Quelques termes de mesures
Abeillage L'abeillage est un impôt seigneurial en nature conférant au seigneur féodal une certaine portion du miel issu des ruches de ses vassaux. Ce droit lui donnait aussi la propriété des abeilles éparses et non poursuivies.
Acapte
Droit de mutation qui survient à la mort du seigneur ou lors de la mort du censitaire. On utilise le plus souvent l'acapte pour désigner le droit dû à la mort du seigneur et l'arrière-acapte pour désigner le droit dû par le nouveau tenancier à la mort de son prédécesseur. Mais on trouve aussi l'inverse.
Adoubement
Cérémonie par laquelle un homme est fait ou ordonné chevalier. De à et du francique dubban, frapper. Le nouveau chevalier reçoit de l'adoubeur un violent coup sur la nuque du plat de l'épée (colée, paumée).
Acte
Acte cérémoniel par lequel l'impétrant est fait chevalier et reçoit ses armes. A partir du XIIe siècle, l'Église s'empare du cérémonial et c'est monsieur l'évêque lui-même qui procède au sacrement, à la bénédiction de l'épée ainsi qu'à la grande messe.
Afforage
Droit du seigneur à se faire remettre une certaine quantité de vin ou de bière lors de la mise en perce d'un tonneau (perçage du trou destiné au tirage de la boisson).
Affouage
Droit de prendre du bois de chauffage dans une forêt. Cela peut être le cas pour la communauté d'habitant dans la forêt seigneuriale ou pour le seigneur (chauffage du four banal) dans une forêt qui appartient aux habitants.
Afféagement
L'afféagement est un droit féodal qui consiste à démembrer un fief en lui soustrayant des terres dont le preneur doit payer le cens en nature ou en argent.
Ce droit permet au moment des grands progrès agricoles du XVIIIe siècle de mettre en valeur les terres incultes. Les prix agricoles étant alors élevés, l'opération est d'un bon rapport. Les paysans y sont très hostiles car ils perdent ainsi des terres où ils pratiquent la vaine pâture; par contre les bourgeois sont preneurs avec leurs fermiers ou leurs métayers.
Cession par le seigneur à un acquéreur, contre une redevance, d'une partie du domaine seigneurial ou des terres nobles.
Agrier
Agrier : droit prélevé sur les propriétés rurales soit en argent, soit en nature.
Aide
Une des catégories de services dus par le vassal à son seigneur comprenand des obligations d'ordre militaire de nature fort diverse (les plus courants: ost et chevauchée, garde du château ou estage) et d'ordre écuniaire: dans un certain nombre de cas, progressivement limités à trois ou quatre à partir du XIIe siècle (chevalerie du fils aîné, mariage de la fille aînée, croisade, rançon, souvent accroissement du fief), le seigneur peut imposer à son vassal une contribution extraordinaire.
Albergue
Droit du seigneur de se faire heberger, au 13eme siècle cela devient un impot en argent.
Alberque ou albergue : taxe versée au seigneur afin d'être dispensé de battre au sol ses récoltes.
Alleu
Du francique alôd. Durant le Haut Moyen Age, l'alleu désigne les biens patrimoniaux par opposition aux acquêts. Sous les Carolingiens, l'alleutier doit la dîme à l'église et l'aide militaire au souverain si celui-ci est attaqué. Ensuite (XIe-XIIIe siècle), l'alleu désigne un bien possédé en pleine propriété, le plus souvent hérité et sans seigneur, par opposition à la tenure paysanne et au fief: l'alleu ne comporte ni hommage ni services nobles ; dans celui des paysans, par opposition à tenure, l'alleu, terre indépendante de tout seigneur foncier, n'entraîne ni redevances, ni services, ni droits. Surtout répandu, à tous les niveaux, dans le Midi.
Terre libre, non soumise à l'autorité d'un seigneur. L'alleu roturier est la propriété de l'homme non-noble qui possède la terre et généralement la cultive. Il peut aussi être la propriété d'un noble (souvent un chevalier à cette époque) ou être un bien de l'Église dans ce cas il s'apparente à un fief. Si l'alleu est souverain, son propriétaire y exerce la justice.
Alleu : terre libre pour laquelle le propriétaire ne devait aucune redevance et ne relevait d'aucun seigneur.
Alleutier
Personne possédant une terre en franchise de droits.
Alleutier : propriétaire d'un alleu.
Allège
Pan de mur situé sous une fenêtre.
Amban
Amban : synonyme de cornière désignant des couverts entourant les places des bastides. Androne : espace de 25 à 40 cm créé entre les maisons voisines pour éviter les incendies et fermé en général au milieu de sa hauteur par des murs qui se rejoignaient. Arayer : terme de vieux français signifiant équiper ou diviser une terre. Araze : ancienne mesure de longueur équivalant à 0,46 m.
Amortissement
Elément ornemental placé au sommet de tout axe vertical d'une élévation (pinacle, statue, etc.).
Ansange
Surface rectangulaire de 40 perches de long sur 4 perches de large, à raison d'une perche de I0 pieds. Estimé à un peu plus ou un peu moins de I4 ares selon les auteurs contemporains.
Apanage
Terre ou bien donné par le roi à ses enfants pour compenser leur exclusion à la couronne, celle-ci étant réservée à l'aîné.
Araire
De l'ancien provencal araire, du latin aratrum, charrue. L'araire est un instrument de labour qui, à la différence de la charrue faite pour retourner la terre, rejette la terre déplacée de part et d'autre du sillon creusé. Déjà mentionné au IVe millénaire avant Jésus-Christ, il apparaîtra sous nos latitudes deux millénaires plus tard. L'araire était appelé binot dans le Nord.
Archère
Archère : ouverture verticale et étroite pratiquée dans une muraille pour permettre le tir à l'arc ou à l'arbalète sur les assaillants.
Archidiacre
Clerc assistant l'évêque, le plus souvent chargé d'une subdivision du diocèse, l'archidiaconé. A l'époque mérovingienne, très souvent chargé par l'évêque de l'administration du temporel de l'évêché.
Are
Unité de superficie agraire égale à 100 mètres carrés.
Arpent
Unité de mesure agraire divisée en quatre quartiers, chaque quartier se divisant en quarterons. La surface de l'arpent pouvait selon les régions varier de 30 à 60 ares. L'arpent carolingien (environ I2 ares) disparut au cours du XIIe siècle.
Ancienne mesure agraire de 20 à 50 ares.
