• Jean Mermoz
    9 décembre 1901 à Aubenton (Aisne) - 7 décembre 1936

    Par son physique d'archange, son audace et son endurance, Jean Mermoz est le plus populaire des pilotes de l'Aéropostale. Cette compagnie aérienne est fondée à Toulouse par Pierre-Georges Latécoère et s'illustre entre les deux guerres en établissant au prix d'immenses efforts les premières liaisons postales aériennes entre la France et l'Amérique du Sud.

     

    Engagé dans l'armée comme pilote, après la Grande Guerre, Mermoz entre chez Latécoère en 1924.

    Il devient immensément célèbre après sa capture par les Maures le 22 mai 1926, suite à un atterrissage forcé de son Breguet XIV dans le désert au cours d'un vol Casablanca-Dakar. Son interprète et lui sont libérés contre une rançon de... mille pesetas. Mais Mermoz, abandonné en plein désert, doit gagner à pied par ses propres moyens le poste d'escale de Cap-Juby, tenu par Antoine de Saint-Exupéry.

    Avec une ténacité à toute épreuve, le pilote ouvre ensuite les liaisons aériennes directes de Toulouse à Dakar sans escale, puis jusqu'en Amérique du Sud. Franchissant la Cordillère des Andes, il atteint le Chili.

    Après l'absorption de l'Aéropostale au sein d'Air France (1933), Mermoz ne se laisse pas abattre et poursuit ses vols. Il disparaît dans l'Atlantique sud le 7 décembre 1936 avec ses quatre hommes d'équipage. Il a droit à des funérailles nationales.

     

      
      
      
      

      

    10 octobre 1927

    L'Aéropostale relie la France au Sénégal

     

    Les 10 et 11 octobre 1927, les pilotes Jean Mermoz et Elisée Négrin effectuent la première liaison directe et sans escale entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal sur un Latécoère 26 (4470 km en 23 h 30).

    Cet exploit est à porter au crédit de l'avionneur Latécoère et de l'Aéropostale, dont l'épopée a enthousiasmé les Français entre les deux guerres mondiales.

    André Larané.
    Laurent Albaret raconte... l'Aéropostale

    L'historien Laurent Albaret raconte l'incroyable épopée de l'Aéropostale et de ses pilotes.

    Laurent Albaret, historien médiéviste, anime par ailleurs L'Adresse Musée de la Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris 15e. À côté de la gare Montparnasse, ce musée présente des expositions (D'Hermès au SMS, la saga du message, ) et de belles collections qui illustrent l'histoire de la poste française. L'Aéropostale y occupe une place de choix.

     

    sources HERODOTE. net

     

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    Paquebot "La Marseillaise"

     
    Un aspect de la coque du paquebot Maréchal-Pétain
    des Messageries maritimes
    sur les chantiers de La Ciotat
    (collection
    Agence Adhémar)

    Le 24 octobre 1942 paraissait dans L'Illustration, un article de Jean Clair-Guyot sur le chantier du paquebot Maréchal-Pétain, à La Ciotat. Il sera lancé pour les Messageries maritimes le 8 juin 1944 mais ne sera mis en service, après bien des péripéties, que le 30 juin 1949 sous le nom de La Marseillaise.

    Voici une partie de l'article (nous tenons à votre disposition l'intégralité de l'article, à demander à l'Agence Adhémar qui se fera un plaisir de vous l'envoyer gracieusement par courriel):

    «Un des premiers actes de l'amiral Darlan à son arrivée au poste qu'il occupe dans le gouvernement a été d'examiner la situation de notre marine marchande et d'étudier les moyens de remédier aux pertes de tonnage, ce qui le déterminer à reprendre ou à encourager la mise en de nouveaux paquebots et de cargos, dont les unités se trouveront prêtes à prendre la mer dès la fin des hostilités mondiales.

    Aspect général du chantier

    La construction d'un grand paquebot moderne représente un effort comparable à celui que nécessiterait l'édification rapide d'une petite ville. […] sans négliger de prévoir leurs divertissements ni les précautions sanitaires ou de sécurité […] Un très grand nombre de corps de métier sont appelés à travailler à la construction et à l'aménagement de cette cité modèle qu'est un paquebot. Pendant que des équipes d'ouvriers édifient le gros-œuvre de la coque avec ses entreponts et ses superstructures, des artistes et des artisans doivent concevoir, adapter puis exécuter la décoration et l'organisation matérielle des dépendances multiples du bâtiment. […] Nous avons ici même signalé le lancement du paquebot Kairouan destiné aux lignes de l'Afrique du Nord, effectué le 17 janvier dernier à La Seyne pour le compte de la compagnie de Navigation mixte (CNM). Aujourd'hui, nous allons entretenir nos lecteurs d'un autre centre de l'activité maritime française, La Ciotat, où se poursuit la construction d'un paquebot plus grand que le Kairouan. Ce nouveau bâtiment portera le nom prestigieux de Maréchal-Pétain. Deux importantes sociétés collaborent à sa construction : les Messageries maritimes, qui ont commandé le navire, et les chantiers navals de La Ciotat, qui le construisent. […]
    Le 2 décembre 1940, on recommençait à travailler à cette nouvelle unité, dont les caractéristiques principales sont : longueur hors tout : 181 mètres ; largeur au fort : 23 mètres ; jauge brute : 15.500 tonneaux ; le tonnage du nouveau navire peut paraître faible, à côté des 83423 tonneaux du Normandie, mais il représente les dimensions maxima permises par les conditions de la ligne à desservir; il s'agit, ne l'oublions pas, d'un bâtiment destiné au trafic d'Extrême-Orient et qui devra pouvoir remonter la rivière de Saïgon. Tel quel, le paquebot Maréchal-Pétain se comparera avantageusement, dans tous les domaines, avec les unités étrangères affectées aux services entre l'Europe et l'Extrême-Orient. Tout a été minutieusement étudié pour que la coque et les aménagements du nouveau paquebot réunissent les perfectionnements les plus modernes et en innovent quelques-uns. Dans la construction de la coque, la soudure est substituée au rivetage dans toute la mesure possible et il est fait un très large appel aux aciers à haute résistance, ce qui entraîne un allégement sensible dans le poids des matériaux.

    Pose des garnitures d'écubier

    Les formes de la coque et de l'étrave ont fait l'objet de recherches très poussées et de nombreux essais sur des modèles réduits au bassin des carènes. L'avant est à guibre, comme le sont les étraves de la plupart des bâtiments de guerre et de commerce récents. Les superstructures ont été tracées de façon à diminuer la résistance au vent : la passerelle a une forme arrondie et la cheminée, un profil aérodynamique. La plage avant est entièrement dégagée de tous apparaux : lignes de mouillage, guindeaux et cabestans sont installés sous une carapace en dos de tortue que termine un brise-lames, suivant l'heureuse formule adoptée pour la première fois à bord du paquebot Normandie.
    Le navire comporte cinq ponts complets, plus un pont-promenade et le pont des embarcations.
    Trois moteurs à combustion interne de onze cylindres du type Diesel-Sulzer et d'une puissance totale de 31 000 CV actionnent chacun une hélice. La vitesse prévue est de 22 nœuds aux essais.
    Le Maréchal-Pétain, bien qu'il dérive très directement de la série Aramis, Félix-Roussel, qui l'a immédiatement précédé, sera de beaucoup plus rapide que ces derniers, qui soutiennent seulement 16 noeuds. Grâce à lui, la durée de la traversée Marseille-Saïgon, qui s'effectuera à 20,5 noeuds de moyenne, sera réduite de plusieurs jours.

    Le villebrequin géant d'un des moteurs de 11 cylindres, 10000 CV.

    Tous les services du bord sont mus par une centrale électrique comprenant quatre groupes diesel entraînant quatre alternateurs de 950 kilowatts chacun. Au lieu du courant continu, on utilise le courant alternatif, innovation tout à fait intéressante qu'il convient de souligner.
    Il n'existera à bord du Maréchal-Pétain que deux classes de passagers de cabine : les premières classes et la classe touriste : au total, trois cent soixante-quatorze passagers, qui se partageront cent quatre-vingt-sept cabines. Toutes les cabines des premières classes seront extérieures et certaines auront même un balcon particulier donnant sur la mer. […] La salle à manger des premières est située au centre du navire, sur un pont assez bas pour que les effets du roulis et dit tangage soient peu sensibles. De même que les autres locaux " communs ", elle sera climatisée.

    Les échafaudages et échelles qui permettent d'accéder aux différents ponts

    […] Aussitôt la porte des chantiers franchie, l'attention du visiteur est attirée par la variété du spectacle qui s'offre à lui. Trois mille hommes, ingénieurs, contremaîtres et ouvriers, sont là, rassemblés sur quelques hectares, pour parfaire un des éléments nouveaux de notre richesse nationale et prouver que " la France continue ". Mais ce qui attire davantage la curiosité, c'est la masse de la coque qui domine le chantier et qui se profile sur le ciel dans un enchevêtrement d'échafaudages. […] " Environ cinq cents ouvriers, précise l'ingénieur qui nous guide, travaillent quotidiennement à l'achèvement de cette coque. "
    Nous reviendrons plus tard sur la décoration du paquebot Maréchal-Pétain, qui s'exécute sous la direction du maître Leleu. Disons seulement qu'elle témoignera de ce retour au travail artisanal si longtemps négligé, mais dont la qualité était autrefois une des forces de notre pays. On n'y trouvera ni désir d'éblouir ni désir d'étonner, mais seulement la marque du bon goût et du bon sens de nos ferronniers, de nos céramistes, de nos ébénistes. Dessinateurs et canuts lyonnais donneront libre cours à leur fantaisie, et partout à bord les harmonies des tissus seront douces et chantantes comme on sait les établir en France. Et ainsi achevé, grâce au labeur quotidien et persévérant de toute une foule de travailleurs, le paquebot Maréchal-Pétain sera digne du nom glorieux inscrit en lettres d'or sur ses flancs ; grâce à lui, la résurrection française, dont le Maréchal aura été l'illustre artisan, s'affirmera sur les océans.»



    SOURCES : Agence ADHEMAR.Notre agence recherche pour vous et met à votre disposition les informations et documents maritimes dont vous avez besoin pour vos publications ou vos recherches. Interrogez-nous :
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    Philippe III le Hardi,

      

    Philippe III le Hardi, Né en 1245 Poissy, il meurt en 1285 à Perpignan.
    Il règne de 1270 à 1285. Manquant de personnalité et de clairvoyance, on ne sait si son surnom est dû à sa vaillance au combat , ou au caractère parfois irréfléchi de ses entreprises. Malgré les deuils multiples qui marquèrent son avènement, dont l'épouse Isabelle d'Aragon mourut accidentellement en Calabre le 28 janvier 1271 lors du désastreux retour de la huitième croisade, le début de son règne fut plutôt prometteur.
    Il est sacré le 15 août 1271 à Reims et eut le bon goût de garder les conseillers de son père. En octobre de la même année , il perd son oncle Alphonse de Poitiers et sa femme, ce qui lui apporta en héritage le Poitou, la Saintonge, le Toulousain, l'Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Provence et l'Auvergne. De plus parmi les barons du midi, seul le comte de Foix, Roger-Bernard se rebelle et prête serment au roi d'Aragon. Il s'enferma dans son château que le roi réussit toutefois à prendre, et fut fait prisonnier.

    Philippe III veuf depuis 1271, décide de prendre en seconde noce Marie de Barbant. Mais ce mariage, célébré en 1274 entraîna une rivalité entre la jeune épouse et la reine mère Marguerite. Le fils aîné du roi et d'Isabelle d'Aragon étant mort en 1276, le favori du roi, Pierre de la brosse, accusa la reine Marie de l'avoir fait empoisonner. Mais malgré les doutes du roi (probablement attisés par Marguerite), la situation se retourne quant le favori est convaincu d'espionnage au profit d'Alphonse X de Castille. Il fut pendu au gibet de Montfaucon le 30 juin 1178. Le roi eut la sagesse de reprendre comme conseiller Mathieu de Vendôme.

      

    Philippe III manifesta rapidement de timides ambitions européennes, en posant d'abord sans espoir sa candidature à l'empire germanique en 1273. Mais c'est Rodolphe de Habsbourg qui fut élu à la condition qu'il renonce à ses droits sur l'Italie. La mort d'henri III de Navarre, Comte de Champagne, en juillet 1274 fournit au roi une occasion d'agrandir le royaume. La régente du royaume de Navarre, Blanche d'Artois (nièce de Saint Louis), s'étant réfugiée en France avec sa fille Jeanne de Navarre, le roi s'arrangea pour la fiancer avec le futur Philippe le Bel. Ce mariage en 1284 augmenta le domaine à la fois de la Champagne et de la Navarre. En attendant, le roi qui s'était fait proclamer en 1275 régent de Navarre, se heurta à une révolte des navarrais qu'il fait écraser en 1276 par son cousin Robert d'Artois.

    Mais entre temps , le fils d'Alphonse X de Castille, Ferdinand de la Cerda, était mort en laissant deux enfants qui, par leur mère , étaient les neveux de Philippe III, et que leur oncle Don Sanche prétendit écarter de la couronne. Le roi de France prit parti pour eux, mais il échoua en 1276 dans une expedition contre la Castille, et qui se conclura par la captivité des malheureux enfants chez le roi Pierre III d'Aragon. De plus le roi d'Aragon émit des prétentions sur la Sicile, dont Charles d'Anjou (oncle de Philippe III) était encore roi. Mais la politique de Charles d'Anjou était des plus hasardeuses, bien qu'il ait réussi à faire élire un pape en 1281, Martin IV.

    Il ne réussit même pas à se concilier les siciliens, qui après un appel vain au pape et le soutien du roi d'Aragon, se révoltèrent. Ce fut les fameuses Vêpres siciliennes, immortalisées par Verdi, et qui virent le massacre des français de toute l'île. Le roi d'Aragon débarqua en Sicile, en fit la conquête et se proclama roi. Le pape Martin IV l'excommunia en proposant le royaume d'Aragon à un prince capétien. Après hésitation, Philippe III eut la faiblesse d'accepter, en réservant le titre de roi à son fils Charles de Valois après conquête. Et malgré la mort de Charles d'Anjou et du pape début 1285, il persista à vouloir conduire la croisade d'Aragon.

    Cette croisade, à laquelle participe le jeune Philippe le Bel, débute en mars 1285. Elle se dirige d'abord vers le Roussillon, alors tenue par Jacques II de Majorque qui est le vassal de Philippe III pour Montpellier. Ce dernier s'arrange pour le favoriser et les français réussirent à prendre Perpignan, et avant de franchir les Pyrénées, ils massacrent honteusement tout les habitants d'Elne (alors tenue par les Aragonais).
    En Espagne le jeune prince réussit à prendre Figueras et Gérone tombe en septembre. Mais la flotte royale est détruite au large de Rosas, et le 13 septembre, laissant un contingent à Gérone, le roi ordonne la retraite sans avoir pris Barcelone. Malade, probablement du typhus, le roi meurt sur le chemin du retour, le 5 octobre 1285, au palais des rois de Majorque de Perpignan, et huit jours après Gérone est reprise par les argonais.

    Il faut reconnaître que Philippe III ne fut pas remarquable en ce qui concerne la politique extérieure. Surtout si on songe que après que le roi d'Angleterre Edouard I lui eut , en 1272, prêté hommage pour les terres qu'il tenait de la couronne de France, le roi lui rétrocéda sans aucune compensation l'Agenais par le traité d'Amien (1279). Mais c'est pourtant sous son règne que le domaine royal s'est le plus agrandi, et bien que son règne ne fut qu'une transition, son bilan n'est pas négatif.

      

    Philippe III le Hardi,

      

    Philippe III le Hardi

    (Poissy 1245-Perpignan 1285), roi de France (1270-1285), fils de Louis IX et de Marguerite de Provence.


