• Femmes de l'Ombre et Compagnons de la Libération

     
    « Soldats tombés dans les déserts, les montagnes ou les plaines, marins noyés que bercent toujours les vagues de l'océan, aviateurs précipités du ciel pour être brisés sur la terre ; combattants de la Résistance tués aux maquis et aux poteaux d'exécution ; vous tous qui à votre dernier souffle, avez mêlé le nom de la France, c'est vous qui avez exalté les courages, sanctifié l'effort, cimenté les résolutions… » Charles de GAULLE (Préface du Mémorial des Compagnons).

    Je tenais absolument, à évoquer ces héroïques Résistants Femmes, Enfants et Hommes, civils ou militaires… qui fidèles au devoir qu'ils s'étaient tracés ; luttèrent, au mépris de tous les dangers, sans trêve, de toutes leurs énergies et parfois même jusqu'à la mort… pour la Liberté.

    En novembre 1940, par l'Ordonnance N° 7, Charles de Gaulle décide de créer une récompense spéciale destinée à ceux qui en dehors des actes quotidien du champ de bataille, auraient, par des voies du combat à front découvert ou de l'action clandestine, travaillé d'une façon particulièrement remarquable à la Libération de l'Empire Français.

    En voici le texte :

    « - Article Ier. - Il est crée un Ordre dit « Ordre de la Libération », dont les membres porteront le titre de « Croisés de la Libération »
    Cet Ordre est destiné à récompenser les personnes ou collectivités militaires ou civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de la Libération de la France et de son Empire.

    - Article 2. - L'insigne unique de cet Ordre est la Croix de la Libération.

    - Article 3. - L'admission dans l'Ordre de la Libération est prononcée par le Chef des Français Libres.

    - Article 4.
    - Les modalités d'application de la présente ordonnance seront réglées par décret.

    - Article 5. - La présente ordonnance sera promulguée au Journal Officiel de l'Empire et, provisoirement au Journal Officiel de l'Afrique Equatoriale Française.

    Fait à Brazzaville, le 17 novembre 1940. »

    Le modèle de Croix retenu par le Général de GAULLE fut celui crée par le capitaine MELLA.

    - Il consiste en un écu de bronze sur lequel figure une croix de Lorraine noire ; sur son verso la devise de l'Ordre :

    « PATRIAM SERVANDO VICTORIAM TULIT -
    En servant la Patrie il a remporté la Victoire »


    Le ruban moiré, étant à bandes également noires en signe de deuil sur un fond de couleur verte, symbole d'espérance. Sur le premier modèle les bandes étaient en diagonale, contrairement à la version définitive…

    Image attachée: Copie de CROIX DE LA LIBERATION B.jpg

    De gauche à droite : Croix 1er type, modèle definitif recto et verso

     

     

     

    C'est ainsi que naquit « l'Ordre de la Libération ».
    - Suivant l'ordre protocolaire la Croix de la Libération se porte juste après la Légion d'Honneur, c'est-à dire avant la Médaille Militaire et les différentes Croix de Guerre. (1914-1918, 1939/1945).

    Les membres prirent tout d'abord le titre de « Croisés de la Libération » puis celui de « Compagnons de la Libération ».

    Parmi eux 6 femmes :

     


    Berty ALBRECH
    (15/02/1893 ~ 31/05/1943)

      

    - Alias : « Victoria »

     

    Image attachée: Berty Albrecht.jpg

     

     

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    communiquée par le Musée

    de l'ordre de la Libération 

    Née à Marseille, Berty Wild après des études classiques passe un diplôme d'infirmière… Elle part alors pour Londres, où elle occupe la fonction de surveillante dans une pension de jeunes filles...
    De retour à Marseille, au début de la Première Guerre mondiale, elle travaille pour la Croix-Rouge dans plusieurs hôpitaux militaires.
    Elle épouse ensuite un banquier hollandais Frédéric Albrecht …dont elle aura deux enfants, Frédéric et Mireille.
    Rentrée en France en 1931, elle devient membre de la ligue des droits de l'homme puis crée en 1933 une revue féministe, « Le Problème sexuel » .
    elle s'occupe également des réfugiés allemands fuyant le nazisme… En juin 1940 après l'armistice elle fait passer la ligne de démarcation à des prisonniers évadés.
    Puis s'installe l'année suivante à Lyon. Commissaire au chômage, elle ouvre des ateliers de couture pour les chômeuses.
    Militante connue d'avant-guerre, et fonctionnaire de l'Etat français elle toutefois est surveillée de près par la police française et, par les services allemands...
    Fin 1941, Berty et le capitaine Henri Frenay reconnaissent le général de Gaulle en tant que symbole de la Résistance. Ils lancent successivement trois journaux : « le Bulletin », « Les Petites Ailes de France », puis « Vérités » et enfin « Combat ». Leur mouvement prend alors le nom de « Combat ».
    Berty Albrecht est arrêtée une première fois en janvier 1942 puis, relachée, elle est contrainte de démissionner. Une nouvelle fois arrêtée fin avril 1943 elle est condamnée à six mois fermes de prison… Libérée par un commando
    « Victoria » reprend immédiatement ses activité dans la Résistance. Arrêtée le 28 mai suivant, elle s'évade de la Prison de Fresnes en 1943 après avoir été torturée et met fin à ses jours.
    - Son corps repose dans le caveau n° 5 du Mémorial de la France combattante au Mont Valérien.

    . Compagnon de la Libération (août 1943),
    . Médaille Militaire,
    . Croix de Guerre avec palme,
    . Médaille de la Résistance avec Rosette.


    Laure DIEBOLD, (10/01/1915 ~ 17/10/1965),
    Alias :
    « Mona - Mado. »


     

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    de l'Ordre de la Libération


      

    Née à Erstein - Bas-Rhin, Laure Mutschler a passé une grande partie de sa jeunesse à Sainte-Marie-aux-Mines où ses parents s'y étaient établis dès 1922. A la fin de ses études de secrétaire dactylo bilingue (Français-Allemand), Laure travaille aux usines Elastic à Saint-Louis (1935-1939).
    … Après l'Armistice elle rejoint une organisation de passeurs de prisonniers évadés. Contrainte de quitter l'Alsace, c'est à Lyon qu'elle retrouve son fiancé Eugène Diebold fin 1941. Jeune mariée, elle travaille comme secrétaire pour le service des réfugiés d'Alsace-Lorraine puis elle entre en 1942 comme agent du réseau « Mithridate » avec le pseudonyme de « Mado » (catégorie P.1); arrêtée le 18 juillet avec son époux elle est relâchée quelques jours plus tard…Réfugiée à Aix-les-Bains, Laure Diebold passe dans la clandestinité et devient « Mona ».
    Dès le mois d'août 1942,
    elle est affectée au service de Jean Moulin en qualité d'agent P.2 avec le grade de lieutenant... En mars 1943 « Mona » s'installe à Paris où elle travaille jours et nuits... Après l'arrestation de Jean Moulin en juin 1943 elle demeure à Paris. Arrêtée une nouvelle fois le 24 septembre elle échappe à la torture et est conduite à Fresnes. Internée à Strasbourg elle est envoyée au camp de Schirmeck en janvier 1944, puis déportée à Auschwitz…
    Laure Diebold est ensuite internée au camp de Ravensbrück, puis transférée le 6 octobre 1944 au kommando de Taucha (dépendant de Buchenwald). Libérée en avril 1945 par les Américains.
    Elle retrouve à Paris son mari, lui aussi de retour de déportation. Très affaiblie Laure Diebold reprends le travail à la DGER, elle assure ensuite les fonctions de bibliothécaire (1957) et meurt subitement le 17 octobre 1965...

    . Chevalier de La Légion d'Honneur,
    . Compagnon de la Libération (novembre 1944),
    . Croix de Guerre 39 - 45,
    . Médaille des Services Volontaires dans la France Libre.


    Marie HACKIN, (07/08/1905 ~ 24/02/1941),

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    de l'Ordre de la Libération

    Née à Rombas en Moselle, Marie Parmentier, fille d'un Luxembourgeois, suit des études d'archéologie à l'Ecole du Louvre. Elle épouse, en 1928, Joseph Hackin archéologue directeur du musée Guimet, puis effectue ensuite avec son mari différentes campagnes de fouilles en Afghanistan…où elle dirige entre-autre deux chantiers de fouilles sur le site de Begram à environ 60 km de Kaboul (1937).

    Refusant l'Armistice et soutenant le Général de Gaulle les époux Hackin, quittent d'Inde, à destination de Londres.

    Engagée en décembre 1940 comme sous- lieutenant dans les Forces Française Libres, Marie Hackin participe activement à la formation du corps féminin de la France Libre.

    Elle disparait en mission le 24 février 1941 avec son mari le commandant Joseph Hackin lui aussi Compagnon de la Libération… Le bateau les transportant le « Jonathan Holt » ayant été torpillé dans le secteur du Cap Finistère…

     


    . Compagnon de la Libération (mai 1941),

    . Croix de Guerre 39 - 45 avec palme,

    . Médaille Commémorative 39 - 45.