Ancienne mesure agraire qui contenait cent perches carrées : mais l'arpent variait beaucoup, parce que la perche variait elle-même. Les arpents les plus usités étaient celui de Paris, qui valait environ un tiers d'hectare, et celui des Eaux et Forêts, qui valait un demi-hectare, à très peu près.
Arpent : terre de culture. Ce terme était aussi utilisé pour désigner une unité de terre arable.
Arpent de Troyes
Pour la région, il était d'après une charte de la commanderie de Troyes, de 6 perches de large et de 30 perches de longueurs.
La Perche de Troyes
dans cette même région était alors de 18 pieds une sole.
Assolement
Désigne à la fois la succession des cultures dans le temps et la répartition des cultures sur l'espace cultivé. L'assolement peut comporter en outre une période de repos d'une ou plusieurs années, la jachère.
Aune
Du francique alina, avant-bras.
Mesure de longueur de valeur variable utilisée surtout pour mesurer les étoffes. A Paris, une aune valait 1,188 mètre.
Est égal à 1,90 mètres. Il existe des 1/2 (0,95m), 1/4 (0,47m) et 1/8 (0,24m) d'aune. Il existe aussi des 1/3 (0,63 m), 1/6 (0,32m) et 1/12 (0,16m) d'aune pour la mesure des étoffes.
Aune de Frayssinet
vaut 1,028 mètre. Elle est surtout utilisée dans les environs de Frayssinet et de Rouffilhac. Elle correspond à 38 pouces.
Aune de Gourdon
vaut 1,0352 mètre. Elle peut être divisée en 1/2, 1/4, 1/8 d'aune. Elle correspond à 38,25 pouces.
Aune de Marminiac
vaut 1,082 mètre. Elle correspond à 40 pouces (ou 3 pieds et 4 pouces).
Aune de Paris
dans le Lot, elle vaut 44 pouces et on la divise en 4 pans de 11 pouces chacun. Utilisée essentiellement pour la mesure des étoffes.
Aveu
En droit seigneurial, l'aveu est une déclaration écrite que doit fournir le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief (par achat ou héritage). L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief.
Suit généralement l'investiture du fief : le vassal, pour éviter toute contestation ultérieure, "avoue" son fief; de même, le seigneur avoue (reconnaît) son vassal et inversement.
Aveu et Dénombrement
Description de tout ce qui constitue un fief par le vassal à son suzerain dans les 40 jours qui suivent la foi et hommage. Il en est de même pour le censitaire, mais si, pour le vassal, cette obligation ne lui incombe qu'une seule fois dans sa vie, le censitaire, lui, peut avoir à la refaire selon certains intervalles.
Ayral
Ayral : terme équivalent à localium et désignant l'espace réservé à une maison et à ses dépendances.
Baillie
Baillie ou baylie : juridiction dans laquelle le bayle, ou bailli, représentant du seigneur ou du roi, avait autorité.
Ban
Ban : proclamation publique d'autorisations ou d'interdictions énoncées par le roi ou le seigneur. Banalité : droit du suzerain d'obliger le vassal à utiliser moyennant redevance une installation dont il était propriétaire (four, moulin,...).
Bandoulier
Bandoulier : terme utilisé en Bigorre pour désigner les bandits qui sévissaient dans les baronnies voisines.
Banalités
Les banalités sont des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes. Ce sont donc des monopoles technologiques.
Les principales banalités sont :
le four banal
le moulin banal
le pressoir banal
le marché aux vins
Barbacane
Barbacane : ouvrage de fortification, bas et avancé, destiné à protéger une porte ou la tête d'un pont.
Barris
Barris ou barrys : faubourgs d'une agglomération.
Barrau
Ancienne mesure de capacité qui servait à mesurer les liquides. Le Barrau se divisait en 20 ou 36 pots et équivalait, en Provence à cinquante litres ; en Languedoc à 60 et en Dauphiné à 43 ou 30.
Beffroi
Beffroi : tour ou clocher de l'hôtel de ville où l'on sonnait l'alarme.
Bicadier
Bicadier : qualificatif de l'homme qui cultivait la terre avec sa pioche.
Blairie
Dans la France du Moyen Âge et de l'Ancien Régime la blairie est un impôt seigneurial sur le pacage des animaux.
Le seigneur perçoit une redevance en avoine pour rétribution du pacage des animaux des paysans, sur les terres cultivées (après la récolte) ou non cultivées. Ce droit existe en Auvergne, Berry, Bourgogne et Nivernais.
Boiselée de terre
Ancienne mesure de superficie (1 are 25) qui est la 64e partie de la saumado.
Boisseau
(ancien)récipient cylindrique qui servait de mesure de capacité pour les matières sèches; cette unité de mesure (12 litres).
Ancienne mesure de capacité pour les matières sèches, valant 13 litres, 01, ou 13 litres plus un centième réduits à 12 litres 50, c'est-à-dire au demi-quart de l'hectolitre, lorsqu'on voulut ramener les anciennes mesures aux mesures métriques. Vendre, mesurer au boisseau.
Le Boisseau, a une capacité qui varie suivant le lieu entre 20 et 40 litres.
Bordalia
Bordalia : les bordalia, vraisemblablement analogues aux bordes des vallées pyrénéennes, devaient être des granges-étables.
Bouisseu
Mesure de capacité usitée en Languedoc et en Gascogne équivalant à 3 litres 125, c'est à dire le 1/4 de la quarto et le 1/8 de l'eimino.
Brasse
La brasse (anglais fathom, symbole fm) est une ancienne mesure de longueur correspondant à l'envergure des bras. Cette unité, bien qu'autrefois utilisée pour la mesure des terres, n'est encore usitée que dans la marine pour mesurer les cordages, les filins ainsi que la profondeur de l'eau. Cela dit, il ne s’agit là que de la traduction française de l’unité anglo-saxonne "fathom".
Brassée : mesure de longueur valant approximativement 1,96 m.
Canne
Canne de Bourg de Visa
elle équivaut à 8 pans ou 64 pouces et sa longueur est de 1,732 mètre.
Canne : ancienne mesure de longueur variant selon les contrées entre 1,71 m et 2,98 m.
Canne de Cahors
il y en a quatre sortes :
1° Une canne utilisée pour le toisé des bâtiments, les étoffes et le bois de charpente. Elle sert aussi de base à la mesure agraire. Valeur : 1,786 mètre soit l'équivalent de 66 pouces, division en 8 pans de 8 pouces et 3 lignes.