    Il épouse Isabelle d'Aragon (1262), puis Marie de Brabant (1274), qui obtient de lui la pendaison de son conseiller Pierre de La Brosse (1278). De son oncle, Alphonse de France, il hérite le comté de Toulouse, le Poitou et l'Auvergne (1271). Il cède au pape Grégoire X le Comtat Venaissin (1274). Soutenant son oncle Charles d'Anjou contre le roi d'Aragon Pierre III, il intervient en 1282 après le massacre des Vêpres siciliennes et mène la croisade d'Aragon. Sa flotte est détruite à Las Hormigas (1285), et il meurt de maladie.

     

     

     sources D.R.

     

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    La fleur de lys (ou fleur de lis) (⚜) est un meuble héraldique, c'est l'une des quatre figures les plus populaires avec les multiples croix, l'aigle et le lion. Elle est habituellement classée parmi les figures naturelles. Symbole marial préhéraldique1, elle est devenue à partir du Moyen Âge, d'or sur champ d'azur, l'emblème de la royauté française. Il s'agit également de l'un des plus anciens emblèmes au monde2.

    La fleur de lys a peu à voir avec le lys (Lilium sp) que l'on trouve dans les jardins (utilisé plus rarement en héraldique sous le nom de lys (ou lis) de jardin).

    Martyrium, Abbaye royale, Nécropole royale...
    L'histoire de Saint-Denis commence vers 250, avec le martyre, précisément, de Saint Denis, l'évangélisateur et premier évêque de Lutèce.
    Décapité à Montmartre, il aurait pris sa tête dans ses mains et se serait rendu dans la cité romaine de Catulliacus, au nord de Lutèce, où il aurait été enterré.
    Vers 475, sainte Geneviève fait édifier une première église, but d'un pélerinage immédiatement très populaire, dont Dagobert, en 630, se fait le protecteur, transformant cette simple église en une abbaye royale, où il installe des moines bénedictins.
    Il est le premier souverain à s'y faire enterrer.
    Pépin le Bref s'y fait sacrer roi par le pape en 754: c'est lui qui aménage, sous le choeur, le martyrium où l'on vient vénérer les reliques de saint Denis et de ses compagnons, Eleuthère et Rustique.
    Plusieurs carolingiens s'y font enterrer.
    Devenu roi, Hugues Capet, dans la volonté affichée de prendre la suite de la dynastie carolingienne, s'y fait inhumer, et l'abbaye devient ainsi officiellement la nécropole royale.
    Tous les rois de France y furent enterrés, sauf cinq:

    - Philippe Ier (inhumé en 1108 au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire).

    - Louis VII (inhumé en 1180 à l’abbaye royale Saint-Port de Barbeau près de Fontainebleau. En 1817, Louis XVIII fit transférer ses restes à Saint-Denis).

    - Louis XI (inhumé à Notre-Dame de Cléry, près d'Orléans).

    - Charles X (inhumé à Kostanjevica (Nova Gorica) en Slovénie).

    - Louis-Philippe (inhumé à Dreux).

      

      la BASILIQUE de SAINT-DENIS, JOYAU ROYAL de notre PATRIMOINE

      

      Suger, qui a "fait" Saint Denis (I).

    Cependant, l'homme qui va marquer Saint-Denis est l'abbé Suger, moine et homme d'état, aux dons exceptionnels, dans un grand nombre de domaine.
    Né pauvre, il intègre l'abbaye vers les dix ans; il prend vite une grande influence sur le futur Louis VI, dont il devient le conseiller. Devenu ambassadeur à Rome, il est élu abbé de Saint-Denis en 1122.

    Il redessine lui-même les plans de l'église, utilisant pleinement les possibilités offertes par la croisée d'ogives, connues avant lui par les architectes du roman, mais impossibles à exploiter vraiment tant qu'on en restait au fonctionnement par muralité ou par mur porteur.
    Dans ce type de schéma, c'est le mur qui supporte la totalité du poids des parties supérieures: charpentes, toits, tours etc...: les murs doivent donc être très épais, ne pas être percés de trop larges fenêtres, et ne pas monter trop haut; d'où l'ambiance intimiste, très belle, des églises romanes...).


    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

    Suger, qui a "fait" Saint Denis (II).

    Suger a l'intuition géniale qui débloque tout: il va passer du fonctionnement par muralité (ou mur porteur) au fonctionnement par pilier porteur.
    En faisant reposer le poids des parties hautes de l'édifice sur d'énormes piliers, il a trouvé l'astuce (son oeuf de Colomb...) qui va permettre de monter des murs très élevés, percés d'immenses fenêtres (le mur disparaît même à la Sainte Chapelle...), le tout grâce aux possibilités offertes par cette croisée d'ogives que l'on peut maintenant utiliser à fond, et qui peut donner pleinement tous ses effets après l'intuition libératrice de Suger.

    Suger, et Saint-Denis, sont donc bien à la base d'un art nouveau, l'art ogival ou l'art français, qui va lui aussi, comme le roman, recouvrir l'Europe.
    Et cet art est apparu pour la première fois à Saint-Denis, là où tout à commencé, avec Suger...

    Après avoir été l'ami de Louis VI, Suger sera l'ami de Louis VII: il sera ministre, et Régent pendant que le roi sera à la Deuxième Croisade.
    Louis VII devait l'appeler "Père de la Patrie".....

     

     

     la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

    La lumière, menant vers la Lumière (I)...

    On a presque tout dit de Suger et sur Suger - en tout cas on a cerné l'essentiel de son être profond... - lorsqu'on a rappelé sa célèbre et magnifique devise De materialibus ad immaterialia....

    Une règle de vie qu'il a tirée de l'inépuisable trésor constitué par la sagesse et la philosophie antique; qu'il a reçue et apprise de ces grecs et de ces romains dont nous sommes issus et à qui nous devons tout...

    Toute la vie, toute l'oeuvre de Suger tient en cela en effet : amener les hommes, par des choses matérielles et sensibles, vers les choses supérieures et immatérielles. 

     

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

     

    La lumière, menant vers la Lumière (II)...

    On sait que Suger peut être légitimement regardé comme celui qui a, sinon inventé, du moins donné ses lettres de noblesse à ce que l'on appelle fort improprement l'Art gothique, et dont le nom véritable est Art ogival ou Art français.
    C'est précisément à travers cet Art, dont Saint Denis - qu'il a reconstruit - est le premier exemple que Suger a mis en application sa doctrine.

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

      

    La lumière, menant vers la Lumière (III)...

    On l'a vu (photos II et III) : ce n'est pas tant la croisée d'ogives - connue par les architectes romans - qui caractérise le nouveau style que va imposer Suger, mais bien plutôt le passage du mur porteur au pilier porteur.

    Les parties hautes (charpente, toiture...) sont maintenant supportées par des ogives,
    qui retombent non sur les murs - comme dans l'art roman -mais sur des piliers.
    Ainsi libérés du plus gros du poids des parties supérieures, les murs peuvent monter beaucoup plus haut...

    Illustration : les voûtes de la nef principale.

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

    La lumière, menant vers la Lumière (IV)...

    L'art roman offrait donc, à l'intérieur, une ambiance très intime, au demeurant fort belle et fort prenante, et tout à fait propre à élever l'âme...

    Avec le nouveau style, et Suger, tout va changer : en faisant se croiser les ogives, mais surtout et essentiellement en faisant reporter au maximum la poussée des parties supérieures sur des piliers énormes, qui vont soulager les murs, ceux-ci pourront, du coup, non seulement monter beaucoup plus haut mais, surtout, être percés de larges baies.

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

      

    La lumière, menant vers la Lumière (V)...

    Voire même, comme à la Sainte Chapelle, disparaître presque complètement.
    D'où des édifices inondés de lumière à l'intérieur ( comme à Amiens... ) et une ambiance radicalement différente de celle de l'art roman.

    Illustration : l'Abside.

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

    La lumière, menant vers la Lumière (VI)...

    Il s'agit bien là d'une conception théologique de la lumière, pourrait-on dire : cette lumière qui inonde tout, et qu'il faut laisser entrer à flots, pour Suger, c'est évidemment "la" seule et unique vraie lumière, celle du Christ, éclairant et illuminant les hommes.

    Et voilà comment, de materialibus..., ceux-ci sont conduits ad immaterialia.....

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE. 

      

      

    Le Chevet.

    11 Juin 1144 : Consécration du Chevet de Saint Denis.
    C'est un triomphe personnel pour l'abbé Suger, qui en présence du Roi Louis VII, inaugure le nouveau chevet lumineux de l'abbaye, en remplacement de celui du vieil édifice carolingien.

    C'est aussi et surtout l'affirmation d'un art nouveau par ses techniques et son esprit : l'art ogival, ou français (ce n'est que trois siècles plus tard, à la Renaissance, que -dans un amour exclusif de l'Antiquité- l'on méprisera ce style jugé barbare, donc gothique....).

    En utilisant toutes les opportunités qu'offre le fonctionnement par pilier porteur, et non plus par muralité, les architectes poussent la croisée d'ogives, déjà connu des architectes romans, aux plus extrêmes limites.
    Qui leur permettent, entre autres, de faire entrer la lumière à flot dans les édifices religieux, autrefois beaucoup plus obscurs : c'est une véritable théologie de la lumière que Suger libère ainsi, et dont il livre le premier exemple à Saint-Denis....

    Mais, pour en arriver là, il a fallu "3 ans, 3 mois et 3 jours" à cet homme qui "petit de corps et de famille, poussé par sa double petitesse, refusa dans sa petitesse d'être petit" (selon son épitaphe) !

    Il peut être fier et heureux: l'art Ogival (dit aussi art français) vient de naître. Architecture nouvelle, il est à l'image du royaume capétien, en pleine expansion...

     

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    Montjoie, Saint Denis !

    On appelait autrefois Mont-Joye un monceau de pierres entassées pour marquer les chemins; la coutume des pèlerins était de faire des Mont-Joyes de monceaux de pierres, sur lesquels ils plantaient des croix, aussitôt qu'ils découvraient le lieu de dévotion où ils allaient en pèlerinage: Constituunt acervurn lapidum, et ponunt cruces, et dicitur Mons gaudii.
    La même chose est attestée des pèlerins de Saint-Jacques en Galice :
    Lapidum songeries … Galli Mont-Joyes vocant.

    Ce nom de Montjoies fut donné aux sept croix élevées au bord de la route de Paris à Saint-Denis sous le règne de Philippe III (1270 à 1285) : petits monuments gothiques, elles furent démolies comme “signes de la religion et de la royauté” en 1793.

    Cette gravure anonyme à l’eau-forte de la fin du 17e siècle en restitue l’aspect : hexagonales, trois niches aveugles sur la plaine, trois niches avec trois grandes statues de rois orientés vers la route:

    Ces croix furent élevés à chacun des endroits où Philippe III le Hardi, portant le corps de son père saint Louis, le 12 mai 1271, arrêta le convoi pour se reposer.

    Par la suite, tous les cortèges funèbres royaux s'arrêtêrent traditionnellement aux monts-joie de Saint-Denis.

     

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    Montjoie supposée...

    Ce monument passe pour être une mont-joie, mais il correspond probablement au pinacle d'une culée de l'église abbatiale....

     

     

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    Né en 600 (env), mort en 639, Dagobert 1er est le fils de Clotaire II et de Bertrade.

    En 623 son père le nomme roi d’Austrasie (France de l’Est) afin de contrer le Maire du Palais Pépin de Landin et Arnoul évêque de Metz.

    A la mort de son père en 629 Dagobert 1er devient roi des Francs. Il s’empare de la Bourgogne et de la Neustrie (France du Nord). Mais il faut qu’il partage une partie de son royaume avec son frère cadet Caribert à qui il doit céder l’Aquitaine.

    Il faut savoir que chez les Mérovingiens, le sport national est l’assassinat. Ils ont très souvent recours au crime pour réunifier leur royaume.

    Par un curieux hasard Caribert meurt assassiné en 631 et Dagobert 1er s’empresse d’annexer les terres de son frère.

    Il en profite pour soumettre les Gascons révoltés et va jusqu’à imposer sa suzeraineté à Judicaël, prince de Domnonée (Bretagne).

    Dagobert est le maître du royaume, mais il sait que seul il ne peut gouverner. Il s’entoure de conseillers, des aristocrates à qui il inculque l’art de gouverner. Ces personnes exercent quelques temps une charge au palais, puis elles sont renvoyées dans leur région pourvues d’une charge épiscopale. Son ministre Eloi par exemple exercera une charge d’officier de chancellerie avant de devenir évêque de Noyon.

    Sans être un homme pieux, Dagobert s’appuie pleinement sur le clergé pour gouverner comme son ancêtre Clovis, il a parfaitement compris que les moines et les prêtres représentent la seule force cohérente du Royaume, en dehors des armes. De plus, ce vue siècle commençant est une époque de foi profonde qui voit la fondation de multiples abbayes et de plus modestes églises. Le peuple est particulièrement attaché à la religion ; le meilleur moyen de le conserver, dans le devoir d’obéissance au Roi, est encore de lui montrer un pouvoir temporel allié du spirituel.

    Dagobert n’est pas seulement un coureur de jupons, c’est aussi un mécène, protecteur des arts, amoureux du beau ; c’est lui qui, sur les conseils d’Eloi, et pour ne pas être en reste devant la magnificence des leudes, qui dotaient richement des communautés monastiques, décide de combler de dons la basilique de Saint-Denis, et ce à un point tel qu’il sera, par la suite, considéré à tort comme le fondateur de l’abbaye ; il s’y fit d’ailleurs inhumer.

    Pendant les dix années de son règne, Dagobert va jouir d’un pouvoir absolu, et la postérité en a gardé le souvenir, embelli par la comparaison avec ses médiocres successeurs. Il fait reconnaître son autorité par les Saxons, les Gascons et les Bretons, intervient dans les affaires intérieures du royaume wisigothique d’Espagne, entretient de bonnes relations avec Byzance et tente de s’opposer, avec les Saxons, les Thuringiens, les Alamans et les Lombards, à la poussée de la nouvelle puissance slave.

    Malheureusement, les choses vont se gâter dès 632, des héritiers non directs de Chilpéric, sans doute des bâtards, qui s’étaient enfuis à l’approche des troupes du Roi, ont fait alliance avec les Gascons, ou Vascons, peuples farouches qui contrôlent tout le pays au sud de la Garonne ; à la tête de redoutables guerriers, ils reprennent, en une sanglante campagne, la presque totalité du royaume d’ Aquitaine, ne laissant à Dagobert qu’une marche de sûreté au sud de la Loire.

    Le prestige personnel de Dagobert, qui lui assura la soumission absolue de son royaume, fut tel, hors de ce royaume, qu’aucun roi des Francs ne l’égala plus avant l’avènement de Pépin le Bref.

     

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    Le tombeau de Dagobert.

    Dagobert, roi de France de 629 à 639, de la première dynastie (des Mérovingiens) est le premier roi à être enterré en 639 à la basilique.

    Considéré comme le fondateur de l’abbaye, les moines lui rendirent hommage au XIII e siècle en réalisant un tombeau de dimension exceptionnelle, aujourd’hui situé dans le sanctuaire à son emplacement d’origine.

    Son gisant, couché sur le flanc gauche, regarde vers l'emplacement de la sépulture

    primitive de saint Denis.

    Les trois registres sculptés du tombeau représentent le récit de la vision de l’ermite Jean.

    L’âme du roi, figurée comme un enfant nu et couronné, est emportée en enfer à cause de sa fâcheuse pratique de disposer à son gré des biens de certaines églises.

    Puis au registre supérieur, saint Denis, saint Martin et saint Maurice arrachent aux mains des démons l’âme qui, délivrée, est présentée au ciel et accède au Paradis.

    Cette vision exprime le rôle de protecteur que remplissent saint Denis et l'abbaye

    pour la monarchie capétienne.

