté le 29 juillet à Auray
    Jacques Le Febvre exécuté le 29 juillet à Auray
    Guillaume Pierre Pic de La Mirandole exécuté le 29 juillet à Auray
    Louis Marie Joseph du Tertre d'Elmarcq exécuté le 29 juillet à Auray
    Jacques Victor du Bois-Tesselin exécuté le 29 juillet à Auray
    Louis de Bonhore exécuté le 29 juillet à Auray
    Jacques René du Bois-Tesselin exécuté le 29 juillet à Auray
    Henry Robert de Boisfossé exécuté le 29 juillet à Auray
    Louis Marie Honorat de Baraudin, fusillé à Quiberon, le 30 juillet
    Louis Gabriel du Largez, prêtre, exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    François Charles Marie Le Gualès exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Jean Henri de Lage de Volude exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Joseph René Marie Magedelin Rolland de Cheffontaines exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Bernard Marie Jouan de Kervenoaël exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Jean Baptiste Le Vicomte de La Houssaye exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Charles César de Royrand exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Just Anne Ignace François de Sarret de Grozon exécuté le 30 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Antoine de Mauvise exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Adrien Raymond de Paty de Luriès exécuté le 30 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Louis Marie Philippe Le Provost exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Jacques de Courteville d'Hodicq exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Clair de Pyniot exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Innocent Anne Louis de La Villelouays exécuté le 30 juillet à St Pierre de Quiberon
    Guy Marie Charles de Robecq exécuté le 30 juillet à Auray
    François Gaetan Lamour de Lanjégu exécuté le 30 juillet à Auray (pour d'autres à Lorient)
    Pierre de Lamberterie exécuté le 31 juillet à St Pierre de Quiberon
    Nicolas Jacques Ballet de La Chenardière exécuté le 31 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    Jean Philippe de La Roche de Loriac exécuté le 31 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    André Emmanuel de Salignac, fusillé à St Pierre de Quiberon le 31 juillet
    Cesaire Victor Alphonse Vaz de Mello exécuté le 31 juillet à St Pierre de Quiberon
    Pierre Sylvestre de Boussineau exécuté le 31 juillet à Saint Pierre de Quiberon
    François Joseph de Courson de Kernescop exécuté le 31 juillet à St Pierre de Quiberon
    Auguste Louis Joseph de Broglie exécuté à Vannes le 31 juillet
    Eugène Cabon de Kerandraon exécuté le 31 juillet à Vannes
    Jean de Sanzillon exécuté le 31 juillet à Vannes
    Joseph Tanguy Marie Pascal de Chateaulaurent exécuté le 31 juillet à Vannes
    René Claude de La Rochefoucauld-Bayersexécuté le 31 juillet à Vannes
    François Paul Fouchier exécuté le 31 juillet à Vannes
    Jean François Paul du Perenno de Pervern exécuté le 31 juillet à Vannes
    Henri Guillaume Sauveur Eutrope de Villeneuve exécuté le 31 juillet à Vannes
    Aimé Marie René Louis Joseph Conen de Saint-Luc, prisonnier à Quiberon, fusillé à Vannes, exécuté le 31 juillet, à 27 ans
    René Saturnin Cotelle, exécuté à Vannes le 31 juillet
    Jacques Paul de Vauquelin exécuté le 31 juillet à Vannes
    Jacques Victor Jousbert de La Cour Goronière exécuté le 31 juillet à Vannes
    François Marie Jacques de Vauquelin exécuté le 31 juillet à Vannes, frère du précédent
    Alexandre Armand Florent de Neufville exécuté le 31 juillet à Vannes
    Jean François du Bahuno de Kerolain exécuté le 31 juillet à Vannes
    Paul de Manny exécuté le 31 juillet à Vannes
    Gabriel de Puyferré exécuté le 31 juillet à Vannes
    Louis Auguste Jallais exécuté à Vannes le 31 juillet
    Victor Felix Jallais exécuté à Vannes, le 31 juillet, frère du précédent
    Cyr Louis Jallais exécuté à Vannes, le 31 juillet, frère des précédents
    Claude René Paris de Soulanges, fusillé à Auray, le 31 juillet
    Charles Maximilien de Buissy exécuté le 31 juillet à Auray
    Armand Daniel de Foucault, exécuté le 31 juillet à Auray
    Jean Constantin Théodore d'Anceau exécuté le 31 juillet à Auray
    Samuel de Goulaine exécuté à Auray le 31 juillet
    François Pierre Ernault de Brusly exécuté le 31 juillet à Auray
    Charles de Grimouville exécuté à Auray le 31 juillet
    Maurice Faydit exécuté le 31 juillet à Auray
    Jean Baptiste Bernardin de Maillet exécuté à Auray le 31 juillet
    Charles François de Corday fusillé à Auray le 31 juillet 1795
    Frédéric Joseph du Jay exécuté le 31 juillet à Auray
    Christophe Colomban de Rossel exécuté le 31 juillet à Auray
    Nicolas Anne de Baudot de Sainneville exécuté le 31 juillet à Auray
    Jean Louis Jourda de Vaux de Chabanolle exécuté le 31 juillet à Auray
    François Louis de La Barthe exécuté le 31 juillet à Auray
    Joseph de La Barthe exécuté le 31 juillet à Auray

