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    La Préhistoire en France


      

      

      

    Homo Erectus chassant l'ours (Tautavel)

    Apparu en Afrique de l'Est il y a 1,8 MA, il est l'Evolution d'Homo Habilis C'est L'Homme qui se redresse ! Sa taille peut atteindre 170 cmSon volume cranien augmente (800 à 1200 cm3)Perfectionnement des outils et maitrise du feu vers -400.000 

     

    Paléolithique

    • -1,5 MA : Apparition d'Homo Erectusen Europe
    • Entre -1,5 MA et -500.000 ans, l'évolution biologique et culturelle de l'homme semble stable.
    • -500.000 : Début de grandes variations climatiques qui isolent les populations d'Homo Erectus d'Europe. Industries acheuléennesDébut de la maîtrise du feu. Évolution morphologique progressive vers l'homme de Néandertal.
    • -450.000 : Homme de Tautavel (Musée de Tautavel)
    • -100.000 : Apparition de l'Homme de Néanderthal en Europe. C'est le début de lacivilisation moustérienne. Début de la dernière glaciation dite de "Würm".
    • -40.000 : Arrivée de l'Homme de Cro-Magnon en Europe. Début de l'industrie aurignacienne(outils en os, lames de silex).
    • -35.000: Disparition des hommes de Neandertal
    • -30.000: Apparition des premiers objets d'art (statuettes "Vénus")

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      Tête de Vénus en ivoire provenant des Landes
    • -22.000 à -18.000 :Civilisation Solutréenne.Fabrique d'outils d'une grande finesse. Invention de l'aiguille (en os).
    • -18.000 à -11.000 : Dernière grande culture du paléolithique supérieur :le Magdalénien
    • -17.000: Peintures rupestres de Lascaux (site officiel)La Préhistoire en France

      

     

    • -12.000 : Site dePincevent(Seine et Marne) où l'on a retrouvé les vestiges d'un habitat de chasseurs de rennes. L'homme chasse à l'aide de sagaies, propulseurs et harpons.
    • -10.000: Fin de la dernière glaciation. Le climat se réchauffe, les glaciers reculent, le niveau des mers s'élève. De grandes forêts de feuillus et de conifères apparaissent et le cerf remplace le renne. La fin de la civilisation magdalénienne est-elle en rapport avec ces bouleversements climatiques ?
    • -9800: Début de l'industrie azilienne. L'arc et de la flèche, plus adaptés au milieu forestier, remplacent le propulseur. Apparition du premier animal domestique : le Chien qui sert pour la chasse et la défense.
    • -8000 :Industries mésolithiques. Prémisses de l'agriculture (pois, pois chiches, lentilles,...). On a découvert en Europe du Nord des nasses à poissons en vannerie, des filets en fibre de tilleul, ainsi que des pirogues. Invention de la hache. Apparue en Syrie et en Palestine, l'agriculture se propage à travers l'Europe.
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      Néolithique

    • -5000 : climat tempéré pendant 2000 ans (températures plus chaudes qu'aujourd'hui. Forêts et végétations très riches) Polissage de la pierre, à l'aide de polissoirs en grès dur, pour fabriquer couteaux et poignards. Des gens nouveaux arrivent de l'est : les paysans. (Culture du blé, orge, seigle et millet). Leur poterie composée d'un décor en ruban les font appeler : "Rubanés".

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    • Cohabitation d'au moins un millénaire entre chasseurs-cueilleurs et paysans.

     

      • -4500 : Au Nord vivent les "Rubanés" (construction de longues maisons).Au Sud vivent les "Cardiaux" (confection de poteries décorées d'impressions de coquillages).
      • -4000 : Début de lacivilisation mégalithique
      • -3500: Culture chasséenne Domestication du Cheval

     

    • Chalcolithique

    • -2500: Début de l'age du cuivre ou "Chalcolithique" Le cuivre arrive par la méditerranée sous forme de haches, couteaux, ... Invasions indo-européennes

      Age du bronze

    • -1800: L'homme apprend à allier cuivre et étain pour former le bronze plus résistant
    • -1200: Apparition à l'est de peuplades d'outre-rhin qui incinèrent leurs morts. C'est la civilisation dite des "champs d'urnes"

      

      

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    PREHISTOIRE : L'aiguille à chas

     

     

     

    Une invention révolutionnaire de la préhistoire:

    l'aiguille à chas

     

     

     

    Vers 16 000 av JC, l’aiguille à chas apparaît. Rarement une plus petite invention aura d’aussi grandes conséquences.

    L’aiguille, en effet, va bouleverser la vie quotidienne, transformer l’existence, permettre de multiplier les inventions.

    Le vêtement, qui jusque là était uniquement « drapé » - il consistait en peaux simplement jetées sur l’épaule - , devient « cousu ». Les peaux que l’homme peut désormais assembler sont ajustées sur le corps, en épousant les formes. On connaît alors l’anorak et sa capuche, comme le prouve une gravure de la grotte du Gabillou (en Gironde).

     

     

     

    En réunissant plusieurs peaux, on obtient aussi des outres en cuir. Et dans si l’une d’elles, remplie d’eau, vous jetez des pierres brûlantes, vous porterez le liquide à ébullition. Les outres permettent d’emporter lors des grands déplacements une provision d’eau. Enfin, remplies d’air, elles deviennent des bouées facilitant de longues nages.

     

    De l’outre naît le kayak, constitué d’une ossature de bois ou d’os longs (quand le bois est rare) sur laquelle on tend des peaux cousues.

    L’homme peut alors partir pêcher et naviguer loin des côtes. Les eskimo, toujours fidèles au kayak, mettent leurs provisions de voyage dans des outres de cuir qu’ils accrochent à leur embarcation. Les réserves alimentaires sont ainsi bien protégées et insubmersibles.

     

     

     

     

    Comment fabriquaient-ils une aiguille à chas ?

    Grâce aux travaux des archéologues et aux ateliers pratiques on peut reproduire leur technique :

     

    Un bloc de matière première (gros os de ruminant par exemple) est indispensable. Ce bloc est d’abord incisé, au couteau ou au burin, en de longues stries rectilignes. A l’aide d’une pointe de couteau, des esquilles d’os sont détachées. Elles sont alors amincies à une extrémité en pointe très fine ; alors que le gros bout porte une ouverture (le chas), de section bi-conique. Le poinçon perfore une face, puis l’autre. La finition est obtenue par polissage sur une surface de grès.

     

     

     

     

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    Mieux connaître Cro-Magnon

     

    Carte d'identité

     

    Les Cro-Magnons sont attestés en Europe occidentale il y a un peu plus de 35 000 ans. Leur carte d'identité est bien différente de celle des Erectus et des Néandertaliens. A quelques détails près, c'est la nôtre. Le crâne est long et étroit (le nôtre est un peu plus rond). Le front est haut, vertical et bombé. En arrière de lui, pas d'étranglement. La voûte est élevée, l'occiput ne saille plus. La face verticale, large et basse. Les arcades sourcilières sont peu marquées. Les orbites sont rapprochées et rectangulaires. Les pommettes sont bien marquées. La mandibule est légère avec un menton pointu. Les dents sont analogues aux nôtres. Une chance : Cro-Magnon a la place pour loger ses dents de sagesse, car sa mâchoire est suffisamment longue.

      

    Le cerveau est le même que le nôtre, il il cube autour de 1500ml.  Comme chez nous, il y a des variations : le crâne de l'Homme de Chancelade (Dordogne) abrite un gros cerveau de 1700 ml chez un petit homme de faible stature (160 centimètres); d'autres ont des cerveaux moins volumineux que la moyenne. Comment communiquent-ils entre eux ? Ils parlent, comme nous. Quelle langue ?

      

      

      

    Les spécialistes commencent à rassembler des indices d'une langue préhistorique : quelques mots communs à de nombreuses langues et qui auraient peut-être une racine africaine. Et, avec ça, la même silhouette que nous. Mais une stature élevée et des insertions musculaires marquées, indices d'une grande robustesse liée à une grande activité physique et à ration protidique élevée. Robustesse qui va, peu à peu, s'atténuer.

      

      

    Donnons quelques chiffres moyens : environ 170 à 180 cm de haut, 160 cm chez la femme. Bien sur, ces hommes ne sortent pas d'un même moule. Il y a des variations individuelles, qu'on a essayé, il y a un demi siècle, de regrouper en deux types classiques, exhumés du sol de la Dordogne : celui de Cro-Magnon, un sujet grand et musclé, à de longues jambes, et celui, moins grand, de Combe-Capelle, retrouvé aussi à Chancelade et en Europe centrale, à Predmosti, Obercassel et Brno

      

      

    Dans l'art préhistorique, les personnages sont peu détaillés, la couleur de peau n'est jamais indiquée. Étaient-ils chevelus, barbus ou glabres ? Quelques rares hommes  barbus et plus ou moins hirsutes décorent quelques objets et la paroi de la grotte des Trois-Frères (Ariège). Une chevelure bien peignée ou en casque se lit sur des figures féminines, des "vénus". C'étaient des gens comme nous.

      

    Deux détails toutefois. Sur les dessins des femmes préhistoriques, on observe souvent un embonpoint au niveau des hanches et des fesses. Après avoir effectué des reconstitutions "anthropométriques" (comme le fait la police scientifique) à partir d'ossements, les archéologues en sont arrivés à la conclusion que Cro-Magnon était comme nous.

     

    Le climat chez Cro-Magnon

     

    Les Hommes modernes, les Cro-Magnons d'Europe, ont connu un climat souvent rigoureux. Le maximum du froid se situe il y a environ 20 000 à 22 000 ans, vers la fin du Gravettien et le début du Solutréen. Comme en Scandinavie de nos jours, le climat est rude, froid et sec, avec de longs hivers et des étés chauds. Les demi-saisons sont courtes. Parfois, le climat se réchauffe. On le sait grâce aux pollens. Ces interstades connaissent un climat semblable au nôtre. On leur a donné le nom des sites préhistoriques où on les a identifiés en Dordogne : Tursac il y a 23 000 ans, Laugerie il y a 19 000 ans , Lascaux il y a 17 000 ans.

      

      

      

    Au plus froid de la glaciation de Würm, la température moyenne est inférieure  de 5°C à celle d'aujourd'hui : c'est peu et c'est beaucoup. Cela suffit pour modifier la petite faune, les plantes et les paysages. La glace est stockée aux pôles. Les glaces ne sont jamais descendues au-dessous de la latitude de Londres, de Berlin et d Nord de l'Europe, à part les montagnes bien entendu, largement couvertes de glaciers et inaccessibles. Ceux des Alpes descendent à 600 mètres et atteignent Lyon. Lorsque la neige fond au printemps, les rivières deviennent des torrents : elles creusent leur lit, inondent la vallée et déplacent les alluvions, recouvrant les campements comme à Pincevent.