2° Une canne de 70 pouces de long qui se divise en 8 pans de 8 pouces et 9 lignes chacun. La moitié de cette canne soit 35 pouces est sous le nom d'aune utilisée par les marchands de tissus. Valeur : 1,894 mètre.
3° Une canne utilisée par les marchands détaillants et qui, longue de 73 pouces et 4 lignes se divise également en 8 pans de 9 pouces et 2 lignes chacun. Valeur : 1,985 mètre.
4° Une canne de 75 pouces de long qui se divise en 2 aunes ou en 8 pans de 9 pouces et 4,5 lignes. Valeur : 2,003 mètres. Elle est utilisée pour mesurer les toiles.
Canne de canavassière de Caussade et Montpezat
elle équivaut à 9 pans 8 pouces et 6 lignes. sa longueur est de 2,070 mètres.
Canne de canavassière de Montauban
elle est utilisée pour mesurer les toiles de pays. Elle équivaut à 10 pans 8 pouces et 6 lignes. sa longueur est de 2,30 mètres.
Canne de canavassière de Moissac ou Puy-Lévêque
elle équivaut à 9 pans 8 pouces et 4 lignes chacun. Sa longueur est de 2,03 mètres.
Canne de Caussade ou de Montpezat
équivaut à 5 pieds et 8 pouces. Elle se compose de 8 pans de 8 pouces et 6 lignes chacun. Valeur : 1,840 mètre.
Canne de Figeac
Elle aurait varié et équivalait initialement à 6 pieds 1 pouce et 8 lignes. Puis, elle est passée à 6 pieds et 2 pouces au XVIIIème siècle ou elle se compose de 8 pans de 9 pouces et 3 lignes chacun. Valeur : 2,003 mètres. Elle est utilisée à Cajarc, Gorses, Lacapelle-Marival, Lalbenque, Livernon, Puylagarde, Saint-Projet et Viazac.
Canne de Gourdon
vaut 2,0704 mètres soit 2 aunes de Gourdon.
Canne de Mirabel, Molières et Septfonds
se compose de 8 pans de 8 pouces et 8 lignes chacun. Valeur : 1,870 mètre.
Canne de Moissac et Lauzerte
se compose de 8 pans de 8 pouces et 4 lignes chacun. Valeur : 1,804 mètre.
Canne de Montcuq
se présente sous 3 formes :
1° Pour les tissus de laine, c'est une mesure de 5 pieds 2 pouces qui se divise en 8 pans et 7 pouces 9 lignes chacun. Valeur : 1,677 mètre.
2° Pour les toiles, elle a la même longueur que la toise de 6 pieds de Roi. Valeur : 1,948 mètre.
3° Pour les bois de construction, elle a la même valeur que la canne de Figeac. Valeur : 2,003 mètres.
Canne particulière de Moissac
se compose de 8 pans de 8 pouces et 7 lignes chacun. Valeur : 1,858 mètre.
Canne de Saint-Céré
est égale à 6 pieds et 4 pouces. Elle se divise en 2 aunes et 4 demi-aunes. Chaque demi-aune vaut 2 pans et chaque pan vaut 2 crues. Elle est aussi utilisée à Bretenoux et dans les localités voisines. Elle sert surtout à mesurer les toiles et étoffes du pays. Valeur : 2,057 mètres. Pour les autres mesures, l'aune de Paris est utilisée.
Cartonnée
Cartonnée : unité de surface valant environ 7 ares.
Carreyrou
Carreyrou : ruelle ou venelle située derrière une maison.
Casal
Casal : terme générique désignant un domaine, mais plus particulièrement utilisé dans les bastides pour les jardins attenant aux habitations.
Castelnau
Castelnau : village neuf construit au cours des XIIe et XHIe siècles autour d'un château.
Cavalcade
Cavalcade : obligation de suivre le seigneur au cours d'une expédition militaire de courte durée, appelée chevauchée.
Cens
Le cens désigne, à diverses époques historiques, l'impôt direct payé par les citoyens. Il est dû pour la terre du seigneur que la personne exploite.
Cens : redevance en argent ou en nature due par les tenanciers au seigneur du fief dont relevait le terrain.
Censive
La censive est une terre que le seigneur a vendue, il en a vendu la possession, ainsi que la propriété utile : seul le nouvel acheteur, désormais propriétaire, est responsable de cette terre et propriétaire de sa production. Mais, la censive reste une partie de la seigneurie, reste donc soumise au droit seigneurial. Le seigneur y a encore la propriété éminente.
Les censives de la seigneurie et leur différentes mutations - achat et ventes, divisions, etc. - sont inscrites dans un livre terrier, soigneusement conservé puisque déterminant quels sont les droits du seigneur sur chaque terre.
Ce domaine est soumis à un impôt que l'on appelle cens.
Censive : taxe relevant du cens.
Champart
Sous l'Ancien Régime, le champart est un impôt seigneurial, prélevé en nature, proportionnel à la récolte, oscillant entre 1/12 à 1/6. Il est prélevé après la dîme due au clergé.
Selon les provinces, il s'appelle : arrage, gerbage, parcière, tasque, terrage.
Chevage
Taxe légère et régulière payée surtout par les serfs.
Charretière
Charretière : qualificatif donné aux rues principales qui permettaient le passage des charrettes.
Chevauchée
Chevauchée : service militaire exécuté sous la forme d'un raid de quelques jours et dû au seigneur par l'habitant de la bastide.
Consuls
Consuls : représentants des habitants auprès du seigneur ou des officiers royaux, chargés de l'administration de la ville en liaison avec le bayle.
Convers
Convers : religieux de rang subalterne employé aux tâches domestiques dans les abbayes et les monastères.
Cornière
Cornière : portique formant un passage couvert au rez-de-chaussée des maisons qui bordaient la place principale des bastides. Crestianie : léproserie.
Cotte
Cotte : robe de laine portée par-dessus la chemise.
Coudée
Coudée : ancienne unité de mesure de longueur équivalant à environ 0,48 m. Denier : unité monétaire qui valait deux mailles. Il y avait douze deniers dans un sou. Dex : étendue et limites du territoire d'une nouvelle fondation.
Condamine
Le nom provient du Moyen-Age et signifie la terre cultivable au pied d'un village ou d'un château.
Décimateur
Le décimateur était, sous l'Ancien Régime, celui (individu ou communauté) qui avait le droit de lever la dîme (impôt en nature prélevé par l'Eglise sur les productions agricoles).