      

     

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    REVOLUTION 1789

      

      

    Marie Thérèse Louise de Savoie (en italien : « Maria-Teresa Luisa di Savoia »), plus connue sous le nom de « princesse de Lamballe », est née à Turin le 8 septembre 1749, le même jour et la même année que Yolande de Polastron, duchesse de Polignac, et morte lynchée à Paris le 3 septembre 1792.

    Elle est issue d’une branche cadette de la famille royale de Piémont et devient membre d’une branche légitimée de la famille royale de France par son mariage en 1767 avec le fils du duc de Penthièvre (lui-même fils du comte de Toulouse fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan).

    La princesse naît le 8 septembre 1749 à Turin. Elle est la fille de Louis-Victor de Savoie-Carignan (1721-1778), en italien « Luigi-Vittorio di Savoia-Carignano, principe di Carignano », et de Christine-Henriette de Hesse-Rheinfels-Rothenbourg (1717-1778), en allemand « Christine, Landgräfin von Hessen-Rheinfels-Rotenburg », sœur des défuntes duchesse de Bourbon et reine Polyxène de Piémont-Sardaigne, défunte épouse du roi Charles Emmanuel III .

     

    Elle est tante à la septième génération de l'actuel chef de la Maison Royale d'Italie, Victor-Emmanuel de Savoie et à la huitième génération de son fils Emmanuel-Philibert de Savoie[1], époux de l'actrice Clotilde Courau qui en est elle-même une cousine éloignée.

     

    La princesse grandit à Turin et y mène une existence maussade et stricte, mais éloignée des complots et des intrigues de la cour. Elle passe pour une enfant douce, sage et pieuse, traits de caractère qui vont pousser le duc de Penthièvre à la choisir comme épouse pour son fils Louis Alexandre de Bourbon (1747-1768), prince de Lamballe. Le prince est un dévergondé et son père pense l’assagir en lui donnant une épouse vertueuse.

     

    La princesse de Lamballe pendant la Révolution ; pastel attribué à Danloux

      

    À Versailles : 

      

    Elle épouse le prince de Lamballe, arrière-petit-fils de Louis XIV (branche légitimée), fils d’un des hommes les plus riches d’Europe, le 17 janvier 1767 par procuration à Turin ; puis, le 31 janvier suivant à Nangis.

     

    Le couple ne va pas connaître le bonheur. Très vite, le prince reprend ses habitudes et délaisse son épouse qui se réfugie auprès de son beau-père. Elle commence à développer ses accès de mélancolie et ses vapeurs qui la plongent dans des évanouissements plus ou moins longs. En 1768, son époux décède d’une maladie vénérienne.