      

    Le niveau des mers est bien plus bas que le nôtre (de 100 mètres environ, au plus froid de la glaciation). Les rivages sont éloignés des nôtres de 50 à 100 kilomètres.

      

    La Manche est à sec.

      

    Les Cro-Magnons maritimes nous sont donc inconnus : de nos jours, leurs habitats sont immergés. La grotte Cosquer, à Marseille , était accessible à pied sec il y a 27 000 et il y a 18-19 000 ans. Son entrée est aujourd'hui sous une trentaine de mètres d'eau. Dans notre pays, ce n'est pas un paysage de toundra pelée, mais plutôt une sorte de steppe avec des arbres en boqueteaux par-ci et par-là et le long des rivières. Lors des interstades de réchauffement, ce sont des paysages comme les nôtres, avec un couvert végétal touffu et des prairies. Au temps de Lascaux, il y a 17 000 ans, les arbres sont les même que maintenant : des chênes et d'autres feuillus (tilleuls, ormes, frênes, charmes), des pins sylvestres, des noisetiers et même des noyers, des genévriers et de l'herbe.

      

      

    Nous sommes donc loin d'un homme préhistorique évoluant, dans une sorte de nuit polaire, sur une banquise glacée, parcourue par le blizzard et peuplée d'ours blancs.

      

    D'ailleurs, le froid n'est pas un obstacle à une vie normale. Le feu et les vêtements chauds protègent bien. On voit venir de loin les grands troupeaux. Les rennes, les chevaux, les bisons pullulent. Les aliments se conservent facilement. Il est bien plus difficile de vivre en climat tempéré, dans les forêts.

     

     

     

     

     

    Cro-Magnon chasseur-cueilleur semi-nomade

     

    Les Cro-Magnons sont de jeunes chasseurs-cueilleurs semi-nomades. Ils pratiquent une sorte de nomadisme saisonnier bien organisé. Ils guettent, à la belle saison, les migrations de rennes et la montaison des saumons. Ils parcourent les plateaux le reste de l'année. Il y a quelques dizaines de milliers de personnes en France. Chaque groupe choisit un territoire. Il doit être assez grand pour pouvoir en acquérir les richesses sans les épuiser, mais pas trop vaste, toutefois, pour que son exploitation quotidienne soit encore rentable. De ce nomadisme témoignent, à Pataud et à Pincevent par exemple, des objets faits d'un silex étranger au site (rapporté des voyages), des lames manquantes lors de remontages exhaustifs de nucléus (elles sont restées ailleurs) et l'âge des rennes (tués de façon saisonnière).

      

      

    Comme chez tous les peuples "primitifs", le travail de l'homme et celui de la femme sont distincts : l'un prépare les outils et les armes, et chasse quelques heures par jour; sa compagne, accompagnée des enfants, s'active à la cueillette et aux travaux de l'habitat, tout au long de la journée.

      

    De larges territoires et une nature généreuse s'offrent à une population clairsemée et mobile. Il n'y a pas de concurrence sur le terrain et peu de stocks de réserve dans l'habitat. Donc, la violence est inconnue. Du moins, on n'en a pas d'indices probants : aucun squelette ne porte de traces d'une agression traumatique explicite.

     

    La halte de chasse est un abri provisoire, parfois renouvelé, pour quelques chasseurs. L'habitat, lui, regroupe une ou plusieurs familles "nucléaires". Au total, une ou deux dizaines de personnes peut-être. Ainsi, à Pincevent, André Leroi-Gourhan a conclu que la section 36 avait abrité une quinzaine de personnes consommant une quarantaine de rennes en cinq ou six mois. L'observation des derniers peuples chasseurs-cueilleurs nous donne des fourchettes. Une famille inuit ou laponne avait besoin d'un renne par semaine.

      

      

    Le groupe ne doit pas être trop grand, car les ressources locales sont assez limitées, le terrain de chasse s'épuiserait. Il ne doit pas être trop petit, car ses membres doivent s'entraider, notamment pour la chasse au gros gibier. Pas trop isolé non plus : on n'échange les géniteurs d'un groupe à l'autre (pour éviter l'endogamie). Ces échanges matrimoniaux sont peut-être à l'origine de dons ou de trocs d'objets.        

     

    Les objets exotiques, étrangers au site, découverts parfois, peuvent être aussi bien le témoignage de relations diffuses, de proche en proche, avec échanges, que la preuve d'expéditions lointaines, ponctuelles, hors du territoire du groupe. En tout cas, il n'y a pas de commerce avant l'ère des agriculteurs-pasteurs. Le silex, matière première essentielle, va et vient : par exemple, le beau silex du Bergeracois est attesté dans de nombreux sites, jusqu'aux Pyrénées. Des coquillages marins, fossiles ou non, deviennent parure pour nombre d'habitants de l'intérieur des terres.

     

     

     

    Se vêtir

     

    Tuer les bêtes, c'est se procurer de la nourriture. C'est aussi se pourvoir en peaux et en fourrures. Les Cro-Magnons ne sont pas vêtus de haillons. La préparation des peaux et la pelleterie étaient sans doute l'une des grandes activités des Paléolithiques. Le pelage du renne est un extraordinaire isolant: ses pils sont creux et forment une toison épaisse et dense. A côté de la faune alimentaire, les Cro-Magnons tuent les animaux à fourrure, tels les canidés, les ours, les félins, comme à La Garenne, des petits animaux aussi.

      

    Les vêtements sont confectionnés avec des peaux grattées, bien coupées et cousues. Il est probable que l'ocre rouge a servi de produit de tannage. Les outils pour percer les peaux et les coudre sont innombrables. A partir du Solutréen, il y a  18 000 ans, des aiguilles à chas jouent le rôle de passe-lacets pour les cuirs et les peaux. En examinant les os de rennes, on a trouvé les traces des silex ayant servi à récupérer les tendons, dont les fibres ont servi de fils à coudre. Peut-être de minces rubans de cuir, des crins de cheval, des fibres végétales ont-ils été utilisés aussi. En tout cas une cordelle, faite de quelques torons végétaux tordus, a étét retrouvée dans le sol de Lascaux.

      

      

     Des boutons semblent dessinés sur une  petite silhouette de Bruniquel (Tarn et Garonne). Des rondelles ornées d'animaux gravés (percée d'un unique trou) ont pu être cousues sur des vêtements : étaient-elles utiles ou seulement décoratives ? Certaines figures semblent bien porter une ceinture (Laussel) ou des bandeaux de poitrine. Enfin, et surtout, des sépultures ont livré l'aspect des vêtements des Paléolithiques, matérialisés par des ornements cousus. On est donc loin des représentations misérabilistes des Hommes du Paléolithique, chères aux dessinateurs de naguère. Ils portaient même des chaussures: des mocassins ou des bottillons de cuir ont imprimé, sur le sol des cavernes des Pyrénées, leurs empreintes dépourvues d'orteils.

     

    Enfant  de Cro-Magnon

     

    Par analogie avec les peuples chasseurs-cueilleurs sub-actuels, on peut penser que les femmes connaissent une puberté tardive. Leur vie est rythmée par les grossesses et les allaitements. Elles n'ont pas une ribambelle d'enfants : les allaitements prolongés réduisent la fécondité et la mortalité infantile est élevée. Elles meurent jeunes du fait des accidents de la maternité et ne parviennent que rarement à la ménopause. Les enfants meurent souvent en bas âge (c'était vrai encore au XIXème siècle), avec un maximum vers 2 ans, l'âge du sevrage, tardif, progressif mais non sans danger : on ne passe pas si facilement du sein maternel au rôti de renne dans l'abri familial. Ces enfants jouaient un rôle non négligeable. Il leur arrive de faire des incursions dans les grottes profondes en Ariège.

     

    Maladies de Cro-Magnon

     

    Les Cro-Magnons, comme tout le monde, connaissent des petites misères : l'arthrose, la scoliose et surtout chez les hommes, des fractures. Les ennuis dentaires, eux aussi, ne datent pas d'hier. Comme ses prédécesseurs, Cro-Magnon a mal aux dents : ici une dent surnuméraire infectée, là de nombreuses infections gingivales par manque d'hygiène, aboutissant à la chute des dents. Ils ne se nettoient sans doute pas les dents avec un petit bout de bois comme le font les Africains encore aujourd'hui. Mais ils ne souffrent jamais de carie, car l'alimentation est coriace, sans sucres rapides ni purées. Les dents pourtant s'usent vite car on ne fait pas trop attention au sable qui se glisse dans la nourriture. On ne découvre pas de stigmates de carence nutritionnelle majeure dans les squelettes. On ne parait pas manquer de calcium, de vitamine D, de fer, de fluor.

     

    Mais il faut bien mourir de quelque chose et les Cro-Magnons mouraient jeunes. De quoi ? Sans doute d'infections saisonnières. Une pneumonie ne devait pas pardonner.

     

    La mort

     

    La vie des Cro-Magnons est assez courte. Mais sans doute les préhistoriens du siècle dernier les ont-ils faits mourir trop jeunes. Ils croyaient qu'ils ne dépassaient guère 25 ans. Essayons de donner des chiffres. La courbe de mortalité a deux pics : l'un autour de l'âge de 2 ans, correspondant au sevrage, l'autre vers l'âge de 40 à 50 ans. Au total, récapitule Claude Masset, la mort frappe presque un enfant sur deux dans les premières années; ce cap franchi, un enfant peut espérer atteindre la cinquantaine; seul un adulte sur deux dépasse cet âge; enfin, les vieillards ne sont pas exceptionnels. En somme, un tableau rappelant assez la France des siècles passés. La sélection naturelle joue donc à plein; la population n'augmente que très lentement avant le Néolithique.

      

      

    Cette démographie stagnante, estimée entre 0,1 et 1 habitant par kilomètre carré n'épuise pas les terrains de chasse : il suffit de changer de place. La mort, du moins pour certains, n'est pas une fin. Une trentaine de sépultures sont connues en France et en Italie, sous abri ou porche de grotte. Seulement. Car Cro-Magnon n'enterrait pas tous ses morts : c'est déjà l'indice d'une hiérarchie sociale. En outre certains corps ont peut-être été inhumés en plein air et n'ont pas été retrouvés. Ces sépultures sont le plus souvent individuelles, mais le défunt est volontiers accompagné d'un mobilier funéraire : parures, coquillages, outils et armes de chasse, os de faune.