Dîme
La dîme — du latin decima, dixième — était, sous l'Ancien Régime en France, un impôt collecté en faveur de l'Église catholique et servant à l'entretien des ministres du culte.
Dîme : taxe versée à l'église et représentant en principe la dixième partie des produits de la terre et de l'élevage.
Droit de relief
En France au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, le relief, est un droit seigneurial sur les mutations de propriétés nobles ou roturières.
Le droit de relief doit être payé au seigneur dominant si la mutation n'est pas due à une succession en ligne directe ou à une vente. Le montant représentait une année de revenu du bien.
Voir : L'acapte est due en cas de succession en ligne directe.
Droit d'usage
Le droit d'usage désigne le plus souvent les droits d'une communauté villageoise de prendre du bois ou de faire paître le bétail dans une forêt seigneuriale, ou d'autres particuliers, ainsi qu'une série de petits droits, tels que le droit, pour femmes et enfants, de ramasser les grains tombés des épis durant la moisson, etc.
Ecu
L'écu – a une étymologie identique à l'escudo : le bouclier – est une monnaie du Moyen Âge - apparue en 1263 - et de l'Époque moderne, à l'origine orné d'un motif d'écu (bouclier). L'écu valait 3 livres.
En France, le nom d'écu est initialement attribué à des monnaies en or, puis à partir du règne de Louis XIII, le terme écu blanc désigne la plus grande pièce d'argent, 60 sols.
Emine
Au Moyen Âge, l'émine est une mesure de volume de grains ; dans le comté de Bourgogne, le muid vaut 12 émines, et l'émine contient 30 livres, soit environ 20 litres.
Encours
Encours : opération de confiscation de biens menée contre des Albigeois.
Emonée
Emonée : unité de surface valant environ 57 ares.
Encorbellement
Encorbellement : terme utilisé pour désigner un élément en saillie par rapport au reste des murs.
États généraux de 1317
Les états généraux, à la mort de Louis X le Hutin, déclarent que "à couronne de France, femme ne succède pas", deshéritant ainsi Jeanne II de Navarre au profit de son oncle, Philippe V le Long. La loi salique devient principe dynastique en France et interdit désormais le trône de France aux femmes.
Fief
Fief (une partie du domaine royal) octroyé par le roi à ses fils cadets ou à ses frères en renoncement à la Couronne. En cas de disparition de la branche apanagée, le fief revient à la Couronne.
Fief : domaine qu'un vassal tenait d'un seigneur sous réserve de lui rendre hommage et de lui payer des redevances.
Forage
Impôt sur la vente du vin en gros.
Fouage
Fouage : impôt extraordinaire payé dans certaines provinces sur chaque feu.
Fournage
Impôt pour l'utilisation du four banal.
Formariage
En vertu de ce droit de formariage (ou for-mariage), les serfs ne pouvaient contracter mariage qu'avec un sujet de la seigneurie, à moins de la permission du seigneur ; ceci afin d'éviter la dépopulation.
Le formariage est le droit payé au seigneur, à l'occasion du mariage, d'un serf hors de la seigneurie ou avec une personne de condition libre.
Ce droit a quasiment disparu dans les deux siècles précédant la Révolution de 1789.
Franc-fief
En France, au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, le franc-fief est un impôt seigneurial puis royal dû par un roturier acquéreur d'un bien noble.
Cet impôt est la compensation de la diminution de la valeur du fief ainsi amputé. A l'origine il est payable à tous les échelons de la hiérarchie féodale. Puis seulement à trois échelons, le roi compris. Enfin seul le roi le perçoit.
Ce droit est dû tous les 20 ans ou à l'occasion d'une mutation inopinée.
Gabelle
Sans doute inventé par Philippe V le Long, l’impôt sur le sel est associé par Philippe VI de Valois au monopole royal décrété par lui en 1331, puis en 1342, sur la vente de ce produit. Le principe de base est simple : le sel ne peut être vendu, moyennant paiement d’une taxe, que dans "les greniers royaux à sel" ; la gestion de ceux-ci est "confiée à ferme" ou "affermée" à des "grenetiers" qui achètent au roi ce lucratif état.
Glandée
La glandée est une pratique qui permet d'envoyer ses porcs paître dans les forêts pour y consommer les glands des chênes et les faînes des hêtres.
La glandée se pratique en automne, sa durée varie selon les coutumes, du début septembre (Notre-Dame de septembre), de la fin septembre (Saint-Michel) ou du début octobre (Saint-Rémy) à la fin octobre (Saint-André). Certaines coutumes la prolonge tout l'hiver. Le seigneur perçoit un droit qu'il donne à bail.
Grange
Grange : exploitation rurale médiévale dépendant d'une abbaye ou d'un prieuré et généralement cultivée par des frères convers.
Guier
Guier : sergent, gardien d'un territoire dont il surveillait les limites.
Gros tournois
Le gros tournois est une monnaie d'argent créée par saint Louis lors de sa réforme monétaire de 1260-1263.
Le gros d'argent pèse environ 4,52 grammes d'argent presque pur, et vaut 12 deniers tournois, soit 1 sou (équivalence de l'époque : 1 livre = 20 sous = 240 deniers. Donc 1 sou = 12 deniers).
Le gros d'argent est créé après la Septième croisade (1248-1254), après que saint Louis a découvert le système monétaire arabe. Lors du même mouvement de réforme, il crée aussi les premières émissions d'or du royaume, les écus d'or, mais ceux-ci en nombre très limité, dans un but purement politique.
Impôts sur les terres
1 vergée : 8 sous, 1 denier, 4 chapons
5 vergées : 40 sous, 7 deniers, 1 agneau
1 arpent cultivé : 4 deniers (à Troyes en 1175)
1 maison : 12 deniers, 1 boisseau d'avoine (à Troyes en 1175)
1 vergée : 140 deniers
1 maison : 50 deniers
A Grenoble :
1 mas : 2 porcs, 1 mouton, 2 agneaux, 1 chapon, 8 setiers d'avoine (586 l), 1 muid de vin (1000 l), 1 setier de légumes, 2 barriques ou l'équivalent en argent.
1 cabannerie : 8 sétiers de legumes
1 barderies : 1 porc
L'évêque de Grenoble reçoit pour ses terres 17 porcs et d'autres impots.
Journal
Ancienne mesure de terre, en usage encore dans certains départements. Le journal varie suivant les provinces. En fait c'est le temps qu'un paysan passe dans son champ pour y travailler : 1 journal est égal à surface cultivée durant une journée de travail.