     

    Le médecin chirurgien Seyffert, médecin de la cour et futur médecin personnel du prince François-Xavier de Saxe au Château de Chaumot, la sauvera d'une grave maladie, ce qui lui vaudra une protection de Marie-Antoinette et une très grande réputation, on viendra même de Paris à Chaumot pour se faire guérir par lui.

     

    La princesse se retrouve veuve et sans enfant à 19 ans. Son beau-père la garde auprès de lui et, ensemble, ils sont très actifs dans diverses œuvres pieuses et charitables. L’année suivante, le duc de Chartres, futur duc d’Orléans, prince du sang, épouse la belle-sœur de Marie-Thérèse : Mademoiselle de Penthièvre est certes issue d’une branche illégitime de la Maison de France, mais elle est aussi, depuis la mort de son frère, la plus riche héritière du royaume.

     

    En 1769 également, après la période de deuil qui a suivi la mort de la reine, le parti des dévots, soutenu par Mesdames, les filles du roi, n’ayant pu remarier Louis XV à l’archiduchesse d’Autriche Marie-Elisabeth, pense à Marie-Thérèse. Ironie du sort, comme cela fut pour son défunt mari, il est encore une fois question pour Marie-Thérèse de convoler avec un homme esclave de ses sens. Le projet fait long feu : la comtesse du Barry, nouvelle maîtresse avant d’être officiellement la nouvelle favorite, ne voulant pas perdre ce prestigieux amant qu’elle tient, justement, par le plaisir des sens.

     Princesse de Lamballe - Joseph-Siffred Duplessis

    En 1770, le dauphin Louis-Auguste, futur Louis XVI, épouse l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette. C’est la première rencontre entre les deux femmes. Marie-Thérèse a vingt-et-un ans, Marie-Antoinette bientôt quinze.

     

    À partir de 1771, la princesse de Lamballe fréquente de plus en plus assidûment la cour et se rapproche de la dauphine, qui voit en elle une alliée sûre et une amie sincère. Devenue reine en 1774, Marie-Antoinette continue à fréquenter la princesse, mais de fausses et venimeuses rumeurs lancées à dessein pour nuire, attisées par les ennemis de la reine, commencent déjà à entacher leur amitié. Toutefois, la princesse conserve son caractère pieux et raisonnable, alors que la reine se laisse aller à ses penchants de plus en plus frivoles.

     

    Louis XV étant mort le 10 mai 1774, Marie-Antoinette devient par là-même reine de France. En 1775, la reine offre à son « cher cœur », le titre très lucratif de « surintendante de la Maison de la reine », dont la charge consiste à organiser les plaisirs de la reine. Mais très vite, celle-ci se rend compte que son amie (et cousine) est trop sérieuse pour l’emploi, n’a pas l’étoffe de la fonction et s’ennuie. Elle se tourne alors vers « la plus fraîche et plus insolente » Yolande de Polignac. Si la reine délaisse la princesse, elle ne l’oublie pas pour autant, mais il semble clair que, pour longtemps, Yolande de Polignac prend la place de l’amie dévouée. Pour occuper son temps, la princesse part à la campagne, reprend ses activités charitables et rachète l'hôtel de Toulouse (actuelle Banque de France à Paris) à son beau-père.

     

    Elle entre dans la franc-maçonnerie en devenant membre de la loge féminine « la Candeur » le 12 février 1777. Elle s'intéresse au mouvement des Lumières, à l'Encyclopédie, à la condition des femmes et à l'amitié féminine. Elle organise notamment un dîner suivi d'un bal auquel ne sont conviées que des femmes, ce qui choque la cour et irrite la reine. Le 10 janvier 1781, elle est élue Grande Maîtresse de la « Mère Loge Écossaise » [2].

