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    3) Le corset au temps de la Cour

    Depuis que les couturiers ont développé les pourpoints et les armures de lin qui fournissaient des vêtements rembourrés et baleinés, la conception de corset était considérée comme partie de la mode. Le corset était souvent une partie intégralement visible de la mode. Ils étaient portés à la Cour et à cheval, par les femmes enceintes, les garçons et les filles. Il y avait une différence entre le corset anglais long, de coté droit, devant lisse et lacé dans le dos ; et les courbes du corset français avec son laçage en V à l'avant. Comme les manières devinrent plus libre, les dessous portés à la maison reçurent plus d'attention ; des robes décontractées sans corset sont inventées pour les réceptions de salons.
    De taille courte dans le XVIIème siècle, ils devinrent plus allongés dans le XVIIIème siècle. Les nouveaux procédés mécaniques furent adoptés dans l'industrie du textile. Le corset et les robes à cerceaux dominaient la silhouette des robes pendant presque tout le XVIIIème siècle. La forme était artificielle, cependant élégante et féminine. Vers 1720 la robe à paniers fut transformée en une robe plissée qui s'appellera plus tard la robe à la Française. Sur l'avant, le corsage se fermait sur les deux cotés du ventre, couvert d'un triangle de luxueuses décorations.
    Le corset particulièrement rigide et comprimant durant toute cette période, était porté pendant l'enfance. Il était fait de matériaux durs qui étaient cousus très serré en colonnes de haut en bas, enfermant l'ossature en rotin ou en os de baleine. L'ourlet du bas était découpé en lambeaux afin qu'il puisse s'adapter à la forme des hanches. L'avant supporté par des baleines, se terminait en pointe en dessous de la taille. Le dos également baleiné et habituellement plus haut que le devant, duquel partaient les bretelles qui s'accrochaient à l'avant, et les cotés remontaient jusqu 'en dessous des aisselles.
    Les costumes de la cour du XVIIIème siècle ou les grands habits étaient seulement la continuité des costumes de la cour de Louis XIV. Ils comprenaient un corsage rigide avec des épaulettes horizontales, laissant les épaules nues, lacés dans le dos se terminant en pointe à la taille. Des broderies imitaient la forme de l'estomac. Pour le décolleté pigeonnant de la Cour, les bretelles étaient passées autour des bras. Si la femme n'était pas apte à porter cet apparat, elle était autorisée à porter un corset ordinaire couvert d'une mantille.
    1750-75, les années de l'extrême, la mode caractérisée par l'atrocité du corset très serré s'atténua. Une première vague atteint la France avec le sport et l'équitation, avec un engouement grandissant vers la simplicité, tels les vêtements confortable inventés. Le "corset ouvert" était lacé devant et derrière, et pour les personnes corpulentes des laçages supplémentaires pouvaient être ajoutés. Parfois les corsets étaient recouverts avec des tissus de robe et formaient le corps de la robe, avec des œillets autour de l'épaule afin que les manches puissent se détacher.
    La projection du rail de fer devait supporter le corsage bouffant qui fut à la mode pendant les dix années suivantes. Dans les années 1770 une robe simple avec une taille moins restrictive était à la mode avec la robe à l'anglaise. En France particulièrement, le laçage serré fit une récession avec le corset court, style coïncident avec la révolution et le directoire. La simplicité des formes était la tendance générale, facilitée par l'absence du corset et la mode du léger. Toute l'ampleur des robes était dans le dos, et le corsage, qui se fermait derrière était froncé pour être plus collant.

    Avant la révolution, l'appel de Jean Jacques Rousseau pour un retour à la simplicité et à la nature fut entendu et influença même les nobles. Certaines marquises se mirent à délacer leur corsets et à allaiter leurs enfants ce qui était proprement révolutionnaire. Depuis 1750, une croisade médico-pédagogique s'était engagée contre le corset. En 1770 est publié un célèbre ouvrage signé Bormand "La dégradation de l'espèce humaine par l'usage du corps à baleines". Rousseau prit d'aillleurs part à cette bataille anti-corset. Les docteurs Winslow, Dessartz, Vandemonde, Tissot, Leroy et même le célèbre naturaliste Buffon pour l'abandon de ce "pressoir à corps".

    De 1794 à 1800 les corsets étaient courts, et n'étaient pas portés universellement. De 1800 à 1811 les corsets étaient longs. Ils se constituaient de jean ou de bougran, bien rigidifié avec des os de baleine. Il s'étendit jusqu'au dessus des hanches, et vers le haut pour remonter la poitrine. La forme du bas était souvent droite et n 'était pas coupé en lambeaux comme auparavant, car ce procédé resta considéré comme ringard jusqu'en 1820. Parfois la coupe était "vandyked" ; mais une méthode alternative de rembourrage, des bonnets utilisés pour soutenir la poitrine, était aussi utilisée afin d'atténuer la rigidité de la poitrine. Le corset était lacé par derrière, son dos étant rendu rigide par des baleines ou des buscs d'acier. Comme autrefois les œillets étaient cousus et n'avaient pas de protections métalliques.

     
     
       

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    Le triomphe du corset >

     
     
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    2) Le corset au XVI et XVIIème siècle

    La première grande période du corset commença avec la propagation de la mode espagnole entre le milieu du XVI et le XVIIème siècle. L'extrême finesse de la taille des femmes élisabéthaines ne pouvait seulement être réalisé que par un impitoyable corset. De forme rigide, il était nécessaire à l'accompagnement de la crinoline (robe à cerceaux), afin de créer une longue et fine taille. Contrairement à la mode bourguignonne, la mode espagnole a presque supprimé la poitrine, à l'aide d'un corset rigidifié de planchettes de bois ou de métal, ou fait en deux parties, accroché sur le devant et lacé dans le dos et appelé "body".
    Les corsets du premier tiers du XVIè siècle étaient de rigides cages à charnières de fer et autres spécimens de ce genre, ressemblant à des armures perforées de trous ; il furent remplacés par l'acier flexible pendant l'ère de Catherine de Médicis. Durant la dernière partie du XVIè siècle, les corsets était baleinés dans des motifs tels que ceux montrés sur le corsage, et étaient allongés et fermement maintenus par le centre du busc en métal, en os ou en bois.
    Les femmes enfermées dans leur crinoline et leur corset, étaient obligées de se déplacer de manière digne et majestueuse, se déplaçant d'une marche glissante plutôt que d'une marche naturelle. La silhouette idéale espagnole était élégamment fine et aussi les femmes et les hommes se corsetaient lorsqu'il était nécessaire pour y parvenir. L'allure des femmes espagnoles était caractérisée par une élégance mince de bon goût. Mais alors que la silhouette masculine a été confinée et assistée par des baleines dans les doublures, le corps des femmes était contraint plus rigidement. Sous la robe était porté un corset de toile de lin construit pour aplatir la poitrine et maintenir les jupons, créant une taille fine, le haut de forme conique concave.
    En France de 1574-89 on nota une féminisation des hommes. Les baleines et les corsets contractaient la taille et le doublet (vêtement porté près du corps par les hommes (manteau rembourré)) avec une bombarde afin de créer la forme de ventre bombé. Le style français pour les femmes avait une tendance plus extrême pour le corset, allant du bas de la silhouette et donnant un tour de taille excessivement long et mince.
    Après 1620, comme l'influence de la puissance espagnole progressait, la mode européenne affichait une ligne plus naturelle et plus libre ; La rigide restriction des baleines et de la bombarde était relâché. A présent, au baleines et de la bombarde
    était relâché. A présent, au cours des années, il y eu un retour progressif au tailles sveltes, le corsetage maintenait encore plus de jupons abondants. C'est seulement depuis le début du XVIIème siècle que les décolletés était une fois de plus réintroduits sous l'influence de la mode française. Le corsage serré était baleiné pour donner une forme concave sous la poitrine et était ouvert sur le devant. Le corset fortement baleiné fermé avec un laçage dans le dos et devant était coupé et formé pour remonter la poitrine. Les corsets étaient minutieusement gansés, et finissaient en franges non baleinées en dessous de la taille : ceux-ci étaient portés sous la ceinture des jupons, alors que les grandes baleines de devant étaient portées dehors par dessus la ceinture. L'extrême décolleté du corsage nécessitait
    que le corset soit sans bretelle, bien qu'il y aurait pu en avoir, comme les bandes de part et d'autre des bras au siècle suivant. Vers la fin du siècle, apparaissent des corsets comme ayant été faits en deux parties, lacés devant et derrière, mais l'ancien principe persistait.
     

    Slogan publicitaire d'une vitrine de corset :
    " Contient les forts, soutient les faibles, ramène les égarés. " (XVII siècle)

     
     
       

    < Ses premières apparitions

     
     

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    L'histoire du corset est assez longue. Il apparut pour la première fois pendant la période minéenne (vers 1700 av JC) et a ensuite virtuellement disparu jusqu'à la renaissance (XVème siècle). Le corset est toujours porté aujourd'hui, et fait même un grand retour. Sa forme a changé continuellement à travers l'histoire avec une conception esthétique de la silhouette féminine, puis par la mode et le type de robe. Pendant un temps il fut plus ample, et redevint petit comme une large ceinture ; parfois il accentuait ou rehaussait la poitrine, pour la minimiser et l'aplatir ensuite. Souvent il accentuait la taille, affinait ou amplifiait les hanches.

    1) Ses premières apparitions

    L'histoire du corset est assez longue. Il apparut pour la première fois pendant la période minéenne (vers 1700 av JC) et a ensuite virtuellement disparu jusqu'à la renaissance (XVème siècle). Le corset est toujours porté aujourd'hui, et fait même un grand retour. Sa forme a changé continuellement à travers l'histoire avec une conception esthétique de la silhouette féminine, puis par la mode et le type de robe. Pendant un temps il fut plus ample, et redevint petit comme une large ceinture ; parfois il accentuait ou rehaussait la poitrine, pour la minimiser et l'aplatir ensuite. Souvent il accentuait la taille, affinait ou amplifiait les hanches.

    Le vêtement le plus surprenant était le corset porté par les "déesses serpent" et la fresque représentant les femmes à la mode de Tirynthe et de Thèbes, qui n'avait pas de ceinture. Ce corset qui aplatissait la jupe sur les hanches, accentuait la finesse de la taille et mettait la poitrine en évidence, il devait être formé d'une structure de plaques de métal. C'est vers 1800 Avant JC, que l'on représente la première application avec une structure métallique. Une forme de corset est née dans l'ancienne Grèce. Des bandes étaient portées sous le "chiton" et la tunique de cuir, celles-ci donnaient la forme de la poitrine et des hanches. Quelques unes des robes portées vers 1170 apparaissent comme étant si serrées qu'elles suggéraient le port

    d'un corset. Un vêtement de support similaire au corset, qui accentuait la taille et le buste, apparut au XIV et XVème siècle avec la mode bourguignonne.

     
       

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  • Cadoudal.

     

    Georges Cadoudal.
     

    Carrure de titan, tête énorme, courtes jambes, force herculéenne, tel apparaissait ce chef chouan désireux de rendre au roi légitime son trône. Né le 1er janvier 1771 au domaine de Kerleano, près d’Auray, d’une famille de cultivateurs propriétaires, Georges Cadoudal a fait de bonnes études chez les jésuites de Vannes, avant de devenir clerc de notaire. Le métier convenait mal à ce colosse. Apprenant, en 1793, le soulèvement de la Vendée contre la République, il prend les armes et organise la résistance dans le Morbihan. La tête du « général Georges » est mise à prix par la Convention, puis par le Directoire. Lors du débarquement de Quiberon, il aide les émigrés vaincus à échapper à Hoche. Mais, après Brumaire, Bonaparte veut pacifier l’Ouest. Muni d’un sauf-conduit, Cadoudal a une entrevue avec le Premier Consul, qui lui offre la paix et sans doute le commandement d’une division. Mais l’irréductible s’en va sans rien accepter et passe en Angleterre, où il va se muer en conspirateur.

     

    Entre le Corse et le Breton un duel commence. Après la rupture de la paix d’Amiens, Georges présente son projet au cabinet britannique : il enlèvera le Premier Consul sur la route de Malmaison et il s’embarquera pour Jersey, avec l’aide de Pichegru, évadé de Cayenne, et de Moreau, qui jalouse Bonaparte. Débarqué clandestinement en Normandie, Cadoudal gagne Paris, où il se cache chez des amis août 1803. Les autres conjurés : Pichegru, les frères Polignac, le marquis de Rivière parviennent eux aussi dans la capitale. Pour tenter le « coup essentiel », ils attendent l’arrivée bien problématique d’un prince. Mais trop de gens sont mis au courant du complot et les bavardages éveillent l’attention de la police, qui met la main sur les comparses. L’un d’eux, Bouvet de Lozier, tente en vain de se tuer en prison. Revenu à lui, il apprend à ses geôliers la participation de Moreau à l’affaire. Celui-ci est arrêté, ainsi que Rivière, les Polignac et Pichegru.

     

    Seul Cadoudal échappe aux recherches. Traqué de tous côtés, il passe de gîte en gîte mais est dénoncé par un faux ami. Il se sauve alors à travers Paris en cabriolet. Après une course folle, le chouan est pris au carrefour de l’Odéon. Au cours de ses interrogatoires, il avoue ses desseins et annonce la prochaine venue en France d’un membre de la famille des Bourbons, ce qui amène Bonaparte à faire enlever le duc d’Enghien. Le procès Cadoudal se déroule à Paris après la proclamation de l’Empire. Le chouan revendique pour lui seul la responsabilité du complot. Finalement, Moreau recevra un ordre d’exil, Polignac et Rivière seront graciés par Napoléon, mais Cadoudal montera sur l’échafaud le 25 juin 1804.

     

    25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang: on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

    Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau: "Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."

    Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

    Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons: "Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"

    Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança: "Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

     

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    Cadoudal.

    25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang: on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

    Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau: "Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."

    sentier de Cadoudal

    Le sentier de Cadoudal à Locoal-Mendon se situe à la Forest, un magnifique observatoire permettant de surveiller sans être vu.

    Cette région parfaitement sûre pour les chouans et leur chef est appelée l'île du Bonheur. C'est là que Cadoudal se retrouve avec ses compagnons et les prêtres réfractaires.

    Au cours du remembrement de 1971, le site est menacé. Grâce à de multiples interventions, un ancien chemin bordé de talus et de pierres est débroussaillé. Il conduit le visiteur des « caches de Cadoudal » jusqu'aux falaises qui surplombent le bras de mer d'Étel.

     

     

      

    Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

    Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons: "Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"

    Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança: "Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

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  • Vendée: crimes de guerre ou génocide? De 1793 à 1796, les Blancs, vendéens, ont bravé les Bleus, républicains. Résultat: des dizaines de milliers de morts.

    Et, aujourd'hui, le souvenir controversé d'une terrible guerre civile.

     

    Pourquoi deux colloques, l'un à Cholet, l'autre à La Roche-sur-Yon - 60 kilomètres de distance - et à peu près simultanés - entre le 22 et le 25 avril - quand il s'agit de commémorer le soulèvement vendéen, au cours duquel, de mars 1793 à 1796, Bleus et Blancs s'affrontèrent?

     C'est bien simple. La Révolution française, comme l'a dit François Furet, est terminée, même si son bicentenaire n'en finit pas et menace de se prolonger jusqu'au 9 novembre (18 brumaire) 1999: on peut envisager d'en discuter sereinement. En revanche, une rivalité sournoise se poursuit qui oppose Maurice Ligot, député maire de Cholet, Maine-et-Loire, partisan du oui à Maastricht, et Philippe de Villiers, député de Vendée et créateur du spectacle du Puy-du-Fou, partisan, lui, du non - autrement dit, la gauche et la droite de l'UDF.

      

    Le Prince de Talmont

    Une guéguerre de Vendée, en somme. Sans plus de gravité que les clivages affectifs qui séparent, ici et là, les paisibles universitaires français et étrangers, appelés à se répartir entre Cholet et La Roche-sur-Yon. Car, au fond (c'est la nouveauté), ils appartiennent tous à une même école. Celle qui emprunte des lunettes modernes pour lire dans le passé. A preuve, la thématique. Doit-on, à propos de massacres vieux de deux siècles, parler de génocide? D'une politique d'extermination menée délibérément par la Convention?