Le Journal, correspond à environ 40 ares.
Leude
Leude : impôt prélevé sur les denrées et marchandises vendues sur le marché ou au cours des foires et généralement perçu uniquement sur les personnes étrangères à la bastide.
Ligne
La Ligne équivaut à 0,002 mètre soit 2 centimètres.
Lieue
La lieue de 2000 toises vaut 3.900 mètres.
La Lieue de 25 au degré correspond 4.400 mètres.
Livre (unité française)
Au Moyen Âge, sa valeur en France variait suivant les provinces entre 380 g et 552 g.
Il fallait notamment distinguer entre la livre de poids, divisée en 12 onces (cf. libra), et la livre de poids de marc (1 marc = 8 onces) qui valait 2 marcs, soit 16 onces (cf. mina).
Une livre vaut 20 sous ou 240 deniers. Un sou égale 12 deniers.
Livre parisis
Monnaie de compte utilisée sous l'Ancien Régime, en référence aux espèces monétaires fabriquées par l'atelier de Paris.
Elle demeure la monnaie de compte officielle du domaine royal jusqu'en 1203, où elle est remplacée par la livre tournois. Elle subsiste dans quelques régions de France jusqu'en 1667, date à laquelle son emploi est interdit.
La valeur de la livre parisis était fixée à : 1 livre parisis = 1,25 livre tournois
Livre tournois
La livre tournois se subdivise en sols, et deniers.
1 livre tournois = 20 sols tournois
1 sol = 12 deniers tournois
Avec donc : 1 livre tournois = 240 deniers.
Il est difficile de donner une valeur actuelle à une monnaie ancienne mais, pour pouvoir se faire une idée de ce que la livre tournois valait à l'époque, les historiens lui donnent une valeur moyenne de 8 euros de 2006. Ainsi, en lisant : "le cardinal Mazarin a laissé à l'État français l'ensemble de ses biens, pour un total de 35 millions de livres, dont 8 millions en liquide", on comprendra 280 millions d'euros dont 64 millions en espèces.
Localium
Localium : terme utilisé pour désigner l'emplacement d'une maison.
Manse
Du latin mansus. Centre d'exploitation rurale : maison, bâtiments, annexes, enclos. Exploitation rurale complète: bâtiments, champs, prés et tous droits d'usage. Cette exploitation rattachée à un domaine. Étendue de terrain équivalent à l'étendue moyenne d'un manse. Le manse est une parcelle habitée par le "manant" (du lat. manere) dans sa maison (mansio) ou mas. C'est le centre d'une petite exploitation agricole, utilisée pour la répartition des redevances et des services. À l'origine l'étendue du manse variait en fonction de la qualité du tenancier. La superficie arable et l'équipement du manse devaient permettre à une famille paysanne de se nourrir et d'acquitter les charges dues au propriétaire foncier.
A l'époque carolingienne, le manse est une unité foncière servant d'assiette aux perceptions domaniales. Le manse carolingien est grevé de services en travail sur la réserve du maître ainsi que de redevances en nature et en argent.
Le manse est l'unité d'exploitation qui est institué à partir des Carolingiens. Il comprend la maison et ses dépendances, le jardin et la quantité de terre cultivable par une famille (10 à 20 hectares). On distingue trois sortes de manse :
1. Manses serviles: détenus par les serfs.
2. Manses lidiles: détenus par les affranchis.
3. Manses ingénuiles: détenus par les paysans libres.
Terre agricole, avec une maison, de taille suffisante pour faire vivre une famille, au moyen âge
Manse : ensemble regroupant au Moyen Age l'habitation, le jardin et les terres.
Marc (unité de masse)
Le marc est une ancienne unité de masse, valant huit onces ou une demi-livre.
En France, dans les unités françaises pré-métriques, le système de masse se disait justement "les poids du marc" et le marc valait environ 244,8 grammes.
Marc : ancienne monnaie d'or ou d'argent pesant 8 onces. Ce mot désignait aussi la quantité d'or ou d'argent pesant 8 onces.
Mazel
Mazel : banc de boucher installé sous la halle.
Mense
La mense est le revenu destiné à l'entretien d'une personne ou d'une communauté religieuse. La mense d'un évêché est composée de la mense épiscopale qui revient à l'évêque et de la mense capitulaire qui revient aux chanoines et qui est divisée en autant de prébendes que de membres. Au niveau monastique, la mense abbatiale revient à l'abbé alors que la mense conventuelle revient aux moines.
Mességuier
Mességuier : garde chargé principalement de surveiller les récoltes.
Mesure de Grains
Quarte, vaut entre 24,03 et 87,75 litres.
Sac, vaut entre 82,50 et 87,50 litres.
Setier, vaut entre 30,70 et 144 litres.
Mesures des Huiles
Baste
correspond à une contenance de 47,25 litres. Elle est utilisée uniquement à Gagnac et équivaut à 3 setiers.
Livre
vaut entre 0,514 et 1,007 litres. Elle peut être divisée en 1/2, 1/4, 1/8 et 1/16 de livre.
Pauque
correspond à 0,492 litre. Elle est utilisée uniquement à Gagnac.
Setier
correspond à une contenance de 15,75 litres. Elle est utilisée uniquement à Gagnac et équivaut à 32 pauques.
Mesures des Surfaces
Prime
vaut entre 32,50 et 140,90 ares.
Quarte
correspond à une superficie de 45,96 ares.
Quarterée
vaut entre 23,54 et 51,07 ares.
Quartonat
est égal à 7,70 ares.
Quartonée
vaut entre 8,54 et 19,15 ares.
Padouens
terrains vagues utilisés pour faire paître le bétail.
Padouenc
place publique.
Paréage
convention de droit féodal conclue entre un seigneur puissant offrant sa protection et un autre plus faible qui donnait en indivision une seigneurie dont les revenus étaient alors partagés.
Perche
Ancienne mesure agraire de dix-huit, vingt ou vingt-deux pieds, suivant les différents pays, cent perches faisant toujours un arpent.
Pied
Le pied vaut à 0,325 mètre. Il est égal à 12 pouces.
Pugnerée
unité de surface valant environ 14 ares.
Mouture
Impôt pour l'utilisation du moulin.
1 sac sur 16 au meunier.
Pour 5 minots de blé à moudre, le seigneur touche 1 boisseau.
