Après 65 ans, la guerre en Europe fait encore jaser… et pas simplement sur mon blogue.
J’ai trouvé cet auteur en allant sur Internet après avoir reçu les nombreuses photos de Wayne Silver. Je vous en remets quelques-unes.
Voici ce qu’on dit sur ce site…
Le Débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale – à tel point que dans l’esprit de beaucoup de Français le reste de la guerre ne fut qu’une formalité.
Or, il n’en est rien. Si le Débarquement fut un de ces moments où se forgent les légendes, la bataille qui s’ensuivit, connue sous le nom de bataille de Normandie, fut autrement plus longue, difficile, émaillée d’atrocités – et décisive. En effet, une défaite alliée aurait eu des conséquences géopolitiques majeures pour l’Europe, car rien alors n’aurait pu empêcher l’Armée rouge de pousser jusqu’à l’Atlantique.
Or, Antony Beevor révèle, pour la première fois, à quel point le désordre, l’improvisation, les erreurs stratégiques et tactiques, l’impréparation de leurs troupes faillirent coûter leur victoire aux Alliés. Seule leur écrasante supériorité aérienne leur permit de l’emporter – mais à quel prix, notamment en vies civiles françaises et en morts accidentelles dans leurs propres rangs!
D-Day et la bataille de Normandie est le premier livre d’ » historical narrative » à l’anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis Le Jour le plus long, de Cornelius Ryan, qui date de 1959. Antony Beevor a pu consulter des archives rendues publiques aux Etats-Unis et en Angleterre en vertu des délais de prescription, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver nombre d’enregistrements originaux, dont les » débriefings » des soldats américains enregistrés à chaud par le service d’information des armées, ce qui lui a permis de croiser les témoignages et d’approcher au plus près le vécu des combattants sur le terrain.
C’est à une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants qu’il nous convie, en maniant comme lui seul sait le faire le » zoom « : tantôt au plus près de l’action pour montrer, tantôt avec du recul pour expliquer.
Commentaire
Auteur-vedette de « l’historical narrative », auréolé du succès de Stalingrad et de La chute de Berlin, des oeuvres qui allient qualité et accessibilité, Antony Beevor a le mérite de nous faire apprécier la situation globale des batailles tout en approchant au plus près de la vie des combattants et des civils, son talent reposant sur sa facilité à ne jamais sacrifier le récit à l’analyse. Sa dernière parution D-DAY et la bataille de Normandie coule de la même veine. L’historien britannique nous plonge au coeur des combats. Il escamote sans honte les préparatifs et les aspects géo-politiques du débarquement du 6 juin 1944. Il suffit de savoir que la défaite de l’Allemagne est une réalité en 44 et que l’invasion de la France devient primordiale pour empêcher les armées soviétiques de pousser jusqu’à l’Atlantique. Sur ce thème, je vous conseille fortement la lecture de l’ouvrage du chercheur français Olivier Wievorka, Histoire du débarquement en Normandie, paru au Seuil en 2007.
Terrifiant conteur, Antony Beevor narre une bataille où horreur et imbécillité, courage et perversité font toujours bon ménage, glissant au passage de déconcertantes citations telle celle de cet officier à l’aube du Jour J: « Ne vous inquiétez pas si vous ne survivez pas à l’assaut, car nous avons de nombreuses troupes de soutien qui interviendront juste après vous » (p. 92).
Le mythe d’Omaha Beach la Sanglante en sort un peu égratigné: si les pertes américaines sur cette plage furent sévères le 6 juin 44, les lendemains furent tout aussi impitoyables. Contrairement aux prévisions des stratèges, la bataille de Normandie se transforma en guerre d’usure, rappelant les boucheries stupides de la première guerre mondiale. On peut accuser à ce sujet la température inclémente, une accumulation d’erreurs imbéciles des Alliés et, facteur non négligeable, la pugnacité des Allemands. Si la balance pencha toujours favorablement pour les Anglo-Américains, elle le dût surtout à leur écrasante supériorité aérienne. La conséquence de ces deux mois d’enlisement sur le champ de bataille: un lourd tribut à payer pour la Normandie, plus de 20 000 civils tués, Caen, St-Lô et des dizaines de villages en ruines. Le riche duché de Guillaume Le Conquérant devenant l’agneau sacrificiel offert pour la libération de la France.
Le récit de Beevor ne fait pas non plus l’impasse sur l’incompréhension, teintée de méfiance et de suspicion, entre Français et Américains, de haut en bas de la hiérarchie politique et militaire, les libérateurs yankees apprenant à leurs dépens que «la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts».
Le mot de la fin (véridique ou apocryphe, quelle importance?) appartient d’ailleurs au général De Gaulle. Sur le point de débarquer en Normandie, le matin du 14 juin 1944, l’un de ses compagnons dit au chef de la France Libre: «Vous souvenez-vous, mon général, qu’il y a quatre ans, jour pour jour, les Allemands entraient dans Paris?» – « Eh bien, ils ont eu tort! » répliqua le grand Charles (p. 218).
Christian Vachon, librairie Pantoute
L’oncle de ma femme y était…
C’est son autre oncle, celui qui était sur l’Athabaskan lors de son naufrage, qui nous l’a dit.
Il m’a raconté que son frère lui avait dit qu’on leur avait donné les fusils en sortant de la péniche en criant :
Tenez… Allez vous faire tuer maintenant…
On ne retrouve pas ça dans l’histoire officielle…
J’ai hâte de lire le nouveau livre de Sébastien Vincent.