    Dans quelle mesure peut-on établir une filiation avec des événements antérieurs, tels que le sac de l'Irlande par les Anglais ou du Palatinat par Louis XIV? La Vendée constitue-t-elle, au contraire, un prélude à ce qui suivra: la lutte des Espagnols contre Napoléon; le rôle de la colonne Sherman lors de la guerre de Sécession; le «communisme de guerre» appliqué en Russie au nom des théories marxistes-léninistes; les déchirements entre franquistes et républicains dans la Péninsule ibérique, de 1936 à 1939, enfin, le nazisme et l'Indochine?

    Autant de questions qui se ramènent à une seule: a-t-on affaire à des crimes de guerre ou à un crime contre l'humanité? Avec, en filigrane, une crainte: être accusé de «révisionnisme», dès que l'on met en question, pour le réduire, le nombre des victimes ou, pour y mettre un bémol, l'intention assassine de la République.

     

    C'est qu'elle est terriblement embrouillée, l'histoire vendéenne. Dans les faits. Et dans les esprits. Pour commencer, les Français la confondent avec la chouannerie, qui a commencé six mois plus tard, a duré plus longtemps, s'est déroulée non pas au sud de la Loire, mais au nord, en Bretagne - et qui, à la différence de sa fausse jumelle, n'a pas comporté de véritables actions de guerre, mais plutôt de guérilla. Ensuite, les termes de Vendée et de «vendéens» auraient pu ne jamais exister. En 1789, lorsqu'elle tailla le département dans l'ancienne province du bas Poitou, la Constituante songea à l'appeler les «Deux Lays», sur le même mode que les «Deux Sèvres», où coulent aussi deux cours d'eau portant le même nom. Vendée: crimes de guerre ou génocide?

    Mais deux des députés des «Deux Lays» étaient d'une effroyable laideur: l'anecdote rapporte que l'Assemblée craignit pour ces représentants un mauvais jeu de mots (les «deux laids», bien sûr...) et se rabattit sur une minuscule rivière, dans le sud - la Vendée. Enfin, quand on considère que la révolte des Blancs s'étendit sur quatre départements - les trois autres étant le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres et la Loire-Inférieure, aujourd'hui Atlantique - il semble inapproprié que tous aient été qualifiés de vendéens.

    Mais c'est dans le département de la Vendée qu'a eu lieu la première bataille. En conséquence, son nom fut l'objet d'une véritable fixation obsessionnelle chez les conventionnels, qui, ne redoutant pas, eux, les calembours, pensèrent à le transformer en «Vengé», comme ils projetèrent de détruire et de rebaptiser, pour cause d'insoumission, Lyon en «Ville affranchie» et Marseille en «Ville sans nom». Du coup, l'Histoire a inventé l'expression de «Vendée militaire» et l'applique à un ensemble géographique, qui, évidemment, au sens strict, n'est pas peuplé que de Vendéens.

     

    L'Histoire n'a pas tort, après tout. Elle existe bel et bien, cette Vendée-là: elle s'est ingéniée à perpétuer les souvenirs de la «grande guerre». Dans le pays de Retz, le Marais, le Bocage, les Mauges, une trentaine d'églises se sont enrichies au XIXe siècle de vitraux qui illustrent les années terribles: la guillotine y tient la place du gril de saint Laurent, les guêtres des soldats républicains, celle des sandales des bourreaux romains. En 1962, encore, à Beauvoir-sur-Mer, où l'on honore saint Philbert, abbé de Noirmoutier, on a encastré un vitrail qui rappelle le martyre du vicaire Gruchy, décapité pour avoir voulu rester insermenté.

    A Clisson, Marguerite de Beauregard montre aux enfants des écoles la chapelle du château où furent cousus, brodés et bénits les drapeaux d'Henri de La Rochejaquelein - un général qui mourut à 22 ans - avec le coeur rouge surmonté d'une croix. A Saint-Florent-le Vieil, René Perraud, pêcheur d'anguilles dans la Loire, se plaît à évoquer, avec Guy de Bellecour, un descendant de Cathelineau (une autre grande figure du conflit), le franchissement du fleuve par 80 000 Blancs, hommes, femmes et enfants (dont l'un de ses ancêtres), lorsque, à l'automne 1793, après la défaite de Cholet, ils s'enfuirent devant les Bleus. Une épopée magnifiée comme la traversée de la mer Rouge...
     

    LE CULTE DE LA PETITE ÉGLISE
    A Pouzauges, Henry Marquis entretient deux moulins à vent dont la position des ailes servait à indiquer aux Blancs l'avancée ou le recul de leurs adversaires. Ceux du mont des Alouettes, près des Herbiers, plus célèbres, sont lieux de pèlerinage. Enfin, tandis que Guy Coutant de Saisseval prête des pièces historiques de son appartement parisien pour une exposition rue des Blancs-Manteaux, des cérémonies, des inaugurations de monuments se dérouleront, cette année, un peu partout en «Vendée militaire»...
     

    Survivance plus étonnante: la Petite Eglise, qui regroupe quelque 3 000 fidèles dans le canton de Cerizay (Deux-Sèvres). «La Petite Eglise? Vous voulez parler de l'Eglise qui n'est pas napoléonienne?» réplique René Fazilleau, imprimeur, père de sept enfants, qui tous ont épousé des pratiquants du culte dont il est l'un des piliers. Un culte né de la dissidence de prêtres qui, en 1801, n'admirent pas le Concordat: sa signature était un reniement des religieux qui, pour Dieu et pour le roi, avaient mis en péril leur vie. Lorsque ces prêtres, au fil du temps, vers 1830-1840, disparurent, la Petite Eglise rejeta les successeurs que l'évêché proposait.

    Si bien que, en 1993, ce sont des laïcs qui récitent l'office devant un autel sur lequel on dépose les ornements liturgiques correspondant au temps de Pâques, de la Pentecôte, etc. Quant à la confession, on l'adresse directement à Dieu. Enfin, lorsque l'un des membres de la Petite Eglise décède, on s'en va poser quelques instants son cercueil sur la tombe de l'un des vrais prêtres d'autrefois. «Nous avons bâti nous-mêmes nos édifices religieux. Ils sont notre propriété», souligne René Fazilleau, qui a, d'ailleurs, édifié sa propre chapelle dans son jardin.
     

    Des «ultras», donc, les membres de la Petite Eglise? Erreur! Ils ne veulent pas entendre parler d'autre école que de la laïque. Tout plutôt que de confier les enfants aux établissements libres! Et ils ont la réputation de voter à gauche... Ultime paradoxe: «Nous n'avons jamais, dit Fazilleau, été excommuniés. Lors de nos offices, nous prions pour le pape.» Fermons la parenthèse, qui, au moins, met en garde contre les visions manichéennes.
     

    Ainsi, les vendéens de 1793 ne sont pas, au départ, systématiquement adversaires de la République. Certes, la suppression de privilèges locaux accordés par la monarchie, l'apparition de prêtres jureurs n'ont pas été forcément au goût des paysans, comme dans d'autres provinces, d'ailleurs. Mais l'exécution de Louis XVI ne crée pas de remous particuliers. Le détonateur de la révolte va être la conscription imposée par la Convention, en février 1793: elle entend lever 4 000 hommes dans chacun des quatre départements du sud de la Loire.

    Une formule résumera la situation: «Les vendéens se sont battus pour ne pas se battre.» A cette fin, ils ont cherché des chefs. Ils se sont tournés vers leurs «seigneurs», le plus souvent des petits nobles, qui ont vécu chichement et loin de la cour. Ceux-ci, au départ, ne se montrent pas très chauds, même si certains aristocrates de la région, en 1791-1792, ont conspiré. Par exemple, François de Charette, ancien officier de marine, qui a d'abord émigré, puis est revenu - s'est caché, dit-on, pour échapper à ses solliciteurs. Ou pour se faire prier? C'est une hypothèse.Vendée: crimes de guerre ou génocide?

     En tout cas, il est présent à Machecoul, lorsque, à la mi-mars de 1793, la foule, excitée par un certain Souchu, se déchaîne. Contre qui? En premier lieu, les acquéreurs de biens nationaux, qui se sont enrichis, la bourgeoisie locale, dont les fils sont exemptés de la conscription quand leurs pères portent l'uniforme bleu des gardes-nationales (d'où le nom de Bleus pour désigner les républicains). Les émeutiers, invoquant Dieu et le roi, les assomment, les tuent à coups de fusil, de sabre, quand ils ne les enterrent pas vivants.
     

    Parallèlement, d'autres mouvements insurrectionnels éclatent ailleurs. La Vendée est née. Et va s'organiser. Chaque région verra surgir à la tête des troupes ses propres dirigeants: des Lescure, des Bonchamps, des d'Elbée, mais aussi - à l'instar des armées révolutionnaires - des généraux issus du peuple, tels le colporteur Jacques Cathelineau ou le garde-chasse Nicolas Stofflet. Ce sera la source de bien des bisbilles: les armées de Vendée manqueront d'unité, ce qui contribuera à leur défaite.
     

    d'Elbée

    Et maintenant, de ces combats qui vont s'étendre sur trois années, quelles sont les principales étapes?

    Au début, les Blancs obtiennent des succès. Ils parviennent à contrôler, au centre des quatre départements, une zone à peu près sûre: les escarmouches, les embuscades, les batailles se déroulent à la périphérie. Cependant, la Convention s'inquiète et décide une contre-offensive confiée à Kléber et à Marceau.

    Elle aboutit, en octobre 1793, à la victoire républicaine de Cholet. Commence alors, après la traversée de la Loire, cette fuite à travers la Bretagne, qui va mener les Blancs et leurs familles jusqu'en Normandie, à Granville. D'où ils se replieront dans l'espoir de retourner chez eux. C'est la fameuse virée de Galerne - du nom d'un vent qui vient du nord.

    Ce deuxième épisode se termine par un désastre à Savenay, le 23 décembre 1793: l'armée vendéenne est mise en pièces, les civils qui l'accompagnaient sont impitoyablement sabrés ou piétinés par les chevaux...
     

    Cependant, des combattants ont pu s'échapper. La Convention s'irrite d'autant plus contre les «bandits», les «esclaves» qui la bravent qu'elle redoute que la Vendée ne serve de base aux Anglais et aux émigrés.
     

    A ce moment-là, troisième étape: l'entrée en scène, au début de 1794, du général Turreau de Lignères. Celui-ci lance sur la Vendée 12 colonnes qui doivent pratiquer la politique de la terre brûlée: incendie des bois, des récoltes, des fermes, exécution des populations suspectes. D'où leur surnom de «colonnes infernales».
     

    Quatrième tournant. Robespierre est tombé le 27 juillet 1794. La République, peu à peu, prend le parti de l'apaisement. En décembre, elle libère des prisonniers, publie un décret d'amnistie pour ceux qui déposeront les armes avant un mois. Et fait des propositions: les prêtres réfractaires ne seront plus inquiétés, les jeunes gens ne seront plus appelés au service militaire, les biens confisqués seront rendus, la Vendée percevra une indemnité de 2 millions de francs et elle pourra conserver une garde de 2 000 hommes pour sa police.

    Vendée: crimes de guerre ou génocide? C'est ainsi que, le 17 février 1795, un accord est conclu au château de La Jaunaye avec Charette. Qui, à Nantes, est acclamé: «Vive Charette! Vive la République!»
     

    Dernière étape. En juin 1795, Charette rompt la trêve. S'estime-t-il dupé? Ou est-il poussé par d'autres considérations? Louis XVII, pour lequel il avait fait bâtir une maison en Vendée, vient de mourir au Temple. Les émigrés préparent un débarquement à Quiberon. La question religieuse étant en voie de règlement, il lui reste à soutenir la cause royaliste.

    Mais, tandis que la Convention a cédé la place au Directoire, Lazare Hoche a entrepris une politique de pacification qui démobilise les combattants vendéens. Leurs derniers chefs sont capturés. Stofflet, le 25 février 1796, Charette, le 29 mars, à Nantes, sont fusillés. La guerre de Vendée est terminée.
    Des événements qui auront fait couler presque autant d'encre que de sang. 20 000 publications, livres, opuscules, articles! Et cela continue: Perrin, à lui seul, vient de mettre sur le marché un bon ouvrage de Louis-Marie Clenet («Les Colonnes infernales») et deux biographies de Charette, dont l'une, de Françoise Karmina, souligne les aspects troubles, cruauté et panache, du général. Preuves supplémentaires que les querelles ne sont pas tranchées...
     

    Pourquoi? Sans doute parce qu'elles se sont envenimées au cours des temps. Amblard de Guerry, qui préside l'association réunissant les 3 300 familles apparentées à La Rochejaquelein, remarque: «Les rancoeurs étaient beaucoup moins grandes au lendemain de la Révolution qu'elles ne le sont devenues ensuite.»

    Elles ont été, indirectement, alimentées par la volonté des gouvernements successifs d'occulter, de refouler un sombre passé. Napoléon s'efforce de le gommer. Il crée Napoléon-sur-Yon, aujourd'hui La Roche-sur-Yon et préfecture de la Vendée. Il verse des dédommagements aux populations. Il embrasse publiquement une héroïne qui avait fait le coup de feu avec les Blancs.
     

    La Restauration se montre ingrate. Certes, Louis XVIII anoblit les descendants de Cathelineau, mais il décerne l'ordre de Saint-Louis à Turreau, dont, maintenant, Philippe de Villiers souhaite qu'on supprime le nom sur l'Arc de triomphe. Louis-Philippe fait gratter, à Saint-Florent-le-Vieil, les inscriptions commémoratives de la virée de Galerne, au pied d'une colonne qui avait été érigée en présence de la duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI.

    La palme revient à la IIIe République. Avec elle (et ses suivantes), les livres scolaires feront le plus possible l'impasse sur la Vendée, réduite à quelques images d'Epinal. Dans les années 1880, l'historien radical-socialiste Charles-Louis Chassin produira 11 volumes d'études et de documents: «Mais ce remarquable travail de chartiste pèche lorsque l'auteur élimine ce qui ne lui convient pas», constate Jean-Joël Bregeon, professeur d'histoire.

    A la même époque, le peintre officiel François Flameng compose un tableau où, caricaturalement, Charette et des femmes du monde se pavanent devant les victimes de Machecoul. L'Etat entend offrir l'oeuvre à la municipalité. Qui la refuse. Elle sera entreposée au musée d'Agen jusqu'à ce que celui de Cholet, ouvert le 13 février dernier, l'accueille.

    Les Vendéens, il est vrai, ont beau jeu de mettre en vis-à-vis le tombeau de Bonchamps - qui, mourant, s'était opposé à l'exécution de 4 000 prisonniers bleus. Il est dû à David d'Angers, pourtant républicain: le père du sculpteur était au nombre de ceux qui furent épargnés.
     

    UN MARTYROLOGE CONTROVERSÉ
    Mais, bref. La question à l'ordre du jour est celle-ci: y a-t-il eu, entre 1793 et 1796, un «génocide franco-français»? L'expression, lancée en 1986 par Raynald Secher, a fait mouche. D'autant plus que le jeune historien pouvait se réclamer de Gracchus Babeuf (ce «communiste»), qui, à propos de l'action de la Convention en Vendée, a parlé de «populicide».
     

    A l'appui, il y a les noyades de Nantes, dont les 5 000 victimes furent essentiellement des vendéens, les estimations de Hoche (600 000 morts, au total, des deux côtés), les déclarations d'un Turreau, d'un Westermann, qui se flatte fort d'exterminer femmes et enfants, les récits de ses soldats et, même, l'écoeurement, devant les représailles, d'un Marceau ou de ce général Hugo, qui engendrera un Victor.
     

    Cependant, aujourd'hui, on tend vers une nette révision à la baisse. Exemple: Les Lucs-sur-Boulogne. Jean Clément-Martin, organisateur du colloque de Cholet, professeur à l'université de Nantes, et Bernard Lerat, organisateur de celui de La Roche-sur-Yon, sont au moins d'accord là-dessus: le chiffre de 564 victimes est, en une seule journée, sujet à caution.
     