     

     

     

     

     

    Carte d'identité

    Les Cro-Magnons sont attestés en Europe occidentale il y a un peu plus de 35 000 ans. Leur carte d'identité est bien différente de celle des Erectus et des Néandertaliens. A quelques détails près, c'est la nôtre. Le crâne est long et étroit (le nôtre est un peu plus rond).

      

      

      

    Le front est haut, vertical et bombé. En arrière de lui, pas d'étranglement. La voûte est élevée, l'occiput ne saille plus. La face verticale, large et basse. Les arcades sourcilières sont peu marquées. Les orbites sont rapprochées et rectangulaires. Les pommettes sont bien marquées. La mandibule est légère avec un menton pointu. Les dents sont analogues aux nôtres. Une chance : Cro-Magnon a la place pour loger ses dents de sagesse, car sa mâchoire est suffisamment longue.

      

      

    Le cerveau est le même que le nôtre, il il cube autour de 1500ml.  Comme chez nous, il y a des variations : le crâne de l'Homme de Chancelade (Dordogne) abrite un gros cerveau de 1700 ml chez un petit homme de faible stature (160 centimètres); d'autres ont des cerveaux moins volumineux que la moyenne. Comment communiquent-ils entre eux ? Ils parlent, comme nous. Quelle langue ? Les spécialistes commencent à rassembler des indices d'une langue préhistorique : quelques mots communs à de nombreuses langues et qui auraient peut-être une racine africaine. Et, avec ça, la même silhouette que nous. Mais une stature élevée et des insertions musculaires marquées, indices d'une grande robustesse liée à une grande activité physique et à ration protidique élevée. Robustesse qui va, peu à peu, s'atténuer.

      

      

      

    Donnons quelques chiffres moyens : environ 170 à 180 cm de haut, 160 cm chez la femme.

      

     Bien sur, ces hommes ne sortent pas d'un même moule. Il y a des variations individuelles, qu'on a essayé, il y a un demi siècle, de regrouper en deux types classiques, exhumés du sol de la Dordogne : celui de Cro-Magnon, un sujet grand et musclé, à de longues jambes, et celui, moins grand, de Combe-Capelle, retrouvé aussi à Chancelade et en Europe centrale, à Predmosti, Obercassel et Brno.  Dans l'art préhistorique, les personnages sont peu détaillés, la couleur de peau n'est jamais indiquée. Étaient-ils chevelus, barbus ou glabres ?

      

    Quelques rares hommes  barbus et plus ou moins hirsutes décorent quelques objets et la paroi de la grotte des Trois-Frères (Ariège). Une chevelure bien peignée ou en casque se lit sur des figures féminines, des "vénus". C'étaient des gens comme nous. Deux détails toutefois. Sur les dessins des femmes préhistoriques, on observe souvent un embonpoint au niveau des hanches et des fesses. Après avoir effectué des reconstitutions "anthropométriques" (comme le fait la police scientifique) à partir d'ossements, les archéologues en sont arrivés à la conclusion que Cro-Magnon était comme nous.

     

     

     

    Le climat chez Cro-Magnon

    Les Hommes modernes, les Cro-Magnons d'Europe, ont connu un climat souvent rigoureux. Le maximum du froid se situe il y a environ 20 000 à 22 000 ans, vers la fin du Gravettien et le début du Solutréen. Comme en Scandinavie de nos jours, le climat est rude, froid et sec, avec de longs hivers et des étés chauds. Les demi-saisons sont courtes. Parfois, le climat se réchauffe. On le sait grâce aux pollens. Ces interstades connaissent un climat semblable au nôtre. On leur a donné le nom des sites préhistoriques où on les a identifiés en Dordogne : Tursac il y a 23 000 ans, Laugerie il y a 19 000 ans , Lascaux il y a 17 000 ans.

      

      

    Au plus froid de la glaciation de Würm, la température moyenne est inférieure  de 5°C à celle d'aujourd'hui : c'est peu et c'est beaucoup. Cela suffit pour modifier la petite faune, les plantes et les paysages. La glace est stockée aux pôles. Les glaces ne sont jamais descendues au-dessous de la latitude de Londres, de Berlin et d Nord de l'Europe, à part les montagnes bien entendu, largement couvertes de glaciers et inaccessibles.

      

      

      

      

    Ceux des Alpes descendent à 600 mètres et atteignent Lyon. Lorsque la neige fond au printemps, les rivières deviennent des torrents : elles creusent leur lit, inondent la vallée et déplacent les alluvions, recouvrant les campements comme à Pincevent. Le niveau des mers est bien plus bas que le nôtre (de 100 mètres environ, au plus froid de la glaciation). Les rivages sont éloignés des nôtres de 50 à 100 kilomètres. La Manche est à sec. Les Cro-Magnons maritimes nous sont donc inconnus : de nos jours, leurs habitats sont immergés. La grotte Cosquer, à Marseille , était accessible à pied sec il y a 27 000 et il y a 18-19 000 ans. Son entrée est aujourd'hui sous une trentaine de mètres d'eau.

      

      

      

    Dans notre pays, ce n'est pas un paysage de toundra pelée, mais plutôt une sorte de steppe avec des arbres en boqueteaux par-ci et par-là et le long des rivières. Lors des interstades de réchauffement, ce sont des paysages comme les nôtres, avec un couvert végétal touffu et des prairies.

      

      

      

      

    Au temps de Lascaux, il y a 17 000 ans, les arbres sont les même que maintenant : des chênes et d'autres feuillus (tilleuls, ormes, frênes, charmes), des pins sylvestres, des noisetiers et même des noyers, des genévriers et de l'herbe. Nous sommes donc loin d'un homme préhistorique évoluant, dans une sorte de nuit polaire, sur une banquise glacée, parcourue par le blizzard et peuplée d'ours blancs. D'ailleurs, le froid n'est pas un obstacle à une vie normale. Le feu et les vêtements chauds protègent bien. On voit venir de loin les grands troupeaux. Les rennes, les chevaux, les bisons pullulent. Les aliments se conservent facilement. Il est bien plus difficile de vivre en climat tempéré, dans les forêts.

     

     

     

    Cro-Magnon chasseur-cueilleur semi-nomade

    Les Cro-Magnons sont de jeunes chasseurs-cueilleurs semi-nomades. Ils pratiquent une sorte de nomadisme saisonnier bien organisé. Ils guettent, à la belle saison, les migrations de rennes et la montaison des saumons. Ils parcourent les plateaux le reste de l'année.

      

    Il y a quelques dizaines de milliers de personnes en France. Chaque groupe choisit un territoire. Il doit être assez grand pour pouvoir en acquérir les richesses sans les épuiser, mais pas trop vaste, toutefois, pour que son exploitation quotidienne soit encore rentable. De ce nomadisme témoignent, à Pataud et à Pincevent par exemple, des objets faits d'un silex étranger au site (rapporté des voyages), des lames manquantes lors de remontages exhaustifs de nucléus (elles sont restées ailleurs) et l'âge des rennes (tués de façon saisonnière). Comme chez tous les peuples "primitifs", le travail de l'homme et celui de la femme sont distincts : l'un prépare les outils et les armes, et chasse quelques heures par jour; sa compagne, accompagnée des enfants, s'active à la cueillette et aux travaux de l'habitat, tout au long de la journée.

      

      

      

      

    De larges territoires et une nature généreuse s'offrent à une population clairsemée et mobile. Il n'y a pas de concurrence sur le terrain et peu de stocks de réserve dans l'habitat. Donc, la violence est inconnue. Du moins, on n'en a pas d'indices probants : aucun squelette ne porte de traces d'une agression traumatique explicite.

    La halte de chasse est un abri provisoire, parfois renouvelé, pour quelques chasseurs. L'habitat, lui, regroupe une ou plusieurs familles "nucléaires". Au total, une ou deux dizaines de personnes peut-être. Ainsi, à Pincevent, André Leroi-Gourhan a conclu que la section 36 avait abrité une quinzaine de personnes consommant une quarantaine de rennes en cinq ou six mois. L'observation des derniers peuples chasseurs-cueilleurs nous donne des fourchettes. Une famille inuit ou laponne avait besoin d'un renne par semaine.

      

    Le groupe ne doit pas être trop grand, car les ressources locales sont assez limitées, le terrain de chasse s'épuiserait. Il ne doit pas être trop petit, car ses membres doivent s'entraider, notamment pour la chasse au gros gibier. Pas trop isolé non plus : on n'échange les géniteurs d'un groupe à l'autre (pour éviter l'endogamie). Ces échanges matrimoniaux sont peut-être à l'origine de dons ou de trocs d'objets.        

      

      

    Les objets exotiques, étrangers au site, découverts parfois, peuvent être aussi bien le témoignage de relations diffuses, de proche en proche, avec échanges, que la preuve d'expéditions lointaines, ponctuelles, hors du territoire du groupe. En tout cas, il n'y a pas de commerce avant l'ère des agriculteurs-pasteurs. Le silex, matière première essentielle, va et vient : par exemple, le beau silex du Bergeracois est attesté dans de nombreux sites, jusqu'aux Pyrénées. Des coquillages marins, fossiles ou non, deviennent parure pour nombre d'habitants de l'intérieur des terres.

     

     

    Se vêtir

    Tuer les bêtes, c'est se procurer de la nourriture. C'est aussi se pourvoir en peaux et en fourrures. Les Cro-Magnons ne sont pas vêtus de haillons. La préparation des peaux et la pelleterie étaient sans doute l'une des grandes activités des Paléolithiques. Le pelage du renne est un extraordinaire isolant: ses pils sont creux et forment une toison épaisse et dense. A côté de la faune alimentaire, les Cro-Magnons tuent les animaux à fourrure, tels les canidés, les ours, les félins, comme à La Garenne, des petits animaux aussi. Les vêtements sont confectionnés avec des peaux grattées, bien coupées et cousues.

      

      

      

     Il est probable que l'ocre rouge a servi de produit de tannage. Les outils pour percer les peaux et les coudre sont innombrables. A partir du Solutréen, il y a  18 000 ans, des aiguilles à chas jouent le rôle de passe-lacets pour les cuirs et les peaux. En examinant les os de rennes, on a trouvé les traces des silex ayant servi à récupérer les tendons, dont les fibres ont servi de fils à coudre. Peut-être de minces rubans de cuir, des crins de cheval, des fibres végétales ont-ils été utilisés aussi. En tout cas une cordelle, faite de quelques torons végétaux tordus, a étét retrouvée dans le sol de Lascaux. Des boutons semblent dessinés sur une  petite silhouette de Bruniquel (Tarn et Garonne). Des rondelles ornées d'animaux gravés (percée d'un unique trou) ont pu être cousues sur des vêtements : étaient-elles utiles ou seulement décoratives ?