     


    Marcelle HENRY, (07/09/1895 ~ 24/04/1945)

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    communiquée par le Musée

     

    de l'Ordre de la Libération


    Née à Angers, Marcelle Henry, fille d'un inspecteur départemental du travail effectue ses études secondaires à Limoges puis à Paris.
    Bachelière licenciée en histoire-géographie, elle est d'abord enseignante puis, en septembre 1919, elle entre au ministère du travail comme auxiliaire temporaire, titularisée en 1922 elle est promue sous-chef de bureau en 1931... Fervente catholique, opposée à la collaboration elle prends contact avec la Résistance au lendemain de l'armistice…entreposant chez elle des tracts qu'elle distribue ensuite dans les usines…
    Très appréciée de sa hiérarchie, Marcelle Henry est placée, outre ses fonctions professionnelles, à la tête du Service central et du Secrétariat de la Direction du Travail partir de 1942.
    Dès septembre 1943, elle est incorporée dans les Forces Françaises Combattantes - BCRA ~ Bureau Central de Renseignement et d'Action - en tant qu'agent de liaison dans un réseau prenant en charge les officiers français et alliés évadés, tout en assurant leur hébergement. Elle y travaille sous les ordres du commandant Jacques Mitterrand alias « Julien »
    La gestapo l'arrête le 4 juillet 1944, torturée puis condamnée à mort, le jour même où elle est promue sous-lieutenant (agent P.2) ; elle est finalement déportée au camp de concentration de Ravensbrück puis transférée à Torgau, Kommando de Buchenwald, où elle refuse catégoriquement de travailler à la fabrication de munitions et d'explosifs… ce qui lui vaut de nouvelles maltraitances et privations... Libérée par la Croix Rouge en janvier 1945 et rapatriée en France le 14 avril elle décède des suites des privations et des mauvais traitements à Paris le 24 avril suivant.

    . Chevalier de la Légion d'Honneur,
    . Compagnon de la Libération (27 avril 1945),
    . Croix de Guerre 39 - 45 avec palme,
    . Officier du Mérite Social à titre posthume.


    Simone MICHEL - LEVY, (19/01/1906 ~ 10/04/1945)
    - Alias :
    « Emma, Françoise, Madame Royale, Mademoiselle Flaubert, Madame Bertrand. »


     

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    de l'Ordre de la Libération

    Née à Chaussin dans le Jura, titulaire du brevet élémentaire, elle entre aux PTT à l'âge 16 ans et demi… En 1939 elle est contrôleur-rédacteur au département de la Direction et du Contrôle technique à Paris.. Après la capitulation, Simone Michel-Levy entre dans la Résistance, elle s'occupe notamment de la commutation des communications téléphoniques lieu stratégique, dont elle fait une agence clandestine d'information, en particulier vers la Normandie. « Françoise » participe activement dès 1941 à la formation du réseau « action PTT » qui devient en 1943 « Etat-major PTT » assurant le transport du courrier clandestin sur toute la France… réalisant ainsi sous ce pseudonyme et celui de « Madame Royale » un excellent réseau d'acheminement du courrier par voie maritime ou par voie aérienne dans les deux sens… En 1943 elle sabote des départs pour le STO en établissant plus d'une centaine de cartes professionnelles à des jeunes pour leur éviter le Service du Travail Obligatoire, Agent P.1 puis P.2 (permanent) elle mène alors une véritable double vie… Le 5 novembre suivant, suite à la trahison de « Tilden » , chef opérateur radio à la CND, « Emma » est attirée par ce dernier dans un piège…Arrêtée, elle est aussitôt conduite dans les locaux de Georges Delfanne, au 101 avenue Henri Martin ; horriblement torturée, Simone Michel-Levy ne lâche rien… Elle est ensuite livrée à la Gestapo (rue des rue des Saussaies).

     

    Déportée au camp de Ravensbrück en février 1944, « Emma » est envoyée dès le mois d'avril suivant au Kommando de Holleischen (Tchécoslovaquie) où elle continue de résister en procédant à divers sabotages…
    Transférée au camp de Flossenbürg en Bavière; Simone Michel-Levy sera pendue par les Allemands le 10 avril 1945, une dizaine de jours avant la libération du camp…

    . Chevalier de la Légion d'Honneur,
    . Compagnon de la Libération ( 26 septembre 1945),
    . Croix de Guerre 39 -45 avec palme,
    . Médaille de la Résistance.


    Emilienne MOREAU - EVRARD, (04/06/1898 ~ 05/01/1971)
    - Alias : « Jeanne Poirier, Emilienne la Blonde . »


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    communiquée par le Musée

    de l'Ordre de la Libération

     

     

    Née à Wingles (Pas-de-Calais), future institutrice, héroïne de Loos à 17 ans (Guerre 1914/1918) , pour avoir aidé et sauvé des soldats Britanniques : Croix de Guerre avec palme, Royal red Cross (first class) et titulaire de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, Emilienne Moreau, issue d'une famille de mineurs, est citée à l'ordre de l'armée par le général Foch, reçue par le Président de la République, Raymond Poincaré, puis à Londres par le roi George V.
    Ayant passé avec succès ses diplômes d'enseignement elle termine la guerre en tant qu'institutrice à Paris. Après l'armistice (11 novembre 1918) elle retourne à Calais où elle épouse, en 1932, Just Evrard et devient Secrétaire générale des Femmes Socialistes du Pas-de-Calais en 1934...
    Connue pour ses actions durant la Première Guerre Mondiale elle est arrêtée au lendemain de la capitulation. Cela ne l'empêche pas de constituer « la Section Socialiste » de Lens. Une nouvelle fois arrêtée en 1941, elle devient agent de liaison du réseau « Brutus » en 1942, puis rentre au mouvement « la France au Combat » en avril 1943. L'année suivante Emilienne Moreau-Evrard part pour Londres.
    De retour en France en septembre 1944, elle remet sur pied avec son mari les sections socialistes du Pas-de-Calais…Elle est l'une des six femmes à être faites « Compagnon de la Libération » le général de Gaulle la décore en août 1945 à Béthune.
    Membre du comité directeur du parti socialiste de 1945 à 1963, elle occupe également les fonctions de conseillère honoraire de l'Assemblée de l'Union française de 1947 à 1958. À l'aube de la Cinquième République, elle abandonne ses activités publiques et publie ses mémoires… Emilienne Moreau-Evrard décède le 5 janvier 1971 à Lens.

    . Officier de la Légion d'Honneur,
    . Compagnon de la Libération (11 août 1945),
    . Croix de Guerre 14 - 18 avec palme,
    . Croix de Guerre 39 - 45,
    . Croix du Combattant 14 - 18,
    . Croix du Combattant Volontaire de la Résistance,
    . Military Medal (GB),
    . Royal Red Cross - first class (GB),
    . Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (GB).

    - Au travers de ces 6 Compagnons de la Libération, rendons également hommage à toutes les autres Femmes qui, engagées dans un combat sans trêve, « à front découvert ou dans la lutte clandestine », ont fait preuve, au mépris de tous les dangers, de dévouement et de sacrifice… n'hésitant pas un seul instant à donner leurs vies pour servir un Idéal et leur Patrie.

    …Mais aussi un enfant âgé de 14 ans lorsqu'il fut abattu par les Allemands le 4 Juillet 1944 en Bretagne (Morbihan) ; il s'appelait Mathurin HENRIO dit « Barrioz »

    Citons également parmi ces héroïques résistants et combattants à avoir été admis au sein de l'Ordre pour leurs actions dans la lutte clandestine ou sur les champs de bataille :

    - L'un des premiers Français le Père Thierry d'ANGELIEU de l'Ordre des Carmes, le lieutenant-colonel Félix BROCHE, le capitaine Gaston Duché de BRICOURT, le commandant Emile FAYOLLE, Fred SCARAMONI, Jean MOULIN, Pierre BROSSOLETTE, Camille CHEVALIER, Romain GARY ;

    … Pierre CLOSTERMANN, Philippe LECLERC de HAUTECLOQUE, Jean DELATTRE de TASSIGNY, Pierre-Marie KOENING, René CASSIN (Prix Nobel de la Paix 1968), André MALRAUX, Charles DELESTRAINT ….

    … André AALBERG, Gabriel BABLON, Georges CABANIER, André DAMMANN, Félix EBOUE, Yves FARGE, Pierre GABARD, Joseph HACKIN, Paul IBOS, Henri JABOULET,
    André KAILAO, Henri LABIT, Felipe MAEZTU, Jean NANTERRE, Paul ODDO, René PAILLERET, René QUAINTIN, Philippe RAGUENEAU, Raymond SABOT, Benjamin TAGGER, Pierre-Paul ULMER, Martial VALIN, Agoussi WABI, André ZIRNHELD…

    Des personnalités étrangères :

    Le roi GEORGES V(nommé à titre posthume), Sir Winston CHURCHILL, le roi Mohamed V du Maroc, le Maréchal MONTGOMERY, le Général Dwight EISENHOWER furent faits Compagnons de la Libération.