      

      

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    Philippe III le Hardi, Né en 1245 Poissy, il meurt en 1285 à Perpignan.
    Il règne de 1270 à 1285. Manquant de personnalité et de clairvoyance, on ne sait si son surnom est dû à sa vaillance au combat , ou au caractère parfois irréfléchi de ses entreprises. Malgré les deuils multiples qui marquèrent son avènement, dont l'épouse Isabelle d'Aragon mourut accidentellement en Calabre le 28 janvier 1271 lors du désastreux retour de la huitième croisade, le début de son règne fut plutôt prometteur.
    Il est sacré le 15 août 1271 à Reims et eut le bon goût de garder les conseillers de son père. En octobre de la même année , il perd son oncle Alphonse de Poitiers et sa femme, ce qui lui apporta en héritage le Poitou, la Saintonge, le Toulousain, l'Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Provence et l'Auvergne. De plus parmi les barons du midi, seul le comte de Foix, Roger-Bernard se rebelle et prête serment au roi d'Aragon. Il s'enferma dans son château que le roi réussit toutefois à prendre, et fut fait prisonnier.

    Philippe III veuf depuis 1271, décide de prendre en seconde noce Marie de Barbant. Mais ce mariage, célébré en 1274 entraîna une rivalité entre la jeune épouse et la reine mère Marguerite. Le fils aîné du roi et d'Isabelle d'Aragon étant mort en 1276, le favori du roi, Pierre de la brosse, accusa la reine Marie de l'avoir fait empoisonner. Mais malgré les doutes du roi (probablement attisés par Marguerite), la situation se retourne quant le favori est convaincu d'espionnage au profit d'Alphonse X de Castille. Il fut pendu au gibet de Montfaucon le 30 juin 1178. Le roi eut la sagesse de reprendre comme conseiller Mathieu de Vendôme.

    Philippe III manifesta rapidement de timides ambitions européennes, en posant d'abord sans espoir sa candidature à l'empire germanique en 1273. Mais c'est Rodolphe de Habsbourg qui fut élu à la condition qu'il renonce à ses droits sur l'Italie. La mort d'henri III de Navarre, Comte de Champagne, en juillet 1274 fournit au roi une occasion d'agrandir le royaume. La régente du royaume de Navarre, Blanche d'Artois (nièce de Saint Louis), s'étant réfugiée en France avec sa fille Jeanne de Navarre, le roi s'arrangea pour la fiancer avec le futur Philippe le Bel. Ce mariage en 1284 augmenta le domaine à la fois de la Champagne et de la Navarre. En attendant, le roi qui s'était fait proclamer en 1275 régent de Navarre, se heurta à une révolte des navarrais qu'il fait écraser en 1276 par son cousin Robert d'Artois.

    Mais entre temps , le fils d'Alphonse X de Castille, Ferdinand de la Cerda, était mort en laissant deux enfants qui, par leur mère , étaient les neveux de Philippe III, et que leur oncle Don Sanche prétendit écarter de la couronne. Le roi de France prit parti pour eux, mais il échoua en 1276 dans une expedition contre la Castille, et qui se conclura par la captivité des malheureux enfants chez le roi Pierre III d'Aragon. De plus le roi d'Aragon émit des prétentions sur la Sicile, dont Charles d'Anjou (oncle de Philippe III) était encore roi. Mais la politique de Charles d'Anjou était des plus hasardeuses, bien qu'il ait réussi à faire élire un pape en 1281, Martin IV.

    Il ne réussit même pas à se concilier les siciliens, qui après un appel vain au pape et le soutien du roi d'Aragon, se révoltèrent. Ce fut les fameuses Vêpres siciliennes, immortalisées par Verdi, et qui virent le massacre des français de toute l'île. Le roi d'Aragon débarqua en Sicile, en fit la conquête et se proclama roi. Le pape Martin IV l'excommunia en proposant le royaume d'Aragon à un prince capétien. Après hésitation, Philippe III eut la faiblesse d'accepter, en réservant le titre de roi à son fils Charles de Valois après conquête. Et malgré la mort de Charles d'Anjou et du pape début 1285, il persista à vouloir conduire la croisade d'Aragon.

    Cette croisade, à laquelle participe le jeune Philippe le Bel, débute en mars 1285. Elle se dirige d'abord vers le Roussillon, alors tenue par Jacques II de Majorque qui est le vassal de Philippe III pour Montpellier. Ce dernier s'arrange pour le favoriser et les français réussirent à prendre Perpignan, et avant de franchir les Pyrénées, ils massacrent honteusement tout les habitants d'Elne (alors tenue par les Aragonais).
    En Espagne le jeune prince réussit à prendre Figueras et Gérone tombe en septembre. Mais la flotte royale est détruite au large de Rosas, et le 13 septembre, laissant un contingent à Gérone, le roi ordonne la retraite sans avoir pris Barcelone. Malade, probablement du typhus, le roi meurt sur le chemin du retour, le 5 octobre 1285, au palais des rois de Majorque de Perpignan, et huit jours après Gérone est reprise par les argonais.

    Il faut reconnaître que Philippe III ne fut pas remarquable en ce qui concerne la politique extérieure. Surtout si on songe que après que le roi d'Angleterre Edouard I lui eut , en 1272, prêté hommage pour les terres qu'il tenait de la couronne de France, le roi lui rétrocéda sans aucune compensation l'Agenais par le traité d'Amien (1279). Mais c'est pourtant sous son règne que le domaine royal s'est le plus agrandi, et bien que son règne ne fut qu'une transition, son bilan n'est pas négatif.

      

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    Isabelle d'Aragon, née en 1247 décédée le à Cosenza (Calabre), infante d'Aragon, fut, par mariage, reine de France (1270-1271).

    Biographie



    Elle était la fille de Jacques I « le Conquérant » (v. 1207-1276), roi d'Aragon, de Valence et de Majorque, et de sa deuxième femme Yolande de Hongrie (v. 1215-1251), dite Yolande Árpád.

    Mariage et descendance

    Jacques Ier d'Aragon et Louis IX de France conclurent un traité selon lequel l'infante Isabelle épouserait le prince héritier. Suite au décès prématuré de Louis de France, elle est destinée au futur Philippe III. Isabelle à 19 ans, Philippe en a 17.

    Le 28 mai 1262 à Clermont-Ferrand, elle épousa le futur Philippe III (1245-1285), fils du roi de France Louis IX dit saint Louis (1214-1270) et de Marguerite de Provence (1221-1295).

    De cette union sont issus :
    •Louis de France (1264-1276)
    •Philippe IV « le Bel » (1268-1314), roi de France
    •Robert de France (1269-av. 1276)
    •Charles de Valois (1270-1325)

      

      

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    Le gisant d'Isabelle d'Aragon.

    Le gisant d'Isabelle d'Aragon, épouse de Philippe III le Hardi


    Belle-fille de saint-Louis, épouse de Philippe III le Hardi, Isabelle mourut prématurément en 1271, au retour de croisade, au passage d’un gué, alors qu’elle était enceinte.

    Isabelle mourut au retour de croisade, au passage d’un gué, alors qu’elle était enceinte. Ce tombeau inaugure, à la fin du XIII e siècle, une formule qui sera à l’honneur tout au long du XIV e siècle. Son tombeau est réaliste par les plis des vêtements qui s’animent. Le marbre blanc, jadis rehaussé de couleurs, est placé sur un soubassement de marbre noir sur lequel est gravée une épitaphe rimée en français. Cette dalle est la seule conservée à la Révolution du fait de son inscription profane.

    Ce tombeau inaugure, à la fin du XIII e siècle, une formule qui sera à l’honneur tout au long du XIV e siècle.

    Il est réaliste, par les plis des vêtements qui s’animent. Le marbre blanc, jadis rehaussé de couleurs, est placé sur un soubassement de marbre noir sur lequel est gravée une épitaphe rimée en français.

    Cette dalle est la seule conservée à la Révolution du fait de son inscription profane.

    La jeune femme est placée sous une voûte d’église, refaite au XIXème siècle, image de la Jérusalem céleste annoncée dans l’Apocalypse de Saint Jean.

      

      

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    Charles V de France1, dit Charles le Sage (21 janvier 1338 - Vincennes, 16 septembre 1380 - Beauté-sur-Marne), est roi de France de 1364 à 1380. Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans : il réussit à récupérer la quasi-totalité des terres perdues par ses prédécesseurs, restaure l'autorité de l'État et relève le royaume de ses ruines.

    Il est, un temps, proche du mouvement réformateur. En 1357, il se retrouve à la tête d'une monarchie contrôlée, alors que son père Jean le Bon est prisonnier des Anglais. Bien que confronté aux ambitions de Charles de Navarre et aux manœuvres d'Étienne Marcel, il sauve la couronne des Valois alors que le pays sombre dans la guerre civile. Sacré en 1364, il restaure l'autorité royale en la fondant sur l'État de droit et en poursuivant la politique de monnaie forte instaurée par les conseillers de son père. Ce faisant, un parallèle s'établit entre son règne et celui de saint Louis, qui reste la référence du bon gouvernement pour l'époque.

    Il formalise la décentralisation du pouvoir par la politique des apanages sur lesquels il garde autorité en les finançant grâce à l'instauration d'impôts durables. Ces nouvelles ressources lui permettent de doter la France d'une armée permanente qui, associée aux armées de ses frères, permet de se débarrasser des Grandes Compagnies qui ruinent le pays, puis de vaincre les Anglais. Cette victoire est aussi acquise par les succès diplomatiques qu'il obtient en retournant les vassaux gascons favorables à l'Angleterre et en isolant celle-ci du reste de l'Europe. Cette reconquête s'effectue en grande partie en encourageant le sentiment national naissant,

     transformant les Anglais en envahisseurs.

    Son règne est enfin marqué par le grand Schisme d'Occident, qu'il n'a pas pu ou voulu empêcher.

     

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    Philippe III le Hardi

    (Poissy 1245-Perpignan 1285), roi de France (1270-1285), fils de Louis IX et de Marguerite de Provence.


    Il épouse Isabelle d'Aragon (1262), puis Marie de Brabant (1274), qui obtient de lui la pendaison de son conseiller Pierre de La Brosse (1278). De son oncle, Alphonse de France, il hérite le comté de Toulouse, le Poitou et l'Auvergne (1271). Il cède au pape Grégoire X le Comtat Venaissin (1274). Soutenant son oncle Charles d'Anjou contre le roi d'Aragon Pierre III, il intervient en 1282 après le massacre des Vêpres siciliennes et mène la croisade d'Aragon. Sa flotte est détruite à Las Hormigas (1285), et il meurt de maladie.


     

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    Charles V fut roi de France de 1364 à 1380.

    Représenté ici avec son épouse Jeanne de Bourbon, il s'agit de la première figure royale réalisée du vivant d'un souverain de France.

    Elle est en marbre blanc.

    Charles V, roi de France de 1364 à 1380, et son épouse Jeanne de Bourbon. Roi de la dynastie des Valois

    Charles V et son épouse Jeanne de Bourbon, première figure royale réalisée, du vivant d'un souverain de France, marbre blanc. A l’âge de vingt-sept ans, le roi Charles V surnommé le sage, grand mécène, commande son gisant à André Beauneveu, un des plus célèbres sculpteurs de l’époque. C'est sans nul doute le premier portrait officiel de l’histoire de la sculpture funéraire. Ce gisant constitue un des chefs-d’œuvre de la sculpture médiévale.

    A l’âge de vingt-sept ans, le roi Charles V surnommé le sage, grand mécène, commanda son gisant à André Beauneveu, un des plus célèbres sculpteurs de l’époque.

    C'est sans nul doute le premier portrait officiel de l’histoire de la sculpture funéraire.

    Ce gisant constitue un des chefs-d’œuvre de la sculpture médiévale.

    Le premier était autrefois intégré à un décor architectural polychrome.

    Le second n’est pas celui d’origine, détruit à la Révolution. Il s’agit ici de son gisant d’entrailles, autrefois au Couvent des Célestins de Paris.

      

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    Le gisant de Du Guesclin.

    En vertu du testament de Charles V, le tombeau de son fidèle serviteur doit prendre place à côté de celui du roi.
    Le monument funéraire est achevé en 1397 afin de recevoir les ossements de Du Guesclin.
    Profané à la révolution, il subsiste seulement le gisant du connétable, oeuvre d'un puissant réalisme.
    Bertrand Du Guesclin possède la particularité de reposer dans quatre sépultures : le corps à Saint-Denis, les chairs ensevelies à Montferrand, le coeur à Dinan et les entrailles à l'église Saint-Laurent du Puy-en-Velay.
    Les moulages des quatre tombeaux sont exposés au musée des Monuments français.

      

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    Le tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne.

    Le mausolée de Louis XII et d’Anne de Bretagne, sculpté en marbre de Carrare, a été réalisé par des artistes italiens.

    Il est le témoin des contacts établis entre artistes pendant les guerres d’Italie.

    Ce petit temple à l’antique est entouré des douze Apôtres et des quatre vertus cardinales, Prudence, Force, Justice et Tempérance et le soubassement est orné de bas-reliefs qui illustrent plusieurs épisodes victorieux des guerres d’Italie.

    A l'intérieur du mausolée, le couple royal est représenté en « transi » et figé dans la mort.

    On a fait figurer sur leurs abdomens, par souci de réalisme, l’ouverture recousue nécessaire à l’éviscération.

    Sur la plate-forme supérieure, les souverains agenouillés prient pour la vie à venir.

    Cette double image du corps des souverains propose aux chrétiens une méditation sur la mort et la Résurrection.

    Le tombeau de Louis XII et Anne de Bretagne

    Louis XII, roi de France de 1498 à 1515, et sa deuxième épouse Anne de Bretagne. Dernier représentant de la dynastie des Valois.

    Le mausolée de Louis XII et d’Anne de Bretagne, sculpté en marbre de Carrare, a été réalisé par des artistes italiens. Il est le témoin des contacts établis entre artistes pendant les guerres d’Italie. Ce petit temple à l’antique est entouré des douze Apôtres et des quatre vertus cardinales, Prudence, Force, Justice et Tempérance et le soubassement est orné de bas-reliefs qui illustrent plusieurs épisodes victorieux des guerres d’Italie.

    A l'intérieur du mausolée, le couple royal est représenté en « transi » et figé dans la mort. On a fait figurer sur leurs abdomens, par souci de réalisme, l’ouverture recousue nécessaire à l’éviscération. Sur la plate-forme supérieure, les souverains agenouillés prient pour la vie à venir. Cette double image du corps des souverains propose aux chrétiens une méditation sur la mort et la Résurrection.
     

      

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    Né à Cognac en 1494, mort à Rambouillet en 1547, François 1er est Roi de France de 1515 à 1547. Fils de Charles d’Orléans et de Louise de Savoie, François Ier, né à Cognac en 1494, succède en 1515 à son cousin Louis XII, dont il a épousé la fille Claude. Avec la victoire de Marignan (sept. 1515), François Ier reconquiert le Milanais, enjeu territorial de toute sa politique.

    Lorsque Charles Ier d’Espagne accède (1519), sous le nom de Charles Quint, à la couronne impériale, qu’il convoitait, le roi, craignant l’encerclement du royaume par les possessions de son rival, engage les hostilités contre l’empereur après avoir vainement cherché l’appui d’Henri VIII d’Angleterre (entrevue du Camp du Drap d’or, 1520).

    Veuf en 1524, il se remarie avec Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint (1530). « Roi-Chevalier », François Ier est aussi, avec Louis XII et Henri II, un des bâtisseurs de l’État moderne en France. Sensible aux idées mercantilistes, François Ier favorise l’industrie et développe le grand commerce maritime.

    Il réunit à la France les fiefs du connétable de Bourbon (1531) et rattache définitivement la Bretagne au royaume (1532). Il réorganise les finances de l’État et réforme la justice par l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), qui impose notamment la rédaction en français des actes judiciaires et notariés. Par le concordat de Bologne (1516), il s’assure de la nomination des archevêques, des évêques et des abbés du royaume.