      

      

    Certaines figures semblent bien porter une ceinture (Laussel) ou des bandeaux de poitrine. Enfin, et surtout, des sépultures ont livré l'aspect des vêtements des Paléolithiques, matérialisés par des ornements cousus. On est donc loin des représentations misérabilistes des Hommes du Paléolithique, chères aux dessinateurs de naguère. Ils portaient même des chaussures: des mocassins ou des bottillons de cuir ont imprimé, sur le sol des cavernes des Pyrénées, leurs empreintes dépourvues d'orteils.

    Neanderthal_enfant.jpg 

     

    Enfant  de Cro-Magnon

    Par analogie avec les peuples chasseurs-cueilleurs sub-actuels, on peut penser que les femmes connaissent une puberté tardive. Leur vie est rythmée par les grossesses et les allaitements. Elles n'ont pas une ribambelle d'enfants : les allaitements prolongés réduisent la fécondité et la mortalité infantile est élevée. Elles meurent jeunes du fait des accidents de la maternité et ne parviennent que rarement à la ménopause.

      

    Les enfants meurent souvent en bas âge (c'était vrai encore au XIXème siècle), avec un maximum vers 2 ans, l'âge du sevrage, tardif, progressif mais non sans danger : on ne passe pas si facilement du sein maternel au rôti de renne dans l'abri familial. Ces enfants jouaient un rôle non négligeable. Il leur arrive de faire des incursions dans les grottes profondes en Ariège.

     

      

      

    Maladies de Cro-Magnon

    Les Cro-Magnons, comme tout le monde, connaissent des petites misères : l'arthrose, la scoliose et surtout chez les hommes, des fractures. Les ennuis dentaires, eux aussi, ne datent pas d'hier. Comme ses prédécesseurs, Cro-Magnon a mal aux dents : ici une dent surnuméraire infectée, là de nombreuses infections gingivales par manque d'hygiène, aboutissant à la chute des dents. I

      

    ls ne se nettoient sans doute pas les dents avec un petit bout de bois comme le font les Africains encore aujourd'hui. Mais ils ne souffrent jamais de carie, car l'alimentation est coriace, sans sucres rapides ni purées. Les dents pourtant s'usent vite car on ne fait pas trop attention au sable qui se glisse dans la nourriture. On ne découvre pas de stigmates de carence nutritionnelle majeure dans les squelettes. On ne parait pas manquer de calcium, de vitamine D, de fer, de fluor.

    Mais il faut bien mourir de quelque chose et les Cro-Magnons mouraient jeunes. De quoi ? Sans doute d'infections saisonnières. Une pneumonie ne devait pas pardonner.

     

      

      

      

    La mort

    La vie des Cro-Magnons est assez courte. Mais sans doute les préhistoriens du siècle dernier les ont-ils faits mourir trop jeunes. Ils croyaient qu'ils ne dépassaient guère 25 ans. Essayons de donner des chiffres. La courbe de mortalité a deux pics : l'un autour de l'âge de 2 ans, correspondant au sevrage, l'autre vers l'âge de 40 à 50 ans. Au total, récapitule Claude Masset, la mort frappe presque un enfant sur deux dans les premières années; ce cap franchi, un enfant peut espérer atteindre la cinquantaine; seul un adulte sur deux dépasse cet âge; enfin, les vieillards ne sont pas exceptionnels.

      

      

      

    En somme, un tableau rappelant assez la France des siècles passés.

      

    La sélection naturelle joue donc à plein; la population n'augmente que très lentement avant le Néolithique. Cette démographie stagnante, estimée entre 0,1 et 1 habitant par kilomètre carré n'épuise pas les terrains de chasse : il suffit de changer de place. La mort, du moins pour certains, n'est pas une fin.

      

      

    Une trentaine de sépultures sont connues en France et en Italie, sous abri ou porche de grotte.

      

    Seulement. Car Cro-Magnon n'enterrait pas tous ses morts : c'est déjà l'indice d'une hiérarchie sociale. En outre certains corps ont peut-être été inhumés en plein air et n'ont pas été retrouvés. Ces sépultures sont le plus souvent individuelles, mais le défunt est volontiers accompagné d'un mobilier funéraire : parures, coquillages, outils et armes de chasse, os de faune.

      

      

    SOURCES : http://romano03.free.fr/Cromagnon.htm

    photos google

      

      

     

     

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    Quand les enfants apprenaient l'art rupestre il y a 13000 ans

     

      

      

      

    Une conférence sur l'archéologie de l'enfance à l'université de Cambridge est entrain de révéler les dernières recherches sur l'art réalisé par de jeunes enfants dans l'une des plus célèbres grottes ornées préhistoriques en France: le complexe de cavernes à Rouffignac également connue comme la grotte des Cent Mammouths.

    Des recherches suggèrents que des oeuvres de ce genre ont été créés il y a 13.000 ans par les enfants dans des grottes en Dordogne. Photo: Université de Cambridge / PA
      
      
    Artiste dès 3 ans.
     
    L'archéologue Jess Cooney, de Cambridge,  explique comment la recherche méticuleuse a permis d'identifier à la fois l'âge et le sexe de l'enfant qui a créé une forme d'art simple appelée tracés digitaux, il y a environ 13.000 ans. Son travail révèle que certains des tracés étudiés ont été faits par un enfant de trois ans et l'artiste la plus prolifique était une fille de cinq ans. Les archéologues avaient déjà réalisé que des enfants avaient produit quelques-uns des tracés lors d'une visite en 2006. Cependant, le travail de terrain effectué cette année par Cooney et le Dr Leslie Van Gelder de Walden University, montre à quel point ils étaient jeunes.

     

      
    Chaque année des milliers de personnes visitent les grottes de Rouffignac en Dordogne pour y admirer l'art rupestre: des images éclatantes d'animaux dessinés sur les surfaces de profondes cavernes profondes à l'intérieur d'une colline. Toutefois, les superbes dessins de mammouths, de rhinocéros et de chevaux ne représentent qu'une petite partie de l'art rupestre qui se trouve dans ce système  grottes (sur 8 kilomètres !).

     

      
    Il y a aussi ces milliers de lignes qui parcourent les plafonds et les murs de nombreuses galeries et passages qui composent le complexe. Bien qu'impossible à dater avec précision, les images trouvées à l'intérieur des grottes de Rouffignac (en fait, un réseau créé par les systèmes fluviaux) sont susceptibles d'avoir au moins 13.000 ans.
     
      
      
      
      
      
      
    Être enfant pendant la préhistoire.
     
      
    Les grottes en elles-mêmes sont connues depuis le 16ème siècle: en 1575 François de Belleforest écrit sur ​​la peinture dans son livre La Cosmographie universelle de tout le monde. Et, pendant des siècle, les visiteurs ont ajouté leurs propres graffitis créant un puzzle frustrant pour les archéologues. Il a fallu attendre 1956 pour que des experts se rendent compte que certains des ouvrages remontaient à la préhistoire. Les dessins ont fait l'objet d'études intensives depuis. Mais ce n'est que récemment que les archéologues ont tourné leur attention vers les tracés digitaux, moins spectaculaires, dont presque tous sont faites sans application de pigment. Les indices suggèrent qu'ils datent de la même période que les animaux peints et gravés - une ère de chasseurs-cueilleurs de la culture connue sous le nom Magdalénien également impliqués dans l'art rupestre de Lascaux.

     

      
      
      
    Cooney a montré, lors de la conférence, comment il a été possible de déterminer non seulement l'âge et le sexe de l'enfant qui a fait la marque mais aussi d'identifier les enfants par leur «signature». Elle a également soulevé des questions plus larges telles que qu'est-ce que cela signifie d'être un enfant dans la préhistoire ? "C'est le genre de question que vous vous posez lorsque vous êtes profondément sous terre dans une grotte et que vous regardez, éclairé par le faisceau d'une lampe de poche, ces tracés effectués il y a des milliers d'années", a déclaré M. Cooney.
     
      
     

    PREHISTOIRE : des artistes de 3 ans....

      
      
      
    Une méthodologie précise pour déterminer l'âge et le sexe.

    Pour mener à bien ses études, Cooney a utilisé une méthodologie développée par Van Gelder et feu le Dr Kevin Sharpe, qui se sont penchés ensemble sur les tracés digitaux dans la grotte de Rouffignac.
     

      

    Une preuve de la présence humaine il y a des milliers d'années... Ci-dessus, une empreinte de pas humain, sans doute laissée par un adolescent dans un petit bassin naturel.

      

      

    L'analyse statistique des milliers de largeurs de mains de personnes contemporaines, à la fois d'enfants et d'adultes, a jeté les bases pour l'identification des individus âgés de sept ans ou moins basé sur la largeur des trois doigts du milieu.

      
    Cooney précise ainsi: «En 2006, Sharpe et Van Gelder avaient développé une technique pour déterminer l'âge et le sexe des enfants à partir des impressions des mains, grâce à ces tracés. Il s'agit d'une méthode étonnamment précise. En mesurant les tracés à Rouffignac avec et en les jumelant avec les données modernes, nous avons pu donner l'âge de l'enfant qui les a faites jusqu'à sept ans. De même, si nous avions un profil de doigt assez clair, nous avons su dire à 80 pour cent de précision si l'individu était de sexe féminin ou masculin. Cela fonctionne avec les enfants mais aussi les adultes. En utilisant la méthodologie, nous pouvons également identifier les marques faites par le même enfant»,

    PREHISTOIRE : des artistes de 3 ans....

     

    Les tracés faits par les enfants apparaissent dans chaque chambre à travers les grottes, même celles qui sont à  45 minutes de marche de l'entrée. Certains des tracés d'enfants sont hauts sur les murs, voire sur les plafonds, ils doivent avoir été portés ou étaient assis sur les épaules de quelqu'un. Les archéologues ont trouvé des marques faites par des enfants âgés entre trois et sept ans, et ils ont pu identifier quatre enfants distincts en faisant correspondre leurs marques.