    Ainsi que Les villes suivantes :

    - Nantes, le 11 novembre 1941,
    « Ville héroïque qui depuis le crime de la capitulation, a opposé une résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l'ennemi… Un magnifique exemple de courage et de fidélité. Par le sang de ses enfants martyrs, vient d'attester devant le monde entier la volonté française de libération nationale… » (extrait)

     

    Image attachée: Copie de Copie de BLASON NANTES.jpg

       

    . Ordre de la Libération,

    . Croix de Guerre 39 -45.

      


    -
    Grenoble, le 4 mai 1944.
    « Ville héroïque à la pointe de la résistance française et du combat pour la libération. Dressée dans sa fierté, livre à l'Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l'arrestation et la massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants bravant les interdictions… a manifesté le 11 novembre 1943 sa certitude de la victoire et sa volonté d'y prendre part… A bien mérité de la Patrie » (extrait)

    Image attachée: Copie de Copie de BLASON GRENOLE.jpg

     

     

    . Compagnon de la Libération,

     

    . Croix de Guerre 39 - 45 avec palme.


    - Paris, le 24 mars 1945,
    « Capitale fidèle à elle-même et à la France, a manifesté, sous l'occupation et l'oppression ennemies, sa conviction inébranlable de combattre et de vaincre. Le 19 août, conjuguant ses efforts avec ceux des armées alliés et Française, s'est dressée pour chasser l'ennemie par une série de glorieux combats… Malgré les lourdes pertes subies par les Forces Française de l'intérieur levées en son sein, s'est libérée par son propre effort, puis unie à l'avant-garde de l'Armée française venue à son secours, à, le 25 août, réduit l'Allemand dans ses derniers retranchement et l'as fait capituler… » (extrait)

    Image attachée: Copie de Copie de BLASON PARIS.JPG

     

     

    . Légion d'Honneur

    . Compagnon de la Libération,

    . Croix de Guerre 39 - 45, avec palme.

     

    - Vassieux-en-Vercors, le 4 août 1945.
    « Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s'est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l'aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d'armes… Charnière de la Résistance, grâce à la coopération de tous ses habitants et du Maquis… eu en 1944, 72 habitants massacrés et la totalité de ses maisons brulées… Martyr de sa foie en la résurrection de la Patrie... » (extrait)

    Image attachée: Copie de Copie de BLASON VASSIEU EN VERCORS.JPG

     

     

    . Compagnon de la Libération

    . Croix de Guerre 39 - 45, avec palme.



    - L'Ile de Sein, le 1 janvier 1946.
    « Devant l'invasion ennemie, s'est refusée à abandonner le champ de bataille qui était le sien : la mer. A envoyé tous ses enfants au combat sous le pavillon de la France Libre, devenant ainsi le symbole de la Bretagne tout entière… »

    Image attachée: Copie de Copie de BLASON ILE DE SEIN.JPG

     

     

    . Compagnon de la Libération,

    . Croix de Guerre 39 - 45, avec palme,

    . Médaille de le Résistance.

     Dix huit unités militaires (Terre, Mer, Air) eurent également leurs Emblèmes décorés de la Croix de la Libération :

    ARMEE de TERRE :
    . 1ère DFL (1ère Division Française Libre - 18 juin 1940)
    . 2ème DB ( 2ème Division Blindée - 18 juin 1940)

    Image attachée: Copie de 1 DFL 2 DB.jpg

     

     

    Insignes de gauche à droite 1e DFL, 2e DB

     

    - Bataillon de Marche n° 2................................................ 09 SEPTEMBRE 1942,
    - 13ème Demi-brigade de la Légion Etrangère.................06 AVRIL 1945,
    - Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique...........28 MAI 1945,
    - Régiment de Marche du Tchad......................................12 JUIN 1945,
    - 2ème Régiment d'Infanterie Coloniale...........................12 JUIN 1945,
    - 1er Régiment d'Artillerie Coloniale.................................07 AOUT 1945,
    - 1/3 Régiment d'Artillerie Coloniale................................07 AOUT 1945,
    - 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains..............07 AOUT 1945,
    - 501ème Régiment de chars de combat............................07 AOUT 1945.

    ARMEE de L'AIR :
    . FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres : 1er JUILLET 1940)

    Image attachée: Copie de Insigne FAFL.jpg

     

    Insigne des FAFL


    - 1ère Escadrille de Chasse...................................................01 JUIN 1941,
    - 2ème Régiment Normandie-Niemen.................................11 OCTOBRE 1943,
    - 2ème Régiment de Chasseurs Parachutistes.....................08 NOVEMBRE 1944,
    - Groupe de Bombardement Lorraine..................................28 MAI 1945,
    - Groupe de Chasse Alsace...................................................28 MAI 1945,
    - Groupe de chasse Ile de France..........................................28 MAI 1945.

    MARINE :
    . FNFL (Forces Navales Françaises Libres : 1er JUILLET 1940)

    Image attachée: Copie de Libération 1 Type230.jpg

      

     

    " Perchoir " des FNFL

     

     


    - Sous marin « Rubis ».........................................................14 NOVEMBRE 1941,
    - Corvette « Aconis »...........................................................19 AVRIL 1943,
    - 1e Régiment de fusiliers Marins........................................12 JUIN 1945.

    J'ajoute pour conclure que le cérémonial est analogue à celui de la Légion d'Honneur ; la formule d'investiture est la suivante :

    - « Nous vous reconnaissons comme notre Compagnon pour la Libération de la France dans l'Honneur et la Victoire. »


    - Un décret du 23 janvier 1946 décida qu'il ne serait plus attribué de Croix de la Libération après cette date, l'Ile de SEIN fût sans doute une des toutes dernière à recevoir la prestigieuse distinction…si l'on excepte Sir Winston CHURCHILL qui l'obtint par dérogation en 1958.

    Le nombre de Compagnons s'élevant alors à 1061, en tenant compte des villes, des unités et des personnes morales à avoir été faites « Compagnons de la Libération »

    Parmi les 1038 femmes, hommes, enfants, à avoir été nommés soit à titre militaire ou civil : 271 compagnons le furent à titre posthume et 65 d'entre eux sont morts pour la France avant la fin de la guerre…

    Le 31 août 1947, fut remis, au Général de GAULLE, le Collier de Grand-Maître de l'Ordre de la Libération ; œuvre réalisée par le ferronnier d'art POILLERAT,

    le Général fût et restera le seul à l'avoir porté…

    Image attachée: Copie de GRAND MAITRE.jpg

     

    Général de GAULLE

    portant le Collier de Grand-Maître

    de l'Ordre de la Libération


    De 1941, date de sa création à nos jours, sept Chanceliers se sont succédés à la tête de l'Ordre :

    - Amiral Georges Thierry d'ARGENLIEU : 1941 ~ 1958,
    - Général François INGOLD : 1958 ~ 1962,
    - M. Claude HETTIER de BOISLAMBERT : 1962 ~ 1978,
    - Général d'Armée (cr) Jean SIMON : 1978 ~ 2002,
    - Général d'Armée (cr) Alain de BOISSIEU 2002 ~ 2006,
    - M. Pierre MESSMER : 2006 ~ 2007,
    - M. le Professeur François : JACOB depuis 2007.


    En 1996, par un arrêté du Ministère de la Défense, composé de 6 articles, précisant :

    - « Il est crée un insigne spécial portant le nom de « fourragère de l'Ordre de la Libération » destiné à pérenniser l'Ordre de la Libération et à préserver de l'oubli le souvenir des Compagnons de la Libération. » (article premier).

    - Les unités suivantes, héritières de leurs glorieux Aînés, se virent remettre la Fourragère aux couleurs de l'Ordre de la Libération :

    ARMEE de TERRE :

    - 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine - Marsouins - (héritier des Traditions du 2ème Régiment de Parachutistes de l'Armée de l'Air).
    - 13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère.
    - Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique - Marsouins - (héritier des Traditions du Bataillon d'Infanterie de Marine du Pacifique).
    - Régiment de Marche du Tchad ( héritier des Traditions du 1er Régiment de Marche du Tchad)
    - 2ème Régiment d'Infanterie de Marine - Marsouins - ( héritier des Traditions du 2ème Régiment d'Infanterie Coloniale)
    - 1er Régiment de Spahis (héritier des Traditions du Régiment de Marche de Spahis Marocains)
    - 501ème Régiment de Chars de combat (héritier du 501ème Régiment de Chars)
    -1er Régiment d'Artillerie de Marine - Bigors - (héritier des Traditions du 1er Régiment d'Artillerie Coloniale)
    - 3ème Régiment d'Artillerie de Marine - Bigors - (héritier des Traditions du 1/3ème Régiment d'Artillerie Coloniale).

    MARINE NATIONALE :

    - Sous-marin « Rubis »
    - Corvette « Aconis »
    - Ecole des Fusiliers Marins (héritière des Traditions du 1er Régiment de Fusiliers Marins).

    ARMEE de l'AIR :

    - Escadron de Chasse 2/30 « Normandie/Niémen » (héritier des Traditions du Groupe de Chasse « Normandie » ).
    - Escadron de Chasse 1/30 « Alsace » (héritier des Traditions du Groupe de Chasse « Alsace »).
    - Escadron de Chasse 2/5 « Ile de France » (héritier des Traditions du Groupe de Chasse « Ile de France » ).
    - Escadron de Chasse 3/33 « Lorraine » (héritier des Traditions du Groupe de Bombardement « Lorraine »).

