• Thomas Edward Lawrence " LAWRENCE D'ARABIE "

    Thomas Edward Lawrence " LAWRENCE D'ARABIE "

    " Lawrence possédait la marque du génie... Il paraissait vraiment ce qu'il était : un des plus grands princes de la nature... Je n'ai jamais rencontré son pareil. "

    W. CHURCHILL

    Personnage "hors normes", à la foi extraverti et introverti, aimant paraître sur le devant de la scène et dans le même temps voulant être inconnu, faisant tout pour être célèbre puis oublié, encensé par une partie de l'opinion et des politiques, critiqué par l'autre, ami des plus grands et des plus humbles, personnalité énigmatique des plus complexes de cette époque contemporaine,
    qui était réellement Thomas Edward LAWRENCE ?

    ENFANCE et JEUNESSE

    T- E Lawrence naît en 1888 au pays de Galles, de Sarah Junner et Thomas Chapman.
    Ce dernier prendra le nom de Thomas Lawrence car il est déjà marié et a quatre filles.
    Il abandonne son épouse et ses filles afin de partir avec Sarah Junner (gouvernante de ses filles) ; ils vont s'installer en Ecosse.
    Ils auront cinq garçons.
    En Décembre 1891 ils décident d'habiter en France, en Bretagne.
    En 1894 retour en Angleterre,
    dans le New Hampshire.
    En 1896 la famille vient s’installer à Oxford afin d'assurer une excellente éducation aux enfants.
    En 1904, suite à un accident qui l'immobilise plusieurs semaines, Ned (tel qu'est alors surnommmé Théodore-Edward) va s'intéresser particulièrement aux lectures sur l'Archéologie.
    En 1905 il apprend sa véritable situation de famille, traumatisme qui va l'amener à s'engager dans l'Armée ... mais il s'aperçoit que la carrière militaire ne lui convient pas alors et il la quitte !

    NED, à 11 ans --->

    T-E à 11 ans

    Ned (à gauche) et ses frères
    Franck, Arnold, Bob et Will, en 1910

     

    En 1906 T.E. voyage en France en compagnie de d'un camarade. Ils visitent les châteaux forts et des cathédrales de la France du Nord Ouest, dont le Mont-Saint-Michel. L'an suivant il visite aussi les châteaux du Pays de Galles, puis avec son père les châteaux bretons et angevins.
    En octobre, il entre à l’Université, au Jesus College en vue d’obtenir une licence de
    "Bachelor of Arts".
    En 1908 T.E. parcourt la France du Havre à Aigues-Mortes en passant par Carcassonne, Chalus, Tours, Chartres et le Mt-Saint-Michel.
    Il prépare alors sa thèse sur "L’architecture militaire des croisades" ... ainsi qu'un futur voyage en Syrie.
    En 1909 il fait la connaissance du nouveau Conservateur du musée, David G. Hogarth, spécialiste du proche Orient. En juillet il est à Beyrouth et c'est à pied qu'il va parcourir la région sous le soleil et la chaleur de l'été. En Octobre il retourne en Angleterre où il écrit son mémoire pour obtenir son diplôme.
    Le Jury lui attribuera la mention "très bien".
    Puis il explore de nouveau la France avec deux de ses frères, à bicyclette , en Normandie,
    en Bretagne, ...

    Le Jesus College d'Oxford lui attribue une bourse pour effectuer des recherches à l’étranger.
    Il se rend en France pour aller au musée de Rouen étudier les poteries.
    Grâce à Hogarth il obtient une nouvelle bourse pour participer à des fouilles en Syrie.
    Il en profite pour apprendre les principaux rudiments d'arabe.
    En 1911 il trie, répertorie, photographie les tessons de poterie et établit l'exposé des fouilles.
    Là il fait la connaissance d’un jeune ânier porteur d’eau, Dahoum ; c'est la naissance d’une grande et fidèle amitié.
    Il participe aussi à d'autres fouilles et inspections dans la région, mais tombe malade (dyssentrie) et repart pour l'Angleterre.
    Fin novembre T.E. Lawrence retrouve la Syrie pour se rendre au site de Karkemish.
    En 1912 il part en mission en Egypte afin de participer aux fouilles de Flinders Petrie, puis retourne en Syrie.
    C'est à ce moment qu'il va commencer
    à se vêtir comme un Arabe.
    Il perfectionne aussi sa connaissance
    de la langue arabe.

