"Quel gouvernement que le mien! L'impératrice est légitimiste,
Napoléon-Jérôme républicain, Morny orléaniste, je suis moi-même socialiste!
Il n'y a de bonapartiste que Persigny, mais il est fou!. "
Napoleon III
Napoléon III (Louis Napoléon Bonaparte 1808-1873)
Charles Louis Napoléon est le troisième fils de Louis Bonaparte et d’Hortense de Beauharnais (ce nom ne vous dit pas quelque chose ??? Mais si ! Hortense est la fille de Joséphine et du vicomte Alexandre … Donc la belle-fille de Napoléon I er, vous me suivez ?)
Il est le neveu de Napoléon I er et dans un sens son petit-fils puisque sa mère était la belle-fille de son oncle … Ah les histoires de famille !
Enfant, Charles Louis Napoléon est si attentionné, aimable et docile que sa Maman le surnomme Oui-Oui ! Rigolo, non ?! Quoiqu’il en soit, il prend conscience très tôt de son rôle d’héritier de l’extraordinaire aventure que fut le Premier Empire.
Après Waterloo, la Reine Hortense se réfugie au Château d’Arenberg (en Suisse). Là bas, il a pour précepteur Philippe Le Bas *, et Vieillard *.
Puis Charles Louis Napoléon suit des cours à l’école militaire de Thoune, il y devient Officier d’Artillerie.
C'est au futur empereur que l'on doit en 1844 l'essai L'extinction du paupérisme. Au pouvoir, Napoléon III va tenter de lutter contre la misère à travers le logement social ou la distribution de vivres.
En 1831, il fréquente les milieux carbonari et participe aux insurrections de Menotti (en Romagne).
La disparition précoce de Napoléon II, son cousin, le propulse au rang de prétendant au trône impérial. En effet, son père et ses oncles étant devenus défaitistes comme jamais, Charles Louis décide de porter, à lui seul, le flambeau bonapartiste.
En octobre 1836, il tente un soulèvement de la garnison de Strasbourg : gros échec !
Il s’exile donc au Etats-Unis où il apprend que sa mère est gravement malade. Cette triste annonce faite, il fonce à Arenenberg où il assistera à la mort de sa chère Maman le 5 octobre 1837 ?
Charles Louis Bonaparte ne baisse pas les bras, préparant un coup de force sur Boulogne. Malheureusement, l’ « Entreprise » échoue le 6 août 1840, à cause d’une mauvaise préparation.
Incarcéré au Fort de Ham, il est condamné à la prison à vie par la Cour des Pairs. Il en profite pour écrire un nouvel essai politique.
Il réussira à s’évader de sa prison et rejoint l’Angleterre.
Au cours de l’été 1848, Charles Louis Napoléon rentre en France et se fait élire député de l’Assemblée Constituante par plusieurs départements.
Dés lors, apparaissant comme l’homme de la réconciliation, Charles Louis Napoléon Bonaparte est soutenu à la fois par les notables et par la grande majorité du peuple.
D’ailleurs, soutenu par le parti de l’Ordre, il est très largement élu Président de la République le 10 décembre 1848.
Charles Louis Napoléon, entouré notamment de son demi-frère le Duc de Morny, ne réalisera son coup de force, contre l’Assemblée, que le 2 décembre 1851 – date anniversaire du sacre de Napoléon I er et Josèphine (la Grand-mère de Charles Louis), ainsi que de la bataille d’Austerlitz. Cette date est donc vraiment bien choisie car elle renoue ainsi avec le double symbole d’une gloire Française s’exprimant aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan militaire !
Le coup d’Etat, suivi les 21 et 22 décembre par un plébiscite largement majoritaire, confère un pouvoir autocratique au « Prince – Président », élu pour 10 ans.
Le 2 décembre 1852, le Second Empire est proclamé.
Devenu Empereur, Napoléon III met en pratique ses conceptions de l’exercice du pouvoir.
Ainsi, cet homme intelligent et obstiné conduit irrésistiblement la France à l’aube des temps modernes …
En 1853, l’Empereur épouse la séduisant Eugénie (voir l’article qui lui est consacré), qui lui donnera en 1856 un unique héritier : le Prince Impérial Eugène Louis Napoléon.
Napoléon III n’a pas hérité du génie militaire de son illustre oncle.
Toutefois, il souhaite séparer les deux puissances, Autriche et Russie, et reconquérir, pour la France, la liberté de son action au-dehors. De fait, le traité de Paris de 1856 pose la France en véritable arbitre de la politique européenne.
La campagne d’Italie de 1859, bien que victorieuse, du fait de son caractère antipapiste, mécontente les Catholiques Français.
Les erreurs se succèdent !
En effet, une autre faute du règne est la politique libérale suivie en Algérie par l’empereur des Français se voulant également être celui des « Arabes », ce qui fâche cette fois les Conlons.
En 1862, l’Impératrice Eugénie pousse Napoléon III vers une inutile et désastreuse expédition au Mexique …
Le traité de commerce franco-anglais du 23 janvier 1860 porte la confusion dans les milieux d’affaires.
Ainsi, suite à toutes ces bévues, Napoléon jusqu’ici soutenu par le peuple devient petit à petit son ennemi.
Fatigué et souffrant de la maladie de la pierre, Napoléon III se laisse porter par un entourage souvent peu lucide, notamment par sa femme …
En juillet 1866, Napoléon avalise la politique anti-autrichienne menée par la Prusse qui se soldera par la défaite de Sadowa.
Extrêmement diminué par la maladie, l’Empereur voit grandir le péril prussien.
Le 19 juillet 1870, suite à la Dépêche d’Ems – manipulée par Bismarck qui souhaite l’affrontement – Napoléon déclare la guerre à l’Allemagne.
Il devra capituler à Sedan le 2 septembre 1870, lors de l’invasion prussienne. A l’instar du régime créé de toutes pièces par son oncle, le sien disparaît également d’un trait de plume, ne sachant survivre à son instigateur.
Ainsi, bien qu’ayant fait preuve d’un réel courage physique – n’oublions pas qu’il est atteint de la maladie de pierre !!! – Napoléon apprend que sa déchéance est votée dès le 4 septembre. Ainsi, ce pauvre Napoléon est déchu car il a préféré épargner ses troupes …
Il est emprisonné à Wilhelmshöhe (en Westphalie), après avoir envoyé à l’Impératrice cet émouvant télégramme :
« L’armée est défaite. N’ayant pu me faire tuer au milieu de mes soldats, j’ai dû me constituer prisonnier pour sauver l’armée.
Napoléon »
Quelques temps après, l’Empereur déchu se retire en Angleterre à Camden Place, propriété située à Chislehurst, dans le Kent. En ce lieu, préparant son fils à l’exercice du pouvoir, il ambitionne une fois encore de reconquérir le trône impérial de France.
Il mourra le 9 janvier 1873 dans d’atroces souffrances, des suites de sa maladie.
Napoléon III et l'Impératrice Eugènie, accueil des Rois de Siam.
Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier se réfugia en Suisse à la chute du Ier empire. Après des coups d'état manqués et quelques années de prison, il fut élu président de la IIème république au suffrage universel. Il organisa un "coup d'état" et fit rétablir l'empire français, un plébiscite. Les victoires sociales de l'Empire sont méconnues par exemple, le droit de grève, la loi autorisant la création des sociétés à responsabilité limitée, le droit d'association et de réunion des ouvriers. Le second Empire a été conspué et décrié, mais aujourd'hui les historiens ont une vision beaucoup plus nuancée. Je vous conseille le livre de Philippe Seguin, Napoléon III.