     

    La Révolution :

     

     

    La Princesse de Lamballe en 1781, pastel par Élisabeth Vigée Le Brun

    En 1789, la Révolution gronde et la reine commence à prendre conscience de ses erreurs. Elle se fait plus sage et se rapproche à nouveau de la princesse. Rapprochement d’autant plus aisé qu’elle a demandé à Mme de Polignac de quitter Versailles et de partir pour l’étranger après la prise de la Bastille.

     

    En octobre 1789, la famille royale est ramenée à Paris et la princesse la suit dans sa nouvelle résidence, le palais des Tuileries.

     

    La princesse reste l’un des derniers soutiens de la reine et leur amitié s’en trouve renforcée. En 1791, la reine l’informe de sa fuite et l’enjoint de quitter la France. La famille royale est rattrapée à Varennes, mais la princesse avait envisagé son départ par Dieppe et Londres, munie d’un passeport en règle. Les deux femmes échangent alors une abondante (?) correspondance dans laquelle la reine avait réaffirmé ses sentiments d’affection envers la princesse: « j’ai besoin de votre tendre amitié et la mienne est à vous depuis que je vous ai vue », lui écrivait-elle en juin 1791.

     

    À la fin de l’été 1791, la princesse de Lamballe fut chargée par Marie-Antoinette d’une mission – dont on ignore les motifs – à Aix-la-Chapelle, où elle se rendit en effet. Mue par un pressentiment, elle y dicta ses dernières volontés, le 15 octobre 1791, nommant le marquis de Clermont-Gallerande son exécuteur testamentaire. Fin 1791, la reine suppliait la princesse de ne pas revenir à Paris, mais cette dernière, craignant pour la sécurité de ses biens menacés par les lois en préparation sur les biens d’émigrés, et aussi par dévouement, rentra à Paris, reprenant ses fonctions de surintendante aux Tuileries.

     

    Chose ignorée de la totalité de ses biographes, la princesse de Lamballe émargeait sur les fonds secrets du ministère des Affaires étrangères, et il est peu douteux qu’en diverses circonstances, elle se fût chargée de porter des dépêches pour le compte des souverains. Son passeport d’avril 1791 avait été délivré par le ministre Montmorin, et on a dit que la princesse avait été chargée de rencontrer William Pitt, qui lui avait opposé une fin de non-recevoir. Quoi qu’il en soit, elle n’est évidemment pas demeurée passive pendant les mois précédant sa mort. La presse révolutionnaire relaya bientôt une dénonciation lancée contre elle par le comité de surveillance de l’Assemblée législative.

    On lui reprochait d’avoir coordonné ou encouragé les activités du « Comité autrichien », nom de la cellule secrète principalement dirigée par Antoine Omer Talon, Maximilien Radix de Sainte-Foix et Charles-Louis Huguet de Sémonville (conseillers occultes de Louis XVI), et financée par les fonds de la Liste civile. Il semble qu’elle y représentait la reine, qui ne pouvait se permettre d’y paraitre directement. Ce comité, qui disposait aussi d’un financement privé, avait permis de peser dans les délibérations des comités révolutionnaires, de se rallier certains gens de plume et de faire retarder le v

    ote du décret de déchéance.

    Ce qu’on appelait encore les « conciliabules de la Cour » fut avéré par de nombreuses pièces originales découvertes dans l’armoire de fer - le coffre fort personnel de Louis XVI. Elles mettaient en cause un certain nombre d’individus - souvent des révolutionnaires bon teint - qui avaient effectivement reçu de l’argent de la Cour et qui se sentirent soudain menacés par des témoins, tels que l’Intendant de la Liste civile Arnault de Laporte ou la princesse de Lamballe[3].

     

    Le massacre :

     

     

    Le 10 août 1792, la foule envahit le palais et la princesse suit la famille royale qui se réfugia à l’Assemblée législative. C’est alors qu’est prononcée la déchéance du roi et décidée son incarcération au Temple. La princesse fait partie du convoi, mais dix jours plus tard, on vient chercher tous ceux qui n’appartiennent pas à la famille royale stricto sensu. Les deux amies doivent se dire adieu. La princesse fut conduite à la prison de la Force.