    Soucieux du prestige de la monarchie, le Roi favorise par ailleurs l’art de la Renaissance, qui s’épanouit dans la construction et la décoration des demeures royales (Blois, Chambord, Fontainebleau), où François Ier attire et fait travailler des artistes italiens (Léonard de Vinci, le Rosso, le Primatice). Il encourage les traductions des humanistes, tel G. Budé, et fonde le futur Collège de France, en 1529. À sa mort en 1547, François Ier est parvenu à limiter la puissance impériale, mais il n’a pas réalisé son rêve italien.

      

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    La Reine Claude

    Née le 13 octobre 1499 à Romorantin, elle est morte le 20 juillet 1524 à Blois. Elle fut duchesse de Bretagne en 1514, reine de France en 1515, comtesse de Soissons, de Blois, de Coucy, d'Étampes, de Montfort, et duchesse de Milan.

    Fille du roi Louis XII et de la duchesse Anne de Bretagne, elle reçoit son prénom en hommage à saint Claude que sa mère avait invoqué lors d'un pèlerinage afin qu'elle puisse donner le jour à un enfant viable.

    Cependant, si elle peut succéder à sa mère sur le trône de Bretagne, elle ne peut comme fille succéder à son père sur le trône de France du fait de la loi salique


    Autant François était grand, robuste, autant Claude était toute petite..

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    La Reine Claude, la prune, en hommage à la Reine.

      

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    Le tombeau de François Ier et Claude de France.

    François Ier fut roi de France de 1515 à 1547. Il est le premier représentant de la dynastie des Valois-Angoulême.

    Le tombeau de François Ier, de sa femme Claude de France et de trois de leurs enfants fut installé en 1558, environ dix ans après la mort du roi.

    Œuvre de Philibert Delorme, en, marbre blanc et noir, il est inspiré de l’Arc de Septime-Sévère, à Rome.

    La volonté d’Henri II, fils du défunt et commanditaire du projet, était d’assurer la mémoire posthume du roi chef d’armée et chevalier, en exaltant la célèbre bataille de Marignan dont il fut le vainqueur à l’âge de 20 ans.

    Ce qui est frappant, c’est l’extrême précision documentaire du bas-relief qui retrace la bataille de 1515 qui eut lieu près de Milan.

    Il détaille plusieurs épisodes : les préparatifs, le passage des Alpes et l’affrontement des armées. À la tête de l’armée française et des mercenaires allemands, François Ier en chevalier, reconnaissable à son monogramme F inscrit sur la selle de son cheval ; à ses côtés, le chevalier Baillard qui affronte une coalition regroupant des Italiens, l’armée pontificale et les Suisses.

    A l’intérieur du tombeau, le couple royal est représenté à taille réelle avec un réalisme saisissant.

    François Ier mesurait près de deux mètres. Sur la plate-forme supérieure, les souverains agenouillés sont accompagnés de trois de leurs enfants. Ils expriment l’espoir en la Résurrection mais aussi le caractère familial du mausolée.

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    Urne funéraire de François premier.

    Dans l’abbaye de Hautes-Bruyères, près de Rambouillet, on inhuma le cœur et les viscères du roi.
    La pratique de l’éviscération perdurera au XVI e siècle.
    On renoue aussi avec cette pratique antique qui consistait à placer cœur et entrailles dans des urnes funéraires.
    Celle sculptée en marbre par Pierre Bontemps, en 1556, aujourd’hui dans la basilique, célèbre un François Ier mécène et protecteur des artistes.
    Les décors à cartouches représentent l'Architecture, la Géométrie, la Sculpture et la Peinture.
    On y trouve aussi l’emblème du roi, la salamandre, symbole de courage et d'éternité.

      

      

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    Henri II

    (St-Germain-en-Laye 1519-Paris 1559)
    Roi de France (1547-1559)


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    Il fut le fils de François 1er et de Claude de France. En 1533, il fut marié à Catherine de Médicis, mais son coeur resta pour sa maîtresse Diane de Poitiers dont la liaison devint officielle en 1536. Catherine qui se montra pourtant bonne épouse et qui lui donna dix enfants, devait rester dans l'ombre jusqu'à son veuvage. Lorsqu'il monta sur le trône en 1547, la cour changea de style, les affaires furent traitées avec plus de rapidités et le sport prit la place des divertissements intellectuels prisés par son prédécesseur.
    Sur le plan politique, il dut faire face non seulement aux Anglais, mais aussi à Charles-Quint. Il dut aussi contenir la crise religieuse qui, comme partout en Europe, menaçait de plus en plus l'unité du royaume.
    En 1549, il déclara la guerre à l'Angleterre qui tardait à rendre Boulogne, comme cela avait été convenu dans un traité signé sous François Ier. Il récupéra la ville rapidement.
    En 1551 cependant, une autre guerre moins facile s'engagea en Italie.

      

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    Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence (Italie) sous le nom de Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici et morte le 5 janvier 1589 à Blois (France).

    Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519), elle grandit en Italie d'où elle est originaire par son père. À la mort de ses parents, elle hérite du titre de duchesse d'Urbino, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.

    Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot »), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1564.

    Catherine de Médicis est une figure emblématique du XVIe siècle. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de Religion. Partisane de la tolérance civile, elle a de nombreuses fois tenté une politique de conciliation.

    Catherine de Médicis est aussi une mécène exceptionnelle qui a financé de nombreux chantiers de construction et a protégé de nombreux artistes français. Peut-être plus que tout autre souverain français de la Renaissance, elle a contribué à donner à l'art ses lettres de noblesse et à l'employer, avec beaucoup de talent, au service de la monarchie.

    Une légende noire persistante la dépeint comme une personne austère, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. Aujourd'hui, la tendance historiographique la réhabilite, et reconnaît en elle une des plus grandes reines de France. Néanmoins, son rôle dans le massacre de la Saint-Barthélemy contribue à en faire une figure controversée.


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     Le tombeau d'Henri II et Catherine de Médicis.

    Henri II fut roi de France de 1547 à 1559 (dynastie des Valois-Angoulême).

    Il mourut prématurément à la suite d’un tournoi qui eut lieu place des Tournelles à Paris, l’actuelle place des Vosges.
    La reine régna, à travers ses trois fils, pendant de nombreuses années sans jamais quitter ses habits noirs de deuil.
    A Saint-Denis, elle fit ériger au Nord de l’abbatiale une immense rotonde de 30 m de diamètre destinée à accueillir la sépulture de son mari et de sa famille, les Valois.
    Le plan de ce mausolée, imitant la forme circulaire des tombeaux antiques, est aujourd’hui restituée dans le jardin Pierre de Montreuil, jouxtant la basilique au Nord.
    Mais ce projet, mené en pleine guerre de Religion, ne sera jamais complètement achevé.
    Menaçant ruine, « la rotonde des Valois » est démolie au début du XVIII e siècle, à la demande des religieux de l’abbaye.

    Le tombeau d’Henri II et de Catherine de Médicis réalisé de 1560 à 1573, qui se trouvait au centre de la rotonde, est alors installé dans la basilique.
    Les plus grands artistes de la Renaissance ont participé à ce grand chantier, dont le Primatice, le sculpteur italien Ponce Jacquio et le français Germain Pilon. 

    Cet ensemble monumental est animé par des marbres de différentes couleurs, une pratique directement inspirée du nouvel esprit italien.
    Ce qui retient le plus l’attention, ce sont les monumentales vertus de bronze aux quatre angles du tombeau, exemple frappant de l’art maniériste.
    Une fois l’œuvre des sculpteurs achevée, Catherine de Médicis jugea son « transi » trop macabre et décharné ; elle le refusa et en fit sculpter un second que l’on peut voir à Saint-Denis.
    Le premier est présenté au musée du Louvre et tranche avec la sérénité de celui de Saint-Denis qui présente la reine dans un délicat sommeil.
    Celui ci aurait été réalisé en s’inspirant d’une Vénus du musée des Offices de Florence.

    Les deux gisants d’Henri II et de Catherine de Médicis situés dans une chapelle du chevet nord, sculptés en vêtement de sacre, ont les yeux grands ouverts et peuvent être interprétés comme une réplique en marbre des effigies funéraires au visage en cire, qui étaient réalisées lors des funérailles royales.

     

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

     Plus connue sous le nom de la reine Margot, Marguerite de Valois s'est rendue célèbre pour son glamour, son esprit éclairé et son destin hors du commun.

    Princesse adulée, femme courtisée et chef de file de la mode, Marguerite fut durant les années 1570 un ornement de la cour de France. Les poètes et les écrivains ont beaucoup loué et chanté sa beauté au point que la réputation de ses charmes perdure encore aujourd'hui.

    Toutefois, l'étude de ses portraits remet partiellement en question cette image romantique. Marguerite ressemblait beaucoup à sa mère Catherine de Médicis, connue pour sa disgrâce physique, et -canon de l'époque - Marguerite était d'une assez bonne chair qui ne fit que s'accentuer avec l'âge.


    Première épouse de Henri IV, Leur mariage a été célébré sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 18 août 1572. Après plusieurs jours de fêtes, il fut terni par le bain de sang de la Saint-Barthélemy. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, Navarre fut contraint de revenir au catholicisme.

    Cet épisode dramatique marque pour la princesse le point de départ d'une vie conjugale très mouvementée. Marguerite était une femme précieuse portée sur les activités intellectuelles et l'entretien des moeurs raffinées de l'aristocratie. Son époux Henri était plus désinvolte. Volage, ingrat et parfois indécent, il pouvait se montrer à l'égard de son épouse autant rustre que serviable. Après avoir accepté et supporté les indélicatesses de son mari pendant dix ans, Marguerite prit le parti en 1583 de « l'abandonner » .

    Les deux époux sont représentés en prière, les mains jointes, revêtus du manteau royal et d'une couronne.

    Marguerite porte un resplendissant décolleté, mis en valeur par une collerette ouverte, départ d'une mode qui va se développer pendant plusieurs décennies. En coiffure, elle porte une perruque blonde confectionnée selon la légende à partir des cheveux de ses valets. Sur la miniature, la princesse paraît beaucoup plus âgée qu'elle n'était en 1572 (ou 1574 date limite de la réalisation des miniatures du livre d'heures de Catherine de Médicis). Son portrait laisse déjà transparaître l'embonpoint qui l'accompagnera sa vie durant.

      

    LA REVOLUTION FRANCAISE - époque des PROFANATIONS par les REVOLUTIONNAIRES

    1793 : l'année terrible des profanations (I).....

    LISEZ BIEN CECI ce QUI SUIT :.......

      

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

    - Le samedi 12 octobre furent exumés les corps d'Henri IV et Turenne (son corps fut exposé quelques temps puis transféré au Jardin des Plantes de Paris, puis au Musée des monuments Français, et enfin sur ordre de Napoléon 1er à l'église Saint-Louis des Invalides).

    - Le lundi 14 octobre, ceux de Louis XIII, Louis XIV, Marie de Médicis, Anne d'Autriche, Marie-Thérèse d'Espagne et Gaston de France, fils d'Henri IV.

    - Le mercredi 16 octobre, ceux d'Henriette de France, épouse de Charles Ierd'Angleterre, Philippe d'Orléans, régent de France, Louis XV, Charles V et Jeanne de Bourbon.

    - Le jeudi 17 octobre, ceux de Charles VI, Isabeau de Bavière, Charles VII, Marie d'Anjou, Marguerite de France, femme d'Henri IV, François II, et Charles VIII.

    - Le vendredi 18 octobre, ceux d'Henri II, Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III, Louis XII, Anne de Bretagne, Jeanne II de Navarre, fille de Louis X, Louis X, Jean 1er, Hugues le grand, père de Hugues Capet et Charles le Chauve.

    - Le samedi 19 octobre, ceux de Philippe IV le bel, Dagobert et Nantilde, femme de Dagobert Ier.

    - Le dimanche 20 octobre, ceux de Bertrand du Guesclin, Bureau de La Rivière, François 1er, Louise de Savoie (sa mère), Claude de France (sa femme), Pierre de Beaucaire, chambellan de Louis IX, et Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis.

    - Le lundi 21 octobre, ceux de Philippe V, et de Philippe VI de Valois.

    - Le mardi 22 octobre, ceux de Barbazan, chambellan de Charles VII, Louis II de Sancerre, connétable de Charles VI, Suger, abbé de Saint-Denis et de l'abbé Troon.

    - Le jeudi 24 octobre, celui de Charles IV le bel.

    - Et le vendredi 25 octobre, ceux de Jean II le bon et Louise de France, fille de Louis XV.

    Les squelettes et les corps embaumés furent jetés dans une fosse commune...

      

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    PROFANATIONS...de SEPULTURES.. par les REVOLUTIONNAIRES..

    1793 : l'année terrible des profanations (II).....

    Chateaubriand écrivit, dans le Génie du Christianisme :

    « Saint-Denis est désert, l'oiseau l'a pris pour passage, l'herbe croît sur ses autels brisés; au lieu du Cantique de la mort qui retentissait sous ses dômes, on n'entend plus que les gouttes de pluie qui tombent par son toit découvert, la chute de quelques pierres qui se détachent de ses murs en ruine ou le son de son horloge qui va roulant dans les tombeaux ouverts et les souterrains dévastés » (L. II, ch 9).

    Illustration : Les profanations de Saint Denis, par Hubert Robert.

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

    Marie-Antoinette d’Autriche
    Marie-Antoinette
    Née à Vienne (Autriche) le 2 novembre 1755, morte à Paris le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est la quatrième fille de l’empereur François Ier de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche.

    Afin de réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg, le ministre Choiseul mène des négociations qui conduiront au mariage de Marie-Antoinette avec Louis le Dauphin futur Louis XVI.

    Au printemps 1770, elle épouse le dauphin Louis, petit-fils de Louis XV. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, à Paris, le feu d’artifice est l’occasion d’une bousculade monstre qui fait cent trente-deux morts.

    La petite archiduchesse fait vite la conquête de toute la cour ; elle est « délicieuse » selon ses contemporains, toute menue, blonde, blanche et rose avec déjà cette grâce et ce port de tête qui faisait dire à son page que, comme on offrait une chaise aux autres femmes, on avait envie de lui avancer un trône.

    Mais elle se laisse vite entraîner dans les coteries et les intrigues et d’autant plus facilement que son nouvel époux ne semble guère s’intéresser à elle. Elle doit attendre huit ans, dans l’inquiétude d’être reconnue stérile, la naissance de sa fille, la petite « Madame Royale ».

    Pour tromper son ennui ce sont des fêtes et bals, des tables de jeu où elle perd des sommes astronomiques, des escapades avec ses compagnons favoris qui font d’autant plus jaser que l’on connaît ses problèmes conjugaux. Sa mère Marie-Thérèse lui conseille de moins dépenser, d’avoir plus de considération pour le roi et pour l’étiquette. En 1775 Marie-Thérèse écrira à l’ambassadeur de France à Vienne : « Ma fille court à grands pas vers sa ruine ».

    Devenue reine en 1774, face à la faiblesse de Louis XVI, on peut raisonnablement penser que c’est elle qui gouverne. Elle place tous les siens et fait chasser tous ceux qui lui ont déplu. Marie-Thérèse sa mère meurt en 1780 et les conseils judicieux que cette dernière lui dispensait s’en vont avec elle. A partir de ce moment, Marie-Antoinette va cumuler les erreurs.

    En 1784, elle soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays-Bas, Louis XVI, refuse de prendre le parti de l’Autriche ; les manœuvres de la reine ayant abouti à un accord désavantageux pour la France, le peuple lui donne son surnom : « l’Autrichienne ».