    . Le 18 juin 1996, ces fourragères, aux couleurs de l'Ordre de la Libération furent remises, au Mont Valérien par le Président de la République Jacques CHIRAC, aux 17 unités de l'Armée Française, faites Compagnons de l'Ordre de la Libération, .

    . En 2008, il ne restait plus que 58 Compagnons vivants, leur doyen, Pierre-Louis Dreyfus, eût 100 ans le 17 mai de cette même année …le plus jeune comme je l'ai précédemment souligné était âgé de 14 ans…

    . En 2011, date où le Conservateur Vladimir TROUPLYN et la Documentaliste Béatrice PARRAIN du Musée de l'Ordre de la Libération (Hôtel National des Invalides) ont eu l'extrême amabilité de me fournir certaines informations après, notamment, le décès de Pierre-Louis Dreyfus à 102 ans ; ils ne sont plus que 38...

    - Au flanc du mont Valérien, dans la Crypte de la France Combattante, il est un tombeau vide où viendra reposer, un jour, le dernier des Compagnons de la Libération…

    Image attachée: Copie de Copie de Mont-Valerien-300x224.jpg

     

    Mémorial du Mont Valérien


    « Je n'ai peur ni de la mort ni des hommes »

     

     

    Remerciements
    :
    - L'auteur tient à remercier le Musée de l'Ordre de la Libération , son Conservateur Vladimir TROUPLYN et sa Documentaliste Béatrice PARRAIN pour toute l'aide qu'ils lui ont apporté à la rédaction et à l'illustration de ce sujet. 

      

    ARTICLE remarquablement écrit par "l'Oiseau Noir" blog

    http://www.geoforum.fr/topic/20419-femmes-de-lombre-et-compagnons-de-la-liberation/

     

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  •   

    Pour écouter et regarder cette vidéo ( cliquer sur le logo central de DEEZER, colonne de gauche, en bas) le fond musical du blog sera supprimé.... pom pom pom pom...

    Verlaine:
    Les sanglots longs des violons de l'automne
    Blessent mon coeur d'une langueur monotone.
    Tout suffocant et blême quand sonne l'heure
    Je me souviens des jours anciens et je pleure
    Et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte
    De çà , de là, pareil à la feuille morte .

      

      

    « Veuillez écouter tout d'abord quelques messages personnels. »

      

    Les Français parlent aux Français fut une émission quotidienne radiophonique en français sur les ondes de la BBC (Radio Londres). Elle fut diffusée du 14 juillet 1940 au 31 août 1944.

    Après la défaite française et la signature de l'armistice le général de Gaulle réfugié à Londres lance l'appel du 18 Juin pour poursuivre la bataille. Dans la foulée, une émission quotidienne, indépendante de la France libre est diffusée à partir du 14 juillet, date de la fête nationale française appelée « Ici la France » puis à partir du 6 septembre 1940 « Les Français parlent aux Français ».

    Cette émission a joué un très grand rôle pour faire connaître les nouvelles du front expurgées de la propagande nazie, transmettre des messages codés à la résistance intérieure française mais aussi soutenir le moral des Français.

    Ont participé à cette quotidienne :

    Ils seront rejoints par : Franck Bauer, Pierre Dac, Maurice Diamant-Berger et Maurice Schumann qui sera le porte-parole officiel de la France Libre.
    Le Général de Gaulle s'exprimait aussi dans l'émission en moyenne une fois par semaine.

      

    Messages en clair

    Dans un premier temps, les messages personnels diffusés par la BBC permirent aux soldats séparés de leur famille et de leurs proches d'échanger des nouvelles.

    Messages codés :

    Tout le monde a déjà entendu ces fameux messages codés énumérés par Franck Bauer, souvent amusants, sortant de tout contexte. Mais derrière ces phrases, se cache une signification importante, telle que :

    • transmettre un mot d'ordre, dans le cadre de la préparation d'opérations de résistance,
    • accuser réception d'envois en provenance du terrain ;
    • communiquer une information secrète sur l'action ;
    • remercier ou féliciter les agents pour leur action ;
    • permettre aux agents sur le terrain d'apporter aux personnes avec qui ils sont en contact la preuve de leur authenticité et de leur sincérité ;
    • leurrer l'ennemi : noyés sous le flot des messages, les services de renseignements allemands étaient occupés, pouvant aussi bien se concentrer sur des opérations fictives aux contours indéfinis que de passer à côté de messages importants. En effet, les Nazis ne disposaient pas d'un nombre infini de postes radios ni d'un nombre d'opérateurs suffisant.

    L'idée d'utiliser les messages personnels pour transmettre des messages codés est due à Georges Bégué, officier français du SOE (le service secret action britannique), premier agent de ce service parachuté en France en mai 1941.
    Près de 2000 agents du SOE ont été envoyés en mission sur le continent, souvent par voie aérienne mais aussi par la mer. Beaucoup furent démasqués et exécutés.

    Si les Français, et les réseaux de résistance notamment, étaient à l'écoute des messages codés, c'était aussi le cas des nazis et du régime de Vichy. L'occupant mit en place un système de brouillage, mais il ne parvint jamais à couvrir l'indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven. En morse, cette mesure représente la lettre « V » pour victoire. Il n'arrivait que rarement à décrypter et à comprendre la nature des messages. Quand il y parvenait, l'opération commanditée dans ces messages avait déjà eu lieu ; il décida donc de lutter contre ces messages par un autre moyen.

      
    Opération Overlord

    Pour activer la résistance juste avant le débarquement en Normandie, plusieurs centaines de messages codés ont été diffusés par Radio-Londres :

    • le 1er juin, à titre de mise en alerte des réseaux,
    • le 5 juin, à 21 h 15, pour déclencher l'action la nuit même.

    Comme exemple célèbre souvent cité, la première strophe du poème Chanson d'automne de Verlaine a été utilisée pour le plan rail du réseau VENTRILOQUIST de Philippe de Vomécourt en Sologne (celui-ci avait pour mission de saboter les voies ferrées allant vers la Normandie, afin de les rendre inutilisable pour l’envoi de renforts allemands), sous une forme légèrement altérée[1],[2] :

    • le 1er juin « Les sanglots longs des violons d’automne… » (Verlaine écrit : « … de l'automne »), invite les saboteurs ferroviaires de se tenir prêts.
    • le 5 juin « Bercent mon cœur d'une langueur monotone. » (Verlaine écrit : « Blessent mon cœur ... »), donnait l’ordre au saboteurs d’agir la nuit même.

    Contrairement à une idée répandue, ces messages étaient bien destinés à VENTRILOQUIST uniquement, chaque réseau ayant reçu deux messages spécifiques.

    Notes et références :

    1. Source : Foot, Des Anglais dans la Résistance, Tallandier, 2008, p. 521.
    2. Selon le compte rendu allemand de l’écoute des message, visible au musée du 5 juin 1944 à Tourcoing, le texte des messages aurait été conforme au poème de Verlaine, sans altération.

      

      

    En 1940, la BBC ouvre ses ondes aux premiers résistants qui ont fui l'occupation allemande. Radio Londres est née et va devenir le rendez-vous quotidien des Français pendant quatre ans avec l'émission « Les Français parlent aux Français ».

    Rompant avec le style emphatique de la radio française, de jeunes chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Pierre Bourdan et Pierre Dac) insufflent un ton nouveau sur l'antenne et inventent la radio de proximité avec messages personnels, sketches, chansons, blagues et publicités détournées. S'ouvre alors une guerre redoutable contre Radio Paris ou Radio Vichy, démagogiques et ouvertement antisémites. Preuve de son succès : les Allemands tenteront de faire interdire son écoute en confisquant les postes et en punissant lourdement les auditeurs. Car Radio Londres est devenue une véritable arme de guerre. Elle est également avec l'émission « Honneur et Patrie » et Maurice Schumann[1], la voix de la France libre du général de Gaulle qui, dès le 18 juin, a appelé ses compatriotes à résister : en encourageant les Français à s'insurger contre l'occupant, il entend contrer la désinformation des radios collaborationnistes. En 1944, le triomphe des Alliés sonne la fin de l'épopée Radio Londres.

      

    sources : wikipedia - photos google

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  • La libération de Paris (24-25 août 1944)

     La guerre est gagnée ! La victoire est là ! C'est la victoire des nations unies et

    c'est la victoire de la France — Général de Gaulle

    1_1_3_5_b_image_1

    En fin de compte, couvert par de Gaulle mais sans l'autorisation d'Eisenhower, commandant en chef des troupes alliées, il ordonne à un détachement commandé par le colonel de Guillebon de foncer vers Rambouillet (21 août) : cette avant-garde n'entrera dans Paris - où l'insurrection populaire est en marche - que si l'ennemi s'en retire. Mais le même jour, de Gaulle annonce à Eisenhower qu'il a pris deux décisions : il autorise Leclerc à marcher sur Paris ; il nomme Kœnig gouverneur militaire de la capitale. Le 23 août, à Rambouillet, il fixe avec Leclerc les grandes lignes des opérations qui seront engagées dès l'aube du 24 août. Les troupes allemandes ont commencé à évacuer Paris, 1_1_3_5_map1mais ils tiennent encore solidement de nombreuses positions et les accrochages sont sanglants. Dans la soirée du 24, à la Croix de Berny, Leclerc ordonne au capitaine Dronne de "filer immédiatement au cœur de Paris". Le détachement (trois chars, une quinzaine de véhicules) entre dans la capitale par la porte d'Italie, vers 20 heures 45 ; une demi-heure plus tard, il arrive en vue de l'Hôtel de Ville.