     

    Les 2 et 3 septembre 1792, une foule armée de barres de fer, de piques et de bûches encercla les prisons de Paris. La princesse, tirée de sa cellule au matin du 3, fut, d’après la reconstitution des procès-verbaux de la section des Quinze-Vingts[4], introduite devant une commission improvisée en hâte par les membres du comité de surveillance de la Commune du 10 août, et sommée de « nommer ceux qu’e

    lle avait reçu à sa table ».

    On lui demanda surtout de témoigner sur la réalité de connivences de Louis XVI et Marie-Antoinette avec les puissances de la Coalition. Elle s’y refusa et c’est pour cette raison qu’on l’aurait mise à mort. Il est possible qu’on ait voulu éviter un procès équitable au cours duquel elle aurait pu mettre en cause un certain nombre de pêcheurs en eaux troubles soudoyés par la cour, comme par exemple Dossonville, Stanislas Marie Maillard ou le général Antoine Joseph Santerre, partie prenante dans les massacres de septembre avec son beau-frère Étienne-Jean Panis.

     

    Dans les minutes qui suivirent ce semblant d’interrogatoire, elle fut « élargie ». Talleyrand, qui était encore à Paris à ce moment et qui devait embarquer pour Londres le surlendemain du crime, a indiqué à lord Grenville, secrétaire du Foreign Office, que Madame de Lamballe avait été tuée à la suite d’une atroce méprise. En sortant dans la cour de la prison, elle aurait eu, selon lui, un malaise, et les tueurs aux aguets, armés de bûches et de piques, croyant qu’elle avait reçu un premier coup, l’avaient frappé à leur tour. Cette version fut prise suffisamment au sérieux pour faire l’objet, le 24 septembre 1792, d’un mémorandum du ministère anglais[5].

     

    Post-mortem :

     

    Tandis que sa tête était promenée au bout d’une pique jusqu’à la tour du Temple, Adam Pitt raconte que son corps fut transporté sur des kilomètres, profané, jusqu’au comité civil de la section des Quinze-Vingts. Enfin, la tête fut portée à son tour au comité, à sept heures du soir, après avoir été repoudrée, afin d’être « inhumée auprès du corps » dans une tombe du cimetière des Enfants-Trouvés[6]. Quelques heures plus tard, le duc de Penthièvre dépêcha son fidèle valet Fortaire de retrouver sa dépouille, en vain.

     

    Sa mort donna lieu à une profusion de témoignages, très largement diffusés à l’époque et jusqu’à aujourd’hui, tant parmi les révolutionnaires que dans les milieux royalistes et contre-révolutionnaires, qui sont souvent sujets à caution, traduisant moins la réalité des faits qu’une vision fantasmatique[6]. Ces textes, qui décrivent avec force détails macabres, la mise à mort, la mutilation, le dépeçage, la fragmentation et l’exposition du corps abandonné dans un chantier de construction, vers le Châtelet, jusqu’au petit matin, « expriment les craintes et les luttes qui animent alors les différents protagonistes de la Révolution »[6].

     

    Côté révolutionnaire, on a présenté les « cadavres réparateurs » des victimes des massacres de Septembre, laissés sur le pavé, comme une réponse au complot fomenté dans les prisons et à la menace extérieure. Pour Antoine de Baecque, la description morbide de la mise à mort et des outrages visait à « exprimer l’anéantissement du complot aristocratique ». De même, il considère qu’ils servaient à « punir la femme de cour, ainsi que le supposé complot féminin et lesbien – menaçant la prééminence masculine – de « la Sapho de Trianon », vilipendée par les chroniqueurs et les gazetiers sous l’Ancien Régime ].

      

    Les royalistes ont repris à leur compte ces récits, « en retournant leur sens pour montrer la régression du révolutionnaire à l’état de barbare et la monstruosité de la Révolution, opposée à la délicatesse du corps de la victime »[6].