    1785, c’est l’affaire du « collier » qui éclate. Marie-Antoinette est victime d’une escroquerie montée par une aventurière qui se fait appeler La Motte-Valois. Elle est aussi victime de la bêtise du cardinal de Rohan et des rancunes de tous ceux qu’elle a malmenés. Sure de son innocence, elle exige l’arrestation de Rohan et un procès public. La fausse comtesse est condamnée, Rohan innocenté et le scandale éclabousse la couronne française.
    Marie-Antoinette par Elisabeth Vigée Le Brun

    Marie-Antoinette est maintenant détestée par tout le monde et plus particulièrement par le peuple. La misère engendrée par les mauvaises récoltes successives, c’est elle ; la faillite du Trésor, révélée en 1787, c’est elle. Sa seule consolation est son amant Axel de Fersen, l’officier suédois qui lui a été présenté en 1774. Leur amour durera jusqu’à la mort de la reine.

    Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis avec les députés de l’Assemblée, elle reste murée dans son orgueil et ne peut admettre cette idée nouvelle de Nation. Elle va encore plus loin dans cette démarche en refusant l’aide de La Fayette, de Mirabeau et de Barnave. Elle accepte toutefois une entrevue avec Mirabeau, le 3 juillet 1790, mais ne peut admettre l’idée d’une monarchie constitutionnelle. Pour elle la seule solution serait l’aide de son frère ou d’armées étrangères. En 1792 encore, elle refuse le secours de Dumouriez. Elle pousse à la guerre, pensant que c’est de là que viendra le salut, la délivrance.

    Depuis octobre 1789, elle est quasi-captive de la nation avec sa famille ; les épreuves ont fait d’elle une mère admirable, une épouse exemplaire qui a de l’estime et de l’affection pour l’homme maladroit mais bon que le sort lui a donné. Elle fait face avec courage et dignité aux grandes journées révolutionnaires, c’est sur elle que se cristallisent les haines populaires ; elle n’est plus que l’infâme, la bête féroce dont il faut arracher le cœur.

    Elle amène Louis XVI à l’idée de fuite : ils seront arrêtés à Varennes, le 20 juin 1791. Le 13 août 1792, elle est enfermée avec les siens dans le vieux donjon du Temple. Tous ses amis lui sont arrachés, emprisonnés, exécutés, massacrés. Après l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, on la sépare de son fils âgé de huit ans qu’elle entend bientôt jurer avec ses geôliers dans la cour de la prison.

    En octobre c’est le procès. Mêlant dans son réquisitoire les arguments les plus fondés sur les dépenses de la reine et son action politique avec des récits fantaisistes sur les « orgies » de la cour, Fouquier-Tinville y joint, à l’instigation d’Hébert, d’infâmes accusations sur des pratiques sexuelles auxquelles elle aurait initié son fils. Elle répond à tout avec une grande dignité.

    Marie-Antoinette ne sait pas que sa mort est déjà décidée et garde jusqu’au bout l’espoir, un espoir entretenu par les nombreux dévouements qu’elle inspire jusqu’à la fin. Ses deux avocats Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray épuisent en vain leur éloquence et sont arrêtés en pleine audience.

    En ce jour du 16 octobre 1793, elle est condamnée à quatre heures du matin et conduite à l’échafaud quelques heures plus tard. Âgée de trente-huit ans, elle en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs.

    Ses restes ont été transportés à la cathédrale de Saint-Denis en 1815.

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

    Né à Versailles en 1754, mort en 1793, roi de France de 1774 à 1791, Louis XVI est le petit fils de Louis XV. Orphelin de père à onze ans et de mère à treize ans, il fut élevé par son précepteur Mgr de Coetlosquet et par le duc de La Vauguyon. Il reçut une éducation très conservatrice et très religieuse, au sein d’une cour où dominait la Marquise de Pompadour.

    Ayant peu de goût pour la guerre, il se passionnait pour la chasse et les travaux artisanaux ( en particulier la serrurerie ). Le futur Louis XVI est intelligent, instruit, mais manque de caractère et sa timidité presque maladive lui fera adopter des attitudes hésitantes et contradictoires. Marié en 1770 à l’archiduchesse Marie-Antoinette, fille de François 1er empereur d’Autriche , il eut quatre enfants, mais deux mourront en bas-âge.

    Sacré le 10 mai 1774, il souhaite rompre avec les habitudes de débauche de la Cour, et ce roi de vingt ans, vertueux, un peu maladroit s’attire en ce début de règne, les sympathies et l’affection du peuple. Il forme une nouvelle équipe gouvernementale avec Turgot aux finances. Cependant, il se refuse à effectuer les réformes modernistes proposées.
    Louis XVI par Duplessis
    Turgot fut renvoyé en mai 1776. Le Genevois Jacques Necker, fut nommé directeur général des finances en 1777, mais il ne parvint pas plus que son prédécesseur à imposer les réformes nécessaires et la publication en 1781 de son Compte-Rendu décrivant l’état exact des finances du royaume lui valut son renvoi.

    La politique extérieure, permet de retrouver le prestige perdu par les défaites successives du règne précédent. La lutte des treize colonies d’Amérique obtient le soutien officiel du gouvernement. Louis XVI signe avec Benjamin Franklin un traité d’amitié en 1778, tandis que de jeune aristocrates comme La Fayette ou Rochambeau, s’engagent activement dans les mouvements de libération. Les Français apportent une aide réelle à Georges Washington. Cette politique menée également aux Indes et en Europe entraîne un déficit budgétaire important ( 1 milliard de livres ont été dépensées rien que pour l’indépendance américaine !)

    Louis XVI et Benjamin Franklin
    La crise financière se double d’une crise morale, politique et sociale. Les débordements et le gaspillage de la Cour, la baisse des revenus agricoles, le manque de réformes fiscales, font que le mécontentement populaire s’accentue porté par des oeuvres comme « le mariage de Figaro » de Beaumarchais et amplifié par des scandales comme l’affaire du Collier de la Reine 1785.

    Le roi mal entouré, d’une indécision constante, ne sut pas faire face à la montée révolutionnaire. Face à une agitation grandissante charge Loménie de Brienne de convoquer les Etats Généraux. Dès la convocation faite, Louis XVI le renvoie et rappelle Necker.

    Par un Edit du 8 août 1788, Brienne convoque les Etats Généraux pour le 1er Mai 1789. Lors de leur ouverture , le 5 mai 1789, Louis XVI refuse de répondre à la question du système de vote ( par ordre ou par tête )
    Arrestation aux Tuileries
    ce qui provoque une totale désillusion au sein de la bourgeoisie, et impuissant devant la contestation, il accepte alors la proclamation des Etat Généraux en Assembler Nationale, invitant la Noblesse et le Clergé à s’y associer.

    Le 17 juin 1789 les Communes décident de se transformer en l’Assemblée Nationale, ce qui sonne le glas de l’absolutisme royal : la Révolution est en marche. Le 9 juillet l’Assemblée nationale se proclame constituante. Le 17 juillet 1789 Louis XVI renvoie Necker pour la seconde fois et le remplace par la baron de Breteuil, un contre-révolutionnaire notoire. Cette provocation ajoutée aux problèmes économiques rencontrés par les parisiens, déclenche les évènements de juillet.

    En octobre le peuple se rend à Versailles pour ramener la famille royale à Paris, et le 14 juillet 1790 le roi prête serment de fidélité à la Nation durant la fête de la Fédération, mais la Constitution Civile du Clergé heurte sa conscience de chrétien.
    Exécution de Louis XVI
    Il décide de fuir à l’étranger mais est arrêté à Varennes la nuit du 20 au 21 juin 1791. Suspendu de ses fonctions durant un mois, il devient « rois des français » le 14 septembre 1791 après avoir juré fidélité à la Constitution.

    De nombreuses maladresses et des contacts mal dissimulés avec les chancelleries étrangères, ne firent qu’augmenter l’hostilité des révolutionnaires, et le 10 août 1792, les Tuileries sont prises, le roi est arrêté : c’est la chute de la royauté.

    Déchu, prisonnier au Temple, Louis XVI appelé par dérision Louis Capet, est accusé de « conspiration contre la liberté publique » et jugé par la Convention. Ses défenseurs : Malesherbes, Tronchet et Romain de Séze ne peuvent le sauver .

    Sa culpabilité fut reconnue à la majorité : 387 voix contre 334. Condamné à mort, il fut exécuté sur la place de la Révolution actuellement place de la Concorde le 21 janvier 1793.

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    Le monument de Louis XVI et Marie-Antoinette.

    Au XVIIe siècle, les cercueils royaux sont disposés dans le "caveau des cérémonies", qui se trouve vite encombré.
    Colbert décide d'édifier une chapelle des Bourbons en donnant le projet à l'architecte François Mansart.
    Mais les finances manquent, et Colbert propose au roi de transformer en caveau pour les Bourbons la nef centrale de la crypte à l'emplacement de la chapelle de Hilduin.
    Les travaux sont effectués en 1683.
    C'est à cette époque que s'instaure la coutume d'y laisser le cercueil du roi défunt jusqu'à la mort de successeur.
    En 1789, le dauphin, fils ainé de Louis XVI est inhumé à Saint-Denis : c'est le dernier enterrement princier de l'Ancien Régime. Il occupe la dernière place disponible dans le caveau des Bourbons.
    Puis la Révolution arrive, et les profanations : tous les cercueils royaux sont ouverts et les corps exhumés sont jetés à la fosse commune.
    Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés place de la Concorde en 1793, et leurs corps sont déposés au cimetière de l'église de la Madeleine, rue d'Anjou.
    À la Restauration, le premier souci de Louis XVIII est d'organiser l'inhumation de Louis XVI et de Marie-Antoinette dans le caveau des Bourbons.
    Il demande également aux sculpteurs Gaulle et Petitot de réaliser le monument représentant le roi en manteau de sacre et portant la couronne, la reine en habit de cour.
    Enfin, souhaitant que la basilique retrouve sa vocation originale, le roi ordonne en 1816, que les anciens insignes royaux soient rendus à Saint-Denis, afin d'y être replacés.

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    Le coeur de Louis XVII.

    Louis-Charles, duc de Normandie, second fils de Louis XVI et Marie Antoinette.
    Le 21 janvier 1793, il devient Louis XVII, jusqu’à sa mort en 1795.

    La chapelle des Bourbons a été aménagée au XIX e siècle.
    Elle contient des cénotaphes, c'est-à-dire des monuments où le corps n'est pas présent.
    Le cénotaphe de Louis XVII fait partie de cette série réalisée par l'architecte Debret et fait face à celui de son frère aîné, mort prématurément peu de temps avant la Révolution.
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    Ce cœur aurait été prélevé, en secret, par le chirurgien en chef de l'Hôtel -Dieu, Philippe-Jean Pelletan, au lendemain du décès de l'enfant du Temple.
    Placé dans un vase de cristal, le cœur s'est conservé puis desséché avec l'évaporation de l'alcool dans lequel il baignait.
    Passé de mains en mains, il intègre la basilique de Saint-Denis dès 1975.
    Lors de la cérémonie du 8 juin 2004, le coeur de Louis XVII a été placé sous le médaillon représentant

     le portrait du jeune roi.

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    Le tombeau de Louis XVIII.

    Louis XVIII le Désiré (1755-1824), roi de France et de Navarre en 1815, puis de 1815 à 1824, son règne ayant été interrompu par les Cents Jours.
    C'est lui qui prit les mesures visant à remettre en état la Basilique, après la tourmente révolutionnaire.
    Il fut le dernier souverain français à être inhumé à Saint-Denis, son frère, Charles X, reposant en terre étrangère.

      

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    L'ossuaire.

    En 1816, Louis XVIII ordonna la reconstitution de la nécropole royale.
    Les restes des monarques furent placés dans un ossuaire installé dans la crypte.

      

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    Les Regalia.

    Le trésor de Saint-Denis est célèbre pour son rôle de gardien des instruments du sacre, les regalia, que l'abbé doit apporter à Reims pour chaque sacre royal.

    Bien que Louis VI, en 1120, remette sa couronne à Saint-Denis en invoquant "la coutume", cette fonction n'est établie qu'au XIIIe siècle après le dépôt à Saint-Denis par saint Louis des deux couronnes de Philippe Auguste et de sa propre couronne de sacre.

    Le trésor réuni autour de la châsse du saint protecteur bénéficie des dons des souverains, et il accumule quatre cent quarante cinq objets rangés dans les "armoires du sacre".

    Ce trésor est dispersé et fondu à la Révolution, toutefois, une centaine d'objets sont épargnés pour être déposés au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale et au Louvre.

    Aujourd'hui, Saint-Denis possède les insignes de la royauté reconstitués pour les funérailles de Louis XVIII en 1824.

    La vitrine de ces ornements restaurés présente le grand manteau de catafalque en velours de soie violet orné de trois cent soixante dix fleurs de lis d'or, le heaume et son "timbre", petite couronne royale, les éperons et les gantelets d'or, les copies du sceptre d'or de Charles V et de l'épée dite de Charlemagne, la main de justice et les deux couronnes du roi et de la reine.

      

    la BASILIQUE de St DENIS, JOYAU ROYAL de notre HISTOIRE.

     

     

    sources : lien http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/la-basilique-de-saint-denis-necropole-royale/

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  • Léon Blum
    9 septembre 1872 à Paris - 30 mars 1950 à Jouy-en-Josas

      

    Léon Blum, issu d'une riche famille israélite, entre à l'École normale supérieure mais choisit ensuite de s'orienter vers le droit. Il participe aux côtés de Jean Jaurès à la fondation de L'Humanité. Il fait sacandale aussi avec un livre, Du mariage (1907), dans lequel il prône pour les femmes comme pour les hommes l'expérimentation sexuelle avant le mariage.

    Brillant intellectuel, élu député de la Seine en 1919, Léon Blum prend la tête du parti socialiste (SFIO) après le congrès de Tours (1920). En 1936, il amène le Front populaire à la victoire aux élections législatives et devient président du Conseil. Il est contraint à la démission le 21 juin 1937.

    Le 10 juillet 1940, il se range parmi les 80 députés qui refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il est interné par le régime de Vichy, jugé à Riom pour sa supposée responsabilité dans la défaite de 1940 et livré aux Allemands. À la Libération, il dirige brièvement le gouvernement, pendant un mois, avant l'entrée en fonctions du président Vincent Auriol.

      
      
      
      
      
     

    Le 3 mai 1936 a lieu en France le deuxième tour des élections législatives. Le scrutin donne la majorité à une coalition de gauche, le Front populaire, conduite par un chef charismatique, le socialiste Léon Blum (64 ans).

     
    Une victoire longtemps attendue
     

    Le Front populaire est une alliance électorale conclue deux ans plus tôt par les trois grands partis de gauche : le parti communiste de Maurice Thorez, le parti socialiste de Léon Blum et, plus près du centre, le parti radical-socialiste d'Édouard Daladier. Sa victoire soulève dans les classes populaires un espoir d'autant plus grand que le pays est tétanisé depuis plusieurs années déjà par la crise économique dérivée du krach de Wall Street de 1929.

     

    À peine le gouvernement est-il installé que se multiplient dans tout le pays les grèves et les occupations d'usines, de chantiers et de magasins, dans l'espoir d'un renversement du système capitaliste.

     

    Ces grèves sur le tas gagnent très vite l'ensemble du secteur privé. Au total 2 millions de grévistes. Fait notable : elles se déroulent de manière pacifique et dans l'allégresse et la joie. Chacun croit à l'imminence d'une nouvelle révolution, qui pour s'en réjouir, qui pour s'en alarmer.

     

     
    Réformes tambour battant
     

    Le gouvernement restaure la paix sociale en signant avec les représentants patronaux et syndicaux les accords Matignon dans la nuit du 7 au 8 juin 1936 (l'hôtel Matignon est la résidence du président du Conseil).

     

      

    Les accords prévoient des augmentations de salaires, l'élection de délégués ouvriers dans les usines, l'établissement de contrats collectifs et non plus individuels... Le travail reprend peu à peu dans les entreprises.