     

    "Le plus prolifique des enfants qui a fait des tractés était âgé d'environ cinq ans, et nous sommes presque certains que l'enfant en question était une fille. Sur quatre enfants, nous savons au moins que deux étaient des filles. L'une des cavernes est si riche en tracés d'enfants qu'on pense qu'elle devait être un espace spécialement pour eux " ajoute Cooney.

    A droite une main négative d'adolescent, rouge et des ponctuations 

      
      
    Les tracés digitaux sont visibles également dans d'autres grottes en France, Espagne, Nouvelle-Guinée et Australie. A ce jour, leur signification n'est pas encore connue. 
     
      
      
    Source:
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    Préhistoire - Lucy, l’Australopithèque  
      
    La plus connue des Australopithecus est sans conteste Lucy. Cependant, cette Australopithèque qui fait partie des Australopithecus afarensis n’est qu’une espèce parmi beaucoup d’autres. L’histoire de l’humanité commence avec les premiers primates qui se sont redressés sur leurs pattes arrière pour devenir bipèdes. C’était il y a 6 à 8 millions d’années, très probablement en Afrique.
     
     
    Ce n’est pas une, mais plusieurs espèces d’Australopithèques qui occupaient l’Afrique entre – 5 et – 1 million d’années. Beaucoup ont cohabité ce qui a brouillé les pistes. A mesure que les fossiles s’accumulent, notre arbre généalogique se complique et devient un véritable labyrinthe.
     
     
    Portrait de Lucy
     
     
    Avec sa démarche chaloupée, Lucy mesurait 1 m de haut pour 30 kg de muscles. Son prénom est tiré de la chanson des Beatles. Elle est la star de la savane. Sa notoriété est surtout due à la découverte d’un squelette complet à 40%, ce qui est exceptionnel en paléontologie.
     
     
     
    Squelette partiel de Lucy
     
     
    Datant de près de 3,2 millions d’années, ses ossements furent mis au jour en 1974 dans la faille du rift, dans la région de Hadar, en Ethiopie. Les découvreurs de Lucy, Yves Coppens, Donald Johanson, John Kaib et Maurice Taieb, écoutaient à la radio au moment de la découverte, Lucy in the Sky with Diamonds.
     
     
     
    Illustration de Lucy
     
     
    Les Ethiopiens, plus poétiques, la nommèrent Danikenesh « tu es merveilleuse ».
     
     
    Les scientifiques la baptisèrent Australopithecus afarensis.
     
     
    L’environnement de Lucy
     
     
    Ce désert aride d’Ethiopie est devenu une véritable mine d’or pour les paléontologues. On y découvrit des centaines d’ossements d’hominidés et une multitude de pollens de végétaux aujourd’hui disparus. Cela a permis de reconstituer avec exactitude le paysage et la vie de Lucy et des siens.
     
     
    La petite Lucy marchait debout et pouvait même courir. Elle conservait cependant toute son agilité pour grimper aux arbres. Elle s’y réfugiait pour échapper aux prédateurs et peut-être même pour y dormir.
     
     
     
    Cette reconstitution de Lucy, dormant paisiblement dans la savane, est certainement très éloignée de la réalité
     
     
    Son crâne était aussi développé que celui d’un chimpanzé (370 cm3). Les Australopithèques vivaient en groupe et utilisaient des outils sommaires, tels des galets brisés ou des fragments d’os.
     
     
    Ses petites dents à l’émail épais nous ont appris qu’elle préférait manger des feuilles, des fruits tendres, des baies et des insectes. A l’occasion, elle se faisait charognard.
     
     
    Lucy et les siens vivaient dans une savane peuplée d’éléphants, de gazelles, de rhinocéros ou d’hippopotames. Les prédateurs étaient nombreux et n’hésitaient pas à s’attaquer aux Australopithèques.
     
     
    Trop de bipèdes dans la savane
     
     
    Il y avait un monde fou dans la savane à cette époque ! Avec beaucoup de patience, les chercheurs ont réussi à isoler plusieurs espèces. Australopithecus anamensis est devenu le doyen des australopithèques avec ses plus de 4 millions d’années. Bien que plus ancien, sa bipédie est plus parfaite que celle de Lucy.
     
     
     
    Fragment des os des membres d'Australopithecus anamensis (Australopithèque du lac)
     
     
    Plus âgé encore, Ardipithecus ramidus, lui aussi originaire d’Ethiopie, est âgé de 4,4 millions d’années. Il avait une allure très primitive mais marchait quand même debout, tout comme Australopithecus africanus, Australopithecus bahrelghazali (Abel) ou Australopithecus aethiopicus.
     
     
     
    Australopithecus africanus. Baptisé Madame Ples, ce crâne a été découvert sur le site de Sterkfontein en Afrique du Sud. - dinosoria.com
     
     
    Tous ces australopithèques avaient également en commun un cerveau de la taille de celui d’un grand singe, des canines saillantes et de larges dents recouvertes d’une épaisse couche d’émail.
     
     
     
    Les empreintes de Laetoli. Australopithecus afarensis pourrait en être l'auteur. Ces empreintes datent de 3,7 millions d'années . (Capture d'écran Documentaire de la BBC)
     
     
     
    Empreintes d'un australopithèque, à droite et celle d'un homme moderne, à gauche. Elles montrent la même répartition du poids et des os du pied semblables aux nôtres (Reconstitution des empreintes de Laetoli)
     
     
    Les mâles étaient généralement plus grands que les femelles et tous avaient une croissance rapide et une sexualité précoce.
     
     
    Si ces découvertes ont permis de mieux connaître les mœurs de nos lointains « ancêtres », ils ont par contre embrouillé les liens de parenté entre les différentes espèces.
     
     
     
    Partie antérieure d’une mâchoire d’ Australopithecus bahrelghazali découvert en 1995
     
     
    Notre arbre généalogique n’a plus rien d’un bouleau mais tient plutôt du baobab.
     
     
     
    Carte des principaux sites de découverte d'australopithèque en Afrique
     
     
    Ce n’est pas la découverte de Toumaï, en 2001, qui risque de simplifier les choses. Vieux de 6 à 7 millions d'années, Toumaï ou Sahalanthropus tchadensis était peut-être lui aussi bipède.De plus, les fossiles ne sont pas du bon côté du Rift mais à 2500 kilomètres à l'ouest du Grand Rift. Cette découverte remet en cause la théorie de l’East Side Story bâtit par Yves Coppens.
     
     
    Lucy est-elle Lucien ?
    Avec son bassin aussi large que celui d’une femme adulte pour la taille d’une enfant de 4 ans, Lucy a été d’emblée rangée parmi les femelles. Même si cette configuration lui assurait des accouchements difficiles.
     
     
    Un anthropologue suisse a comparé le bassin de Lucy à celui beaucoup plus étroit d’un autre Australopithecus afarensis, qui n’aurait pas eu les mêmes difficultés à l’accouchement.
     
     
    Selon lui, la forme du bassin de Lucy serait une spécificité de son espèce, et non de sa féminité.
     
    Le deuxième australopithèque serait une femme et Lucy, un mâle.
     
     
    Cette théorie est rejetée par la plupart de anthropologues, qui ne pensent pas qu’une femelle primate puisse avoir un bassin plus étroit que celui d’un mâle.
     
     
    La démarche de Lucy controversée
     
     
    Lucy et ses congénères Australopithecus afarensis marchaient en position debout. C'est ce que montre un modèle évolutif robotisé réalisé par des chercheurs anglais en 2005.
    L'équipe de l'université Loughborough a utilisé les empreintes individuelles des pieds des premiers humains, qui vivaient il y a 3,2 millions d'années.
    Cette nouvelle analyse contredit de précédentes études qui laissaient penser que Lucy marchait davantage comme un chimpanzé bipède.
    L'étude est publiée dans le journal Interface, de la société royale britannique.
     
     
     
      
      
      
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    Paléolithique, Mésolithique et Néolithique

     

     

     

    L’Homo sapiens est apparu il y a environ 100 000 ans. Le type d’homo sapiens le plus ancien est l’homme de Néandertal du nom d’une vallée allemande où il a été découvert.

    Il occupa l’Europe et le Proche Orient entre 80 000 et 35 000 av JC.

    Son apparence physique était particulière : relativement petit, entre 1m50 et 1m70, il avait une tête assez large, pas de menton, des arcades soucilières épaisses.

    Ce qui le caractèrise c’est que c’est le premier être humain à enterrer ses morts de manière rituelle.

     

      

      

      

    Vers 35 000 av JC, ce type d’homo sapiens laisse sa place, assez mystérieusement, à un autre type d’homme : l’homme de Cro-Magon (du nom de la grotte française où il a été découvert). Cro-Magnon est notre ancêtre direct, il possède la technique pour la fabrication  d’outils et d’armes de chasse éfficaces. La taille de la pierre n’a plus de secret pour lui, il transforme l’os et l’ivoire. Son style de vie est nomade, il suit les mammouths ou les rennes avec sa communauté pour les chasser.

     

    Toutes les traces matérielles laissées par ces hommes (armes, outils, peintures rupestres, sépultures) ont permi aux archéologues de classer ces civilisations préhistoriques selon l’évolution de leur outillage et donc de leur mode de vie.

     

     

     

     

     

    Paléolithique (ancien âge de la pierre) jusqu’à 10 000 av JC.

    De grandes glaciations suivies de cours réchauffements le caractérise. Les glaciations portent les noms de Gunz, Mindel, Riss et Wurm. L’Europe est alors à moitié couverte de glaciers. La Mer du Nord et l’Adriatique (Côtes italiennes) ne sont pas occupées par les eaux (le niveau des mers est beaucoup plus bas qu’aujourd’hui). Les paysages ressemblent alors à ceux de l’Alaska   ou à ceux de la Sibérie d’aujourd’hui. La faune est composée de mammouths, de rennes, de rhinocéros laineux, d’ours des cavernes, de loups, d’aurochs (bœufs sauvages),…

     

      

      

      

      

    Mésolithique (âge intermédiaire) entre 10 000 et 6000 av JC.

    Réchauffement général, les glaces fondent, entrainant une montée des eaux. Flore et faune se modifient. Du sud de la France aux pays du Nord, de grandes forêts de feuillus se développent (chênes, ormes,…). Les pinèdes occupent le sud de l’Europe. Mammouths, rhinocéros laineux, ours des cavernes disparaissent. Ils sont remplacés par les chevaux, les moutons, les sangliers, les castors,…

     

      

      

    Néolithique (âge de la pierre nouvelle) à partir de 6000 av JC.