     

    Parmi ces récits, on peut noter La Famille royale préservée au Temple. Extrait du récit de ce qui s’est passé au Temple dans les journées des 2 et 3 septembre 1792, dont le manuscrit a été cité par Georges Bertin en 1888[le récit des événements dans la Révolution de Paris, qui présente la princesse de Lamballe comme une comploteuse, La Vérité tout entière sur les vrais acteurs de la journée du 3 septembre 1792[10], le Bulletin du comte de Fersen au prince régent de Suède sur ce qui s’est passé en France[11] ou Idée des horreurs commises à Paris dans les journées à jamais exécrables des 10 août, 2, 3, 4 et 5 septembre 1792 ou Nouveau Martyrologe de la Révolution française[12].

     

    Après les événements, plusieurs auteurs ont repris ces descriptions des événements dans leurs ouvrages, qu’il s’agisse de l’abbé Barruel[13], Antoine Serieys[14], Mme de Créquy[15] ou Mme Guénard[16]. Plus récemment, des biographes comme Stefan Zweig ont repris ces descriptions dans leur récit des derniers instants de la princesse de Lamballe[17].

      

    Que reste t-il de la Princesse de Lamballe, amie de Marie-Antoinette ?

    Je sais qu'elle était malade, qu'elle fut brutalement violée par plusieurs de ses agresseurs et décapitée au couteau. On lui arrachera son coeur, son corps démembré et sa tête portée au bout d'une pique dans les rue de Paris.

    Tel est le sort particulièrement cruel qui a été reservé à cette femme de quarante trois ans et qui était, de l'avis de son entourage, la bonté même.

     

    la révolution n'a pas été tendre avec les femmes, c'est même une républicaine pur sucre qui le dit, Madame Rolland, je crois, que les femmes n'ont pas le droit de voter, mais elles ont celui de monter à l'échafaud.

    Jamais pareille misogynie n'avait autant fait fureur, depuis au moins le XV° siècle, il n'y a qu'à voir les pamphlets orduriers dont on accablait les femmes en vue, que ce soit les nobles dames ou les républicaines qui osaient s'exprimer en public. C'est à rougir de honte pour leurs auteurs.

      

      

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Lamballe

      

      

     

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    Marie Gouze, dite Marie-Olympe de Gouges. 

    Marie-Olympe de Gouges : La 1ère féministe

    Signe de fin

    Longtemps les femmes furent considérées comme le « sexe faible ». Même si aujourd’hui persistent encore certaines différences, les femmes sont, en France, beaucoup plus reconnues qu’auparavant. Portrait d’une femme qui, lors de la Révolution, a su faire changer les mentalités masculines grâce à sa plume et à son courage.

      

    Marie-Olympe de Gouges était simplement Marie Gouges (1748), une enfant adultérine.

    Femme politique et polémiste qui rédigea la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle devint emblématique des mouvements pour la libération des femmes. Mais après avoir soupçonné Robespierre d’aspiration à la dictature, elle fut guillotinée, le 3 novembre 1793 à Paris, pour ses écrits et singulièrement une lettre au président de la Convention où elle s’indignait d'une mesure attentatoire, selon elle, aux principes démocratiques...
    Dans une « profession de foi civique », l’adjudant général ...Aubry de Gouges, par crainte d’être inquiété, renia publiquement sa mère qui mourut sur l'échafaud, comme celui qu'elle avait combattu.

    Une femme qui, à elle seule, a su faire bouger beaucoup de choses. En avance sur son temps, Olympe de Gouges peut être considérée comme la première féministe de l’histoire de France. Née le 7 mars 1748 à Montauban, elle a laissé de nombreux écrits très engagés notamment sur la traite des esclaves et sur la condition de la femme dans la société. Mariée et mère à 17 ans, elle devient veuve presque aussitôt. Montauban lui paraît alors trop étroit, elle décide donc de partir pour Paris afin d’exercer ses passions : l’écriture et le théâtre.