    Le tout est de ne pas aller trop loin. Peut-on soutenir que, du moment que les Bleus violaient et que les Waffen SS ne le faisaient pas, les premiers ne se comportaient guère qu'en soudards ordinaires? Ou encore que, s'ils exécutaient leurs prisonniers blancs, c'était par crainte de l'épidémie que ces derniers risquaient de transmettre? Car des massacres ont bel et bien eu lieu. Et en série.
    «Désormais, la parole doit revenir aux démographes spécialisés», juge Jean-Joël Bregeon. A eux de déterminer le nombre exact de morts, qu'une évaluation sommaire fait tourner autour de 200 000. Amblard de Guerry, de son côté, a passé vingt ans à identifier les victimes de son village de Chavagnes: «400.» D'autres - paysans, forgerons, garagistes, etc. - accomplissent, dit-il, des travaux analogues. «Ils sont 300.

      

    Et font revivre la seule mémoire qui soit sûre, celle qui se nourrit de l'examen des documents et des archives», estime-t-il. Sera-t-elle utile pour les scientifiques?
    Il est grand temps, en tout cas, de livrer la Vendée à l'Histoire. A défaut de mettre sans nuances la Révolution en accusation, il est au moins permis de la mettre en examen.

     

    PHOTOS: GOOGLE

    SOURCES : ARTICLE écrit  Par L'Express, publié le 22/04/1993

    http://www.lexpress.fr/informations/vendee-crimes-de-guerre-ou-genocide_594175.html

      

     

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  • Les guerres de Vendée

     

    La Vendée militaire

     

    Cette zone d'environ 10.000 km2 recouvre les deux tiers du département de la Vendée, un tiers de la Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique), un tiers du Maine-et-Loire et un quart des Deux-Sèvres.

     

    Les causes du soulèvement de la Vendée

    En 1789 les provinces de l’ouest avaient beaucoup attendu de la Révolution. Aussi, dès 1790, la déception s’installe dans les campagnes de l'Ouest pour les raisons suivantes:

    • L’allègement des impôts avait surtout favorisé les propriétaires, minoritaires dans la région et la nouvelle répartition mise en place en 1790 par les municipalités tendait à pénaliser le monde rural. De plus la mise en place de ces mesures impopulaires pour les ruraux était assurée par les nouvelles gardes nationales composées essentiellement de citadins.
    • La constitution civile du clergé heurtait les paysans dans leur foi. Cett foi, ancrée dans les traditions, était le ciment de la vie sociale du bocage. Les prêtres jureurs sont donc très mal accueillis en 1791 lorsqu’ils viennent remplacer les prêtres réfractaires. En 1792 les lois condamnant à l’emprisonnement les « bons prêtres », obligent ceux-ci à officier dans la clandestinité.
    • Enfin c'est l’exécution de Louis XVI en janvier 1793 suivie de la levée des 300.000 hommes en février 1793 qui rend définitive la fracture entre les provinces de l’Ouest et le régime révolutionnaire.

    Eloignés des frontières, refusant de quitter leurs clochers les paysans sont d’autant plus hostiles au principe de la conscription que les gardes nationaux composés principalement de citadins se voient mobilisés sur place. L’insurrection gronde et s’étend en mars 1793 sur un territoire d'environ 10.000 km2, la Vendée militaire.

    La zone limitée au nord par la Loire et au sud par une ligne allant de St-Gilles à Parthenay, se partage entre:

    • le Marais s’étendant de la côte atlantique jusqu’à Machecoul et Légé au sud de la Sèvre,
    • les Mauges autour de Cholet entre la Loire et la Sèvre
    • le Bocage au sud de la Sèvre autour de Chantonnay.

    Le réseau routier Vendéen se limite à trois routes principales Nantes - Les Sables, Saumur - Les Sables et Nantes - Luçon, le reste du réseau routier est assez peu praticable et consiste en un lacis de chemins creux.

    La première guerre de Vendée: Mars 1793-Février 1795

    Début de l'insurrection Vendéenne

    Dès le 4 mars, les premières échauffourées opposent à Cholet les forces de l'ordre aux jeunes gens refusant le tirage au sort de la conscription. Le 11 mars 1793 c'est toute la région des Mauges qui se soulève, St-Florent, Tiffauge, Chemillé puis la ville de Cholet le 14 mars. Les symboles de la République sont détruits, renversés ou brulés et des exactions sont commisent contre les républicains locaux et leurs biens. La garde nationale tire il y a des morts de part et d'autre, c’est le début d'une insurrection générale. Les débuts sont chaotiques, la révolte gagne plus ou moins rapidement les différentes zones géographiques. Le Marais et le Pays de Retz sont rapidement sur le pied de guerre puisque Machecoul est prise dès le 11 mars. Fin mars ce village verra le massacre d'une quarantaine de "patriotes" massacré par les insurgés. L'insurrection devient véritablement une guerre lorsque le général Marcé parti de La Rochelle pour calmer la révolte est battu le 19 mars avec 2400 hommes et 9 canons à Pont-Charault.

    La Convention choisit de se montrer intransigeante et rejetera toute tentative de compromis. En effet, à ce moment là, près de soixantes départements connaissent des troubles et les Conventionnels refusent de négocier avec quiquonque. Une guerre idéologique se met alors en place pour justifier l'intervention de la force armée en Vendée.

    En Vendée les insurgées et les paysans s'organisent. Certains groupes se placent sous le commandement d'anciens officiers nobles de l’armée royale comme Sapinaud, Bonchamps ou Charette. D’autres se rallient à des chefs d’origine plus modeste comme le voiturier Cathelineau (voiturier), Stofflet le garde-chasse ou Pajot un valet d’écurie. Très rapidement les insurgés Vendéens, profitant de l'effet de surprise, contrôlent la totalité du bocage, du marais et des mauges. Seules les villes de Paimbœuf et des Sables-d’Olonne résistent. Les armées Républicaines sous les ordres de Berruyer et Beaufranchet d’Ayat sont défaites mais les Vendéens ne profitent pas de leur avantages car après quelques jours de campagnes les paysans rentrent chez eux « changer de chemise » ou travailler leur champs.

    Les Bleus des armées Républicaines
    L’armée de Berruyer compte environ 20.000 hommes répartis en quatre corps ce sont essentiellement des gardes nationaux et des gendarmes épaulés par quelques unités de l'armée régulière: le 19ème dragon, le 16ème bataillon d’infanterie légère (dit des « Marseillais ») et le bataillon des fédérés du Finistère.
    L’armée de la Vendée sous Beaufranchet d’Ayat est forte de 10.000 hommes répartis en deux corps où sont amalgamés des gardes nationaux, des gendarmes, un bataillon du 60ème de ligne et un bataillon du 110ème de ligne.

    Début avril les armées Républicaines reprennent l’offensive et le 30 avril la Convention réorganise ces forces en trois armée chargées de lutter contre « les ennemis de l’intérieur » : l’armée des côtes de la Rochelle sous les ordres de Biron opèrera de la Gironde au sud de la Loire, l’armée des Côtes de Brest sous le commandement de Canclaux opère de la Loire à Saint-Malo et enfin l’armée des côtes de Cherbourg aux ordres du général Wimpffen dont le champ d’action s’étend de Saint-Malo à Dunkerque.

    Des renforts successifs seront envoyés tout au long du printemps et de l’été 1793, d’abord la Légion Germanique et la Légion Rosenthal, puis des troupes régulières prélevées sur les armées du Nord et des Ardennes puis « les héros de 500 livres » douze bataillons de Paris de piètre qualité commandés par l’ancien brasseur Santerre fait pour l'occasion général par la Convention . Hétéroclites, mal vêtues, mal nourries pas toujours de grande qualité les désertions seront nombreuses dans les armées républicaines. Il faudra attendre le 6 septembre 1793 et l’arrivée à Nantes de l’armée de Mayence commandée par Kléber pour réellement inquiéter les Vendéens.

    Les Blancs des armées Vendéennes
    Quatre armées Vendéennes s’organisent :

    • l’armée du Centre (ou du haut bocage) commandée par Sapinaud et Royrand
    • l’armée d’Anjou (ou des Mauges) commandée par Cathelineau, d’Elbée, Bonchamps et Stofflet
    • l’armée du Poitou (ou du haut Poitou) commandée par Lescure, La Rochejaquelain et Marigny
    • l’armée du bas Poitou (ou du pays de Retz et du bas bocage) sous les ordres de Charette.

    Les trois premières citées formeront la Grande Armée Catholique et Royale, Charette restera indépendant et n’opèrera sa jonction avec les trois autres que très rarement. Les effectifs de ces quatre armées fluctueront au fils du temps et des travaux agraires mais ne dépasseront jamais les 80.000 hommes. Le noyau de l’armée ainsi que les compagnies entourant les chefs militaires sont composés de chouans et de déserteurs mais le gros des effectifs est composé de paysans.
    Notons également pour la petite histoire les amazones de Charette, Mesdames de LaTouche-Limouzinière, de Bulkeley, Gouin du Fief, Madame de La Rochefoucaud ou Madame de Montsorbier ou Mesdemoiselles Poictevin de la Rochette et de Couëtus, toutes ces Dâmes et Demoiselles ne rechigneront pas à faire le coup de feu avec l’ennemi.

    Les fantassins marchent en sabots ou pieds nus, une cocarde blanche ou un morceau d’étoffe blanche orne le chapeau, un long chapelet est suspendu autour du cou et un Sacré-Cœur est brodé sur la poitrine. Ils sont armés de faux emmanchées à rebours, de fourches ou de bâtons puis après les premières victoires de fusils pris à l’ennemi. La cavalerie est inexistante tout juste deux cents cavaliers montés sur des chevaux de labour qui ne servent qu’à faire des patrouilles. L’artillerie est composée des canons pris aux armées républicaines mais manque de servant. La tactique Vendéenne est une tactique de guérilla, des tirailleurs s’embusquent le long des haies et chemins creux pour harceler le flanc des troupes ennemies tandis que la masse des paysans charge au cri de « Rembarre ! Rembarre ! ». Si les Républicains plient la charge se fait plus furieuse encore mais s’ils résistent les Vendéens se débandent rapidement aux cris de « Egaillez-vous, les gars ! » .

    Blancs et Bleus
    (illustration de G Rava - Vae-Victis No 59)
    De gauche à droite
    Un gars du Loroux, un capitaine de paroisse, un mouton noir du Pays de Retz, un fusillier du 109ème de ligne, un héro à 500 livres

     

    Les défaites républicaines Avril-juin 1793

    Le 11 avril, les troupes de D’Elbée et de Cathelineau attaquent le général Berruyer à Chemillé à 20 km au nord-est de Cholet. La bataille tourne au corps a corps et au bout de sept heures les soldats de la République lâchent pied laissant plus de 1400 hommes sur le terrain, les Vendéens quand a eu auront perdu 600 des leurs.
    Le 13 avril, les 3000 paysans de La Rochejaquelain remportent la victoire des Aubiers.
    Le 15 avril Charette moins chanceux est battu à St Gervais par le général Baudry.
    Le 22 avril les Républicain de Gauvilliers sont défaits par Bonchamps à Beaupréau.

    Prise de Bressuire et de Thouars
    Le 2 mai, la ville de Bressuire est prise par la Grande Armée Catholique et Royale, les insurgés y trouvent 6000 livres de pain, 200 sacs de farine, 8 bœufs gras, 10.000 cartouches et de la poudre laissé là par le général Quétineau qui se replie en toute hâte sur Thouars. Les marquis de Lescure, de Donnissan et de Marigny prisonniers sont libérés par les Vendéens. Le général Quétineau se replie sur Thouars, clé d’accès au Poitou qu'il doit conserver. Il ne lui reste plus que 5 bataillons, rapidement il dispose 2000 hommes et trois canons sur la rivière Thouet en première ligne de défense afin de faire face aux Vendéens sur ses talons depuis Bressuire. Les Vendéen attaquent le 5 mai dès 6h du matin. En milieu de matinée les troupes de La Rochejaquelain et de Lescure ont franchi la rivière et l’artillerie Vendéenne aux ordres de Marigny fait céder la porte principale de la ville. Quétineau est obligé de capituler.

    Prise de Fontenay
    Les Républicains repoussés, Bonchamps regagne les Mauges pour protéger la rive gauche de la Loire tandis que La Rochejaquelain, Lescure et Marigny retournent en basse Vendée et occupe Parthenay abandonnée par les Républicains.
    Après un premier échec devant Fontenay le 16 mai, ce sont 30.000 Vendéens qui se présentent le 25 mai devant les positions fortifiées du général Chalbos. La gauche Vendéenne aux ordres de Lescure enfonce l’infanterie Républicaine, une tentative de contre-attaque par les gendarmes à cheval sur l’aile droite de Bonchamps est brisée nette par les tirailleurs embusqués . Une charge générale des blancs rompt définitivement la ligne républicaine qui part en déroute. Les insurgés récupèrent à cette occasion 42 canons, 5000 fusils et 240 prisonniers. Incapable de maintenir une garnison dans la ville Fontenay est évacuée le 27 mai. D’Elbée et Bonchamps blessés quittent l’armée pour se faire soigner. Suite à cette série de victoires les chefs Vendéens décident, le 26 mai 1793, de créer un Conseil Supérieure de la Vendée pour administrer les districts conquis au nom du roi.

    Prise de Saumur
    Pendant ce temps les Républicains regroupent leurs forces sur Saumur et Doué en vue d’une attaque sur Cholet. Apprenant cette nouvelle la Grande Armée se reforme au son du tocsin et marche le 2 juin sur Saumur. Le 9 juin la bataille de Saumur s’engage. La colonne de Lescure à gauche doit prendre à revers les redoutes Républicaines, violemment accrochée par un régiment de cuirassiers elle finit par les repousser mais Lescure est blessé dans l’affaire. Au centre la colonne de Stofflet est refoulée dans les faubourgs de la ville mais La Rochejaquelein réussit à rallier sa division et contre-attaque. A droite Cathelineau affronte le futur maréchal Berthier qui par chance n’est pourvu, ce jour là, que de mauvaises troupes. Les troupes républicaines reculent finalement et la ville se rend, la victoire est totale.

    Pour les Républicains l'heure est grave, les Vendéens bénéficient maintenant d'un point de passage sur la Loire. Deux solutions s'offent à eux, marcher sur Tours puis sur Paris comme le souhaitent La Rochejaquelein ou Stofflet et ainsi menacé directement le pouvoir Conventionnel ou bien se joindre aux chouans de Bretagne comme le préconise Bonchamps.

     

    Les incertitudes Juin-septembre 1793

    Cathelinaux généralissime de la grande armée catholique et royale
    Le 12 juin les généraux Vendéens se réunissent pour désigner leur généralissime et élisent Cathelineau à l’unanimité. Le choix surprenant d’un simple voiturier permet de ne léser aucun des généraux nobles et flatte les masses paysannes qui sont l'essentiel de cette armée. De plus Cathelinaux fait l’unanimité de tous les insurgés quand à son désintéressement, sa simplicité et sa grande piété.

    Jacques Cathelinaux
    "Saint de l'Anjou"

     Pin-en-Mauges 1759 - St Florent-le-Vieil 1793

    Premier Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale.

    Echec devant Nantes et mort de Cathelinaux
    Le 19 juin l’armée Vendéenne entre dans Angers et décide d'une attaque générale sur Nantes pour le 29 juin. Charette est cette fois appelé en renfort et accepte car des expéditions Républicaines contre ses Maraîchins partent régulièrement de Nantes. Nantes est une position stratégique pour les Vendéens car sa possession permetrait de faciliter les communications avec les chouans et les insurgés de la rive droite de la Loire.

    Bataille de Nantes

    29 Juin 1793

    La résistance victorieuse de la vill aux assauts des Vendéens sauve probablement la République.

    Le général Républicain Canclaux informé de l'attaque met la ville en état de siège et se prépare à recevoir la grande Armée Catholique. Charrette et ses 10.000 hommes se présente dans la nuit du 29 juin devant les faubourgs de Pont-Rousseau au sud de la ville. Au lever du jour la bataille est déjà bien engagée entre Charette et les Républicains mais Bonchamps n’arrive qu’à 7 heures, par la route de Paris, avec plusieurs heures de retard . Cathelineau et d’Elbée retardés également dans leurs progression n’arrivent par la route de Rennes qu’à 10 heures. Mal synchronisée la bataille semble cependant tournée à l'avantage des Blancs quand Cathelineau arrivant en vue de la place de Viarmes est blessé très grièvement par un tir Républicain. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans les rangs Vendéens qui refluent malgré les efforts désespérés de D’Elbée pour les ramener au combat. Charette, dans l’ignorance de ces évènements, continuera de se battre jusque dans la soirée du 30 puis se repliera sur Legé alors que le gros de l’armée Vendéenne retraversait la Loire à Ancenis. Cathelineau mortellement blessé allait rendre son dernier soupir le 14 juillet 1793 à Saint-Florent-Le-Vieil.
    Après une importante série de défaites, les troupes Républicaines retrouvaient le moral alors qu’elles allaient prendre l’offensive.