    Le 25, de Gaulle quitte Rambouillet, il entre à Paris par la porte d'Orléans ; à 16 heures, il retrouve Leclerc à la gare Montparnasse,1_1_3_5_c_image_2 où il installe son PC provisoire. Trois groupements de la 2e DB sont arrivés dans la matinée, suivis d'une division américaine. En début d'après-midi, le colonel de Langlade obtient la reddition des services du commandement allemand, à l'Hôtel Majestic. Une heure plus tard, Leclerc lui-même * reçoit la reddition du général von Choltitz, commandant le Gross Paris. Après avoir participé au défilé de la victoire sur les Champs-Elysées, le 26 août, Leclerc achève de pourchasser les troupes allemandes cantonnées dans la banlieue nord (Le Bourget, Stains, Pierrefitte) et porte un coup d'arrêt définitif à la contre-attaque envisagée par l'ennemi.

    --------------------------------------------------------------------------------
    * Il est alors accompagné d'Henri Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) d'Ile-de-France.

    < La bataille de Normandie (août 1944)

    > Suite : La libération de Strasbourg (septembre-novembre 1944)

      

    sources : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/liberation-paris.php

     

     

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  • La bataille de Normandie (août 1944)

      

      

    Le but atteint, la victoire remportée, eux regardent le ciel sans pâlir et la terre sans rougir — Général de Gaulle

     

    1_1_3_4_b_image_1La 2e DB débarque en Normandie le 1er août, sur la plage d'Utah Beach, chargée d'une double mission : combattre aux côtés des Américains et sous les ordres de Patton ; marcher sur Paris afin que, selon la volonté de De Gaulle, une grande unité française participe à la libération de la capitale. Elle est immédiatement engagée dans la bataille : le 9 août, elle rejoint Le Mans, puis est engagée dans un combat décisif en direction d'Alençon, puis d'Argentan, contre la 9e division blindée allemande (Panzerdivision) remontée de Nîmes. Leclerc surprend les Allemands par sa rapidité : il les bouscule et les contraint à la retraite. Les Alliés tenaient les voies de communication, tandis que deux Panzers étaient retranchés dans la forêt d'Ecouves ; deux jours durant, patrouilles et colonnes de la 2e DB traquent l'ennemi, le débusquent, l'affolent, puis l'écrasent.

    1_1_3_4_map1Mais Leclerc agace aussi les Américains, à qui il reproche leur inertie. Il confie : "Le problème, pour moi, n'est pas de lancer mes hommes en avant, mais de les modérer !" Les pertes à l'issue des premiers combats de la division sont en effet très élevées : plus de 200 morts et disparus, plus de 600 blessés. Dès le 15 août, Leclerc fait savoir à Patton qu'il souhaite marcher sur Paris, d'où parviennent des bruits de soulèvement (le même jour, les troupes alliées débarquent en Provence) ; il n'admet pas que les Alliés avancent sans lui vers la capitale et il a la fâcheuse impression qu'on veut l'empêcher d'y jouer le rôle que de Gaulle lui a fixé.

    < La formation de la 2e DB (février 1943-juillet 1944)

    > Suite : La libération de Paris (24-25 août 1944)

      

    sources : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/bataille-normandie.php

      

     

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  • La formation de la 2e DB (février 1943-juillet 1944)

      

    Général Leclerc, vous et vos glorieuses troupes êtes la fierté de la France — Général de Gaulle

    La "Force L" en Tunisie (février-juin 1943)

    1_1_3_3_map1Après avoir abandonné le commandement des troupes de l'Afrique française libre au général Marchand, Leclerc rencontre à Ghadamès le général Delay, commandant le front Est-saharien du Sud algérien : c'est la première liaison des FFL et de l'armée d'Afrique (2 février 1943). Dix jours plus tard, la "Colonne Leclerc" devient "Force L" (comme Leclerc) dans le cadre de la 8e armée britannique. Le 20 février , jour où Rommel s'empare de Kasserine, Leclerc parvient à Ksar Rhilane ; sa mission est de couvrir le flanc gauche de la 8e armée britannique, qui contrôle Tatahouine et Medenine. Quatre jours plus tard, le BIMP (1re DFL) prend position dans le secteur. Dans les premiers jours de mars, Rommel lance l'opération Capri, destinée à reprendre Medenine et à atteindre le golfe de Gabès ; il est repoussé par les Alliés et subit des pertes importantes. La Force L - rejointe par le "Colonne volante" *- est violemment prise à partie à Ksar Rhilane, mais elle résiste vaillamment - avec l'appui de la Royal Air Force.

    Rommel, partisan d'évacuer la Tunisie, est remplacé par le général von Arnim, mais celui-ci ne parvient pas à renverser le cours des événements. Le 20 mars, Montgomery passe à l'offensive sur la ligne Mareth ; il se heurte à une vive opposition ennemie, qui l'oblige à un manœuvre de débordement, appuyée par plusieurs groupements de la Force L. Huit jours plus tard, la prise de Gabès par Leclerc obligera les Allemands à décrocher et permettra aux Américains du général Patton de reprendre Gafsa.1_1_3_3_b_image_1 Le 2 avril, Leclerc rencontre Giraud à Gabès : il tente vainement de le persuader que seul de Gaulle peut réaliser l'union de tous les Français. La Force L entre à Kairouan le 12 avril. Jusqu'au bout, les forces de l'Axe opposeront aux Alliés une résistance acharnée, mais l'issue des combats de peut faire de doute. Tunis et Bizerte sont libérées le 7 mai ; le 20, Leclerc participe au défilé de la victoire à la tête d'un détachement de tirailleurs. Il est nommé général de division le 25 mai ; le 30, la Force L devient officiellement 2e DFL. Giraud, qui possède encore le commandement militaire en Afrique du Nord, décide de renvoyer en Libye cette unité beaucoup trop "gaulliste" à ses yeux (10 juin 1943).

    Formation de la 2e DB au Maroc (juillet 1943-avril 1944)

    Leclerc va profiter de ce séjour forcé au camp de Sabratha pour réorganiser sa division et surtout l'étoffer avec de nouvelles unités, prélevées sur l'armée d'Afrique ou constituées par de jeunes évadés de France, arrivés par l'Espagne. Malgré tous ses efforts, ses effectifs demeurent modestes (moins de 4.000 hommes, alors qu'une division classique en compte quatre fois plus !), mais cette insuffisance numérique est compensée par le prestige dont jouissent "l'armée Leclerc" et son chef depuis l'affaire de Koufra. Le 13 août, entre deux missions à Alger et au Maroc, Leclerc confie à ses subordonnés : "Pendant trois ans, dans notre coin, nous avons représenté la France au combat et tenu son épée. Aujourd'hui, l'armée française reprend la lutte, notre mission est terminée. Nous avons été le trait d'union. Il ne nous reste plus qu'à rentrer dans cette armée puisqu'elle est décidée à combattre. (...) Il convient toutefois de conserver intact l'esprit de la France Combattante ** car il a fait ses preuves et représente l'esprit de la France."

    1_1_3_3_c_image_2Le 24 août 1943, la 2e DFL devient officiellement la 2e division blindée (2e DB), sur le modèle des brigades américaines, avec des Combat Command (groupements tactiques), formations interarmes adaptées aux conditions du combat. Leclerc souhaite faire de sa division un symbole de l'unité nationale, sous l'autorité du général de Gaulle, chef suprême et unique de la France Combattante. En septembre, la 2e DB est regroupée au camp de Temara (Maroc), où elle va parfaire son entraînement et compléter ses effectifs jusqu'en avril 1944. A partir du 10 avril, elle commence à quitter le Maroc pour l'Angleterre, où elle est affectée à la 3e armée américaine de Patton.

    --------------------------------------------------------------------------------
    * La "Colonne volante", commandée par le commandant Jean Rémy, était composé d'un régiment de spahis et d'une compagnie de chars de combat. Elle comprenait 314 hommes et était dotée de - notamment - 24 automitrailleuses et 14 chars. Les spahis avaient participé aux campagnes d'Erythrée, de Syrie, de Libye et à la bataille d'El Alamein.
    ** La France Combattante avait officiellement succédé à la France Libre le 13 juillet 1942. Dans l'esprit de De Gaulle, il convenait désormais d'associer dans une même entité - et sous une même autorité, incarnée par le Comité national français dont il était le chef - la France Libre et "la France captive", qui luttait contre l'occupant allemand et ses alliés français sur le territoire national, dans le cadre des mouvements de Résistance et des premiers maquis. Dans le même temps, les Forces françaises libres devenaient Forces françaises combattantes. Cependant, l'appellation France Libre continuera d'être employée jusqu'à la fin de la guerre et les Français libres ne renonceront jamais à leur identité.