      


    Des pièces politiques et polémiques jouées à Paris et en province sous la Révolution. Olympe de Gouges ne laissait aucune place au consensus, elle voulait faire réagir la société ainsi que ses contemporains face à des injustices qu’elle ne supportait pas. La plus célèbre de ses œuvres théâtrales fut l’Esclavage des Noirs, publiée sous ce titre en 1792 et inscrite au répertoire de la Comédie Française le 30 juin 1785 sous le nom de Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage. Très engagée, Olympe de Gouges a très vite intégrée le Société des amis des Noirs, groupe de pression des abolitionnistes créé en 1788. 

      

      

    Mais la lutte qu’elle mena avec le plus de force fut sans conteste celui pour les droits des femmes. Pour cela, elle utilisa encore et toujours sa plume juste et terriblement efficace. D’abord, elle sollicita la reine Marie-Antoinette pour protéger « son sexe ». Loin de s’en tenir là, Olympe de Gouges voulut marquer de son empreinte l’histoire de la Femme dans le monde. Elle rédigea ainsi la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en septembre 1791, calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.


    Utilisant avec talent le sens de l’ironie, elle souhaita rappeler aux dirigeants et grands fondateurs de l’après Révolution que l’égalité des sexes serait une valeur prépondérante en France. A l’époque, les femmes ne possédaient ni le droit de vote, ni l’accès aux institutions publiques, ni aucune liberté professionnelle ou droit de possession. Olympe se joue donc de tous les préjugés d’alors, écrivant comme un rappel que « La femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme ».


    Pionnière en matière de droit social, elle demandait également le droit au divorce – adopté quelques mois plus tard – ainsi que la reconnaissance des enfants nés hors mariage.


    Cette grande femme, auteur de talent, citoyenne engagée, précurseur de tout un mouvement de lutte sociale, connût pourtant une fin des plus tragiques. Après plusieurs années de prison, elle fut exécutée sous la Commune de Paris. Condamnée à mort pour avoir soutenu les Girondins, Olympe de Gouges monte sur l’échafaud avec toute la dignité dont elle est capable. Dans son célèbre texte "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne", elle affirmait avec une teinte de prémonition macabre qu’ "une femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune".

      

     

    REVOLUTION 1789

     

     

     


    Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv

     

    Signe de fin

     


    Marie Gouze, dite Marie-Olympe de Gouges.

     

    Femme de lettres devenue femme politique, Marie-Olympe de Gouges a beaucoup écrit sur les droits civils et politiques des femmes et sur l’abolition de l’esclavage.
     

    Sa pièce de théâtre “L’Esclavage des Noirs” (1792) la rend célèbre. Inscrite au répertoire de la Comédie-Française en 1785, sous le titre de “Zamore et Mirza”, cette pièce veut attirer l’opinion publique sur le sort des esclaves des colonies. Cependant, à la suite de la première représentation, la pièce anti-esclavagiste est retirée du répertoire de la Comédie, qu’elle ne réintègrera qu’à la Révolution française.
     

    Malgré les pressions, les harcèlements et même les menaces des défenseurs de l’esclavage colonial à l’encontre d’Olympe de Gouges, cette combattante, soutenue par le Club des Amis des Noirs, reste très active.
    En 1788, ses “Réflexions sur les hommes nègres” lui ouvre la porte de la Société des Amis des Noirs, dont elle devient membre.
     

    En 1790, elle composera une nouvelle pièce de théâtre, sur la même thématique que “L’esclavage des noirs”, intitulée “Le Marché des Noirs”.

     

     la révolution n'a pas été tendre avec les femmes, c'est même une républicaine pur sucre qui le dit, Madame Rolland, je crois, que les femmes n'ont pas le droit de voter, mais elles ont celui de monter à l'échafaud.