    D'Elbée généralissime et échec des Vendéens devant Luçon
    Dès le 30 juin les 5000 hommes du général Westermann, marchaient sur Châtillon depuis Parthenay. Aux ordre d'un général expéditif et farouche républicain, la colonne pille et incendie le bourg de Amailloux et brûle le château de Clisson propriété de Lescure ainsi que la demeure de La Rochejaquelein.
    La colonne de Westermann sera défaite le 5 juillet au mont Gaillard à l’ouest de Châtillon et seuls 300 hommes parviendront à regagner Parthenay. Le 18 juillet les Républicains des généraux Menou, La Barrolière et du fanfaron Santerre sont battu à Vihiers par 10.000 Vendéens commandés par des chef subalternes. Santerre s’enfuit criant à la trahison, imité par ses troupes jetant armes et bagages, jusqu’à Saumur et Chinon.
    Le lendemain de cette victoire Vendéenne le conseil de guerre réuni à Châtillon élit D’Elbée au poste de généralissime. Celui-ci fait aussitôt adopter son plan d’action. Les armées Vendéennes sont regroupées en un seul corps composé de quatre divisions, celle du Haut-Poitou sous Lescure, celle d’Anjou sous Bonchamps, celle du centre pour Royrand et celle du Bas-Poitou pour Donnissan. Stofflet devient major général alors que Charette a une fois de plus été mis de coté. Le 14 août D’Elbée décide de prendre Luçon, aux mains du général Tuncq. La ville a déjà tenue en échec deux fois la Grande Armée Catholique, il fait pour l’occasion appel à Charette et à ses 6000 maraîchins. Les Vendéens se concentrent à Sainte-Hermine où l’ambiance est tendue entre le chef maraîchin et les généraux de la grande armée. Le plan Vendéen est simple Charette marche à l’aile gauche avec Lescure en soutient, d’Elbée est au centre avec Stofflet tandis que La Rochejaquelein prend l’aile droite.
    Encore une fois, comme à Nantes l’attaque des trois colonnes Vendéennes n’est pas synchronisée. La Rochejaquelein arrivant trop tard alors que la débandade à déjà commencée coté Vendéen ne peut rien faire. Charrette trop avancé est obligé de se replier mais il garde le contrôle de ses hommes dont le feu nourri freine les Bleus protégeant ainsi la déroute des Vendéens.

    Maurice Joseph Louis Gigost d'Elbée

    Dresde 1752 - Noirmoutier 1794

    Second Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale.

     

    Victoire Vendéenne de Chantonnay
    En ce mois d’août 1793 des signes de lassitude et de démobilisation commencent à apparaître chez les insurgées Vendéens qui délaissent les convocations faites par leurs chefs. Les Républicains installent deux camps fortifiés en plein cœur Vendéen, l’un aux Roches entre Saint-Vincent-Sterlanges et Chantonnay l’autre aux Naudières à l’embranchement des routes de Montaigu et de Saint-Philbert-de-Grandlieu. Le 2 septembre les généraux Républicains et les Conventionnels en missions décident d’enserrer la Vendée dans un étau constitué par les 120.000 hommes des deux armées des côtes de la Rochelle et des côtes de Brest.

    Ce sont pourtant les Vendéen qui reprennent l'initiative, le 4 septembre 18.000 hommes regroupés aux Herbiers sous les ordres de Stofflet et D’Elbée décident d’attaquer le camps Républicain des Roches commandé par l’adjudant général Marceau. Face à la violence de l’assaut Vendéen les Républicains sont obligés de plier laissant 3000 des leurs sur le terrain, les Vendéens ont quand à eux perdu 1500 hommes, c’est la victoire Vendéenne de Chantonnay. Cette même journée Charette qui attaquait le camps des Naudières ne réussit pas à en déloger les Bleus.

    Arrivée de Kléber et des Mayençais : victoire puis défaites Républicaine de Torfou
    Le 6 septembre, par décret de la Conventions du 1er août, l’armée de Mayence détachée de la redoutable armée du Rhin entrait dans Nantes pour soutenir l'armée des Côtes de Brest. Kléber, qui venaient de capituler à Mayence avec tous les honneurs de la guerre, devait écraser au plus vite grâce à ses 16.000 hommes aguerris et à ses généraux expérimentés les « brigands » Vendéens.

    Jean-Baptiste Kleber

    Strasbourg 1753 - Le Caire 1800

    Général de brigade à son arrivée en Vendée il sera nommé général de division à Cholet même par les représentants en mission

     


    Les 9 et 10 septembre les armées de la République se mettent en marche. Les Mayençais s’emparent successivement de Port-Saint-Père, Saint-Philbert-de-Grandlieu, Legé quartier général de Charrette, Remouillé, Montaigu et finalement Clisson le 17 septembre. La division des Sables prend Aizenay le 11 et marche sur Saint-Fulgent le 16. La division de Luçon prend Saint-Hermand et Chantonnay le 15. La division Rey occupe Thouars puis Bressuire le 16. Santerre occupe Vihier le 17 dévastant les paroisses environnantes.
    Les chefs Vendéens décident de stopper l’avance des Bleus avant qu’ils n’atteignent Cholet et s'unissent avec Charette pour combattre l’armée de Mayence. Le 18 septembre les différentes colonnes républicaines ont fait mouvement pour s’épauler entre elles. La Grande Armée Catholiques a fait jonction avec l’armée de Charrette aux environ de Torfou pour bloquer l'avant-garde des Mayençais de Kléber. Durant la nuit une messe est dites par l’abbé Bernier pour les Vendéens.
    Le 19 à 10h Kléber lance 3 bataillons à l’assaut de Torfou occupé par Charette. Les Maraichins et Paydrets reculent puis s’enfuient en désordre sur Tiffauges. Aussitôt Lescure se positionne avec ses hommes à la sortie du village pour freiner l’avance des Bleus. Vaillamment les hommes de Lescure tiennent leur positions ce qui leur permet d’attendre l’arrivée de D’Elbée et de ses Angevins et le retour des hommes de Charette reformés. C’est à ce moment que la droite Républicaine est assailli par Bonchamps qui arrivent par la route de La Romagne. Les deux à trois milles Mayencais plient sous le nombre mais ne craquent pas soutenus par les encouragements de Kléber. Voyant cela Kléber, qui vient d’être blessé, ordonne la retraite et évite aux Mayençais une déroute. Les Bleus peuvent finalement franchir la Sèvre grâce au sacrifice du commandant Chevardin et de ses volontaires de Saône-et-Loire.

     

    Cholet et la virée de Galerne Octobre 1793- janvier 1794

    L'offensive Républicaine de l'automne 1793
    Les Vendéens se savent pas exploiter la victoire de Torfou. Au lieu de rester unis pour attaquer et finir la destruction de l’armée de Mayence, ils séparent leur force. Charette et Lescure décident de marcher sur Saint-Fulgent combattre et vaincre une colonne Républicaine. Pendant ce temps Bonchamps échoue par trois fois dans ses tentatives de défaire les Mayençais retranchés sur la rive droite de la Sèvre.

    Charrette reprend rapidement son indépendance vis-à-vis de la Grande Armée catholique et Royale et regagne ses cantonnement de Legé. Depuis ceux-ci il tente de prendre l’île de Noirmoutier, une première tentative échoue le 1er octobre mais le 11 octobre à la tête de 3000 hommes il franchit le Gois à marée montante et s’empare de Barbâtre, le lendemain la garnison aux ordre du commandant Wieland capitule sans résistance. Le 14 Charrette quitte l’île après avoir nommé un nouveau gouverneur et laissé 1500 hommes de garnison.

    Pendant ce temps les colonnes Républicaines se reforment et les généraux incompétents sont destitués.
    Au nord L’armée de Mayence revient très vite au feu. Son avant-garde toujours aux ordres de Kléber occupe successivement Remouillé le 25 septembre, Saint-Hilaire-de-Loulay, Montaigu puis Saint-Fulgent le 3 octobre.

    Au sud, le général Chalbos se voit adjoindre les divisions des généraux Santerre et Rey qui viennent d'être destitués. Partant des Sables, de Luçon et de Bressuire il fait converger ses colonnes sur Cholet. Kléber avance sur Tiffauge. Le 12 octobre le chef Vendéen Royrand est défait aux Herbiers, le 14 les corps d’armée venant de Luçon et des Sables commandés par Marceau et Bard s’emparent du mont des Alouettes et incendient les huit moulins dont les ailes permettaient aux insurgés de communiquer à distance. Le 15 octobre les Bleus font leur jonction à Mortagne.

    Bataille de Cholet - 17 octobre 1793
    A la mi-octobre toutes les armées Vendéennes réunies tentent de barrer la route de Cholet. En vain, Lescure est tué lors de ses manoeuvre le 15 octobre à La Trembaye. Dans la nuit du 15 au 16 la Grande Armée Catholique et Royale à cours de munitions évacue Cholet et se replie sur Beaupréau. Les Républicains entrent dans Cholet désertée le 16 octobre. Les 35.000 Vendéens ont cependant décidé de contre-attaquer. Des courriers sont envoyé à Charrette lui demandant la participation de ses maraichins et une division de 4000 hommes est envoyée sur la rive gauche de la Loire vers St-Florent pour s’assurer le libre passage vers le fleuve en cas de défaite.
    A Cholet 32.000 Bleus attendent le choc, Beaupuy en avant-garde, au centre Marceau et son corps d’armée de Luçon, à droite Vimeux et à gauche Kléber et Haxo, en réserve au sud de la ville Chalbot. Le 17 octobre, les Vendéens attaquent à 1h de l’après midi. Le centre Vendéen est sous les ordre de Bonchamps et d’Elbée, La Rochejaquelein et Royrand sont à droite tandis que Stofflet et Marigny sont à gauche. L’avant-garde républicaine recule perturbant le centre des Bleus, à ce moment précis les troupes d’élite de Bonchamps entrent en action enfonçant le corps de Marceau. Kléber envoie aussitôt en renfort le division du général Muller. La droite Républicaine est également ébranlée par Stofflet mais Kléber qui se démène comme un diable réorganise celle-ci. Partout sur la ligne les corps à corps sont terribles, Kléber décide alors de faire donner son dernier bataillon de réserve le 109ème aux ordres d’Haxo sur le flanc des Vendéens. Ceux-ci croyant à l’arrivée d’une nouvelle armée refluent et se débandent. Leurs officiers tentent en vain d’arrêter ce qui ressemble de plus en plus à une déroute mais rien n’y fait. Le cri de « A la Loire ! A la Loire » gagne une grande partie de la Grande Armée Catholique et Royale. Les unités de Bonchamps au centre tiennent toujours, à 6h du soir Bonchamps s’écroule, une balle dans le ventre puis d’Elbée s’effondre à son tour. Les Vendéens arrivent tout de même à dégager leurs chefs et se replient en bon ordre protégé par La Rochejaquelain.
    Charette n’est pas intervenu, les marais étaient impraticables et de toute manière les courriers ne lui étaient pas parvenus.

    Henri du Vergier, comte de la Rochejaquelein
    "Si j'avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi"

    Chatillon-sur-Sèvre 1772 - Nouaillé 1794

    Troisième Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale.

     

    La virée en pays de Galerne
    Le 18 octobre une foule immense de soldats, d’hommes, de femmes et d’enfants se presse à Saint-Florent-Le-Vieil. Toute la nuit, des familles entières venues de toute la Vendée ont convergées sur cette petite localité de la rive sud de la Loire. Plus de 80.000 personnes dont moins de la moitié est apte à combattre veulent traverser la Loire pour rejoindre un hypothétique secours en Bretagne ou en Normandie ou pour soulever d’autres campagnes contre la Convention.
    Bonchamps très grièvement blessé a encore la volonté et le pouvoir de sauver quelques milliers de prisonniers menacés d'être passés par les armes. Sur son ordre express « Grâce aux prisonniers, Bonchamps le veut ; Grâce aux prisonniers Bonchamps l’ordonne ! », 5000 prisonniers Républicains sont relachés évitant de justesse le peloton d’exécution. Bonchamps expire le 18 à 11h du soir sur la rive nord de la Loire.
    D’Elbée ayant gagné de nuit La Roche-Thierry d’où il rejoindra Charrette, il faut un nouveau généralissime à la Grande Armée. Ce sera la Rochejaquelain qui sera élu malgré son inexpérience et son très jeune age. Contre l’avis de La Rochejaquelain qui souhaitais rentrer en Vendée par Nantes ou Angers et ainsi se rapprocher de Charette, il est décider de marcher sur la Bretagne via Laval et d’attendre un hypothétique secours le la flotte anglaise.


    En moins de 48h toute la colonne Vendéenne est passée sur l’autre rive, pour eux c’est le début de la virée de Galerne, du nom donné dans la région au vent de nord-ouest.

    Virée de Galerne

    octobre-décembre 1793

    Battus à Cholet les Vendéens refluent dans poussés par les Républicains

     

    Le 23 octobre repoussant devant eux des gardes nationaux, les Vendéens sont à Laval et reçoivent le renfort des 4000 à 5000 chouans de Jean Cottereau dit Jean Chouan mais les campagnes ne se soulèvent pas.

    Pendant ce temps, toute l’armée Républicaine est elle aussi passé sur la rive Nord de la Loire excepté les 5000 hommes d’Haxo destinés à traquer Charrette. Westermann espère surprendre les Vendéens à Laval mais La Rochejaquelain l’attend de pied ferme et un feu de file roulant fait retraiter les 4000 Bleu de Westermann. La poursuite des Vendéens commence mal pour les Républicains qui sont défait le 27 octobre à Entrammes perdant 13.000 hommes, 19 pièces d’artilleries, plusieurs chariot et le général Blosse.
    Les Vendéens continuent de monter vers le nord pour prendre Granville, le 4 novembre ils sont à Fougère où Lescure décède des suites de ses blessures reçues à La Trembaye. Le 14 novembre La Rochejaquelain et 25.000 hommes sont devant Granville défendue par 5000 soldats, des pièces de gros calibres et deux canonnières venues de Saint-Malo. Une première tentative d'assaut sur la ville est un échec, La Rochejaquelain tente un nouvel assaut le 15 sans plus de succès. Il n’est plus question d’attendre la croisière Anglaise et il faut donc rebrousser chemin vers la Loire alors que la dysenterie commence à faire des ravages chez les Vendéens.

    Pour arriver à la Loire il va encore falloir traverser les lignes Républicaines, des combats victorieux sont livrés à Dol et Antrain les 21 et 22 novembre mais les Vendéens perdent des combattant et des chefs indispensables à la cohésion de la colonnes. Le 3 décembre au matin c’est une masse geignante et résignée, minée par la dysenterie et le choléra qui se traîne sur les routes et atteint Angers. Les combattants tentent désespérément de s’emparer de la ville. En vain le siège est levé en fin de journée, laissant 800 morts des milliers de blessés et de malades. Poursuivant leur errances la longue colonne hétéroclite parvient à repousser les Bleus devant elle et atteint le 10 décembre Le Mans. Les autorités Républicaines ont déserté la ville laissant sur place un ravitaillement important qui est aussitôt partagé par des Vendéens affamés.

    Dans la soirée du 12 décembre Marceau attaque Le Mans avec 15.000 hommes et pénètre dans la ville. Le sacrifice de 400 Vendéens permets à la colonne des non-combattants de ne pas être sabrés ou prisonniers dans la nuit noire. Le combat reprend au petit matin du 13 décembre. Durant ces deux journées au Mans les Vendéens perdent plus de 15.000 hommes. Le 14 La Rochejaquelain ordonne de marcher sur Ancenis que moins de 15.000 hommes peuvent voir le 16 décembre au matin, les autres ne sont plus.