    En 1913 une mission est confiée à Lawrence.
    Il s’agit de relever dans le Sinaï le parcours possible des Hébreux après la fuite d’Egypte. C'est en réalité une diversion pour dissimuler la réalisation de la carte de Sinaï (territoire ottoman) par le capitaine Newcombe, en prévision d’une guerre probable.
    En 1914 le capitaine Newcombe et T.E. Lawrence effectuent une localisation de la ligne de chemin de fer Berlin-Bagdad pour le cas où un conflit devrait arriver.

    Dahoum

    A Sarajevo, l'héritier d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand est assassiné.
    Cet événement déclenche les hostilités entre les grandes puissances et entraîne
    la "Grande Guerre".
      

    L'APPEL DU DESTIN

    Le 4 août 1914 l’Angleterre déclare
    la guerre
    à l’Allemagne.


    En octobre T.E. Lawrence est nommé sous-lieutenant au service cartographique de l’état major du ministère de la guerre.

    L’empire Ottoman rejoint l’empire d’Allemagne et d’Autriche dans le conflit.

    En décembre Lawrence arrive au Caire.

    Le vice-roi d’Egypte (le khédive) est destitué
    et remplacé par un protectorat britannique.

    Lawrence est affecté au service de renseignements militaires ; il est officier de liaison auprès du service de cartographie.

    En 1915 deux des frères de Lawrence
    sont tués sur le front français.

    L'année suivante des accords sont signés secrétement par la Russie, la France et l’Angleterre. Il s’agit du partage, à la fin de la guerre, de l’Empire Ottoman par ces grandes puissances (les accords Sykes-Picot) .

    - Lawrence n'en aura connaissance qu'au cours de l'été 1917. - Ces accords sont contraires aux promesses anglaises faites aux arabes pour un grand Etat arabe -.

    En juin 1916 le soulèvement arabe est lancé
    par Hussein (chérif de La Mecque) à Médine.

    Lawrence se fait affecter au Bureau arabe.
    En octobre il rencontre l’un des quatre fils de Hussein, Fayçal(photo ci-contre) et trouve en lui le leader qu’il cherchait pour mener la lutte.

    En janvier 1917 Lawrence est nommé officier
    de liaison avec Fayçal.

    En mars il commence sa stratégie de guérilla et s’attaque au chemin de fer reliant Constantinople à Médine.

    En juillet la ville stratégique d’Akaba est prise par les arabes avec son active participation.

    Il est promu major et devient
    "commandeur de l’ordre du Bain".

    En novembre Lawrence fait un repérage des lieux en zone ottomane. Il est capturé ; pris pour un déserteur, il est torturé et subit des sévices sexuels. Il réussit à s’échapper et rejoint Akaba.

    En décembre Jérusalem est prise par les anglais.


    Lawrence apprend la mort de Dahoum (typhus).

    En 1918 la capture de Laxrence est mise à prix par les Ottomans.
    48 hommes vont alors former sa "garde personnelle".
    Au combat avec les troupes britanniques il obtient le "Distinguisted Service Order"
    et il est nommé lieutenant-colonel.

    Lawrence part pour Jérusalem où il fait la connaissance du journaliste américain
    Lowell Thomas et de son photographe lesquels contribueront à la légende de
    Lawrence "roi sans couronne" d’Arabie.

     

    La Syrie est la nouvelle terre à conquérir.

    Damas est entre les mains de Fayçal et de ses troupes. Il nomme Lawrence comme gouverneur et ce pour trois jours et trois nuits.
    Fayçal apprend alors que la Syrie
    sera dirigée par la France.

    Lawrence demande un congé. Son objectif est d’empêcher la mise en place des accords Sykes-Picot en se rendant en Angleterre.
    George V le reçoit et souhaite le décorer pour services rendus à l’Empire britannique. Mais Lawrence refuse afin de montrer son désaccord sur la politique anglaise envers les Arabes.