    Jamais pareille misogynie n'avait autant fait fureur, depuis au moins le XV° siècle, il n'y a qu'à voir les pamphlets orduriers dont on accablait les femmes en vue, que ce soit les nobles dames ou les républicaines qui osaient s'exprimer en public. C'est à rougir de honte pour leurs auteurs.

     

    Procès de Marie Olympe de Gouges...

    http://ledroitcriminel.free.fr/le_phenomene_criminel/crimes_et_proces_celebres/gouges_proces.htm

      

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    THÉROIGNE DE MÉRICOURT (1762-1817) - Anne Therwagne, dite Théroigne de Méricourt. Née en Belgique de paysans aisés, demoiselle de compagnie d'une dame d'Anvers qui lui fera soigner son éducation. Jeune, belle, et aventureuse, elle parcourt l'Europe en courtisane. 1786 la voit devenue chanteuse à Paris puis dans une partie de l'Europe. Dès la convocation des États Généraux la panthère se précipite dans la tourmente révolutionnaire. C'est l'une des première féministes des Temps modernes.

    Assagie pour quelque temps, elle tiendra au 8, rue de Tournon et rue de Noailles, à Paris, un salon révolutionnaire où vont se retrouver Georges-Jacques Danton, Philippe Nazaire François Fabre d'Églantine, Emmanuel Joseph abbé Sieyès et son frère Joseph-Barthélémy Sieyès; Louis-Joseph Charlier, Charles Gilbert Romme, l'inventeur du nouveau calendrier r&eaqcute;publicain; Honoré Gabriel, comte de Mirabeau, Antoine Barnave, Jacques-Pierre Brissot de Warville, Jérôme Pétion de Villeneuve et Camille Desmoulins.

    Le 25 mai 1793, liée aux Girondins, incomprise des femmes de son temps, la passionaria est rossée par un groupe de révolutionnaires parisiennes.

    Sa raison va chavirer.

    Elle finira ses jours démente à la Salpètrière.

     

    Une des grandes fessées de l’histoire : Théroigne de Méricourt

    Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt ( 1762-1817) égerie révolutionnaire, engagée dans le combat en faveur de la liberté, réclame l'égalité civile et politique pour les femmes….

    Se trouvant à Paris, elle sortait de la convention pour se rendre aux Tuileries, sur la terrasse des Feuillants.

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    Elle rencontra une bande de tricoteuses, femmes jacobines dont plusieurs étaient munies de battoirs.

    Une opposition politique déclencha une vive discussion suivie d'injures.

    Les femmes ne lui laissèrent pas le temps de placer le moindre mot.

    L' une d'elle, la tirant par le cou, lui courba le corps. On lui releva ses jupes par dessus la tête, une main troussa la chemise, les battoirs tombèrent à toute volée sur le derrière nu.

    Malgré les hurlement de la malheureuse, folle de honte et de douleur, les jacobines lui infligèrent une terrible fessée.

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    L' arrivée impromptue de Marat prit la fustigée sous sa protection.

    C'est ainsi que Théroigne de Méricourt échappa aux femmes de la Halles….

    Certains analystes prétendirent que cette fustigation fut la cause de sa folie. Pour d'autres, déjà fragile, elle ne serait pas devenue subitement folle à la suite de l'épreuve qui lui fut infligée…

    Internée en 1794, elle passera vingt- trois années de sa vie à l'asile de l'Hôtel Dieu, puis de la Salpêtrière, abandonnée par ses proches…..

    Sa vie, qui fait d'elle l'une des premières féministes de l'histoire inspira Michelet, les Goncourt, Sarah Bernard, Beaudelaire, Lamartine.

    Elle décède en 1817 à l'âge de 55 ans.

     

    Théroigne de Méricourt et Marie-Olympe de Gouges, toutes deux premières féministes sous la Révolution...

     

     

    source : http://saadiennes.unblog.fr/2007/11/25/une-des-grandes-fessees-de-lhistoire-theroigne-de-mericourt/



     

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