     

    Léon Blum mène tambour battant des réformes sociales spectaculaires : congés payés (8 juin 1936) et semaine de 40 heures (12 juin 1936) pour tous les salariés.

     

    Il réforme l'organisation de la Banque de France (24 juillet 1936). Il nationalise aussi les principales usines d'armement (11 août 1936) et crée un Office interprofessionnel du Blé (15 août 1936) pour maîtriser le cours des céréales. Le 31 décembre 1936, Léon Blum prend le temps de savourer l'oeuvre accomplie : «Il est revenu un espoir, un goût du travail, un goût de la vie».

     
    Orages en vue
     

    Malheureusement, le chômage ne s'améliore pas. La limitation à 40 heures de la durée hebdomadaire du travail (au lieu de 48 ou davantage) se solde par une relance du chômage comme l'a montré l'économiste Alfred Sauvy (Histoire économique de la France entre les deux guerres).

     

    Léon Blum procède à une dévaluation du franc, qui donne un peu d'air à l'économie mais vient trop tard. Le 13 février 1937, dans une allocution radiodiffusée, il se résigne à annoncer une «pause sociale»... Les atermoiements du gouvernement face à la guerre civile espagnole achèvent de le discréditer et, dès le 21 juin 1937, le leader socialiste doit remettre sa démission.

     
    La fin des illusions
     

    Léon Blum est remplacé à la tête du gouvernement par le radical-socialiste Camille Chautemps. Celui-ci donne du mou à la législation sur la semaine de 40 heures en facilitant les heures supplémentaires.

     

    Il poursuit par ailleurs les réformes en regroupant les compagnies privées de chemin de fer, gravement déficitaires, dans un monopole public, la SNCF. Mais communistes et socialistes réclament l'application intégrale du programme du Front populaire et provoquent sa démission.

     

    Léon Blum revient à la tête d'un gouvernement d'union nationale le 13 mars 1938 à un moment d'extrême tension internationale : la veille même, Hitler a annexé l'Autriche à l'Allemagne (l'Anschluss) !

     

    Il remet sa démission moins d'un mois plus tard et le radical-socialiste Édouard Daladier accède à la Présidence du Conseil. Il lui reviendra de signer les détestables accords de Munich puis de déclarer la guerre à l'Allemagne.

     

     

     

     

     

    N.B.   Dans son ouvrage le choix de la défaite, (Ed. Armand Colin, 2006, p354-375) l'historienne citoyenne de gauche Annie Lacroix-Riz (ex-ENS, agrégée d'histoire, professeur à l'Université Paris 7) démolit "le mythe des déchirements pro-républicains de Blum" à propos de la guerre d'Espagne. Elle analyse son attitude "entre aveuglement affecté, duplicité et complaisance".

    A partir de documents allemands, elle montre que Blum voulait :

    1- empêcher les Brigades Internationales de franchir les Pyrénées;

    2- obtenir un "accord amical avec l'Italie comme avec l'Allemagne" ;

    3- étouffer l'émotion populaire née après le bombardement de Guernica.

    Lors du procès de Riom, Blum sera accusé d'être un des responsables de la défaite de 1940. Les militaires et le Maréchal Pétain cherchaient à dégager leur responsabilité, et à en charger Blum et Daladier. Les communistes étaient en accord avec Pétain, et lui proposèrent de témoigner à charge (Voir Billoux, juste au-dessus).

    Avant son décès en 195O, il dénonça le risque du RPF (parti gaulliste) pour la démocratie.

    Aujourd'hui, tous les anti-communautaristes (de droite comme de gauche) se réclament du gaullisme historique et de la Constitution de 1958.


    SOURCES : " la bête immonde" liste des collaborateurs socialistes sous l'occupation.

    http://www.contreculture.org/AT_bete_immonde.html

     

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    Philippe Pétain
    24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais, France) - 23 juillet 1951 à Port-Joinville (île d'Yeu, France)

    Le futur vainqueur de Verdun est issu d'une famille de paysans honnêtes et pieux. Officier républicain, indifférent à la religion, il s'attire des inimitiés à l'École de Guerre en raison de son opposition aux théories alors en vogue, qui prônent l'offensive à outrance.

    Pendant la Grande Guerre, sa nomination en février 1916 à la tête de la 2e armée avec mission de défendre Verdun lui ouvre les portes de la célébrité. En novembre 1918, il éclate en sanglots quand le généralissime Foch lui interdit de poursuivre l'offensive jusqu'à Berlin. Le 8 décembre 1918, il n'en reçoit pas moins son bâton de maréchal.

    En juillet 1940, la France ayant été envahie par l'armée allemande, le Maréchal, doté des pleins pouvoirs par la Chambre des députés, met sa popularité au service de la collaboration avec l'occupant. Il croit ce faisant servir les intérêts de la France. Ses compromissions lui valent d'être condamné à mort après la Libération. De Gaulle, chef du gouvernement provisoire, le grâcie en considération de son grand âge et il va finir ses jours en prison.

      

     

    Fils de paysans du Pas-de-Calais, le futur vainqueur de Verdun est confronté à 15 ans à l'horreur de la guerre en secourant les blessés lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

     

    Un officier prometteur

     

    Républicain indifférent à la religion mais aussi bourreau de travail, Pétain est nommé professeur à l'École de guerre en 1888. Son opposition aux théories en vogue de l'offensive à outrance lui valent beaucoup d'inimitiés.

     

    Au terme d'une carrière banale et sans avoir participé aux guerres coloniales, il s'apprête à prendre sa retraite de colonel quand survient la Grande Guerre ! Il est promu général d'armée en octobre 1914 puis nommé en février 1916 à la tête de la 2e armée avec mission de défendre Verdun. C'est le début de la célébrité.

     

    En mai 1917, nommé commandant en chef après la désastreuse offensive de Nivelle, il fait face à un mouvement de mutinerie avec modération et fermeté. L'armée lui doit de conserver sa cohésion dans cette passe difficile. Aussi est-il fait maréchal (une dignité honorifique) en décembre 1918.

     

    De l'honneur à l'infamie

     

    Après la guerre, Pétain, devenu une légende vivante, conserve de multiples activités. En 1925, il part combattre Abd el-Krim, au Maroc. En 1931, il entre à l'Académie française. En 1934, il devient ministre de la Guerre... Son autorité est intacte mais il commence alors à être rattrappé par son âge et manifeste des pertes de mémoire (78 ans).

     

    En 1939, il est envoyé à Madrid comme ambassadeur et se réjouit de cette fin de carrière dorée... jusqu'au 16 mai 1940, quand il reçoit un télégramme lui ordonnant de rentrer à Paris où l'on compte sur lui pour sauver la France confrontée à l'invasion allemande... Doté des pleins pouvoirs par la Chambre des députés, repliée à Vichy, le Maréchal met sa popularité au service de la collaboration avec l'occupant. Il croit ce faisant servir les intérêts de la nation.

     

     

    Il espère préserver les restes de vitalité du pays, saigné à blanc par la précédente guerre, en attendant des jours meilleurs. Mais il est très vite entraîné dans des compromissions de plus en plus douteuses.

     

    Ainsi encourage-t-il la Légion des volontaires français contre le bolchevisme qui combat sur le front soviétique... aux côtés des Allemands. Il ordonne aux troupes françaises d'Afrique du Nord de résister au débarquement anglo-saxon du 8 novembre 1942. Il approuve aussi la création de la Milice, le 30 janvier 1943, et couvre la politique antisémite de son gouvernement.

     

    Après la Libération, ses compromissions lui valent d'être condamné à mort. Grâcié en considération de son grand âge, il va finir ses jours en prison, à l'île d'Yeu, à 95 ans.

     

      
      
      
      
      
      
      
      
     
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    Guillaume le Conquérant "Nous ne nous rendrons jamais !"

     

    vers 1027 à Falaise (Normandie, France) - 7 septembre 1087 à Rouen (Normandie, France)

    Guillaume 1er, duc de Normandie, descend de Rollon, un rude chef viking qui s’est établi au siècle précédent à l’embouchure de la Seine.

    Il est surnommé Guillaume le Bâtard car il naît, comme dans les contes de fées, des amours illégitimes du duc Robert 1er le Magnifique avec la fille d'un tanneur de Falaise, Arlette. Le duc Robert, Viking mal dégrossi, a de nombreuses concubines et encore plus d'enfants mais ses préférés sont Arlette et Guillaume. C'est à celui-ci que revient le duché quand il meurt à Nicée, en Asie mineure, au retour d'un pèlerinage à Jérusalem, le 22 juillet 1035. Guillaume n'a encore que huit ans et ses partisans doivent défendre ses droits les armes à la main.

    Quand son oncle, le roi d’Angleterre Édouard le Confesseur, meurt sans héritier direct le 5 janvier 1066, Guillaume revendique pour lui-même la couronne. Celle-ci lui est contestée par un seigneur anglais, Harold. Guillaume débarque en Angleterre avec ses troupes. Près de la plage, à Hastings, il écrase les troupes de son rival, qui est tué dans la bataille (1066). À Bayeux, en Normandie, la célèbre «tapisserie de la reine Mathilde», du nom de l'épouse de Guillaume, raconte l'histoire de la Conquête sur 70 mètres de long. C'est la première bande dessinée connue.

    Devenu roi d’Angleterre, Guillaume modernise l’administration du pays et offre les seigneuries à ses compagnons d’armes, des Normands parlant français. Pour cette raison, les langues anglaise et française modernes comportent beaucoup de mots communs. Comme tous les rois anglais, l’actuelle reine Elizabeth II descend de Guillaume de Normandie, le Bâtard, aussi surnommé Guillaume le Conquérant.

      Guillaume le Conquérant "Nous ne nous rendrons jamais !"

     

    Le 14 octobre 1066, une petite armée féodale à peine débarquée en Angleterre bat les troupes du roi en titre. La victoire à Hastings du duc de Normandie Guillaume le Bâtard marque la naissance de l'Angleterre moderne.

     

    Le vainqueur descend de Rollon, un chef viking qui s'est établi 150 ans plus tôt à l'embouchure de la Seine.

     

    Guillaume, un bâtard formé à la dure

     

    À la mort du roi anglais Édouard le Confesseur, les seigneurs anglo-saxons élisent Harold pour lui succéder. Mais le duc de Normandie prétend que la couronne d'Angleterre lui a été promise par le défunt roi qui était aussi son oncle. C'est ainsi qu'il débarque sur l'île avec 4 à 6.000 hommes.

     

    Harold arrive à sa rencontre avec une infanterie réputée mais qui sort fourbue d'une bataille contre des Norvégiens.

     

     

    Après un début de combat indécis, les Normands prennent le dessus grâce à leur cavalerie. Harold est blessé à l'oeil par la flèche d'un archer normand. Sa mort entraîne la dispersion de ses troupes et la victoire définitive de Guillaume.

     

    À Bayeux, en Normandie, on peut voir la célèbre tapisserie dite «de la reine Mathilde», du nom de l'épouse de Guillaume. Elle raconte l'histoire de la Conquête sur 70 mètres de long.

     

    Cette tapisserie a été commandée à des artisans saxons par l'évêque de Bayeux, Otton de Conteville, pour orner le choeur de sa cathédrale. C'est la première bande dessinée connue.

     Guillaume le Conquérant "Nous ne nous rendrons jamais !"

    Un réformateur hardi

     

    Guillaume est couronné roi d'Angleterre à l'abbaye de Westminster, à Londres, le jour de Noël 1066. Mathilde est à son tour couronnée deux ans plus tard.

     

    Le souverain modernise l'administration du pays. Il partage aussi entre ses vassaux les seigneuries anglaises, éliminant de la sorte la noblesse issue des précédents envahisseurs, les Angles et les Saxons.

     

    Les Normands introduisent par ailleurs leur langue d'adoption, le français. De là le très grand nombre de mots et de racines que possèdent en commune l'anglais et le français modernes.

     Guillaume le Conquérant "Nous ne nous rendrons jamais !"

      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
                   Guillaume le Conquérant était le fils de Robert le Diable, Duc de Normandie, le 4e descendant de Rollon, et d’une de ses maîtresses nommée Harlotte (Arlette ?, d’où certains imaginent que de là vient le mot harlot – femme de mauvaise vie), fille d’un pelletier de Falaise. Lorsque, de nombreuses années plus tard, il assiégea la ville d’ Alençon, les habitants suspendirent des peaux sur les remparts en criant "Des peaux pour le tanneur !". Guillaume dévasta la ville, mutila et écorcha vifs ses notables. Falaise, par la suite, éleva une statue équestre à Guillaume, statue qu’on inaugura en 1851.

    Un jour que Robert chevauchait la campagne, il aperçut quelques jeunes paysannes qui dansaient et fut tellement touché par les charmes de la susdite Harlotte qu’il la persuada de vivre avec lui, ce qu’elle fit ; dix mois plus tard, elle accoucha de Guillaume.

    Les scribes des monastères relatent que l’enfant, peu de temps après sa naissance, ayant trouvé de la paille sous sa main, en ramassa quelques brins et les tint si fermement qu’on dut s’y mettre à plusieurs pour les lui arracher. Guillaume le Bâtard (il changea plus tard ce nom en celui de Conquérant) naquit en l’an 1027.

    Lorsque Robert fut prêt de partir pour la Terre Sainte, il fit reconnaître Guillaume pour son héritier et le recommanda à Henri II, roi de France, qui eut soin de son éducation et le défendit contre ses sujets rebelles et contre quelques Seigneurs qui avaient des visées sur son Duché.

    Harold, roi saxon d’Angleterre, ayant été poussé par les vents sur le côte française, probablement en 1064, Guillaume le retint prisonnier pour l’échanger contre rançon et fit avec lui un pacte, scellé sur des reliques, pacte selon lequel il deviendrait, lui-même, roi d’Angleterre et Harold, simple comte de la Province de Wessex : c’est l’histoire que raconte la chronique de Bayeux, tapisserie qui a été attribuée à la reine Mathilde, épouse de Guillaume, également fille du comte des Flandres.

    Pour envahir l’Angleterre, les forces d’assaut (Normands, Français, Picards, environ 7000 combattants) se rassemblèrent au cours de l’été 1066 autour de St Valéry sur Somme. Des mercenaires vinrent des Flandres, des Normands, de l’Italie du sud, d’autres d’Espagne : Guillaume avait reçu l’appui total du pape Alexandre II. Les vents, cependant, restaient contraires. Le jour du débarquement fut retardé mais le vin ne manquait pas. On sortit les reliques de St Edmond de l’église de St Valéry : les vents tournèrent. Les vaisseaux purent enfin gagner le point de rendez-vous à la bouche de l’estuaire ; la nuit, le bateau amiral portait une lanterne de forte puissance tout en haut de son mât de flèche.

    Le 28 septembre, Guillaume et sa flotte jetèrent l’ancre dans la baie de Pevensey (Sussex). En débarquant, le Duc s’étala de tout son long : "J’ai pris l’Angleterre entre mes mains", commenta-t-il sobrement. Maintenant, en ce matin du 14 octobre 1066, "on allait pouvoir faire de la bonne besogne !", déclara-t-il à ses troupes en ajoutant : "je ne suis pas venu ici seulement pour prendre mon dû mais pour venger notre nation entière des félonies, des parjures et des trahisons de ces Anglais…".

    La coutume des Normands de se battre avec des arcs longs, inconnus des Anglais, fut très funeste à ces derniers. Leurs propres auteurs rapportent que le gros de leur armée, étant, suivant leur manière, porteurs de hallebardes, se tenait si serré, qu’il ne put être forcé que lorsque les Normands, feignant de fuir, les firent débander et, par là, gagnèrent la bataille qui, bien que misérablement perdue, fut cependant livrée par les autochtones avec la dernière bravoure afin de garantir leur Patrie d’un joug étranger. On trouva le corps de Harold parmi les cadavres ; seule Edithe, la belle au cou de cygne qu’il avait aimée, fut en mesure de l’identifier. Guillaume marcha sur Londres à grandes journées, obligeant les habitants de cette ville à lui envoyer des émissaires pour lui en apporter, tête basse, les clés.