    La Rochejaquelein, Stofflet et environ 1500 hommes pourront traverser la Loire à Ancenis avant d’être repéré par une patrouille de hussards républicains. Le reste des vendéens (7000 hommes sous les ordres de Fleuriot) reprend son errance et atteint Savenay le 22 décembre où ils sont quasiment tous tués ou pris par les Républicains dans les jours qui suivent. Westermann écrit alors au Comité de Salut Public « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains ! Elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. … Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. »

    Fin de la virée de Galerne

    décembre 1793

    La Vendée est à genou.

    La Rochejaquelein après quelques derniers coups de main sur les Bleus sera tué le 28 janvier 1794 à Nouaillé.

    Charette court toujours ...
    Charette apprend la défaite de Chôlet à Touvois où il campe avec ses hommes. Le 29 octobre d’Elbée blessé avait rejoint Charette qui lui proposait alors de se réfugier à Noirmoutier avec 300 de ses Angevins. Haxo qui avait reçu l’ordre de poursuivre Charette et de « le battre partout où il pourra le rencontrer » entre le 26 novembre dans Machecoul. Le général Jordy ayant pris Port-Saint-Père et le général Dutruy Legè, Charette tente le 28 novembre une contre-offensive sur Machecoul. Repoussé par Haxo il doit se réfugier sur l’île de Bouin le 30 novembre.
    Les Républicains encerclent Charrette et lance l’offensive sur Bouin le 6 décembre 1794, profitant du brouillard le rusé chef maraichin s’échappe de l’île avec plusieurs centaines d’hommes en "sautant les étiers à la ningue".
    Lors de son évasion il réussit à s’emparer d’un convoi de vivres puis gagne la forêt de Touvois. Le 8 décembre il prends le camp retranché des Quatre-chemins-de-l’Oie aux 2000 républicains qui le défendaient et le 9 décembre il est élu général en chef de l’Armée Catholique et Royale du Bas-Poitou puis il démarre une tournée de recrutement dans tous le bocage invitant tous les hommes valides à le rejoindre.

    ... mais D'Elbée est pris
    Le 30 décembre, l’offensive d’Haxo contre Noirmoutier débute. Trois navires bombardent les forts et le 3 janvier les 6000 soldats d’Haxo, Dutruy, Duget et Jordy prennent pied sur l’île. La garnison capitule lorsque les Bleus arrivent aux portes de Noirmoutier, le général Haxo ayant promis la vie aux royalistes qui se rendraient. Malheureusement pour eux Haxo n’a pas autorité sur les Conventionnels qui accompagne l’armée Républicaine. L’un d’entre eux Prieur-de-la-Marne décide d’enfermer tous les insurgés désarmés dans l’église Saint-Philibert. D’Elbée toujours blessé est rapidement fait prisonnier par les Bleus.
    Le 3 au soir Prieur-de-la-Marne écrit à la Convention « Cette expédition vaut à la république 50 pièces de canon, 7 à 800 fusils, des munitions de guerre et de bouche. Les brigands ont perdus 500 à 600 hommes et 1200 ont mis bas les armes. On compte parmi eux 10 à 12 chefs. Le scélérat Delbée, généralissime des ci-devant armées royales et catholiques, qui a été blessé à Cholet et qu’on disait mort, est tombé entre nos mains. … Une commission militaire que nous venons de créer va faire prompte justice de tous ces traîtres. »

    Exécution du général d'Elbée

    Noirmoutier 6 janvier 1794

    'Julien Le Blanc 1878 - Chateau de Noirmoutier)

    Les fusillades commencent le 4 janvier. Les Vendéens prisonniers sont fusillés par groupe de 60 sur la plage. D’Elbée en uniforme de général en chef de la Grande Armée Catholique et Royale, trop faible pour marcher, sera fusillé le 6 janvier dans un fauteuil de bois laqué gris capitonné de velours rouge. A ses coté son beau-frère Pierre Duhoux d’Hauterive, son ami Pierre-Prosper de Boisy et le commandant républicain Wieland pour s’être rendu à Charette le 11 octobre 1793.

    Apprenant les fusillades de Noirmoutier, Charrette prend Saint-Fulgent le 9 janvier où la garnison est massacrée en représailles des morts de Noirmoutier. Blessé à l’épaule, le 12 aux Brouzil il doit se réfugier au couvent du Val-de-Morière.

     

    Les colonnes infernales de Turreau janvier-mai 1794

    Turreau est nommé général en chef de l’armée de l’Ouest, par la Convention, le 27 novembre 1793. Il souhaite faire de la Vendée, avec l’aval du Comité de Salut Public, un « cimetière national » . Turreau fixe au 21 janvier la date de mise a exécution de son plan, dont il envoie les consignes à ces troupes « On emploiera tous les moyens de découvrir les rebelles : tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages, métairies, bois, landes, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé, sera livré aux flammes. »

    Le plan simple consiste à séparer les armées Républicaines en deux armées de six divisions, chaque division étant séparée en deux colonnes. La première armée commandée par Turreau avancera d’Est en Ouest, la seconde commandée par Haxo marchera d’Ouest en Est.
    Le général Kléber refusant ses méthodes se retrouvera exilé à Chateaubriant, d’autres généraux tels Bard seront rapidement destitués et remplacés, d’autres tel Haxo, Cambray, Dutruy ou Vimeux trouveront différentes excuses ou biais pour ne pas exécuter les ordres de Turreau mais les colonnes aux ordres de Turreau parcourant le territoire d’Est en Ouest se montreront d’une cruauté sans nom faisant près de 40.000 morts dont certains lors de grands massacres comme aux Luc où le 28 février 564 personnes dont 110 enfants de moins de 7 ans sont tués. La Vendée est ravagée, des tonnes de grains sont brulés, des milliers de têtes de bétails sont égorgées, des hameaux détruits poussant les paysans à rejoindre Stofflet ou Charette pour venger ces morts innocents. Quelques mois plus tard, la Convention estimant que le plan d’anéantissement n’avait pas eu l’effet escompté suspend Turreau le 17 mai, elle nomme alors Vimeux général en chef de l’armée de l’Ouest et décide de créer cinq camps retranchés afin de contrôler militairement toute la Vendée.

    Reprise de Cholet par les Vendéens

    10 février 1794

    Le Gal JB Moulin se suicide pour ne pas tomber entre les mains des Vendéens.

     

    Fin de la première guerre de Vendée - Traité de La Jaunaye

    Les derniers soubressauts militaires
    Entre le 15 mai et le 30 mai, Stofflet et Charrette attaquent indépendamment à plusieurs reprises avec plus ou moins de chance les troupes Républicaines. Le 2 juin les armées de Stofflet, de Sapinaud de la Rairie et de Charrette se réunissent à La Bésillière où ils rencontrent le chevalier de Tinténiac envoyé par les princes émigrés et par l’Angleterre. Il est porteur d’une lettre du Comte d’Artois qui évoque son désir de venir combattre en Vendée. Le groupe ainsi constitué projette une action d’envergure contre Challans.
    Le 6 juin, renforcé par Jolly et les paysans de la Mothe-Achard, se sont 10.000 hommes dont 900 cavaliers qui se présentent devant Challans défendue par le général Dutruy. L’échec est cuisant pour les Vendéens qui laissent plus de 600 hommes sur le terrain chaque groupe rejetant la faute sur les autres. Les chefs Vendéens se sépare Stofflet regagnant La Morosière, Sapinaud Beaurepaire, Charrette Belleville et Joly Venansault.

    L’heure de la discorde a sonnées au sein même des Vendéens, le 29 juin Jolly principal accusé de la défaite de Challans est tué au cours d’une altercation avec les hommes de Stofflet entraînant aussitôt la défection définitive de tous les hommes de la Mothe-Achard. Le 10 juillet Marigny est exécuté par des hommes de Stofflet après avoir été condamné à mort par un conseil de guerre pour avoir manqué au serment de La Boulaye. Ce serment consistait à ne rien entreprendre dans aucune armée Vendéenne sans en avertir les autres armées ; quiconque faillirait à ce serment encourrait la peine de mort.
    Cette guerre des chefs entraîne de nouveau la défection de bon nombre de paysans.

    Coté Républicain les généraux sont remplacés. La mort du général Haxo, général méthodique et intelligent qui en faisait l’adversaire le plus acharné de Charrette, le 20 mars 1794 à la bataille des Clouzeaux procure un peu de répit au chef maraîchin. Le général Dumas remplace le général Vimeux le 17 août 1794 au poste de commandant en chef de l’armée de l’Ouest, il sera lui même remplacé par le général Canclaux le 8 octobre 1794.
    Le 8 septembre 1794 Charrette attaque le camp fortifié républicain de la Roulière, surpris les Bleus s’enfuient abandonnant matériel et armes sur place, les moins rapides sont massacrés sur la route de Nantes. Le 14 septembre Charrette tente la même opération sur le camp de Fréligné, le combat est plus difficile puisque ce camp est défendu par 2000 hommes mais les Bleus sont encore une fois renversés et perdent 1200 hommes contre 400 vendéens et 800 blessés. Le 24 septembre pour la troisième fois la même opération réussit avec le camp des Moutiers-aux-Mauxfaits. Ces opérations font de Charette l’adversaire le plus efficace de la Convention en Vendée.

    Changement de politique à la Convention
    La Vendée écrasée à Savenay incendiée par les colonnes infernales de Turreau renait de ces cendres. A Paris le pouvoir à changé depuis la chute de Robespierre. N’obtenant pas les résultats escomptés la Convention Thermidorienne se décide alors à faire des concessions au territoire meurtri. Elle ordonne le 12 octobre 1794 de cesser la destruction des haies, taillis et genêts et suspend l’exécution de Madame de Bonchamps, veuve du chef Angevin. Le 29 octobre une commission est chargée d’examiner les exactions commise par Carrier à Nantes. Cette commission demande la comparution du sinistre inventeur de "la baignoire nationale" devant le tribunal révolutionnaire qui le condamne à la guillotine.
    Le 2 décembre 1794 (12 frimaire an III) la Convention vote un décret d’amnistie pour tous les insurgés (rebelles Vendéens ou Chouans) qui déposeront les armes. Les prisons se vident également 900 personnes sont libérés à Nantes, 400 à Fontenay, 50 à Angers même si les armes tardent à être rendues.

    Les négociations commencent
    Les représentants de la Conventions à Nantes ont des consignes précises pour tenter d’en finir avec le soulèvement Vendéen. Courant décembre le représentant en mission Ruelle essaie d’entrer en contact avec les chefs Vendéens et notamment avec Charette. Différentes négociations ont alors lieu fin décembre entre les différents chefs Vendéens et les représentants de la République. Le 30 décembre seul un point concernant les prêtres réfractaires n’a pu être éclairci, les Vendéens n’obtenant que de vagues promesses conditionnées par la reconnaissance de la République une et indivisible. A la mi-janvier Ruelle présente à la Convention l’avancement de ces négociations et obtient de l’Assemblée les pleins pouvoirs pour négocier la pacification de la Vendée.
    Le 12 février 1795, au château de La Jaunaye, au sud-est de Nantes, le général Canclaux en présence du représentant Ruelle rencontre Charrette, Sapinaud et 5 autres représentants Vendéens. Charrette remet alors aux autorités de la République les revendications Vendéennes, les chouans ayant fait savoir qu’ils calqueraient leurs positions sur celles des Vendéens. A l’issue de 3 jours de négociations, le 16 février les républicains remettent un projet de traité et demandent une réponse dans les 48 heures. Après un débat houleux entre jusqu’au-boutistes et pacifistes la majorité des chefs Vendéens accordent leur confiances à Charrette, les opposants quittent La Jaunaye.

    Le 17 février dans la soirée sans même attendre Stofflet absent les chef Vendéens signent leur déclaration de soumission à la République.
    « Réunis sous une même tente avec les représentants du peuple, nous avons senti plus fortement encore, s’il est possible, que nous étions Français, que le bien général de notre patrie devait seul nous animer. Et , c’est dans ces sentiments que nous déclarons solennellement à la Convention Nationale et à la France entière nous soumettre à la République française, une et indivisible ; que nous reconnaissons ses lois et que nous prenons l’engagement formel de n’y porter aucune atteinte.
    Nous promettons de remettre le plus tôt possible l’artillerie et les chevaux d’artillerie qui sont entre nos mains, nous prenons l’engagement solennel de ne jamais porter les armes contre la Républiques. »


    Les représentants signent quand à eux les 5 arrêtés suivants :
    1 – Le culte est désormais libre en Vendée. Les prêtres réfractaires n’y seront pas inquiétés.
    2 – L’amnistie est accordée à tous ceux qui se soumettent. Les jeunes gens ne seront pas appelés au service militaire.
    3 – Les biens confisqués seront rendus.
    4 – Une garde de 2000 vendéens fera la police du pays.
    5 – La république paiera 2 millions de livres d’indemnité à la Vendée.

    Sitôt la convention signée, Charrette regagne son quartier général et explique sa positions à ses hommes qui l’acclament, il licencie aussitôt 2000 de ses fidèles.

    Le 26 février Charrette et le général Canclaux chevauchant côte à côte font une entrée triomphale à Nantes. Le 14 mars les drapeaux brodés de fleurs de lys remis par Charrette et Sapinaud sont déployé à la tribune de la Convention. Le geste est salué par une longue ovation et le traité de La Jaunaye est aussitôt approuvé.

    Stofflet furieux de ne pas avoir été présent lors de la signature du traité le dénonce dès le 2 mars. A la tête de 3000 hommes il attaque fin mars Chalonne et Saint-Florent-Le-Vieil. Le 25 mars Canclaux envoie ses troupes marcher sur Cholet ; isolé Stofflet rencontre Canclaux le 6 avril et signe finalement un traité similaire à celui de La Jaunaye le 2 mai.

    Le 4 mai 1795 les derniers vendéens prisonniers à Cholet sont libéré et les derniers fidèles de Stofflet sont invité à rentrer chez eux.

     

    La seconde guerre de Vendée: Juin 1795-Juillet 1796

    Dénonciation du traité de La Jaunaye

    Malgré le traité des actes isolés de rejet de la paix ou de vengeance personnelle se multiplient. Les républicains interdisent à tout Vendéen de traverser un cantonnement républicain armé de son fusil. Les paysans, quand à eux, font provision de poudre. Un compte rendu du 1 juin 1795 fait par un représentant en mission dans le district de Machecoul parle de « vols et brigandages au nom de Louis XVII. Il n’y a point de sûreté sur les routes ; les subsistances sont enlevées » ; le 8 juin les chefs vendéens rencontrent des représentants de la Convention à La Jaunaye et se plaignent de la non exécution de certaines clauses du traité.

    Des deux cotés on ne cherche pas vraiment à améliorer la situation, la Convention souhaite en finir avec la Vendée en arrêtant tous ses chefs et les Vendéens cherchent un prétexte pour pouvoir reprendre les hostilités. En effet mi-mai Charette a reçu un courrier du comte d’Artois qui lui dit son admiration et son souhait de pouvoir le rejoindre pour partager ses périls et sa gloire. Charette certainement informé de la préparation du débarquement des émigrés à Quiberon regrette que celui-ci ne se fasse en Vendée où la révolte est plus structurée qu’en Bretagne.

    La dénonciation du traité de La Jaunaye sera officiellement due à l’arrestation de deux officiers de Charette le 19 et le 20 juin et au non versement des indemnités promises dont seule 200.000 livres ont été versées sur les 2 millions promis. Certains parlent également d’une clause secrète concernant la remise du jeune roi Louis XVII à Charrette mais rien ne vient étayer ce fait qui n'est peut être qu'une légende.

    La Vendée reprend les armes

    Du 20 au 23 juin la Vendée côtière et le pays de Retz reprennent les armes et le 24 juin au matin Charette fait arrêté 28 cavaliers républicains par ses 4000 hommes à Belleville. Les coups de main contre les cantonnements Républicains se multiplient alors. Le 18 juillet Charrette reçoit un courrier du comte de Provence dans laquelle le futur Louis XVIII en exil le nomme général de son armée catholique et royale. Assuré de sa légitimité Charrette écrit à la Convention le 23 juin qu’il ne déposera les armes « que lorsque l’héritier présomptif de la couronne de France sera sur le trône de ses pères, que lorsque la religion catholique sera reconnue et fidèlement protégée ». Stofflet quand a lui persiste dans sa logique de paix suivi dans ce sens par l'Eglise qui souhaite vivre dans la paix de La Jaunaye. Le débarquement de Quiberon (27 juin – 21 juillet 1795) étant un échec complet Charrette se retrouve donc seul face aux armées Républicaines.