    L’homme chasseur-cueilleur, adopte l’élevage et l’agriculture. La révolution néolithique est en marche. Outils et armes sont en pierres finement polie d’où le nom de néolithique. La poterie est inventée, l’homme crée des villages et se sédentarise.

      

      

      

      

     

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  • Chronologie de la préhistoire en France

      

    sources : http://romano03.free.fr/chronologieprehistoirefrancaise.htm 

     

    Dates av. J.C. Périodes Phénomènes marquants et sites principaux
         
    1 million d'années paléolithique inférieur première apparition certaine de l'Homo erectus en France. (Soleilhac, Nolhac, Le Valonnet)
    400 000

    paléolithique inférieur (Acheuléen)

    invention du feu, bifaces (Terra Amata, St-Acheul)
    200 000 paléolithique inférieur Pré-néandertaliens (Teutavel)
    100 000

    paléolithique moyen (Moustérien)

    Homme de Néandertal, premières tombes (Périgord, La Ferrassie)
    35 000 paléolithique moyen (Châtelperronien) premières parures
    30 000 paléolithique supérieur (Aurignacien) arrivée de l'Homo sapiens sapiens. Premières représentations gravées (Cro-Magnon, Abri Cellier)
    25 000 paléolithique supérieur (Gravettien) vénus sculptées (Tursac, Villerest)
    20 000 paléolithique supérieur (Solutréen) essor de l'art peint et gravé des cavernes. Apogée de la taille de la pierre, aiguilles à chas (Lascaux, Solutré)
    15 000 paléolithique supérieur (Magdalénien) apogée de l'art paléolithique, propulseur (La Madeleine, Fontanet)
    10 000 mésolithique (Azilien) fin de la dernière glaciation, apparition de la faune et de la flore actuelles; galets peints, arc (Mas d'Azil)
    7000 mésolithique (Tardenoisien) outillage microlithique, derniers chasseurs (Gravures de Fontainebleau, sites du Tardenois)
    6000 néolithique (Cardial) apparition de l'agriculture et de l'élevage dans le Midi, poterie à décor imprimé (Leucate, Frontbregoua)
    5000 néolithique (Chasséen ancien) colonisation néolithique du Bassin parisien, expansion vers le nord du néolithique du Midi (Passy, Gonvillars)
    4000 chalcolithique ancien(Chasséen)

    premières sociétés hiérarchisées, fortifications, échanges à longue distance, tombes mégalithiques, tombes collectives, "camps", statuettes (Locmariaquer, Gavrinis)

    Premiers villages lacustres (Clairvaux, Chalain)

    3500 chalcolithique moyen

    première métallurgie du cuivre, maisons de pierres sèches, statues-menhirs, dolmens. (Roquemengarde, Boussargues)

    Allées couvertes, tombes collectives de la Marne, de l'Oise

    3000 chalcolithique récent villages lacustres du Rhône, mines intensive du silex (Paladru, Vercors)
    2500 chalcolithique récent (Campaniforme) diffusion de gobelets "campaniformes"
    1800 âge du bronze ancien apparition de la métallurgie du bronze, tumulus armoricains (Vallée des Merveilles, Kersandry, Plouvorn)
    1500 âge du bronze moyen essor de la métallurgie du bronze, principaux mégalithes corses (Haguenau, Videlles, Lastours, Filitosa)
    1200 âge du bronze final apogée de la métallurgie du bronze, dépôts, fortifications, grottes-refuges (Hénon, Aventon, Grotte des Planches)
    800 âge du fer Premier (Hallstatt ancien) apparition de la métallurgie du fer (Mailhac)
    600 âge du fer (Hallstatt récent) "résidences princières" du nord-est, fondation de Marseille, commerce méditerranéen. (Mailhac, Vix)
    400 âge du fer Second (Tène ancienne) début de migrations celtiques, essor des oppida du Midi (Martigues, Youtz, Ensérune)
    250 âge du fer (Tène moyenne)

    apogée des oppida du Midi (Entremont, Roquepertuse)

    Sanctuaires celtiques du Nord (Ribemont)

    120 âge du fer (Tène finale) conquête du Languedoc et de la Provence par Rome. Essor des oppida du Nord (Mont Beuvray, Villeneuve St Germain)
    52 âge du fer (Gallo-romain précoce)

      

      

      

    conquête de la Gaule par César (Alésia, Lyon)

    dernières révoltes, survivances des traditions celtiques (Trophée des Alpes, Sources de la Seine, St Maur) 

     

     

     

     

     

     

     

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    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

    Petit résumé de l'Affaire de Glozel

     

     

     

    Le 1er mars 1924, en défrichant un champ de la Montagne bourbonnaise avec son grand-père, le jeune Émile Fradin (âgé de 17 ans), du hameau de Glozel, près de Vichy (département de l'Allier en Auvergne), mettait au jour des objets apparemment préhistoriques et des tablettes d'argile recouvertes d'inscriptions ressemblant à une écriture.

    Le grand-père Fradin et Emile Fradin devant des objets glozéliens

     

     

    Les premiers objets ont été retrouvés accidentellement dans une fosse où la vache d'Émile s'est enfoncée le 1er mars. Le lendemain cette fosse ovale est mise au jour par Émile et son grand-père. Les parois de la fosse sont revêtues de briques à cupules, le sol recouvert de dalles d'argile. Une première tablette est découverte sans que l'on sache qu'elle est épigraphe (les signes étaient recouverts; après avoir séché et avoir été nettoyée, elle livrera ces signes), des vases sont cassés en étant sortis de terre. Les Fradin sont paysans, pas archéologues et leurs méthodes de fouilles n'épargnent pas les premiers objets.

    Les premières découvertes comprennent des empreintes de main sur des briques, une brique avec des signes, une petite hache cassée en pierre, des galets inscrits ou gravés d'animaux, des fragments de poterie, des aiguilles en os et même un crâne. Tous les voisins fouillent ou viennent voir les trouvailles, beaucoup ramènent des morceaux d'objets chez eux.

     

    Deux ou trois semaines après, l'institutrice du village (Mlle Picandet de Ferrières sur Sichon) se rend à Glozel après avoir écouté parler de la trouvaille dans un café. L'inspection d'Académie ayant fait passer une note à tous les enseignants leur demandant de signaler toute découverte archéologique dans leur commune, la jeune institutrice s'intéresse immédiatement à Glozel.

     

    Le rapport de l'institutrice est envoyé à l'inspecteur d'Académie; la société d'Émulation du Bourbonnais et le société bourbonnaise des études locales sont prévenues au mois de juin 1924.

      

    Début juillet, la société d'Émulation du Bourbonnais dépêche sur place l'instituteur de La Guillermie (commune voisine).

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Ce M. Clément commence à fouiller, de manière peu orthodoxe (certaines fois à la pioche, détruisant cette première fosse), accompagné du procureur de Cusset, Viple, les deux hommes emmènent nombre d'objets avec eux. Tout cela dura quelques semaines; puis finalement Viple fit part à Fradin que les objets étaient sans intérêt et qu'il valait mieux remettre en culture le champ.

      

    Les Fradin s'exécutèrent. Il faut bien comprendre que ce jeune paysan et sa famille n'ont pas eu la possibilité d'étudier et ne peuvent pas mettre un nom sur les objets trouvés; ils se rangent donc derrière l'avis de gens censés être plus instruits qu'eux.

     

    Janvier 1925. M. Clément, s'attribue la découverte de la brique d'Émile avec les signes en envoyant une lettre à la Société d'Émulation du Bourbonnais, demandant une subvention pour des fouilles plus organisées à Glozel. La subvention est refusée et ce refus est publié dans le Bulletin de la Société de janvier/février 1925. C'est à la lecture de cet article que le plus grand défenseur de Glozel (avec Émile Fradin) prend connaissance de la découverte.

      

    En effet le docteur Morlet, médecin féru d'archéologie et exerçant à Vichy, s'empresse de se rendre chez M. Clément. Il y voit des objets fascinant et qui vont changer le cours de sa vie.

      

    Désormais son nom sera indissociable de celui de Glozel. Les deux hommes visitent, en avril 1925 le champ Duranthon où ont été trouvés les objets. Morlet, spécialisé dans le gallo romain des villes thermales, signale à Clément que les objets ne sont pas de cette époque et que pour lui, ils sont beaucoup plus anciens. Étonnés de l'absence de tranchées de fouilles (les trous ont été creusés au hasard), il décide de financer lui même ces recherches. Fradin séduit par la proposition loue alors avec sa famille le champ à Morlet. Morlet aura le droit de fouiller mais tous les objets appartiendront à M. Fradin.

     

             PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL                                  

      

      

    Les fouilles de Morlet commencent en cette année 1925 et se poursuivront jusqu'en 1936. De grands noms de l'archéologie viennent fouiller à Glozel à l'invitation de Morlet; Capitan sera le premier en juin 1925. Morlet publie en septembre le premier fascicule de Nouvelle Station Néolithique. Les premiers articles de presse sont publiés dans Le Matin en octobre 1925 et dans le Mercure de France en décembre. Nouvelle Station Néolithique, était signé par son rédacteur Morlet, et celui-ci avait associé le nom d'Émile Fradin (en tant que découvreur) au sien dans le fascicule. Le fait choque alors les savants de l'époque, Capitan le premier.

      

    Ce dernier demande à ce qu'on raye le nom de Fradin, et pourquoi ne pas le remplacer par le sien puisqu'il est l'un des premiers à fouiller à Glozel. Refus de Morlet, la guerre de Glozel commence. L'emploi du terme de Néolithique choque l'opinion des savants. Morlet l'emploie car pour lui, seul ce terme peut convenir : à côté de gravures et de sculptures sur bois de renne, un travail nouveau de la pierre est découvert sur place. Morlet est confronté à la diversité des objets trouvés et surtout à leur datation apparemment espacée.

      

    Une partie de la faune représentée sur les galets et les objets en os et en ivoire appartient au Magdalénien (c'est à dire au Paléolithique)mais le travail de ces objets les apparentent au Néolithique, l'âge de pierre polie.

      

    Pour Morlet, Glozel est la transition entre ces deux époques. Le problème c'est que les préhistoriens de ces années, estiment qu'il n'y a pas de continuité entre les deux. Morlet contredit leurs théories.

      

    Le médecin vichyssois présente ensuite un galet avec un renne gravé accompagné de signes. Le renne ayant disparu de nos régions à l'époque du développement de l'écriture, comment une représentation aussi parfaite de cet animal a-t-elle pu être associée à des signes sans contredire l'ensemble des théories établies sur cette invention de l'écriture.