    Aldred, le grand archevêque de York, couronna Guillaume, qui était très pieux, à l’Abbaye de Westminster le jour de Noël de l’an 1066. (La duchesse Mathilde fut couronnée le dimanche de la Pentecôte de l’an 1068).

    Toute l’Angleterre ne se soumit pourtant pas à Guillaume. Les villageois de Romney tuèrent une bande de chevaliers normands. York et Oxford résistaient encore mais il en punit les habitants avec une telle sévérité que même les plus obstinés s’en effrayèrent. La désolation s’étendit d’une côte à l’autre. En l’an 1075, une sérieuse révolte éclata dans les Midlands et dans l’East-Anglia, et l’un des capitaines saxons rescapés du massacre, Waltheof, rejoignit les rangs des rebelles ; mais la population saxonne prit le partie du Conquérant contre le chaos : c’était à celui qui , le premier, rendrait hommage à Guillaume et ils venaient en foule "comme des mouches s’assemblant sur un plaie" : il vaut mieux vivre à genoux que mourir debout !

    Tout d’abord, Guillaume traita les Anglais avec beaucoup de douceur et confirma leurs lois et leurs privilèges. Mais lorsqu’il vit que chaque année ils ourdissaient de nouveaux complots pour le détrôner, il changea de conduite, il punit les mutins impitoyablement, les déposséda de leurs terres qu’il distribua aux Normands ou aux Anglais qui lui avaient été fidèles. Il priva la Nation de ses privilèges, abolit ses lois et établit en leur place celles des Normands. Il se saisit des trésors des monastères, sous prétexte que les rebelles y avaient caché leurs biens les plus précieux, écarta les Anglais de tous les postes honorables et lucratifs et mit un impôt sur les terres, semblable, à celui du Danegelt, qu’Edouard avait aboli, taxe rappelant aux Anglais les maux qu’ils avaient autrefois endurés sous une dominations étrangère.

    Par la suite, il leur défendit de chasser (quiconque tuera cerf, biche ou sanglier se verra arracher les yeux) ou d’abattre des arbres dans ses forêts sans une permission expresse de sa part. Il voulut que la langue normande fût seule en usage dans le barreau et qu’on l’enseignât dans les écoles. En un mot, il traita l’Angleterre en pays de conquête et jamais monarque ne fut plus despotique que lui.

    Guillaume combattit également les Gallois qu’il défit lors de plusieurs combats, et Malcolm, roi des Ecossais, qu’il obligea à lui faire hommage pour tout le royaume d’Ecosse. Il déclara la guerre au duc de Bretagne, et mieux encore, il franchit la frontière de France à la tête d’une puissante armée, assiégea, prit et pilla Mantes puis mit le feu à la ville ; mais cette action lui coûta la vie. Il s’approcha des flammes de si près que la violence du brasier, s’ajoutant à la chaleur de la saison, lui donna la fièvre ; cela en plus d’une blessure qu’il avait reçue au ventre, fit qu’on dût le transporter dans une litière jusqu’au prieuré de St-Gervais à Rouen où il trépassa le 9 septembre 1087. L’Evêque d’Evreux l’enterra dans l’abbaye St Etienne de Caen.

    L’Angleterre venait de subir la défaite la plus catastrophique et la plus humiliante de son histoire, une débâcle dont l’empreinte ne s’effaça pas en dépit des heurs de batailles à venir. La seule culture fut la culture française (Gurth et Wamba dans l’Ivanhoe de Walter Scott en attestent). Les notables saxons envoyèrent leurs fils faire leurs études dans les monastères de France. Les conquérant épousèrent, par la suite, les autochtones du sexe opposé. Ceci marque la soumission totale de l’Angleterre. Les échanges d’ordre intellectuel ou social des deux côté de la Manche prirent nouvelle tournure, car il vaut mieux vivre à genoux que mourir debout !

      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
     
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  • Le soir du mercredi 17 août 1661, Nicolas Fouquet (46 ans) étale sa munificence à l'occasion d'une fête somptueuse organisée par son talentueux maître d'hôtel François Vatel.

    Le puissant surintendant général des Finances a invité le roi et la Cour en son château de Vaux, au sud-est de Paris (aujourd'hui Vaux-le-Vicomte).

    Fabienne Manière.

    Le roi blessé dans son orgueil

    Le jeune Louis XIV (23 ans) arrive à six heures du soir en compagnie de sa mère, la reine Anne d'Autriche, et de quelque six cents courtisans. La reine Marie-Thérèse, enceinte, n'a pu se joindre à la fête mais le roi se console avec sa jeune maîtresse, la douce Mademoiselle de La Vallière. Parmi les autres absents de marque, on peut noter le ministre Colbert, soucieux de se démarquer de son ennemi intime, Fouquet.

    Le roi a l'humeur maussade. Depuis la mort de Mazarin, quelques mois plus tôt, il a pris le parti de diriger en personne le gouvernement et attend de tous ses ministres et conseillers qu'ils lui soient loyaux. Ce n'est pas précisément le cas de Fouquet, qui abuse de sa position d'héritier présomptif de Mazarin et continue de s'enrichir en cachette du souverain.

    L'invitation à Vaux apparaît dans ce contexte d'une extrême maladresse...

    Une nuit féerique

    Le décorateur du surintendant, Le Brun, fait les honneurs du château. Il montre les allégories, écureuils et soleil, qui désignent le surintendant lui-même, que tout le monde ici appelle «Monseigneur». Le roi apprécie modérément cet étalage de vanité !

    Ensuite, les invités sont répartis dans différentes pièces du château pour consommer un ambigu. Le terme désigne un buffet sur lequel sont présentés simultanément tous les plats, du salé au sucré. Toute la cour est servie dans de très luxueux couverts en vermeil (un luxe inaccessible au roi lui-même !).

    Après la collation, les «deux Baptiste» Molière et Lully donnent dans les jardins une comédie-ballet, la première du genre, Les Fâcheux. Pendant les intermèdes, des elfes sortent de derrière les ifs et servent gâteries et diamants aux dames.

    En retournant vers le château, le roi et la cour sont éblouis par un feu d'artifice au-dessus de l'édifice. Selon une source incertaine, une loterie aurait eu lieu ensuite avec distribution de diamants et d'armes.

    D'après les compte-rendus du temps, pas forcément objectifs, le roi et la Cour seraient repartis comblés, à deux heures du matin, «la bonne chère ayant été accompagnée du divertissement d'un fort agréable ballet, de la comédie et d'une infinité de feux d'artifice dans les jardins de cette belle et charmante maison, de manière que ce superbe régal se trouva assorti de tout ce qui peut se souhaiter dans les plus délicieux,... » (La Gazette).

    Quant à Jean de La Fontaine, il rapporte à son ami M. de Maucroix, dans une lettre du 22 août : «Tout combattit à Vaux pour le plaisir du roi, La musique, les eaux, les lustres, les étoiles.»

    Pourtant, le sort ultérieur de Nicolas Fouquet accrédite l'idée que le roi s'est senti humilié et aurait même regagné son château de Fontainebleau sans attendre la fin de la fête. L'historien François Bluche indique qu'il aurait songé à faire arrêter sur le champ le surintendant mais en aurait été dissuadé par sa mère Anne d'Autriche, qui ne voulait pas enfreindre les règles de l'hospitalité (*). Où que soit la vérité, il est vraisemblable que cet étalage de luxe a renforcé la détermination de Louis XIV d'abattre son trop puissant surintendant.

      

      

    SOURCES : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16610817

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  • Le Corps des Volontaires Françaises et le Groupe Rochambeau

     

    http://vivelaresistance.unblog.fr/files/2008/12/raymondebrindjonc.jpg

      

    Cet article aborde la question de l’engagement des femmes dans l’Armée française pendant la Deuxième Guerre Mondiale grâce aux traces écrites qu’elles ont laissés. Dès 1940, plusieurs centaines de femmes rejoignent les rangs des FFL à Londres, mais aussi en Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie). Elles s’engagent dans les trois corps d’Armée et sont présentes dans la plupart des services. Souvent dénigrées par les hommes, sous-estimées aussi, ces femmes accomplissent pourtant des tâches essentielles entre 1940 et 1945. Cet engagement moral, physique et souvent idéologique dans l’Armée de la Libération, devient pour la plupart d’entre elles un tournant définitif dans leur vie. Nombreuses sont celles qui ont éprouvé le besoin de raconter cette période si « particulière » de leur vie. La lecture des témoignages et des souvenirs permet de comprendre quand et comment s’est déroulé leur engagement. Car, contrairement aux idées reçues, elles n’étaient pas toutes dans les transmissions ou dans les services de santé. Elles n’étaient pas non plus « que » des AFAT (Auxiliaires féminines de l’Armée de Terre). Grâce à un panel d’autobiographies et de souvenirs de guerre, les points abordés ici seront donc ceux du contexte et des motivations de l’engagement, des postes occupés par ces femmes, ainsi que du regard que les libérateurs ont porté sur elles pendant mais surtout après la Libération. (Photographie de Raymonde Jeanmougin , une Rochambelle).

     

    Des femmes dans la France combattante pendant la Deuxième Guerre mondiale :

    Le Corps des Volontaires Françaises et le Groupe Rochambeau

      

    Élodie Jauneau

    L'intégralité de cet article est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous

    http://genrehistoire.revues.org/index373.html

      English

    Cet article aborde la question de l’engagement des femmes dans l’Armée française pendant la Deuxième Guerre Mondiale grâce aux traces écrites qu’elles ont laissés.Dès 1940, plusieurs centaines de femmes rejoignent les rangs des FFL à Londres, mais aussi en Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie). Elles s’engagent dans les trois corps d’Armée et sont présentes dans la plupart des services. Souvent dénigrées par les hommes, sous-estimées aussi, ces femmes accomplissent pourtant des tâches essentielles entre 1940 et 1945. Cet engagement moral, physique et souvent idéologique dans l’Armée de la Libération, devient pour la plupart d’entre elles un tournant définitif dans leur vie. Nombreuses sont celles qui ont éprouvé le besoin de raconter cette période si « particulière » de leur vie.

      

    La lecture des témoignages et des souvenirs permet de comprendre quand et comment s’est déroulé leur engagement. Car, contrairement aux idées reçues, elles n’étaient pas toutes dans les transmissions ou dans les services de santé. Elles n’étaient pas non plus « que » des AFAT (Auxiliaires féminines de l’Armée de Terre). Grâce à un panel d’autobiographies et de souvenirs de guerre, les points abordés ici seront donc ceux du contexte et des motivations de l’engagement, des postes occupés par ces femmes, ainsi que du regard que les libérateurs ont porté sur elles pendant mais surtout après la Libération.

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    Texte intégral

     
    • Du nom de Joseph Paul-Boncour, initiateur et rapporteur de la loi.1
    • Loi du 11 juillet 1938 « portant sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre 2(...)

    1Dès 1940 à Londres, après la défaite française, la Résistance extérieure s’organise et les premières femmes répondent présentes à l’appel du 18 juin du Général de Gaulle. L’armée de la Libération se met en place et compte très rapidement des femmes dans ses rangs. C’est une première dans l’histoire militaire française : ces femmes signent un engagement militaire au même titre que les hommes et décident alors de servir leur pays, mission jusqu’alors réservée au sexe masculin. Cet engagement est le résultat de la loi dite « Paul-Boncour »1 du 11 juillet 1938 sur l’organisation de la nation en temps de guerre, qui envisage pour la première fois de faire appel à toute personne en âge de combattre, indépendamment de son sexe2. Même si pendant la Première Guerre Mondiale, des femmes avaient déjà porté l’uniforme militaire, elles étaient en fait, le plus souvent, infirmières civiles. En 1939, elles sont six mille six cents à s’engager dans l’Armée Française, en vertu de la loi du 11 juillet 1938. Elles sont alors majoritairement ambulancières et/ou servent dans les Sections Sanitaires Automobiles (SSA). Une autre grande nouveauté est d’avoir confié le commandement de toutes ces sections à des femmes. En 1940, après la défaite française, les SSA sont dissoutes et immédiatement après l’appel du Général de Gaulle, les FFL s’organisent et doivent, contre toute attente, faire face à une mobilisation féminine sans précédent, qui répond à un engagement volontaire et non à un appel à mobilisation.

    • Tous les ouvrages sur les FFL donnent ce chiffre, sans distinction hommes-femmes.3

    2Réfléchir sur les femmes engagées dans la France combattante revient donc à mettre en lumière des soldates à part entière puisque les FFL, bien que constituées dans un contexte exceptionnel, répondent à une organisation militaire traditionnelle, de même que l’ensemble des armées de Libération fondées hors de la métropole. Les FFL sont créées à Londres par le Général de Gaulle, reconnu chef des Français Libres par Churchill le 28 juin 1940. L’enrôlement dans les FFL s’effectue donc d’abord à Londres dès l’été 1940. Fin juillet, on compte environ sept mille hommes dans les FFL3. Ce n’est qu’après les premiers combats contre l’ennemi que d’autres unités combattantes pour une France libre se mettent en place en Afrique ou dans les DOM-TOM.

    3Même si la plupart des ouvrages traitant de la Résistance française accorde depuis quelques années une large place aux femmes, au chapitre des FFL et de la résistance extérieure, elles sont – à de rares exceptions près – absentes. Quant aux ouvrages exclusivement consacrés aux femmes dans la Résistance, c’est la Résistance intérieure (réseaux ou Forces Françaises de l’Intérieur par exemple) qui domine tandis que les FFL et la résistance extérieure ne sont jamais abordées.

    4Il y a au sein de ces unités, des femmes venues de tous les horizons. Cet article s’intéresse particulièrement à deux groupes, exclusivement féminins : le Corps des Volontaires Françaises (CVF) et le Groupe Rochambeau. Le CVF répond à l’engagement des femmes à Londres dès 1940 et est intégré par décret le 16 décembre 1941 aux FFL. Quant au Groupe Rochambeau, il est créé en 1943 à New York et immédiatement rattaché, non sans quelques difficultés, à la 2e Division Blindée (2e DB).

    • Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT), 7 P 73-1 : Note du Général d’Armée de Lattre de Tas4(...)

    5La quasi-totalité des travaux consacrés aux forces françaises de l’extérieur ne traite que des militaires masculins et porte sur l’ensemble des formations, divisions et opérations menées par l’ensemble de ces forces sans faire de distinction hommes-femmes. Les femmes étant, pour la plupart, reléguées aux tâches administratives, ne méritent donc apparemment pas qu’on les mentionne. Pourtant, même qualifiées de subalternes voire ingrates4, les tâches que les femmes effectuent sont indispensables au bon déroulement des opérations.

    6Cet engagement vécu par certains comme une invasion du féminin, place donc les femmes en position de pionnières d’une féminisation « subie » de l’Armée Française. Cette féminisation de la première heure sera envisagée sous deux angles : l’engagement en tant que tel et les questions qu’il pose à une institution fondamentalement masculine.

    L’engagement

    Les Françaises à Londres

    7La loi du 11 juillet 1938 est un tournant historique pour l’intégration des femmes dans l’Armée Française car elle envisage une mobilisation de toute la population en cas de conflit « sans distinction d’âge ni de sexe »5. Cette loi, en projet depuis 1927, s’inscrit à la fois dans le contexte de la marche à la guerre mais aussi dans celui de la lutte des femmes pour l’obtention du droit de vote et l’égalité totale avec les hommes. Et l’accès aux armes et au droit de servir comme un homme sont au cœur des revendications de nombreuses féministes. Ainsi, dès 1932, Madeleine Pelletier, s’inspirant du projet de loi de 1927, imagine dans son roman Une Vie nouvelle, des femmes engagées dans le service armé de la nation6. Dans le roman, ces femmes déjà électrices et éligibles, payent aussi, en toute logique, l’impôt du sang : « Un projet déjà ancien sur la mobilisation générale de tout le pays avait été adopté. […] Parmi les femmes, une élite vigoureuse était versée dans le service armé. Depuis longtemps les femmes jouissaient de leurs droits politiques et on avait décidé qu’elles devaient comme les hommes l’impôt du sang »7.