    Charette seul face à la République

    Le 10 août, Charrette reçoit une livraison importante d’armes et de munitions anglaises sur la plage du Bec entre Saint-Jean-de-Mont et Saint-Gilles. Le va-et-vient incessant de 10 chaloupes entre les huit vaisseaux ancrés au large et la côte dure quasiment deux jours et deux nuits. Quatre-vingt chariots de blé repartent dans la nuit du 11 au 12 pour payer la livraison anglaise. Le 22 août Charrette reçoit son brevet de généralissime signé par Louis XVIII et le cordon rouge de la Croix de St Louis, peu d’opérations d’envergures ont lieu cette fin d’été 1795. Charette espérant et attendant la venu du comte d’Artois licencie ses 12000 hommes le 14 septembre 1795.

    François Athanase de Charette de la Contrie dit
    Charette
     

    Couffé 1763 - Nantes 1796

    Générale en chef de l'Armée Catholique et Royale du Bas-Poitou. 

    Le 2 octobre 1795, contre l’avis de Charette qui souhaitait un débarquement à la pointe de l’Aiguillon, le Comte d’Artois débarque à l’île d’Yeu sous la protection d’une escadre Anglaise. Il s’y établi accompagné de 900 émigrés et de quelques soldats anglais. Sapinaud reprend les hostilités le 3 octobre, s’empare de Mortagne et rejoint Charette à Belleville le 12 octobre. Charette et Sapinaud ayant rassemblé près de 15.000 hommes partent de Belleville le 10 et arrivent à la Tranche le 12 octobre attendant Monsieur le comte d'Artois dans la joie. Leur joie est de courte durée car ils sont rapidement informés par le marquis de Grignon envoyé par Monsieur que celui-ci ne peut débarquer.
    Devant la faiblesse des arguments invoqués Charette rétorque violemment « Vous m’avez apporté un arrêt de mort. Allez le dire à vos chefs. Aujourd’hui je commande 15.000 hommes, demain il m’en restera 1500. En manquant à leur parole, ceux qui vous envoient m’ôtent tout moyen de les servir. Je n’ai plus qu’à fuir ou à chercher une mort glorieuse … Mon choix est fait. Je périrai les armes à la main » Découragé par une telle défection du Comte d'Artois, les Vendéens regagnent la forêt d’Aizenay où ils se dispersent. Seul un prince de la maison des Bourbons aurait pu assurer une unité de commandement et redonner courage aux paysans làs de plus de deux ans et demi de lutte.
    Le comte d’Artois quittera l’île d’Yeu le 18 novembre 1795, sans panache il se ralliera à l’avis de son état-major « Monsieur ne peut pas aller chouanner ! ».

    Hoche pacifie la Vendée

    Le général Hoche nommé en Vendée depuis l'automne 1794, connait bien l’état d’esprit des paysans. Il met en place un ensemble de mesures pacificatrices. Il demande à ses généraux d’envoyer quelques officiers et soldats assister aux cérémonies religieuses et de veiller au bon déroulement de celles-ci. Ces mesures amènent petit à petit les paysans du bocage à rendre leurs fusils. Au début les fusils ramenés ne sont que des vieilles pétoires mais Hoche faisant preuve d’une grande loyauté en n’hésitant pas à mettre aux arrêts ses généraux ne respectant pas les termes de la capitulation ce sont des fusils de munitions qui rentrent ensuite dans les arsenaux de la République. Le 25 décembre 1795 la paix est signé à Chantonnay entre le général Willot représentant Hoche et trois officiers représentant Sapinaud. Le 29 décembre Hoche sera nommé commandant en chef de l’armée des Océans réunion des trois armées de l’Ouest, des côtes de Brest et des côtes de Cherbourg.

    Le 20 janvier 1796, Stofflet qui respectait jusque là le traité de La Jaunaye reçoit du Comte d’Artois un brevet de lieutenant-général, la Croix de Saint-Louis et l’ordre formel de se replacer à la tête de ses troupes. Stofflet la mort dans l’âme obéit à l’injonction du Comte d’Artois et déclare à ses officiers « Mes amis, nous marchons à l’échafaud : mais c’est égal : vive le Roi, quand même ! ».
    Le 3 février Stofflet attaque Bressuire, s’empare d’un important stock de munitions et la nuit suivante s’empare d’un convoi de vivres sur la route de Châtillon. Réfugié dans la forêt, il ne sort de son abri que le 23 février pour se rendre à une réunion de concertation avec des chouans à La Saugrenière. A l’issus de la réunion, chacun couche dans une ferme du village mais le lendemain au petit matin le village est cerné par 225 bleus sous les ordres du chef de bataillon Loutil. Stofflet certainement trahi est fait prisonnier, il est conduit à Chemillé où il passe immédiatement en conseil de guerre. Le 25 février 1796 avec quatre compagnons d’armes Stofflet est fusillé, refusant d’avoir les yeux bandés « un général Vendéen n’a pas peur des balles » il tombe en criant « Vive la religion ! Vive le Roi ! »

    Arrestation et exécution de Charette
    Charrette est attaqué le 21 février à La Bégaudière par les hussards du général Travot, les pertes sont lourdes pour les Vendéens et pour le général Vendéen qui perd dans ce combat son frère, un cousin et un divisionnaire, trois de ses amazones sont également faites prisonnières par les Bleus. Le lendemain de ce combat trois des divisionnaires de Charette font leur soumission à la République. De plus en plus seul Charrette est battu le 27 février à La Birronière puis le 8 mars près de Challans il fuit désormais à pied mais l’étau des bleus se resserre autour de lui. Le 22 mars il est blessé à la tête et à l’épaule à Saint-Philbert-de-Bouaine. Poursuivi par une colonne du général Travot il est traqué jusque dans les bois de la Chabotterie ou il se bat comme un lion jusqu’au bout. Un coup de sabre lui ayant tranché trois doigts il est finalement capturé. Soigné dans la cuisine du logis de la Chabotterie il est conduit à Angers. Le 25 mars on le présente au général d’Hédouville qui le convie pour le lendemain à un banquet donnée en son honneur.

    Le 27 mars Charrette embarque avec le général Travot sur une canonnière à destination de Nantes. Il est jugé le 29 mars 1796 et condamner à mort, la sentence a lieu le soir même. Après un court entretien avec le général Travot, il se place devant le mur où il doit être fusillé, refuse le bandeau, sort son bras gauche de l’écharpe et inclinant la tête déclenche la salve.


    L’Anjou, la Vendée centrale et le bas-Poitou sont encore agités quelques temps de soubresauts. Hoche continue la pacification, réprimant les excés des troupes républicaines et ferme avec les derniers insurgés.
    De Suzannet, Le successeur de Charrette, est contraint par Hoche à s’exiler en Suisse d’Autichamp commandant de l’armée d’Anjou et du haut Poitou se soumet fin mai. Parmi les dernier à se soumettre on trouve Amédée de Béjarry et le chevalier de Chantreau qui le 13 juillet 1796 s’entendent dire par le général Caffin rédigeant leur acte de soumission « Ma foi Messieurs, il est bien glorieux pour vous d’être les derniers à reconnaître la République Française alors que l’Europe tremble devant elle ! ».

     

    Conclusion et bilan humain des deux premières guerres de Vendée

    Très longtemps, la thèse du complot de la noblesse et du clergé fanatisant et manipulant un peuple ignorant et refractaire au progrés a été la seule explication de la République au soulèvement Vendéen. Cette explication lapidaire ne peut suffire à expliquer ces trois longues années de guerre fratricide. Le soulèvement a été réellement spontanné et populaire dès mars 1793. S'il durera et s'étendra ensuite se sera essentiellement à cause de la radicalisation de la position de la Convention. En effet le soutien apportés aux Vendéens par les émigrés et les puissances étrangères hostiles à la République fut vraiment très faible. Peut être cette légende du complot à t'elle permis à la République de ne pas se pencher sur les causes réelles de ses guerres de Vendée et donc de ne pas en assumer sa part de responsabilité.

    Les évaluations des pertes humaines oscillent entre 117.000 morts, d’après une études assez récentes de l’historien Reynald Secher qui ne prend pas en compte les morts coté Républicain, et 600.000 morts donné par le général Hoche. En 1996 un historien démographe Jacques Hussenet s’appuyant sur les dénombrements et recensements effectués entre 1790 et 1820 parlait d’une estimation de 140.000 à 190.000 morts du coté Vendéen toute cause confondue (guerre, exaction, famine, épidémie ...). Sur ce chiffre environ 40.000 victimes sont imputables aux seules colonnes infernales de Turreau. Aucun chiffre précis concernant les soldats républicains volontaires ou ceux de l'armée régulière venu de toutes la France n'a jamais été publié, les estimations varient de 30.000 à 220.000 morts.

    Quelque soient les chiffres retenus ceux-ci sont très lourds quand ils sont ramenés à l’échelle d’un territoire de quelques 10.000 km2 qui comptait en 1793 moins de 850.000 habitants.

     

    SOURCES : http://revolution.1789.free.fr/campagne/Campagnes_vendee.htm

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  • La Poitevinière et les Guerres de Vendée

     

    Introduction sur les Guerres de Vendée

    Les Guerres de Vendée ont éclaté en mars 1793, et ne se sont terminées qu'en 1832. Elles ont touché toute une région couvrant le Sud de la Loire Atlantique (Pays de Retz), le Sud-Ouest du Maine et Loire (les Mauges), le Nord de la Vendée (le Bocage) et le Nord des Deux Sèvres (le Haut Poitou). Cette région est connue aujourd'hui sous le nom de "Vendée Militaire".

    Une partie des Guerres de Vendée cependant s'est déroulé hors de la Vendée Militaire, lorsque l'Armée Vendéenne a franchi la Loire pour rejoindre Granville. Cet épisode fut appelé "La Virée de Galerne", du nom du vent de Galerne, qui souffle du Nord.

    Les Guerres de Vendée, c'est d'abord le soulevement de tout un peuple rural, composé de paysans, d'artisans et de petits commerçants, attaché à sa religion catholique et à son Roi Louis XVI, soulèvement contre un gouvernement révolutionnaire qui leur interdisait la pratique de leur foi, qui emprisonnait leurs prêtres et qui a exécuté leur Roi.

    Il s'agit d'un peuple non préparé à la guerre, au départ armé seulement de piques et de faux, mais qui se bat pour sa foi et ses convictions, aux côtés des siens, dans un paysage de bocage composé d'un labyrinthe de haies et de chemins creux que lui seul connait.

    Les batailles sont brèves. Les Vendéens sont d'abord victorieux, et s'emparent des fusils et des canons pris à l'ennemi. L'ennemi, ce sont les gardes nationaux et les soldats républicains, surnommés les "Bleus" du fait de la couleur de leurs uniformes.

    L'année 1793 est marquée par de nombreuses victoires vendéennes, mais aussi de sévères défaites comme l'attaque de Nantes, le 29 juin 1793, où le général Cathelineau fut mortellement blessé, et la bataille de Cholet, le 17 octobre 1793, qui marque la fin de l'Armée Vendéenne et qui sonne le départ de la triste Virée de Galerne. Cette virée se terminera le 23 décembre 1793 par le massacre de Savenay, où l'Armée Vendéenne sera anéantie.

    L'année suivante, en 1794, aura lieu la terrible répression organisée par la Convention, avec les fusillades du Champ des Martyrs, les Noyades de Nantes et les Colonnes Infernales de Turreau qui massacrent et brûlent tout sur leur passage.

    Il faudra attendre le 9 Thermidor et la chute de Robespierre pour que la Terreur cesse. Les Guerres de Vendée se sont reveillées plusieurs fois en 1796, 1799 et 1815. En 1832, la Duchesse du Berry essaiera en vain de raviver la révolte.

    Les Guerres de Vendée ont saigné toute la région où elles se sont déroulées. Près de 30% de la population de cette région a péri. Elles ont marqué la mémoire collective des habitants de cette région. Chacun d'entre eux a plusieurs ancêtres qui ont participé aux combats ou péri lors des massacres. Le nombre de sites où s'élève un monument avec l'emblème du Sacré Coeur vendéen témoignent de la vivacité du souvenir de cette période troublée.

    La Poitevinière avant le Soulèvement vendéen (1789-1792).

    Les Pictavinériens (habitants de la Poitevinière), comme tous les habitants des Mauges, avaient accueilli favorablement la Révolution de 1789. Les cahiers de doléances de la Poitevinière, rédigés en mars 1789, ressemblent à ceux des autres communes d'Anjou. Les doléances portent sur les impôts et demandent la suppression de la gabelle et la limitation de la dîme.

    Cependant, la République vote la Constitution Civile du Clergé le 27 novembre 1790. Elle oblige les ecclésiastiques à prêter serment. La plupart des prêtres d'Anjou refusent de prêter serment à la Constitution; ils sont appelés prêtres réfractaires.

    Le 27 mai 1792 est votée la loi d'exil prescrivant la déportation de tous les prêtres réfractaires. Ces derniers sont déportés en masse ou sont obligés de se cacher. Ils sont remplacés par de nouveaux prêtres assermentés qui ne réussissent pas à se faire accepter par les paroissiens, très attachés à leurs curés.

    Le 21 janvier 1793 a lieu l'exécution du Roi Louis XVI. Pour les habitants des Mauges, le Roi prend aussitôt figure de martyr. Ils se souleveront pour "Dieu et le Roi".

    Dès 1792, les Pictavinériens se rangent donc du côté royaliste. Ils restent fidéles à leur religion catholique et leur roi. Ils constitueront le point de départ de l'Armée Catholique et Royale d'Anjou. Le Soulèvement débutera dans les Mauges, puis enflammera le Sud de la Loire Atlantique (le Pays de Retz) et le Nord de la Vendée, qui lui donnera le nom de Soulèvement vendéen.

    La Poitevinière perdra 20% de sa population pendant les Guerres de Vendée, passant de 1190 habitants en 1790, à 954 habitants en 1801.

    Les réunions des maires chez Pierre Courbet (avril 1792)

    Le premier évenement qui se déroula à la Poitevinière fut la réunion des 34 maires, organisé par Pierre COURBET, aubergiste et maire de La Poitevinière, le 30 avril 1792.
    Le 8 mai 1792, une nouvelle réunion fut organisée, pour adopter une pétition définitive pour obtenir le retour des prêtres réfractaires. Cette seconde réunion fut dispersée et certains membres dont Pierre COURBET, furent arrêtés, accusés de "complots tendant à troubler l'Etat et à armer les citoyens les uns contre les autres".

    Voici le procès verbal tel qu'il a été envoyé à l'Assemblée Nationale le 23 mai 1792: "Lettre des administrateurs du département de Mayenne-et-Loire au sujet d'un rassemblement suspect dans ce département"(commence au bas de la première page).

    Le Soulèvement vendéen (mars 1793)

    L'émeute de St Florent (12 mars 1793)

    Le soulèvement vendéen a eu pour point de départ l'émeute de St Florent le Vieil.
    En février 1793, la République doit faire face aux armées étrangères qui menacent la frontière de l'Est.
    Le 25 février 1793 est promulgé le Décret comportant la levée de 300 000 hommes pour aller combattre l'ennemi.
    Le mardi 12 mars 1793, comme dans chaque chef lieu de canton, tous les jeunes gens originaires du canton sont convoqués à St Florent le Vieil, pour être soumis au tirage au sort permettant de constituer la levée des 300 000 hommes. Les jeunes gens refusent le tirage au sort. Une émeute éclate, des coups de feu sont tirés; les gardes nationaux ripostent d'un coup de canon. Cette émeute déclenche le Soulèvement.