    En novembre l’émir Fayçal accoste à Marseille ; il sera le représentant du royaume souverain
    du Hedjaz (chérif Hussein) lors de
    la conférence de Paris.
    En décembre il quitte Paris pour se rendre en Angleterre accompagné de Lawrence.

    LES CONSEQUENCES

    Janvier 1919, Lawrence est en France pour la conférence de Paris, comme correspondant
    d’une délégation du Foreign Office et conseiller technique pour le Proche-Orient,
    mais aussi conseiller et interprète de l’émir Fayçal.

    Première version des "Sept Piliers de la sagesse"(récit de son épopée arabe ).

    La conférence de la Paix débute.
    En tant que représentant de son père Hussein, Fayçal assiste à cette conférence.
    Le président des Etats-Unis, Wilson, discute avec Fayçal, assisté de Lawrence.
    Fayçal plaide pour l’indépendance du peuple Arabe devant le conseil des Dix dont les 5 principales puissances , la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Japon.
    Cette même année Lawrence est décoré de la "croix de guerre" française.
    Voyant que sa présence n'est pas utile pour la cause arabe Faycal repart pour Damas.

    En juillet Lawrence termine la version qu'il pense définitive des "Sept Piliers de la sagesse".
    Il est alors démobilisé de sa fonction de lieutenant-colonel.

    Des conférences traitant de la guerre sont présentées à Londres par Lowell Thomas
    mettant en lumière les récits de Lawrence.
    Celui-ci dévoile aussi à la presse les promesses franco-anglaises, non tenues,
    vis à vis des Arabes.
    En novembre il égare son manuscrit
    des "Sept Piliers de la sagesse"
    à la gare de Reading et décide de le réécrire .

    En 1920 la France occupe la Syrie
    et détrône Faycal.
    L'année suivante Lawrence est Conseiller aux Affaires arabes dans le Cabinet de W.Churchill.
    <-- Au Caire, ou Lawrence est présent, a lieu la conférence sur le Proche-Orient, On décide d'installer Fayçal comme roi d’Irak et son frère Abdallah comme roi de Transjordanie.

    A Djedda, Lawrence échoue à faire ratifier le traité de Versailles par le roi du Hedjaz, Hussein (problème de la communauté Juive).

     

    LUMIERE et OMBRE

    En 1922 il termine la troisième version de ses "Sept piliers de la sagesse", quitte le Colonial office et va intègrer, incognito, comme simple soldat, la Royal Air Force, sous le nom de Ross.
    Mais en fin d'année son anonymat est dévoilé.
    Situation délicate pour "une célébrité".
    Son refus de se voir intégrer comme Officier
    lui vaut son exclusion.
    Il réussit enfin à rejoindre l’arme blindée, toujours comme simple soldat,
    sous le nom de Shaw.
    Lawrence loue un chalet (qu'il achètera plus tard) près de son camp, à Cloud Hil où il s'occupe à des rédactions et des traductions.



    Il a aussi acheté une moto.

    En 1924 il remet en chantier la quatrième (et cette fois définitive) version des "Sept Piliers".

    Mais il souhaite toujours retrouver la R.A.F. à tel point qu'il menace de se suicider s'il ne l'obtient pas. Avec l'appui, entre autres, de l'écrivain G.B.Shaw, le Gouvernement cède (devant le scandale public que ferait le suicide du héros) et il intègre, en 1925, l'école d'élèves officiers.

    Il va occuper ses temps libres à terminer son livre, à continuer diverses traductions (dont celle de l'Odyssée qu'il va effectuer en Inde où son Unité est déplacée en 1927).
    Par des "fuites" journalistiques sa présence y est révélée et on suppose qu'il est là pour faire de l'espionnage. Pour couper court aux rumeurs, il rejoint sa base anglaise début 1929.

     


    Employé à des travaux qui lui laissent beaucoup de temps libre il poursuit ses écrits personnels (dont "La Matrice", sur sa vie de simple soldat) et ses traductions.

    En 1933 il démissionne et va être employé par le Gouvernement pour des essais sur les hors-bords que Lawrence, passioné de vitesse, affectionne particulièrement et qu'il connait bien.