    • Loi du 11 juillet 1938, .5op. cit
    • Madeleine PELLETIER, , Paris, E. Figuière, 1932, 247 p.6Une vie nouvelle
    • , p. 100.7Ibid.
    • Janine BOULANGER-HOCTIN, entretien réalisé en 2005.8

    8Après le 18 juin 1940, quelques femmes quittent la France pour Londres. D’autres, résidant déjà en Angleterre, s’organisent et rejoignent la capitale anglaise8. Certaines, comme Hélène Terré (future commandante des Françaises à Londres) appartiennent déjà aux SSA avant la défaite et décident de continuer à servir leur pays. Ces femmes sont donc d’abord originaires de France et d’Angleterre mais, à partir du débarquement allié du 8 novembre 1942, les engagements féminins s’étendent à l’Afrique du Nord, à Haïti, à la Nouvelle Calédonie, à l’Amérique du Nord et du Sud, et aux colonies au fil de leur libération par les Alliés et les FFL. A titre comparatif, l’armée britannique compte déjà dans ses rangs, en 1940, trente cinq mille femmes des Auxiliary Territorial Service (ATS) qui jouent d’ailleurs un rôle considérable et influent dans la création des premières unités féminines françaises. En effet, faute de moyens et d’organisation, l’instruction des Françaises Libres se fait alors à l’école des ATS, et les Françaises revêtent les uniformes des soldates britanniques en attendant que la France Libre puisse leur en fournir. Seuls les insignes permettent de distinguer les ATS des VF.

    • Luc CAPDEVILA, « La mobilisation des femmes dans la France combattante (1940-1945) », 9CLIO, « Le g(...)
    • Décret n° 74 du 16 décembre 1941 "portant organisation du Corps des volontaires françaises »,10(...)

    9Le 7 novembre 1940, à Londres, est fondée la première unité militaire du « Corps féminin des Volontaires Françaises » plus souvent appelé « Corps féminin des FFL », dirigé par l’ancienne championne de tennis Simone Mathieu puis par Hélène Terré. A l’origine composée de vingt-six femmes, cette formation répond au patriotisme de quelques femmes souhaitant œuvrer pour la libération de la France aux côtés de l’Angleterre. Désireux d’unir toutes les volontés autour de son combat, de Gaulle, bien que réticent, autorise la création de cette unité féminine des FFL et évite ainsi à ces volontaires d’être tentées de s’engager dans les ATS britanniques9. Cette concrétisation s’obtient aux termes d’une lutte de pouvoir et d’intérêts avec Churchill, hostile à la création d’une deuxième armée féminine sur le territoire anglais. Ce n’est qu’à partir de 1940 que les appels à la Résistance française lancés depuis Londres commencent à considérer que les femmes, au même titre que les hommes, ont un rôle à jouer. Institutionnalisé le 16 décembre 1941, le Corps Féminin prend le nom de « Corps des Volontaires Françaises » (CVF) par un décret stipulant que ce corps est une « formation militaire auxiliaire féminine »10. L’objectif du CVF est de remplacer tous les hommes aptes au combat par des femmes dans des emplois qu’elles peuvent exercer… sans « dénaturer » le sexe féminin. LA femme combattante n’existe pas encore… Si la loi Paul-Boncour a ouvert les portes de l’armée aux femmes, elle ne leur donne pas pour autant accès à la sphère du combat et au maniement des armes qui restent l’apanage des hommes.

    • Jeanne BOHEC, , Paris, Editions du Sextant, 2004 (1 éd. 1975), 28511La plastiqueuse à bicycletteère(...)
    • Section Française du SOE (Special Operation Executive). Le BCRA est dirigé par André Dewavrin, fut12(...)
    • Sonia VAGLIANO-ELOY, . , Paris, Plon, 1982, 262 p. et Tereska 13Les Demoiselles de Gaulle1939-1945To(...)
    • Eliane BRAULT, . Paris, Pierre Horay, 1954, 237 p.14L’épopée des AFAT
    • Sonia VAGLIANO-ELOY, 15Les Demoiselles… Op. cit.

    10De nombreuses Volontaires Féminines ont témoigné de leur expérience dans la France Libre. C’est le cas de Jeanne Bohec11, chimiste de formation, œuvrant pour le Bureau Central de Renseignement et d’Action12 (BCRA), qui est très rapidement parachutée en Bretagne où elle prend la tête d’un groupe qu’elle forme au maniement des explosifs. C’est aussi celui de Tereska Torrès13, Française à Londres pendant ses études qui, face à la débâcle française outre Manche, décide de rejoindre les FFL en s’engageant dès 1940, à l’âge de dix-neuf ans. D’autres, comme Sonia Vagliano-Eloy ou Eliane Brault14, profitent de leur expérience personnelle en tant que Volontaire Féminine pour raconter « l’épopée » des « Demoiselles de Gaulle »15.

    11Tandis que le CVF se met en place au Quartier Général des FFL à Londres, un projet féminin d’une toute autre nature prend forme outre-Atlantique.

    Le Groupe Rochambeau

    12En 1943, une riche Américaine, Florence Conrad, acquiert dix ambulances Dodge avec le soutien de puissantes ligues féminines et crée le Groupe Rochambeau16. A New York, elle recrute quatorze femmes dont Suzanne Torrès (future épouse Massu) qui avait déjà servi dans les SSA. Florence Conrad s’attribue le grade de commandant et nomme Suzanne Torrès lieutenant. Ces femmes débarquent à Casablanca la même année dans le but de rallier la 2e DB stationnée dans la région. Elles contraignent le Général Koenig à contacter le Général Leclerc pour se faire admettre au sein de la 2e DB17. Leclerc, plus que sceptique, croit d’abord à une plaisanterie de la part de Koenig. Il lui semble inconcevable d’enrôler des femmes dans une division blindée et s’il accepte volontiers les ambulances, il refuse d’incorporer leurs conductrices. Il exige donc de voir ces femmes à l’exercice afin de vérifier qu’elles sont aptes à la tâche qu’elles prétendent accomplir. Somme toute, séduit par les ambulances, il finit par accepter ces femmes, mais uniquement jusqu’à Paris.

    • Du nom du maréchal de France qui commandait l’armée de Louis XVI pendant la guerre d’indépendance16(...)
    • Nommé maréchal à titre posthume, c’est son grade de militaire en activité qui sera donc utilisé ic17(...)
    • Suzanne MASSU, , Paris, Grasset, 1969, p. 57 et 85.18Quand j’étais Rochambelle

    13Après cette première victoire, Suzanne Torrès recrute massivement des volontaires en Afrique du Nord. C’est ainsi que trente-six femmes intègrent une prestigieuse division de quinze mille hommes. Mais cette intégration est extrêmement difficile à cause de la méfiance et de la réticence que ces femmes suscitent18, malgré un emploi pourtant traditionnellement féminin. Finalement, ce n’est pas tant la nature du métier qui pose problème ici mais bien le fait qu’elles pénètrent la sphère masculine du combat, du feu et de la violence, jugée contraire à la « nature » féminine. Avant tout ambulancières, celles que les hommes de la 2e DB surnomment « les Rochambelles » s’improvisent rapidement infirmières en mettant à profit la formation qu’elles ont reçue à New York.

    • Rosette PESCHAUD, « Les Rochambelles », Mechtild GILZMER, Christine LEVISSE-TOUZE et Stefan MAR19in(...)

    14Elles sont affectées au 13e Bataillon Médical (BM), celui qui manifeste le plus de réticence à leur égard en les décourageant constamment. Rosette Peschaud, recrutée au Maroc se souvient : « Il nous a fallu faire la preuve que le courage d’une femme pouvait égaler celui d’un homme »19. Les Rochambelles, comme toutes les infirmières et ambulancières de toutes les unités des armées de Libération, sont les femmes les plus exposées au feu puisqu’elles sont toujours en première ligne, au plus près des blessés.

    • .20Ibid

    15Elles quittent l’Afrique du Nord le 11 avril 1944 pour l’Angleterre. C’est là qu’elles se perfectionnent au métier de conductrice et de soldat : mécanique, marche au pas, respect de la hiérarchie, formation aux premiers secours dispensée par des ATS20. Enfin, elles débarquent en juin 1944 à Utah Beach. A l’arrivée à Paris, Leclerc, prenant conscience du fait que leur présence est indispensable, les garde pour le reste de la campagne vers l’Allemagne.

    • Suzanne TORRES, , Paris, Grasset, 1969, 255 p., Edith VEZY, 21Quand j’étais Rochambelle« Gargamelle(...)
    • Marie-Gabrielle COPIN-BARRIER, , Paris, L’Harmattan, 2001, 222Marguerite ou la vie d’une Rochambelle(...)

    16A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, elles sont soixante-cinq. Elles sont cinq à avoir laissé une trace écrite de leur aventure au sein de la 2e DB : Suzanne Torrès, Edith Vézy, Zizon Bervialle, Jacqueline Fournier et Rosette Peschaud21. Enfin, Marguerite Marchandeau est l’héroïne d’une biographie romancée dont l’auteure n’est autre que sa petite-nièce22.

    Modalités et motivations de l’engagement

    17Ces femmes s’engagent avant tout par patriotisme et par idéologie, parvenant souvent à motiver quelques-unes de leurs amies. La majorité des femmes qui s’engagent n’ont – aux premières heures de la guerre – aucune vocation militaire et n’envisagent quasiment jamais de faire carrière dans l’armée. De toute façon, leurs contrats d’engagement ne leur permettent pas d’envisager l’armée comme une carrière sur le long terme puisque toutes sont enrôlées « pour la durée de la guerre » plus quelques mois (entre trois et six mois selon les cas). La fin de la Deuxième Guerre mondiale s’annonce donc comme synonyme d’un retour, sinon au foyer, tout au moins à une sphère professionnelle conforme à leur sexe. Pour beaucoup, c’est le contexte particulier de l’Occupation et de la défaite de 1940 qui a éveillé en elles un patriotisme ardent qu’elles ne soupçonnaient pas. En tant que membres d’une armée non reconnue par l’Etat Français, elles risquent les mêmes sanctions que les hommes, à savoir la peine de mort par contumace ainsi que la confiscation de leurs biens en France et la perte de la nationalité française. Et, si elles sont capturées, elles peuvent être fusillées au même titre que les francs-tireurs.

    • Madeleine BOUE-LAHORGUE, entretien du 27 mars 2006.23
    • Citée par Rosette PESCHAUD, « Les Rochambelles », ., p. 197.24op. cit
    • Témoignage de Rosette PESCHAUD Dominique TORRES, , 18 juin 2000, Franc25inElles ont suivi De Gaulle(...)
    • Madeleine PELLETIER, , ., p. 100.26Une vie nouvelleop. cit
    • SHAT 7 P 73 : archives de la guerre. Vichy – Londres – Alger – Paris. 1940-1946 : Organisation des27(...)
    • Témoignage de Tereska TORRES Dominique TORRES, , 18 juin 2000, France28inElles ont suivi De Gaulle(...)
    • Témoignage de Claire . Sans doute s’agit-il de Claire Chicoteau, amie de Tereska Torrès, ma29inibid(...)

    18Leurs origines sociales sont tout aussi diverses que leurs origines géographiques. Elles sont étudiantes comme Tereska Torrès ou Sonia Eloy, infirmières ou secrétaires de formation, sportives de haut niveau comme Simone Mathieu, médecins comme Suzanne Vallon ou Louise-Marie Lemanissier, qui est l’une des premières femmes médecins à être immédiatement engagée dans l’Armée Française à titre militaire. Parmi elles se rencontrent aussi des scientifiques comme Jeanne Bohec ou des artistes comme Joséphine Baker. D’autres encore sont pilotes, d’abord dans le civil puis au service de l’Armée, comme Maryse Hiltz, Maryse Bastié ou Margot Duhalde ; assistantes sociales ou femmes de militaires comme Marguerite Catroux (épouse du Général Georges Catroux). Enfin, certaines comme Madeleine Boue Lahorgue23 ou Michèle Mirande-Cambards24 sont d’abord engagées dans les FFI avant d’intégrer les FFL. Leurs parents sont militaires, artistes, de profession libérale ou encore commerçants. Lorsqu’elles s’engagent, toutes sont célibataires ou veuves, et pour les plus jeunes, l’engagement est impossible sans accord parental25. Leur place au sein de l’Armée reste celle que la société veut bien leur accorder. Les Volontaires Féminines occupent donc des postes conformes à leur sexe. Quant aux Rochambelles, bien qu’au contact du danger et souvent de l’ennemi, elles ne sont jamais armées car l’accès au prestige du maniement des armes demeure exclusivement masculin. Paradoxalement, les Volontaires Féminines à Londres suivent un stage d’entraînement au tir au cours de leur formation alors qu’elles occupent majoritairement des emplois administratifs… Pendant des années, ces tâches jugées secondaires, subalternes ou ingrates ont relégué toutes ces femmes au second plan de l’Histoire des combattants de la Deuxième Guerre Mondiale. Faut-il donc être armée pour mener un combat ? Toutes ces femmes répondent aujourd’hui que l’arme ne fait pas le combattant et toutes mettent en avant leur patriotisme comme arme. Néanmoins, dans la panoplie du soldat, l’arme occupe une place de choix et l’accès des femmes aux fonctions armées n’interviendra que très progressivement dans le dernier quart du XXe siècle… en temps de paix. Les femmes en armes combattant comme des hommes mises en scène par Madeleine Pelletier relèvent davantage du fantasme et de l’imaginaire. Elle envoie ses héroïnes se battre au nom d’une lutte féministe contre la « nature féminine » toujours présente dans le roman : « Néanmoins, par un reste de préjugé, on n’en envoyait au combat qu’une faible proportion ; on disait qu’il ne fallait pas tarir la race en envoyant les femmes se faire tuer. La plupart était dans les services auxiliaires : infirmerie, cuisine, ravitaillement, habillement »26. Le fait, pour s’engager, de devoir être obligatoirement célibataire, veuve ou divorcée, sans enfant à charge, correspond à la volonté de ne pas troubler l’équilibre familial déjà mis à mal en contexte de guerre. Agées de dix-huit à quarante-cinq ans, elles sont surveillées de près car les autorités craignent que « la femme mobilisée » ne soit « amenée à compromettre sa dignité »27, en raison de la promiscuité avec les hommes. Pour beaucoup de femmes, le mariage signifie la fin de la carrière militaire. Quelques rares exceptions poursuivent leur mobilisation après leur mariage à condition qu’elles en aient obtenu l’autorisation de leurs maris et que le couple ait reçu l’aval des autorités militaires28. A l’inverse, le mariage n’a aucune incidence sur les missions que doivent accomplir les époux, qui restent avant tout des soldats. Claire29, Volontaire Féminine mariée à un militaire du BCRA souhaite rejoindre le BCRA après son mariage mais, son mari ayant été parachuté en France, se voit refusé cette affectation afin d’éviter qu’elle ne reçoive de mauvaises nouvelles qui entraveraient son travail.

    19Toutes les femmes qui ont choisi de lutter pour une France libre ont forcé les portes de l’Armée puisque leur engagement reposait au début sur le volontariat et la spontanéité. Dès lors, le regard que posent sur elles leurs contemporains et la façon dont elles sont désignées ne sont jamais neutres.

      

    sources / blog http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-le-corps-des-volontaires-fran-aises-et-le-groupe-rochambeau-81535807.html

     

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    CE FILM MERITE D'ETRE VU - l'HISTOIRE VRAIE d'un GROUPE DE PRISONNIERS dans un GOULAG pendant la seconde guerre mondiale

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