      

    Morlet  publie un article parlant d'alphabet néolithique en avril 1926.

     

     

    En deux années  une centaine de tablettes à signes a été découverte, une quinzaine avec des empreintes de mains, des objets en pierre éclatée, en pierre polie, des céramiques, des idoles sexuées, des galets gravés, des objets en verre, des objets en os et bois de cervidés. Le gisement est très important et offrira environ 3000 objets.

     

    La guerre de Glozel est déclarée, d'un côté les glozéliens de l'autre les anti-glozéliens. Certains savants changeront de camp, beaucoup seront convaincus après leurs visites ou leurs fouilles du site.

     

    Les opposants parlent de faux, Émile Fradin est accusé d'être un escroc, un faussaire. L'argumentation ne tient pas du fait de la complexité de reproduction des objets. La patine est présente sur de nombreux objets, les briques ont une ancienneté certaine (aucune n'a pourra être reproduite à l'identique en laboratoire), les os sont trop anciens pour avoir été gravés par Fradin; les animaux sont gravés de manière très réaliste. 

      

    La terre du champ de fouilles n'a pas été remaniée, les couches sont bien distinctes et non mélangées, des racines traversent des objets, il a été impossible à quiconque d'introduire une telle masse d'objets pour faire croire à l'existence d'un possible site archéologique; encore moins s'il s'agit d'un jeune paysan sans véritable formation scolaire et surtout sans but lucratif (M. Fradin refusera toujours de vendre ses objets). Émile Fradin traîné en justice sera donc innocenté de ces accusations de faux après de nombreux procès et de nombreux complots d'antiglozéliens.

     

    Le problème reste toujours posé pour la datation des objets. L'invention de l'écriture attribuée aux Phéniciens ( aux alentours de 1600 avant JC) est remise en question par Morlet qui associe les tablettes à signes aux objets néolithiques qu'il trouve à côté. Pour lui cela ne fait aucun doute, les Glozéliens ont vécu ici pendant un temps très important développant un système d'écriture avant celui des Phéniciens, remettant en cause cette naissance de l'écriture en Orient et faisant de Glozel ce lieu de naissance. Pour le vichyssois, Glozel est une civilisation à part entière.

      

    On comprend pourquoi certains savants devant une théorie aussi bouleversante ont élevé Glozel au rang de mystification pour éviter toute remise en question de leurs études. Il est à noter qu'en 1928, des fouilles se généralisent dans les communes voisines et permettent la découverte d'autres objets de type glozélien.

     

    Tout le monde campera sur ses positions jusque dans les années 40. Morlet décide d'interrompre les fouilles en 1936, laissant de nombreux secteurs vierges pour les générations futures de chercheurs et pour appliquer de nouvelles méthodes de fouilles.

     

    Morlet meurt le 16 août 1965 à l'âge de 83 ans. (Émile Fradin a fêté ses 100 ans en 2006).

     

     

     

    L'Affaire est terminée mais le mystère ne fait que commencer. Les nouvelles techniques d'analyses vont elles permettre une meilleure compréhension et surtout de dater de manière fiable les objets ?

     

    Je conseille la lecture de Glozel et Ma Vie (Émile Fradin) et de la Préhistoire Chahutée (Joseph Grivel) pour connaître tous les points précis de l'Affaire.

      

    super lien : http://jean.dif.free.fr/Images/France/Glozel/Histoire.html

     

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

    En tout plus de 3000 objets seront mis au jour dans ce champ Duranthon rebaptisé "Champs des Morts", notamment grâce au docteur Morlet qui sera le plus grand défenseur du site. Pour lui il ne faisait aucun doute que ces objets appartenaient à des hommes qui, avant les Phéniciens, avaient mis en place un système d'écriture élaboré. Les nombreux objets dits "néolithiques" trouvés aux abords des tablettes le confortaient dans ses théories.

     

      

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

      

    Toutes les théories établies à l'époque se trouvaient bouleversées et beaucoup de savants s'opposèrent dans une guerre devenue célèbre: l'Affaire Glozel. Antiglozéliens et glozéliens s'affrontèrent durant des décennies, dans le monde entier chacun y allait de ses théories. Les antiglozéliens s'appuyèrent sur des accusations de supercherie: pour eux Émile Fradin, le jeune paysan sans formation scolaire était un faussaire hors pair et tous ces objets étaient de sa main.

      

    Des procès, des analyses eurent lieu; Émile Fradin fut innocenté (il reçut même il n'y a pas si longtemps les Palmes Académiques). Le gisement sera jugé authentique par le Ministère de la Culture grâce aux nombreuses datations effectuées sur le site.

    Les tests opérés jusqu'à nos jours, soit plus de 80 ans après, ne permettent toujours pas d'établir de manière catégorique ce qu'était Glozel. Le Champ des Morts garde son mystère.

    Les datations récentes ramènent les tablettes aux alentours de 300 av JC, des céramiques seraient datées de 200 ap JC, certains objets appartiendraient à l'époque médiévale. Le site ne semblerait donc pas néolithique mais il ne perd pas de son intérêt, le déchiffrement des tablettes par un spécialistes suisse permettra peut-être de mieux comprendre Glozel.

    La présence d'artisans verriers au Moyen-age dans cette Montagne bourbonnaise peut-elle expliquer certains objets ? Glozel serait-il un lieu de pèlerinage celte ?

    Y-a-t-il eu un culte médicinal à cet endroit ? Les hommes de Glozel ont-ils vécus avec un reliquat du renne dans ces Bois Noirs?

      

    S'agit-il d'un culte des mégalithes ?

    Un lien existe t-il avec les souterrains annulaires si nombreux dans la région?

    Un alignement de pierres dressées d'une centaine de mètres découvert en 1993 et qui suit un tracé rectiligne nord-sud jusqu'au Champ des Morts, rajoute au mystère.

     

    Si vous voulez plus d'infos rendez-vous dans les autres articles du site consacrés à Glozel. Le tout agrémenté de photos et même d'une vidéo , celle de l'émission Mystère qui a consacré un sujet à Glozel. A voir rien que pour la reconstitution amusante en noir et blanc.

     

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

    renne en os

     

     

      

    Composition du gisement de Glozel

     

     

     

    La plupart des objets ont été trouvés en pleine terre à une profondeur comprise en général entre 30cm et 90cm, dans une couche d'argile jaune. Le champ de fouilles occupait une superficie d'environ 1200m². Certaines pièces ont quand même été trouvées dans des structures:

    C'est le cas de la fosse ovale découverte par Émile Fradin le 1er mars 1924. C'est une fosse de 3m sur 1m. Toutes les hypothèses sur son usage ont été exposées: tombe plate du néolithique, bûcher à offrandes, sépulture, four à potier, four à verrier (comme le laisse supposer les importantes traces de vitrification sur ses parois).

    2 tombes en pierre sèches seront aussi mises au jour. Elles ont à peu près les mêmes proportions que la fosse ovale et comportaient de nombreux objets, des ossements humains (morceaux de fémur, dents, mâchoires, morceaux de crâne,...).

    Ces structures de pierres étaient non maçonnées.

     

    Le gisement de Glozel livrera en tout près d'une centaine de tablettes dites " à signes".

    Une quarantaine d'urnes à visage seront mises au jour. Ce sont quelques uns des objets les plus connus de Glozel.

    2 vases funéraires avec des restes humains incinérés seront aussi découverts à Glozel.

     

    Cliquez pour ici pour afficher les photos de certains de ces objets

     

    Voici une liste établie par le docteur Morlet des objets découverts sur le site :

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Objets en pierre

    aiguisoirs, tranchets, maillets, haches, herminettes, pics, perçoirs, racloirs, ciseaux, pierres à rebord, pointes de lances, marteaux, massues, grattoirs, stylets, anneaux, lissoirs, crochets, pointes, poinçons, moulins, molettes, mortiers, broyeurs, lamelles, burins, pointes de flèches, galets à cupules, pendeloques (galets perforés ou pédonculés), galets et blocs gravés, colliers.

     

                       

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Objets en terre cuite

      

    briques, vases unis et décorés, lampes, bobines, idoles, pesons, disques, supports de poterie, fusaïoles, empreintes de main, timbres, gobelets, cuillères.

      

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

      

    Objets en os animal

    aiguilles, harpons, poinçons, perçoirs, lissoirs, pointes, sagaies, têtes de flèches, hameçons, spatules, épingles, agrafes, crochets, peignes, boutons, disques, anneaux, navettes, bagues, tubes, sifflets, cuillères, pointes de lances, manches, poignards, pendeloques (os perforés ou pédonculés), colliers, os gravés, os sculptés, rondes-bosses.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL 

     

    Aucun objet ou même morceaux de métal n' a été trouvé dans le gisement.

    Par contre des traces de verre et de vitrification ont été trouvées en grand nombre dans la couche supérieure. Cette présence s'explique t-elle par l'occupation de l'endroit par les verriers en Montagne bourbonnaise, au Moyen Age. La fosse ovale aurait-elle servi de four à une époque médiévale ? Les traces de vitrification semblent le prouver.

    Ce qui marque c'est l'ensemble hétéroclite qui a été trouvé. Les objets appartiennent à des classifications chronologiques et géographiques parfois bien distinctes.

    Nombre d'objets n'ont pas d'usure à proprement parlé, c'est à dire qu'ils semblent qu'ils n'ont pas été utilisés dans la vie de tous les jours chez ces hommes. L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'ils avaient un caractère votif, religieux. Servaient-ils d'offrandes, accompagnaient-ils les morts ?

      

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

    Occupation du site, qui et quand ?

     

     

     Les hommes de Glozel du Moyen Age ont-ils voulu reproduire des objets plus anciens comme les galets gravés ou les objets en os décorés ? L'esthétique des dessins des objets médiévaux apparait comme beaucoup plus approximatif que celui d'objets d'apparence néolithique. Glozel a bel et bien une origine ancienne, il reste à savoir comment des objets datant de plusieurs millénaires peuvent cotoyer d'autres objets, médiévaux, eux .

     

     

    La majorité des analyses  donne une origine médiévale pour les os humains, centrée sur le XIIIème siècle alors que des éléments se situent entre le Ier et le IVème siècle ap JC . Les datations qui indiquent des périodes plus récentes pour certains objets ne sont pas assez nombreuses pour être significatives et en plus elles semblent correspondre à des périodes de réchaufement du sol par feux de défrichements. Les céramiques se  regroupent principalement en deux pôles : une première époque de basse Antiquité (de 380 av JC à 80 ap JC) et une seconde époque, médiévale, se situant entre les XIIème et XIVème siècles.