Muid
Le muid, du latin modius, "la mesure [principale]" est une ancienne mesure de capacité pour les grains et autres matières sèches et également pour les liquides.
Sa valeur – clairement définie à Paris – pouvait tout de même varier suivant les régions et la nature des marchandises à mesurer.
Muid de matière sèche
le muid de Paris valait 12 setiers de 12 boisseaux de 640 pouces cubes, soit 1,824 m³.
le muid d’avoine contenait un peu plus de 3,7 m³ ;
le muid de sel équivalait à un peu plus de 2,4 m³ ; en Lorraine, 0,52877 m³ ;
le muid de charbon de bois valait 4,1 m³.
Selon l'inventaire de 1155 à Cluny (dans le Mâconnais), un muid vaut 9 setiers
Notez que le muid correspondait aussi à la surface de terre que l'on peut semer avec un muid de grain.
Muid de liquide
A Paris, le muid de liquides était de 274 litres (8 pieds cubes). Il fut employé en France notamment pour les mesure de vin. En province, sa contenance variait de 270 à 700 litres. Le tonneau contenant un muid s'appelle futaille.
Obole
pièce de monnaie de cuivre qui valait la moitié d'un denier tournois.
Ost
service militaire de longue durée dû au tenant du fief par les habitants de la bastide ou d'autres villages de la juridiction.
Oublie
sorte de rente versée au seigneur, le plus souvent en nature.
Once
L'once est une ancienne unité de masse, encore utilisée dans certains pays, dont la valeur est comprise entre 24 et 33 grammes.
Pacage
Le mot pacage, du Bas-latin, pascuaticus venant de pascuum (pâturage) et du verbe pascere (paître), désigne originellement en français les herbages sauvages ou adéquatement préparés où le paysan va nourrir et engraisser les bestiaux et éventuellement la volaille.
Au moyen-âge et jusqu'au 17e, les lieux de pacage incluaient les friches, garrigues, landes et prés communaux ou d'autres lieux, forestiers faisant l'objet d'un Droit de pacage associé à la vaine pâture dans un droit, une coutume ou des tolérances plus ou moins formalisé selon les régions et les époques.
Pinte
Une pinte est une unité de mesure de volume pour des liquides. La pinte se subdivise en deux chopines.
Le Littré : Ancienne mesure pour le vin et les autres liquides. La pinte de Paris valait un peu moins que le litre, c'est-à-dire 0l,931.
En Normandie, la pinte mesure de Paris, du pot contenant deux pintes, de la chopine qui est la moitié de la pinte, et demi septier qui en est le quart, étalonné sur les matrices qui seront déposées aux greffes des hôtels des villes de Rouen, Caen et Alençon, Lett. pat. juill. 1680.
La Pinte, vaut entre 0,979 litre à 2,51 litres suivant les localités.
Pognère
La Pognère, subdivision du boisseau ou du quarton.
Pouce
Le pouce, est égal à 0,027 mètre. Il vaut 12 lignes.
Quart mesure pour le VIN
Le Quart, quarte (la), quartonne (la) vaut entre 19,50 et 30,50 litres suivant la localité.
Le Quart, équivaut à 0,25 pinte.
Quarton
Le Quarton, dans la région de Sarlat la Canéda a une capacité qui varie entre 20 et 40 litres comme le boisseau.
Quint
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, le droit du quint est un impôt seigneurial sur la vente des fiefs nobles.
Il représente le cinquième du prix de vente, auquel s'ajoute très souvent le requint qui vaut le cinquième du quint.
Roquille
La Roquille, vaut 0,25 pinte.
Saumée
somme, charge, fardeau. Ce terme est devenu une unité de volume correspondant à une charge d'homme.
Sauveté
bourgade rurale fondée par les monastères ou les hommes d'église ; elle servait de refuge aux fugitifs et aux errants qui y bénéficiaient du droit d'asile. Sénéchal : grand subordonné du roi ayant autorité sur une région. Sol : terme provenant du mot latin solidus et utilisé pour désigner le sou. Surcot : tunique, en général sans manche, que l'on mettait par-dessus la cotte. Taille : impôt levé sur les roturiers et dû en contrepartie de la protection fournie par le seigneur. Levée en temps de guerre sous Philippe le Bel, la taille devint permanente durant la guerre de Cent Ans.
Setier
Ancienne mesure de grains de la contenance d'environ 156 litres.
Le setier de blé, mesure de Paris, vaut toujours chez nous environ vingt écus (VOLT. Lett. Florian, 25 févr. 1771)
Ancienne unité de capacité qui contenait 8 pintes de 48 pouces cubes chacune ; la même que la velte ; valant 7 litres, 61.
Demi-setier, ancienne mesure de capacité, quart de pinte.
Demi-setier, se dit à Paris d'un quart de litre.
Un setier de terre, autant de terre labourable qu'on peut ensemencer avec un setier de blé ; c'est ce qu'on nomme autrement setérée.
Sétérée
A une superficie comprise entre 23,74 et 260,54 ares.
Sole
Partie des terres arables d'une exploitation qui reçoit successivement chacune des cultures faisant partie de l'assolement ou rotation. Diviser une terre en trois soles. La sole de froment est plus forte cette année qu'à l'ordinaire.
Le bail des terres labourables, lorsqu'elles se divisent par soles ou saisons, est censé fait pour autant d'années qu'il y a de soles (Code civ. art. 1774)
Sou
Le sou est une ancienne monnaie française, issue du solidus romain et qui a survécu dans le langage à la décimalisation de 1795 pour désigner la pièce de 5 centimes jusqu'au début du XXe siècle. Il doit à cette longévité d'être encore présent dans de nombreuses expressions relatives à l'argent.
Face à une pénurie d'or, une nouvelle "stabilisation" (c'est ainsi que l'on appelle souvent les dévaluations) va venir de Charlemagne : le solidus ne sera désormais plus un soixante-douzième de livre romaine d'or mais un vingtième de livre carolingienne... d'argent. Il est lui-même divisé en 12 denarius, qui, sauf rares exceptions (le gros de Saint Louis), seront dans la pratique les seuls à circuler. Mais le système de compte (1 livre = 20 sous de 12 deniers) restera inchangé en France jusqu'à la Révolution.