    < La "Colonne du Tchad" s'empare de Koufra et du Fezzan (décembre 1940-janvier 1943)

    > Suite : La bataille de Normandie (août 1944)

      

    sources précieuses : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/formation-2edb.php

      

      

     

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  • L'appel du 18 juin: l'acte fondateur de la France Libre

     

    "La flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas". Ainsi s'exprime le général de Gaulle dans son appel du 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC. Revenant à la charge le lendemain 19 juin sur les mêmes antennes, il ajoute : "Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance".

    1_2_1_1_appel_18_juin_1940Le 18 juin, vers 18h 30, Jean Marin se trouvait pour enregistrer à Broadcasting House en compagnie de Jean Oberlé, peintre de talent et journaliste à ses heures. C'est ainsi que les deux amis eurent le privilège d'entendre, d'un studio voisin, le général de Gaulle prononcer son appel.

    Que l'appel, le 18 juin 1940, de ce général inconnu au nom prédestiné ait ému, qu'il ait suscité chez certains un souffle d'espoir dans l'effondrement général qu'il ait stimulé des énergies, assez de témoignages l'attestent. L'Appel apportait une lueur, il exprimait une volonté française que rien n'avait abattu, qui maintenait, par la voix d'un seul, une tradition nationale, qui faisait le lien avec toute notre histoire. Mais, comme devant la plupart des grands événements historiques, bien rares durent être ceux qui en devinèrent la portée. Pierre Bourdan, qui allait être pendant quatre ans à la BBC le plus brillant commentateur de l'équipe " Les Français parlent aux Français ", fut, le 19 juin au matin, de ceux qui firent visite au général rebelle, dans son petit appartement de Seymour Grove. " J'éprouvais ", a-t-il raconté, " une curiosité intense et nerveuse, sensation d'ailleurs réconfortante après le désarroi moral de la veille, mais non pas ce qu'un écrivain romantique appelait le " frisson historique ", annonciateur des grands événements ou des grandes rencontres. "

    Le fait est que, si le 18 juin 1940 est devenu " le 18 JUIN ", ce ne fut pas du jour au lendemain. Combien de Français, même parmi les résistants précoces, même parmi les plus fervents gaullistes de France, connaissaient, quatre ans plus tard, au jour de leur libération, la date et le texte de l'Appel ? Du moins ont-ils su très tôt que de Gaulle avait été le premier à exprimer le refus et à le faire savoir, grâce au miracle de la radio -et qu'il avait été apparemment le seul, puisque la brutalité de la défaite avait tétanisé les masses et que le gouvernement du Maréchal avait contraint au silence les rares protestataires potentiels . Ainsi la prise de conscience de ce que représentait le geste du général de Gaulle a sans aucun doute existé largement et précocement parmi les Français, même chez ceux qui n'étaient pas gaullistes. La manifestation étudiante du 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe, précédée de deux gaules en est un premier et éclatant témoignage.

    Les étapes suivantes sont connues. L'engagement de Français Libres sur tous les théâtres de combat, la gloire de Bir Hakeim, la création d'un Comité national, toutes nouvelles relayées et amplifiées par la BBC, puis, à partir de 1942 l'adhésion des mouvements de résistance, ont achevé de faire du général de Gaulle un symbole : à la fois symbole de l'esprit résistant et symbole, selon ses propres mots, de " l'honneur, [de] la raison [et de] l'intérêt national ".

    Le 18 juin 1940 fait désormais partie du patrimoine national. Son évocation déconsidère au point de l'annihiler le message et l'image même du maréchal Pétain dans les films documentaires sur la période. Il est, dans tous les manuels d'histoire, le repère de l'honneur, du courage et de l'espérance. Il est inscrit dans les mémoires françaises comme une des plus grandes dates d'un grand passé.

    L'Appel du 18 juin

    Le discours du 22 juin 1940

    L'Affiche "A tous les Français"

    Le message commémoratif du 18 juin 1950

     
     

    Accéder à la galerie de photos 

      

    SOURCES : http://www.france-libre.net/france-libre-france-combattante/france-libre-france-combattante/appel-acte-fondateur.php

      

      

     

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  • 6 Juin 1944: Le combat du Commando "Kieffer". Souvenirs d'un "ancien"


    Alors que l'on célèbre le 65e anniversaire du Débarquement, il faut, aujourd'hui plus que jamais, rappeler le sacrifice de ces milliers d'hommes qui, un matin de juin, firent don de leurs vies à la cause de la liberté. Nous allons vous narrer le combat mené par les Français qui débarquèrent aux côtés des Américains, des Anglais et des Canadiens: les 177 fusiliers marins du commando Kieffer. Voici le récit de l'un d'entre-eux, le quartier-maître radio René Goujon.

    L'objectif assigné était de débarquer à 500 m à l'ouest de Riva Bella, de prendre d'assaut Ouistreham et son port en venant à bout du système de fortifications soutenu par différentes batteries d'artillerie, le centre nerveux du dispositif étant le casino, transformé en blockhaus puis, après avoir <<nettoyé>> toutes ces positions, de pénétrer en profondeur vers Caen en faisant jonction avec la 6e division aéroportée à Pégasus Bridge (Bénouville).

    Le 5 juin à 17h 30, le commando embarque à Warshav, petit port situé à l'embouchure de la rivière Hamble, sur deux LCI (Landing Craft Infantry) qui gagnent rapidement la haute mer. Vieille complice des raids de coup de main, la nuit enveloppe bientôt les soldats de Kieffer. Beaucoup d'entre eux ne dorment pas, certains souffrent du mal de mer, d'autres, les yeux grand ouverts, pensent à la mort. Tous sont étrangement silencieux. A 4h 40, branlebas de combat. Dernier café avant la terre de France. Dans la nuit et la brume qui lentement se dissipent apparaît, autour des LCI, la gigantesque armada du débarquement.

    Soudain, à 5h 45, le coup de baguette d'un chef d'orchestre de l'apocalypse déchaîne un effroyable vacarme. Tout ce qui peut tirer crache sa mitraille, mais sans dévier d'un pouce, les LCI piquent vers la côte. A 6h 30 les équipements sont bouclés. On grille nerveusement une dernière cigarette sous le feu nourri des canons de 75, de 88 et de 105. Enfin, les fragiles barges touchent terre.

    René Goujon se souvient: << Au même moment, un obus arrache la passerelle de droite sur laquelle je commence à descendre et je suis précipité à la mer. Les vagues et aussi mon "rucksac" de 35 kg qui fait office de flotteur, me portent au rivage. Je me heurte à un premier réseau de barbelés où je m'accroche. Je secoue vigoureusement pour me libérer, et je passe avec une peur rétrospective car sur le piquet voisin, en équilibre instable, j'aperçois une mine "Teller" qui semble attendre le client. Ce ne sera pas moi. J'atteins la plage où le sable bouillonne sous les balles et les éclats. Sur ma droite, un char qui devait nous pratiquer des brèches dans les réseaux de barbelés est en flamme. Sur ma gauche, un blockhaus armé d'un canon de 75 qui débouche à zéro. Un obus nous prend en enfilade et couche plusieurs camarades: l'Alsacien Flesch, le Corse Casalonga, le capitaine Vourch', le lieutenant Pinelli, le quartier-maître Letang, le second maître Dumanoir, et mon copain Rousseau, mais pas question de s'arrêter. Nous fonçons vers les bâtiments démolis d'une ancienne colonie de vacance où nous nous regroupons, déposons nos sacs que nous reprendrons, si Dieu le veut, après l'assaut vers nos objectifs. Le blockhaus qui nous a causé tant de dégâts est enlevé et son canon neutralisé. Pas de prisonniers. Kieffer est blessé à la cuisse mais, pour lui, pas question d'arrêter...>>

    En direction de Riva Bella, sur une route battue par les tirs de mortiers ennemis, les commandos de la troupe 1 perdent leur dernier officier, le lieutenant Mazéas. René Goujon tente d'entrer en contact radio avec la troupe 8. Peine perdue. Son poste, qu'il portait sur la poitrine, est éventré par un éclat, il lui sauve la vie. Par bonds successifs, dans des rues prises en enfilade par des mitrailleuses et des canons de 20 mm, les hommes approchent du casino à la même hauteur que leurs camarades britanniques qui progressent vers le port au prix de lourdes pertes.