     

    En tout cas, les os révèlent que les hommes entérrés à Glozel étaient d'une souche robuste, leur squelette ayant été marqué par les efforts qu'a demandé la chasse et la marche. Cette région boisée, montagneuse, ne pouvait qu'offrir un terrain propice au développement d'une population au physique adapté à ce mode de vei difficile.

     

    Glozel aurait donc était principalement fréquenté pendant une première période s'étalant de 400 av JC à 100ap JC, période durant laquelle ces hommes ont produit des objets de terre cuite (bobines, masque sans bouche, tablettes à inscriptions,...). Cette première période se caractérisant par une forte préoccupation funéraire et cultuelle. Période de colonisation romaine, charnière entre la culture gauloise et la culture romaine.

     

    Une deuxième période de  fréquentation pourrait avoir existé à Glozel entre les Xème et  XIVème siècles. Les Glozéliens auraient alors été contemporains, durant cette même période, des verriers de la Montagne bourbonnaise qui exerçaient leur activité dans la région.

      

    Ces Glozéliens auraient pu produire à nouveau des objets en argile cuite, des poteries à masque sans bouche (symbolisant le monde du silence), des tablettes à inscriptions, des objets gravés en os (sans vraiment maitriser la langue glozélique, ce qui expliquerait par exemple que 6 anneaux de schistes sont indéchiffrables et que des os gravés sont dans le même cas, ces hommes du Moyen-Age ayant copié de manière approximative les signes qu'ils auraient trouvé) et auraient laissé sur le site des fragments d'ossements de leurs congénères ainsi que des sépultures.

      

    Ces sépultures exposées face au Nord, la dispersion des os de squelettes et le fait que certains os soient brisés, les masque dits de "l'Ombre" (ces masques sans bouche) ainsi que la présence de nombreux souterrains annulaires dans la région font pencher la balance pour un culte de l'ombre vivace dans cette contrée.

     

    Ce groupe humain de Glozel aurait très bien pu s'isoler pour ses pratiques funéraires et incantatoires (tablettes inscrites, objets gravés déposés dans les tombes), refusant aussi la civilisation environnante, les nouvelles techniques de poterie que la romanisation amenait et refusant l'usage du fer (rappelons qu'aucun objet métallique ne fut trouvé à Glozel, et que le métal était très utilisé à l'époque gallo-romaine tout comme au Moyen-Age). Ils se seraient isolés dans cet espace reculé, boisé, y opérant des pratiques marginalisées.

     

    La majorité des objets de Glozel nous renvoient à des cérémonies funéraires ou de culte.

     

    Les anneaux de schiste portant des dédicaces, moins bien finis que la plupart trouvés sur d'autres sites et qui servaient de parure sur ces sites, auraient été fabriqués à des fins de rites religieux. Les urnes, les vases, et les tablettes de Glozel sont aussi porteuses de dédicaces. cf. déchiffrement de Hitz

     

    Les trois tombes connues (Tome I, II et fosse ovale) de Glozel contenaient chacune une statuette qu'on a dit "bisexuée", déposée au niveau de la tête du défunt, mais qui ne sont pas toutes porteuses des 2 attributs. Elles sont donc associées aux sépultures et à culte rendu aux morts. La première statuette découverte à l'entrée de la fosse ovale était entièrement recouverte d'ocre (on a découvert une dizaine de timbres à ocre), son utilisation votive est donc claire. Ces statuettes portaient tous les attributs de la virilité et de la procréation réunis, elles pouvaient donc participer à un culte de la fértilité, de la pérennité du groupe.

     

    Une quinzaine d'empreintes de mains droites furent découvertes à Glozel. La tombe II en comportait une dans son mobilier et la fosse ovalaire dans son dallage. On peut encore penser à une pratique magique destinée à éloigner les maléfices, on peut penser aussi à un désir d'authentification de la tombe par l'empreinte du défunt ou y voir le symbole de puissance que représente la main dans les grandes civilisations.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

      

    Les sépultures contenaient aussi des coupelles (au nombre d'une quinzaine) que Morlet a décrit comme des lampes (datées entre 270 et 90 av J.C.). Elles ont sans doute aussi participé aux cérémonies funéraires.

     

    Le thème de l'hermaphrodysme des statuettes glozéliennes nous renvoie à des cultes passés qui ont pu être pratiqués à Glozel. Ces objets nous renvoient à la divinité originelle, à structure androgyne, procréatrice de l'Humanité. Les Glozéliens se sont peut-être appropriés ces cultes, les intégrant au culte de la Mort.

     

    Rappelons  les cultes anciens consacrés à une grande déesse-mère (proches de celui d'Attis et Cybèle), qui invitaient les Galles (les initiés qui s'engagent dans la voie de recherche spirituelle), à un niveau certain de leur engagement , à vivre rituellement ou symboliquement la castration, en pleine nature au mois de mars en l'absence de tout matériel métallique.

      

    Cette castration étant prohibée par la législation romaine, les prétendants à cet engagement devaient pratiquer leur rite à l'écart du monde, expliquant ainsi l'absence de structures construites pour ces lieux de culte.

      

      

    Tous les objets symboliques pour ce culte sont présents à Glozel. Cette préoccupation a pu se prolonger durant des siècles à Glozel, s'enrichissant d'autres objets votifs.

     PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

    Galets gravés, rennes et signes

     

     

    Comment expliquer que l'on ait trouvé des  galets gravés de rennes avec des symboles datant de la période gallo-romaine ?

    Les conditions de découverte de certains de ces galets (Puyravel notamment) éloigne la thèse du faux et confirme leur authenticité. Certains ont été trouvés dans des zones vierges du Champ des Morts par des membres du Comité d'Études, celui de Puyravel trouvé sous le plancher dur et inviolé de la grotte, un autre découvert par un paysan en labourant au hameau de Guerrier.

     

    On peut penser que que ces galets ont été gravés de rennes à une époque où cet animal était encore présent dans nos contrées (soit il y a environ 9000 ans). Les gens de l'Age du fer qui utilisaient l'écriture alphabétique de Glozel (certaines tablettes datent de cette époque) ont pu trouver ces galets. Sachant que les Celtes adoraient  un dieu cerf (Cernunos) , ils peuvent avoir cru que ces galets étaient des talismans magiques et leur ajoutèrent des lettres.

    Sur les 26 lettres que Hans-Rudolph Hitz a identifiés sur les tablettes en céramique, 19 sont présentes sur les pierres et sur les urnes à visage. Les symboles sur ces galets pourraient donc être antérieurs de plusieurs centaines d'années à ceux des tablettes (d'autant qu'ils utilisent peu les ligatures spécialisées uniques à Glozel et qu'on trouve sur les tablettes).

     

    Une théorie évoque la possibilité aussi que les rennes aient survécu dans cette région jusqu'à quelques centaines d'années avant JC.  La théorie officielle veut que les rennes aient migré au nord à la fin de la période glaciaire. Mais des exceptions existent : en Foret Noire , des restes ont prouvés qu'une petite population de rennes ont survécu tardivement (jusqu'à la période romaine) dans cette zone montagneuse. Dans les îles britanniques certains ont survécu jusqu'au Moyen-age, en Pologne jusqu'au XVIème siècle. En Écosse, il y a 45 ans le renne fut réintroduit dans une zone montagneuse au climat très proche de celui de Glozel et de celui des Bois Noirs (températures moyennes hivernales et estivales proches, altitude quasi similaire). Restons prudent tout de même, les preuves de survivance du renne à Glozel à cette époque sont inexistantes. Les dents de rennes présentes au musée n'ont pas été datées.

     PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

    La représentation de ces animaux sur les galets dénote d'une observation de ces animaux par leur auteur. Le manche de poignard trouvé par Morlet, fait à partir d'un os de patte de quelque animal a été daté de 1260 à 1410 ap JC au carbone 14 en 1997.  Le renne qui est représenté sur ce manche ressemble à une créature mythique. En partant du principe que le renne n'est plus présent dans les Bois Noirs au XIVème siècle, il semble que les gens qui ont gravé cet os se sont inspirés de gravures sur galet (beaucoup plus réalistes et plus détaillées). Leur méconnaissance du renne et de l'écriture celtique a engendré des images de rennes sur os beaucoup moins réalistes.

     

    Le site de Glozel, de surface assez réduite, n'est pas isolé dans un environnement vierge de toutes découvertes similaires. Les objets découverts dans
    une zone géographiquement assez proche du Champ des Morts permet d'entrevoir de nouvelles hypothèses ou simplement de conforter l'intérêt du
    site même de Glozel.
    J'ai donc dressé une liste non exhaustive de découvertes répertoriées dans les différents ouvrages traitant de Glozel ou de l'histoire régionale de
    la Montagne bourbonnaise et qui pourrait avoir un lien avec les objets glozéliens.
        

    • Site de plein-air "Chez Guerrier", découverte faite par un habitant à la fin de l'année 1927 au cours d'un labour. Hache inscrite avec gravure animale. Des fouilles suivantes permettent de décourvrir en 1928 un galet gravé d'un cervidé et d'inscriptions. En tout une trentaine d'objets seront mis au jour, dont un os inscrit. La majorité sont des galets gravés d'animaux et d'inscriptions. Découvreur M.Mercier.
    • Le site de Moulin-Piat : à 2km au sud de Glozel. M. René Gattefossé le fouille en 1939. Il y découvre des haches de pierre, deux flêches, des anneaux de schiste brun, certaines de ces pièces sont gravées.

     

    • Souterrains annulaires de Cluzel et de Palissard : sur les deux sites des tablettes ou des galets inscrits de signes "glozéliens". Découverts en 1928.

     

    • Le souterrain de Puyravel (découvert avant mais exploré en janvier 1928) : une quinzaine d'objets dits "glozéliens" (des galets gravés d'animaux avec inscriptions, quelques inscrits). Une hache en schiste, un galet gravé d'une tête de cheval, un autre gravé d'une tête d'agneau, une hachette avec une tête d'équidé et des signes.

     

    PREHISTOIRE - l'affaire de GLOZEL

     

     

     

    LIEN MUSEE : http://www.museedeglozel.com/Museearc.htm

     

    SOURCES : L'Affaire Glozel

    http://romano03.free.fr/Laffaire.htm

      

     

     SUPERBE LIEN -

    POUR LA TRADUCTION..... 

    Odhinn-Hermodr de Warenghien

    http://glozel_enfin_traduit.eklablog.com/glozel-planche-xxxvi-1-a342661

     

     

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