Sous de Melgueil
Sous Ruthénois
Sous de Rodez
Deniers Ugonencs
Solidos Ugonencos octenos de Carcasona
Ugonencs - Unités monétaires utilisés dans plusieurs chartes du cartulaire de Douzens, et en particulier par les vicomtes de Carcassonne. On retrouve cette unité dans le cartulaire des Trencavel. Elle fut très concurrencée au début du XIIe siècle par le denier de Melgueil, qui l'emporte dans tous les actes des Trencavel et même dans tout le Languedoc. Cette monnaie de Melgueil est contrôlée par les comtes de Melgueil (puis de Toulouse à la fin du XIIe siècle), mais aussi des le début du XIIe siècle par les Guilhem de Montpellier [...]
Sources : Hélène Débax, La féodalité languedocienne XIe - XIIe siècles. Presses Universitaires du Mirail. 2003
Taille
Impôt en argent prélevé par le seigneur sur ses tenanciers (non fixe au départ, puis annuel). Rendue royale en 1440.
En 1287, à l'occasion du sacre du roi, un sculpteur de pierre paie pour la taille 106 sous.
En 1292, à Paris, 15200 contribuables paient la taille. En sont exemptés les nobles ou les ecclésiastiques, ou ceux qui bénéficient d'une excemption particulière.
Toise
La Toise, vaut 1.949 mètres.
Tonlieu
En droit féodal, le droit de tonlieu est un impôt prélevé pour l'étalage des marchandises sur les marchés. C'est aussi un péage sur les marchandises transportées prélévé lors du passage d'un fleuve (pont, bac) ou aux portes de certaines villes.
Tenure
terre concédée par un seigneur qui accordait au concessionnaire la jouissance des lieux mais en conservait la propriété.
Tournois
monnaie royale officialisée par Philippe Auguste ; une livre tournois valait vingt sous tournois.
Traversière
qualificatif donné à une rue secondaire transversale.
Vaine pâture
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime la vaine pâture est un droit d'usage qui permet de faire paître gratuitement son bétail en dehors de ses terres, dans les bords des chemins, les friches, les terres nues de leurs cultures, les bois de haute futaie, les taillis de plus de 4 ou 5 ans. Le parcours est également un droit de vaine pâture que s'accordent réciproquement deux paroisses voisines.
A l'époque féodale, le propriétaire d'un terrain en perd l'usage après la moisson (ou la première coupe pour une prairie). Les chaumes, le regain appartiennent à la communauté et peuvent être utilisés librement par quiconque. Il en est de même pour les terres sur le sol en jachère.
Cette pratique a permis pendant longtemps aux plus pauvres de la communauté d'entretenir du bétail (une ou deux têtes maximum) même sans posséder de terre.
Verge
La verge est une unité de longueur dont la valeur à varié au cours de l'histoire. Bien que tombée en désuétude dans le reste de la francophonie, elle est encore fréquemment utilisée au Canada (1 verge = 0,9144 m = 1 yard).
Vilain
paysan libre (par opposition au serf).
Vinage
Impôt sur le vin récolté ou transporté.
1/8eme du vin pressé (le début est le meilleur).
Le seigneur touche 1/3 de toutes les vignes à presser.
Mesures pour l'Aube
Dans la plupart de ces communes, le mesurage des terres ci-devant seigneuriales est fait, depuis environ 30 ans, à la perche de 20 pieds ; et celui des particuliers, à l'ancienne perche de 8 pieds 4 pouces ; ce qui porte dans les déclarations l'arpent des premiers à 100 cordes de 20 pieds, et celui des seconds à 111 cordes, et le journal à 75 cordes pour les uns, et 83 et 1/2 pour les autres.
On évalue encore dans ce département les terres en mesure de terre, qui est le 6e de l'arpent, et mesure de chenevière, qui en est le 12e ; Boisseau 16e d'arpent pour les chenevières, ou 12e d'arpent pour les autres terres ; Journée, Ouvrée, Felte, et Homme, pour les vignes.
Mesures pour la Dordogne
Deux systèmes de subdivisions se partagent l'essentiel de la Dordogne :
Le boisseau qui est égal à 8 picotins,
Le boisseau qui est égal à 2 mandurières qui valent chacune 4 picotins. Parfois, la "Grande mesure" équivaut à 6 picotins au lieu de 8. Il arrive que pour une même localité, deux mesures cohabitent. Dans d'autre localité, la mesure est indiqué mais sa valeur exacte manque.
Barrique, du Périgord va de 220 à 245 litres suivant les localités.
Sac, usité dans la région de Bergerac. Il a une contenance de 92 litres.
Mesures Provencales
Mesure de longueur usitée autrefois dans le Midi ; elle se divisait en 8 pans et valait deux mètres. plus ou moins selon les pays.
Cano carado, mesure de surface équivalent a quatre mètres carrés. La cano carado se subdivisait en 64 pans.
La cargo ou charge de blé ou d'amandes valait en Provence trente-deux décalitres ou environ ; la charge de vin valait un hectolitre ; la charge d huile 24 décalitres ; la charge de bois 125 kilos et la charge de raisins à Aix valait 161 kilos. La charge de terre, mesure de superficie pour ensemencer une charge de blé, contenait 1600 cannes carrés, c'est-à-dire 63 ares environ et se divisait en 8 eimino. Aujourd'hui, la charge métrique de blé vaut à Marseille 160 litres.
La Carterée, Mesure de superficie valant deux mille mètres carrés. L'are étant 100 mètres carrés, 20 ares valent une carterée. On estime les demi guérets à 15 francs la carterée et les pleins guérets de 30 à 40 francs. Les guérets d'avril et mai doivent avoir 30 centimètres de profondeur. Les guérets pour le jardinage, étant profonds et bien façonnés, peuvent s'évaluer à 40 francs la carterée. La carterée en prairies produit environ 700 kilos à chaque coupe. La carterée en blé produit environ deux charges de blé.
Cosso Couosso à Nice ; couasso dans le Var. Petite mesure pour les grains et les surfaces ; c'est la vingtième ou douzième partie de l'eimino selon les pays, et la cent soixantième partie de la cargo. En certaines localités, c'est le quart de la panau ; à Villeneuve-lès-Avignon, c'est la huitième partie de l'eiminado.
Coupado, Mesure de superficie usitée dans le Tarn, seizième partie de la seisteirado.
Coupo, Mesure de capacité pour les liquides valant de 20 à 30 litres. Mesure de grain équivalent au douzième ou au seizième du setier ; en Limousin, douzième partie du boisseau ; en Gascogne, boisseau ; en Rouergue, quart de la sétérée.