    << Nous cherchons des emplacements permettant de contre battre ces tirs, poursuit René Goujon, mais nous sommes vite délogés et perdons encore du monde: Renault, Labas, Le Moigne, Rollin qui venait d'avoir 18 ans, le médecin-capitaine Lion, alors qu'il se penchait sur Rollin pour le soigner. Deux tentatives pour installer nos "bazookas" dans une maison voisine sont infructueuses. Nous ne sommes plus que trente valides et sans un tank nous n'en sortirons pas. Ma radio étant hors d'usage, c'est à moi d'aller en chercher un. Avant de partir notre aumônier, le père de Naurois tient à me donner la communion. A 200 m du casino, j'entends un bruit de chenilles. Je m'abrite tant bien que mal craignant de me trouver face à un blindé allemand contre lequel je ne dispose que d'un poignard, mon colt et quelques grenades. Prudente reconnaissance: non seulement c'est un des nôtres, mais debout près de la tourelle, sanglant et débraillé, c'est Kieffer, notre <<Pacha>> qui dirige le tank vers le casino, règle son tir et reçoit sa seconde blessure de la journée. Mais le résultat ne se fait pas attendre. Les pièces ennemies et leurs servants se volatilisent. Nous donnons l'assaut, et l'objectif est enfin pris. >>

    Peu après, René Goujon est détaché auprès du capitaine britannique commandant la troupe radio, ce qui lui permet d'apprendre comment s'est déroulée la bataille dans leur secteur. Pendant que la troupe 8 du capitaine Lofi longeait la mer en liquidant tous les points forts, les soldats britanniques s'emparaient du port et investissaient Ouistreham. Succès complet de l'opération mais avec 45% de pertes.

    A 12h 30, le commando se regroupe et fonce vers son second objectif. A part les mines et les tireurs d'élite, pas d'opposition sérieuse et bientôt les hommes atteignent le village de Bénouville, où se trouvent les ponts conquis par les paras de la 6e division aéroportée britannique.

    << Sous un feu violent d'armes automatiques, nous progressons au pas de course au prix seulement de trois heureux blessés, soignés au champagne au café Gondrée de Pégasus Bridge. Puis, nous investissons sans coup férir le village d'Amfreville où nous nous établissons. Aucun de nos blessés légers n'avait accepté d'être évacué. Quant au commandant Kieffer, c'est pratiquement de force qu'il fallut l'évacuer quelques jours plus tard.
    L'affaire avait été chaude mais la mission remplie au-delà de toute espérance et, quoi qu'en disent certains, les Allemands s'étaient bien battus ce jour-là. Pour s'en convaincre, il suffit d'aller visiter les cimetières de Ranville et d'Hermanville où reposent nos camarades,
    conclut le quartier-maître radio René Goujon.>>

    Rappelons qu'en vingt-quatre heures, le 6 Juin 1944 coûta 7 000 hommes aux Américains, 3 000 aux Britanniques, 1 000 aux Canadiens, et que ce jour là, un millier de Français, civils pour la plupart, perdirent la vie.

      

    Jean-Baptiste Ferracci
    LVDC / n° 1476 / 06-07 09

      

    Ufac de Bagnolet

    • : Le blog de l'ULAC de Bagnolet

      

     

      

     

     

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    OUISTREHAM Calvados - 14 km nord de Caen

     Le Commando Kieffer libère Ouistreham

     

    En 1944, Ouistreham est un village situé à l’arrière immédiat de Riva Bella sur la côte normande. La proximité de l’embouchure de l’Orne, et du canal de Caen, en font un secteur très fortifié.

     C’est à cet endroit que débarquent, le 6 juin 1944, les 177 Français du 1er Bataillon de Fusiliers marins commandos.

     Les Français du commandant Kieffer, qui sont intégrés au N°4 Commando britannique, ont obtenu le privilège de fouler les premiers le sol de Normandie.

     

    Sur la plage, les Commandos laissent une quarantaine de tués et de blessés, puis avancent vers l’intérieur. Le commandant Kieffer est touché mais continue avec ses hommes.

     

    La troop 1 subit des pertes face à la position du casino. Les Commandos reçoivent l’appui d’un blindé du 13/18th Hussars de la 27e Brigade blindée, le blockhaus allemand est neutralisé.

     

    Ouistreham est libérée en fin de matinée.

     

    Commando Kieffer. Décès du doyen Maurice Chauvet

     Maurice Chauvet est décédé aujourd'hui aux Inavlides à l'âge de 91 ans. Il était le doyen des survivants du commando Kieffer, seule unité française à avoir débarqué sur les plages normandes le 6 juin 1944,

     

    >> Débarquement, Jean et Léon y étaient aussi

     

    Né le 12 juin 1918 au Gâvre (Loire-Atlantique), Maurice Chauvet avait servi sur le Georges-Leygues en 1936. Il avait quitté la France avec ses deux frères fin 1941 pour rejoindre Londres mais avait été emprisonné pendant 15 mois en Espagne.

     Il avait finalement rejoint l'Angleterre en juin 1943 et s'était engagé dans les Forces navales françaises libres (FNFL).

     

    Quartier-maître au 1er Bataillon de fusiliers-marins commandos (BFMC), il avait dessiné le badge qui est aujourd'hui toujours porté par les commandos marines sur leur béret vert.

     

    Le 6 juin 1944, Maurice Chauvet avait fait partie des 177 jeunes volontaires, qui avaient débarqué sur la plage de Colleville face à Ouistreham, sous les ordres du commandant Philippe Kieffer, fondateur des commandos de marine français. Le jeune commando avait été grièvement blessé cinq jours plus tard.

     

    En 1963, il avait participé comme conseiller technique à la réalisation du film "Le jour le plus long" et avait raconté sa guerre dans "Mille et un jours pour le Jour J" (Michel Lafon, 1994).

     

     

    Les commandos marine ont été créés durant la dernière guerre mondiale en Grande-Bretagne, sur le modèle des Royal Marines Commandos ou forces spéciales de la Royal Navy à partir d'éléments des fusiliers marins français regroupés au Royaume-Uni.

    Le 6 juin 1944, ils sont 177 à participer au débarquement en Normandie, sous les ordres du capitaine de corvette Kieffer.

    Article détaillé : Commandos Kieffer (France libre).

     

    La guerre d'Indochine :

     

    En Indochine, de 1946 à 1954, en 8 années de guerre, les commandos marine (François, de Montfort, Jaubert, Tempête et Ouragan) ont eu environ 104 tués sur un effectif de 1200 hommes. 61 de ces morts pour la France appartenaient au commando François (49 morts ou disparus à Ninh Binh le 30 mai 1951 et 7 morts à Anh-Thoi le 23 avril 1949), dissout en 1953.

     

    Ces faits d'armes ont valu à ce commando l'attribution de quatre citations à l'ordre de l'armée de mer (1948, 1950 et deux fois en 1951) et l'attribution de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire avec l'olive croix de guerre TOE (1952) et la fourragère aux couleurs de la croix de guerre TOE (1951).

    Sélection :

     

    La sélection des commandos marine est particulièrement rigoureuse.

     

    Après une sélection interne par leurs commandants de compagnies de fusiliers marins et, parmi les brevetés fusiliers marins d'une ancienneté minimale, ceux-ci commencent une formation commando longue de 20 semaines. Celle-ci comprend une semaine de tests commandos, 6 semaines de stage préparatoire, 4 semaines d'évaluation commando, le stage commando de 7 semaines, et 2 semaines de stage parachutiste à Pau.

     

    À l'issue en moyenne 10 à 20 % des stagiaires reçoivent le brevet et le béret vert. Cependant, à aucun moment le brevet n'est garanti et toute faute peut aboutir à la radiation du stage.

     

    Le « stac » ou stage commando se déroule à Lorient, en Bretagne, au sein de l'École des fusiliers marins, héritière du 1er bataillon de fusiliers marins, et l'une des unités les plus décorées de l'Armée française.

     

    Les épreuves, tenues secrètes, préparent les fusiliers à leurs futures missions possibles au sein de l'un des cinq commandos de la marine.

    Le "stac" est ouvert en nombre restreint à d'autres spécialités de la marine (radio, infirmier) qui pourront ainsi intégrer l'effectif opérationnel des commandos marines.

     

    Le stage commando n'est cependant que le début de la formation du commando marine, qui doit également passer trois semaines de stages complémentaires ainsi que d'autres brevets techniques de commandos au cours de la formation interne. Ainsi qu'une période de 4 mois à Djibouti avant d'être déclaré Opérationnel et Apte à rejoindre un des 6 Commandos de la Marine.

     

    Cette formation de base fait partie de l'une des plus difficiles au monde, comparable à celle des SAS et SBS britanniques ou des Navy SEAL américains.

     

    Les commandos voulant postuler au commando d'action sous-marine Hubert de Toulon doivent, après une période d'ancienneté (5 ans) dans les unités commandos de Lorient, passer le brevet de nageur de combat à Saint-Mandrier, sur un tempo comparable à celui du cours Commando élémentaire, en plus difficile et plus long (deux semaines de pré-sélection, sept mois de Cours Nageur).

     À noter que chaque commando devra, à chaque nouvel examen de carrière, remettre son béret vert en question et repasser un stage commando équivalent, avec un niveau de responsabilité accru (stage commando chef d'équipe, stage commando chef d'escouade, stage commando chef de mission).

     Ainsi, certains officier mariniers supérieurs (Premier Maître, Maître Principal...) peuvent avoir cumulé jusqu'à quatre stage commandos. Ce type de formation est unique au monde, même dans les forces spéciales.

     Insigne de béret vert commando marine se porte côté gauche.