    Le départ de PERDRIAU et CATHELINEAU (13 mars 1793)

    Dès le lendemain 13 mars, toutes les paroisses ont entendu parler de l'émeute de St Florent. Au Pin en Mauges, petit village situé à 3 Km au Nord de la Poitevinière, Jacques CATHELINEAU, celui qui deviendra le premier général de l'Armée Vendéenne, rassemble les habitants et décide de partir sur la Poitevinière, rejoindre son ami Jean PERDRIAU avant de marcher sur Jallais.
    Lorsque CATHELINEAU et sa troupe de 27 hommes atteint La Poitevinière, PERDRIAU est déja parti attaquer Jallais, situé à 3 Km au Sud de La Poitevinière. Jallais, défendu par une quarantaine de gardes nationaux est enlevé. Ce sera le premier combat des Guerres de Vendée.La petite armée, constituée maintenant de 1000 volontaires attaque et s'empare de Chemillé le soir même. Les hommes de la Poitevinière ont été parmi les tous premiers à se soulever et à former l'embryon de la grande Armée Catholique et Royale d'Anjou.

    S'ensuivent les différentes batailles qui se sont déroulées entre mars et octobre 1789, puis la "Virée de Galerne".

    Chronologie des Guerres de Vendée (1793)

    • 12/3/1793: Emeute de St Florent le Vieil

    • 13/3/1793: Combat de Jallais et de Chemillé
    • 14/3/1793: Prise de Cholet
    • 15/3/1793: Combat de Coron, prise de Vihiers
    • 22/3/1793: Prise de Chalonnes, combat de St Lambert du Lattay
    • 11/4/1793: Grand choc de St Pierre de Chemillé
    • 13/4/1793: combat des Aubiers par La Rochejacquelein
    • 20/4/1793: Evacuation de Machecoul par Charette
    • 22/4/1793: combat de Beaupréau
    • 30/4/1793: combat de Légé par Charette, reprise de Chalonnes
    • 1/5/1793: Prise d'Argenton Chateau
    • 2/5/1793: occupation de Bressuire
    • 5/5/1793: Prise de Thouars
    • 13/5/1793: Prise de Parthenay et la Chataigneraie
    • 16/5/1793: Défaite de Fontenay
    • 25/5/1793: Prise de Fontenay
    • 6/6/1793: Affaires de Vihiers et de Doué. Combat de Montreuil Bellay
    • 10/6/1793: Prise de Saumur. Cathelineau nommé généralissime.
    • 10/6/1793: reprise de Machecoul par Charette
    • 18/6/1793: occupation d'Angers
    • 28/6/1793: attaque de Luçon
    • 29/6/1793: attaque de Nantes. Cathelineau est blessé.
    • 30/6/1793: prise de Parthenay.
    • 5/7/1793: bataille de Chatillon.
    • 14/7/1793: mort de Cathelineau.
    • 15/7/1793: combat de Martigné Briant.
    • 17 et 18/7/1793: bataille de Vihiers
    • 19/7/1793: D'Elbée nommé commandant en chef
    • 30/7/1793: 2eme bataille de Luçon.
    • 14/8/1793: 3eme bataille de Luçon.
    • 5/9/1793: bataille de Chantonnay.
    • 11/9/1793: combat de Martigné Briant.
    • 12/9/1793: combat des Ponts de Cé, Doué, Coron. Combat du Pont Barré (St Lambert du Lattay)
    • 19/9/1793: Bataille de Torfou.
    • 11/10/1793: 2eme bataille de Chatillon
    • 12/10/1793: Prise de Noirmoutiers par Charette
    • 15/10/1793: bataille de la Tremblaye. Lescure est blessé.
    • 17/10/1793: Défaite de Cholet. Bonchamps et D'Elbée sont blessés. Retraite sur Beaupréau
    • 18/10/1793: mort de Bonchamps ("Grâce aux Prisonniers")
    • 18 et 19/10/1793: passage de la Loire
    • 20/10/1793: début de la "Virée de Galerne". La Rochejacquelein général en chef.
    • 23/10/1793: Prise de Laval
    • 4/11/1793: Prise de Fougères. Mort de Lescure.
    • 14/11/1793: Echec devant Granville.
    • 2/12/1793: attaque d'Angers.
    • 8/12/1793: Combats de Baugé et La Flèche.
    • 12/12/1793: Désastre du Mans.
    • 16/12/1793: tentative de repasser la Loire.
    • 23/12/1793: Désastre de Savenay. Fin de la "Virée de Galerne".

       

    La répression (janvier 1794)

    A la suite du désastre de Savenay, le 23/12/1793, l'Armée Vendéenne a été anéantie. Toute la population de vieillards, femmes et enfants qui avaient suivi l'Armée au Nord de la Loire a été massacrée à Savenay. Il ne reste plus dans le Mauges que ceux qui n'avaient pas "passé la Loire".

    A partir de janvier 1794, la Convention décide d'exterminer la Vendée militaire, c'est à dire la région constituée des Mauges, du Sud de la Loire Atlantique et du Nord de la Vendée. Les deux moyens employés sont:

    • les râfles

    • les "Colonnes Infernales" du Général Turreau.

       

    Les râfles

    Après l'écrasement de l'Armée Vendéenne, des émissaires sont envoyés à travers la Vendée pour demander aux survivants de déposer les armes en promettant l'amnistie. Les noms des combattants sont notés et serviront à dresser les listes pour les râfles de 1794.

    Les victimes de ces râfles sont envoyées à Nantes pour y être noyées dans la Loire, ou elles sont emprisonnées à Angers puis fusillées au Champ des Martyrs d'Avrillé.

    Râfle dans la haute commune, le 7 janvier 1794

    Parti de Chemillé à 4h du matin, la patrouille se rend à la métairie de la Baste et y arrête François GOURDON et François BRISTEAU.
    Elle se rend ensuite à la métairie du Grand Rortais et arrête Pierre GOURDON, métayer au Grand Rortais, Pierre GOURDON, son père, et Toussaint DELAUNAY, domestique.
    A la Cameloterie sont arrêtés Jean BARON, closier et Jean BARON, son fils aussi closier.

    Râfle dans le Bourg, le 15 janvier 1794.

    Nous n'avons pas la liste des personnes arrêtées au cours de cette râfle. On sait seulement que la quasi totalité des victimes de la Poitevinière, fusillées au Champ des Martyrs d'Avrillé ont été arrêtés au cours de cette râfle.

    Les Colonnes Infernales

    Sous les ordres du général Turreau, surnommé l'Ogre de la Vendée, les colonnes infernales ont parcourru la Vendée en tuant et brulant tout sur leur passage.

    Massacre du Carrefour de Guinechien (10 décembre 1793)

    Petit carrefour sur la route de la Poitevinière à Beaupréau, avant le bois de la Pouëze.

    1. Pierre BARON, 55 ans, métayer à l'Olivraie, tué près de sa ferme.

    2. Anne PALUSSIERE, 41 ans, femme de Pierre BARON.
    3. Jeanne BARON, 18 ans, leur fille. Tous les trois inhumés dans le cimetière de la Poitevinière le 12 décembre 1793.
    4. Jacqueline COIFFARD, 32 ans, femme de Jean BREHERET, du Plessis.
    5. Mathurine BOUTAILLER, femme DELAUNAY, du Plessis, sabrée au bois de Guinechien.
    6. Perrine BARON, 52 ans, soeur de Pierre et épouse de René PALUSSIERE, de l'Olivraie.
    7. Jeanne BATARDIERE, 53 ans, veuve de René MOREAU. Sabrée.
    8. Augustin MOREAU, fils de la précédente. 13 mois.
    9. Marie PAPIN, veuve PIONNEAU, 52 ans. Sabrée.
    10. Jeanne MOUSSEAU, 60 ans, fusillée. A été enterrée par ses parents dans le jardin au Bordage des Bois.
    11. Gabriel MARTEL. Enterré au Bois de Longueduc.

       

    Massacre de la Courandière,le 20 janvier 1794

    1. Marie COIFFARD, 20 ans, de St Martin de Beaupréau, domestique à la Courandière.

    2. Mathurin BROUARD, 52 ans, métayer à la Courandière.
    3. Jacques CHEVALIER, 50 ans, métayer à la Mourière, tué à la Courandière.
    4. André HUMEAU, 20 ans, de la métairie de Piédeau, tué dans le petit bois, inhumé à la Poitevinière.

       

    Massacre de la Theullière, Aulnays Jagu, Chène Boisy,le 20 janvier 1794

    1. Marie BOISDRON, 67 ans, femme de Joseph BROUARD, métayer à la Theulière, tuée en se sauvant dans le pré des Aulnays Jagu.

    2. Marie BROUARD, femme TIJOU, 41 ans, tuée près de la maison des Aulnays.
    3. Veuve GOURDON, métairie du Chêne Boisy. Eut le cou coupé dans la rue de son habitation.

       

    Massacre du jardin de la cure La Poitevinière 22 janvier 1794 (14 victimes)

    (source : La Poitevinière à travers l'histoire, Camille HUMEAU, publié dans le bulletin municipal de la Poitevinière, Décembre 1988)
    10 noms seulement sont connus:

    1. Jeanne CREUZE, 36 ans, femme de Joseph RIPOCHE, sabotier

    2. Pierre RIPOCHE, 8 ans, fils de Jeanne RIPOCHE-CREUZE.
    3. Françoise RIPOCHE, 4 ans, fille de Jeanne RIPOCHE-CREUZE.
    4. Marie RIPOCHE, 2 ans, fille de Jeanne RIPOCHE-CREUZE.
    5. Hortense RIPOCHE, 6 mois, fille de Jeanne RIPOCHE-CREUZE.
    6. Jeanne MOREAU, 70 ans, femme CREUZE, mère de Jeanne RIPOCHE.
    7. Joseph Esprit HUCHON, 46 ans, le Mesnil, mais peut être massacré à la ferme.
    8. Jeanne VERRON, 56 ans, veuve EMERIAULT, inhumée le 23 janvier 1794. Fusillée ou sabrée.
    9. Marie EMERIAULT, 28 ans, fille de la précédente, inhumée le 23 janvier 1794. Fusillée ou sabrée.
    10. Marie PAPIN, veuve de Jean MACE, inhumée le 23 janvier 1794, fusillée ou sabrée.
    11. Plus 4 personnes dont le nom n'est pas connu.

       

    Massacre de Deureux (moulin),le 22 janvier 1794

    1. Thérèse LETHON, 50 ans, femme de Jean ALLEMAND. Fusillée.

    2. Jeanne GOURDON, veuve LETHON, 78 ans, belle soeur de la précédente.

       

    Les fusillades du Champ des Martyrs d'Avrillé (1794)

    La plupart des habitants de la Poitevinière arrêtés au cours des râfles des 7 et 15 janvier 1794 ont été fusillés au cours de la 4ème fusillade, le 20 ou le 21 janvier 1794.

    Référence:
    Abbé T.L. Houdebine. Le Champ des Martyrs d'Avrillé. 1923

    La 4ème fusillade, le 20 ou le 21 janvier 1794

    1. Jean (ou Jacques) ALLEMAND, 21 ans, tisserand.

    2. René ALLEMAND, 65 ans, maçon.
    3. Jean BARON, 54 ans, né en 1744, fils de Jacques BARON et de Jeanne DENECHEAU.
    4. Jean BARON, 24 ans, laboureur.
    5. Jean BERARD, 31 ans.
    6. René BERTHELOT, 56 ans, tailleur.
    7. Jean BESNARD, 31 ans, tisserand.
    8. Joseph BESNARD, 50 ans, tisserand au bourg.
    9. René BESNARD, 25 ans.
    10. Pierre BESSON, 15 ans. N'a pas été fusillé.
    11. René BLOND, 58 ans, tisserand.
    12. Joseph BOISDRON, 26 ans, sabotier.
    13. René BOISDRON, 52 ans, closier et sabotier.
    14. Jacques BREHERET, 18 ans, menuisier.
    15. Jean BREHERET, 59 ans, métayer.
    16. Pierre COURBET, 23 ans, fils de Pierre COURBET.
    17. Jean CHAUVAT, 43 ans, métayer.
    18. Louis EMERIOT, 15 ans. N'a pas été fusillé suite à son jeune âge.
    19. René FROGER, 16 ans.
    20. Joseph FROUIN, 52 ans, closier.
    21. Jacques GAUTIER, 14 ans, tisserand. Il avait en fait 18 ans, mais de petite taille, il a déclaré n'avoir que 14 ans ce qui lui a valu la vie sauve.
    22. Pierre GIRAULT, 17 ans, tisserand.
    23. Pierre GODINEAU, 17 ans, métayer.
    24. François GOURDON, 51 ans, métayer, né à la Grande Richaudière, il habitait au Bois Archambault puis à la Bâte.
    25. Jean GOURDON, 42 ans, métayer, né au Pin en Mauges, habitait au Plessis.
    26. Pierre GOURDON, 37 ans.
    27. Pierre GOURDON, 63 ans.
    28. Pierre GOURDON, 42 ans, tisserand.
    29. Joseph GUIGNARD, 57 ans, né à Jallais, cordonnier à La Poitevinière.
    30. Jean MACE, 33 ans, tisserand.
    31. Jean MARCHAND, 38 ans, né à la Vrinière, cardeur de laine.
    32. Pierre MARCHAND, 50 ans, journalier.
    33. Etienne MERLET, 23 ans, métayer.
    34. René MOREAU, 59 ans, fermier.
    35. Jacques MORINIERE, 58 ans.
    36. René MOUSSEAU, 42 ans, originaire du Grand Rortais.
    37. René NEAU, 26 ans, tisserand.
    38. Jacques PLUMEJEAU, 27 ans, tisserand.
    39. Mathurin RICHOU, 42 ans, métayer.
    40. Hilaire ROCHARD, 37 ans, né au Bois Archambault, jardinier.
    41. René ROCHARD, 28 ans, originaire du Pin en Mauges, ouvrier agricole à la Poitevinière. Son frère Pierre ROCHARD avait réussi à s'évader juste avant la fusillade.
    42. Jean ROCHARD, 40 ans, jardinier à la cure et au Gué Aussang.
    43. Pierre ROCHARD, 35 ans.
    44. Joseph RUFIN, 38 ans, tisserand.
    45. Louis USUREAU, 27 ans, tisserand.
    46. Michel USUREAU, 25 ans, tisserand.

       

    La 8ème fusillade, le lundi 10 février 1794

    1. René BESNARD, 25 ans, tisserand.

    2. Pierre COURBET, 23 ans, charpentier.
    3. Jacques MORINIERE, 58 ans, journalier.

       

    Antoine FOURNIER, originaire de La Poitevinière, martyr béatifié

    Antoine FOURNIER, originaire de la Poitevinière, demeurait à Cholet. Il a été arrêté en janvier 1794 et fusillé au Champ des Martyrs d'Avrillé. Il a été béatifié (en 1980???) en raison de sa foi.

    Antoine FOURNIER est né à La Poitevinière le 26 janvier 1736. Son père, Antoine FOURNIER était hôtelier. Sa mère s'appelait Elisabeth BAILLET. Ils étaient arrivés à La Poitevinière en 1729. Son père meurt le 13 mai 1736, âgé de 53 ans, Antoine n'avait que 3 mois et demi.

    En 1760, il devient tisserand à la fabrique de Cholet. Le 14 janvier 1763, il épouse Marie ARNAULT à St Pierre de Cholet.

    Antoine FOURNIER est arrêté à Cholet le 29 décembre 1793. Le jour même, il comparait devant le Comité révolutionnaire de Cholet. L'interrogatoire donne:

    • Quel est votre nom?

    • Je m'appelle Antoine FOURNIER.
    • Quel âge avez-vous?
    • Cinquante huit ans.
    • Où êtes-vous né?
    • A la Poitevinière.
    • Où demeurez-vous?
    • A Cholet, depuis trente ans.
    • Quel métier exercez-vous?
    • Celui de tisserand.
    • Etes-vous marié et avez-vous des enfants?
    • J'en ai deux, dont un est prêtre réfractaire et passé en Espagne.
    • Savez-vous pourquoi on vous a arrêté?
    • Non, je ne m'en doute même pas.
    • Quelle est la conduite que vous avez tenu pendant le séjour des brigands dans cette ville?
    • J'ai toujours continué mes occupations ordinaires.
    • N'avez-vous pas pris les armes contre les patriotes?
    • Non, j'ai seulement monté la garde à l'hôpital et dans d'autres endroits où il y avait des prisonniers.
    • Quel grade aviez-vous dans le service que vous faisiez pour les brigands?
    • Je n'étais que simple soldat.
    • N'avez-vous jamais donné la retraite aux prêtres réfractaires?
    • Non, je n'ai jamais reçu que mon fils.
    • Désapprouvez-vous la conduite de ces monstres de prêtres qui ont fait égorger nos frères?
    • Je ne crois pas que les prêtres aient été capables de mauvais conseils.
    • Vous êtes accusé d'avoir blâmé la conduite des Républicains en disant que l'on profanait les saints vases sacrés, de détruire les croix de mission, etc...
    • Oui, j'ai blâmé et je blâme la conduite de ceux qui jettent les croix de mission et profanent les vases sacrés.
    • Vous souffririez la mort pour la défense de votre religion?
    • Oui.