Des (vieux), Borne limite d'un terrain, parce qu'on marquait les limites autrefois, comme on le fait encore aujourd'hui dans beaucoup d'endroits, avec une croix de Saint André qui ressemble à un chiffre romain.
Destré, Perche servant à arpenter. Mesure agraire usitée autrefois dans le Midi ; le destré de Provence était la centième partie de l'eiminado et équivalait à huit mètres carrés, plus ou moins selon le pays ; le destré d'Alais et de Montpellier se subdivisait en dix pans et valait vingt centiares ; celui de Béziers valait quinze centiares soixante-dix-neux milliaires ; en Languedoc, on employait aussi le destré pour mesurer les bâtiments et, dans ce cas, c'était une corde de 2 mètres 50 cent.
Eiminado, Espace de terrain que l'on peut ensemencer avec une eimino de blé ; ancienne mesure agraire équivalent à huit ou dix ares selon le pays ; l'eiminado de Provence était la huitième partie de la saumado et contenait 100 destrés ou 200 cannes carrées ; l'eiminado du Dauphiné était la moitié de la seisteirado et l'eiminado du Roussillon valait soixante ares.
Eimino, L'eimino formait la moitié de seistier, le huitième de la saumado ou de la cargo et se divisait en 20 cossos, 8 monturen ou 8 poignadiero ou en 2 quarto.
Escandau, Mesure usitée pour l'huile et les liquides en général, ainsi que pour la chaux, c'est le quart de la miheirolo.
Journau, Mesure de superficie qui vaut près de vingt ares en Provence ; environ soixante ares à Aix ; vingt-neuf ares en Gascogne. Journau de vin, mesure de vigne, composée de 500 souches, dans le Tarn.
Liéuro, En Provence, Languedoc et Gascogne, la livre-poids se divisait autrefois en 16 onces et 128 gros. La livre d'Aix valait 379 gros 16 ; celle de Marseille, 388, 50 ; celle d'Arles 391,36 ; celle de Carpentras, 400 ; celle d'Avignon, 487,992 ; celle d'Alès, 415,89.
Miheirolo, Mesure de capacité pour les liquides, en usage en Provence. Elle contient 4 escandaus, ce qui équivaut à soixante-six litres.
Monturen, Mesure de capacité usitée à Nice : huitième partie de l'eimino, environ deux litres cinq décilitres.
Ounço, Seizième partie de la livre en Provence ; elle se divisait en 8 ternaux.
Pan, Longueur d'une main ouverte, mesure de 9 pouces usitée en Provence, Languedoc et Gascogne. Le pan était la huitième partie de la cano et il se divisait en 8 menuts. On l'emploie aujourd'hui pour le quart d'un mètre.
Panau, Ancienne mesure usitée en Provence pour les grains équivalent au double décalitre. La panau est la moitié du sestier et le dixième de la cargo. Elle se subdivise en 4 civadiers ou 8 quartiers. C'est aussi une mesure agraire qui comprend 10 poignardières ou 160 canes carrées et qui est la moitié de la seisteirado ou la dixième partie de la cargo. A Aix, la cargo d'avoine est de 12 panaux et la cargo d'amandes, de 16.
Pot, Mesure de vin qui contenait 2 pintes ou 4 feuillets à Aix. Le pouet équivaut au litre.
Pougnadiero, Petite mesure de grains contenant environ trente-deux décilitres, ainsi nommée parce qu'elle est munie d'une poignée qui sert à la manier d'un seule main. C'est le quart de la quartiero, le cinquième de la panau, le huitième de l'eimino et le vingt-quatrième du setier dauphinois.
Pougnerado, Espace que l'on ensemence avec une pougnero ou pougnadiero de grains. Petite mesure agraire usitée en Dauphiné, sixième partie de la quartelade, vingt-quatrième de la seisterado et équivalant à un are quarante-deux centiares.
Quarteiro, Petite mesure pour les grains dont 8 font la panau ou 6 doubles-décalitres. Le quarteiro de Béziers équivalait à 16 litres 40. Le quartiero se divise en 4 pougandieros.
Quarto, Mesure pour les grains et les amandes valant le quart du sestier et la moitié de l'eimino, le quart du boisseau dans la Drôme ; mesure agraire équivalant au Languedoc à environ cinq ares ; en Rouergue a neuf ares.
Quartounado, Terre que l'on ensemence avec un quartoun de blé. Mesure agraire, quatrième partie de la seisteirado. En Limousin, le quart de la quarteirado est de 2 boisseaux.
Quartoun, Mesure de blé usitée en Gascogne. Mesure de deux litres à Béziers. Le quartoun de Toulouse valait quatre setiers au XIVe siècle.
Ras, Selier, Mesure usitée pour les grains, amandes et noix. Elle se divise en 12 pougnadieros ou 2 panaux et vaut 2 double-décalitres. Un ras de civados, une mesure d'avoine.
Saumado, Mesure de capacité usitée en Provence et en Languedoc pour les grains, châtaignes, glands ; elle équivaut à 2 hectolitres, plus ou moins selon les pays, et se divise en quatre setiers ou huit eimino. En surface, elle équivaut à 8 eiminado.
Seisterado, Contenu d'un setier. Etendue de terrain que l'on peut ensemencer avec un setier de blé. Mesure agraire équivalente à vingt ares, plus ou moins selon les pays. La seisteirado de Nîmes se divisait en 100 destrés et celle de Montpellier en 75. La seisterado du Dauphiné. contenait 900 toises carrées, soit 34 ares environ ; la seisterado du Limousin 25 ares ; celle d'Albigeois contenait 32 boisseaux ; celle de Béziers 16 ares ; celle de Rodez, 2 hectares 1/2.
Sestier, Mesure de grains équivalente à 6 décalitres à Arles plus ou moins selon le pays ; il vaut, en général, 2 eimino et devient le quart de la cargo de la saumado. Le sestier de Limoges contenait 50 litres et celui de Loriol 80 litres. Le muid de vin de Montpellier contenait 18 sestiers et le sestier, 32 pots.
Ternau, Huitième partie d'une once qui se divise en 3 deniers.
Autres
Pisé : maçonnerie faite avec de la terre argileuse et des cailloux.
Platea : terme utilisé à la place de localium ou d'ayral pour désigner l'emplacement d'une maison.
Poblan ou poblador : mot employé pour désigner les habitants des bastides.
Poterne : porte secrète des fortifications, donnant sur les côtés.
Pountet : petit pont couvert reliant deux habitations et enjambant une rue.
Regrattière : marchande de légumes ou épicière.