    En 1934 parait la biographie de Liddell-Hart sur la vie du colonel Lawrence . Les journalistes recommencent à le traquer et il doit changer à nouveau plusieurs fois de domicile et de nom.
    Churchill intervient pour que la Presse le laisse tranquille et il peut enfin réintégrer
    son chalet de Cloud Hill.

    Le 13 mai 1935, roulant à moto, à vive allure il va faire un brusque écart pour éviter deux cyclistes, tombe et est victime d'un traumatisme crânien. Après quelques jours de coma il s'éteint et sera inhumé le 21 en présence de W. Churchill et de nombreuses personnalités politiques, militaires et des Lettres.

     

    LA LEGENDE

    "Il y a peu à dire d'une période vouée à l'effacement de soi-même",
    tel est le dernier commentaire laissé par le soldat Shaw ( T-E Lawrence) en quittant l'Armée.

    Malgré tout la Légende qui avait commencé de son vivant (il avait déjà eu trois biographes : Lowell Thomas, Robert Graves et Liddell Hart), va continuer après sa mort, particulièrement après la parution publique (les précédentes éditions n'étaient que partielles et disponibles par souscription) en 1936 de "Seven Pillars of Wisdom" (Les Sept piliers de la Sagesse) où chacun prendra dans ce monumental récit à la fois épique, politique et philosophique,
    ce qui l'intéresse particulièrement. D'où les diverses interprétations qui en seront faites et les conclusions qui en seront tirées à la fois sur l'Histoire et sur l'Homme.

    En 1955 est publiée "The Mint" (La Matrice), puis sa volumineuse correspondance,
    relançant l'énigme du personnage, bientôt sublimé par le magnifique film de David Lean
    (même s'il prend beaucoup de libertés avec l'Histoire) "Lawrence d'Arabie",
    tourné en décors naturels, avec d'extraordinaires acteurs et une musique envoûtante.
    (voir page suivante)


    Adulé par certains, très controversé par d'autres qui lui reprochent en bloc d'avoir falsifié l'Histoire pour la tourner à son profit,
    sa possible homosexualité et son goût pour sa propre mise en valeur (même quand il se cache).

    Ce n'est qu'avec l'ouverture des Archives britanniques sur cette période, en 1968,
    qu'on s'apercevra que son livre suit de près
    de la vérité historique, qu'il a vraiment joué
    un rôle important, militaire et politique et que sa retraite voulue était bien causée
    par sa grande déception de ne pas avoir pu réaliser son rêve d'aider à la formation d'une grande nation arabe.

    Ttitre emprunté à un verset du Livre des Proverbes de la Bible (IX,1-6) . Dans le désert de Wadi Rum en Jordanie on voit aussi les 7 piliers.

    T-E Lawrence était un idéaliste visionnaire, doué d'une vraie sensibilité et d'un sens esthétique certain. Il était très en avance sur son temps dans bien des domaines dont celui de la Communication (tant avec les Arabes, les politiques et les médias).


    "Tous les hommes rêvent mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s'éveillent le jour et découvrent que leur rêve n'était que vanité. Mais ceux qui rêvent de jour sont dangereux, car ils sont susceptibles, les yeux ouverts, de mettre en oeuvre leur rêve afin de pouvoir le réaliser. C'est ce que je fis."
    ( Les Sept Piliers de la Sagesse)

    - Deux Biographies, en français, sur T-E Lawrence :
    Jacques Benoist-Méchin, Lawrence d’Arabie, ou Le Rêve fracassé.
    Patrick et Olivier Poivre d’Arvor, Lawrence d’Arabie, la quête du désert, -

    LE FILM

    USA 1962 ; sortie en 1963

    Durée : 3h 36mn

    Réalisateur : David LEAN

    Musique : Maurice JARRE

    Principaux acteurs :

    Peter O'TOOLE
    Omar SHARIF
    Alec GUINESS
    Anthony QUINN


    A. QUINN et P. O'TOOLE


    A. GUINESS

    P. O'TOOLE et O. SHARIF

     sources : http://ancre.chez-alice.fr/Lawrence/lawrence5.html
    « ALEXANDRA DAVID NEEL, Femme Exploratrice de génie du XXè siècleLe VERITABLE d'ARTAGNAN ( I ) »
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