       

    L'interrogatoire est suivi de la mention:" Père d'un prêtre réfractaire et digne de l'être. Fanatique outré, a monté la garde pour empêcher l'évasion des prisonniers patriotes, qu'il est accusé d'avoir maltraité."

    Le 2 janvier 1794, Antoine FOURNIER est envoyé avec 23 autres prisonniers à Saumur. Le 5 janvier, ils sont conduits à Angers. Il est alors incarcéré à la prison nationale, place des Halles (place Imbach).

    Le dimanche 12 janvier 1794, il est fusillé au Champ des Martyrs, à Avrillé, lors de la première fusillade.

    Antoine FOURNIER a été béatifié à cause de la noblesse de sa foi.

    Jean PERDRIAU (1746-1793), à l'origine du Soulevement Vendéen

    Jean PERDRIAU serait né à Beaulieu sur Layon le 3 décembre 1746, fils de Jacques PERDRIAU et de Renée MARCAIS.

    Le 11 janvier 1782, il épouse Anne Marie MOUSSEAU à la Poitevinière. En 1783, il était voiturier à la Poitevinière.

    Jean PERDRIAU, ancien caporal qui avait longtemps servi dans un régiment de ligne des armée royales, prit le commandement de la petite troupe partie le 13 mars 1793 de la Poitevinière pour attaquer Jallais. Il est l'une des premières figures du Soulèvement vendéen, aux côté de Jacques CATHELINEAU. Malheureusement, il sera tué au tout début des Guerres de Vendée, lors du grand choc de St Pierre de Chemillé, le 11 avril 1793. Il n'a donc pas eu le temps de marquer l'histoire des Guerres de Vendée.

    L'arrestation de Stofflet à la Saugrenière (24 février 1796)

    Jean Nicolas Stofflet est né à Luneville vers 1751. Il était garde chasse au chateau de Maulévrier en 1793 quand la guerre éclata. Très vite, il devient chef d'une troupe puis général.

    En 1795, il traite avec la Convention.

    Stofflet reprend les armes fin Janvier 1796. Suite à une dénonciation, il est pris par surprise dans la ferme de la Saugrenière, à la Poitevinière le 24 février 1796. Au cours de sa capture, il est blessé d'un coup de sabre au visage. Il est emmené à Angers, jugé et fusillé le lendemain 25 février 1796.

      

      

    SOURCES : http://ldenecheau.free.fr/guerres.htm

      

      

     

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  • Henri III

    19 septembre 1551 à Fontainebleau - 2 août 1589 à Saint-Cloud

    Fils préféré de Catherine de Médicis, le duc d'Anjou succède à son frère sous le nom d'Henri III.

    Sans aucun doute le plus intelligent des quatre fils du roi de France Henri II, il sera hélas desservi par les événements, la malchance et la postérité qui lui fera une fausse réputation d'adulte immature...

      
      
      
      
     
    Henri III (1551 - 1589)
    Le dernier des Valois
     
     

    Fils préféré de Catherine de Médicis, le duc d'Anjou succède à son frère sous le nom d'Henri III. Sans aucun doute le plus intelligent des quatre fils du roi de France Henri II, il sera desservi par les événements, la malchance... et la postérité qui lui fera au XIXe siècle une fausse réputation d'adulte immature et d'homosexuel notoire !

    Intrigues, guerres et complots

    Quand Charles IX meurt le 30 mai 1574, Henri est à Cracovie où, grâce aux intrigues et à l'argent de sa mère, il s'est fait élire roi de Pologne l'année précédente, en concurrence avec... le tsar Ivan le Terrible !

    Apprenant la mort de son aîné, Henri quitte en catimini la froide Pologne et ses sujets. Au terme d'un long voyage entrecoupé de fêtes, avec une étape prolongée à Venise, il rejoint sa mère à Lyon.

    Au passage, il fait la rencontre d'une jeune femme, Louise de Lorraine, et en tombe éperdument amoureux. Fait inhabituel dans un monde aristocratique où les mariages de raison et de convention sont la règle, il va épouser sa dulcinée et se refusera à s'en séparer lorsqu'il apparaîtra que leur union est stérile...

    Après son sacre à Reims, Henri III inaugure un cérémonial de cour, assorti d'une étiquette qui place le souverain au-dessus de ses sujets et en fait la personnification de l'État. Son lointain successeur Louis XIV portera cette conception de la monarchie à son paroxysme...

    Henri III organise le Grand Conseil (le gouvernement), y faisant entrer ses «mignons» (sans connotation homosexuelle). Ces hommes sont en fait de rudes compagnons d'armes comme le duc Anne de Joyeuse et le duc Jean-Louis d'Épernon. Le premier épouse en 1581 la belle-soeur du roi, Marguerite de Vaudémont-Lorraine, au cours de fêtes fastueuses, et sera tué à Coutras (1587) ; le second, dévoué corps et âme à Henri III, se ralliera avec réticence à son successeur Henri IV avant d'être éloigné du pouvoir par Richelieu...

    Cependant, les guerres de religion reprennent avec à la tête de l'Union calviniste le roi Henri III de Navarre, qui est le cousin du roi de France. «Monsieur», duc d'Alençon et jeune frère du roi, négocie la paix de Beaulieu-lès-Loches en 1576. Jugée trop favorable aux protestants, elle suscite la création de la Sainte Ligue catholique, avec Henri de Guise à sa tête. Par la paix de Bergerac, l'année suivante, Henri III impose la dissolution des deux organisations réformée et catholique. Il s'ensuit une trêve relative de sept ans.

    Mais en 1584, la mort de «Monsieur» fait d'Henri de Navarre (un protestant !) l'héritier présomptif du trône. Les troubles reprennent avec une intensité redoublée. C'est la «guerre des trois Henri». En 1588, Henri III est chassé de Paris par la Ligue, qui ne cache plus son désir de hisser un Guise sur le trône.

    Le roi ne voit plus d'autre issue que de faire assassiner Henri de Guise et son frère puis de se réconcilier avec le roi de Navarre. Cela lui vaut d'être lui-même assassiné par un moine. Sur son lit de mort, il fait jurer à ses compagnons de servir avec loyauté son successeur légitime.

    Le dernier souverain de la famille des Valois, branche cadette de la dynastie capétienne laisse la place au premier souverain de la famille des Bourbons.

    Fabienne Manière
     
     
     
     
     
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  • 4 juillet 1776

    «Independence Day»

     

     
     
     

    Le 4 juillet 1776, à Philadelphie, où ils sont réunis en congrès (en anglais, «Convention»), les représentants des Treize Colonies anglaises d'Amérique du nord proclament dans l'enthousiasme leur indépendance.

    Unilatérale, c'est-à-dire non reconnue par la métropole, cette proclamation va déboucher sur une guerre mettant aux prises les Insurgents, minoritaires, et les troupes anglaises renforcées par les colons loyalistes.

    L'idée d'une résolution fondamentale disposant que les «États-Unis sont, et doivent en droit être, des États libres et indépendants» revient au Virginien R.H. Lee. La résolution est appuyée par John Adams, délégué du Massachussets (l'un des inspirateurs de la Tea-party). Un comité de cinq membres est aussitôt chargé de rédiger le texte.

    Le principal auteur de la Déclaration d'Indépendance est le président du comité, Thomas Jefferson, un riche planteur propriétaire de nombreux esclaves, notamment assisté de John Adams et Benjamin Franklin.

    La Déclaration énonce en des termes voués à l'immortalité le droit de tous les êtres humains à la quête du bonheur :

    «We hold these truth to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights that among these are life, liberty and the pursuit of happiness»

    L'anniversaire de ce jour a mérité de devenir la fête nationale des États-Unis d'Amérique même s'il n'a pas consacré l'indépendance effective du pays. Celle-ci attendra le traité de Versailles.

    Il faut dire que les deux tiers des 2,5 millions d'habitants des Treize Colonies restent fidèles à la couronne britannique et au roi George III ou au moins indifférents aux revendications des Insurgents (insurgés). Parmi les loyalistes figure le propre fils de Benjamin Franklin, l'un des héros de l'insurrection.

    La guerre ne fait que commencer entre l'armée des Insurgents, placée sous le commandement de George Washington, et les armées loyalistes et anglaises, renforcées par de nombreux mercenaires allemands.

    Retentissement européen

    L'insurrection et la déclaration d'indépendance ont un très grand retentissement dans la noblesse libérale d'Europe. Contre l'avis du jeune roi Louis XVI, le marquis de La Fayette (19 ans) arme une frégate à ses frais et rejoint les Insurgents.

    D'autres officiers se joignent au mouvement comme le commandant Pierre L'Enfant, qui jettera les plans de la future capitale, le général Louis Duportail, mais aussi le Prussien von Steuben, le Polonais Kosciusko ou l'Allemand de Kalb. Leur expérience militaire est précieuse aux insurgés, qui remportent une première victoire à Saratoga (1777).

    L'écrivain et espion Beaumarchais organise des envois d'armes à destination de l'Amérique avec l'approbation du ministre des Affaires étrangères, Vergennes, désireux de favoriser tout ce qui pourrait affaiblir l'ennemie héréditaire de la France, l'Angleterre.

    Le roi Louis XVI en personne se résout à envoyer en 1780 un corps de 6.000 soldats sous le commandement du comte de Rochambeau. Ce soutien décisif permet aux insurgés d'emporter la décision à Yorktown (1781).

                                                               Fabienne Manière.
      
      
    19 octobre 1781
    Victoire des Insurgents à Yorktown
     
     
     
     

    Assiégée depuis plusieurs semaines, la base anglaise de Yorktown, sur la côte de Virginie, se rend le 19 octobre 1781 aux colons américains et au corps expéditionnaire français du général Rochambeau.

    L'assaut final est conduit par le marquis de La Fayette (24 ans).

    Suite à cette défaite face aux colons, les Anglais se décident à négocier l'indépendance de leurs Treize colonies d'Amérique du Nord, futurs États-Unis d'Amérique.

    Camille Vignolle.
    Renforts bienvenus

    Depuis l'échauffourée de Lexington et leur déclaration unilatérale d'indépendance du 4 juillet 1776, les Insurgents des Treize Colonies anglaises d'Amérique n'avaient remporté qu'une médiocre victoire, à Saratoga, sur l'armée du roi Georges III et les Loyalistes américains fidèles à la couronne.

    Les Insurgents ont néanmoins pu convaincre le roi de France Louis XVI et son ministre des Affaires étrangères, le comte Charles de Vergennes, de reconnaître leur indépendance et de signer avec eux une alliance en bonne et due forme. Ils ont aussi obtenu le soutien de l'Espagne et de la Hollande.

    C'est ainsi qu'en 1780, Louis XVI envoie outre-Atlantique un corps expéditionnaire de 6.000 hommes sous le commandement du lieutenant général comte Jean-Baptiste de Rochambeau (65 ans)...

    Le corps expéditionnaire débarque à Newport et fait sa jonction sur l'Hudson avec les 6.000 soldats américains de George Washington et les volontaires européens de La Fayette.

    Cette coalition va assiéger Yorktown où sont retranchés 8.000 Anglais commandés par lord Charles Cornwallis.

    Pendant ce temps, non loin de là, dans la baie de Chesapeake, la flotte de l'amiral François de Grasse (la Royale) débarque des armes et des renforts.

    Victoire retentissante

    Surprise par la Royal Navy, elle coupe les amarres et gagne le large pour l'affronter dans les règles le 5 septembre 1781. L'amiral canonne les mâts des navires ennemis et les entraîne à sa suite jusqu'au milieu de l'Atlantique. Puis, tandis que les Anglais bifurquent vers New York, il revient vers Chesapeake pour prévenir le débarquement de troupes anglaises.

    Privée de secours, la garnison de Yorktown n'a bientôt plus d'autre recours que de se rendre. Le général O'Hara, adjoint de Cornwallis, tend son épée au comte de Rochambeau. Mais celui-ci refuse et c'est à George Washington, le chef des rebelles américains, que le vaincu doit remettre son épée et se rendre.

    L'Angleterre conserve de solides positions au nord du pays et au Canada. Mais à Londres, les partisans d'un traité de paix prennent désormais le pas sur les jusqu'auboutistes.

     
     
                                                                3 septembre 1783
    Les États-Unis indépendants
     
     
     
     

    Le 3 septembre 1783, à Versailles, au nom des rois Louis XVI et George III et en présence des représentants de l'Espagne, le comte de Vergennes et le comte de Manchester signent un traité qui met fin à la guerre d'Indépendance des Treize Colonies anglaises d'Amérique du Nord.

    Le matin de ce même jour, Benjamin Franklin et John Jay, représentants des Insurgents américains, ont rencontré l'ambassadeur britannique David Hartley dans sa résidence parisienne, rue Jacob. Ils ont obtenu la reconnaissance par l'Angleterre de l'indépendance des États-Unis d'Amérique.

    Naissance d'un nouvel État

    Les États-Unis sont admis dans le concert des nations mais leur union est encore très fragile. Quatre années leur seront encore nécessaires pour mettre au point une Constitution et créer une véritable fédération. Le premier président de la nouvelle République, Georges Washington, ne prendra ses fonctions qu'en 1789.

    Les jeunes États-Unis constituent à ce moment de leur Histoire un ensemble composite de territoires presque vides et de villes d'à peine quelques milliers d'habitants (la plus grande ville, Philadelphie, en a 40.000) sans guère de voies de communication entre elles. Il faut compter une bonne semaine pour aller de Boston à New York.

    Au total 3,3 millions de citoyens d'origine européenne, 700.000 esclaves d'origine africaine et quelque milliers d'Indiens en voie de refoulement ou d'extermination.

    L'Amérique du nord à la fin du XVIIIe siècle

    Cliquez pour agrandir
    Cette carte témoigne des affrontements entre Européens (Anglais, Espagnols et Français) pour la domination du continent nord-américain. La Nouvelle France tombe sous la tutelle de Londres et devient The Province of Quebec cependant que les Treize Colonies anglaises obtiennent en 1783 leur indépendance sous le nom d'États-Unis d'Amérique.

    Revanche française

    Par le traité de Versailles, la France, rivale de l'Angleterre, prend sa revanche sur le traité de Paris qui lui avait enlevé vingt ans plus tôt le Canada, la Louisiane et bien d'autres colonies.

    Le jeune roi Louis XVI savoure le succès de l'insurrection américaine et de ses propres concitoyens.

    La Fayette, héros des deux mondes 

    La Fayette, Rochambeau, l'amiral de Grasse, le comte d'Estaing, le général Duportail, le commandant Pierre L'Enfant, l'écrivain Beaumarchais et bien d'autres Français ont payé de leur personne pour libérer les Treize Colonies de la tutelle de Londres.

    Mais cette aide a coûté très cher et le roi de France commence à se demander comment il va assainir ses finances.

    A peine cinq ans plus tard, il est obligé de convoquer les états généraux pour étudier une réforme des impôts. C'est ainsi que l'Indépendance américaine conduit à la Révolution française !

    Le deuxième empire colonial anglais

    Avec le traité de Versailles, l'Angleterre perd l'essentiel de son premier empire colonial. Mais par un fabuleux retournement de situation, elle jette dans le même temps les bases d'un deuxième empire colonial encore plus prestigieux.

    Vingt ans plus tôt, à la faveur du traité de Paris, en effet, elle a reçu de nouvelles colonies dispersées de par le monde et très diverses par leur culture et leurs traditions. Ne se contentant plus d'envoyer des immigrants vers des terres à peu près vierges, Londres s'applique désormais à gouverner les populations indigènes par procuration.

    Le joyau du deuxième empire britannique est constitué par les Indes orientales (aujourd'hui, l'Union indienne, le Pakistan, le Bangladesh, Sri Lanka et la Birmanie).

    Camille Vignolle.
     
     
      
      
     
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