     Démonstration d'assaut à la mer par des hommes du commando Jaubert, pendant la manifestation nautique "Brest 2004" (juillet 2004)

     Fantassins du 3e Régiment d'infanterie de l'US Army et commandos marine en exercice à Djibouti en 2006.

     

    Uniforme :

     

    Leurs origines britanniques se remarquent au port du béret vert couché à l'opposé des autres unités militaires françaises (couché à droite, insigne à gauche, les autres unités françaises portant le béret couché à gauche, insigne à droite - cela permet notamment de différencier rapidement les commandos marine des légionnaires, portant eux aussi le béret vert). Le brevet de commando est porté par les commandos marine sur leur béret directement ainsi que la Demi-Lune "commando" écrit en rouge sur fond noir au niveau supérieur de la manche de leur uniforme.

     

    On reconnait les membres et anciens membres du commando Hubert au badge de brevet "nageur de combat" qu'ils portent à la poitrine de leur tenue de sortie.

     

    La plupart des commandos sont également reconnaissables à leur brevet parachutiste couplé à leur insigne de grade Marine nationale sur leur tenue camouflage "centre Europe".

     

    Missions :

     

    La France compte actuellement six unités de commandos marine qui appartiennent à la force des fusiliers marins et commandos, sous le commandement d'un amiral (ALFUSCO), dépendant directement du chef d'état-major de la marine, en ce qui concerne l'organisation et la préparation de cette force. Ils sont souvent déployés sous l'autorité du commandement des opérations spéciales ( COS ) pour des missions sur des théâtres extérieurs et sont particulièrement entraînés :

     

    * aux reconnaissances tactiques préalables aux opérations amphibies ou terrestre (renseignement) ;

    * à la protection et à l'évacuation de ressortissants ;

    * aux actions de destruction et de sabotage ;

    * aux interventions à la mer dans le cadre des missions de sauvegarde maritime (lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et les infractions maritimes)

     

    En particulier, les Commandos marine sont souvent utilisés pour la protection d'ambassades en zone de guerre (par exemple dans certains pays d'Afrique).

     

    Organisation :

     

    Chaque commando est constitué de 80 à 100 hommes répartis en groupes de 15 à 17 opérateurs.

     

    Cinq de ces unités sont basées à Lorient :

     

    * commando Jaubert, spécialisé dans l'assaut à la mer et le contre-terrorisme maritime, l'unité incluant une partie de l'Escouade de Contre-terrorisme et de Libération d'Otages (ECTLO) (anciennement GCMC) ;

    * commando Trepel, spécialisé dans l'assaut à la mer et le contre-terrorisme maritime et incluant également une partie de l'ECTLO ;

    * commando de Montfort, spécialisé dans l'appui et la destruction à distance (le sniping, notamment) ;

    * commando de Penfentenyo, spécialisé dans la reconnaissance et l'acquisition de renseignement opérationnel ;

    * commando Kieffer, spécialisé dans les technologies de pointe ;

     

    Une unité est basée à Saint Mandrier (Var) :

     

    * commando Hubert, spécialisé dans l'action sous-marine et dans les actions de contre-terrorisme maritime, et constitué de nageurs de combat.

     

    Actions des commandos marine :

     

    * Participation au débarquement du 6 juin 1944 et campagne de France 1944-1945 avec notamment combats en Normandie

    * Campagne des Pays-Bas de novembre 1944 à mai 1945

    * Guerre d'Indochine 1945-1954

    * Guerre d'Algérie 1954-1962

    * Crise de Suez (1956).

    * Protection rapprochée du général de Gaulle par le commando Hubert (1960-1961) pendant la guerre d'Algérie, dont l'épisode du putsch des Généraux.

    * Protection du président de la République durant les événements de mai 1968.

    * Protection de l'île Longue (Brest) (début de la Force océanique stratégique), de 1972 à 1975.

    * Opération Décan 1 au lac Amer : déminage des sites du 15 novembre 1974 au 25 décembre 1975 (canal de Suez).

    * Opération Décan 2 au lac Amer : déminage des sites du 8 mars au 11 avril puis du 11 avril au 15 mai (canal de Suez)

    * Mission aux Seychelles (1980).

    * Missions Olifant au Liban, 1982-1986.

    * Opération Acanthe ; La 2e compagnie de combat du 17e RGP accueille à Beyrouth, de juin à septembre 1983, deux équipes de nageurs de combat (Liban).

    * Mission DIODON IV, septembre 1983 à février 1984, commando De Monfort (Liban).

    * Mission DIODON V, du 20 février au 31 mars 1984, commando Trepel (Liban).

    * Moruroa, 1985.

    * Seychelles, 1987.

    * Opération Victor : assaut de la grotte d'Ouvéa tenue par des rebelles indépendantistes ayant pris des gendarmes en otage ; opération combinée avec l'EPIGN, le 11e choc et le GIGN. (Nouvelle-Calédonie)

    * Opération Oside aux Comores ; opérations Basilic, Capselle puis Médor (Liban).

    * Opération Artimon de contrôle de l'embargo envers l'Irak ; implication épisodique jusqu'en 1995 (Golfe Arabo-Persique).

    * Opérations Glycine puis Hortensia (Liban, 1990).

    * Mission Salamandre et IFOR (Golfe Persique, 1990).

    * Participation aux opérations menées dans le cadre de la guerre du Golfe ; embargo, déminage actions commandos (Koweït).

    * Opération Badge : exfiltration du général Michel Aoun de l'ambassade de France du Liban, vers la France (août 1991).

    * Evacuation de ressortissants étrangers (Somalie, 1992 ?).

    * Reconnaissance de plages et de ports durant la mission Hortensia (Haïti, 1992).

    * Mission Isboukir (Djibouti).

    * Participation du commando de Penfentenyo aux opérations en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995 notamment enBosnie-Herzégovine à partir1992

    * Opération de contrôle de l'embargo, Balbuzard et Sharp Guard, et de soutien aux forces terrestres engagées en ex-Yougoslavie à partir de 1993; implication épisodique jusqu'en 1996 (mer Adriatique).

    * Mission Oryx en effectuée par le commando Jaubert dans le cadre du COS (Somalie).

    * Évacuation des ressortissants occidentaux par le commando de Montfort (Yémen, 1994).

    * Durant l'opération Turquoise, protection des populations civiles assurée par le commando Trepel au sein d'une mission du COS (Rwanda, 1994).

    * Protection des installations de tir contre Greenpeace durant l'opération Nautile (Moruroa, 1995).

    * Mission Azalée menée par le commando Jaubert avec d'autres unités du COS (Comores, 1995).

    * Mission Badge par le commando Trepel (Afghanistan, 1996).

    * Mission Malebo par le commando de Penfentenyo (ex-Zaïre, 1996).

    * Mission Alba pour récupérer des ressortissants et effectuer des reconnaissances de plages par les commandos Jaubert et Hubert (Albanie, 1997).

    * Mission SFOR par les commandos de Montfortet Hubert.

    * Mission Pélican assurée dans le cadre du COS par les commandos de Montfort et Hubert (Congo, 1997).

    * Mission Espadon : récupération de ressortissants par le commando de Montfort (Sierra Leone, 1997).

    * Mission Neptune par le commando de Penfentenyo (mer du Nord, 1997).

    * Mission Maracuja par le commando Trépel (1997).

    * Mission TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) par les commandos de Montfort et de Penfentenyo (1997)

    * Mission Iroko (Guinée-Bissau, 1998).

    * Mission Malachite (Congo, 1998).

    * Mission KFOR en Ancienne République yougoslave de Macédoine et au Kosovo (Ancienne République yougoslave de Macédoine, 1999)et en Ancienne République yougoslave de Macédoine en 2001.

    * Capture à Pale, par le commando Hubert et le Groupe de combat en milieu clos (GCMC), de Momcilo Krajisnik, bras droit de Radovan Karadžić et inculpé par le Tribunal Pénal International de crimes contre l'humanité (3 avril 2000) (Bosnie-Herzégovine).

    * Mission dans les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) avec le commando de Penfentenyo (1997) ;

    * Participation à la traque des criminels de guerre dans le cadre de la SFOR en Bosnie-Herzégovine avec le commando Hubert et le GCMC (1997) ;

     

    Participation à la guerre en Afghanistan depuis 2001 notamment par des opérations longues de combat entre 2001 et 2006

     

    * Libération des otages lors de l'acte de piraterie contre le Ponant en avril 2008 au large de la Somalie par le commando Hubert (participation du GIGN).

     

    * Libération des otages lors de l'acte de piraterie contre le "Carré d'as" au large de la Somalie par le commando Hubert (Septembre 2008)

     

    * Libération des otages lors de l'acte de piraterie contre le "Tanit" au large de la Somalie par le commando Hubert et sans la participation du GIGN (avril 2009) ce qui avait suscité la colère de Christian Prouteau fondateur du GIGN, qui juge que les Commandos Marine n'ont aucune qualification pour libérer des otages et qu'ils sont là pour mener des "Actions de Guerre".

     

     

     

     

      

    ·  ·  ·                         Monsieur GAUTHIER, Ouistreham

     

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